Archives mensuelles : janvier 2017

Bure [Meuse], une année déter’ contre le projet CIGÉO

lu sur indymedia.Nantes

À Bure, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’on a connu une année exceptionnelle de mobilisation contre le projet d’aménagement de la plus grande poubelle nucléaire européenne. Ce sont des milliers de personnes qui, tout au long de l’année ont pour beaucoup découvert cette lutte, ont semé avec nous au printemps, ont partagé les durs et beaux moments d’un été particulièrement intense d’occupation et défense du Bois Lejuc, se sont installés sur place pour certains et reviennent fidèlement nous voir depuis, pour d’autres.

Cigeo_moncul-medium

Imposer l’ineluctable

Un grand concept sociologique de l’aménagement du territoire par les grandes entreprises, c’est l’acceptabilité, ou comment faire en sorte de faire accepter l’inacceptable à la population qu’on envahit. Comme pour les soins palliatifs, on fait accepter progressivement au malade sa disparition prochaine. Après une première phase de rejet violente dans les années 90, lorsque 10000 personnes défilaient dans les rues de Bar-le-Duc et que deux tiers des habitant-es de la Meuse signaient une pétition contre l’implantation d’un « simple laboratoire d’étude » de l’Agence Nationale d’enfouissement de Déchets RAdioactifs, ou que des agriculteurs en colère enflammaient des bottes de pailles contre les grilles du chantier, est arrivée la résignation puis le fatalisme.

Durant 15 années, l’ANDRA a bénéficié d’un fort appui financier du GIP Meuse, une officine chargée d’arroser abondamment le territoire, d’acheter la bienveillance des élus locaux par un « accompagnement économique » difficile à contourner pour un territoire appauvri et désertifié après la désindustrialisation. Certains qui ont essayé ont perdu leur mairie, ont vu leurs conseillers municipaux se retourner.

En parallèle, les paysans et habitant-es de Bure et de ses environs, parfois jusqu’à quelques dizaines de kilomètres, se sont vus proposer des sommes coquettes pour le rachat de leurs terres. Et au fur et à mesure que l’ANDRA s’est constitué une réserve foncière suffisante, un troc de terre est venu accompagner les rachats : « si tu me cèdes ta terre à Bure, tu récupères un lopin à 2km et on te rajoute 30% au prix de ton ancien terrain qu’on te rachète ». Au final, ce sont 1000 hectares de terres agricoles et 2000 de forêts et autres terrains non-agricoles que l’ANDRA a mis dans son escarcelle, alors que le projet CIGEO ne dit nécessiter à ce jour que 300 hectares de surface. Cette politique d’acquisition agressive, assortie d’une menace d’expropriation future en cas de refus et de passages et appels répétés de l’ANDRA, ont eu raison de bien des gens et de leurs illusions.

Un faux débat public, fortement chahuté en 2013, et une propagande intensive dans les journaux locaux, auprès des écoliers et commerçants, ont suffi à imposer l’image de l’inéluctabilité du projet dans les consciences, en quelques années seulement. Entre temps le projet de laboratoire est devenu un projet de stockage en profondeur de déchets hautement radioactifs puis un stockage de surface de déchets faiblement et moyennement radioactifs est venu s’ajouter au tout. Bref, la pilule est amère pour la Meuse, qui depuis longtemps est déjà l’enfant pauvre, méprisé et désertifié de la Lorraine. Si on ajoute à cela les a priori à l’encontre de la région, qui voient en elle un terrain argileux, caillouteux de champ à perte de vue, quelconque et sans charme, il n’en faut pas plus pour qu’une entreprise comme l’ANDRA puisse creuser son nid paisiblement dans une indifférence générale.

Carte distribuée à l’entrée de la World Nuclear Exhibition 2014 à Paris

Seulement, aujourd’hui il ne s’agit plus seulement d’enterrer les déchets gênants de plusieurs décennies d’incurie de la filière nucléaire, d’abord massivement jetés dans les eaux internationales au large de la Somalie, puis stockés dans le permafrost sibérien ou dans des piscines saturées à la Hague. Avec la faillite récente d’Areva, son incompétence avérée dans les projets de centrales EPR à Flamanville et en Finlande ou encore dans la dépollution de Tchernobyl, avec l’arrivée en fin de vie de 17 centrales nucléaires en France, c’est toute la filière nucléaire qui a du plomb dans l’aile.

Quoi de plus opportun qu’un territoire peu peuplé et dévalorisé comme la Meuse, qu’on pourrait transformer en vitrine de l’industrie nucléaire en y implantant un « pôle de compétence », une sorte de Silicon Valley nucléarisée ? Un projet de retraitement de déchets nucléaires à Gudmont-Villiers porté par Derichebourg, une blanchisserie d’habits du nucléaire à Joinville, une usine de montage de pièces de centrales à St Dizier, une autre à Velaines : la colonisation nucléaire du territoire est en marche, à l’insu de ses habitant-es, bien entendu ! La consultation publique n’est généralement qu’un moment de présentation de décisions et projets déjà bien ficelés et actés dans les coulisses parisiennes.

Acceptabilité rime avec inéluctabilité : comme à Sivens, on mise sur le mal déjà fait pour atteindre le point de non-retour, celui des dégâts déjà irréversibles. Ironique, quand on pense que CIGÉO s’appuie entièrement sur une loi votée par 20 députés le 11 juillet dernier au parlement et qui stipule que l’enfouissement est réalisable à la condition qu’on puisse l’interrompre, rendre réversible le processus n »importe quand durant les 140 années qu’est censée durer l’exploitation. Mais réversible ne veut pas dire récupérable : en Allemagne, la mine d’Asse peut en témoigner, les fûts gisent dans le sel des mines, corrodés, et libèrent leur radiations sans qu’on sache comment y remédier. La stratégie de l’ANDRA et de ses collègues atomisés est de bâtir le plus vite possible, le plus possible, pour que surtout on ne se rende pas compte assez tôt qu’au-delà des coûts faramineux, les moyens techniques et scientifiques d’assurer le principe de précaution le plus élémentaire, ne sont pas remplis.

Enraciner la résistance

C’est ainsi qu’on s’affranchit de la légalité pour ratiboiser une forêt bien mal acquise, en 2015 lors d’un conseil municipal organisé à 6h du matin, à l’insu des habitant-es du village de Mandres. 84 forages dans le Bois Lejuc justifient qu’en juin 2016 on défriche 8 hectares, qu’on érige une clôture sur 3 km, sous surveillance de vigiles armés de manches de pioches, boucliers et casques.

Pour un projet qui doit encore obtenir son autorisation de création en 2018 et ne dispose par conséquent pas encore du label magique de l’utilité publique (le droit de dénaturer un territoire en profondeur sous prétexte de nécessité publique), CIGÉO est déjà bien implanté. Ce ne sont pas des « travaux préliminaires », bien entendu, ce ne sont que des sondages géologiques destinés à établir la faisabilité du projet. En attendant, la forêt est rasée sur 11 hectares, un remblais de 30 cm est déposé sur un chemin de ronde de 3 km et de 10 à 15 mètres de large et l’ANDRA affirme que tout est amovible.

Que reste-t-il comme recours quand une forêt disparaît à vue d’œil, excepté celui de se placer entre la machine et ce qu’elle prétend détruire ? Mi-juin le Bois Lejuc est occupé par 250 personnes, une soixantaine de personnes l’occupe durant 3 semaines avant qu’une expulsion violente par les forces de l’ordre ne permette à l’ANDRA de revenir en force. Un mur de 2 mètres en béton et prévu sur 3km est érigé en « protection » contre les hordes violentes d’empêcheurs de déboiser en rond. Il faudra attendre le 1er août et une destruction importante de la forêt, malgré une réoccupation partielle de celle-ci mi-juillet, pour qu’une décision de justice ne déclare le défrichement illégal et ne suspende les travaux. Ce n’est que deux semaines plus tard, après moultes actions menées contre les sous-traitants, en lisière de forêt, devant le laboratoire, entre humour et offensivité, rires et colère, légalité et clandestinité, projectiles et farces, que les gendarmes mobiles et vigiles se retirent, livrant le bois à notre joyeuse détermination.

400 personnes détruisent le mur, le couvrent de centaines de slogans drôles, puissants, beaux et révolutionnaires. « Le mur de Bure est tombé« , le mot circule partout en France, les vidéos et images fusent sur les réseaux sociaux, par sms et sur les sites internet. La presse nationale elle-même est momentanément captée, se déplaçant jusqu’à Bure pour assister à la joyeuse débourrade du mur. Libération titre « La faillite du nucléaire » un dossier de quatre page qui dresse un sévère bilan de la débâcle de l’industrie nucléaire, d’autres médias suivent, Bure sort de son anonymat comme jamais en 20 ans : 1,6 millions d’euros de sabotage ça ne passe pas inaperçu !

