Archives mensuelles : janvier 2019

Gilets jaunes : des hérétiques de la politique établie

On lira ci-dessous l’entretien d’Anne Steiner et d’un journaliste du site Le Media presse paru lundi 14 janvier. Les analogies et les différences établies par Anne Steiner entre le mouvement des Gilets jaunes et les soulèvements ouvriers ou populaires du début du XXe siècle sont fructueuses. Elles permettent notamment de saisir en quoi l’actuel mouvement se situe dans la continuité des luttes du mouvement ouvrier révolutionnaire historique mais aussi, et surtout, en quoi il s’en écarte ; en quoi les Gilets jaunes s’affirment comme des hérétiques vis à vis des dogmes sur la lutte des classes encore en vigueur chez de nombreux militants de gauche aujourd’hui.

1/ Les Gilets jaunes ont commencé par des blocages sur des ronds-points et des ouvertures de péages. Depuis, le mouvement a évolué vers d’autres formes, avec en plus des rassemblements en grandes villes, qui sont souvent le théâtre d’affrontements musclés avec les forces de l’ordre. Sommes-nous passés des manifestations à l’émeute ?

Toute manifestation est susceptible de se transformer en émeute dès lors qu’elle n’est pas efficacement encadrée par un service d’ordre. Le modèle de la manifestation « raisonnable » avec autorisation préalable et trajet négocié s’est mis en place assez tardivement en France. Le premier exemple en a été la manifestation organisée à Paris, le 17 octobre 1909, pour protester contre l’exécution du pédagogue libertaire catalan Francisco Ferrer après qu’une première manifestation spontanée, le 13 octobre, ait tourné à l’émeute avec barricades, tramways et kiosques brûlés, rues dépavées, conduites de gaz mises à nu et enflammées, policiers revolvérisés… Mais c’est seulement après la première guerre mondiale que s’impose le modèle de la manifestation autorisée et contrôlée par les organisateurs eux-mêmes, un modèle qui, nonobstant quelques débordements en marge des cortèges, est resté dominant pendant plusieurs décennies.

On a pu voir durant la mobilisation contre la réforme du code du travail en 2016 que ce modèle vacillait et que les organisations syndicales n’avaient plus la force, ni peut-être la volonté, de s’opposer à la tentation émeutière portée par des éléments de plus en plus nombreux et déterminés. Mais il y a une grande différence entre la violence des cortèges de tête, esthétisée, codée, ritualisée même, et sous tendue par une théorie insurrectionaliste, et la violence des Gilets jaunes, beaucoup plus spontanée, non élitiste, au sens où tout un chacun, quelque soit son âge et sa vision du monde, peut s’y retrouver, y prendre part. Cette violence évoque, bien plus que celle portée par le cortège de tête, celle des cortèges indisciplinés de la Belle Époque « livrés au hasard des inspirations individuelles » que Jaurès, dans un plaidoyer en faveur du droit de manifester, opposait aux grands rassemblements de rue organisés sous le contrôle et la responsabilité du prolétariat lui-même.

Il y a chez les  Gilets jaunes un refus ou du moins une désinvolture par rapport aux règles établies depuis 1935 soumettant le droit de manifester à une déclaration préalable et à un itinéraire établi. Dès lors, leurs rassemblements peuvent être considérés comme séditieux et se voient exposés à une répression brutale des forces de l’ordre, ce qui suscite en retour une montée de la violence des manifestants, y compris de la part de ceux et celles qui n’avaient nullement l’intention d’en découdre avec les policiers et gendarmes. Le basculement de la manifestation à l’émeute advient d’autant plus abruptement qu’il n’y a pas d’intention préalable de commettre des violences, qu’il ne s’agit pas de détruire quelque misérable Mac Donald comme le premier mai 2018 pour se disperser ensuite, mais de livrer un combat à mains nues et à visage découvert jusqu’à l’épuisement d’une colère que rien ne peut venir apaiser. L’émeute survient quand la peur déserte les corps et les esprits, quand on ne craint plus les coups, les mutilations, les arrestations, les condamnations, quand la rage s’empare d’une foule sans leaders, ni organisation, sans « catéchisme révolutionnaire », quand elle s’empare de toutes et tous, sans aucune détermination préalable de genre, d’âge, de condition physique…

2/ Refus de toute représentation, de couleurs politiques et action directe : les Gilets jaunes ressemblent-ils à la CGT anarcho-syndicaliste ?

On ne peut pas comparer les Gilets jaunes, mouvement de masse protéiforme, à une organisation comme la CGT syndicaliste révolutionnaire qui, si elle refusait toute main mise des partis sur les syndicats, avait une vision claire des buts à atteindre et des moyens à utiliser. Il s’agissait de faire advenir une société sans classe ni état par l’action directe et par la grève générale.

En revanche, il est tout à fait possible de faire des analogies entre les grèves de la période syndicaliste révolutionnaire (1000 à 1500 grèves par an sur l’ensemble du territoire et dans tous les secteurs d’activité ente 1906 et 1912), et la mobilisation des gilets jaunes. Car ces mouvements surgissent souvent au sein de populations faiblement politisées, peu syndiquées, vivant dans des petites villes ou même des villages comme les serruriers de Picardie, les boutonniers de l’Oise, les chaussonniers de Raon l’Étape (je parle au masculin mais la part de la main d’œuvre féminine y est très importante). Le niveau de violence de ces conflits est souvent très élevé avec demeures patronales incendiées ou dynamitées, contremaîtres et patrons brûlés ou pendus en effigie, usines sabotées, bâtiments administratifs attaqués, et rudes affrontements avec la troupe.

Et l’on voit les victimes de ces exactions, découvrant comme au sortir d’un songe, la haine qu’ils suscitent dans le cœur de ces ouvriers et ouvrières qu’ils pensaient pouvoir continuer à opprimer, en toute impunité, à coups de règlements toujours plus draconiens, d’exigence de productivité accrue, de baisses de salaire. Exactement comme les classes dominantes sont prises d’effroi en voyant entrer brutalement en éruption ce peuple de « gilets jaunes » qu’elles croyaient apathique et à jamais vaincu, ce peuple qui a encaissé pendant plusieurs décennies les délocalisations, l’asphyxie des petites villes et des villages dans lesquels ils se trouvent relégués, la suppression des services publics, la perte de tout pouvoir de décision politique, la multiplication des taxes, et le mépris de moins en moins dissimulé des gouvernants.

