La foi sauve et damne

La foi sauve et damne

La foi sauve et damne. — Un chrétien qui s’égare dans des raisonnements interdits pourrait bien se demander une fois : est-il donc bien nécessaire qu’il y ait réellement un Dieu, et aussi un Agneau qui porte les péchés des hommes, si la foi en l’existence de pareils êtres suffit déjà pour produire le même effet ? Ne sont-ce pas là des êtres superflus pour le cas où ils existeraient vraiment ?

 

Car tout ce que la religion chrétienne donne à l’âme humaine de bienfaisant, qui console et rend meilleur, comme tout ce qui assombrit et écrase, provient de cette croyance et non point de l’objet de cette croyance. Il n’en est pas autrement ici que de ce cas célèbre : On peut affirmer qu’il n’y a jamais eu de sorcières, mais les terribles résultats de la croyance en la sorcellerie ont été les mêmes que s’il y avait vraiment eu des sorcières.
Pour toutes les occasions où le chrétien attend l’intervention d’un Dieu, mais l’attend vainement — parce qu’il n’y a point de Dieu —, sa religion est assez inventive à trouver des subterfuges et des raisons de tranquillité ; en cela c’est certainement une religion pleine d’esprit. — À vrai dire, la foi n’a pas encore réussi à déplacer de vraies montagnes, quoique cela ait été affirmé par je ne sais plus qui ; mais elle sait placer des montagnes où il n’y en a point.

In Humain, trop humain, 2ème partie, 1878.

ZAD de Notre-Dame des Landes : L’Ancre Noire a été expulsée – Rien n’est fini, tout commence !

sans attendre demain

[Pendant que les fossoyeurs autoritaires et citoyennistes continuaient leur tractations avec le pouvoir en vantant une pseudo trêve, l’Ancre Noire se faisait expulser par les flics à Faye-de-Bretagne. En tant qu’individus en conflictualité permanente avec le pouvoir et ses faux-critiques (récupérateurs de tous acabits, qu’ils soient appellistes ou membres d’associations cogestionnaires), nous relayons leur communiqué en solidarité, ]

L Ancre Noire a été expulsée dans la foulée pendant la “trêve” que la délégation de l’assemblée des usages (organe du pouvoir bureaucrate sur la zad) a mendié à la Préfecture la semaine dernière, en échange de quelques formulaires légalistes – les mêmes que les sbires de l’État tendaient à la main des arrêté.e.s de la semaine dernière, en guise de la blague de mauvais goût qui devient de plus en plus une réalité – « ce papier est le prix qu’on donne à ta liberté ».

L’État, on sait bien ce que c’est et ce que ça fait aux gens et espaces qui nient son emprise, depuis le début de son histoire. Les rebelles, dont ces gens et ces espaces (dont quelques fois représentent aussi des nouveaux ou anciens États), ont une aussi historique tendance à s’affronter, a poser des conséquences face aux offensives de l’État jusqu’à son collapse, ou jusqu’à à leur disparition ou assimilation.

Du coup, en parlant d’assimilation, on tient à dire que cette assemblée des usages et ses délégations font partie du dégradant spectacle institutionnel qui se déroule sur la zad depuis au moins un an, depuis la reddition progressive de la route des chicanes (chantiers de “nettoyage autogérée” de Mars et Décembre 2017, et chantier de la DDE avec occupation policière légitimé par l’AG des usages de Janvier à Mars 2018), depuis le comité de médiation pour l’abandon de l’aéroport (Octobre 2017 – Janvier 2018) jusqu’aux actes de torture le soir du 20 mars proportionnés à un ami à nous par les mains et coffres de bagnole de certains enfants de Toni Negri (suite à un symbolique et sympathique sabotage de la route fraîchement restaurée), quelques repentis basés sur zone et organisé.e.s sous la bannière du CMDO à la zad – et plus généralement dans le parti imaginaire français – qu’on appelle ici à se dissocier et bannir définitivement de tout espace dit “libéré”, “occupé” et “auto-organisé” – dans la région, dans l’État Français, et internationalement. A son temps, ces noms et ces faces seront mis (encore plus) à publique, pour dissuader des autres coups à la bolchevique dans le futur.

On fait appel ici aux camarades des espaces se déclarant antagonistes, partout dans l’État Français et ailleurs, à ne plus héberger et s’organiser avec des telles personnages, meneurs d’une institutionnalisation fracturante dans le mouvement révolutionnaire, et d’actes d’agression de teneur corporative – de collaboration avec les intérêts répressifs et politiques de l’État.

On tient aussi à dire qu’en début Février, les occupant.e.s de l’Ancre Noire se sont définitivement dissociés de la zad institutionnelle quand les discutions pour une “envisageable” demande de légalisation des terres périphériques de la zad ont évoqué le squatt. En la considérant à la fois comme foyer de beaucoup d’ami.e.s, on peut définir maintenant la “ZAD” comme une institution en plus à renverser, et un territoire en plus à libérer, avec ses logiques de pouvoir et oppression structurelle.

On préfère tenir une existence comme des indivu.e.s libres et sauvages en perpétuelle tension envers le pouvoir, tout pouvoir, soit là d’où on vient, de là ou on va, et surtout, de là ou on est.