L’été d’urgence décrété à Bure en juin a porté ses fruits : des centaines de personnes sont venues tout au long des deux mois qui ont suivi. La forêt, la Maison de la Résistance et le terrain de la gare de Luméville, lieux d’organisation et d’accueil de la lutte, n’ont pas désempli, habités par une furieuse et joyeuse détermination, un puissant et contagieux vent de résistance. Une forte solidarité financière et une belle autogestion, parfois un peu chaotique, ont fait des merveilles : dépassés par une mobilisation au-delà de nos espérances, nous avons en revanche grandement amélioré les possibilités offertes à la lutte sur place.

Habiter sans s’imposer

Depuis plusieurs années, les volontaires de la Maison de la Résistance ont vu certains d’entre eux s’installer aux environs et drainer à Bure des solidarités qui ont peu à peu contribué à tisser un réseau de soutiens militants, agricoles, artistiques, logistiques à 10, 30 ou 60 kilomètres. Ces soutiens précieux permettent depuis plusieurs années d’organiser des festivals, des manifestations qui rassemblent régulièrement jusqu’à un millier de personnes.

Ce réseau et ceux qui sont venus s’ajouter suite au campement anti-autoritaire d’août 2015, ont grandement contribué au succès des mobilisations de cet été : une alchimie précieuse entre des mois et années de travail de terrain et une forte proximité avec de nombreux réseaux de lutte sociales, antinucléaires, environnementales, de territoires, en villes comme ailleurs.

Une dynamique agricole s’est engagée dès l’été 2015, avec des rencontres entre paysans de Notre-Dame-des-Landes et Bure, et qui s’est poursuivie à l’automne avec des semis de pommes de terre, dans les champs laissés en friche par l’ANDRA. Cet automne-ci deux nouveaux hectares ont été labourés avec la complicité de nos amis paysans locaux, une rencontre et formation nationale du réseau européen Reclaim The Fields s’est tenue à la maison de la résistance en novembre, et d’autres projets fleurissent déjà pour ne pas seulement occuper mais également habiter Bure et ses environs.

Face à un projet qui s’impose par la force, qui peu à peu supprime à un territoire son histoire pour réécrire la sienne, nous voulons au contraire l’habiter, nous laisser habiter par lui et par ceux qui y vivent et vivaient avant nous. Nous avons entrepris d’en recueillir les mémoires à travers les récits de ses grands-mères et pères. Un journal que nous éditons, le Couarail, reprend son appelation à l’histoire de la Lorraine : une rencontre sur le seuil, pour discuter de tout mais surtout pas de rien. Comme les praesidio du No Tav, le Couarail c’est le lien social que l’ANDRA brise savamment en dressant les habitant-es les un-es contre les autres. Nous ne prétendons pas le reconstruire, mais simplement le faire exister entre nous et celles et ceux qui nous acceptent et nous apportent autant que nous espérons leur apporter en luttant non pas pour eux mais avec eux.

Bientôt deux nouvelles maisons permettront d’accueillir celles et ceux parmi nous qui se sont installé-es à Bure à la fin de l’été et depuis quelques mois. Des projets de bibliothèque, d’université populaire, de chorale, de four à pain et bien d’autres choses émergent déjà à travers des commissions qui se multiplient. Un groupement d’achat se prépare pour acheter collectivement et localement légumes et sec que nous finançons déjà avec une partie de nos finances mises en commun. Entre forêt, maison et terrain de la gare, une assemblée dite « des gravitant-es », celles et ceux qui vivent, vont, viennent et gravitent autour de Bure, détermine chaque semaine agenda, dépenses, aspects de la vie collective, projets, etc. Une commission juridique porte nos attaques contre le projet, une autre anti-répression nous défend des attaques pénales que nous subissons en réponse à nos actions. L’automédia répartit les responsabilités de la parole publique, de la communication écrite, orale, radio, vidéo, photo entre nous tout-es, selon les jours et les sensibilités. Des chantiers publics et collectifs de travaux nombreux se préparent et s’échelonneront tout au long de l’année à venir.

Si l’année passée était placée sous le signe de la spontanéité, celle à venir le sera, nous l’espérons, sous celui de la construction et de la résistance : vivre et lutter dans un même élan !

John, pour l’automédia de Bure

Link_go http://vmc.camp/2017/01/02/bure-annee-deter-contre-projet-cigeo/

Email Email de contact: automedia.bure_AT_riseup.net

Tricastin:L’enquête publique débute pour le démantèlement de l’usine Eurodif

 Note:  c’est juste une information pour ne pas les  laisser  tranquille.ces jours là.
Nous ne sommes pas des experts, seulement des antinucléaire convaincus qu’il faut tout faire pour obliger l’arrêt immédiat  du nucléaire  civil et militaire avant la catastrophe – une catastrophe  que même les nucléocrates  reconnaissent désormais  comme probable en France.. On est convaincu  qu’on a  rien à demander à l’état car celui -ci en plus c’est un état nucléaire.. c’est 130 000 tonnes  d’acier présentes et des « déchets » nucléaire dans l’usine Eurodif   qu’ils vont  « démanteler » ; Nous on est contre le projet dl’enfouissement de  Bure..  et aussi contre le projet  ICEDA dans le Bugey
et aussi pour compléter les informations  concernant les enquêtes publique à répétition dans le Tricastin tu peux lire sur CAN 84Coup de force permanent et jeu de massacre sanitaire : Areva Tricastin tente d’embrouiller la population et l’ASN et d’imposer une nouvelle installation nucléaire
« Oui c’est bien le problème des déchets (et donc des installations en fin de
vie) : c’est que il « faut » -en apparence- que l’état reste pour la
surveillance et la gestion des gestions des déchets … gros problème ! »
_________________________________________________________
 information dauphiné libéré 03/01/2017 à 06:00

tricastin – Les ateliers historiques démantelés

Le site nucléaire Eurodif a été construit entre 1975 et 1980.
Le site nucléaire Eurodif a été construit entre 1975 et 1980.

Sur l’immense site du Tricastin, il s’agit des ateliers historiques de conversion, appelés techniquement “installation nucléaire de base n°105”. Ils étaient « dédiés principalement à la transformation de l’uranium de retraitement », précise Areva Tricastin. À l’arrêt depuis le 31 décembre 2008, cette installation va être démantelée.

Le dossier est consultable dans trois communes du Vaucluse

Une enquête publique est ouverte du mardi 3 janvier au mercredi 1er février afin que chacun prenne « connaissance du projet » et puisse « s’exprimer sur son contenu ». Le dossier est consultable dans huit communes : cinq dans la Drôme (Clansayes, La Garde-Adhémar, Pierrelatte, Saint-Paul-Trois-Châteaux et Saint-Restitut) et trois dans le Vaucluse (BollènLamotte-du-Rhône et Lapalud).

Des permanences seront également tenues dans les mairies. Dans la Drôme, elles sont prévues mardi 3 janvier à Saint-Paul-Trois-Châteaux (de 8 h à 11 h), vendredi 6 janvier à Pierrelatte (de 15 h à 18 h), lundi 16 janvier à Saint-Restitut (de 9 h à 12 h), mardi 24 janvier à Clansayes (de 9 h à 12 h), lundi 30 janvier à La Garde-Adhémar (9 h à 12 h) et mercredi 1er février de nouveau à Saint-Paul-Trois-Châteaux (de 14 h 30 à 17 h 30).

la CRIIRAD :

Démantèlement des installations nucléairesles déchets radioactifs TFA s’accumulent
et la France s’oriente vers leurrecyclage
DANS LE DOMAINE PUBLIC
!

voici le  communiqué concernant  le retraitement des déchets voir ici

Algérie : émeutes « contre la vie chère » de Bejaïa à Tiaret

 

Brèves du Désordre

Soulèvement en Kabylie (Janvier 2017) – Solidarité avec les insurgés !

Le lundi 2 janvier, en Algérie, à Bejaïa, des affrontements ont eu lieu avec des flics, des voitures et des façades d’immeubles attaqués, alors que les petits commerçants et les détenteurs du marché se mirent en grève générale contre l’augmentation des impôts et le contrôle étatique. Le nouveau QG de l’Académie et une banque BNP ont été détruits et pillés ; Il y avait des barricades en feu, des mini-autobus brûlés, une camionnette anti-émeute retournée ; Et les travailleurs du transport se sont joints tardivement à la grève. Les bureaux locaux de la Société nationale des tabacs et des allumettes et un magasin éléctroménager ont été pillés. A Chorfa, un poste de police a été défoncé. À Tichy, un autre poste de police a été attaqué ; À Amizour, une grande route était barricadée ; À Bouira, les flics ont été attaqués. A Sidi Aich, un autre poste de police a été lapidé. Et il y avait des barricades enflammées dans Ain Benian.

Le mardi 3 janvier à Bejaia, les routes ont été barricadées, quelques édifices gouvernementaux brûlés, des magasins pillés. Et diverses petites villes, régions et communes qui s’étaient précédemment abstenues de se mettre en grève se sont impliquées dans la grève ; Les routes principales ont été bloquées par la combustion des pneus, des troncs d’arbres, etc . ; Des gendarmes ont été attaqués dans trois grandes zones. En outre, l’accès à la frontière algérienne de la partie tunisienne dans la région du Kef a été fermée à cause des craintes de l’Etat tunisien, qui a peur que des proletaires tunisiens pourrait se connecter avec le soulèvement de la Kabylie, parce que hier [mardi 3 janvier 2017] à Kasserine (Tunisie), il y a eu des affrontements pendant une manif des travailleurs de chantiers, qui ont bloqué des routes principales avec des pneus brûlés pendant que quelques jeunes ont ouvert le dépôt municipal et récupéré la voiture de luxe d’un contrebandier et plusieurs motos ; À Jendouba, il y avait des incendies de pneus identiques, etc. suite à une démonstration de travailleurs des chantiers navals.

