Jugement de la Chambre du Conseil contre 12 anarchistes

reçu par mail

Le 1/08/2017, la Chambre du Conseil de Bruxelles a rendu son jugement quant au renvoi devant un tribunal correctionnel ainsi que les accusations. Avant qu’on a pu prendre connaissance de ce jugement, un communiqué de presse émanant de la Justice circulait déjà. Repris par des journalistes, les articles parus ensuite dans la presse ne contiennent que des erreurs, mélangeant cette enquête avec celle plus focalisée sur la lutte contre la maxi-prison, se référant à des faits qui se sont passés en dehors de la période concernée par cette enquête et finalement se trompant totalement sur les accusations finalement retenues par la Chambre du Conseil.

Tout d’abord, la Chambre a supprimé l’aggravante de terrorisme partout où le Parquet Fédéral l’avait collé à un délit précis, supprimant en même temps aussi l’accusation de participation à un groupe terroriste. Ensuite, la Chambre a supprimé pas mal d’accusations dont elle estimait qu’il n’y avait pas de charges suffisantes pour justifier un renvoi devant le tribunal correctionnel, notamment les accusations concernant l’attaque contre le commissariat de police dans les Marolles, l’incendie de plusieurs bagnoles de gardiens de prison sur le parking de la prison d’Ittre, la fabrication de fausses fiches de paie, quelques vols dans des supermarchés, l’incitation à commettre des infractions terroristes (requalifiés d’abord en « incitation aux crimes et délits », mais ensuite supprimés parce qu’il y a prescription).

Par contre, la Chambre de Conseil a requalifié « la participation à un groupe terroriste » en « faire partie d’une association formée dans le but d’attenter aux personnes ou aux propriétés, par la perpétration de crimes ou délits » (9 personnes accusées), et transformant alors « dirigeants d’un groupe terroriste » en « provocateurs ou chefs de bande d’une association formée dans le but d’attenter aux personnes ou aux propriétés, par la perpétration de crimes ou délits » (3 personnes accusées). D’autres charges retenus sont :

– « Tentative d’incendie d’un bâtiment habité » lors de la manifestation sauvage devant le centre fermé pour illégaux à Steenokkerzeel le 21/01/2009. (8 personnes accusées)

– « Avoir attaqué, résisté avec violences ou menaces » contre des flics lors de la manifestation à Steenokkerzeel le 21/01/2009). (8 personnes accusées)

– « Dégradations » d’une limousine le 16/11/2011, aggravées par le fait que le délit est inspiré « de haine, mépris, hostilité en raison de la fortune des victimes ». (3 personnes accusées)

– « Coups et blessures » au chauffeur de la limousine (3 personnes accusées)

– « Avoir attaqué ou résisté » aux flics lors d’une manif sauvage à Anderlecht le 12/11/2010. (2 personnes accusées)

– « Coups et blessures » à un agent le 1/10/2010 (1 personne)

« Avoir fabriqué des armes prohibées », le 1/10/2010 pour des hérissons (2 personnes), le 12/11/2010) pour des barres de fer (2 personnes).

« Menace d’attentat » contre une personne habitant à côté de la prison de Forest, réveillée par des feux d’artifice début octobre 2010 et pas content du bruit (3 personnes).

– « Graffitis » avec l’aggravante d’être « inspirés par la haine » (8 personnes).

– « Entrave méchante à la circulation fluviale » lors d’une manifestation sauvage à Anderlecht (2 personnes).

– « Injures » contre des fonctionnaires européens (3 personnes).

– « S’être attribué le titre d’avocat » (2 personnes).

Le Parquet a 15 jours pour éventuellement faire appel à cette décision de la Chambre du Conseil. Au total, il y a 12 compagnonnes et compagnons qui sont poursuivis.

La magistrature belge semble donc vouloir renouer avec une vieille tradition dans la répression des anarchistes en les poursuivant pour « association de malfaiteurs ». On y reviendra.

Nous profitons de l’occasion pour saluer les anarchistes et les révolutionnaires se trouvant dans les geôles des États partout dans le monde, ainsi que toutes celles et ceux qui se battent pour la destruction de l’autorité.

