Archives mensuelles : janvier 2017

Note:Fondements élémentaires de la critique anti-industrielle,

note texte posé sur la table de presse

lu et epris de https://sniadecki.wordpress.com

Le propos de cet exposé sera de signaler les lignes de force que suit la critique réelle du capitalisme dans ses phases ultimes, que nous avons qualifiée d’anti-industrielle. La question sociale fut posée au départ à partir de l’exploitation des travailleurs dans les ateliers, les usines et les mines. La critique sociale fut avant tout une critique de la société de classes et de l’État, mais, dans une phase postérieure du capitalisme, la question sociale surgit de la colonisation de la vie et de l’exploitation du territoire. Il faut comprendre que le territoire n’est pas le paysage ni l’« environnement », mais l’unité de l’espace et de l’histoire, du lieu et de l’habitant, de la géographie et de la culture. La critique sociale évolua en critique de la société de masse et de l’idée de progrès. Loin de repousser la critique antérieure, qui correspondait à un type de capitalisme ayant périclité, elle l’amplifiait et la prolongeait, englobant des faits nouveaux comme le consumérisme, la pollution, l’autonomie de la technoscience et le totalitarisme d’apparence démocratique. La critique anti-industrielle ne nie donc pas la lutte des classes, mais la conserve et la dépasse ; plus, la lutte des classes ne peut exister dans les temps qui courent autrement que sous la forme de lutte anti-industrielle. Dorénavant, celui qui parle de lutte des classes sans se référer expressément à la vie quotidienne et au territoire a dans la bouche un cadavre.

Nous pouvons suivre, entre les années 30 et 90 du siècle passé, l’apparition historique des premiers éléments de critique anti-industrielle, en commençant par la critique de la bureaucratie. La bureaucratie est le résultat de la complexité du processus productif, de la nécessité du contrôle de la population et de l’hypertrophie de l’Etat, dont les organisations « ouvrières » sont un appendice. A un niveau déterminé de développement, celui où propriété et gestion se séparent, et où ceux qui exécutent les ordres restent totalement subordonnés à ceux qui coordonnent et décident, les strates supérieures de la bureaucratie qui opèrent dans les différentes sphères de la vie sociale – la culture, la politique, l’administration, l’économie – sont réellement la classe dominante. La société capitaliste bureaucratisée demeure divisée entre gestionnaires et exécutants, ou, mieux, entre dirigeants et dirigés. Une telle division nous ramène à une autre antérieure, celle qui oppose travail manuel et travail intellectuel, base du développement bureaucratique. Le travail manuel perd sa créativité et son autonomie à cause du système industriel qui, en favorisant la standardisation, la parcellisation et la spécialisation, le réduit à une pure activité mécanique contrôlée par une hiérarchie bureaucratique. Le bénéficiaire de la mécanisation n’est pas seulement le capitaliste ; c’est la machine elle-même. Par l’organisation du travail et de la vie sociale qu’elle implique, celui qui est affecté en premier lieu est le travailleur, mais c’est toute la population qui sera soumise aux exigences de la machine. L’usine, la machine et la bureaucratie sont les véritables piliers de l’oppression capitaliste. La critique de la bureaucratie et de la machine complète la critique de l’État et du travail salarié, et introduit la critique de la technologie.

Le développement unilatéral de la technologie, orienté vers le rendement et le contrôle, sert la soumission, et pas la liberté. Une existence modelée par des technocrates sur des normes industrielles est une sorte de vie d’esclave. La science et la technique évoluent sous le signe de la domination, qui est domination de la nature et de l’être humain. Mais une critique de la science et de la technologie ne signifie pas un refus de la connaissance rationnelle et du métabolisme avec la nature. Il s’agit du refus d’un type de science et d’un type de technologie qui engendrent pouvoir et soumission. Et acceptation de celles qui n’altèrent pas les conditions de reproduction d’une société égalitaire et libre. Celles qui obéissent aux nécessités d’une vie rurale et urbaine équilibrée, à la mesure des besoins et désirs humains. Au nom de la Raison. Mais si elle avance sous la tutelle de la connaissance instrumentalisée, cette même Raison, soumise aux impératifs de pouvoir, s’autodétruit. La foi dans l’amélioration de la condition humaine à travers la connaissance scientifique, l’innovation technique et l’expansion économique, en d’autres termes, la foi dans le progrès, reste en question. La critique de la science, de la technologie et du système industriel est une critique du progrès. Et de la même façon, c’est une critique des idéologies scientistes et progressistes ; en premier lieu, de l’idéologie ouvriériste, tant dans sa version réformiste que dans sa version révolutionnaire, basée sur l’appropriation, au nom du prolétariat, du système industriel bourgeois et de sa technologie.

Le capital ne consiste pas seulement en argent, moyens de production, ou savoir accumulé ; c’est le pôle actif d’un rapport social à travers lequel il engendre des bénéfices sur l’exploitation du travail salarié. Quand ce rapport cesse de se limiter à la production et concerne tous les aspects de la vie des individus, l’exploitation capitaliste change qualitativement et le conflit social s’étend à la vie quotidienne, maintenant dominée par le véhicule privé et la frénésie de consommation, encadrée par une architecture misérable. A la critique du travail s’ajoutent celle de la société de consommation et celle de l’urbanisme, et par-dessus toutes celle de la vie quotidienne qui en découle, auparavant ébauchée sous la forme d’une critique de la morale sexuelle bourgeoise et sur la revendication des droits des femmes. La construction d’un style de vie libre doit déraciner de la vie la logique aliénante de la marchandise. La méthode pour ce faire, l’autogestion, doit être mise en œuvre contre la logique capitaliste, car à défaut il ne s’agirait de rien de plus que l’autogestion de l’aliénation. La tâche des futurs organismes communautaires, que certains identifièrent dans les années soixante avec les Conseils Ouvriers et d’autres avec les communes libres, ne peut donc consister dans la gestion de l’existant, mais dans sa transformation révolutionnaire. La souveraineté réelle des individus émancipés ne signifie en rien l’« humanisation » du travail ou la « démocratisation » de la consommation, mais la suppression des deux et son remplacement par un nouveau type d’activité unitaire libérée des entraves.