[Le 4 janvier, une dépêche de l’agence algérienne APS rapportait aussi que « dans la région de Akbou à Bejaia, les manifestants ont incendié le siège de l’inspection locale des impôts et saccagé une agence de la société nationale d’électricité et le tribunal« .]

Un peu plus de 2 semaines auparavant, à Bejaia, il y avait eu une émeute à l’extérieur de la Direction de l’Éducation (ses fenêtres brisées) pendant qu’un millier d’élèves d’écoles primaires (certains n’avaient que 9 ans !), collégiens et lycéens ont protesté contre la réduction des vacances d’hiver de 15 à 10 Jours. « En plus de jeter des pierres, les pneus ont été brûlés et des cocktails Molotov ont été utilisés. Les affrontements ont paralysé une partie de la ville fermée à la circulation routière. Si le calme revient à la fin de l’après-midi, la tension règne toujours autour de la Direction de l’Éducation où les lycéens ont décidé de camper ». Des lycéens se sont également mis en grève dans dix écoles de Boumerdès et des manifestations de lycéens à Constantine, à Anna et à Setif.

[Résumé de plusieurs articles de presse, publié sur Le chat noir émeutier, 2017/01/05. ]


Deuxième journée d’affrontement à Bejaïa

Libération, 03.01.17 18:29

Des heurts ont éclaté lundi entre jeunes et forces de l’ordre dans la ville de Béjaïa à 250 km à l’est d’Alger, en Kabylie. Les affrontements se sont étendus aux localités voisines et ont repris aujourd’hui. Routes barrées, bâtiments officiels incendiés et magasins pillés ont émaillé ces deux journées de violences. Ces émeutes interviennent sur fond de contestation de la Loi de Finance 2017, entrée en vigueur le premier janvier, et d’une grève générale des commerçants. Les tensions, sur fond de contestation de la vie chère, ont été ressenties dans de nombreuses localités, touchant même la capitale où le quotidien algérien TSA se fait l’écho d’une nuit d’inquiétude et de rumeur. Le ministre de l’Intérieur, Noureddine Bedoui a affirmé que les services de sécurité maîtrisent la situation. Les affrontements ont fait plusieurs dizaines de blessées selon le correspondant de la BBC.


D’Akbou, Seddouk jusqu’à Tiaret/ Manifestations nocturnes contre la cherté de la vie

Algérie Focus, janvier 4, 2017

Les protestations et émeutes contre la cherté de la vie provoquée par les nouvelles dispositions de la Loi de Finances 2017 se sont poursuivies dans la nuit de mardi à mercredi dans plusieurs localités de la wilaya de Béjaïa. Mais ces manifestations ne restent pas cantonnées à des villes de la Kabylie puisque des protestations ont éclaté à Tiaret, à l’ouest du pays.

Tiaret a, effectivement, vécu une soirée très agitée. C’est à partir du quartier de Sonatiba que l’étincelle à jailli. Des centaines de manifestants en colère se sont rassemblés devant le siège l’antenne de l’état-civil pour manifester leur colère contre La Loi de Finances 2017, rapportent de nombreuses sources locales. Cependant, dans d’autres quartiers gagnés par la colère, des habitants ont commencé à fermer une après l’autre les principales artères de la ville. Les émeutiers ont caillassé des voitures, bloqué la route et brûlé des pneus. Plus tard dans la soirée, les émeutes se sont étendues aux quatre coins de la ville comme Bouheni, Sonatiba, Oued Tolba, el-Graba etc.…

Des affrontements ont opposé les forces de l’ordre à des jeunes manifestants : bombes lacrymogènes d’un coté et jets de pierres de l’autre, odeurs de pneus et de bois brûlés dans l’air, arrestations musclées, sirènes hurlantes, la ville de Tiaret a été ébranlée par une nuit de violences.

Des violences qui ne se sont pas estompées en Kabylie notamment dans la wilaya de Béjaïa où des manifestations nocturnes ont été signalées à Akbou où des émeutiers ont tenté de s’en prendre à la recette des impôts de la ville et à l’agence Sonelgaz. Les affrontements ont duré jusqu’à 2 H du matin.


Des manifestants bloquent l’autoroute Est-Ouest à Bouira, retour au calme à Béjaïa

TSA, 17:09 mercredi 4 janvier 2017

Pour la deuxième fois en l’espace de 24 heures, des jeunes manifestants ont bloqué ce mercredi après-midi, l’autoroute Est-Ouest à hauteur de la localité d’El Adjiba, à Bouira. À l’aide de pneus en flammes, de barrières métalliques et autres objets hétéroclite, la circulation a été perturbée pendant plus d’une heure. Ce n’est qu’après l’intervention des éléments de la brigade de gendarmerie de Bouira, venus en renfort pour épauler leurs collègues d’El Adjiba que les manifestants ont été délogés et la circulation a pu reprendre.

Cette portion d’autoroute avait été bloquée hier par des dizaines de jeunes. Les éléments de la brigade de gendarmerie avait arrêté huit personnes lors d’escarmouches. Des escarmouches qui ont été également enregistrées mardi soir dans la commune de Saharidj, 50 km à l’Est du chef-lieu de wilaya après qu’un jeune de cette localité a été interpellé par les gendarmes. Des manifestants là encore avaient assiégé le siège de la brigade afin d’exiger la libération de ce jeune. Les gendarmes n’ont pas répondu aux jets de pierres et ont préféré libérer la personne appréhendée.


El Watan, « Des leçons à tirer… », 05.01.17 (extrait)

Des arrestations à la pelle

Cependant, des rideaux de commerces ont été gardés baissés, le temps de s’assurer que le risque d’émeute est suffisamment écarté, surtout dans les villes où les dérapages ont installé un climat de peur. Il faut dire que dans la ville de Béjaïa, la population locale a vécu, la veille, une nuit d’émeutes très mouvementée qui a duré jusqu’à une heure tardive. Les affrontements entre les manifestants et les forces de l’ordre ont occupé un plus grand espace en s’étendant au quartier de Amriw et vers la route de Sidi Ahmed. La tension a failli prendre aux alentours des cités universitaires. Les renforts des forces antiémeute ont été visibles dans la rue.

De nombreuses arrestations ont été opérées parmi les manifestants et se sont poursuivies hier, même après le retour au calme. A Akbou, des témoins rapportent que des éléments de la BRI, en ronde avec plusieurs de leurs 4×4, ont embarqué plusieurs jeunes qui étaient en groupes dans différents endroits de la ville. Mais, il semble que le gros des arrestations a eu lieu dans la ville de Béjaïa, y compris parmi ceux soupçonnés avoir participé aux pillages de certains magasins dont surtout celui des produits Condor.

On avance le nombre de centaines de personnes arrêtées par la police. Au niveau de la sûreté de la wilaya, on ne veut pas communiquer. « On n’a pas terminé toutes les procédures » nous répond, non convainquant, un présupposé à la « cellule de communication ». Ils seraient quelques centaines de jeunes à avoir fait objet de PV d’audition, dont certains auraient été raflés abusivement.

Pour éviter de se faire embarquer, les émeutiers ne se font pas soigner dans les structures de santé. Lorsqu’ils le font par urgence, ils prennent le soin de ne laisser aucune trace de leur passage. Les services du CHU n’ont enregistré aucune admission parmi eux. Le bilan que nous avons pu avoir par l’intermédiaire de la cellule de communication du CHU fait état de 26 policiers blessés, dont presque la moitié lors de la première journée d’émeute. Les services des urgences font état de plaies, de traumatismes et de fractures.


Les ennemis habituels des révoltés tentent, comme à l’accoutumée, de rétablir la paix sociale. Syndicat et ligue des droits de l’homme au secours du pouvoir…
(Le chat noir émeutier)

La situation est extrêmement tendue dans la wilaya de Béjaïa où les manifestants n’ont pas hésité à entonner des slogans politiques. « La foule reprend les slogans entonnés contre le quatrième mandat de Bouteflika. Elle lance volontiers à tue-tête des slogans anti-pouvoir, ne ménageant ni le chef de l’Etat, ni le Premier ministre. Des atteintes aux symboles de l’Etat ont fusé en cœur », rapporte le site du quotidien El Watan. De son côté, la société civile algérienne se solidarise avec la grève, sans pour autant avaliser les violences. Dans un communiqué, la Ligue algérienne des droits de l’Homme (LADDH) considère que la grève générale est « réussie », tout en dénonçant le recours à la violence.