Autre point commun, on observe dans les mouvements sociaux de la période syndicaliste révolutionnaire, une remise en question de la démocratie représentative, une méfiance par rapport aux partis politiques et par rapport aux députés qu’on appelle ironiquement les quinze mille ou les QM depuis que leur indemnité parlementaire est passée de 9000 à 15 000 francs annuel Pour améliorer leur condition, les acteurs de ces mobilisations croient davantage à la grève et à l’épreuve de force avec le pouvoir qu’à l’action parlementaire. Ils ne sont pas réformistes. Il y a un véritable désenchantement par rapport à la République qu’ils ont pourtant chérie.

3/ Contrairement aux émeutes anarcho-syndicalistes, tout se passe le week-end et il n’y a pas de manifestations en semaine. Comment l’expliquez-vous ? Les syndicats traditionnels sont-ils responsables de cet état de fait ?

Les mouvements émeutiers de la belle Époque adviennent pour la plupart dans un contexte de grèves longues et dures. Et dans un tel cadre, la mobilisation est bien sûr quotidienne. Mais en revanche, la grande révolte des viticulteurs du midi en 1907 a un mode de mobilisation comparable à celui des gilets jaunes avec des rendez-vous hebdomadaires chaque dimanche, seul jour chômé de la semaine. Ils se retrouvent à 15 000 à Capestang le 21 avril 1907, 80 000 à Narbonne le 5 mai, 150 000 à Béziers le 12 mai, 250 000 à Carcassonne le 26 mai, 800 000 à Montpellier le 9 juin. On voit toute une population qui vit de la monoculture de la vigne se soulever contre la paupérisation qui la frappe. Comme les gilets jaunes, les viticulteurs du Languedoc, se disaient apolitiques et n’avaient comme interlocuteur que le gouvernement auquel ils demandaient une législation contre la fraude. À ceux qui s’interrogeaient sur leur appartenance de classe et leurs préférences politiques ou qui les accusaient d’être réactionnaires, ils répondaient : «Qui sommes nous ? Nous sommes ceux qui doivent partout : au boulanger, à l’épicier, au percepteur et au cordonnier, ceux que poursuivent les créanciers, ceux que relancent les huissiers, ceux que traquent les collecteurs d’impôts. Nous sommes ceux qui aiment la République, ceux qui la détestent et ceux qui s’en foutent »

Le mouvement des gilets jaunes ne démarre pas à partir d’une grève. Leur seul interlocuteur est l’État. Ils lui demandent une fiscalité plus juste et une hausse du salaire minimum puisque c’est à l’État qu’il revient de fixer ce montant. C’est une lutte de classes puisqu’elle pose le problème de la répartition des richesses et du pouvoir, mais elle n’a pas l’entreprise comme terrain. Aussi les syndicats sont ils hors-jeu. Et la seule réaction syndicale à la hauteur des événements serait un appel à la grève générale illimitée qui n’aurait bien sûr aucune chance d’aboutir. Certains salariés pourraient peut-être, profitant de l’affaiblissement de l’exécutif, se lancer dans un mouvement de revendication et utiliser l’arme de la grève. Mais quoiqu’il en soit, le principe des manifestations le samedi me semble très pertinent car il permet à tous, grévistes ou non grévistes d’y participer. Durant la mobilisation contre la réforme du code du travail, si les effectifs des manifestations, qui avaient toujours lieu en semaine, ont décru au fil du temps, c’est en partie parce qu’il était impossible à beaucoup de salariés de poser de nouvelles journées de grève.

4/ La question du rapport des forces de l’ordre reste ouverte. Le mouvement doit-il chercher à attirer une partie d’entre-elles ?

Au début du mouvement, il y a eu plusieurs tentatives de fraternisation avec les forces de l’ordre, notamment sur les ronds points. Et bien entendu, policiers et gendarmes auraient pu se retrouver dans les revendications des Gilets jaunes puisqu’ils partagent les mêmes conditions de vie, salaires modestes, et souvent habitat péri-urbain. Mais dès les premières manifestations en ville, les Gilets jaunes ont fait l’expérience de la répression, ils ont été tour à tour nassés, bloqués, aspergés de gaz lacrymogènes, soumis à des tirs de LBD ou de grenades offensives, matraqués. Cela a détruit toute illusion d’un possible passage à la sédition des forces chargées de maintenir l’ordre. Seul rempart du gouvernement contre la colère du peuple, celles-ci ont obtenu la compensation financière qu’elles réclamaient et, selon toute vraisemblance, elles tiendront bon.

Pour beaucoup de Gilets jaunes, qui n’avaient jamais manifesté, et qui, dans leur ensemble, ne nourrissaient aucun sentiment d’hostilité à l’égard de la police, cette brutale confrontation avec la répression a constitué un véritable choc. Elle a fait naître une haine incommensurable et une volonté d’en découdre, suscitant en retour un accroissement des brutalités policières. Le nombre de blessés graves est impressionnant. Une femme, qui ne manifestait même pas, a été tuée à Marseille sans qu’on entende le ministre de l’intérieur ou le chef du gouvernement s’excuser. Si la victime collatérale de ce tir de grenade avait été une habitante des beaux quartiers de la Capitale, gageons qu’elle aurait eu droit à davantage d’égards ! Il est, de même, tout à fait inédit d’entendre un ancien ministre, de l’Éducation nationale qui plus est, regretter que les forces de l’ordre ne puissent tirer, à balles réelles, sur les manifestants. On peut se demander d’ailleurs, si en l’absence de toute réponse politique, cela ne va pas finir par arriver.

5/ Des Gilets jaunes ont tenté, en décembre, de bloquer le marché de Rungis, qui alimente Paris et sa région. Lors d’une précédente interview, vous expliquiez : « Aujourd’hui, il faut faire la grève générale de la consommation, c’est le seul levier sur lequel nous pouvons agir. C’est-à-dire qu’il faut réduire de façon drastique sa consommation de biens industriels, se détourner au maximum des circuits marchands, et produire autrement ce que nous considérons comme nécessaire à notre bien-être. Le capitalisme ne survivrait pas à une désertion en masse de la consommation. » Les Gilets jaunes peuvent-ils se diriger vers cela ?

