Détruire les frontières
Samedi 7 mai s’est tenue, au Col du Brenner, à la frontière entre l’Italie et l’Autriche, une manifestation contre les frontières.
Cela se passe dans une période particulière : les États européens serrent toujours plus la vis contre l’immigration qu’ils appellent « illégale ». Le gouvernement autrichien, notamment, voudrait rétablir des contrôles systématiques, en particulier à la frontière italienne, utilisée par des milliers de migrants pour rejoindre l’Europe du Nord.
Le rassemblement a eu lieu à 14h30 à la gare de Brennero, du côté italien de la frontière, en pleine montagne (1300m d’altitude). Les manifestants sont arrivés en train, d’Italie pour la plupart, mais aussi d’Autriche et d’Allemagne. La manif, rassemblant 500 personnes selon les journaflics, s’élance vers la frontière toute proche et rencontre tout de suite flics et journalistes (accourus en masse étant donné que, depuis des jours, ils parlent du « danger » que représente cette manifestation). La réaction face aux vautours de l’information a été tout sauf cordiale : des slogans fusent – vite suivis par des pétards. La police charge et reçoit des pierres et des fusées. A la suite des affrontements dans le petit village de Brennero, noyé sous les gaz, la manifestation se scinde en deux : une partie bloque la voie ferrée (la circulation des trains était déjà interrompue), l’autre l’autoroute. Après des heures de caillassage, la police dégage les manifestants de l’autoroute et des rails. La route nationale aussi a été bloquée.
Le bilan répressif est d’au moins 6 arrestations (tous sont italiens). On compte 23 blessés (18 selon d’autres sources) parmi les flics (4 sérieusement d’après la presse germanophone, dont l’un a bien failli s’étouffer et a du être hospitalisé après avoir été aspergé de peinture au visage à l’aide d’un extincteur : il a quitté l’hôpital le lendemain). Les bleus ont aussi eu une voiture durement endommagée (l’agence de presse AGI parle d’un véhicule de flics incendié).
Le lendemain (dimanche 8 mai), 70 personnes, toutes habillées en noir et le visage masquée, se sont rassemblées devant la prison de Bozen (Tirol italien), où quatre manifestants arrêtés la veille sont détenus. Deux autres sont enfermés à la taule de Trente. Lors du rassemblement, la plupart des slogans criés visait les flics et exigeait la libération immédiate des quatre personnes détenues. Les enragés ont également tenu à montrer leur hostilité envers les charognards de la presse : en effet, des journaflics de l’agence italienne ‘ANSA’, qui prenaient des photos, ont été violemment pris à partie. Une caméra de surveillance installée sur le mur de la prison a été détruite.
[compte-rendu effectué à partir de la presse italienne et autrichienne]
le 8 mai un cortège solidaire avec les embastillés s’est tenu aussi à Bologne