« Des scènes de violence et de destruction des biens publics sont signalés à Béjaïa et d’autres localités. La LADDH appelle la population à la vigilance et au calme », met en garde l’association. Le principal syndicat des commerçants du pays, l’UGCAA, tente d’apaiser les tensions et a appelé « à faire revenir le calme à partir d’aujourd’hui », c’est-à-dire le 3 janvier. Si aucune victime n’est à déplorer, les médias algériens évoquent quelques blessés du côté des manifestants.

Telquel.ma, mardi 3 janvier 2017


…les religieux aussi

Émeutes en Kabylie : Mohamed Aïssa mobilise les imams
Kabylie news – 5 janvier 2017 à 15:30

Suite aux émeutes qui ont eu lieu dans plusieurs localités en Kabylie, notamment dans la wilaya de Béjaïa, le ministère des affaires religieuses et des waqfs a adressé en urgence une circulaire aux imams des différentes mosquées du pays.

En effet, le département de Mohamed Aïssa a adressé une circulaire aux imams des différents mosquées du pays dans laquelle il les a appelés à condamner la violence lors de leur prochain prêche du vendredi.

Ainsi, la circulaire du ministère appelle les imams à rédiger des prêches du vendredi dans lesquels ils condamneraient les récentes violences qui ont eu lieu en Kabylie, en plus de mettre en garde les fidèles contre « les tentatives de déstabilisation et de nuisance à la sécurité du pays ».

Rappelons qu’avant cette réaction du ministère des affaires religieuses, plusieurs leaders du mouvement salafiste en Algérie ont rédigé des fatwas dans lesquelles ils ont déclaré que faire la grève et manifester était « Haram » (interdit en islam) et faisait partie des habitudes des « kouffars » (mécréants).


… et la condamnation des partis politiques de gôche locaux

Dénonciation unanime des émeutes
Liberté, 05-01-2017 (extraits)

Le bureau du RCD de Béjaïa a rendu public un communiqué dans lequel il a dénoncé “les dépassements, les violences, les émeutes, les scènes de saccage, de vandalisme et de pillage qu’ont connus hier certaines communes de la wilaya”. Et devant cette violence, le président du bureau du RCD, Mouloud Debboub, a indiqué : “Nous sommes contre ces violences, contre l’anarchie et contre le chaos qui n’arrangent que le pouvoir, ses relais et sa clientèle au niveau local. Nous sommes pour toutes formes de revendication et de protestation pacifiques, identifiées et organisées. Nous sommes pour une transition démocratique, pacifique et négociée.” Même ton du bureau du parti à Tiaret, qui a connu des émeutes, avant-hier soir, qui a dénoncé la violente manifestation. “Si les heurts ont été limités, c’est parce que la police a maîtrisé la situation, mais nous constatons malheureusement qu’aucune organisation ou formation politique ne s’est manifestée pour calmer les esprits ou condamner cette action qui va à l’encontre des principes républicains”, a déclaré son président O. Khaled.

Le premier secrétaire fédéral du FFS à Béjaïa, Rachid Chabati, a rendu public un communiqué dans lequel il dit suivre avec beaucoup d’attention l’évolution de cette situation porteuse de risques de développement chaotique, ainsi que les tentatives de faire basculer la wilaya dans la violence. Aussi, le FFS a appelé la population, notamment les jeunes, “à la vigilance pour déjouer les manœuvres des apprentis sorciers”.

Pour Saïd Salhi, vice-président de la Laddh (Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme), qui réagissait aussi à ces événements, “aujourd’hui, la société est face à une réalité amère et dangereuse”. Pour lui, les émeutiers, auteurs notamment d’actes de pillage et de saccage, sont “des jeunes mal encadrés, non structurés et dépolitisés”.

Enfin, l’Association des parents de victimes et blessés du 5 Octobre 1988 à Béjaïa a rendu publique une déclaration dans laquelle elle appelle les manifestants à faire preuve de maturité, à bannir la violence et à éviter de servir d’autres desseins que ceux liés aux aspirations du peuple algérien à la démocratie, à la liberté et à la justice sociale.


… sans compter le gros syndicat (incluant celui des profs)

Les violences et les saccages à Béjaïa semblent l’en avoir dissuadée : Intersyndicale : vers le report du mouvement de protestation
Liberté, 05-01-2017 (extrait)

Le Snapap, très actif dans tous les secteurs de la Fonction publique, a annulé sa grève annoncée pour hier, en raison de la détérioration de la situation à Béjaïa.

L’intersyndicale autonome de la Fonction publique, qui se réunira le 7 janvier prochain pour dégager les suites à donner au mouvement de grève cyclique, entamé à l’automne de l’année dernière, en guise de protestation contre la réforme de la retraite, risque de décider de surseoir à la grève. Les syndicats membres font montre de craintes quant aux incidences qu’un débrayage dans le contexte présent pourrait provoquer. Les émeutes, avec leur lot de saccages et de violences, qui ont éclaté dans la wilaya de Béjaïa, notamment dans le sillage de la grève des commerçants, semblent un facteur dissuasif.
En effet, conscients des risques de détournement de leur protestation, les membres de l’intersyndicale préfèrent, apprend-on de bonne source, attendre de voir plus clair avant de décider quoi que ce soit. Aussi, ils comptent dédier le conclave de samedi prochain à l’analyse de la situation et à l’évaluation du risque de phagocytage de leur protestation par les émeutiers, comme cela été le cas pour la grève des commerçants. Le secrétaire général du Satef (Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation) et de la formation nous a affirmé à ce propos que “l’intersyndicale se retrouvera autour d’une table pour analyser sereinement la situation et décider ensuite s’il faut ou non prolonger le mouvement de protestation”.
Mais il apparaît clairement, à travers le propos du responsable syndical, que l’envie de reconduire l’action de protestation radicale s’est atténuée, conséquence certainement des dérives de ce début d’année dans les wilayas de Kabylie notamment. “Si on juge que notre décision va jeter de l’huile sur le feu en ce moment, il est sûr qu’il sera question d’un report de notre mot d’ordre de grève”, affirme-t-il clairement.

[prison de Fleury – Mérogis] Lettre de Damien : Contribution au débat sur la justice

reçu par mail

Contribution au débat sur la justice

Ayant appris que le 9 janvier à Paris se déroulera un débat sur la justice, je voudrais essayer d’y contribuer par lettre bien que, tous les permis de visite et de contact téléphonique m’ayant été refusés, je n’ai aucune information sur la teneur exacte du débat.

Le thème de la justice pose une multitude de questions, celle de la répression, de l’autorité, de l’enfermement, du maintient de la classe dominante et de l’ordre, celle de la soumission ou de l’insoumission, évidemment liée à celle de la défense ou de l’attaque, de la résignation ou de la dignité, de l’inaction ou de la vengeance.

Ce choix personnel appartient bien entendu à chaque individu et je ne veux pas me présenter en donneur de leçons, ni en martyr ou en héros que je ne suis pas. Je ne parlerai donc que de mon propre choix qui n’est pas motivé par un devoir révolutionnaire fantasmé, mais par la volonté, la nécessité qui m’est propre, de me sentir plus libre, plus digne, plus vivant que ne le voudraient mes geôlier.

Mon bagage intellectuel et théorique est relativement limité, mais ma vie ressemblant plus à celle d’un voyou qu’à celle d’un universitaire, j’arpente les couloirs des palais de justice depuis l’âge de 13 ans et ceux des prisons depuis mes 17 ans.

Ces quelques remarques sont donc bien plus le fruit de mon expérience personnelle, très subjective, que celui d’une quelconque posture idéologique pré-établie.

Bien que je me reconnaisse aujourd’hui dans l’anarchie je n’en avais pas la moindre conscience lorsque, encore enfant, j’ai connu ma première détention en garde à vue.

Très jeune, j’ai toujours été révolté par les inégalités, ceux qui les permettent et possèdent tout, et ceux qui les protègent, c’est donc naturellement que j’ai appris à dépouiller les premiers et attaquer les seconds. Chez les voyous, on a un proverbe : 9 fois pour toi et une fois pour les flics. C’est inévitable, dans la guerre sociale, asymétrique par définition, le moindre choc frontal nous sera fatal car ils seront les plus forts.

La première fois qu’ils m’ont choppé, j’étais apeuré, mes potes avaient réussi à fuir et je me suis retrouvé seul coincé dans une impasse, j’ai essayé de me battre du mieux que je pouvais contre les flics qui me barraient le seul passage vers la liberté mais bien sûr je me suis fait défoncer puis embarquer.

Une fois en cellule je me suis senti comme un jeune animal sauvage que l’on a mis en cage après avoir été battu. Je pense que ce fût une réaction inconsciente et naturelle, j’ai arrêté de mordre et je me suis soumis. Il a donc fallu que je rentre dans leur logique, on ne peut plus civilisée, il a fallu que je m’innocente, que je me disculpe, moi qui n’avait jamais ressenti aucune culpabilité il fallait que, poussé par la peur, je m’excuse et je regrette avec hypocrisie.

Il fallait que je me renie moi-même, que je renie mon intégrité libre et sauvage face à la divine mission de leur logique civilisatrice. Et donc ce jour-là j’ai « commencé à ne plus me prendre pour moi-même », comme diraient les épiciers du marketing de l’insurrection qui voudraient nous faire croire que ce choix est motivé par une tactique longuement réfléchie afin de masquer leur effroi de la répression.

