La CNT26 rejoint l’appel à la grève dans l’éducation de jeudi 3 mai

[reçu par mail]

Suite à l’appel de la CNT pour la construction indispensable d’une Grève
générale (voir tract du 1 mai en PJ) puis en rejoignant l’appel
départemental du SNES26 pour une journée de grève après demain, nous, la
CNT26, appelons aux travailleuses et travailleurs de l’éducation, ainsi
qu’aux lycéen-nes et parents d’élèves à un rassemblement ce jeudi 3 mai à
Valence à 10h devant la DSDEN.

Le 5 avril déjà, la CNT26 en partenariat avec SUD-éducation, avec les
précaires de l’éducation et les élèves mobilisé-es du Lycée Camille
Vernet, nous étions déjà en grève contre les conditions de vie exécrables
des précaires de l’éducation et contre Parcoursup et son monde de
sélection exclusive. En PJ, vous trouverez le CR de l’audience que l’on a
eu ce jour-là avec la DASEN.

Après le rassemblement de 10h ce jeudi 3 mai, il y aura un départ en
covoiturage pour la manif académique à 14 heures au Rectorat à Grenoble.

Par ailleurs, il est indispensable que se tient dès que possible une
réunion intersyndicale de l’éducation pour informer les collègues, les
jeunes et les parents, et pour construire un mouvement capable de rester
dans la lutte à travers la création de caisses de solidarités et des
actions pour les alimenter.

Veuillez bien svp diffuser cet appel.

C’est ensemble que l’on va lutter…
Et c’est ensemble que l’on va gagner!

tract du premier mai

A propos du documentaire ‘‘Ni Dieu, ni Maître, une histoire de l’anarchisme’’ : L’épisode d’Haymarket

[reçu par mail]

IOn peut télécharger le flyer d’appel à cette discussion ici :
https://lesfleursarctiques.noblogs.org/files/2018/02/haymarket.pdf
Il sera également possible, lors de cette discussion, de débriefer
ensemble la dernière manif du 1er mai à Paris.

l y a maintenant un peu moins d’un an était diffusé sur Arte le
documentaire Ni Dieu ni Maître – Une histoire de l’anarchisme de Tancrède
Ramonet. Dans une période de misère politique, alors que la mainmise sur
l’histoire des luttes et des mouvements révolutionnaires reste le dernier
bastion auquel s’accroche le vieux Parti Communiste, ce documentaire qui
se présente comme une « réhabilitation de l’anarchisme » (!) a été
accueilli plutôt positivement dans les milieux militants et
institutionnels. En période de disette, tout n’est pas pour autant bon à
prendre. S’il nous a semblé nécessaire de réaliser une lecture critique de
cette « histoire de l’anarchisme » tout public, au-delà des imprécisions
et des erreurs grossières qui perlent ce documentaire de bout en bout,
c’est d’abord pour ce que ce travail véhicule comme lecture identitaire de
l’anarchisme, mais également parce que son optique est la réhabilitation
de celui-ci dans le cadre de l’historiographie stalinienne à la française,
opérant ainsi la liquidation de ce qu’il peut en rester de subversif pour
aujourd’hui.

Nous proposons plus spécifiquement ce soir, de discuter de ce que les
auteurs de ce documentaire font aux évènements d’Haymarket Square en 1886
à Chicago, épisode historique et insurrectionnel qui servira jusqu’à nos
jours de symbole du 1er Mai. Nous verrons comment, celles et ceux que l’on
nous présente dans le documentaire comme dans de nombreux fascicules
libertaires ou d’Etat, comme de doux agneaux, martyrs intégraux de la
cause des travailleurs, innocents dans l’âme : les dits « martyrs » de
Haymarket, étaient en fait, comme beaucoup d’autres insurgés de ces temps
agités, de simples anarchistes et révolutionnaires, ni innocents ni
coupables, ni héros ni martyrs, qui ce jour-là, avaient pris la décision
courageuse d’une tentative insurrectionnelle armée à Chicago. Tentative
qui se soldera par un échec, et la mise à mort tragique de plusieurs des
participants, assassinés par la justice. Un épisode malmené par de
nombreux historiens, qu’ils soient universitaires ou libertaires, souvent
malmené par les révolutionnaires eux-mêmes, que ce soit par ignorance
(entretenue par un mouvement libertaire organisé amorphe et content de
lui, mais à l’article d’une mort certaine), ou par préférence d’une
version victimaire et édulcorée d’un épisode qui devrait plutôt inspirer
la fierté que la réécriture innocentiste et légitimiste.