La Lime

Bruxelles, 2/08/2017

Communiqué de la famille Garand et ses soutiens

reçu par mail:

Angelo Garand : 4 mois de combat pour la Vérité et la Justice

Ce 30 juillet 2017, voilà 4 mois que nous avons rejoint le long et douloureux combat des familles de victimes tuées entre les mains des forces de l’ordre. 4 mois que notre proche Angelo Garand, un voyageur de 37 ans, a été abattu de 7 balles dans le torse par des hommes de l’antenne du GIGN de Tours, au domicile de nos parents, à Seur (41).

Angelo purgeait une peine pour vol à la prison de Vivonne (86). Il avait 3 enfants âgés de 19, 17 et 12 ans, un père très malade… Alors en septembre 2016, lorsqu’il a obtenu une permission de sortie d’une journée, une seule petite journée pour aller voir les siens du côté de Blois, la tentation de rester auprès d’eux a été trop forte.

Le jeudi 30 mars vers 13h, la famille s’apprêtait à partager une grillade quand une vingtaine d’hommes ont surgi en tenues d’assaut. Angelo s’est aussitôt caché dans une petite remise. Pour les autres membres de notre famille, jetés à terre, menottés et tenus en joue dans les cris, le temps s’est arrêté. Après avoir fouillé les lieux sans succès, les hommes du GIGN allaient partir, quand un léger bruit s’est fait entendre dans la remise. Les gendarmes se sont précipités. Et au lieu de demander à Angelo de se rendre, au lieu d’utiliser tous les moyens à leur disposition pour préserver son droit à la vie, ils ont immédiatement mitraillé l’homme qu’ils étaient venus arrêter.

Selon la version rapportée aux médias par le procureur de Blois, Angelo aurait refusé de se rendre, menacé les gendarmes d’un couteau, et résisté à un tir de taser. Mais nos proches présents au moment des faits sont formels : il n’y a eu aucun mot, aucune sommation et les hommes du GIGN ont tiré aussitôt entrés.

Dans le cadre de l’information judiciaire ouverte pour « violences avec arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner« , nos auditions en tant que parties civiles viennent enfin de commencer et doivent se poursuivre courant août.

En lien avec les autres familles de victimes, la famille Garand se sent aussi le devoir d’informer largement la population que la question de la violence et de l’impunité des forces de l’ordre concerne l’ensemble de la société. Nous avons pu exprimer notre solidarité lors des récentes commémorations pour Ali Ziri, Lamine Dieng, Adama Traoré… et nous continuerons de le faire car quand on marche pour une victime, on marche pour toutes. Ce sont tous nos frères, nos pères, nos fils.

Pour rejoindre notre collectif de soutien à Blois, pour continuer à signer en tant qu’organisation solidaire (liste en P.J.), ou pour plus d’informations, nous écrire à justicepourangelo@gmail.com


La famille Garand et ses soutiens,

Le 30 juillet 2017

 

Mexico, Mexique : Attaque explosive contre la Conférence Épiscopale mexicaine

sans attendre.noblogs.org

Après minuit…

Le 25 juillet 2017, nous avons déposé un engin incendiaire conçu avec de la dynamite, du gaz lp et du butane à la Conférence Épiscopale du Mexique, située à Calzada de los Misterios 26, Tepeyac Insurgentes, dans la ville de Mexico.

Ni Dieu ni maître !

Pour chaque cas de torture et de meurtre commis au nom de leur Dieu !

Pour chaque enfant violé par les prêtres pédophiles !

Dans la tension anarchique insurrectionnelle !

Par le Commando Informel d’Action Anti-autoritaire !

Coatlicue

[Traduit de l’espagnol de Contrainfo]

[zad-chambarans] Soirée cumbia sur zone le 13/08

reçu par mail:

Salut à tout·e·s !

Dimanche 13 août à partir de 18h, soirée cumbia à ACAB, dans la forêt de Roybon !

C’est le groupe de cumbia féministe des Valientes Gracias qui nous fera le plaisir de venir jouer. On prévoit aussi une projection, de la bouffe colombienne végan, un bar, et peut-être d’autres surprises à venir !

