Compte-rendu de la manifestation du 13 avril 2019
13 h Place Louis-Pradel
Les syndicats signataires, partis et la LDH mobilisent 400 personnes (c’est dire le faible pouvoir de l’inter-orga ; c’est dire aussi le peu de sensibilisation à la question, comme si les gens pensaient que cette interdiction ne menaçait que les sauvageons Gilets jaunes) ce 1er jour de périmètre interdit sur Lyon avec un départ vers 14 h 15. Tout le monde derrière une banderole : Pour la liberté de manifester. Abrogation de la loi antimanifestants. Arrêt de la répression.
Passage du pont Morand, remontée du quai Général-Sarail, puis quai Augagneur pour repiquer par le pont de la Guillotière vers Antonin-Poncet.
Au milieu des slogans ou « ça va péter » les Gilets jaunes sont bien là, mais attendent la suite… Arrivée place Antonin-Poncet sans problème et sans défiance des GJ déjà présents.
14 h Place Antonin Poncet
Les organisations de la première manifestation remballent, quelque uns de ces manifestants restent (un peu toujours les mêmes déjà présent dans le mouvement) mais la plupart vont disparaître. Les forces GJ sont de 700-800 présents. En dehors d’un réflexe qui fait penser à certains que nous allons emprunter le pont de la Guillotière c’est bien dans l’autre sens qu’on part. Quai Gailleton et nous voyons, juste après la poste, les CRS se positionner devant nous comme tout au long du parcours…
On attend les motards, mais ça avance jusqu’au pont de l’Université où les rangs de la manif semblent avoir gonflé, quai Claude-Bernard avec un arrêt devant l’Hôpital Saint-Luc–Saint-Joseph pendant 15 minutes. Les motards stoppent là pour les personnels hospitaliers et en profitent pour sortir une banderole : Stop lynchages Police-Bac sur motards [comprendre : Stop au lynchage des motards par la police]. On est plus de 2000 et bien motivés. Redémarrage pour ensuite tourner sur l’Avenue Berthelot ou résonne révolution ! Passage par Jean-Macé direction Saxe-Gambetta. Avant Saxe une tentative d’attaque de banque est stoppée par une personne et à la place c’est un abribus qui s’écroule. Un peu plus loin une tentative plus fructueuse se fait sur une banque sous les applaudissements, mais ce sera les seuls vrais moments de ce type.
Passage de la Guillotière et son pont avec une escorte de policiers sur les côtés à partir de ce moment. Ils devaient craindre pour l’Hôtel-Dieu et ce dispositif va bien fonctionner. Arrivés à hauteur des Cordeliers gazage et grenade assourdissante, mais aussi utilisation du LBD après une tentative de dévier sur la zone interdite et un jet de projectile. Le piège simple de cette manifestation consiste à nous obliger à garder le parcours prévu et cela n’est pas dans les habitudes du GJ, cela commence à sérieusement échauffer du monde.
Contourner les Terreaux va donner lieu à des moments de tensions entre GJ et ce parce que le tracé va être modifié en direct par les forces de l’ordre qui imposent de passer par la place Tolozan puis la rue des Feuillants. Nouveau parcours qui donne, quand même, droit à un gazage et une coupure de la manif puisqu’une partie des manifestants restent sur place et ne veulent pas monter à la Croix-Rousse, mais plutôt retrouver le trajet initial rue Puits-Gaillot, place des Terreaux et avancée sur les quais de Saône depuis le pont de la Feuillée. Le plan improvisé ne fonctionne pas, regroupement sur cette place et on avance vers l’Hôtel de Ville ou les dépositaires de la manifestation vont “négocier” en direct. Mais l’initiative semble être du côté des GJ qui décident d’emprunter la rue Désirée.
Cela suit ensuite par la rue Sainte-Catherine direction le quai de la Pêcherie par la rue d’Algérie. La tension monte au niveau du café Ké pêcherie parce que la manif a regrossi et la moyenne d’âge a fortement baissée avec de plus en plus de jeunes. Les insultes pleuvent sur les cordons de policiers et après un face à face de quelques minutes, la manif repart et profite des travaux pour accroître le bruit et la fureur en tapant sur les tôles. La manif a semble-t-il passé le plus difficile, mais en remontant le quai, à l’approche de Bellecour, une attaque de GM au niveau du pont Bonaparte, pour faire une arrestation ciblée, nous fait penser que les forces de l’État ne vont pas nous laisser de répit. Contournement de Bellecour sous bonne garde et arrivée à 17 h 45 place Antonin-Poncet. Les GJ occupent la place et discutent tranquillement jusqu’à ce que des policiers se positionnent et arrêtent quelqu’un, là aussi de ciblé, comme il y a du monde qui suit la scène et les entourent, ils balancent du gaz en quantité, y compris sur les personnes assises sur la pelouse et ils vont aussi utiliser leur LBD40.
18 h 30 fin de la journée avec 3 interpellations.
Bonne détermination de la manifestation qui malgré le contexte ne s’est pas laissée abattre. Par contre ce fut une manifestation complètement perméable aux interventions de la police en tenue pour des arrestations ciblées en son sein quitte à attendre le moment le plus propice.