Une toute autre « version » : la vérité, porteuse d’un autre monde, dans
laquelle ce ne sont pas des flics et des complots qui posent des bombes,
mais bien les révoltés, pourra s’exprimer ce soir contre la démarche de
muséification et de javellisation bourgeoise de l’histoire des luttes à
l’œuvre dans ce documentaire comme dans toute dynamique de «
réhabilitation » de la violence révolutionnaire aux yeux de l’État et de
la bourgeoisie.

A travers cette réduction de l’anarchisme — comme on réduit une tête chez
les Jivaros —, c’est la perspective révolutionnaire en elle-même qu’on
travaille à liquider, quelle que soit la manière dont on peut la formuler
et la concevoir. C’est la nature subversive de l’anarchisme (que l’on
retrouve chez les insurgés d’Haymarket) et la nécessité révolutionnaire
face aux alternatives post-capitalistes et para-étatiques (promues dans ce
documentaire) que l’on attaque pour mieux les enterrer sous des piles de
vieux livres.

Nous proposons un moment de discussion autour de toutes ces questions le
samedi 5 mai 2018 à 19h à la bibliothèque révolutionnaire Les Fleurs
Arctiques, 45 Rue du Pré Saint-Gervais, 75019 Paris – Métro Place des
Fêtes (lignes 7bis et 11 du métro).

Gap, France : Pour écrire aux trois personnes en détention provisoire

[reçu de Marseille par mail]

Desolée L.., je NE m occupe PAS d’eux !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!plein de « militants-camarades » apparaissent tout á coup pour eux, même appels á rassemblements etc… Et JAMAIS PERSONNE pour les prisonniers de droit commun , pour les soit disant « non militants »les « militants » sont bien entourés par les « chers camarades » — déjà on a fait trooop quand on leur a fait passer des messages MERCI á la solidarité des prisonniers non-militants , ceux qui n’ont JAMAIS le soutiens de militants de l extérieur……

 


Deux suisses de 23 et 26 ans ainsi qu’une italienne ont été placées en détention provisoire pour les manifs du week-end des 28 et 29 avril (la première samedi à Gap et la deuxième entre Clavière et Briançon). Les juges du tribunal ont suivi les réquisitions du parquet, qui demandait leur placement en détention provisoire en attente de leur jugement au 30 mai à 8h30. Les trois avaient refusé la comparution immédiate pour préparer leur défense mais l’Etat a justifier leur placement en détention préventive aux Baumettes à Marseille en raison de « l’insuffisance des garanties de représentation et pour prévenir toute réitération des faits ». Jeudi 3 mai aura lieu une première demande de mise en liberté conditionnelle: l’audience se tiendra à Gap et les 3 incarcéré.e.s aux Baumettes ne seront pas transféré.e.s.

Pour leur écrire:

  • Theo Buckmaster, n° d’ecrou 188398
  • Bastien Stauffer, n° d’ecrou 188399
  • Eleonora Laterza, n° d’ecrou 188381

Centre pénitentiaire de Marseille-Baumettes, 239 Chemin de Morgiou, 13009 Marseille.


On apprend par la même occasion que les flics continuent leurs enquêtes pour retrouver plusieurs autres personnes dans le cadre de ces deux manifestations: « d’autres auteurs de passage en force de la frontière dimanche sont recherchés, tout comme ceux à l’origine de rébellion et violences en réunion sur des policiers commises dans la soirée du 22 avril à Briançon en marge de la manifestation. Deux policiers du commissariat de Briançon ont été blessés lors d’une tentative d’interpellation d’un suspect qui a pu prendre la fuite à cause de l’intervention violente de plusieurs manifestants ». Concernant la journée de samedi, il est fortement probable que les investigations ciblent les personnes impliquées dans l’attaque groupée et spontanée contre un maton, qui a tenté d’interpeller un.e des manifestant.e.s en train de taguer les murs de la taule. D’autres manifestants et un autre agent pénitentiaire sont également intervenus pour empêcher qu’ils prennent davantage de coups. Le maton qui s’est improvisé flic souffre notamment de fractures d’un doigt de pied et d’un doigt à la main gauche, ainsi que d’un hématome frontal. Les deux agents ont également été la cible de jets d’objets.

sans attendredemain

Turin (italie) : Camille part en cavale

D’autres (belles) aventures

Observer les rues et forger des choix. Avec un cœur battant d’amour et de complicité pour beaucoup d’entre vous, je vous envoie un au revoir profond et souriant. Non sans «obstacles» affectifs et désirs de projectualité avec beaucoup, j’ai décidé de me soustraire à obligation de signatures quotidiennes* (que j’avais après une période d’emprisonnement et d’assignation à domicile qui a duré neuf mois).