La crise écologique disqualifia au sein de la critique de la vie quotidienne l’optimisme envers la technologie, la croyance en un possible usage libérateur de celle-ci, et condamna l’ouvriérisme, la foi en un rôle émancipateur du prolétariat industriel et le caractère potentiellement révolutionnaire des conflits du travail. Des phénomènes comme la pollution, les pluies acides, la consommation de combustibles fossiles, l’usage d’additifs chimiques et de pesticides, l’énorme accumulation d’ordures, etc. démontrèrent que le règne de la marchandise non seulement condamnait la majorité de la population à l’esclavage salarié et à l’aliénation consumériste, mais en outre menaçait sa santé et mettait en péril la vie sur Terre. La lutte contre le capital n’est donc pas simplement une lutte pour une vie libre, mais une lutte pour la survie et une défense du territoire. L’abolition du travail et de la consommation ne peuvent s’effectuer de l’intérieur, à travers une prétendue radicalisation des conflits pour le salaire et l’emploi, vu que ce qui presse c’est le démantèlement complet de la production, qui s’est muée en quelque chose d’empoisonné et d’inutilisable. Son « autogestion » est plus qu’aliénante, toxique. La crise écologique révèle donc les limites de la croissance productive et urbaine, la condition sine qua non de l’accumulation capitaliste actuelle, quand le développement économique s’est transformé en l’objectif unique de la politique.

Le développementisme (le développement comme remède aux problèmes sociaux) rencontra sa première entrave dans ladite « crise du pétrole », devant laquelle « le marché » et l’Etat réagirent en construisant des centrales nucléaires. Les dangers que la production d’énergie nucléaire comportait pour des parties importantes de la population et surtout la militarisation sociale qu’elle entraînait déclenchèrent une forte opposition. De l’unification de la critique de la vie quotidienne et de la critique écologique, spécialement de son versant antinucléaire, naît dans le courant des années 1980 la critique anti-industrielle. L’anti-développementisme tente de fondre les éléments critiques précédents : sa négation du capitalisme est à la fois antiétatique, antipolitique, anti-scientiste, antiprogressiste et anti-industriel.

Les nouveaux fronts de lutte ouverts, englobés sous le concept de « nuisance », étaient difficiles à défendre, car la fin du cycle fordiste du capital, caractérisé par la déroute du mouvement ouvrier traditionnel, l’industrialisation de la culture et le début de la mondialisation entraînaient un affaissement de la conscience et un essor de l’écologisme neutre. En réduisant les problèmes à des questions environnementales et économiques et en ignorant la critique sociale antérieure, les écologistes aspiraient à se convertir en intermédiaires du marché de la dégradation, tout en fixant avec l’État les bornes de tolérance des nuisances. En effet, les écologistes assumeront bientôt le rôle d’assesseurs politiques et entrepreneuriaux. Mais d’un autre côté, la destruction des milieux ouvriers et la colonisation achevée de la vie quotidienne avaient augmenté en flèche les capacités de la population à supporter l’insupportable. Les classes jadis dangereuses se transformaient en masses domestiquées. L’obscurcissement de la conscience se traduisit rapidement en déclassement, perte d’expérience, asociabilité et ignorance, raison pour laquelle la connaissance de la vérité ne provoqua pas de révolte. Les liens sociaux, dissous par la marchandise, faisaient défaut. La critique anti-industrielle s’amplifiait jusqu’à embrasser l’écologisme et la société massifiée.

Le manque de résistance permit au capitalisme des avancées sans précédent, exacerbant toutes ses contradictions et aggravant le niveau d’habitabilité du monde. La conviction développementiste de la croissance comme objectif primordial de la vie sur la planète débouchait dans un crise biologique. Le réchauffement global, dans un contexte de dégradation universelle, impulsa le capitalisme « vert », basé sur le « développement durable », dont le fruit aura été les organismes transgéniques, les voitures haut de gamme avec moteur à basse consommation, les agro-carburants et les énergies renouvelables industrielles. Les agressions contre le territoire se sont multipliées : autoroutes, trains à grande vitesse, lignes de très haute tension, « fermes » éoliennes et « jardins » solaires, urbanisation illimitée, incinérateurs, cimetières de matières toxiques et radioactives, régulation de bassins hydriques, transvasements, antennes de téléphonie mobile, abandon et transformation de la campagne en banlieue… Il faut ajouter à cela les progrès de l’artificialisation de l’existence (dont les nanotechnologies et la biologie de synthèse sont les points culminant), la prolifération des conduites psychotiques et l’intronisation d’une société panoptique et cryptofasciste comme réponse institutionnelle aux périls de l’anomie. Bien que le principal ennemi du capitalisme soit toujours le capitalisme lui-même et que les menaces les plus sérieuses contre lui proviennent de sa propre nature, une résistance minoritaire est parvenue à se développer grâce à des conflits locaux de diverses natures, principalement contre les grandes infrastructures, et c’est ainsi que la critique anti-industrielle a pu avancer dans différentes directions et sous des appellations diverses, rencontrant, au hasard des catastrophes, des partisans et des propagandistes qui dénonçaient tant les désastres affectant le territoire que la domestication et la résignation de ses habitants, des gens qui comprenaient qu’on ne pouvait remédier à aucun problème en s’embourbant dans la politique, des gens qui ne séparaient pas une agression spécifique de la société qui en était la cause.

La société développementiste est parvenue au seuil au-delà duquel la destruction de l’habitat humain est irréversible, et, par conséquent, le contrôle absolu de la population est obligatoire. La défense d’une vie libre, pour commencer libre de prothèses technologiques, riche de relations, commence par une défense du territoire et une lutte contre tous les conditionnements, qu’ils proviennent du contrôle social, du travail, de la motorisation ou de la consommation. Mais ceci ne concerne que son moment défensif. Sa phase offensive est désurbanisatrice, désindustrialisatrice, ruralisatrice et décentralisatrice. Elle doit rééquilibrer le territoire et désigner le local et le collectif en tête de ses préférences. Il s’agit aussi d’un combat pour la mémoire et pour la vérité, pour la conscience libre et contre la manipulation du désir ; c’est, subsidiairement, une lutte contre les idéologies qui les occultent et les déforment comme le citoyennisme, la décroissance ou celle que l’on trouve dans des manuels pour adolescents vierges dans le genre « l’anarchie en dix leçons faciles » (municipalisme, stirnérisme, bonannisme, etc.).