Toute notre solidarité aux enfermé.e.s par l’État Français depuis le recommencement de la conflictualité à la zad …

… see you in the barricades?

L Ancre Noire, 24 Avril 2018

La grande tournée contre les Center Parcs passe à valence le 26 avril

attention !!


[reçu par mail]

28 & 29 avril – NINA crève la bulle !

Dans la forêt occupée de Roybon se prépare l’arrivée de la Grande Tournée « Center Parcs Ni Ici Ni ailleurs (NINA) ». Après 3 semaines d’infotour et pour finir en beauté, on vous a concocté un sacré programme avec balade, théâtre, concerts, jeux forains, cantine et pizzas…
Les expulsions et intimidations, ici ou ailleurs, ne nous font pas peur et nous continuerons à nous rencontrer, à discuter, s’organiser et faire la fête. Venez nombreuses et nombreux pour clore ce mois d’avril agité : que crèvent les bulles tropicales, qu’éclatent leurs mensonges, que notre joie déborde !

 

 

 

PROGRAMMATION

 

10h à la maison forestière de la Marquise
Balade en forêt avec un naturaliste et discussion sur les zones de compensation avec Antoine Costa, l’auteur de « Les Dépossédés ».

 

Cantine – 13h à ACAB

 

La Cucaracha – 14h30 à ACAB
Après plusieurs mois d’occupation dans des ZAD, l’artiste pluridisciplinaire Miguel Aziz Ben Johnson viendra vous présenter La Cucaracha. A mi-chemin entre le conte, le solo théâtre et le chant, La Cucaracha est une admirable mise en abyme du quotidien dans une zone à défendre, ses rencontres, ses luttes et ses (dés-)illusions. C’est une histoire de lucha libre. Il y a des arbres et du feu, il y a de l’amour, il y a de la haine et il y a des cheveux sales, bien sur. Des petites culottes et des cellules de dégrisement. Des chants indiens, arabes et espagnols.
Miguel Aziz Ben Johnson – Collectif XANADOU

 

Un par un et à plusieurs – 16h à Paillette Paillasse
 » Un héros , c’est celui qui fait ce qu’il peut » (Romain Rolland)
Quand la réalité quotidienne devient inacceptable , ceux qui n’ont pas renoncé à l’espoir et ne veulent plus subir trouvent la volonté irréductible de faire quelque chose. « Un par un et à plusieurs » est une pièce tirée de faits réels. Des histoires de résistance, aux échos multiples.
Compagnie des Alterneurs

 

Concert – 20h à la Marquise
Brume
(Slam dérangeant et souffle de l’est)
çub (Math-rock barré)
Cas d’école x Deux Lyricists (Hip-Hop instrumental)
Le réparateur (punk/rock)
Cookah & Likkle Ferguson (Dancehall Hip-Hop)
General Hydrophonick (Electro)

 

Pisser dans l’herbe –  dimanche, 14h à la Marquise
Écrite en collaboration avec Christine Ribailly, une bergère détenue pendant 4 ans, la pièce est composée de lettres de Philippe Lalouel, Émilie D. et du livre « Pourquoi faudrait-il punir ? » de Catherine Baker. La pièce dresse un tableau qui interroge la justice, l’administration pénitentiaire et les modes répressifs préconisés depuis toujours.

 

Cette pièce peut être un peu dure pour les enfants. Si des enfants sont là et n’assistent pas à la pièce, ils et elles trouveront de quoi s’occuper sans problème, et sans doute des gens pour veiller sur eux.

 

La pièce est suivie d’une discussion.

 

****

 

En attendant vous pouvez toujours rejoindre la caravane :

11h-12h Accueil Tour
12h30 – 14h30 Repas déjeuner Chat et Tour-Info avec les équipes
14h30 – 17h Animation diverses enfant (circuit vélo), Badgeuses , sérigraphie
17h – 19h30 Préparation soir et repas

19h30 – 20h30 Repas et information du pourquoi du tour
20h30 – 21h30 Théatre « Pisser dans l’herbe »
21h30-23h30 Musique

https://nina-lyon.wixsite.com/ninalyon

  • Jeudi 26: Valence, VAL (Valence Atelier Libre), 13bis rue Montplaisir

17h – 20h  Atelier pyrorando
20h – 21h30 Repas végétarien + rencontre avec les membres de la caravane Nina.

22h30 Concert: « Brume », slam dérangeant et souffle de l’est (2 voix, violon, accordéon)

  • Vendredi 27: Sainte-Eulalie-en-Royans, au Café asso Le Pied de Nez –

Discussions autour du projet d’implantation d’éoliennes au Col de la Bataille, de la ZAD de Notre Dame des Landes….

Concert de Brume – Slam instrumental

 

 

 

 

Montélimar ( 26200) Rassemblement de protestation demain mercredi à 14h devant Pôle emploi

[reçu par mail]

A l’instar de l’excellente initiative du Front social de Crest, nous
emboitons le pas à Montélimar contre le flicage humiliant et malsain des
chomeur-euses.

Quand est-ce qu’ils vont fliquer les marchés boursiers des truands
financiers?