Le sentiment de se sentir compagnonne, en plus de la colère qui brûle et qui est partagée avec nos corps, est pour moi la continuité et la constance (malgré la distance choisie ou subit). Alors je vous dit … on se verra pour d’autres (belles) aventures …

400 bisous intenses et 24000 coups précis.

kam

Camille nous a laissé cet au revoir on après avoir décidé de violer la mesure de contrôle judiciaire à laquelle elle était soumise depuis quelques mois, et après avoir déjà purgé pour la même procédure 9 mois entre la détention carcérale et domiciliaire. Elle a décidé de partir et la savoir libre d’aller où elle veut remplit nos cœurs de joie.

macerie @ 16 avril 2018

https://www.autistici.org/macerie/?p=33096

 

Plus d’infos: https://mars-infos.org/turin-operation-repressive-7-2505

*

Gap (hautes Alpes) – le 3 mai audition pour la demande de mise en liberté

Le 22 avril plus de deux cent personnes ont marché ensemble de Clavière à Briançon. Nous avons traversé la frontière italo-française en réponse à la militarisation croissante du territoire et à la présence infâme de Génération Identitaire, organisation fasciste qui aujourd’hui collabore avec la police pour contrôler les chemins. Durant cette journée, aucune personne a été obligée de se cacher et à risquer sa sécurité pour passer la frontière.

A la fin de la manifestation, six personnes ont été arrêtées par les gendarmes et la police et mises en garde à vue. Trois d’entre elles, Eleonora, Théo et Bastien, sont détenues dans la prison de Marseille avec l’accusation d’aide à l’entrée de personne en situation irrégulière en bande organisée, en attendant le début du procès, le 31 de mai à Gap.

Jeudi 3 mai aura lieu l’audience où le juge s’exprimera sur la demande de libération présentée par les avocats.

En vue de ce jour et du début du procès, nous appelons à se mobiliser en solidarité avec les camarades détenu-es et contre les frontières. Nous invitons tous et toutes à agir dans ses quartiers et territoires, chacune et chacun avec ses moyens et pratiques.

Cet appel réaffirme avec force que si nous sommes accusé-es de solidarité, nous devons répondre que nous sommes toutes et tous coupables !

Ele, Théo, Bastien

Libres toute de suite !

Toutes et tous libres !

Hurriya

Valence ( 26000)Soirée spectacles 4 MAI :  »La fin du moule »

[reçu par mail]

Réservez votre soirée de Vendredi, et n’hésitez pas à relayer l’info (par mail, sur vos réseaux sociaux, par pigeons voyageurs…) !!

 

deux assos (Les itinerrances des poissons rouges  & Valence Atelier Libre ) se lient pour co-organiser une soirée spectacles le
VENDREDI 4 mai (c’est tout bientôt).
L’idée est de faire venir à Valence deux spectacles qui nous ont touchées, intriguées, émues pour les partager avec vous !
Ces deux spectacles nous évoquent le paradoxe entre nos individualités fleuries, singulières et la norme, les injonctions quotidiennes qui voudraient nous faire entrer dans un moule commun. C’est après un brainstorming musclé qu’on en est arrivées à dire qu’on avait envie de parler de  »la fin du moule » !
on aura donc le plaisir d’accueillir : (tadaaaa, roulements de tambour)

 FOUCADE par la cie Les Emplumées


Solo Cru et Sucré de pudeurs à géométries variables pour clown bouffonne. Foucade est impatiente et déroutante, sauvage et sincèrement corrosive comme pourrait être un enfant nu, une femme macho, un amant passionné, une mère fêlée, une vieille bancale ou un nain fou.C’est une ode au joyeux plaisir, à l’Amour, du cru vivant, une digression brute et singulière du quotidien.