Le capitalisme dans sa phase actuelle est éminemment destructeur, et, par conséquent, en guerre contre le territoire et les gens qui l’habitent. L’autodéfense est légitime, mais ne constitue qu’un aspect de la lutte autour du territoire. C’est un combat pour l’autonomie dans l’alimentation, le transport, l’enseignement, la santé, le logement ou l’habillement ; se démener pour la solidarité, pour la communauté, pour l’agora et pour l’assemblée ; pour le « comicio », l’ « ayuntamiento » ou le « concejo abierto », autant de noms pour désigner la pratique de la liberté politique dans les époques précapitalistes dans la Péninsule.

La critique anti-industrielle n’arrive pas comme une nouveauté empaquetée à la disposition de qui veut en faire usage. Elle résume et embrasse tous les éléments critiques antérieurs, mais ce n’est pas un phénomène intellectuel, une théorie spéculative sortie de cerveaux privilégiés qui s’adonnent à de longues journées d’étude et de méditation. C’est la réflexion d’une expérience de lutte et d’une pratique quotidienne. Elle est présente un peu partout, sous une forme ou une autre, comme intuition ou comme coutume, comme mentalité ou comme conviction. Elle naît de la pratique et retourne toujours à elle. Elle ne demeure pas dans des livres, des articles, des cercles d’initiés ou des tours d’ivoire ; elle est le fruit tant du débat que de la bagarre. En un mot : elle est fille d’action, c’est son milieu et elle ne peut survivre loin de lui.

Miquel Amorós, Juillet 2010.
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Appel anarchiste contre le sommet du G20 à Hambourg

 lu sur indymedia .Nantes Mise à jour : le jeudi 12 janvier 2017 à 02:06

Si les criminels d’aujourd’hui les plus couronnés de succès, les exploiteurs les moins scrupuleux de l’humain et de la nature et les chefs autoproclamés de cette planète se rencontrent les 7 et 8 juillet 2017, ce n’est pas pour que nous nous confrontions à eux avec de quelconques revendications pour un meilleur gouvernement ou pour un asservissement plus social et ainsi demander à ce qu’ils soient réévaluer.

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Ils ressentiront la rage de la rue lorsqu’ils se dépêcheront d’envoyer leurs troupes dans les rues désertes et discuteront des attaques nocturnes de ces dernières semaines [1].

Cet appel ne veut pas se perdre comme tant d’autres dans des rencontres similaires, dans une analyse de la rencontre du G20 ou de la politique menée par leurs participants. L’injustice dans le monde a déjà été mille fois commentée et celui qui ne ressent aucun besoin de passer à l’action n’a pas besoin d’un énième texte.

Nous voulons parler de ceux qui sont déjà impliqués dans la lutte contre le capitalisme et ses États étant en conformité avec leur société – donc nous souhaitons parler des États-Unis.

Depuis Seattle en 1999, les contre-sommets étaient un catalyseur de la révolte radicale, des individus et des groupes se réunissaient, discutaient, étaient soudés derrière les barricades et ramenaient les flammes de la révolte dans leurs régions. De même que les coups de feu de Göteborg et de Gênes, ou les nombreux indic’ qui se sont introduits clandestinement n’ont pas pu mettre un coup d’arrêt au développement d’un réseau émeutier dans toute l’Europe des courants autonomes, anarchistes et anti-autoritaires.

Puis des critiques de l’événement ont commencé à circuler, comme si quelqu’un avait justement plaidé pour agir en touristes de l’émeute dans une ville quelconque. C’est au milieu d’effluves de champagne de quelques gestionnaires du mouvement que les manifs contre le G20 ont été préparées à Cannes et à Nice en 2011. Il fallait que tout change, s’améliore, se politise. A l’époque, aucun retour ni aucune analyse n’a par la suite été diffusé. La résistance s’était arrêtée purement et simplement, il y avait seulement les ONG habituelles qui passaient leur programme.

Désormais, c’est donc à Hambourg que ça se passe, et les responsables meurtriers du quartier général des services secrets, les services de police et les commandements militaires se tirent les cheveux. Ils craignent que nous venions. Mais nous n’avons pas de leadership qui peut être éliminé, notre résistance ne dépend pas du comportement de cadres de quelques individus isolés. Peut-être que rien ne se passera si toi, qui lis ce texte en ce moment, ne vas pas t’activer. N’attend pas que d’autres personnes préparent quelque chose à ta place, de sorte que tu n’es plus qu’à bondir dessus.

Il y aura sûrement une grande manif d’idiots de la gauche, qui veulent mettre en scène leur rituel démocratique, comme un certain M. Marx ou Lénine l’avaient appliqué il y a 150 ans. Et peut-être que nous serons là aussi, à la manif, ou aux abords, ou derrière les lignes des flics. Il y a encore du temps pour y réfléchir et s’y préparer.

En revanche, nous appelons à une campagne en vue du G20 contre toute forme de domination. Nous voulons détruire jusqu’au mois de juillet 2017 (et même si ça ne peut être que symbolique….) la domination du patriarcat sur les femmes, la domination de l’État aux frontières et dans les centres urbains, la domination du travail sur nos vies quotidiennes, la domination de l’argent sur nos comportements au sein de la société, la domination des marchandises sur nos vies, la domination des flics dans nos têtes quant à la peur de la répression.

A Hambourg et dans chaque ville et village, un nombre interminable de cibles se prêtent à la destruction., donc nous devrions commencer maintenant. Ainsi, en juillet 2017, le fossé entre le monde du G20 et le reste du monde sera devenu si grand que nous n’aurons plus besoin de contre-sommet pour nous retrouver. La campagne combative contre le G8 à Heiligendamm en 2007 pourrait servir de modèle car, mis à part une procédure d’enquête absurde, elle a transmis une nouvelle génération de combattant-e-s par des actions clandestines auto-déterminées et les reculs des flics de Rostock fuyant une pluie de cailloux, un sentiment de notre propre force et des possibilités d’organisation horizontale.