On ne fera pas de dépôt de déclaration de manif. Marre d’être gentil avec
le pouvoir!

Voici le mail des camarades de Crest:
« Rassemblement DEMAIN mercredi 25 avril à 14h devant pôle emploi à Crest
—- les partenaires sociaux se réunissent au siège de l’Unédic pour
définir une position à l’égard du projet de loi sur la réforme de
l’assurance chômage, présenté le 27 avril au Conseil des ministres.
Un appel national des Cip/asso chômeu-se-rs/solidaires pour nous
rassembler – nous informer – réaffirmer nos droits, toutes et tous !
Faites tourner !!!

Et pour info sur ce qui se prépare :

https://blogs.mediapart.fr/rose-marie-pechallat/blog/110418/lorganisation-de-la-repression-et-du-racket-des-chomeurs-indemnises-est-en-marche-1?utm_source=facebook&utm_medium=social&utm_campaign=Sharing&xtor=CS3-66

S.T.P. DE LA DRÔME
07 82 05 14 50

Plus d’info sur l’attaque de Lesbos

Article 13

Lesbos, Grèce – Les fascistes attaquent les migrants, la police les expulse et les arrête, le gouvernent annonce une nouvelle loi restrictive sur l’immigration

Hier soir, dimanche 22 avril, vers 20 heures, un groupe d’environ 200 fascistes a attaqué les migrant.e.s qui occupaient la place Sappho dans la ville de Mytilène sur l’île de Lesbos.

Les fascistes du «Mouvement patriotique de Mytilène», parmi lesquels des membres bien connus d’Aube Doré, avaient les jours précédents, sur leur page facebook, lancé un appel à rassemblement dimanche 22 à l’occasion du coup d’État des colonels en Grèce d’avril 1967. Réunis à 19h30, après avoir manifesté pour la libération de deux soldats grecs emprisonnés dans les prisons turques, la plupart des fascistes, environ 200, armés de bâtons, se sont dirigés à 20h vers la Place Sappho à Mytilène, occupé par Mardi 17 avril par plus d’une centaine de migrant.e.s, principalement des familles afghanes, en demandant leur expulsion. Après quelques heures, vers 22h, sans aucune de la police anti-émeute présente sur le site en force avec deux pelotons, le nombre de fascistes a augmenté, suite à un appel de la page facebook pour intervenir sur la place. Chantant des slogans et des chorales comme « Brûlons-les vivants! Jetons-les à la mer! » Les fascistes ont attaqué les migrant.e.s en lançant des bouteilles de verre et des pierres arrachées des trottoirs, fusées éclairantes et pétards. Les migrant.e.s se sont défendus en faisant une triple chaîne humaine circulaire, avec des enfants au centre, essayant de les protéger des jets en les couvrant de cartons et de couvertures humides. Les migrant.e.s ont également été rejoint par des soutiens locaux. Ce n’est qu’après cette résistance des migrant.e.s et soutiens que la police est intervenue entre les deux groupes, mais cela n’a pas empêché les fascistes de poursuivre l’assaut, d’incendier les poubelles en les poussant ensuite vers les cordons de migrant.e.s, de lancer les fusées et les feux d’artifice de derrière les poubelles ciblant en particulier les femmes et les enfants. Vers 23 heures, les fascistes ont tenté de contourner le mouvement en attaquant du côté du marché. La police à ce moment-là a jeté des gaz lacrymogènes sur la place, qui ont également fini sur les migrant.e.s. A une heure les affrontements se sont déplacés du front de mer de Mytilène à l’hôtel de ville historique et aux rues environnantes. Les fascistes ont mis le feu aux poubelles en construisant des barricades et en interrompant la circulation dans tout le port. Pendant ce temps, la police a encerclé le hotspot de la Moria pour empêcher les migrant.e.s de découvrir ce qui se passait et de vouloir soutenir leurs camarades. Les combats à Mytilène se sont poursuivis jusqu’à 3 heures du matin. Au moins 35 migrant.e.s et sympathisants sont blessés et 10, dont un enfant avec des brûlures, sont hospitalisés.

Une personne sur place nous dit: «Permettez-moi de vous parler de cette folle soirée de guerre ce soir: la police ne pouvait pas mieux se coordonner avec les fascistes, au point d’attaquer les soutiens locaux. Les fascistes étaient en possession de gaz lacrymogènes; la police donna carte blanche aux fascistes, les fascistes terrorisant non seulement les réfugiés mais aussi les locaux. Un café a été attaqué parce qu’il a fait entrer les réfugiés blessés; les fascistes ont tenté d’attaquer les ambulances, ils ont attaqué quiconque essayait d’aider ou de documenter leur violence. Un soutien rapporte que:« La police avait des ordres (nous les avons également entendus plusieurs fois de leurs talkies) de ne pas agir contre les fascistes pour les arrêter mais seulement pour les disperser. Finalement, ils ont décidé d’éloigner les fascistes de la place, mais ils n’ont pas tardé à nous tirer des gaz lacrymogènes parce que nous avions simplement réagi aux incendies criminels en criant que quelqu’un serait tué à cause de leur ordre de ne pas arrêter les fascistes.