HYBRIDE par la cie La petite Agitée


Les mots se tissent, se modulent, et s’inventent.  L’écriture est brute et poétique. Une révolte.Un cri. Un feu ardent. Le texte d’Hybride est craché d’un bloc à la création, comme une évidence. Puis il mute, il se précise.Il est né de l’envie pressante de crier la rage. Comme une évidence.

repas végan confectionné avec amour par Catalyse
bon sang ce qu’on a hâte !!
Alors si l’envie vous prend de venir partager ce moment en coulisses avec nous, on sera vraiment très contentes !!

Italie : Des nouvelles du procès Scripta Manent – mars 2018

attaque.noblog.org 

 

Anarhija.info

/ jeudi 26 avril 2018

Un texte écrit par Anna et Marco, à propos du déroulement du procès qui les voit inculpés suite à l’opération Scripta Manent.

Lors des audiences de janvier et février, les témoins de l’accusation (au début le Procureur Sparagna en a appelé environ soixante-dix) ont continué à défiler, surtout des agents de la DIGOS de Turin, d’autres policiers, des carabinieris, des démineurs, d’autres témoins, des experts de la Police scientifique et du RIS [la « police scientifique » des Carabinieri, par ailleurs ciblés, début novembre 2005 dans leur siège de Parma, par une des attaques dont il est question dans ce procès, signée par la Cooperativa artigiana fuoco e affini (Cooperative artisanale feu et affins) – FAI; NdAtt.], le tout concernant des délits spécifiques dont nous sommes accusés. En plus, des rédacteurs, ou ex rédacteurs de Radio Blackout de Turin, ont été appelés à témoigner à propos de la réception par la Radio de certaines revendications d’attaques, ainsi qu’un squatter de l’Asilo Occupato [squat de Turin, NdAtt.] en ce qui concerne les relations et correspondances maintenues avec les inculpés.
Lors des séances des 7 et 8 mars, il y a eu la lecture des relations de ceux qui auraient dû être les piliers de l’accusation, c’est à dire l’ensemble des artisans de l’œuvre « d’intelligence » qui sert de fondement à l’accusation : les experts graphistes, l’expert en analyse linguistique/stylistique et un agent de la DIGOS de Turin qui avait pour tâche d’esquisser le cadre général de l’accusation.
Le binôme de graphologues Rosanna Ruggieri et Paola Sangiorgi, experts/conseillères du Parquet, qui travaillent en tant que graphologues libérales et pas auprès de la Police scientifique, du RIS ou autre, a fait une déclaration lors de l’audience du 7 mars à propos de l’expertise faite en 2014 en comparant des textes écrits avec un normographe, ainsi que des adresses écrites à la main sur des colis incendiaires/explosifs (envoyés en juillet 2006 au quotidien Torino Cronaca, à l’entreprise Coema Edilità [qui participait à l’époque à la rénovation du CRA de Turin; NdAtt.] et au maire de Turin de l’époque Sergio Chiamparino) et leurs revendications, avec des échantillons de manuscrits de trois des accusés (il s’agit de notes saisies lors des perquisitions, de lettres depuis la prison, de différents formulaires administratifs).
Le binôme d’expertes a affirmé avec certitude que les textes écrits avec le normographe ne peuvent pas être attribués à une quelconque personne. En ce qui concerne les comparaisons sur les manuscrits, elles ont essayé de souligner les ressemblances ou les traits caractéristiques entre certains caractères extraits des différents échantillons : le résultat serait une probable ressemblance avec les manuscrits saisis à deux des inculpés.
Le binôme a ensuite employé quelques heures, plutôt qu’à motiver cette « probabilité », à défendre le sérieux de ses prestations d’expertise et de la méthodologie utilisée, méthodologie, qui elle, précisément… ne permet pas de faire des rapprochements sûrs, mais uniquement un discours de probabilité.
En plus de cela, profitant de leur ignorance pour ce qui en est des analyses précédentes, la défense a fait remarquer que les mêmes pièces à conviction (les adresses manuscrites des colis piégés de 2006 et leurs revendications) ont déjà été examinées par des experts lors des enquêtes de l’époque; en particulier, dans le rapport de juillet 2006 du RIS de Parma il avait été établi qu’il s’agissait d’écriture faite par décalque, dont non approchable [avec une écriture manuscrite; NdAtt.].
L’expert linguistique/stylistique, et conseiller du Parquet, Michele Cortelazzo, professeur à l’Université de Padova, a exposé les résultats de son expertise de 2014 concernant la comparaison entre des articles écrits par trois des inculpés avec différents textes de revendication signé par différents groupes de la FAI. L’expert admet que le langage utilisé fait partie de l’ »univers discursif des mouvements contestataires ».  Il trace, cependant, des rapprochements entre ces articles et certaines revendications, utilisant la méthode « quantitative » et celle « qualitative ».
L’analyse quantitative, nous explique-t-il, a été faite à l’aide d’un logiciel qui « trouve » des ressemblances grâce à la fréquence de certains mots présents dans les différents textes.
Il montre par exemple des « traits caractéristiques », comme l’utilisation de certains mots (et non des phrases) tel « gymnase », « anonymat », des couples de mots contenant « force » et/ou « joie », « de service », « plus ou moins » et ainsi de suite.
Il n’y a pas besoin de faire appel à un logiciel et à un prof de fac pour voir que des tels mots font partie du langage de tous les jours, pas seulement de celui propre au mouvement.