L’affiche est en pièce jointe, voir aussi sur zad-roybon.wordpress.com. Si besoin de plus d’infos : foret.occupee.roybon@riseup.net

À faire tourner ! On espère vous voir nombreuses et nombreux!

À bientôt !

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Bouilles Hebdo estival : mi-juillet / mi août

Juste avant le break estival (à passer pourquoi pas du côté de Bure ?) une bonne nouvelle  dégotée lors de notre lecture quotidienne du recueil des actes administratifs du Tarn (page 89 et suivantes) :  un arrêté préfectoral  à propos de la ré-habilitation de la zone humide du Testet…début des travaux fin août.

Et aussi du côté de Val Tolosa, une nouvelle victoire juridique pour les opposants !

Enfin, les dernières news juridiques avec le départ du procureur Dérens vers d’autres cieux et la réaction de B. Viguié:  Le procureur Dérens peut-il bénéficier tranquillement d’une promotion?

Marseille : une bombe artisanale explose devant les locaux de l’Action Française

www.leparisien.f

Un engin explosif artisanal a explosé dans la nuit de samedi à dimanche devant les locaux du mouvement d’extrême droite Action Française, à Marseille (Bouches-du-Rhône). C’est vers 4 heures du matin rue Navarin que la déflagration a retenti devant les locaux de cette organisation royaliste très ancrée à droite de l’échiquier politique. Peu de dégâts, quelques murs noircis, et aucun blessé ne sont à déplorer.

La police judiciaire de Marseille a été chargée de l’enquête. L’organisation et ses militants ont été impliqués dans diverses bagarres et escarmouches ces dernière semaines dans la cité phocéenne.

Valence( 26000) . Retour sur le procès en appel de la deuxième mutinerie . Romain Leroy : « Je veux bien mettre un genou à terre, mais pas les deux! »

note du laboratoire :après la discussion du vendredi 28 juillet

-La publication d’un texte pour que l’omerta soit empêchée et un texte  d’ haro-grenoble. légèrement revu..

Plusieurs décisions ont été prises……..

 

Mercredi 14 juin à Grenoble se tenait l’appel du procès de Romain, poursuivi pour la mutinerie du QMC (« Quartier Maison Centrale ») de la prison de Valence, qui a eu lieu en novembre 2016. La salle, cette fois, était comble de soutiens. À l’exception d’une personne : le bâtonnier venu surveiller maître Ripert, dont c’était le retour à la barre. Le malheureux bâtonnier, parce qu’il s’était assoupi, a d’ailleurs été réveillé en sursaut par celui qu’il avait empêcher de plaider depuis des mois

De son côté, Romain a rappelé ce que veut dire la prison pour lui : son père est mort en prison, sa mère encore incarcérée. Lui n’est pas libérable avant 2036.

Rappel des faits

Fin novembre 2016, il y a eu une mutinerie dans la nouvelle prison de Valence, qui a ouvert en 2015 avec trois unités : une maison d’arrêt, un centre de détention et un « quartier maison centrale » (QMC). Cette mutinerie c’était la deuxième, il y en avait eu une un mois avant, avec prise d’otage, faite par trois autres gars qui sont déjà passés en procès et ont pris trois ans de prison en plus de leur peine initiale. C’est la prise d’otage qui justifiait la lourdeur de la peine.

La deuxième mutinerie était collective, même si il y a toujours un départ, dans ce cas avec deux personnes qui ouvrent les portes des cellules, et ensuite une destruction assez importante des bâtiments du QMC. Seuls Romain et José ont été désignés comme meneurs et poursuivis : Romain purge déjà une peine énorme, José lui était en fin de peine.

La première instance a eu lieu à Valence en mars, et on avait déjà fait un appel à soutien, c’est à dire à se déplacer au procès. C’est important dans les cas de procès pour mutinerie il y ait du monde pour que les gars se retrouvent pas seuls dans les prétoires, avec une présence importante de matons, de syndicats de matons, et très peu de gens de leur côté. L’ambiance de la salle change toujours beaucoup de choses. Quelques fois ça influe sur les décisions, mais c’est pas la principale raison.

