Echauffourées à Toulouse : un manifestant de 21 ans maintenu en prison jusqu’à son procès
Le Parisien, 03.11.2014, 19h48
Un des quatre hommes jugés lundi à Toulouse, deux jours après les violents heurts ayant suivi une manifestation en mémoire de Rémi Fraisse, a été maintenu en détention, lui qui s’était équipé d’une caméra pour se filmer en train d’agir.
Ce jeune habitant du Lot, âgé de 21 ans, a obtenu un délai pour préparer sa défense. Mais le tribunal correctionnel a décidé de le maintenir en prison jusqu’à la date du procès, reporté au 15 décembre, étant donné la longue liste des faits qui lui sont reprochés et qu’il a admis devant les enquêteurs : jets des pavés et de parpaings en plusieurs lieux du centre de Toulouse, dégradations de deux agences bancaires.
Trois autres hommes étaient jugés en comparution immédiate.
Deux, âgés de 26 ans, étaient accusés d’avoir jeté des pierres aux policiers, ce qu’ils ont nié. Ils sont ressortis libres du tribunal après avoir été condamné à des peines de un à deux mois de prison ferme (6 mois dont 4 avec sursis et 4 mois dont 3 mois avec sursis et mise à l’épreuve de deux ans).
Un quatrième homme, âgé de 37 ans, arrêté en possession d’un pistolet d’alarme non chargé, a été condamné à la seule confiscation de l’arme. Le tribunal a accepté l’explication selon laquelle il ramenait ce pistolet à un ami et s’était trouvé pris dans la manifestation par hasard.
Une soixantaine de personnes ont manifesté dans le calme devant le tribunal, en soutien aux interpellés.
Le jeune homme qui reste en prison, apprenti boulanger à Cahors, avait été arrêté pendant les échauffourées alors qu’il portait un masque à gaz et une caméra miniature fixée sur son casque, selon le rapport fait à l’audience. « Il ne s’était pas équipé pour participer à une simple manifestation, il voulait garder le souvenir de ses exploits, cette mise en scène marque une volonté de troubler l’ordre public et de manière exceptionnelle« , a déclaré le représentant du Parquet, Jean-Michel Peltier.
L’avocate du jeune homme, Me Claire Dujardin, qui défend régulièrement les opposants au projet de barrage de Sivens (Tarn), a expliqué avoir besoin de temps pour « comprendre et connaître » son client et a plaidé en vain sa remise en liberté en invoquant ses « garanties de représentation, un logement et un travail à Cahors« . Le jeune homme a expliqué qu’il « n’avait pas voulu blesser les policiers« , qui avaient obtenu « un jour d’incapacité temporaire totale (ITT)« .
Me Dujardin a également plaidé pour l’un des jeunes hommes de 26 ans, présenté comme « un pacifiste » qui a « coutume de se déguiser en clown pour apaiser les tensions dans les manifestations« .
Une autre avocate, Me Elodie Bayer, a contesté l’identification de l’autre jeune de 26 ans par ses « dreadlocks », coiffure que portent bien des manifestants et militants.
Samedi, une manifestation de 600 personnes contre « les violences policières » et « en mémoire de Rémi Fraisse », mort sur le site du barrage contesté de Sivens, s’était d’abord déroulée dans le calme, place du Capitole. Puis des heurts violents avaient éclaté en divers points du centre de Toulouse, des groupes mobiles de manifestants très déterminés affrontant les 300 policiers et gendarmes déployés.
Seize personnes avaient été arrêtées dont deux ont été relâchées sans poursuites. D’autres comparutions immédiates sont prévues dans les prochains jours et certains manifestants pourraient être convoqués devant le tribunal dans les prochains mois.
Dijon/Dégradations : l’homme interpellé jugé aujourd’hui
Le Bien Public, 04/11/2014 à 05:00
Le jeune homme de 35 ans interpellé ce samedi après les dégradations de samedi à Dijon passera aujourd’hui en comparution immédiate à Dijon.
