Crevons les yeux de l’Etat, dedans comme dehors ! + un collabo écolo de l’enfermement

Brèves du désordre

Certains détenus seront filmés 24 heures sur 24 dans leur cellule

Le Monde | 18.05.2016 à 12h05

Salah Abdeslam va-t-il être le prétexte à l’introduction de la vidéosurveillance en cellule pour certains détenus ? Le suspect-clé des attentats du 13 novembre est incarcéré depuis le 27 avril dans la prison de Fleury-Mérogis (Essonne), maintenu à l’isolement dans une cellule avec un dispositif de vidéosurveillance 24 heures sur 24. Une telle surveillance, décidée par Jean-Jacques Urvoas afin d’éviter qu’il tente de s’évader ou de se suicider avant son procès, n’est toutefois prévue ni par la loi ni par la réglementation pénitentiaire. La vidéosurveillance est aujourd’hui bien présente en prison, mais uniquement dans les couloirs, les accès et les ateliers. Pas dans les cellules.

Pour régulariser la situation, le ministère de la justice a rédigé un arrêté qui pourrait être publié avant la fin du mois. Ce projet de texte, révélé par l’AFP mardi 17 mai, permet d’envisager le recours à la vidéosurveillance bien au-delà du seul cas emblématique de Salah Abdeslam. Dans sa rédaction actuelle, cet arrêté autoriserait de mettre en place cette surveillance pour les détenus « dont l’évasion ou le suicide pourraient avoir un impact important sur l’ordre public, eu égard aux circonstances particulières à l’origine de leur incarcération et l’impact de celles-ci sur l’opinion publique ».

Il paraît clair que M. Abdeslam n’est pas le seul détenu en attente d’un procès dont l’évasion ou le suicide est susceptible d’« avoir un impact important sur l’ordre public »….


Un collabo écolo de la torture à visage humain : Ecomouton

Nancy : des moutons en prison !
Est Républicain, 18/05/2016 à 09:22

Nancy. Vente illégale de lait de brebis ? Trafic d’herbe ? On ne sait pas quel est le délit qui a pu conduire ces moutons derrière les barreaux du centre pénitentiaire (CP) de Nancy-Maxéville. Toujours est-il que depuis mardi matin, 15 de ces ruminants sont « écroués » au CP nancéien. Pas de condamnation à perpétuité mais une peine à purger en semi-liberté. Jusqu’à ce que les hautes herbes qui entourent la prison, soient réduites à la taille d’un gazon anglais.

Le mini-troupeau a pris ses quartiers sur le glacis pénitentiaire. Un espace vierge et hermétique de plusieurs milliers de m² , survolé par les corbeaux, entre un grillage et le mur d’enceinte. Évasion impossible. À peine perturbés par les cris des détenus, les moutons ne manifestaient aucun bêlement de mécontentement. Mieux, les bêtes avaient plutôt l’air heureuses au milieu des herbes grasses. À l’image d’autres prisons françaises (Meaux-Chauconin, Beauvais…), l’établissement nancéien a choisi de remplacer le bruit et les lames des tondeuses par les incisives silencieuses des herbivores.

Une option écologique mais surtout, économique, pour Eiffage, le gestionnaire privé du CP de Nancy. « C’est Eiffage qui a géré ce dossier et je l’ai validé », confirme Hugues Stahl, directeur du centre pénitentiaire. « Les moutons sont là pour longtemps. Un berger passera régulièrement vérifier que tout va bien ».

Implantée en Seine-et-Marne et spécialisée dans l’éco-pâturage, la société « Ecomouton » était sur les rangs pour décrocher le marché nancéien. Mais l’entreprise à la tête de quelque 1.800 tondeuses à quatre pattes s’est fait tondre la laine sur le dos par un concurrent local. « Nous n’avons pas été retenus non pas pour une question de prix mais cela s’est joué au relationnel avec un prestataire du cru », croit savoir un responsable d’Ecomouton, par ailleurs déjà engagé sur « cinq prisons françaises dont six autres en projet ».


Des moutons pour entretenir le chemin de ronde de la prison de Meaux-Chauconin

La Marne, 17/03/2015 à 17:11

Une vingtaine de moutons broutent l’herbe de l’établissement pénitentiaire depuis le vendredi 13 mars.

« On se croirait presque au Mont-Saint-Michel ! »

Les membres du personnel du centre pénitentiaire de Meaux-Chauconin avaient le sourire, vendredi 13 mars, sous un grand soleil. Sylvain Girard, gérant de la société Ecomouton, basée à Guignes, avait ramené avec lui une vingtaine de moutons.

22 000 m2 à entretenir

Objectif : entretenir le chemin de ronde de la prison, cet espace entre le mur d’enceinte de l’établissement et le grillage qui l’encercle. « Ca représente 22 000 m2, explique Éric Galinho, directeur pour la société Sodexo justice service, en charge de la gestion déléguée de la prison qui comprend notamment l’entretien des espaces verts. Notre contrat stipule une hauteur d’herbe maximale à ne pas dépasser. » Jusqu’ici, l’entretien était assuré par une entreprise spécialisée avec du matériel professionnel : tondeuses, débrousailleuses…

L’arrivée des moutons devrait bien sûr permettre de réduire le coût de l’entretien de ce chemin de ronde pour Sodexo. Mais ce n’est pas le seul avantage estime Éric Galinho : « Ça humanise un peu plus le site. Nous accueillons des familles. Nous devons parfois assurer la garde des enfants pendant les parloirs. Les moutons offriront une nouvelle activité, notamment au moment de la tonte. »

Sylvain Girard s’est lancé dans l’écopaturage depuis trois ans. Ses moutons broutent l’herbe d’une quarantaine de sites dans toute la France. La prison de Meaux- Chauconin est la première à faire appel à ses services. « C’est à nous de gérer le nombre de moutons nécessaires. Ils ne doivent pas mourir de faim mais doivent être assez nombreux pour entretenir tout l’espace. »