Déclencher une mutinerie c’est pas un jeu, c’est pas un truc que tu fais en rigolant. Tu sais que tu prends beaucoup de risques, tu sais que tu vas le payer cher, d’abord sur le moment, et ensuite parce que ça va te rajouter des années de placard. Donc si en plus tu te retrouves plongé dans la solitude après, il y a peu de chance pour que dans ta vie de prisonnier tu aies encore envie de résister, de lutter. Tu as besoin de force au moment du procès. Au moins donner ce regard là pour nous ça a toujours été quelque chose d’hyper important.

Première audience à Valence : le huis clos forcé.

À Valence, le tribunal avait été interdit d’accès par les flics à tout le public, c’est devenu un procès à huis-clos, ce qui est exceptionnel et quasiment illégal. Ils ont fait rentrer les matons, deux personnes de l’observatoire international des prisons parce qu’ils présentent bien, un journaliste ou deux. Le reste, ils les ont non seulement empêché de rentrer, mais après ils les ont chargés. Il y a eu bagarre, et deux personnes ont été inculpées pour outrage et rébellion.

Le procureur de Valence, avait demandé une peine complètement dingue de huit ans, alors qu’il n’y avait eu aucune violence physique, il n’y a aucun blessé, mais bien destruction de matériel. Ils ont écopé de cinq ans. La lourdeur de la peine s’explique parce que c’est beaucoup plus imaginable pour les détenus de faire un mouvement comme celui-là. Une prise d’otage tout le monde ne peut pas le faire. Alors que péter du matériel ensemble c’est quelque chose de beaucoup plus sympathique, dans le sens étymologique du terme. C’est ça dont l’administration a peur. L’atteinte au QMC est donc plus sévèrement punie que l’atteinte au personnel pénitentiaire, ils s’en foutent qu’un maton ou deux soient pris en otage. Par contre qu’on détruise la prison, ça c’est autre chose ! Cette peine c’était pour l’exemple.

Appel à Grenoble : le plein de soutiens.

Ils ont fait tous les deux appel, malgré le risque que la peine s’alourdisse. Cette fois, c’est Bernard Riper qui a repris le dossier, cet avocat qui avait été interdit d’exercer après un conflit au sein avec l’institution juridique . La cours de cassation a finalement cassé le jugement qui lui interdisait d’exercer, et c’était donc son retour, il l’a d’ailleurs bien fait remarquer. Il défend Romain gratuitement, même pas d’aide juridictionnelle, pour lui c’est important. Donc pendant que se préparait la défense juridique, une discussion avec christophe soulié a eté organisé à la barricade sud de la ZAD de Roybon l’appel au rassemblement de soutien a été diffusé, ce qui a fabriqué cette journée du 14 juin.

C’était pas du tout la même ambiance qu’à Valence, la salle était pleine de soutiens, et il y avait encore du monde dehors. Romain a réussi à jamais se laisser désarçonner par un président qui semblait ne rien comprendre, qui lui coupait la parole tout le temps, et n’écoutait pas ses réponses. Romain a fait des comparaisons avec d’autres situations, par exemple les ouvriers qui occupent leur usine en menaçant de tout faire sauter avec des bonbonnes de gaz. Il a rappelé que quand on est poussé à bout, quand les mots ne sont plus jamais entendus, il reste les actes. Ça fait six mois que les détenus demandaient un certain nombre de choses dans ce QMC et qu’ils n’étaient jamais entendus, jamais.

Pendant l’audience, Romain s’est exprimé sur la situation en QMC, et Riper a plaidé à la fois contre la logique pénitentiaire, et pour démonter complètement les accusations. Il a soulevé la question de la responsabilité individuelle ou collective, qui nous concerne tous d’ailleurs, puisque lorsque les lois anti-casseurs étaient en vigueur, une personne qui se trouve à proximité d’une autre qui commet une infraction est aussi responsable. Mais en ce moment le droit français ne le permet pas, or Romain et José sont poursuivis pour des faits qu’ils n’ont pas commis, comme l’incendie. Dans ce cas là il aurait fallu un procès pour tous les détenus du QMC, et ça l’administration n’en veut pas : elle préfère un procès des meneurs, que le procès d’une prison, forcément politique et médiatisé. Ils l’ont fait deux fois, pour l’incendie de la centrale de Saint-Maur, et celui de la centrale d’Ensisheim, et ils s’en sont mordu les doigts !

