On avait signalé ici les trois sabotages en janvier/février qui s’étaient produits contre le réseau de fibre optique sur l’A51, près de Manosque, conduisant les autorités à couper le trafic autoroutier à plusieurs reprises. On a apprend par les journaux que quatre personnes se revendiquant des gilets jaunes viennent d’être arrêtées dans les Alpes-de-Haute-Provence mercredi 24 avril pour ces faits et d’autres encore commis dans les Alpes-de-Haute-Provence, le Vaucluse et l’Aveyron contre des infrastructures d’énergie ou de téléphonie (qui n’étaient pas sortis dans la presse, dont un incendie d’antenne-relais à Villemus, le 6 février 2019). Trois ont été placées en détention préventive vendredi 26 avril.
Elles ont été mises en examen par un juge d’instruction pour « Menaces de détériorations ou dégradations dangereuses, sous condition »; « Destructions, dégradations ou détériorations graves de biens destinés à l’utilité publique », « Mise en danger de la vie d’autrui par violations manifestement délibérées à une obligation de sécurité ou de prudence », « Association de malfaiteurs en vue de commettre des délits punis d’au moins cinq ans d’emprisonnement ». Le procureur de Digne-les-Bains, Stéphane Kellenberger, a même fait une conférence de presse à l’occasion, précisant qu’après une information judiciaire contre X (le 15 mars) confiée à la Brigade de recherches de la gendarmerie à Forcalquier, puis un réquisitoire supplétif (le 23 avril), et des « minutieuses investigations », « une importante opération judiciaire était organisée, le 24 avril », conduisant à l’arrestation de deux hommes (51 ans et 25 ans) et deux femmes (54 ans et 20 ans).
Selon le proc, « L’homme le plus âgé a été mis en examen pour l’ensemble de ces qualifications. Et les autres à divers degrés d’implication. Le magistrat instructeur a retenu l’association de malfaiteurs pour les quatre suspects », « Le couple le plus âgé a reconnu la plupart des faits. Le couple le plus jeune a seulement reconnu sa participation à certains
d’entre eux ». « Les investigations vont se poursuivre sur commissions rogatoires », indique par ailleurs le bourreau d’Etat.
Voici la liste des sabotages qu’on leur reproche (il n’y a pas plus de détails) :
Menaces : 21 décembre 2018. Ce jour, Escota, l’exploitant de l’A51 reçoit « un appel téléphonique anonyme, menaçant – sous condition de gratuité – de “rendre aveugle” le réseau autoroutier et ses dispositifs de sécurité, dans les Alpes de Haute-Provence (04) »
Sabotages de fibre optique sur l’A51, Le 17 janvier 2019 et le 7 février 2019, à hauteur de Manosque, le 31 janvier 2019 à hauteur de Corbières.
Autres sabotages rapprochés par les enquêteurs à travers toute la région en raison d’une « même nature », à l’encontre de divers fournisseurs d’énergie et de téléphonie (EDF, Orange, Engie…), qui « privaient communes et riverains de téléphonie, réseau et électricité pendant plusieurs heures ; ils portaient atteinte aux services d’urgence et de sécurité » (le proc) :
- Beaumont-de-Pertuis (Vaucluse), le 27 janvier.
- Villemus (Alpes-de-Haute-Provence), le 6 février 2019. « Les faits s’étaient accompagnés de dégradations volontaires par moyens dangereux pour les personnes : une antenne-relais ayant été incendiée à l’aide d’un dépôt de pneus« .
- Manosque (Alpes-de-Haute-Provence), les 7 février et 7 mars.
- Valensole (Alpes-de-Haute-Provence), le 6 mars.
- Villeneuve (Alpes-de-Haute-Provence), le 8 mars.
- Millau (Aveyron), le 13 avril.
Vive la solidarité avec les actes, même quand ils concernent des inconnus ! Feu aux prisons et liberté pour toutes et tous…
publié par sans attendredemain