Les Gilets jaunes ont bloqué également des centres commerciaux et des dépôts de marchandises. Et leurs manifestations hebdomadaires en centre ville ont eu comme résultat de faire drastiquement chuté les achats au moment crucial des fêtes de fin d’année. Ces fêtes, qui auraient pu sonner le glas du mouvement, n’ont pas entamé le moins du monde la détermination des protestataires. Et c’est là que peut résider l’espoir de voir le mouvement évoluer vers une remise en cause des pratiques habituelles de consommation. Nombre de gilets jaunes ont affirmé qu’ils ne ripailleraient pas comme le veut la tradition et qu’ils préféraient passer le moment du réveillon dans les cabanes édifiées sur les rond points, ces micro ZAD. Ils ont expérimenté le goût de la commensalité, comme dans les soupes communistes des grèves d’antan, où l’on collectait des aliments que l’on préparait et mangeait ensemble. De ces expériences inédites, de nouvelles pratiques de consommation peuvent naître. Elle peuvent amener à se détourner de la nourriture industrielle nocive et finalement coûteuse pour produire, échanger et partager de quoi manger. Mais aussi à fabriquer ou à recycler vêtements et objets divers, à mutualiser certains biens comme les véhicules. Au niveau local, sans passer par les applications qui transforment tout ce qui relevait du don, du prêt, du partage, en marchandise.

Actuellement de nombreux Gilets jaunes sont décroissants par obligation et sous-consommateurs par nécessité, ils peuvent très bien le devenir par choix s’ils perçoivent la charge subversive de tels comportements. Cela n’adviendra pas en quelques semaines, il faudra du temps, mais quelle que soit son dénouement, cette lutte ne laissera pas indemnes ceux qui l’ont menée et il se peut bien qu’elle les conduise sur ces chemins là.

repris du blog  temps critique

valence ,Drôme: Atelier d’écriture aux prisonniers de la guerre sociale en cours.

 

contre la dissociation au laboratoire 8 place saint jean le  23/01 2019

le 23/janvier à 17h30 atelier d’écriture  aux prisonnier-e-s de la guerre sociale

La question carcérale, partie intégrante de la guerre des classes dans et hors des murs pénitentiaires.Aussi longtemps qu’existera l’enfermement, les personnes enfermées se révolteront.La prison n’est pas seulement le bâtiment hyper-sécurisé et presque inattaquable que l’on connaît. Le système-prison s’étend à toutes les institutions et les entreprises qui font que l’enfermement est possible.Les personnes détenues peuvent s’en prendre, malgré les difficultés, à lapartie émergente de l’iceberg de l’enfermement: le système judiciaire, la prison et son personnel. La smart city a transformé la ville «  aujourd’hui je pense à vous -subversif et autres cueilleurs d’étoiles »Les subversifs qui sont en – dehors ont la possibilité de s’attaquer, en plus de tout cela, à d’autres rouages, moins visibles à première vue, mais pas moins indispensables pour le fonctionnement de la ville prison.

Dans cette idée de développer la solidarité que se tiennent ces ateliers d’écriture de lettres aux prisonnier-e-s On y trouve des enveloppes, des timbres, un classeur d’adresses (que vous pouvez contribuer à faire grossir, si vous souhaitez y ajouter des adresses), des stylos, mais surtout d’autres gens.
Parce qu’il est souvent difficile d’écrire lorsque l’on est seul-e, d’écrire à des inconnu-e-s, d’écrire à des gens que l’on connaît. Pouvoir en parler, voire écrire ensemble, si on le veut, est souvent utile pour dépasser ces quelques freins.

Parce qu’au-delà de la solidarité avec l’intérieur, développer la solidarité à l’extérieur a également énormément d’importance.

Si tu penses que celà soit nécessaire  discussion d’une création d’une caisse de solidarité locale ou envoie d’argent à la caisse de solidarité Kalimero.. Pour ce faire  apporter quelque contributions  à la soirée ( boissons, )

Service National Universel : une nouvelle technique de mise au pas de la jeunesse

 

Journée-type, uniforme, présence des militaires… Gabriel Attal, secrétaire d’Etat chargé du dossier, a donné mercredi quelques éléments concrets sur ce « moment de communion républicaine », qui n’a rien, selon lui, d’un « service militaire ».
Cette première promotion sera constituée de 3000 volontaires âgés de 16 ans, soit 200 par département pilote. Chaque préfet a donc reçu pour mission de « cartographier la jeunesse » afin que soit recrutés, pêle-mêle, « des jeunes scolarisés, des apprentis, des décrocheurs et des jeunes en situation de handicap ». Ces appels seront relayés « autant par les établissements scolaires que par les CFA [centres de formation d’apprentis] ou encore les missions locales », assure le secrétaire d’Etat.
Les premiers centres SNU seront implantés dans les Ardennes, le Cher, la Creuse, l’Eure, la Guyane, les Hautes-Pyrénées, la Haute-Saône, la Loire-Atlantique, le Morbihan, le Nord, le Puy-de-Dôme, le Vaucluse et le Val-d’Oise pour l’Ile-de-France.

Pour répondre à la volonté affichée de « brassage social et géographique », les jeunes ne seront pas accueillis dans leur département mais répartis sur l’ensemble des autres sites.
« Dès 2020, tous les départements seront en mesure d’accueillir des jeunes », indique Gabriel Attal, sans donner de date butoir sur le déploiement intégral du dispositif.
Ils vivront dans des internats, des centres de formation ou des bâtiments de l’armée. Et seront regroupés par groupe de dix, en maisonnée. Chaque volontaire recevra un trousseau de clés. C’est au sein de ces unités que devra se régler la gestion des tâches de vie, comme le ménage ou la cuisine, auxquelles les jeunes devront participer.

Symbole de cette volonté de mixité sociale, le port de l’uniforme est confirmé. Il ne s’agira toutefois pas d’un treillis ou autre tenue militaire, précise au Parisien le ministère de l’Education. « Des écoles de graphisme vont être sollicitées afin de créer un polo ou un sweat-shirt spécial. L’idée est que les jeunes puissent conserver la tenue après », nous indique-t-on.