Le procureur a demandé le maintient de la peine de cinq ans supplémentaires, mais on peut espérer qu’elle soit revue à la baisse. À la fin romain a remercié les gens venus le soutenir, et il a vu toute la salle se lever, mais toute ! Et applaudir, il était hyper touché. Dans ces moments, tu repars de là avec de la force.

Derrière la mutinerie : le QMC

QMC ça veut dire « quartier maison centrale », et c’est prévu pour des gens qui ont des peines très longues, 20, 25 ans, ou perpet’. Ils en fabriquent de plus en plus, il y a des prisons entièrement conçues comme ça, et d’autres où il y a des QMC à l’intérieur, comme une enclave, une prison dans la prison. C’est des quartiers extrêmement sécuritaires, qui ressemblent aux vieux quartiers de haute sécurité (QHS), sauf qu’ils sont technologiquement bien plus développés, c’est comme un donjon dans le château fort (sauf que c’est pour enfermer et non pour se protéger). Imagine : il y a cinq matons pour un prisonnier à chaque fois qu’il sort de sa cellule.

Ensuite, se joue à l’intérieur de ces QMC des rapports de force entre les prisonniers et les matons. À Condé-sur-Sarthe, qui est la plus grosse prison sécuritaire en France, dans un des bâtiments, en deux ou trois ans, ils ont réussi à imposer un rapport de force tel qu’ils arrivent à aménager tout ça, à avoir un petit peu d’air (des petits espaces de cuisine collectives, une salle de sport, des cantines pas trop chères). Si tu n’y arrive pas, c’est impossible de vivre dans ces conditions avec une peine de trente ans : tout le temps enfermé, très peu d’activité, pas d’espace où parler aux autres prisonniers, ce qui te fait tenir quoi.

À Valence, pendant six mois, les détenus ont écrit partout, à l’Envolée comme au contrôleur des prisons, à l’OIP ; à valence pour le 14 juillet 2016 des gens à l’extérieur de la prison ont tiré un feu dartifice ensuite les prisonniers ont réussi à faire une pétition avec 25 signatures,des sittings dans la promenade, des refus de plateaux, jusqu’au jour où ils ont dit « si c’est comme ça on va péter le QMC ». Ils l’ont dit avant de le faire. Tout le monde savait qu’ils allaient le faire, c’était prévu. Même les matons en avaient marre de cette situation, et poussaient à ce qu’il se passe quelque chose. Je pense même que la date était connue.

Cette mutinerie c’est pas un coup de sang, ça se voit à l’attention qu’il y ait pas de blessé, pas de mort, de brûlé (les lances à incendie ont été ouvertes). En QMC , à Valence ça représente peut-être quarantaine de personnes, ça donne une idée de la mutinerie : ,quatre cellules détruites.ils ont cassé toutes les caméras de surveillance à coups de casseroles, balancé les frigos et les machines à laver des étages, incendié des cellules. Les surveillants qui sont entrés dans le bâtiment après la mutinerie parlent de scènes de chaos. Un chaos dont on connaît aujourd’hui le prix : l’avocat du centre pénitentiaire a chiffré les dégâts à 1 696 000 euros Mais un gros symbole. Après cela, Romain et José ont été désignés comme meneurs, Romain a été transféré au quartier d’isolement de Moulin pendant plusieurs mois (où tu ne vois personne, que des matons), puis au QMC de Condé-sur-Sarthe. À Valence, depuis la mutinerie, ils tiennent le centre pénitentiaire  serré.

Le procès des longues peines

Pendant le procès, Romain s’exprimait en son nom, mais il disait aussi « nous les longues peines des prisons françaises », en expliquant que ces conditions de détention invivables étaient imposées aux longues peines. Le fait est que l’administration met des peines de mort, c’est à dire des peines très longues, en pensant qu’il va être possible de les « gérer », comme ils disent, mais c’est impossible. Ils s’en foutent, ils continuent d’augmenter l’échelle des peines. Les QMC sont une conséquence de l’allongement des peines de prison.