« À la suite de la manifestation non autorisée qui a eu lieu samedi 1er novembre à Dijon et au cours de laquelle ont été commises diverses dégradations de biens immobiliers et mobiliers, un individu a été interpellé dans la soirée du 1er au 2 novembre par les services de police de Dijon et a été placé en garde à vue », a rappelé ce lundi en fin de journée par communiqué Marie-Christine Tarrare, procureur de la République de Dijon,
« Il s’agit d’un homme âgé de 35 ans, de nationalité française, originaire des Bouches-du-Rhône, célibataire, sans profession, sans domicile fixe, déjà condamné pénalement à de multiples reprises », a précisé Madame le procureur.
Déjà poursuivi pour d’autres faits
« Le mis en cause, qui nie tout fait de dégradations, a été déféré cet après-midi (NDLR : hier) au parquet. » Et le texte de poursuivre : « Il lui a été notifié, d’une part, la mise à exécution de deux peines d’emprisonnement de 6 mois chacune prononcées par des juridictions extérieures pour des faits de vol en récidive, détention de stupéfiants et port d’arme prohibé, et d’autre part, l’engagement de poursuites pénales à son encontre pour le délit de dégradations volontaires aggravées par deux circonstances (réunion et bien d’utilité publique) des vitres de la Société Orvitis (peine encourue 7 ans d’emprisonnement et 100 000 euros d’amende). »
Marie-Christine Tarrare a conclu en indiquant qu’hier soir, il avait été requis à son encontre « son placement en détention provisoire par le juge des libertés et de la détention jusqu’à sa comparution devant le tribunal correctionnel à l’audience de comparution immédiate » de ce mardi après-midi.
Manifestation parisienne contre le barrage de Sivens : 4 hommes déférés
AFP 3 novembre 2014 à 19:50
Quatre hommes ont été déférés au parquet, lundi à Paris, après une manifestation non autorisée dimanche en hommage à Rémi Fraisse, tué sur le site du barrage de Sivens (Tarn) lors d’affrontements avec les forces de l’ordre, a-t-on appris de source judiciaire.
Trois d’entre eux, âgés de 20 à 24 ans, sont poursuivis pour participation à un groupement en vue de violences et dégradations. Le quatrième, un Polonais de 39 ans, est soupçonné de port d’arme.
Deux des quatre hommes, connus pour appartenir à la mouvance de l’ultra gauche, pourraient être jugés mardi en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Paris.
Ils font partie des dix-neuf hommes qui avaient été placés en garde à vue après leur interpellation, en marge d’un rassemblement non autorisé dimanche, place Stalingrad dans le nord de Paris.
Un autre rassemblement parisien, autorisé celui-ci, avait été organisé sur le Champ de Mars.
Rennes : Au tribunal pour association de malfaiteurs
Ouest France – 02 Novembre 2014
Deux hommes, surpris en flagrant délit de vols, sont soupçonnés d’avoir préparé la manifestation de jeudi soir à Rennes.
De nombreuses dégradations (tags, vitrines et abris de bus brisés) ont émaillé la manifestation, organisée jeudi à Rennes, en hommage à Rémi Fraisse, le jeune militant écologiste décédé dans le Tarn. Le matin même, deux Rennais, âgés de 21 et 30 ans, avaient été interpellés au magasin Brico dépôt, rue de Saint-Malo, à Rennes. Ils avaient été surpris en flagrant délit de vol de kits respiratoires, de masques anti-poussière et de cinq paires de gants.
Pendant leur garde à vue, les policiers ont perquisitionné leurs domiciles respectifs. Ils y ont trouvé huit masses et un marteau. Suffisant, selon eux, pour rajouter aux vols en réunion le délit d’association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un délit puni de cinq ans de prison.
Les deux hommes, samedi matin, ont été présentés au parquet. S’ils ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire, ils devront effectivement répondre de ce délit d’association de malfaiteurs, le 24 novembre, devant le tribunal correctionnel de Rennes.