[La journée type, on l’aura deviné] aura quelques airs militaires, avec un réveil à 7 heures et une levée des couleurs avec hymne national de 8 heures à 8h30. Ensuite, les adolescents participeront à différents modules, 24 au total sur les deux semaines.
Les activités se divisent en deux pôles. Un premier baptisé « citoyen », autour des thèmes du secourisme, de l’environnement, de la culture ou du patrimoine. A ce sujet, le ministère dit privilégier des activités de pédagogie « active », notamment des activités en pleine nature, des jeux de rôle, des simulations, des débats ». Le second pôle se concentre, lui, sur le suivi personnalisé des engagés. Seront ainsi réalisés un bilan de santé complet, une évaluation de maîtrise du français, des compétences numériques mais aussi une première orientation professionnelle. Ces deux semaines devraient se conclure par « une cérémonie républicaine présidée par le préfet ».
Chaque maisonnée sera animée par un « tuteur », disposant du Bafa ou sous contrat éducatif. Ce dernier s’occupera aussi du lien avec les familles. Un échelon plus haut, se trouveront les « cadres », c’est-à-dire des animateurs plus chevronnés, des opérateurs associatifs mais aussi des militaires. Ils superviseront les activités proposées et veilleront à la bonne gestion du centre.

La seconde phase, celle de la mission d’intérêt général, devrait s’effectuer entre juillet 2019 et juin 2020. Il s’agira de 15 jours consécutifs, ou disséminés tout au long de l’année au sein d’une association, d’une collectivité locale ou d’un corps en uniforme. Les plus motivés pourront, à partir de 18 ans, prolonger l’aventure autour d’un service civique. Cette phase optionnelle durera entre trois à douze mois.

[…] Le rapport du général Daniel Ménaouine, qui a servi de base au projet, propose qu’il soit effectif au plus tard en 2026. « Nous travaillons à des scénarios qui nous permettent d’aller un peu plus vite », ajoute le secrétaire d’Etat. […]

extraits du Parisien / jeudi 17 janvier 2019

[hors.norme] 4èmes rencontres nationales des agricultrices et agriculteurs contre les normes les 1-2-3 février 2019 à Monteneuf (56

Pierre (agriculteur) : « Les normes n’ont pas empêché la vache folle »

Ces normes permettent surtout aux produits agricoles de traverser la planète sans mettre en péril les intérêts industriels et en rassurant faussement les consommateurs. La mise en place de normes n’a pas pu empêcher la vache folle, les algues vertes ou les lasagnes de cheval. Bien au contraire, l’industrialisation de l’agriculture s’est accompagnée de l’usage massif de produits toxiques. Il faut comprendre que ces normes, tout en mettant directement en difficulté les petites fermes, n’assurent pas du tout le développement d’une agriculture respectueuse des consommateurs et de l’environnement. Un exemple : la loi Voynet normalisant l’épandage a précipité la fin des petites fermes porcines en Bretagne et favorisé la concentration de l’élevage de porcs en de grosses exploitations, d’où une systématisation de ­l’élevage industriel, pourtant à l’origine des épandages massifs de lisier.

L’État n’a pas pour objectif de protéger la population contre les grandes entreprises. Ils travaillent dans le même sens. Ces dernières comptent sur l’État pour les aider à éliminer la concurrence, les plus petites fermes, et constituer des filières agro-industrielles.

Ce collectif s’est constitué hors de tout cadre syndical. Pourquoi ?

Un membre est syndiqué à la CNT-FTTE (Fédération des travailleurs de la terre et de l’environnement), les autres ne sont pas syndiqué.es. Si la FNSEA dénonce des normes, c’est toujours dans une optique libérale. Quant à la Confédération paysanne, elle fait le choix de défendre de « bonnes normes », qui favoriseraient les produits fermiers. C’est un vrai point de désaccord et selon nous une illusion. La Confédération paysanne souhaiterait aussi la mise en place d’une charte du « bon contrôle », ce qui est antinomique. Ce syndicat jouit encore d’une bonne image, celle d’un syndicat de lutte, mais se prête en fait sans difficulté au jeu de la cogestion (soutien du syndicat à la gestion administrative du secteur agricole).

repris de http://www.alternativelibertaire.org/?Interview-de-Pierre-agriculteur-Les-normes-n-ont-pas-empeche-la-vache-folle

30 juillet 2018 Sous les pavés… la terre

Rediffusion de l’émission du 20 novembre 2017
Xavier Noulhianne, Le ménage des champs, deuxième partie.
Successivement « jeune cadre à haut potentiel », JA (Jeune agriculteur), auteur de Le ménage des champs et paysan « hors-norme », Xavier est, avec sa compagne Séverine, éleveur-fromager dans les coteaux de lʼAgenais où gambadent joyeusement leurs 60 chèvres et 15 brebis. Dans les intervalles entre traite, fabrication de produits laitiers et marchés bio, nous avons échangé avec passion sur leur expérience. Xavier explique pourquoi ils ont refusé de devenir des « entrepreneurs hors-sol » au service dʼingénieurs et de techniciens chargés de transformer les éleveurs en « zootechniciens ». Il sʼintéresse à la façon dont le productivisme, après les paysans, sʼapprête à sacrifier dʼautres catégories sociales : « Lʼagriculture est un miroir dans lequel on peut observer le monde auquel on essaie de lʼadapter. Il faut réagir face à un État qui sʼest donné pour rôle de vous faire disparaître ».
Xavier Noulhianne, Le ménage des champs, Chronique dʼun éleveur au XXIe siècle aux Éditions du bout de la ville.


[reçu par mail]

Bonjour,

Voici l’invitation et l’ordre du jour des rencontres des 31 Janvier, 1,2
et 3 Février.

A bientôt

4ÈMES RENCONTRES NATIONALES DES AGRICULTRICES ET AGRICULTEURS CONTRE
LES NORMES À MONTENEUF (MORBIHAN), SALLE DU CHAPERON ROUGE (SORTIE DU
BOURG DIRECTION PORCARO)

En amont des rencontres :

– JEUDI 31 JANVIER À PARTIR DE 17H ET VENDREDI 1ER FÉVRIER AU MATIN :
discussion de fond sur les tenants et aboutissants de nos activités
afin de préparer une discussion en assemblée le samedi après-midi.
Cette discussion aura lieu chez Aude et Yannick à La Ballue 56910
Carentoir (pour ce moment précis prévenez de votre venue par mail à
« lepaysanimpossible@yahoo.fr) ».