Pour gérer les longues peines, on a fabriqué des QMC où il n’y a pas beaucoup de prisonniers, qui sont isolés. Si tu es en QMC tu croises cinq ou six prisonniers à ton étage. Et quand il y a un mouvement à un étage, celui d’en dessous reste bloqué, donc tu n’as aucun rassemblement qui permette de t’organiser. Il y a aussi des moyens technologiques de fous, qu’ils n’ont pas les moyens de mettre dans toutes les prisons : des sas démultipliés, des caméras partout. Il est même question de mettre des caméras dans certaines cellules : ils l’ont fait comme mesure exceptionnelle pour Salah Abdeslam (impliqué dans les attentas de Paris en 2015) à Fleury, et ils risquent de vouloir étendre cette mesure, c’est toujours comme ça que ça se passe.

Dans ces QMC, dès qu’il y a quelqu’un qui fait mine de quoique ce soit, il ne sort plus qu’entravé, menotté, encadré. Il y a des gars en ce moment qui ne sortent de leur cellule que pour aller prendre la douche, et qui prennent la douche avec cinq matons casqués et armés de boucliers autour d’eux. Ils ont aussi fabriqué un bureau de renseignement pénitentiaire, relié au système de renseignements français, et ils font des enquêtes sur les potentiels mutins ou candidats à l’évasion. Ce délire là, il nait de la distribution de longues peines, et il est sans fin.

Les QMC sont les nouveaux QHS, mais ils sont pire : à l’époque des QHS, tu faisais quinze ans de prison, même Mesrine a été condamné à vingt ans de prison, c’était le grand maximum. Aujourd’hui c’est une rigolade, avec en plus des peines de sûreté, donc aucun aménagement pendant un temps très long donné par le tribunal. Et quand il y a mutinerie, ils répondent par la violence d’une part, et ils rallongent encore les peines de l’autre. Ce qu’ils n’aiment pas du tout, c’est ce qu’il se passe à Condé-sur-Sarthe : ils ont peur quand le rapport de force les oblige à laisser de l’air aux prisonniers.

La cour d’appel de Grenoble continue

La cour d’appel de Grenoble a confirmé , hier , la peine de cinq ans d’emprisonnement à l’encontre d’un des meneurs de la mutineries survenu le 27 novembre 2016 dans le quartier maison centrale du centre pénitentiaire de Valence.
Jugés le 10 mars dernier à valence les deux meneurs avaient été condamnés à 5 ans de prison et seul R. L. a comparu à l’appel.
Romain. Leroy., 36 ans qui purge déjà une peine jusqu’en 2033 va se pourvoir en cassation , a annoncé . son avocat , Bernard Ripert.Les cinq ans requis contre lui viendra s’ajouter à 2033+5

Algérie- Laghouat : la distribution de logements sociaux et de lots de terrain tourne à l’émeute

 

introduction…

La ville de Laghouat vit depuis deux jours, au rythme d’affrontements. Routes barrées, commerces et administrations publiques fermés. Et pour cause : un mouvement de protestation violent déclenché par des mécontents de la liste de bénéficiaires de 1588 logements ainsi que 1500 lots de terrain, affichée lundi par les services de l’APC de Laghouat.

Selon des sources locales, les protestataires qui ont coupé la route nationale N°1 à la circulation ainsi que le boulevard 1er novembre 1954 accusent l’administration de favoritisme et de clientélisme. « Les protestataires estiment que les bénéficiaires de logements et de lots de terrain ne sont pas les vrais nécessiteux de la ville », témoigne notre source. Des personnes aisées et d’autres qui n’habitent pas du tout la ville de Laghouat font partie de la liste tandis que les enfants de la ville qui vivent dans la misère sont exclus aussi bien des logements et que des lots de terrain, ajoute notre source.