La peur, dans une telle situation, est pourtant quelques chose de naturel et il faut l’accepter, la reconnaître, afin de la dépasser et de se remettre à raisonner de façon honnête.

Il n’y a pas de héros, et s’il y en avait, nous n’en voudrions pas. Toujours est-il que ces jours-là, et ceux qui ont suivi, je me suis senti au plus mal. J’avais honte, pas d’avoir eu peur, mais d’avoir perdu ma dignité. Je ressentais au plus profond de moi-même que j’avais nié ma nature libre et sauvage pour la soumettre au dictât de la sociabilité judiciaire. La soumettre à cette société pleine d’inégalités que je ne comprenais pas et que je haïssait.

Lorsque j’ai pris conscience de cela je me suis juré de ne plus jamais me soumettre, de ne plus jamais me laisser juger et dompter comme un fauve apprivoisé servant d’attraction dans les cirques de leurs salles d’audience.

Depuis, les dents de lait ont laissé place à des canins bien aiguisés dans les cellules de mitard et les quartiers d’isolement, et je rend coup par coup. Pour une dent, une mâchoire!

Au tribunal j’ai toujours aussi peur, mais c’est en transformant ma peur en haine que je trouve la force de ne pas me soumettre et de ne pas les laisser me juger.

Ils sont les plus forts, oui, mais ce n’est pas pour autant que je leur octroierai une quelconque légitimité en acceptant leur logique d’innocence et de culpabilité.

Je ne reprendrai pas à mon compte leur logique répressive pour en faire une logique victimisante en me déclarant innocent.

De plus, il s’agit de comprendre ce que cette logique induirait en terme de solidarité. Quelle solidarité voulons nous? Sur quelles bases et avec qui?

Si je me déclare innocent, et surtout si les compagnon-nes dehors organisent la solidarité autour de mon innocence et non du simple fait que je suis anarchiste, alors à qui parlons nous?

Aux démocrates? Aux partisans d’une république plus juste et plus véritable dont la justice plus populaire n’enfermera qu’en connaissance de cause? Au pouvoir? Ah oui, mais pas le même ! …

Et alors, quelle seront les bases de cette solidarité consensuelle? Que restera–t-il comme substance – sans oser même parler de potentiel – subversive et révolutionnaire? Ces mêmes personnes, à qui on en aurait appelé au consensus solidaire parce qu’innocent, l’auraient-ils été dans le cas d’une culpabilité avérée? Et dès lors, que nous resterait-t-il comme perspective offensive? Ne jouerait-on pas le jeu de la récupération politique, l’appelant même, par le consensus autour de valeurs humanitaires et républicains?

Les réponses à ces questions simples sont évidentes, avec un minimum de logique et d’honnêteté on peut déjà les considérer comme
des affirmations. Qui plus est, ce sont des conceptions historiquement vérifiés.

« Comment sortir de ce dilemme? D’une façon simple. en partant toujours du fait que pour nous le fait technique est secondaire, et que si les compagnon-nes sont accusés, emprisonnés, et à certaines occasions également exécutés, cela advient seulement parce qu’ils sont anarchistes, abstraction faite du fait objectif qui constitue l’élément du débat de la justice, mais qui ne nous intéresse, en tant que révolutionnaires, que de façon marginale. »

Alfredo Bonanno, « Notes sur Sacco et Vanzetti », 1989

Ainsi, si le choix de se déclarer innocent ou celui de refuser d’être jugé appartient à l’individu pour les raisons qui lui sont propres, je pense par contre que la communication relative à l’affaire judiciaire doit s’articuler, au minimum, autour de ce simple principe.

J’espère avoir pu apporter quelque chose au débat et que vous me ferez parvenir ce qu’il en est ressorti.

Toujours solidaire, mais surtout complice.

 

[début janvier 2017]

Damien

 

Pour lui écrire :

Damien Camélio
n° d’écrou 432888
MAH de Fleury-Mérogis (Bâtiment D5)
7, avenue des Peupliers
91705 – Sainte-Génevieve-des-Bois

 

Valence{Drôme]Mutinerie du 25 septembre au centre pénitentiaire : trois ans de prison pour trois détenus

Après un peu plus de cinq heures d’audience, le tribunal correctionnel de Valence a condamné, ce vendredi, El Hadj Omar Top, Aziz Bouzida et Joseph Marino, à trois ans de prison ferme. En octobre dernier, leur procès avait été renvoyé. Ce vendredi, un important dispositif de sécurité a de nouveau été déployé devant et dans le palais de justice de Valence.

Un tag anti prison a par ailleurs été inscrit sur un mur de l’école Saint-Apollinaire, rue Faventines à Valence. Par ailleurs des tags anti surveillants auraient été inscrits à proximité du palais de Justice, dans le centre ville.

-

Un faux tract portant les logos du syndicat pénitentiaire Ufap-Unsa Justice a été distribué ces dernières heures dans des boîtes aux lettres de Valentinois. Dans ce document, le secrétaire local du syndicat, SylvainRoyère, est directement visé ainsi que la profession de surveillant, en général. Cette distribution intervient quelques heures avant l’ouverture du procès des trois auteurs présumés de la mutinerie du 25 septembre au centre pénitentiaire de Valence . Une plainte pour diffamation a été immédiatement déposée par le syndicat./ » je ne ferais pas de surenchère » nous a -t’il confié hier » mais ce document  n’a fait qu’augmenter la pression au moment  où allait s’ouvrir le procès …. »

3èmes Rencontre Nationale contre le crime atomique (Lyon 7 janvier 2017)

lu sur http://zad.nadir.org

 

http://mcca-ain.org/index.php/rencontres-mcca-2016?acm=4916_53 ) ouverte aux personnes comme aux collectifs et groupes de toutes régions

Une nouvelle Rencontre nationale contre le crime nucléaire aura lieu à Lyon le 7 janvier 2017. Prolongement des 1ères et 2ème Rencontres initiées par le MCCA aux mois d’août en Provence et novembre 2016 en Région parisienne, cette Rencontre sera un espace d’intelligence collective et de synchronisation inter-régionales et nationales de luttes. Ouvert à toutes et à tous. L’occasion de faire bénéficier les autres de son expérience et de ses savoirs pratiques, sans atermoiement, sans préalable techno-scientiste ni alignement sur des stratégies politiciennes hors-jeu.

Contester et mettre à mal le lobby atomiste dépend de chacun et chacune pour hâter l’heure de la libération de l’occupation atomiste et de la dépendance au nucléaire.

L’arrêt immédiat du nucléaire est le seul moyen : . de faire cesser les atteintes graves à la santé et à la vie par les rejets radioactifs permanents des installations atomiques . de cesser de produire quotidiennement des déchets radioactifs mortels pour nous et les 1000 générations à venir . d’éviter la catastrophe nucléaire sur notre territoire et sur les pays alentours . de cesser de contaminer durablement l’environnement . de lever la menace du cataclysme destructeur total planétaire par les armes atomiques . de mettre un terme au colonialisme minier sur l’Afrique . de lever l’hypothèque sur tous les projets personnels et collectifs

Le principe de la rencontre : autogestion, ouvert aux personnes comme aux collectifs et groupes de toutes les régions qui se positionnent, face au crime atomique, pour une mise à l’arrêt immédiat de toutes les installations nucléaires.

Lieu du 7 janvier 2017 : bar fédératif « les Clameurs » 23 rue d’Aguesseau , Lyon 7ème (Métro D . Tram T1 . Bus C12 et C23 / arrêt « Guillotière » ou « Gabriel Péri ») de 9h à 18h site internet du lieu et plan de situation sur notre site ( http://mcca-ain.org/index.php/rencontres-mcca-2016?acm=4916_53 )

[Partout] Feux du nouvel an contre toutes les prisons [Mise-à-jour 5 janvier]

Chat Noir Émeutier

Petit aperçu des traditionnelles manifs anti-carcérales à chaque nuit de la Saint-Sylvestre un peu partout dans le monde. Quelques brèves de France, de Grèce, d’Allemagne et des Etats-Unis.


Toulouse, France : Des feux d’artifice pour les enfermé.es

Dans la nuit du 31 décembre 2016 au 1er janvier 2017, nous avons voulu partager quelques feux d’artifice avec les enfermé.es de Toulouse.

Une première équipe a tenté de mettre un peu de lumière dans la nuit des personnes sans papiers du CRA de Cornebarrieu : quelques fusées ont été tirées depuis la colline.

Une deuxième équipe a été rendre visite aux enfermé.es de Seysses, qui ont répondu en faisant trembler les murs de leur taule au bruit des premières détonations.

Une troisième équipe s’est rendue à l’hôpital Marchant exprimer sa solidarité avec les psychiatrisé.es de l’UHSA (unité hospitalière spécialement aménagée).

Pour nous, l’année ne sera bonne que lorsque tou.tes les enfermé.es seront dehors et que toutes les taules seront en feu !