LES RENCONTRES :

– VENDREDI 1ER FÉVRIER À PARTIR DE 18H ET SAMEDI MATIN : Adoption de
l’ordre du jour, répartition des rôles pour les trois jours (prise de
notes pour compte rendu, animation des prises de paroles, travail de
synthèse des discussions, etc.) et discussions à partir de
présentations préparées au préalable.

. Abattage à la ferme

. Mise aux normes des fromageries

. Peste porcine et mise aux normes sanitaires des élevages de porc

. Opposition au puçage des ruminants et stratégies de contournement de
la réglementation

. Quelles possibilités pour lancer des marchés
hors-normes/hors-contrôles ?

– SAMEDI DE 14H À 18H : Discussions de fond sur nos combats à partir
du travail de la veille

– SAMEDI 18H : présentation publique du collectif hors-contrôle du
Morbihan

– SAMEDI 19H30 : repas ouvert au public (réservation conseillée au
07.58.34.21.40)

– SAMEDI 21H : soirée concert et fest-noz (les bénéfices du repas et
de la soirée alimenteront une caisse de soutien)

– DIMANCHE DE 9H30 À 13H :

. Retour sur le soutien à Gabriel Dufils (Eure)

. L’action au forum international de la robotique agricole et ses suites
éventuelles

. Projet de publier un livre de récits-analyses à partir des histoires
rencontrées depuis l’assassinat de Jérôme Laronze

. Quelles pistes privilégiées pour les mois à venir ?

. Point sur l’organisation des collectifs

– DIMANCHE APRÈS 13H : nettoyage des lieux

Aspects pratiques :

– Hormis le repas du samedi soir organisé localement, chacun.e est
convié.e à apporter de quoi assurer les autres repas  sans avoir
besoin de passer trop de temps aux fourneaux.
– Pour le couchage il faut prévoir des duvets et de préférence des
matelas pour celles et ceux qui ont de la place dans les véhicules.
– Prévenez de votre venue soit par mail (horscontrole@riseup.net), soit
par téléphone (07.58.34.21.40), notamment pour organiser les
couchages.

Pour contacter le collectif : hors.norme@riseup.net

Chia ( Sardaigne)Couper les bases du pylône

« Dans une nuit d’étoiles filantes*, les pylônes ne font pas exception ».

À Chia, l’une des régions les plus touristiques de Sardaigne, les fondations d’un pylône électrique ont été coupées.

Contre l’exploitation touristique du territoire qui dévaste les plages et dénature les paysages, contre les stations balnéaires et les villages touristiques, où les riches touristes trouvent repos et détente et ne réservent que l’exploitation et le travail au noir aux saisonniers.
Contre la base de Teulada, le deuxième plus grand terrain militaire qui afflige notre terre.

L’interruption de l’énergie n’est qu’un des nombreux moyens de mettre des bâtons dans les roues ​​de ces mécanismes d’oppression et de guerre contre lesquels nous devons nous opposer par tous les moyens jugés nécessaires, le sabotage en est un.
Nous avons choisi cette ligne électrique pour perturber les activités touristiques et  militaires, mais aussi pour en secouer pleins d’autres, pour essayer de les sortir quelques heures de la torpeur de leur vie qui les rend complices de ce qui est juste à côté d’eux.

Un si biri kitzi  » [à la prochaine, en Sarde, Ndt]

*jeu de mots  avec « cadente » (filante en italien), du verbe cadere = tomber.

Repris de romperelerighe.noblogs.org

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Repris de romperelerighe.noblogs.

Grenoble, isère:Nunatak à Antigone dimanche 20 janvier à 19h

[cp-nina]    Nunatak à Antigone dimanche 20 janvier à 19h

Bonjour,

L’été dernier, dans le cadre d’une rencontre sur la Zad de Roybon consacrée à une critique du tourisme nous avions invité des membres du comité de rédaction qui édite la revue Nunatak.

Ils viendront cette fois-ci à Antigone (22 rue des Violettes à Grenoble) le dimanche 20 janvier à 19h00 nous présenter leur analyse et leur critique développées en régions montagneuses où ils habitent. Ils présenteront également le numéro 2 de la revue consacré au tourisme : le tourisme envahit le monde en structurant notre temps, nos échanges et les rapports à ce qui nous entoure. Il implique la marchandisation des espaces que nous habitons en confisquant les moyens de notre autonomie.


[revuenunatak] Précision présentation Grenoble

Nous sommes heureux de vous accueillir à Antigone le Dimanche 20 janvier
à 19H.

Le collectif sur la critique du tourisme fera à manger à prix libre et
est prêt à aborder certaines questions que nous connaissons bien à
savoir:

– Parler des activités de notre collectif (principalement une production
de textes critiques distribués lors de festivals autour de Grenoble).
Notre collectif est issu de La lutte contre le Center Parcs de Roybon
encore en cours (centre de village vacance en « nature » composé d’une
bulle tropicale avec des commerces et des cottages). Certains d’entre
nous sont membres de la NINA (ni ici, ni ailleurs) coordination de
luttes contre les Center Parcs.

Nous vous suggérons des sujets qui peuvent nous intéresser:

– Le rapport à la montagne peut-il porter une contre culture? Ou es-ce
un leurre?
– Le rapport à la montagne et la manière de s’y rendre peuvent-ils
renouveler une conscience de la nature ou ne sont-ils pas une fuite vers
la quête d’une paix intérieure individuelle et la garantie d’une paix
sociale?
– Le lien entre tourisme et migration; comment l’industrie touristique
réagit dans les zones où il y a le passage de migrants?
– que faire de la question de la « pratique de la montagne » (= aller en
montagne pour son plaisir) , et jusqu’à quel point faut-il -ou pas- la
distinguer de la compétition sportive et de la consommation d’espaces ou
de produits ?
– jusqu’à quel point est-il productif de cibler des passionnés de
montagne pendant que l’industrie touristique poursuit sa fuite en avant
extractiviste, contre laquelle ils sont engagés ?
– au delà du cas de la montagne, comment penser les usages de la
culture, du temps et de l’espace non dédiés à des occupations sociales,
productives et domestiques ?