Après la présentation des incertitudes des experts, ça a été le tour de la longue déclaration, qui a duré plusieurs séances et s’est terminée le 15 mars, de celui qui paraît être le pilier de l’enquête. L’ »expert en tout » de la DIGOS de Turin, Luciano Quattrocchi, a commencé par exalter ses capacités d’enquêteur, montrées dans des affaires qui n’ont rien à voir avec les anarchistes, puis il a poursuivi avec l’exposition de sa version personnelle du théorème de l’accusation (sur suggestion de Sparagna) et de son nouveau outil d’analyse : le binôme inclusion/exclusion (on suppose inclusion et exclusion dans les listes des gentils et des méchants…), afin de contextualiser l’insertion des phrases extrapolées de journaux, d’écrits, de commentaires et de documents publiés par les anarchistes dans les vingt dernières années, de discussions et rapports directs entre entre des compagnons, d’épisodes répressifs du passé (il y a eu la réutilisation intégrale, à la virgule près, d’écoutes et de la reconstruction des enquêteurs de l’attaque qui a eu lieu dans le quartier de la Crocetta, à Turin, classé en 2009) et d’enquêtes rouvertes ad hoc.
Il y a un peu de tout qui passe sous la loupe des enquêteurs : depuis Emile Henry jusqu’à Horst Fantazzini et Baleno, depuis les écrits d’Azione Rivoluzionaria [organisation de lutte armée anarchiste active en Italie à la fin des années 70; NdAtt.], pour laquelle un des inculpés est passé en procès il y a plus de 30 ans et sur laquelle certains des inculpés étaient en train de préparer une recherche historique (partie d’un livre plus long à propos des pratiques de lutte anarchistes dans le passé), aux écrits à propos du débat qui a eu lieu pendant le procès Marini (un texte lu au tribunal par des prisonniers à l’occasion de la mort de Baleno en 1998, des discussions sur la nécessité de donner de l’espace à différents positions qui touchent les méthodes organisationnelles, des communiqués écrits à l’époque depuis la taule).
Le policier-expert est ensuite passé à l’analyse de la revue Croce Nera, l’ancienne version et la nouvelle, jusqu’aux articles du dernier numéro, qui concernent précisément l’opération Scripta Manent, et jusqu’à l’analyse du courrier, soumis à censure, des inculpés.

A l’audience du 12 avril, le Parquet a demandé la traduction, depuis l’espagnol, de vieux courriers de certains des inculpés. Après, ça a été le tour du contre-interrogatoire du flic de la DIGOS de la part des avocats de la défense.
Lors de ce contre-interrogatoire, un des compagnons en procès est intervenu, retraçant son parcours depuis décembre 1969 [le massacre à la bombe, d’origine fasciste, qui a eu lieu dans une banque de Milan le 12 décembre et l’assassinat du compagnon Giuseppe Pinelli dans le commissariat, quelques jours après, tandis qu’il était en GAV lors de la tentative policière d’attribuer l’attentat aux anarchistes; NdAtt.] à son expérience au sein d’Azione Rivoluzionaria, à sa cavale, à la prison, jusqu’à aujourd’hui.
Lors des prochaines audiences, du 18 avril et du 3 mai, il devrait y avoir les exposés des ROS [équipes d’investigations spéciales des Carabinieri; NdAtt.] de Perugia et de Naples, à propos de leurs enquêtes, ensuite versées dans cette affaire, nommées opérations Ardire, Evoluzione I et Evoluzione II.

*****

NdAtt. : on pourra lire aussi une lettre d’Anna qui retrace aussi les éléments les plus importants de cette affaire.

