Michel a d’abord été aide familial puis éleveur à son compte dans une
ferme qu’il a monté lui même. Son activité d’élevage de vaches
charolaises et d’ovins quoi que trop chargée en heures de boulot et très
importante en nombre d’animaux et d’hectares, s’est déroulée
correctement pendant 10 ans avant que les baisses des prix agricoles ne
fassent plonger ses comptes trop fragiles à cause entre autre des
dépenses de mises aux normes obligatoires et qu’adviennent, en
conséquences, des difficultés familiales en 2015. Des systèmes agricoles
comme le sien ne supportent pas d’obstacles.
Rapidement Michel se rend compte que cela devient trop compliqué de
maintenir le même rythme, il demande donc de l’aide à la MSA (Mutualité
sociale agricole : la sécu agricole), à qui il, et nous aussi, payons
des cotisations pour être soutenus en cas de difficulté. Il n’y aura non
seulement pas de réponse de la Msa mais à la place d’une aide c’est un
signalement que fait cet organisme « qui est au service des
agriculteur-trices », signalement qui pour « répondre aux difficultés » va
engendrer des contrôles administratifs sur la ferme de Michel !!
Comme à chaque fois que l’administration arrive dans une ferme en
difficulté qui n’est sous la « protection » d’aucun syndicat et dont les
terres intéressent nombre de potentats agricoles locaux, des premiers
contrôles on va très vite arriver à l’acharnement administratif, aux
descentes de gendarmes. L’objectif est clair : faire disparaître une
ferme et ainsi « libérer de la surface » pour permettre de concentrer un
peu plus la production et au passage se payer sur la bête.
Mais heureusement Michel et sa compagne pourtant affaiblis sont révoltés
et combatifs face à ces méthodes. Ils connaissaient Jérôme Laronze et
ont suivi sa lutte puis son assassinat le 18 mai 2017. Ils ont compris
petit à petit le jeu pervers, les méthodes et les objectifs de
l’administration agricole et de l’Etat.
Ils vont subir un acharnement de la part de l’administration, du
vétérinaire sanitaire et d’une association de surveillance animale
jusqu’à la saisie des troupeaux le 3 mars 2017 puis l’obstruction
illégale à la poursuite d’une activité agricole et enfin la convocation
au tribunal pour nombre de délits imaginaires.
L’administration a clairement décidé de broyer cette ferme et ses
habitants, elle s’acharne pour faire craquer mentalement Michel et sa
compagne et les vautours sont prêts pour les dépecer et encaisser au
passage amendes, indemités et dommages (la DDPP, l’agente DDPP, l’OABA
(Oeuvre d’assistance aux bêtes d’abattoirs), ces derniers vivant
d’ailleurs du racket des éleveurs.Tous ces organismes auront chacun un
avocat au procès pour demander des indemnités.
Une situation d’acharnement étatique comme celle que vit Michel n’est
pas une injustice mais un traitement systématique qui se déploie dans le
sillage de la détresse des fermes, parfois industrielles parfois
paysannes, dépossédées puis liquidées par les normes administratives et
industrielles qui sont conjointe a l’étranglement financier. Souvent
cela fini par une reconversion forcée, trop souvent aussi par un suicide
et de plus en plus, et c’est tant mieux, par une révolte et des
solidarités qui renaissent, de la dignité qui revient grace à la lutte.
Les méthodes de l’Etat : culpabiliser et criminaliser au titre par
exemple du délit de maltraitance animale qui s’applique aussi aux non
déclarations sanitaires obligatoires, au défaut de bouclages
auriculaires des animaux (la fameuse traçabilité dont Gabriel Dufils
vient de nous prouver le mensonge), au refus de payer le racket de
l’équarissage, au refus de donner des antibiotiques à ses animaux...
Nous dénonçons avec Michel ces doubles et triples peines qui détruisent
des vies, des activités et passent sous silence la poursuite de
l’organisation planifiée de la disparition des fermes pour concentrer la
production agricole de masse capitaliste sous couvert depuis 20 ans de
normes sanitaires et environnementales trompeuses. Après avoir liquidé
la vie paysanne, l’Etat et les industriels veulent en finir avec
l’activité agricole paysanne elle même et avec toutes les fermes qui ne
sont pas encore assez industrielles ou compétitives. Ce n’est pas qu’une
question agricole : les gilets jaunes dénoncent aussi ce mépris, cette
dépossession, ces mensonges, ce racket et cette répression des prolos
qui se vit comme celle des paysans.
Michel passe en procès Mardi 30 Avril 2019 au tribunal de grande
instance de Dijon, à 8 h 30. Michel est debout et nous serons là aussi
avec lui.
Nous appelons à soutenir cet éleveur en venant à son procès, en lui
écrivant, en parlant de sa situation autour de vous.
Nous ne serons plus seul.e.s dans nos activités et nos vies face à
l’administration et à la justice.
N’hésitez pas à nous contacter pour des covoiturages.Hors-norme hors.norme@riseup.net
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