Il y aura peut-être la présence d’une chorale qui fait des chants
transalpins: passa montagne. Je vous donnerais plus d’infos quand j’en
aurais moi même!

Plus d’infos sur https://revuenunatak.noblogs.org/

[reçu par mail]

France : Quelques brèves sur le mouvement des « gilets jaunes »

 à Valence sans commentaire, il y a trop à dire ..mais tu peux toujours  relire ici

Dijon: la répression frappe après l’attaque de la caserne de gendarmerie

Mercredi 16 janvier à l’aube, quatre personnes ont été interpellées puis placées en garde à vue pour l’attaque de la caserne de gendarmerie durant l’acte 8, samedi 5 janvier, lors de laquelle les grilles d’enceinte de la caserne ont été arrachées sur plusieurs dizaines de mètres peu après 15h. Les quatre hommes, âgés de moins de 30 ans, sont soupçonnés d’être entrés dans l’enceinte de la caserne. Des faits de violences aggravées et pénétration dans une enceinte militaire leur sont reprochés. D’autres interpellations sont prévues jeudi 17 janvier, dans le cadre de cette affaire. » (France 3 Bourgogne Franche-Comté, 16.01.2019)

Bordeaux, saisir l’occasion

A Bordeaux samedi 12 janvier, il y a eu non seulement de gros affrontements et plusieurs vitrines brisées (dont des banques, etc), mais aussi le poste de police des Capucins qui a été endommagé (pas plus d’infos), et surtout le Centre de recrutement de la gendarmerie place Pey-Berland qui a été dévasté et pillé ! bel exemple de saisir l’occasion, essaye donc de le faire autrement et à froid (surtout le pillage)…

Extrait tiré de Libération : « Bordeaux. Gaz lacrymogènes et projectiles en tout genre volent dans les airs pendant que les feux d’artifice manquent de toucher les manifestants lorsqu’ils sont mal envoyés. Sur les rails du tram et sur la place, des «casseurs» ont allumé d’impressionnants incendies à l’aide de palettes et de poubelles, d’autres arrachent grâce à des masses les pavés pour s’en servir comme armes… Peu avant 20h, les derniers manifestants sont dispersés par les forces de l’ordre. Place Peyberland, les casseurs ont laissé des traces de leur passage. La banque Caisse d’épargne et le centre d’informations recrutement de la gendarmerie ont été pillés et vandalisés, le mobilier urbain dégradé et plusieurs poubelles fument encore. D’après la préfecture, les gilets jaunes étaient environ 6000, il y a eu 35 interpellations… ». A noter que deux manifestants ont été gravement blessés, dont un dans le coma à cause des keufs.

 

Les hôpitaux, véritables auxiliaires de police

« Lors des journées d’action des 8 et 15 décembre, la Direction générale de la santé a activé le dispositif SIVIC, normalement prévu pour les situations d’attentat afin d’assurer un suivi des victimes et aider à la recherche de personnes. Depuis mars 2018, ces données sont ouvertes aux agents du ministère de l’intérieur. « Le personnel de santé se transforme peu à peu en auxiliaire de police », dénonce l’Association des médecins urgentistes de France. » (Extrait de Mediapart, 11.01.2019)

Stru-ctu-rer et virer les casseurs – 12 janvier 2019

Dans plusieurs villes le 12 janvier, il y a eu non seulement des manifs déposées, mais aussi des SO en brassard blanc (à Paris avec le fasciste Victor Lenta, ils seraient pas en train d’essayer de constituer des milices populaires en profitant du mouvement, hum) ; en épluchant à droite à gauche, c’est la même tendance à plein d’endroits. Par ailleurs, beaucoup de gilets jaunes montent des associations loi 1901 (genre giletsjaunes+ n° du département) pour asseoir définitivement légitimité et petit pouvoir des uns ou des autres.

Landes: blocage de l’empoisonneur Monsanto – 14 janvier 2019

Dès 6 heures lundi 14 janvier, « des gilets jaunes ont bloqué les 4 accès de l’usine Monsanto à Peyrehorade (40). Le géant américain de semences dont certains de ses produits phytosanitaires sont régulièrement pointés du doigt est dans le collimateur des manifestants. » […] Les manifestants ont quitté les lieux en milieu de matinée sous la pression des gendarmes. Deux personnes ont été interpellées, d’après la Préfecture ». [Extrait de France 3 Nouvelle-Aquitaine, 14.01.2019]

Caen c’est aussi ça – 29 décembre 2018

Dans cette ville où se produisent de belles émeutes depuis deux samedis (voir ici et ), et où des anarchistes y font de l’agitation-papier (le dernier tract diffusé ici), quatre gilets jaunes viennent d’être placés en détention provisoire pour une action du 29 décembre à l’hypermarché Cora :

« Le samedi 29 décembre 2018, environ 200 gilets jaunes mènent une action « coup de poing » à Rots, près de Caen (Calvados), au niveau du centre commercial Cora. Ils ont notamment bloqué la circulation sur la RN13. Rapidement, la situation dégénère avec les forces de l’ordre. Divers projectiles sont jetés sur les voitures des gendarmes : des pierres, de la peinture, mais aussi des extincteurs, alors même que des militaires étaient à l’intérieur. Huit véhicules ont été sévèrement dégradés, des pare-brise cassés. Six gendarmes ont été également blessés après avoir reçu des pierres. Mais les débordements ont aussi touché le centre commercial tout proche. Le sas de l’hypermarché Cora a souffert de dégradations, tout comme la station-service BP, qui a fait l’objet d’une tentative d’incendie. » (Liberté Caen, 11.01.2019)

Les quatre personnes arrêtées après enquête l’ont été le 9 janvier et la comparution du 11 janvier les a envoyée au placard. A noter que le FN fait son sale taf en affichant sa pseudo-solidarité.

Toulouse: 2,6 millions de dégâts… et les vitriers débordés ne remplacent plus les vitrines!