Des Cinq de Haymarket à Sacco et Vanzetti : Tous innocents, tous martyrs?

https://ravageeditions.noblogs.org/files/2015/04/martyrs.jpg

Les anarchistes, des idéalistes inoffensifs ? C’est l’image qu’en donnent certains (dont des anarchistes) à travers une réécriture de l’histoire qu’ils ponctuent de mythes et de figures de martyrs, innocentés comme des martyrs chrétiens. Mais tout cela ne peut se faire qu’au prix de la dissimulation, entre autres, de certains aspects de la vie et de la pensée de ces mêmes compagnons, et donc la trahison de leurs idées. Dépeindre les cinq compagnons exécutés suite aux événements d’Haymarket à Chicago ou Sacco et Vanzetti comme de simples idéalistes, doux rêveurs inoffensifs, presque pacifistes ou syndicalistes, est une insulte à leur mémoire et à leurs vies passées à combattre le pouvoir avec les idées, mais aussi avec les armes. Dans ce petit recueil réalisé à l’occasion d’une discussion à Paris, tentative est faite de réhabiliter leur mémoire, loin de toute « innocence » ou « culpabilité » que nous laissons aux juges et historiens, et plus proche de nos perspectives révolutionnaires ou insurrectionnelles, que ces compagnons revendiquaient tous.

Cette brochure est éditée à partir de la revue anarchiste apériodique Des Ruines n°1, en collaboration avec la bibliothèque anarchiste La Discordia, à l’occasion d’une discussion le mercredi 20 mai 2015 à Paris.

 

Couflens, France : Contre la réouverture d’une mine de tungstène –

A Couflens (Ariège), la société « Varsican Mines » a obtenu un permis exclusif de recherches minières (PERM) dans l’ancienne mine de tungstène de Salau, exploitée entre 1971 et 1986. « Les travaux d’exploration prévus ont pour objectif d’évaluer les réserves, ainsi que la faisabilité d’une usine métallurgique de transformation du tungstène dans le département de l’Ariège » s’était vanté en octobre 2016 le secrétariat d’Etat à l’Industrie. Depuis, des études sont en cours pour tenter de réalimenter en tungstène made in Frrrance l’industrie de l’armement et l’aéronautique qui sont très friandes de ce métal précieux, malgré les protestations citoyennes et écologistes locales contre la réouverture de cette mine.

Mais une autre voix est enfin venue s’inviter au débat, anonyme et ravageuse, celle de l’action directe contre ce projet de mort. Dans la nuit du 25 au 26 avril, un sabotage incendiaire a ainsi largement endommagé les installations existantes (le bâtiment technique et les bureaux). Plusieurs dizaines de milliers d’euros avaient été récemment investis pour la rénovation de ces bâtiments.

Dans l’atelier, les incendiaires ont d’abord défoncé un mur à coups de masse à l’arrière de l’atelier, avant d’y introduire plusieurs pneus qui gisaient à l’extérieur et d’y mettre le feu. Une cuve contenant 18.197 litres de fioul a explosé dans l’incendie et un groupe électrogène a été détruit, tout comme le toit de l’atelier, dont la charpente métallique a en partie fondu. Dans les bureaux, un second départ de feu a endommagé le sol en PVC.

[Reformulé de la presse locale]

Solidarité avec Eleonora Bastien et Theo

L’image contient peut-être : une personne ou plus, personnes qui marchent et plein air

Vu à la manifestation à Dijon pour la semaine de résistance du Quartier Des Lentillères !

Le 22 avril, tous ensemble, nous nous sommes dirigés de claviere à Briancon pour répéter que les frontières doivent disparaître et qu’il n’y a pas de place pour les fascistes dans ces montagnes.

A l’issue de la manifestation eleonora, Theo et Bastien ont été arrêtés et portés à la prison de Marseille avec l’accusation de complicité de l’immigration clandestine en bande organisée.

Le 22 avril sur ces sentiers nous y étions toutes et tous !

Ils nous accusent de solidarité.
ni innocent ni coupable refusons leur protocole

Pour écrire àThéo, Bastien et Eleonora

Theo Buckmaster, n° d’ecrou 188398
Bastien Stauffer, n° d’ecrou 188399
Eleonora Laterza, n° d’ecrou 188381
Centre pénitentiaire de Marseille-Baumettes, 239 Chemin de Morgiou, 13009 Marseille.

liberté pour toutes et tous