A 17h20, la police anti-émeute a envoyé des bus sur la place et a ordonné aux migrant.e.s d’évacuer l’occupation, justifiant l’opération comme une forme de protection pour leur sécurité. Les migrant.e.s, continuant à rester en cordée et on refusé jusqu’au dernier de quitter la place, criant des slogans contre le camp de concentration, mais après un court moment la police avec la force et les menaces les a forcés à monter dans les bus leur disant qu’il les ramenaient au hotspot de Moria. Les migrant.e.s rapportent que la police leur a parlé en détention, que « s’ils ont oublié ce qui s’est passé la nuit dernière, il n’y aurait pas de conséquences ». La nouvelle, il y a quelques heures, c’est qu’environ 120 migrant.e.s, dont 25 femmes et enfants, ont été arrêtés et détenus au poste de police pour occupation de l’espace public. Deux soutiens ont également été arrêtés.

Dans les faits, comme ce fut le cas en Pirée ainsi qu’à Lesbos et à Chios, les fascistes et la police ont en fait collaboré à la répression de la protestation des migrant.e.s.

L’occupation de la Place Sappho avait commencé mardi 17 février, après qu’un cortège d’environ 200 migrant.e.s, avec des soutien, avait quitté le hotspot de la Moria. Les raisons de la manifestation étaient la ségrégation et les conditions de vie sur l’île, la détention, les déportations et la nouvelle de la mort d’un Afghan suite au manque d’assistance médicale (qui a en fait eu lieu après des jours de coma).

Une autre raison de protestation a été la sentence de la Cour suprême grecque, le même jour le 17, qui avait annulé les restrictions géographiques à la liberté de circulation imposées aux personnes arrivant sur les îles de Lesbos, Rhodes, Chios, Samos, Leros et Kos. La décision, en vigueur dès le lendemain du 18 avril, a permis aux migrant.e.s arrivés sur les îles à partir de cette date de se rendre en Grèce continentale, mais sans effet rétroactif et ne comprenant donc pas les personnes qui étaient alors détenues à Lesbos.

Le gouvernement grec de Syriza, après le jugement du 17, a immédiatement pris des mesures: le 18 avril, le ministre des migrations a nommé un nouveau directeur pour le service d’asile grec. Le 19 avril, un nouveau projet de loi a été déposé sur l’immigration (qui avait croupi pendant des mois dans les commissions) qui prévoit la restauration des restrictions de mouvement pour les migrants, le 20 avril le nouveau directeur du service d’asile a pris la décision de suspendre la possibilité de mouvement dans le reste de la Grèce, à partir du 21 avril, le service d’asile grec a rétabli la restriction des déplacements des migrants, limitée aux îles. La nouvelle loi sera discutée au parlement dans les prochains jours.

Comme déjà annoncé par le ministère, le projet de loi prévoit une nouvelle fois la possibilité de confiner les demandeurs d’asile, ouvrant la voie à l’imposition de limites géographiques aux îles, ainsi que de nouvelles limitations du droit d’asile et à la facilitation des expulsions.

source: https://hurriya.noblogs.org/post/2018/04/23/lesbo-fascisti-assaltano-migranti-polizia-sgombera-arresta-governo-annuncia-nuova-legge-restrittiva-sullimmigrazione

[Clavière – Briançon] En traversant la frontière… Manifestation contre toutes les frontières !! (répression+ MAJ)

IACAM

Pendant que la vermine identitaire fanfaronnait au col de l’échelle ce
week-end, la lutte contre les frontières s’organisait de chaque côté des
versants alpins. Une quarantaine d’exilés ont pu arriver accompagnés par
un cortège de 300 personnes jusqu’à Briançon. Ci-dessous, un communiqué
publié par le Refuge autogéré Chez Jésus à Clavière.

Hier, Dimanche 22 Avril, 300 personnes sont parties depuis Clavière,
pour traverser la frontière. Après une matinée de discussions et de
rencontres sur le thème des « Alpes, frontières et résistances » et un
repas partagé devant le Refuge Autogéré Chez Jésus, nous nous sommes
organisé·e·s, exilé·e·s et solidaires, ensembles, contre toutes les
frontières.

Nous avons marché ensemble et unis, et nous avons bloqué la route qui va
de Clavière jusqu’à Briançon. Ceci pour donner un signal clair aux
fascistes et à la police, et en réponse à la militarisation qui s’est
développée et a complètement bloqué la frontière ces derniers jours. Il
s’agissait bien d’une chasse à l’homme, nocturne et diurne. Hier, la
traversée de la frontière était aussi une réponse à la manifestation des
néo-fasciste de « génération identitaire » au Col de l’Échelle. Si les
militaires et les fascistes veulent bloquer les frontières, alors nous
continuerons à lutter afin que celles-ci soient abattues.

La semaine passée, avec la fin de la saison touristique, la frontière
italo-française du Montgenèvre a changé de visage : elle a perdu son
image de « village de ski » pour devenir le lieu de villégiature de
dizaines de militaires, qui sont venus s’entraîner à la guerre en
chassant les exilé·e·s. Et c’est bien d’une chasse qu’il s’agit : des
patrouilles de nuits de dix, vingt personnes surveillent les sentiers
qui traversent la frontière, équipées de torches et de moto-neige. Ils
sont à la recherche de celleux qui, déterminé·e·s à continuer leur vie
en dehors de l’Italie, tentent chaque jour de traverser cette frontière,
perméable seulement pour celleux qui détiennent le privilège du lieu de
naissance ou de la richesse.