De plus, nous appelons également à un approfondissement théorique de notre praxis, où la présence ou l’absence d’anarchie devrait être revue quant à son acceptation, lors des révoltes comme en France récemment, des spectacles comme en mars 2015 à Francfort, des rituels comme le 1er mai, ou des luttes de quartier au quotidien ou dans la lutte contre les nazis. Car partout où nous ne sommes pas présents, nous ne pouvons pas nous plaindre de la prédominance des réformistes. Là où l’on trouve seulement des phrases vides de sens accompagnées d’un (A), le bavardage superficiel au sujet du « consensus d’action » peut se faire entendre par des distanciations qui s’en suivent. Un tel discours devrait dépasser les rares références au G20 faites jusqu’à présent (et qui méritent d’être saluées) dans les communiqués de revendication d’attaque.

Notre lutte contre le sommet du G20 ne cherche à remporter aucune « victoire », au sens d’empêcher la tenue de cet événement. Cela pourrait tout simplement être le début de quelque chose qui pourrait aussi commencer n’importe quel autre jour : l’auto-détermination de l’individu sur l’existant et l’auto-organisation dans les structures collectives. Il faudrait faire attention à ne pas restreindre l’appel à cela, donc,

Attaquons le G20 !

Dévastons Hambourg !

Détruisons l’Europe forteresse !

[Traduction de l’allemand de linksunten indymedia.org]

NdT :

[1] Dans cet appel publié fin août 2016, les compagnon-ne-s font référence aux attaques nocturnes contre le sommet du G20 réalisées les semaines précédentes. Nous en faisons une liste, forcément incomplète, ci-dessous :

  • Hambourg, 30 mai 2016 : le commissariat en pré-fabriqué du quartier de Rissen est en partie incendié. Les dégâts sont importants.
  • Hambourg, 6 juillet 2016 : deux guichets automatiques de la HVV, compagnie de transports de la ville, sont incendiés.
  • Berlin, 15 août 2016 : la permanence électorale d’un politicard du SPD (soc’-dém) et l’agence de l’entreprise ‘Krüger’, qui tirent profit du contrôle et de l’enfermement des prisonniers, perdent leurs vitres. Davantage d’explications de l’action sont détaillées dans le communiqué.

Pour donner un plus large aperçu de la conflictualité en lien avec le prochain G20, nous avons choisi d’actualiser cette chronologie d’actions directes et de désordre en vue de la réunion des puissants à venir. Elle s’arrête à la fin de l’année 2016.

 

  • Berlin, 8 septembre 2016 : incendie d’une antenne-radio de la police fédérale.
  • Hambourg, 23 septembre 2016 : des voitures personnelles du chef de police, Enno Treumann, qui sera notamment en charge des opérations de maintien de l’ordre lors du G20 début juillet prochain à Hambourg, ont été détruites par le feu. Le communiqué de revendication de l’attaque ici.
  • Dresde, 3 novembre 2016 : un collabo de l’armée part en fumée. Il s’agit d’un véhicule de THYSSENKRUPP, entreprise connue pour son implication dans l’industrie d’armement.
  • Berlin, 6 novembre 2016: incendie de plusieurs véhicules de la DEUTSCHE TELEKOM, connue pour apporter un soutien technique et logistique à l’agence de sécurité européenne FRONTEX.
  • Berlin, 12 novembre 2016 : un collabo de l’armée et des frontières, THALES, perd un véhicule dans un incendie. Comme le dit si bien le communiqué de revendication, il s’agissait « de prendre le philosophe de la Grèce Antique aux mots : ?νιαρ?ν ?ργ?α (« l’inactivité est une souffrance). ».
  • Berlin, 23 novembre 2016 : Attaque des nouveaux bureaux de l’entreprise de btp HOCHTIEF.
  • Berlin, 25 novembre 2016 : incendie d’une pelleteuse de chantier à la Cuvry-Brache, symbole de la gentrification
  • Hambourg, 26 novembre 2016 : un groupe d’individus masqués attaquent la « Messe », le pavillon d’exposition qui doit accueillir dans moins de deux semaines un sommet de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). C’est aussi le bâtiment dans lequel se tiendra le sommet du G20 début juillet prochain. Cf Photos des dégâts et texte en français.
  • Athènes (Grèce), 30 novembre 2016 : le bureau de l’entreprise de sécurité S.C.S, situé dans le quartier de Zografou, perd ses vitres.
  • Leipzig, 6 décembre 2016 : trois véhicules de la police municipale (« Ordnungsamt ») sont incendiés sur un parking.
  • Berlin, 7 décembre 2016 : Attaque incendiaire contre le bureau de police de recouvrement des amendes
  • Lund (Suède), 27 décembre 2016 : Banque attaquée en vue du G20 à Hambourg.

Paris : Damien prend 10 mois ferme, solidarité !

information: Brèves du Désordre

Aujourd’hui, Damien Camelio passait en procès au tribunal de grande instance de Paris à partir de 13h30 en correctionnelle, accusé de quatre chefs de « dégradation de bien public en réunion en état de récidive légale », c’est-à-dire d’avoir participé à la manifestation sauvage du 14 avril 2016, dans le cadre de l’agitation contre la dite « Loi Travail », et d’avoir commis des destructions en son sein.

Lors du procès, un avocat des parties civiles était présent (pour Pole emploi), réclamant des dommages et intérêts. Dans son réquisitoire, le procureur a demandé huit mois fermes. La salle a été évacuée et la suite du procès s’est tenue à huis clos alors que les personnes présentes applaudissaient aux chefs d’inculpation, Damien a affirmé qu’il ne reconnaissait pas l’autorité des juges sur lesquels il a jeté des cacahuètes.

Suite aux délibérations, Damien a été condamné, au-delà des réquisitions, à dix mois fermes avec mandat de dépôt (il reste donc à Fleury) et 14 000 € de dommages et intérêts pour les parties civiles.

L’État, en ciblant et en isolant des individus, cherche à casser des dynamiques, comme celle du printemps dernier, et à condamner au silence ou à l’impuissance celles et ceux qu’il considère comme dangereux et incontrôlables, et ainsi, à apprendre la peur à tous. En tant qu’ennemis irréductibles de l’Etat, de son vocabulaire et de ses laquais, on se fout donc de savoir qui est coupable ou innocent (nous pouvons même être solidaires des innocents), ce qui compte c’est que les actes et les pensées révolutionnaires continuent de se diffuser pour que la répression n’y puisse plus rien.