Cliquer sur l’image pour voir la vidéo

[Publié sur IAATA.info]


Besançon, France: Feux contre la taule et le monde qui en a besoin

Peu de temps avant le passage à la nouvelle année, une dizaine de personnes s’est donné rendez-vous derrière la prison de la Butte à Besançon pour manifester leur dégoût de cette société carcérale.

Pendant que des slogans fusaient (« pierre par pierre, mur par mur, nous détruirons toutes les prisons ; crève la taule ; les prisons en feu, les matons au milieu… »), des feux d’artifice et tirs de mortier ont été tirés par-dessus les murs et les barbelés de la taule. Sur un mur de la caserne située en face des cellules de la prison, l’inscription « TOUT LE MONDE DEHORS (A) » a été tracée en grosses lettres noires. Au moment du bouquet final, les prisonniers ont fait un joyeux bordel en tambourinant sur leur porte de cellule, ce qui, on l’espère, a provoqué un peu de stress ou d’énervement chez ces sadiques de matons.

Cette action de solidarité, même si elle n’a duré qu’une demi-heure, visait à redonner un peu de force et de courage à toutes les personnes enfermées qui affrontent l’isolement, les humiliations et violences de l’univers carcéral.

Pour une nouvelle année 2017 riche en révoltes, dedans comme dehors !

Pour un monde sans prisons ni matons !

De Joyeux Luron.nes contre la prison

[Publié sur indymedia nantes, dimanche 1er janvier 2017]


Paris et sa banlieue, France : salut solidaire

Pas de prison sans feux (d’artifices)

coucou

samedi 31 décembre minuit, fresnes, fleury.

à plusieur.e.s on est allé faire du bruit autour de ces sales* taules. avec des slogans : « Anto, Damien, Kara, Nico et tou.te.s les prisonnièr.e.s, LIBERTE », « flics, matons, assassins », « à la 1ere, à la 2eme, à la 3eme voiture brulée, on aime tou.te.s les grillades de condé », « crève la justice, crève la taule », « libertad », des pétards et des feux d’artifices qui vont haut. On a entendu des gens à l’intérieur, on pense qu’on a été entendu.e.s  de dedans et que des gentes ont profité du spectacle.

on pense à vous. courage.

*sales parce que ça pue la mort l’enfermement et que tous ceux qui y participent: juges, matons, flics, procureurs, constructeurs de taule, psychiatres… la liste est longue, sont des ordures! qu’on les compacte.

[Publié sur indymedia nantes, lundi 2 janvier 2017]


Athènes, Grèce: soirée du nouvel an devant les prisons de Korydallos

Comme chaque année, nous avons célébré la nouvelle année devant la prison de Korydallos aux côtés de nos compagons emprisonnés. La différence avec les années précédentes est que nous avons réussi à nous tenir vraiment près de la prison pour femmes et fait une petite manif autour de la prison pour hommes, en criant des slogans sans les bâtards en uniforme pour nous garder à distance des murs de la prison.

Nous soutenons nos compagnons en captivité !

Jusqu’à l’effondrement de toutes sortes de prison !

Dynamite et feu aux cellules !

[Traduit de Traces of fire]


Berlin, Allemagne : Balade anticarcérale du nouvel an entre la prison pour hommes de ‘Moabit et celle pour femmes de ‘Lichtenberg’

Sous la devise « Contre les prisons et une société qui en a besoin », cette année aussi plusieurs centaines de personnes se sont rendues devant les prisons de Berlin. Elles ont fait un geste de solidarité avec les 4129 personnes qui sont en ce moment séquestrées par l’Etat à Berlin.

Déjà dans l’après-midi du 31 décembre, environ 130 personnes sont venues au rassemblement devant la taule de Moabit, la plus grande prison de la ville avec une capacité de 971 places de détention.

Les flics étaient présents en nombre et ont contrôlé plusieurs personnes avant le rassemblement, ce qui n’a cependant pas trop plombé l’ambiance. De nombreux slogans ont été scandés et un groupe de cuivres a donné un concert improvisé. Plus tard, près de cinquante personnes sont parties en manif sauvage et ont poursuivi sur la ‘Frankfurter Allee’. Le nombre de participant-es à la balade a rapidement grimpé à près de 500 personnes après quelques haltes, durant lesquelles ont été lus au mégaphone l’appel à la manif et des messages de sympathie de prisonniers qui ont réussi à franchir les murs vers l’extérieur, tel que ceux de l’antifasciste Thomas Meyer-Falk, incarcéré depuis de longues années à Fribourg.

Sur le chemin vers la taule de ‘Lichtenberg’, il y a eu pas mal de slogans criés et des tracts ont été diffusés en nombre aux passant-e-s. Après la fermeture de la prison de ‘Pankow’, la taule de ‘Lichtenberg’ est l’une des trois prisons pour femmes de Berlin, qui est surpeuplée avec un taux d’incarcération s’élevant à 136%.

Vers minuit, des feux d’artifice ont été allumés devant la prison, ce qui a suscité la réaction des flics (qui ont, comme souvent, trouvé un prétexte fallacieux pour intervenir). Dans la foulée, les bleus ont repoussé en signe d’énervement quelques personnes qui voulaient quitter le rassemblement. Malheureusement, l’architecture de la taule est faite d’une telle façon que l’on ne parvient pas à voir si les prisonnières perçoivent le vacarme du rassemblement et comment.

La balade s’est ensuite terminée sur la ‘Rodeliusplatz’, où les gens se sont dispersés. Bien que les flics étaient visibles, personne n’a été arrêté, selon les dernières nouvelles.

. [Traduit librement de linksunten]


Hambourg, Allemagne : Feux d’artifice pour les prisonniers d’Holstenglacis

Dans la soirée de la saint-Sylvestre à Hambourg, nous avons organisé des feux d’artifice en solidarité avec tous les prisonniers dans le ‘Park Planten und Blomen’, qui est bien visible depuis la prison d’Holstenglacis.

Apparemment, cette action est aussi bien parvenue à quelques prisonniers, car quelques cris de joie et de remerciements sont sorties de la prison. Espérons du moins que nous avons pu rompre un peu avec le quotidien carcéral répugnant pour un court moment.

Liberté pour tous les prisonniers !

Pour une société sans prisons !

[Traduit de l’allemand de linksunten]


Dortmund, Allemagne : rassemblement anticarcéral improvisé

C’est la troisième année d’affilée que des personnes se sont rassemblées devant la prison de Dortmund pour souhaiter une bonne année aux prisonniers et aux oubliés. Contrairement à la plupart des autres prisons conçues suivant les critères d’une architecture d’isolement, à la prison de Dortmund, un contact directe avec les prisonniers est possible. Il existe non seulement la possibilité de se comprendre mutuellement, il y a même une vue directe sur certaines cellules. Pendant les deux dernières années, il y a eu quelques réactions positives à l’égard du rassemblement. Cette année, celles-ci ont été recouvertes par de la musique nazie et des slogans d’un prisonnier étant de toute évidence d’extrême-droite. Les participant-es à ce rassemblement ont tenu à réaffirmer qu’aucune prison n’est acceptable, et ce même pour les nazis, qui en profitent pour s’ériger en martyr de leur mouvance. Par ailleurs, leur passage en prison les renforcent dans leur idéologie puante et lutter contre le fascisme doit se faire de manière horizontale et auto-organisée, loin de l’État et de ses instruments de répression.

En raison du peu de temps disponible pour appeler à ce rassemblement anti-carcéral, il y avait un peu moins de monde que l’année dernière. Les nombreux tirs de feux d’artifice ont fait beaucoup de bruit et les prisonniers ont pu mieux voir et lire la banderole que l’année passée. Deux discours ont aussi été lus aux prisonniers.

Comme l’année passée, le rassemblement improvisée s’est déroulé sans perturbation des flics […]

Nous pensons que les rassemblements de la nuit de la Saint-Sylvestre contre les prisons, qui ont lieu partout dans le monde, sont une jolie tradition anarchiste. Ce sont de petites lueurs de solidarité avec les personnes qui sont en ce moment entre les griffes de la domination.

Une bonne année à tous les prisonniers, des salutations chaleureuses à tous les prisonniers rebelles et anarchistes – pour une société sans prisons !

Des anarchistes et des antifascistes.

« … Jusqu’à ce que tout le monde soit libre / Pour une vie sans prisons – Solidarité avec tous les prisonniers en lutte ! »

[Traduit librement de linksunten]


Flensbourg, Allemagne : Nouvel an à la prison

Avec un peu plus de 20 personnes, une manifestation s’est déplacée à travers le centre-ville de Flensburg et ensuite vers la prison. Sous le slogan « Pour un monde sans prisons », nous avons tenu deux discours devant la prison, dans lesquels nous avons critiqué l’isolement et la construction des illégaux. La manif s’est dirigée aussi contre les autres institutions carcérales telles que les hôpitaux psychiatriques et les centres de rétention.