En conséquence, les nuits passées ont été le théâtre de véritable
guet-apens des militaires et des gendarmes dans les bois. Les
refoulements en masse ont bloqué des dizaines de personnes au Refuge
Autogéré Chez Jésus, sans possibilité de passage.

Ceci, ainsi que la présence néo-fasciste au Col de l’Échelle, nous a
poussé·e·s à choisir de rompre, en nombre et à la lumière du jour ce
dispositif de frontière qui tente de rendre la traversée impossible à
celleux qui ne sont pas les bienvenu·e·s.

Afin que toutes et tous voient et entendent, contre l’utilisation
politique et économique des flux migratoires et contre tout le
dispositif qui se met en place pour leur « gestion ».

Hier, nous avons marché pendant 19 kilomètres sur le sentier et sur la
route, déjouant les tentatives d’interruption du cortège de la police
française, déterminé·e·s que nous étions à atteindre l’objectif de cette
marche.

Nous sommes arrivé·e·s à Briançon pendant l’après-midi. Nous sommes
rentré·e·s dans la ville à 300, en chantant des chœurs et slogans contre
les frontières, les fascistes et les contrôles de police. Pour une fois,
personne n’a été obligé de se cacher dans la nuit et la neige, personne
n’a marché pendant des kilomètres pour être repoussé par la police au
point de départ. Un jeu de l’oie qui tue.

L’arrivée à Briançon a été la conclusion d’une belle journée de lutte.
Nous sommes arrivé·e·s au centre de Briançon et les festivités ont
commencé. C’est justement à ce moment là que la police a commencé sa
chasse à l’homme : peu après nous avons su que neuf manifestant·e·s
avaient été arrêté·e·s en petits groupes, quand ils étaient éloigné·e·s
du rassemblement. Ils ont été bloqué·e·s sur le trottoir, aligné·e·s,
menotté·e·s et emmené·e·s.

4 personnes ont été libérées ce matin. Tous les autres sont encore en
état d’arrestation. Hier les gendarmes ont essayés d’arrêter un autre
camarade après l’avoir jeté à terre et malmené.
La frontière est faite d’uniformes, de bâtons et de dispositifs de
division. C’est à nous de trouver les mécanismes de l’engrenage pour
ensuite, le détruire

Nous voulons la libération immédiate de tout·e·s les camarades
arrêté·e·s. La frontière est seulement une ligne imaginaire. Si nous
nous organisons ensemble pour la combattre, nous réussirons à la faire
disparaître, et nous l’avons démontré hier.

LIBERTÉ POUR TOUT·E·S LES CAMARADES ARRÊTÉ·E·S !


informations concernant la répression en cours

trois italiens libérés lundi soir , deux suisse encore retenus. une dernière italienne Léonora sera jugée demain

Sur les réquisitions du procureur de la République Raphaël Balland, les trois prévenus ont été placés en détention provisoire dans l’attente de leur jugement, le 31 mai.

les deux copains  sont enfermés  à la maison d’arrêt pour hommes de Gap , la copine à la maison d’arrêt des femmes des Beaumettes de Marseille

sur la comparution immédiate pour aide  au passage irrégulier des copains interpellés à briançon: site à la demande de délais, mise en détention provisoire jusqu’au 31 mai date du procés, une première dans le cadre de délit de solidarité, risque de non représentation est infondé au  vue de la situatioondes potes et de plus ils ont des avocats qui les représentent , le procureur mélange les événements des derniers jours, occupation, carnaval,  fachos « qui n’auraient commis aucun délit », marche de soutien aux migrants. Pour le plaider le risque e réitération  des faits et le risque de non représentation!!

décision totalement injuste , mobilisons nous contre tous les enfermements, tous solidaires, d’être impliqués pour les mêmes faits

 rendez vous Briançon  le jeudi 26 à 12h au parc  de la chap, Gap vendredi 27 à 18h devant la MA

 

 

Gap, France : Carnaval contre les frontières haut en couleur – Samedi 21 avril 2018

« Un carnaval solidaire contre la frontière » était organisé ce samedi 21 avril à Gap, afin de s’opposer entre autres à la loi raciste « Asile et immigration » de Gérard Collomb sur le point d’être adoptée par les députés. Près de 300 personnes, le visage dissimulé sous des masques, y ont pris part et la manif fut particulièrement dynamique, défilant du parc de la Pépinière jusqu’à la préfecture des Hautes-Alpes.

Musique, chants, slogans (« solidarité avec les sans-papiers ») et déguisements étaient de la partie, tout comme un char où trônait un juge à la tête d’ogre… De nombreux tags ont été inscrits sur les murs du centre-ville, du mobilier urbain, ainsi que des vitrines d’agences immobilières et de banques.

Même le grand mur de la prison rue Grenette a été repeint, ce qui n’a pas été du goût d’un maton, qui a cherché l’embrouille et s’est mangé des coups.