Solidarité avec tous les révoltés de la terre, mort à la justice !
Soyons des jaguars !

Quelques anarchistes solidaires.

On pourra lui ecrire, lui envoyer une carte postale, des timbres ou de la lecture à l’adresse :
Damien Camélio
n° d’écrou 432888
MAH de Fleury-Mérogis (Bâtiment D5)
7, avenue des Peupliers
91705 – Sainte-Génevieve-des-Bois

Loriol[Drôme] : Enfin le camp d’internement retrouve un peu de visibilitité..

Note du laboratoire:sur cette périodeLoriol aussi ce texte publié  par  Henri Mora, le 29 septembre 2008″Les vérités qui dérangent parcourent des chemins difficiles » lire ici


repris dans des articles de pr

Les chauffeurs de poids-lourds et les automobilistes qui empruntent aujourd’hui la Nationale 7 à Loriol n’imaginent pas que, soixante-douze ans auparavant un camp d’internement se dressait sur l’actuelle zone industrielle des Blaches. Du camp de Loriol, il ne reste aujourd’hui plus aucune trace, le dernier bâtiment ayant été détruit en 2008Durant la Seconde Guerre Mondiale, le régime de Vichy a interné dans le camp de Loriol quelques 500 Juifs, communistes, Espagnols, Allemands dont Max Ernst, tous antifascistes. Un monument inauguré jeudi rend hommage à ces internés, ceux que les historiens ont appelé les « indésirables étrangers ».Parmi elles se trouvaient des Juifs, des Tziganes, des communistes, des Allemands ayant fui le nazisme ou encore des  Espagnols ayant combattu pour la révolution en Espagne contre les troupes du  nationaliste Franco( soutenu par Hitler et Mussolini), tous espéraient trouver refuge au pays de la Liberté et des Lumières.

.Ici dans une ancienne usine de produits chimiques a été installé un camp d’internement où ont été emprisonnés quelques 500 étrangers dits« indésirables *», antifascistes, juifs, et 28 drômois, syndicalistes,communistes, anarchistes. Certains ont été déportés, quelques-uns ont péri dans les camps d’extermination nazis. Nombre d’entre eux ont participé à la Résistance française ».Ce sont ces mots qui figurent désormais sur la stèle érigée à la mémoire de ceuxqui ont été emprisonnés dans le camp d’internement des « indésirables » de Loriol ouvert de septembre 1939 à mars 1941, dans les locaux réquisitionnés dugroupe Rhône Poulenc (ancienne usine Serre au quartier Marnas), en bordure de la Nationale 7, sur l’actuelle zone industrielle des Blaches.Tous ces « indésirables » ont été internés par simple mesure administrative sur une décision arbitraire, car déclarés « ennemis de la Nation » en application du régime de Vichy.Ce jeudi 12 janvier, une foule nombreuse d’anonymes et de personnalités, réunie pour un devoir de mémoire collectif, est venue participer à l’inauguration de la stèle. Un monument sobre, à ciel ouvert, érigé sur le lieu même du camp, suite à une demande ancienne, formulée à la fin des années 80, par le groupe des élus communistes de Loriol présidé par Christophe Gavarin.C’est en présence des familles d’internés, de Madame la sous-préfète de l’arrondissement de Die dont Loriol fait partie, de Claude Aurias, Maire de Loriol, de l’historien Jean Sauvageon et de nombreux élèves et collégiens que la stèle a été dévoilée.On retiendra en début de cérémonie, les hommages soutenus du Maire de Loriol précisant « qu’ici, en septembre 1939, le gouvernement Daladier ouvrait un camp d’internement à Loriol pour y interner des soi-disant indésirables, tous antifascistes » et l’intervention de la sous-préfète de Die, Clara Thomas, déclarant dans un parallèle entre l’histoire d’hier et celle d’aujourd’hui que «ce n’est pas un écho direct,mais c’est vrai, on peut dire qu’aujourd’hui nous avons des migrants à accueillir qui viennent de pays en guerre, il ne faut pas oublier cet accueil…». Des propos forts rendus à la mémoire des internés qui avaient fui le fascisme et qui avaient cru voir en la France une terre d’accueil, originaires de toutes nationalités : Allemands, Autrichiens, Espagnols, Italiens, des Juifs,Tziganes, ces « indésirables étrangers », rejoints par 28 syndicalistes français des agglomérations romanaises et valentinoises. S’adressant aux élèves de Loriol, l’historien Jean Sauvageon retraçait l’accession d’Hitler au pouvoir en Allemagne, en 1933. Une argumentation précise de la doctrine qui fut l’idéologie politique de l’Allemagne hitlérienne fondée sur l’avènement de la « race aryenne » considérée par les nazis comme une race supérieure. Comme le précisait Jean Sauvageon dans son intervention, « ceux qui n’y appartiendraient pas, comme les Juifs, par exemple, sont pourchassés. Il en est de même pour les opposants à commencer par les communistes, les francs-maçons suivis d’autres, socialistes, syndicalistes… ».C’est ainsi qu’a été ouvert le 3 septembre 1939 le camp de Loriol où les internés ont séjourné dans des conditions indignes.Jean Sauvageon s’employa devant l’assistance attentive et émue à poursuivre son allocution en précisant « qu’en juin 1940 les troupes allemandes envahissent la France. Elles arrivent à quelques kilomètres au Nord de Loriol. Les camps dont Loriol sont donnés en héritage à l’Etat français qui remplace la Troisième République après la signature de l’armistice avec l’Allemagne. Les Juifs, objet d’une législation racialiste dès octobre 1940, deviennent une cible privilégiée : ils sont non seulement internés, mais aussi déportés, des rafles et des déportations les ont visés ». Et c’est le 14 janvier 1941, qu’aux « indésirables étrangers » sont venus s’ajouter 28 drômois, opposants au régime de Vichy et à ses occupants : syndicalistes, communistes, anarchistes. Ces internés Français étaient de Valence, Bourg de Péage et Romans.