Avant même l’acte 9, on apprend par les autorités locales que les émeutes rituelles du samedi après-midi ont fait plus de 2,6 millions euros de dégâts. Entre la propriété de l’Etats (poubelles, chaussée, abribus, mobilier urbain…), les agences intérimaires/bancaires/immobilières et les commerces divers (fringues de luxe, supermarchés), la municipalité ne tient pas la cadence, tandis que les services de nettoyage et les vitriers sont surchargés: « Chaque dimanche et début de semaine depuis le début des manifestations des Gilets Jaunes, les vitriers sont appelés en urgence a propripar les commerçants de Toulouse. Des vitriers qui ne changent plus les vitrines désormais.« On attend maintenant que l’orage passe. » Ils sécurisent donc les commerces avec des panneaux de bois et remettront du verre sécurisé quand les manifestations seront vraiment terminées. Toutes les entreprises contactées cherchent des intérimaires pour les renforcer. Samir Bouzid qui a cette semaine cinq chantiers rien que dans le secteur Lazare-Carnot emploie en ce moment dix personnes supplémentaires. Jacky Golbery qui dirige l’entreprise toulousaine Artisan 31 a lui beaucoup de mal à trouver des intérimaires. » […] Ce patron confie ses soucis au journaliste: « On ne peut pas laisser les employés travailler dans le froid comme ici dans la boutique du Club Med. »  « Mais les portes de la boutique de l’agence de voyage ne vont pas arriver toute de suite : « c’est du sur-mesure », explique l’artisan. La pénurie est telle que les vitriers ne sont plus les seuls à intervenir. Des plaquistes viennent sécuriser les vitrines en attendant qu’on les change. Des artisans disponibles qui viennent parfois de très loin. Raoul Batista est un plaquiste basée à Montauban. Il a employé deux intérimaires supplémentaires pour répondre à plusieurs chantiers toulousains. Une surcharge d’activité qui évidemment est bonne pour l’économie de ces artisans. La vitrine du petit Crédit Mutuel boulevard Carnot, c’est par exemple un devis de 15.000 euros environ. Mais autres difficultés pour les vitriers, ils sont payés le plus souvent par les assurances qui mettent un peu de temps avant de régler les factures. » (France Bleu Occitanie, 14.01.2019)

Hérault: les gendarmes avaient mis en place un dispositif de surveillance vidéo au péage d’Agde-Bessan  (A9, Vinci Autoroutes)

46 personnes ont été arrêtées par 160 gendarmes mardi matin (8 janvier) dans l’Hérault, lors d’une vaste opération dans le cadre de l’enquête sur l’incendie mi-décembre d’un local de Vinci autoroutes au péage d’Agde-Bessan, sur l’A9. résultat des courses : 23 personnes ont été mises en examen, avec 11 en détention provisoire et 12 autres sous contrôle judiciaire.
Comment ils se sont fait accuser ? « L’enquête des gendarmes avait établi que la « mission commando » avait été proposée et votée à main levé lors d’une réunion d’environ 200 personnes qui avait eu lieu le 17 décembre dans le secteur de la base de loisirs de Bessan. L’indiscrétion étant revenue aux oreilles des autorités, un dispositif de surveillance vidéo avait été mis en place discrètement par les gendarmes au niveau du péage. » (France 3 Occitanie, 10.01.2019)

Nîmes: vague d’arrestations- 15 janvier 2019

Une dizaine de personnes, « proches du mouvement des gilets jaunes », ont été placées en garde à vue mardi 15 janvier dans le Gard dans l’enquête sur l’incendie d’un centre des finances publiques le 1er janvier à Nîmes, a appris l’AFP de source proche de l’enquête. Le 1 janvier, vers 02H30 du matin, des pneus avaient été enflammés devant le bâtiment des finances publiques de Nîmes occasionnant des dégâts chiffrés depuis à près de 80.000 euros. Près de 30 personnes avaient été aperçues devant le centre des impôts juste avant l’incendie et pendant que la façade du bâtiment brûlait.

Nantes: pas mal de casse à la dernière manif de samedi (acte 9)

« Plusieurs commerces, notamment les locaux d’une assurance et d’une agence immobilière, ont été visés par des individus qui ont tapé sur les vitrines avec des marteaux. Des banques, une agence de voyage, ont également subi des dégradation scommises par des poubelles en feu placées par des manifestants à l’extérieur et deux voitures de luxe ont été incendiées. »(20 Minutes Nantes, 13.01.2019)

Tag nantais, 12.01.2019

En bonus: « C’est comme ça qu’on traîte les journalistes »

Pendant l’appel à perturber la venue de Macron à Bourgthéroulde, mardi 15 janvier

D’autres tags d’un peu partout, réalisés pendant l’acte IX :

Bar-le-Duc

Bordeaux

Grèce : Nus ne nous habituerons pas à la mort, arrêtons la guerre contre les migrants

Un Bal folk « en bande organisée »

Dimanche 20 janvier à 15h à la salle St Martin, Montélimar

« Rendons hommage à la conscience humaine des sept « Solidaires en bande organisée » lourdement condamé-es le 13 décembre par la Tribunal de Gap pour avoir protégé et sauvé la vie de réfugié-es traversant les Alpes de sud en plein hiver (3 morts l’hiver dernier). »

 


 

Ce n’est pas une «nouvelle» les politiques anti-immigration promeuvent la mort et le désespoir, la dévalorisation même de la vie humaine et de la dignité. Cependant, la guerre contre les migrants devient de plus en plus meurtrière, essayant de nouvelles méthodes pour terrifier, discipliner et subordonner les migrants. Parce que qu’est ce qui attend ceux qui a) ne se noie pas en traversant la mer ou la frontière terrestre, b) ne sont pas détenus dans des centres de détention ou des postes de police, c) ne meurt pas d’accidents de voiture lorsque la police les poursuit, qu’il soient sans-abri ou dans des «camps ouverts» déjà surchargés, et pour rester doivent être totalement obéissants et invisibles.

Plus de 28 corps ont été retrouvés dans le fleuve Evros au cours de cette année, à la frontière entre la Grèce et la Turquie. Le nombre réel de décès ne peut être calculé car la plupart des cadavres disparaissent au fond de la rivière et ne sont jamais retrouvés. On a également signalé 4 décès de personnes marchant dans les chemins de fer. Et n’oublions pas les naufrages en Méditerranée tuant plus de 1890 personnes cette année, ni l’accord UE-Turquie qui a envoyé à la Turquie des centaines de personnes sans même avoir examiné leur cas d’asile.