La manif s’est dispersée vers 20h sans interpellation.

[Reformulé de deux articles de la presse locale]

Nantes, France : Sabotage incendiaire contre un collabo des expulsions sur la ZAD

sans attendre demain

Résistance et sabotage, saison 2018

Nous, l’amicale Verts Chers, avons attaqué des dépanneuses d’une entreprise collaborant aux expulsions de la zad de NDDL. A l’avenir, il y réfléchiront à deux fois ????

Le 9 avril 2018, l’Etat entamait sa tentative d’écrasement de la ZAD. 2 500 flics et une armée de machines ont encerclé la zone, détruit un tiers des cabanes, blessé 260 camarades et interpelé 60 autres. Et, ce bilan n’est que provisoire, car quel que soit le moyen de répression utilisé, l’Etat ne lâchera pas l’affaire.

Pour réaliser ce sale boulot, les gendarmes ont eu besoin du concours d’entreprises privées, dont l’entreprise de dépannage Louis XVI qui se charge d’enmener en fourière tous les véhicules génant le taf des keufs. Collabo de longue date, cete boîe avait également participé au muselement de l’opération « escargot » en 2016 [1].

Cher Louis XVI, au vu de l’inéfficacité de la guillotine, nous avons décidé de te réduire en cendre.

Avis à tous les collabos, ceux qui choisissent de s’engraisser grâce à la répression des luttes sociales ne dormiront pas plus tranquilles que les politiques qui l’ordonnent.

En soutien à la zad,

En solidarité avec tou.te.s les bléssé.e.s et les inculpé.e.s,

Résistance et sabotage.

[Publié sur indymedia nantes, lundi 23 avril 2018]


NdSAD:

[1] « Solidarité avec les Escargots du périph’ ! », publié le 26 avril 2016 sur zad.nadir:

11 personnes passent en procès mardi 26 avril à 8h30 au TGI suite à l’opération escargot du 12 janvier dernier

Lors de l’opération escargot du mardi 12 janvier sur le périphérique, 19 personnes avaient été arrêtées le jour même, fait de la garde-à-vue, puis sorties avec des convocations au tribunal. Leurs véhicules avaient été saisis. Passées en procès le 24 février, elles ont écopé d’une peine d’amende de 200 euros avec sursis et un retrait de 6 points sur leur permis de conduire. Il y a un procès en appel à venir. Leur véhicules -moyennant le paiement des frais de fourrière- leur ont été restitué quelques jours après le procès.

Ayant peut être déjà trop encombré waldeck et la fourrière…, encore 11 personnes au volant avaient été arrêtées par les motards mais pas embarquées. Leurs véhicules n’avaient pas été saisis. Elles avaient reçu une convocation au commissariat pour le jeudi 28 janvier, mis en garde-à-vue lors de leur convocation et convoquées au tribunal le 26 avril. Elles sont accusées d’«  entrave à la circulation  ».

La confiscation des véhicules (tracteurs ou voitures) et le jugement en pénal sont largement démesurées face à des opérations «  escargot  ». Il s’agit sans doute de «  taper fort  » pour démotiver toute forme de solidarité avec les habitant.e.s de la ZAD exproprié.e.s et/ou expulsables. À travers la répression d’une action «  bon-enfant  » des plus courantes dans les luttes sociales, telle que le ralentissement de la circulation, ils essayent d’empêcher tout embryon de mouvement fort et solidaire.

Cette répression ne nous surprend pourtant pas tant elle est devenue quasi-automatique dès qu’une lutte s’exprime avec force, tant la violence d’État se banalise dans cette période sécuritaire.

Mais cette tentative de casser notre mouvement ne nous intimide pas  ! La mobilisation du 27 février et celles qui ont suivi ont montré la détermination de la lutte contre l’aéroport et son monde (et sa répression  !).

2ème émission « NINA crève la bulle » et programme de la caravane

|reçu par mail]

La caravane organisée par la coordination « Center Parcs : ni ici ni ailleurs » (la NINA) continue sa route. Si vous avez raté la seconde émission « NINA crève la bulle » samedi sur Radio Canut, vous pouvez l’écouter maintenant ici :

 

http://audioblog.arteradio.com/post/3085190/nina_creve_la_bulle_emission_2/

 

 

La troisième et dernière émission sur la Grande Tournée sera diffusée samedi prochain.

 

Programme de la prochaine semaine :

 

  • Mardi 24 : Germolles, la Ferme du Sonneur, Le bourg,

 

19h30 Dîner de produits bio (prix libre)

 

20h30 représentation théâtrale extraordinaire (prix libre): Pisser dans l’herbe

 

+ discussion sur le milieu carcéral avec les auteur.es de la pièce

 

 

11h-12h Accueil Tour
12h30 – 14h30 Repas déjeuner Chat et Tour-Info avec les équipes
14h30 – 17h Animation diverses enfant (circuit vélo), Badgeuses , sérigraphie
17h – 19h30 Préparation soir et repas

 

19h30 – 20h30 Repas et information du pourquoi du tour
20h30 – 21h30 Théatre « Pisser dans l’herbe »
21h30-23h30 Musique

 

https://nina-lyon.wixsite.com/ninalyon

 