*ici en lien le gouvernement  Daladier promulgue  un décret  loi du  12 novembre 1938. clique sur ici

[La solidarité c’est l’attaque ! – Paris] Contre le travail

tiré de  cestdejatoutdesuite.noblogs.org

Dans nuit du 15 au 16 janvier nous avons brisé une partie des vitres du pôle emploi de la rue des nanettes dans le 11ème.

Nous haïssons le travail et son monde. Pour nous l’enterrement du mouvement social ne signifie pas la fin des hostilités.

Nous voulons aussi envoyer un message solidaire à Damien qui passera en procès jeudi prochain.

Liberté pour tous et toutes des deux côtés des murs.

La solidarité c’est l’attaque !

[Publié sur Indymedia Nantes, le 17 janvier 2017]

En Ardèche et En Drôme Le nucléaire ET la bougie

Résultats de recherche d'images pour « dessin humoristique centrale nucléaire »
Reçu par mail:
Comme on pouvait s’y attendre, le Conseil d’État a rejeté la demande de l’Observatoire du nucléaire (Stéphane Lhomme) de ne pas autoriser EDF à exploiter plusieurs réacteurs nucléaires défectueux.
L’argument principal est lié à la température, qui s’acharne sournoisement à passer nettement en dessous de zéro.
C’est que dans ce cas, en France, la demande d’électricité croit 6 fois plus vite que dans le reste de l’Europe, car un tiers des logements est chauffé à l’électricité (4 fois plus qu’ailleurs). Or l’électricité ne se stocke pas et chaque coup de froid sollicite fortement le réseau.
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Rappelons que ce choix du « Tout électrique » avait été fait par l’État pour justifier, dans les années 1970, la construction du parc nucléaire… qui ne présente aucune souplesse pour fournir le surplus nécessaire : lier la demande et l’offre d’énergie au nucléaire est ainsi une absurdité scientifique imposée par un lobby encore bien en place.
Cette année la situation est aggravée par le fait qu’un tiers du parc était à l’arrêt pour diverses pannes et opérations de maintenance, auxquels se sont ajoutés les réacteurs contenant des générateurs de vapeur dont l’acier est en dessous des normes de sûreté, définies par l’EDF elle-même !
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Voici le communiqué :

« Saisi en urgence par l’Observatoire du nucléaire, le Conseil d’Etat a finalement autorisé EDF à exploiter les réacteurs dotés de générateurs de vapeur défectueux.
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L’Observatoire du nucléaire déplore que personne dans ce pays, pas même le Conseil d’État, ne prenne ses responsabilités pour empêcher EDF d’exploiter des réacteurs nucléaires dans des conditions anormales et l’ASN d’accorder des dérogations insensées.
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Pour mémoire, la plainte en justice déposée par l’Observatoire du nucléaire, dans l’affaire des pièces défectueuses et des certificats falsifiés, vise aussi l’ASN, coupable de n’avoir rien vu ou, pire, rien dit pendant des années.
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> Les réacteurs nucléaires sont dangereux même lorsqu’ils sont exploités correctement, il est donc insensé, sous prétexte qu’il fait froid, de les exploiter dans des conditions relevant d’un étrange bricolage. La catastrophe nucléaire, ça n’arrive pas qu’aux autres…
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En pièce jointe, le récit fait par Stéphane Lhomme de l’audience au Conseil d’État de vendredi dernier. On notera (sans surprise) l’absence des médias, à part l’AFP (financée par l’État), dont la journaliste a pris des notes, posé beaucoup de questions à Stéphane… et a décidé de ne rien publier« .

Ci-joint le récit par Stéphane Lhomme de l’audience au Conseil d’État de vendredi 13 janvier.

 

Information:Tant qu’il y aura des bouilles; Rodez Manifestation le 21 janvier à Rodez

lu et copié tant qu’il y aura des bouilles

Agenda

Sur cette page agenda, nous répertorions différentes actions en lien avec la lutte contre le barrage de Sivens…mais pas que ! Pour plus de lisibilité, elles sont listées en partant des plus proches dans le temps. N.B. : un agenda du même type, et bien plus complet,  se trouve sur le site de la ZAD de NDDL : http://zad.nadir.org/

[21 janvier] [Rodez] Grande manifestation contre le transfo aux mille éoliennes
et l’aménagement industriel de nos territoires. RV 14h au Foirail.
NOUS NE DÉFENDONS PAS LA NATURE, NOUS SOMMES LA NATURE QUI SE DÉFEND !
Parce que nous faisons partie du territoire que nous habitons, nous ne le laisserons pas gérer par de lointains technocrates avides de profits oxygénés.
Qu’ils vendent les vents, c’est la tempête qu’ils récolteront.
« L’aménagement du territoire » c’est l’aménagement de nos vies. Le bétonnage à marche forcée au cœur de nos campagnes arrache les populations à leurs histoires communes, à leurs pratiques, les déracine de leurs terres, de leurs villages… C’est une logique qui tend à rentabiliser chaque espace, jusqu’à l’air qui nous entoure. Nous ne laisserons pas s’installer le méga transformateur de Saint-Victor et Melvieu (12), qui détruirait 6 hectares de terres agricoles, qui densifierait le réseau de lignes T.H.T., et enfin qui permettrait
l’implantation de 700 à 1000 éoliennes dans la région.

Ni transfo, ni T.H.T., ni éoliennes industrielles, ni ici, ni ailleurs!

Ils bétonnent la nature, ramenons de la terre pour ensevelir leurs projets le samedi 21 janvier 2017 à partir de 14h au Foirail à Rodez, accompagné-e-s de la fanfare du F.I.F.

Terres, feuilles, ballots, pour leur montrer qu’on est « des-terres »*!!!

*Deterniné-e-s

Retrouvez plus d’infos sur le blog douze.noblogs.org

affiche-manif

[5 février] [Gardanne (Bouches-du-Rhône] Rassemblement  à 10h30 devant la mairie de Gardanne.  Détails de la journée !  La dernière lettre d’info du collectif SOS Forêt Cévennes revient sur l’argumentaire contre le projet de Gardanne, et évoque les impacts de l’exploitation forestière industrielle dans nos régions.