Outre les morts au passage des frontières, de plus en plus de migrants meurent dans des accidents de voiture sur l’autoroute de la Grèce qui relie Evros à Thessalonique. Au cours des 11 derniers mois, au moins 5 accidents de voiture ont eu lieu, faisant 26 morts. Dans tous les cas, la police poursuivait la voiture transportant les migrants et même dans certains cas, la police a tiré sur la voiture avec les migrants, aboutissant à un terrible accident de voiture.

Dans le même temps, des centaines de migrants arrivent dans la ville de Thessalonique et restent sans abri, le seul souci du gouvernement étant de ne pas déranger la ville par leur présence. Ils tentent donc d’en envoyer le plus possible dans des camps ouverts surchargés, dans des conditions déshumanisantes. Et ceux qui se rebellent contre ces conditions sont traités comme dangereux pour l’ordre social, pénalisés et persécutés.

L’exemple de Moria, Lesbos, doit être mentionné ici comme l’une des pratiques les plus caractéristiques des politiques anti-migration. La Moria a été désignée comme le pire camp internationalement, constituant un danger pour l’intégrité humaine elle-même. Neuf migrants sont morts l’année dernière des suites de conditions climatiques extrêmes. Tandis que la torture et les mauvais traitements de toutes sortes y sont quotidiennement et jusqu’à présent perpétrés. En juillet 2017, les migrants se sont révoltés contre ces conditions dégradantes, revendiquant leur liberté et leur dignité. Après une forte intervention policière, 35 migrants ont été arrêtés, inculpés d’infractions pénales graves et dispersés dans les prisons de toute la Grèce. Au jour du procès, leurs droits n’étaient pas défendus et ils ont été rendus coupables, menacés d’expulsion et condamnés à des années de prison.

Et cette pratique n’est pas seulement un «symptôme grec», elle est appliquée par tous les gouvernements; en 2016 en Bulgarie, 21 migrants ont été arrêtés et accusés d’avoir participé à une violente émeute dans le prétendu «camp ouvert» de Harmanli. L’émeute a éclaté lorsque le camp a été mis en quarantaine sous la pression de la propagande anti-migrants de l’extrême droite. Les migrants ont été envoyés devant les tribunaux malgré des preuves évidentes de brutalités policières et de passages à tabac massifs au hasard après les émeutes. Ils sont toujours détenus au centre de détention et risquent la déportation ou des années de prison en Bulgarie. Ce procès dans son ensemble est totalement absent de la plupart des médias et de la société en général.

 

Repris de https://actforfree.nostate.net

 lu  sur cracher dans la soupe

Grenoble, France : Micro retrouvé en août 2018 dans un squat – Témoignage et photos

En août 2018, un dispositif de surveillance est retrouvé dans le squat Awhanee à Grenoble, peu de temps après une perquisition du lieu par les flics. Cet exemple était déjà présent dans notre liste d’exemples mais avec très peu d’informations.

Un témoignage des personnes habitantes du lieu à propos de cette perquisition publié en août [1].

Nous avons reçu par mail un nouveau témoignage concernant ce dispositif de surveillance, ainsi que des photos du dispositif. Nous publions ici le témoignage et les photos.


Témoignage

Grosso modo, un matin, les flics se pointent au squat à 8h pour une perquiz.

Quelques jours plus tard on se dit qu’il y a peu être des micro dans la maison. En regardant la pièce de vie, on se dit que le mieux pour planquer un micro c’est peut être la multiprise au milieu de la pièce. Quelques coups de tournevis plus tard, on découvre le potorose.

Un engin comprenant circuit imprimé, batterie, est ponté sur la prise. Les flics on pris soin de scotcher un tract trouvé dans la pièce pour le dissimuler. (on le voit sur la photo de l’appareil).

Selon nous, après avoir cantonné tout le monde dans le jardin, et pendant que les stups opéraient leur perquiz, des flics sécurisaient la maison.

Au moment où la perquiz est descendue au niveau de la pièce de vie, un des flics des stups a envoyé son collègues prévenir l’étage du dessous: “descend leur dire qu’on en a fini à cet étage, et qu’il faut sécuriser l’escalier”. Sur le coup, les témoins se sont dit comme si on allait faire quelques chose à 2 contre 20.

Mais avec le recul, on se dit que ça doit être le moment où le micro a été posé, puis une fois ce moment passé, la perquiz’ s’est dans l’ensemble accélérée. Avec des phrases comme (“quoi il y a encore un sous-sol”).

[Repris du blog Des Oreilles et des yeux, 16.01.2019]

NdSAD:

[1] Un article sur cette même affaire a été publié dans Kairos n°7, nov. 2018 (kairosjournal.noblogs.org)

[Publié sur Des oreilles et des yeux, 16.01.2019]

Parution: Avis de tempêtes – bulletin anarchiste pour la guerre sociale n°13 ( janvier 2019)

Avis de tempêtes – bulletin anarchiste pour la guerre sociale n°13 (janvier 2019) vient de sortir.

Pour lire, imprimer et diffuser ce petit bulletin autour de soi (il est en format A5, et celui-ci fait 24 pages), on pourra retrouver chaque nouveau numéro tous les 15 du mois, ainsi que les précédents, sur le blog :

https://avisdetempetes.noblogs.org

« Pourquoi se limiter à un jour rituel d’affrontements quand on peut aussi n’importe quelle nuit détruire tout ce qui nous oppresse ? Et qui sait même, si toutes ces attaques ciblées ne pourraient pas s’alimenter les unes les autres en se multipliant, d’une part en bonnes idées et d’autre part en un jeu subversif du à chacun le sien ? Un mouvement social de ce type, ouvert et imprévisible, n’est-il pas propice à alimenter ce jeu-là, chacun sur ses propres bases ? Histoire par exemple de contribuer à identifier l’ennemi, d’approfondir la révolte, de saper ses récupérateurs, d’enrichir nos projets, ou simplement de saisir l’occasion pour mener à bien ce que nous aurions ordinairement plus de difficulté à accomplir ? »

On trouvera la version complète d’ Avis de tempête n°13 en PDF