  • Jeudi 26: Valence, VAL (Valence Atelier Libre), 13bis rue Montplaisir
  •   -17h30- 19hMaison Départementale Des Syndicats17 rue Georges Bizet

    salle du syndicat sud éducation sous l’égide de sud- éducationet avec la CNT26: débat et discussion « contre le numérique à l’école »

17h – 20h au VAL , Atelier pyrorando
20h – 21h30 Repas végétarien + rencontre avec les membres de la caravane Nina

  •  jeudi 26 valence  au laboratoire anarchiste 8 place saint jean
  • 22h30 Brume « Slam dérangeant et souffle de l’est. Deux voix,
    violon, accordéon. »

 

  • Vendredi 27: Sainte-Eulalie-en-Royans [programmation détaillée à venir]
  • Samedi 28 et dimanche 29: site convoité, Roybon [programmation détaillée à venir]

 

 

L’affaire ambertoise : des précisions sur l’enquête en cours

Pour rappel, le matin du 28 mars ont eu lieu à Ambert (63) trois perquisitions. Celles-ci ont été ordonnées dans le cadre d’une enquête sur la tentative de destruction par le feu d’un véhicule d’Enedis dans la même ville dans la nuit du 8 au 9 juin 2017. L’une de ces perquisitions visait un squat dans lequel les gendarmes ont découvert trois « dispositifs de confection artisanale pouvant s’apparenter à des engins incendiaires », en l’occurrence « des bouteilles contenant un liquide et sur lesquelles étaient serties des blocs blancs pouvant être des allumes-feux » (tous les termes apparaissant entre guillemets dans ce texte sont ceux de la justice). Deux personnes ont été placées en garde à vue (60 heures), puis en détention provisoire avec un mandat de dépôt criminel d’un an. Ils sont mis en examen pour les faits suivants : « tentative de destruction volontaire du bien d’autrui par un moyen dangereux pour les personnes en bande organisée », « association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime » et, pour l’un des deux seulement, « refus de se soumettre au prélèvement biologique destiné à l’identification de son empreinte génétique par une personne soupçonnée d’infraction entraînant l’inscription au FNAEG ». Les deux compagnons ont fait appel de leur mise en détention et, après deux semaines enfermés l’un à Riom et l’autre à Montluçon, ils sont passés à la cour d’appel de Riom le 17 avril. Ils ont été relâchés le jour même sous contrôle judiciaire.

 

Le présent texte tente de rassembler et de communiquer les différents éléments de cette affaire qui reste pour le moment très opaque. Les inculpés et l’avocat n’ont pour le moment pas pu avoir accès au dossier. À l’heure où la toile de la répression s’agite aux quatre coins du pays (a-t-elle jamais cessée de le faire ?), il semble important de transmettre le maximum de détails quant aux modes opératoires, aux rythmes et aux connaissances du tandem police/justice (tout en gardant à l’esprit que chaque enquête, chaque affaire a ses spécificités).

L’enquête

Comme évoqué précédemment, tout commence le 9 juin 2017 lorsque un employé d’Enedis retrouve sur le pneu d’un véhicule un « engin incendiaire » constitué d’une bouteille de liquide inflammable, d’un bloc d’allume-feu et de bougies d’anniversaire. Ce dispositif ne s’était pas enflammé. Aucune trace d’ADN n’a été retrouvé sur celui-ci.

Une enquête de flagrance puis une enquête préliminaire sont entamées par les gendarmes de la brigade d’Ambert puis par la section de recherche de Clermont-Ferrand. Ils rattachent ces faits à la « mouvance anarchiste ou d’extrême-gauche » en les reliant avec d’autres commis et revendiqués dans les mêmes semaines contre Enedis ailleurs en France. Le 14 décembre 2017, une information judiciaire est ouverte et l’enquête est maintenant entre les mains d’Anne Morin, juge d’instruction du TGI de Clermont. C’est à ce moment qu’apparaissent les chefs de « tentative de destruction volontaire du bien d’autrui par un moyen dangereux pour les personnes en bande organisée » et « association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime ».

L’enquête cible donc des personnes d’Ambert appartenant au « mouvement anarchiste » et plus particulièrement à certaines fréquentant un squat. D’après ce qu’il a été compris du dossier lors des audiences, les gendarmes ont pu utiliser les gros moyens : filatures, écoutes téléphoniques, balises de géolocalisation sur au moins deux véhicules, prises d’images des personnes entrant et sortant du squat. Ces investigations leurs permettent de constater d’une part que ce lieu est fréquenté par de nombreuses personnes, d’autres part qu’il y a un recours à de fausses identités, notamment pour l’ouverture du contrat d’électricité et sur la boîte aux lettres (ce qui est monnaie courante pour ouvrir des squats). Cela leur permet donc de déduire que ce « souci de préserver leur anonymat » témoigne d’une volonté de vivre dans « une certaine forme de clandestinité ». De la même manière, les déplacements, surtout lorsqu’ils sont fait sans téléphone, deviennent suspects.

Ces six mois d’enquête, malgré les moyens importants qui lui étaient alloués, n’auront pas permis de prouver d’une quelconque manière la participation de certaines des personnes surveillées aux faits reprochés. La juge d’instruction ordonne donc la perquisition de trois domiciles le 28 mars dernier.