Pour terminer le rassemblement, nous avons allumé des feux d’artifice pour du moins faire sentir un peu aux prisonniers qu’il y a des gens par-delà les murs qui souhaitent surmonter la société carcérale. Grâce à la manif, nous avons pu atteindre quelques prisonniers qui ont manifesté leur satisfaction pour la musique et les feux d’artifice en levant le pouce. […] Plus tard dans la nuit, des slogans contre la prison et son monde (comme « Les prisons sont à raser » ou « Fight the law ») ont été tagués sur les murs de la taule.

[Traduit de l’allemand de linksunten]


Wuppertal, Allemagne: Vœux du nouvel an bruyants à la prison pour jeunes de ‘Ronsdorf’

Pour la soirée de la St-Sylvestre, un groupe joyeux s’est rendu à la prison pour mineurs de ‘Ronsdorf’ à Wuppertal pour adresser nos salutations par-dessus les murs. Une clôture du centre de détention a été décorée par une banderole (« l’humain n’est pas criminel, seulement ses conditions de vie ») et, accompagné d’un discours combatif contre le système carcéral, un joli feu d’artifice a été envoyé à travers le ciel de la nuit noire. Le départ s’est déroulée une nouvelle fois dans l’attente sans harcèlement policier.

La prison pour mineurs de ‘Ronsdorf’ à Wuppertal, vantée comme la prison la plus moderne d’Allemagne, s’est entre-temps rendue célèbre en recevant le prix de la taule à scandale. Depuis sa mise en service en 2011, il y a eu plusieurs suicides de prisonniers, le suicide d’une employée du centre de détention, le meurtre d’un codétenu (à cause de dettes de jeu), ainsi que des grosses bagarres entre les jeunes prisonniers. De plus, mille balles de munition de 9mm ont disparu de l’armurerie de manière douteuse l’année dernière (sans traces jusqu’à présent). Cette institution était censée être la réponse humaine aux conditions de détention à la maison d’arrêt de ‘Siegburg’, dans laquelle des prisonniers ont torturé jusqu’à la mort un codétenu pendant des heures.

Notre protestation se dirige contre les conditions de détention à l’intérieur de la prison pour mineurs et contre le système carcéral en général car enfermer n’est pas la solution mais une partie du problème.

Nous luttons pour des rapports humains débarrassés de la domination dans lesquels l’individu peut développer ses facultés sociales au lieu de les soumettre aux exigences de la logique de production et d’exploitation. A bas les prisons, la répression et la concurrence !

[Traduit de l’allemand de linksunten]


Ailleurs en Allemagne.

A Cologne, près de 80 personnes ont tenu un rassemblement devant la prison de ‘Ossendorf’.

« Contre le terrorisme de l’Etat et de la religion / Tous solidaires contre la répression

A Stuttgart, plus de 150 personnes se sont rendues devant les murs de la prison de ‘Stammheim’ dans la soirée de nouvel an pour manifester leur solidarité avec les prisonniers en tirant des feux d’artifice. Un peu plus tard, une déambulation sauvage est passée devant les bâtiments de l’office à l’immigration, qui pour l’occasion s’est fait refaire la façade à l’aide d’affiches, de tags et de peinture.

A Fribourg, près de 40 personnes se sont retrouvées vers 18h devant les murs de la prison située Hermann-Herder Straße  pour transmettre un signe de solidarité aux prisonniers. Avant 18h déjà, des prisonniers faisaient un peu de boxon aux fenêtres de leurs cellules. Comme l’an passé, il y a eu des échanges entre les anarchistes solidaires et les prisonniers. Des mots de solidarité ont été adressés aux prisonniers lors d’une prise de parole au mégaphone. Etant donné que l’antifasciste Thomas Meyer-Falk est enfermé dans cet établissement, il a également adressé quelques mots chaleureux aux personnes solidaires devant la taule.


Denver, USA : manif du nouvel an de dernière minute devant le centre de rétention

A la dernière minute, quelques-un-es d’entre nous ont décidé de rédiger dans la précipitation un flyer sur internet et d’appeler à une manif bruyante devant le centre de rétention de l’ICE¹ à Aurora. Nous avons commencé à accélérer les choses vers 18h, donc nous sommes sérieux quand nous disons  « à l’arrache ». Même avec le retard, et en se dépêchant de confectionner quelques nouvelles banderoles, nous avons pu rassembler une petite foule vers 23h30 équipée de tambours, de casseroles et d’autres objets pour faire du bruit. Fuck 2016; ça a été une année brutale. Mais fuck aussi 2017, les centres de rétention, fuck les prisons, fuck vos murs et fuck vos frontières aussi! Sin Fronteras!

Quelques anarchistes de cette ville qu’on appelle Denver

NdT:

¹pour Immigration & Customs Enforcement: ce serait l’équivalent de la police aux frontières en France. Ce sont ses agents qui gèrent les prisons pour sans-papiers.


Asheville, USA : Rassemblement devant la prison

Avant que les festivités nocturnes tardives ne commencent, une bande d’anarchistes d’Asheville s’est rassemblé devant la prison centrale avec des pots, des casseroles, des cuillères, des fusées et des pétards, des ballons, des fumigènes, des klaxons, des cerfs-volants, des banderoles et quelques vraiment bonnes playlists pour se mettre bien. Nous avons esquivé la police et les touristes, fait du grabuge en montrant notre amour pour toutes les personnes enfermées à l’intérieur et notre mépris pour le système qui les maintient là-dedans. La Caroline du Nord occidentale s’est jointe à de nombreuses autres personnes à travers le monde prenant un peu du temps de leurs nuits pour se solidariser avec les personnes incarcérées.

Nous avons mis la musique assez fort de sorte que les détenus ont agité leurs lumières au rythme de la musique qui était en train de passer, nous avons aussi vu des mains se lever au moment où nous avons relevé nos banderoles. Nous nous sommes rassemblés pour faire savoir à toutes les personnes ne pouvant pas être avec leurs amis, leurs familles, leurs animaux de compagnie pendant ces vacances de Noël qu’elles ne sont pas oubliées et qu’elles ne sont pas seules.

Ni prisons, ni placards, ni frontières.

[Traduit de l’anglais d’it’s going down, 1st January 2017]


Ailleurs aux Etats-Unis (compilé de it’s going down):

A Omaha (Etat du Nebraska), quelques personnes se sont rassemblées au centre-ville, ont déployé une banderole et ont marché en direction de la centrale de ‘Douglas’. Avec un sound-system et un peu de matos pour faire du bruit, le rassemblement devant la prison a duré une bonne heure. Plus de 40 personnes enfermées à l’intérieur se sont mises à leurs fenêtres pour voir ce qui se passait dehors. Le boxon sur les portes des cellules a répondu aux cris et aux signes de la main solidaires du rassemblement.

A Norfolk (Etat de Virginie), des anarchistes ont tenu à passer le passage à la nouvelle année avec les prisonniers, en faisant du bruit avec des casseroles et des chants. Les personnes solidaires ont aussi pu établir le contact avec les enfermés qui ont répondu par des torches de lumière à leurs fenêtres et leurs proches qui entraient et/ou sortaient de visite. Il n’y pas eu de souci avec les flics.

A Portland, quelques anarchistes ont tenu un rassemblement devant la prison de ‘Multnomah’ (County Justice Center) dans le but de « faire un peu de bruit pour tous les camarades qui ont passé leurs vacances en captivité. » Il y avait aussi de la musique anti-carcérale et antiflics grâce à un sound-system mobile. Le son a retentit à plusieurs kilomètres à la ronde. Des slogans ont été scandés, tels que « pierre par pierre, mur par mur, nous abbatterons ces prisons ». Les prisonniers faisaient en même temps des gestes depuis les fenêtres de leurs cellules, tout en faisant clignoter des lumières en signe de satisfaction.

A Oakland, la manif anticarcérale à l’occasion de cette fin d’année était petite mais bruyante. Environ 45 personnes se sont rassemblées sur la ‘Oscar Grant Plaza’ et ont marché en direction de la prison centrale du Nord (« North County Jail »). Il y avait deux banderoles, l’une qui disait « contre les prisons, les flics et leur monde » et l’autre disant « de l’extérieur à l’intérieur, nous ne sommes pas oubliés ». Le court communiqué se termine par ces mots: « Nous avons eu le plaisir de poursuivre cette tradition réconfortante sans un porc en vue. Fuck the prisons! Nous n’avons pas besoin d’elles ! Tout ce que nous voulons, c’est la liberté totale ! »

A New-York, plus de 150 personnes ont manifesté bruyamment en soutien aux prisonniers du centre correctionnel métropolitain de Manhattan (MCC) à l’appel de l’Anarchist Black Cross.

A Minneapolis, une manif bruyante s’est tenue devant la prison pour mineurs d’Hennepin (« Hennepin County Juvenile Justice Center »). De nombreux tags anarchistes et anti-police ont décoré le secteur, tandis que les rues environnantes ont été bloqué par des barricades érigées avec du matériel de chantier. Des chants du type  » Brûlons toutes les cellules, brûlons toutes les prisons!; accommpagnaient le tout.

A Bloomington (Indiana), quatre banderoles ont été suspendues à plusieurs endroits pour se solidariser avec les personnes en lutte contre le pouvoir en prison comme à l’extérieur, les camarades emprisonnés et tous les rebelles de cette société. 5000 tracts ont été lancés dans les aires depuis des parkings du centre-ville.