En réaction à ce mouvement le wali de Laghouat Ahmed Meguelati a tenté dans une vidéo postée sur facebook de calmer les esprits. Il affirme les deux listes affichées sont provisoires. « Les mécontents peuvent déposer des recours qui seront étudiés par les services concernés », a-t-il déclaré avant d’ajouter : « Les listes affichées ont été faites par une commission composée de plusieurs représentants d’organismes publics ».

Il a fait savoir qu’il reste encore 2000 lots de terrain et 1800 logements à distribuer avant la fin de l’année en cours. « Je tiens à préciser qu’il s’agit de la première opération de distribution. Il reste encore 1800 logements et 2000 lots de terrain à distribuer aux habitants de la ville de Laghouat d’ici la fin de l’année », a-t-il précisé.

Des incidents similaires ont été enregistrés dans la ville d’Aflou dans la wilaya de Laghouat, indiquent des sources locales. Les protestataires contestent également la liste des bénéficiaires de logements sociaux et de lots de terrain destinés à la construction.

Marseille : Les matons irons faire leur sale boulot à pieds

introduction…

Deux voitures qui partent en fumée en pleine nuit. Des incendies d’origine criminelle ont catégoriquement conclu policiers et pompiers dépêchés sur les lieux, chemin de Morgiou, à Marseille (9e). Une intervention réalisée dans l’urgence : déclaré vers les 3 heures, le sinistre s’était propagé sur la pinède et menaçait une habitation mitoyenne.

Certes contrariants pour les victimes, les faits n’ont rien de vraiment originaux. La profession des propriétaires des véhicules calcinés, elle, est plus évocatrice : deux surveillants des Baumettes. « Nous sommes directement visés », est convaincu Cyril Antolin, du Syndicat pénitentiaire des surveillant(e) s (SPS). Pour preuve, l’homme tient à jour une fâcheuse comptabilité : « En deux ans, cela fait dix véhicules de surveillants qui brûlent », râle-t-il. Une épidémie attribuée, sans aucun doute, à un cycle pressions-représailles qui se joue au quotidien à l’intérieur d’un centre pénitentiaire en surchauffe.

« Nous avons surpris à plusieurs reprises des familles de détenus en train de filmer les gardiens jusqu’à leurs voitures pour pouvoir leur mettre la pression », confie Cyril Antolin. « Ensuite, dans les couloirs, des prisonniers nous menacent de représailles si on ne leur accorde pas des facilités ou si l’on se montre trop stricte avec le règlement. Par exemple, si on trouve un portable pendant une fouille. » Un double incendie d’autant plus rageant pour le personnel qu’il s’inscrit dans une longue série d’incidents, plus ou moins graves, répertoriés ces derniers mois.

Dans l’ordre : deux gardiens agressés au couteau, en juin, par un détenu qui exigeait de changer de cellule, suivi, quelques jours plus tard, d’un jet d’urine en pleine face. Début juillet, une tentative d’évasion nocturne qui a échoué in extremis. Enfin, il y a une dizaine de jours, un surveillant lourdement frappé alors qu’il fermait la porte de la douche… Selon les syndicats, reçus en préfecture peu avant l’été, cette succession de faits est la conséquence directe de conditions de travail et de détention « en constante dégradation ». « C’est le bâtiment des Baumettes historique qui pose problème depuis l’ouverture de Baumettes 2″, indique Cyril Antolin. En cause, une équation génératrice de tensions : surpopulation carcérale et équipes en sous-effectif. « Au niveau de Baumettes 2, pour l’instant, ça se passe bien. Le bâtiment est neuf, les cellules sont équipées de douche…, observe le SPN. Mais dans la prison dite historique, en revanche, ça se gâte. Nos collègues sont près du burn-out. À l’appel, on se retrouve certains jours à gérer le bâtiment à deux. »

Pour tenter de régler déjà la question de voitures incendiées ou vandalisées, Cyril Antolin et ses troupes ont été reçus par le maire du 9-10, Lionel Royer-Perreaut (LR), à qui ils ont réclamé l’installation de la vidéosurveillance sur la route qui longe les Baumettes. Une revendication qui devrait être satisfaite début 2018. En attendant, les syndicats ont réitéré, hier, leur demande de « patrouilles de police municipale et nationale aux heures d’entrées et de sorties des personnels ».