 

Les perquisitions

Les perquisitions ont commencé le matin vers 8h30. Les enquêteurs/rices découvrent relativement rapidement dans le squat trois « bouteilles contenant un liquide et sur lesquelles étaient serties des blocs blancs pouvant être des allumes-feux ». La personne encore présente sur les lieux est donc placée en garde-à-vue avec effet rétroactif, de même qu’une autre personne perquisitionnée dans un autre endroit (la GAV a donc commencé officiellement dès le début de la perquisition). La perquisition du squat durera jusqu’à 19h30. Y participent, en plus d’une dizaine d’officiers de la section de recherche de Clermont-Ferrand, une dizaine de gendarmes du PSIG (avec leur cagoule et leurs fusils), 3 membres des Ntech (spécialistes des nouvelles technologies) et 2 techniciens d’investigation criminelle (police scientifique). Dans chacun des trois lieux perquisitionnés, les gendarmes placeront sous scellé :

– tout le matériel informatique et numérique (ordinateurs, clés USB et cartes SD, disques durs externes, imprimantes, appareils photo, lecteurs MP3)

– du matériel de « propagande » (brochures, affiches, stickers, livres), particulièrement tout ce qui faisait « l’apologie de délits contre les forces de l’ordre et l’autorité »

– des documents attestant de l’identité des personnes présentes, étant passés par là ou étant en lien avec des personnes fréquentant le lieu (papiers d’identité, factures, correspondances, le moindre bout de papier où figurait un nom ou un numéro de téléphone)

– des objets permettant de récupérer de l’ADN (couverts, fonds de cendrier, brosse à dent, gants)

Les téléphones sont exploités et laissés sur place.

 

Les suites…

La GAV des deux compagnons sera prolongée à deux reprises. Ceux-ci gardent le silence et la juge d’instruction les met en examen des chefs précédemment cités. Elle demande le placement en détention provisoire, qui sera accepté par le JLD, en faisant bien comprendre que ce n’est pas dans l’intérêt des inculpés de garder le silence. À noter pour des faits relevant de la juridiction criminelle, le mandat de dépôt est d’un an renouvelable une fois. Cependant, la « bande organisée » est une circonstance aggravante permettant de prolonger la détention provisoire jusqu’à quatre ans.

Ne pouvant donc pas être détenus dans le même établissement sous prétexte des nécessités de l’instruction, l’un des compagnons sera envoyé au centre pénitentiaire de Riom, l’autre à la maison d’arrêt de Montluçon. Après deux semaines de détention, les deux compagnons ont comparu le 17 avril devant la cour d’appel à Riom, où il a été estimé que le contrôle judiciaire serait suffisant pour éviter la concertation entre les suspects, la disparition de preuves et la réitération de délits ou de crime.

Deux éléments semblent avoir particulièrement concouru à cette remise en liberté. D’une part, pour des raisons inconnues, l’audience ne s’est pas tenue à huis clos, invalidant de fait l’argument de la préservation du secret de l’affaire. D’autre part, le procureur (ou pour être exact l’avocat général) n’a pas hésité à dire et à répéter que le motif principal du placement en détention provisoire était de forcer les deux compagnons à parler et à coopérer (ce qui ne figure pas encore dans le code pénal). L’avocat s’est donc saisi de ces deux éléments pour agrémenter sa plaidoirie. On peut également penser que la disproportion entre les faits – tentative de destruction d’un véhicule – et l’arsenal judiciaire déployé – juridiction criminelle, donc passage en cour d’assise –, disproportion pointée par le procureur lui-même, a eu un impact.

Les deux compagnons sont donc dehors sous contrôle judiciaire. Pour l’un d’eux, les contraintes sont : fixer sa résidence au xxx dans l’agglomération clermontoise, ne pas sortir des limites du Puy-de-Dôme, ne pas aller dans le squat, pointer deux fois par semaine au commissariat et ne pas entrer en contact avec six personnes. Pour l’autre : fixer sa résidence au xxx à Ambert, ne pas aller dans le squat, pointer deux fois par semaine à la gendarmerie et ne pas rentrer en contact avec six personnes.

 

 

Malgré le soulagement ressenti à l’annonce de cette remise en liberté, personne n’oublie une seule seconde que l’affaire se poursuit. Il ne fait aucun doute qu’elle s’inscrit dans un cadre dépassant largement les faits ambertois. Il suffit de savoir qu’à deux jours d’intervalle ont eu lieu d’autres perquisitions à Toulouse, Amiens et Limoges pour supposer une coordination à l’échelle nationale des enquêtes ciblant les anarchistes. Et il y a malheureusement fort à parier que l’État s’échine dans d’autres coins du pays à mettre de nouveaux coups de pied dans la fourmilière. Ce ne sera pas la première fois et probablement que ce ne sera pas non plus la dernière. Espérons que ce partage d’informations sur les situations locales, qui a déjà commencé et qui sera amené à se poursuivre, permette à chacun.e d’avoir une idée plus claire de ce qui se joue et ait pour résultat d’enrayer au maximum la machine répressive.

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