No THT 05 En Haute Durance et ailleurs contre la THT, le nucléaire et son monde :Actions du 19/01

iré deNo tht05

Jeudi 19/01: Action de salubrité publique

Suite aux révélations du document dit « RTE leaks » par AHD et le collectif NO THT dans lequel on découvre « avec stupeur »…! que les services de l’Etat (Misen) ont relevé plus de 442 infractions commises par RTE lors de son chantier de ligne THT:

Et considérant la position prise par le préfet

*en amont: Occultation volontaire de ces infractions vis à vis de la population des Hautes Alpes depuis l’automne 2016

*en aval: Décision de non suspension des travaux, rendue publique après un mutisme de plus de 6 jours, jugeant qu’il n’y a pas d’entorse au droit.

Ce qui nous donne une équation de type polytechnicienne:

INFRACTION=ÉTAT DE DROIT

Mobilisons-nous donc pour éviter une 443ème infraction, en agissant dans les règles de Mr le Préfet, celles de l’Etat de droit:

Bloquons ensemble un chantier dit « d’intérêt public »

Réservez votre journée du jeudi 19 janvier (une heure et un point de rendez-vous vous seront communiqués mardi à 20h)

La majorité atomique

[Invités à se prononcer sur une sortie accélérée du nucléaire lors d’une « initiative populaire » (un référendum), les votards suisses ont répondu « non » à 54% le 27 novembre 2016, par 20 cantons sur 26. Ce référendum ne portait pas sur l’avenir de l’atome en Suisse en soi, mais uniquement sur l’établissement d’un calendrier prévisionnel de fermeture de plusieurs réacteurs. « L’initiative pour une sortie ordonnée du nucléaire », visait en effet à limiter à 45 ans la durée de vie des réacteurs mis en service au début des années 70 (comme Beznau, considérée comme la plus vieille centrale commerciale du monde encore en activité avec un réacteur de 1969, ou Mühleberg, dont le réacteur est de 1972). Quelques mois après la catastrophe de Fukushima, en mars 2011, le Parlement avait adopté un texte prévoyant que les 4 centrales suisses cesseraient leur activité au fur et à mesure qu’elles approcheraient de leur fin de vie (une « fin de vie » repoussée aux calendes grecques). Dans ce contexte, c’était l’absence de calendrier précisant les échéances et le mode de gestion des équipements électronucléaires qui avait poussé les écolos désireux d’accélérer à moyen terme la fermeture des centrales à tenter de recueillir les 100.000 signatures nécessaires à l’organisation de ce référendum organisé fin novembre dernier.]


(Nous souhaiterions discuter de ce texte, ainsi que de la question de comment mener une lutte auto-organisée contre le lobby atomique lors de la prochaine discussion

La majorité atomique

Le dernier vote a une fois de plus montré à quel point le bétail électoral est en réalité un maître bienveillant. Vu que de temps en temps il est autorisé à voter sur des choses un peu plus concrètes que seulement sur qui va continuer à le représenter, il lui faut bien démontrer qu’il n’est absolument pas en reste par rapport à n’importe quel (autre) tyran… Ainsi, moins de la moitié des personnes pouvant voter s’étant déplacée jusqu’aux urnes, et un peu plus de la moitié de cette minorité (un peu plus d’un million de personnes) a pu s’imposer. Elle a décidé que le citoyen suisse devra continuer à cohabiter sur le même territoire que des centrales nucléaires pour une durée indéfinie, et qu’il ne sera possible et permis d’y renoncer que lorsqu’aura été trouvé un ersatz capable de rapporter autant à tous les profiteurs, sans occasionner la moindre perturbation dans l’engrenage.
Toutes celles et ceux qui ont participé au vote sont désormais logiquement contraints de se conformer à cette décision, pourrait-on dire. Même s’il faut malgré tout reconnaître que pour beaucoup ce geste d’impuissance a bien pu aussi être causé par une certaine pression. En fin de compte ce n’était pas leur choix de se voir placé-e-s face à de telles questions (pas plus que face à l’existence des centrales nucléaires) – c’est d’ailleurs pour cela qu’il serait vraiment temps de ne pas céder une fois de plus à la pression, mais plutôt de regarder avec lucidité tout ce petit jeu de pouvoir pour enfin commencer à jouer une partie dont les règles ne soient pas établies par d’autres.

En effet, qu’est-ce donc que cette démocratie, ce magnifique règne du peuple ? Une absurdité logique, affirma jadis quelqu’un. « La démocratie n’est rien d’autre que l’écrasement du peuple par le peuple, pour le peuple » a dit un autre. Quoi qu’il en soit, le système politique de la démocratie constitue en tout les cas un excellent terrain pour les affairistes de tout poil. Et non sans raison. En fin de compte, c’est la bourgeoisie qui s’est dès le départ enthousiasmée pour l’idée de démocratie, étant donné que les nobles lui imposaient trop de règles dans ses affaires et que les commerçants pouvant difficilement s’acheter leur place dans la noblesse, ils ne pouvaient guère prendre part aux décisions politiques. La démocratie était donc la parfaite idée, puisque quiconque disposant d’assez de loisir pouvait collaborer à la politique, indépendamment de sa famille. Avec en plus la possibilité de s’insérer librement dans la concurrence, c’était donc la fin du servage – promis ! Chacun doit pouvoir se vendre et pouvoir acheter comme il… peut.
C’est ainsi qu’ont pu être mises en place les conditions idéales pour le commerce, pour le développement de la science et de la technologie. Le « progrès » a ainsi pu prendre son essor – et la technologie atomique n’est-elle pas précisément caractéristique de ce « progrès » ? « Même si elle est bien sûr aujourd’hui dépassée » objecteront les citoyens les plus écolos… tout en continuant à investir dans la « technologie verte ».
Quelle que soit l’apparence que la démocratie cherche à se donner, particulièrement en Suisse, il est clair qu’aucun commerce n’est trop sale pour elle, et surtout que la tant louée stabilité suisse permet que s’y installent des investisseurs de premier rang. Afin de préserver cette stabilité, on est même prêt à conserver un réacteur percé comme à Mühleberg, à continuer à faire le pari de l’atome, et à beaucoup plus encore. Cela n’a rien de surprenant. Car on aime avoir sa part du gros gâteau, même si ce ne sont que quelques miettes. Tout au moins la majorité. Au moins la dite majorité formelle. Celle qui ne mord pas la main qui la nourrit et ne demande naturellement pas non plus d’où vient la bouffe et de quoi elle est composée…
Cette majorité donc, compte beaucoup pour les endettés politiques. La majorité a raison, point barre. C’est si confortable, une majorité. C’est même la quintessence de l’opportunisme, le meilleur cache-sexe de la lâcheté et de l’hypocrisie et – de toute façon, c’est la valeur suprême de la démocratie.
La majorité, c’est une équation mathématique qui n’est utile qu’aux statistiques des puissants, c’est la réduction des individus à un chiffre. Que ce soit pour les gouvernements, les statisticiens ou les capitalistes de l’information, nous ne sommes en effet que des chiffres censés se comporter en tant que tels, tout comme l’existence de centrales nucléaires ne signifie rien d’autre qu’une affaire à risque de plus sur laquelle spéculer.