A Philadelphie, une foule de personnes s’est rassemblée à l’angle de 7th St and Arch Street pour montrer leur affection envers ceux qui sont kidnappés par l’Etat. Un joyeux dawa a été fait devant la taule à l’aide de tambours, de feux d’artifice, des sifflements, des coups de pied dans des parcs à vélos et des portes, etc… Il y a eu aussi des slogans contres les flics et les prisons. La police est arrivée vers la fin tandis que la foule solidaire perdait en énergie. Cependant, elle n’est pas intervenue. Après un départ groupé, tout le monde a pu se disperser sans problème un peu plus loin à proximité d’un parc.

Valence[drôme]Beau comme une prison qui brûle !

article paru dans courant alternatif N°266

Résultats de recherche d'images pour « le valence 27 novembre  2016 le centre pénitentiaire brule »

Le dimanche 27 novembre, une mutinerie a eu lieu dans la nouvelle prison de Valence. Les détenus ont foutu le feu en réponse à à une situation de plus en plus intenable. Enfin un peu de chaleur dans cette période morne et froide !

Bravant les gros risques que comporte les révolte derrière les barreaux -passages à tabac, brimades à répétition, lourdes peines qui se rallongent, etc-, des prisonniers de la maison centrale de Valence se sont mutinés pour protester contre leurs conditions de détention. Et il y avait de quoi, comme on va le voir.

Le centre pénitentiaire de Valence, ouvert il y a un an et qui compte aujourd’hui environ 470 embastillés, est double. Il comporte une maison d’arrêt, pour les courtes peines, et une maison centrale, pour les longues peines. Déjà cette organisation ne simplifie pas la vie quotidienne. La prison est équipée de 520 caméras (soit plus d’une par détenu !) et d’un brouilleur d’ondes pour les téléphones portables. Celui-ci est tellement fort que des avocats éprouvent parfois des malaises dans la taule et que des surveillants demandent leur mutation dans d’autres prisons. Pour ce qui est de la santé des détenus, on sait que l’administration pénitentiaire s’en fout. Et les taulards servent en quelque sorte de cobayes dans ce genre de situations, comme les prisonniers de Saint-Quentin Fallavier qui vivent 24 heures sur 24 sous les lignes à haute tension (THT). En outre, il n’y a pas de « parloirs sexuels » à Valence alors que cela se fait dans d’autres prisons, et c’est souvent une revendication importante pour ceux qui sont enfermés pour de nombreuses années. Enfin, et c’est important, les détenus réclament la fin du régime des portes fermées, c’est à dire qu’ils sont tout le temps enfermés dans leur cellule et ne rencontrent que très rarement autres détenus. Quel foutage de gueule quand on se rappelle que cette taule était censée être la première prison française à réinsertion active, avec de « meilleures » condition de détention et plus d’activités collectives !!

A tout cela s’ajoutent les brimades et harcèlements commis par les matons de la prison. Ainsi, l’intimité des Unités de Vie Familiale n’est pas toujours respectée par les gardiens, qui se permettent des intrusions dans le but de provoquer des incidents. Il faut dire qu’une bonne partie de ces matons est très ancrée à l’extrême-droite, et donc on imagine sans peine leur comportement vis-à-vis de prisonniers qui sont majoritairement d’origines immigrées. Il semblerait aussi que les gardiens, dans leur volonté de « contrôler » eux-même la prison, soient rentrés dans un bras-de-fer avec la direction de l’établissement ; ils entretiennent pour cela un climat de tension avec les détenus afin de faire pression sur le directeur. Bien sûr ce sont les prisonniers qui sont les premiers à pâtir de ces manigances…

Ainsi donc le dimanche 27 novembre, quelques prisonniers parviennent à s’emparer d’un trousseau de clefs et ouvrent les cellules des différents étages de la maison centrale. Ils parviennent ensuite à mettre le feu par endroits et à détruire quelques éléments de cet ensemble carcéral qui leur détruit la vie au quotidien. Plus tard, les ERIS débarquent brutalement pour mettre fin à la mutinerie, en blessant des prisonniers au passage. Dénommés « le GIGN de la Pénitentiaire », les ERIS sont les brutes épaisses du ministère des prisons, souvent très violents. Mais surtout ils sont cagoulés, ce qui leur permet de commettre leurs exactions sans risque d’être identifiés par leurs victimes. Rappelons au passage que même Pétain pendant la collaboration refusait que les bourreaux effectuent leurs basses œuvres avec le visage dissimulé ; et c’est Dominique Perben qui a contribué à la mise en place de ces équipes de tortionnaires masqués. A cette époque, il était ministre de la justice sous la Présidence de Chirac, le ministre de l’intérieur était Sarkozy et le ministre du travail un certain Fillon…

Pour finir, on notera que si la gauche fait preuve d’un silence assourdissant après cette mutinerie, plusieurs hommes politiques de droite se sont rendus à la prison. D’abord bien sûr pour appuyer les matons et promettre toujours plus de sécuritaire -rappelons que le programme de la droite prévoit 30 000 places de prison supplémentaires dans les années à venir ! Mais aussi, disent certaines mauvaises langues, pour rendre visites aux copains mafieux qui n’ont pas réussi à échapper aux tribunaux. A moins que ce ne soit pour récupérer les voix des familles de prisonniers, en leur donnant l’impression de vouloir améliorer les conditions de détention ?

Pour le moment, les cravatés discutent entre eux de la suite à donner à cette révolte. On en attend rien de bon, puisqu’ils parlent déjà de rajouter des caméras, de faire des patrouilles de police à l’extérieur de la taule, bref renforcer encore le dispositif répressif. De leur côté, les prisonniers identifiés comme « meneurs » sont en attente d’un procès qui rallongera leur peine déjà trop longue.

Solidarité avec les prisonniers, et détruisons le monde carcéral !

OCL Auvergne Rhône-Alpes

Valence [Drôme] Le 6 janvier Procès de la mutinerie du 25 septembre 2016

Résultats de recherche d'images pour « valence émeute au centre pénitentiaire 25 septembre »

lu sur indymedia grenoble

Rappel des faits : Tous trois sont poursuivis pour vol avec violence, violences aggravées et dégradation par un moyen dangereux pour les personnes devant le tribunal correctionnel de Valence. Ils sont en effet soupçonnés d’être les auteurs de la mutinerie survenue au centre pénitentiaire de Valence le 25 septembre. le 6 janvier 2016 au tribunal de valence, les trois prisonniers passent en procés.Omar Top El Hadj ( libérable en 2040), Aziz Bouzida  ( libérable en 2029), Joseph Moriano ( libérable en 2028).  Ce procès des émeutiers du centre pénitentiaire  maison centrale .. Le maire de valence a déclaré:  » ..c’est inacceptable que sa ville soit citée dans les médias nationaux aux travers des mutineries » CE procès c’est le procès des nouvelles conceptions carcérales La prison comme réinsertion.. préparer la réinsertion avec 5 heures d’activités encadrées obligatoires, prévenir la récidive et lutter contre le suicide. Cinq heures d’activités vont être proposés au détenu, physiques comme intellectuelles : échecs, salle de musculation, sports collectifs au gymnase ou sur le terrain de foot synthétique… A noter qu’une convention a été passée avec le district de foot 26-07, en particulier sur un stage d’arbitrage. Mais le détenu pourra augmenter son programme, notamment s’il suit des cours ou s’il travaille pour la Régie industrielle des établissements pénitentiaires en confectionnant des chaussures de surveillants (60 postes de travail).

On espère que vendredi 6 janvier  dés 8h30 et  14h nous serons nombreuses et nombreux pour les soutenir face aux juges.? La salle risque d’être pleine de matonnes et  de matons et de flics car  celle -ci  n’a pas beaucoup de places assises..

 

Lettre d’Irlande: un compagnon nous écrit

 

lu dans un  courrier du compagnon

A part ça  pas grand chose d’ anarchiquement intéressant ici…consommation marketing  . Dans un article de presse j’ai lu que les flics  allaient avoir  des nouvelles armes pour lutter  contre la « criminalité »

Et bonne année que le laboratoire garde la forme..

note: reçu sur la boite mail..

Pour ce qui est des nouvelles anarchistes en Irlande j’ai trouvé cela.
http://www.wsm.ie/c/radical-bookfair-derry-28th-january-2017
Un salon de livres « radicaux » à Derry (en Irlande du Nord) le 28 janvier.
Je vais essayer d’y aller. Histoire d’agrandir ma bibliothèque ambulante 😉
Je n’ai toujours pas terminé Zo d’Axa, de Mazas à Jerusalem. Mais j’avance.
A part ça, je me fais surveiller par les flics en civil ici en Irlande car je campe sur des parkings publics et ça dérange les « voisins vigilants » du coin. C’est un ami irlandais qui m’a filé l’info. Les keufs utilisent des voitures banalisées mais leur plaque d’immatriculation indique que la voiture est enregistrée à Dublin… loin du coin ou je suis.
Bonne fin de journée.
Antoine « Twan »
Anarchy will win!

Accolades anarchistes