La technologie atomique n’est que l’une des excroissances d’une logique qui fait système ; c’est certainement l’une des plus effrayantes et des plus manifestement folles. Si nous ne voulons pas nous faire avoir par la logique de ce système, il nous faut avant tout cesser de compter sur la majorité, sur le « peuple », et commencer à prendre nous-mêmes nos affaires en main. Nous devons voir que la masse consentante, les esclaves volontaires constituent trop souvent la majorité statistique. Tout au moins en des temps où n’a pas lieu une insurrection généralisée. L’imposition de conditions de vie, la domination, ne fonctionne qu’avec la participation de la population, tout cela n’est possible que si elle ne se révolte pas. Si nous commençons donc à nous révolter, dans ce pays à la… façade la plus stable, alors nous ne pouvons que chier sur la majorité. En partant de notre propre individualité, nous pouvons nous mettre en quête de complices et de points de départ pour lutter, pour dépasser dès maintenant la logique de la démocratie et celle de l’adaptation à n’importe quelle domination, y compris acceptée par le plus grand nombre…
C’est non seulement beaucoup plus beau que de mettre un papier dans une urne, en avalisant par ce geste son acceptation des règles du jeu de la politique, mais cela a aussi le potentiel de couper l’herbe sous le pied de tous les lobbys, que ce soit celui de l’industrie nucléaire, des innovateurs technologiques ou celui de la politique. Et si cela venait à s’étendre, on pourrait bientôt parler de quelque chose de déjà fort différent que d’une « sortie ordonnée du nucléaire » … Qui sait ?

Pour notre part, nous proposons une initiative pour une sortie désordonnée du nucléaire, mise directement en pratique à travers une lutte contre le lobby atomique et pour sa destruction complète. Nous nous demandons seulement si nous allons trouver beaucoup de complices. Un peu plus d’un million de personnes ont voté pour la mise à l’arrêt immédiate de Mühleberg et Beznau 1&2. Est-ce qu’elles le pensaient sérieusement ? Ou se contenteront-elles l’année prochaine de voter pour les Verts qui ne feront rien ?

[Traduit de l’allemand du journal anarchiste Dissonanz (Zürich) n°41, 15 décembre 2016]

 tiré de Brèves du Désordre

Lettre de Damien depuis la taule de Fleury-Mérogis

 Hello

je n’ai pas pu répondre à la première lettre , je n’avais plus de timbre . Aujourd’hui les copains de Paris  viennent de m’en envoyer quelques -un

Je ne avais pas pour les émeutes de Valence . Je vais  demander en promenade  si les copains  en ont entendu parler et si ils connaissent  des gens sur place. tu me tiendras au courant  de l’évolution .Tant que j’y penses l’ABC de IENA en Allemagne m’a envoyé  l’adresse  d’un prisonnier  qui est  du Incarcerated Wworker Union ( syndicat de prisonniers) , il a fait  2 grèves de la faim  en Autriche  lors d’une ancienne peine , ensuite il était actif  de l’extérieur et là il reviens de tomber en france.. je te files  son adresse  si tu veux lui écrire en anglais

Ggeorg HuB

Maison d’arrêt de Mulhouse

59 avenue Robert Schuman

68 100 Mulhouse

Sinon  moi oui ça va , ne t’inquiètes pas, j’ai l’habitude ( malheureusement . Fleury  c’est la sixième prison  que je fais.Bon,  ici c’est merde parce que c’est une usine ….On est 5000, jusqu’à 6000 parfois. Du coup  tout est  hyper bureaucratique , ça prend des plombes  pour n’importe quoi..  On a  2 heures de promenade  le matin , après  c’est 22 heures  en cellule.; Il ya des mois  de liste d’attente pour n’importe qu’elle activité  ( sport, école bibliothèque….) du coup on reste en cellule  à rien foutre

j’espère que dehors  c’est pas trop gris et que ça bouge un peu..Ils m’ont refusé tous les parloirs  et contacts téléphonique ( que le proc n’a pas apprécié mes déclarations  Ha! Ha! Ha!)

Mais bon  je t’emmerdes  , après le procès  c’est la pénitentiaire  qui décide..

Bon je te laisses , je vais me coucher  je suis crevé . je met un peu de colle  sur le timbre  comme ça tu peux réutiliser ; ou me le renvoyer . D’ailleurs si jamais  tu as quelque timbres  qui traîne  je ne suis pas contre..

Le 09 01 Kalimero organise un débat  sur la justice  à Paris , si tu veux plus d’infos  envoie un mail à cette semaine .info ( je ne sais plus l’adresse mail si c’est un riseup , non je ne crois pas, enfin  elle y est sur le brèves du désordre )

Aller , à bientôt compagnon!

note : j’ai décidé de publier cette lettre  car l’administration pénitentiaire et le procureur et les flics locaux  connaissent  le contenu  .. il y a des informations importantes que donnent Damien Ce n’est pas du tout pour me la péter ,  que je la publie car le solidarité avec Damien passe par auss ipar  le respect  et il a pris le risque de dénoncer le procureur pour ses interdictions à son encontre et…. . Le compagnon Damien Camélio passe en procès devant la chambre 23 du Palais de Justice de Paris  jeudi 19 à 13h30

un appel pour le procés du 19 janvier