Note du laboratoire:sur cette périodeLoriol aussi ce texte publié par Henri Mora, le 29 septembre 2008″Les vérités qui dérangent parcourent des chemins difficiles » lire ici
repris dans des articles de pr
Les chauffeurs de poids-lourds et les automobilistes qui empruntent aujourd’hui la Nationale 7 à Loriol n’imaginent pas que, soixante-douze ans auparavant un camp d’internement se dressait sur l’actuelle zone industrielle des Blaches. Du camp de Loriol, il ne reste aujourd’hui plus aucune trace, le dernier bâtiment ayant été détruit en 2008Durant la Seconde Guerre Mondiale, le régime de Vichy a interné dans le camp de Loriol quelques 500 Juifs, communistes, Espagnols, Allemands dont Max Ernst, tous antifascistes. Un monument inauguré jeudi rend hommage à ces internés, ceux que les historiens ont appelé les « indésirables étrangers ».Parmi elles se trouvaient des Juifs, des Tziganes, des communistes, des Allemands ayant fui le nazisme ou encore des Espagnols ayant combattu pour la révolution en Espagne contre les troupes du nationaliste Franco( soutenu par Hitler et Mussolini), tous espéraient trouver refuge au pays de la Liberté et des Lumières.
.Ici dans une ancienne usine de produits chimiques a été installé un camp d’internement où ont été emprisonnés quelques 500 étrangers dits« indésirables *», antifascistes, juifs, et 28 drômois, syndicalistes,communistes, anarchistes. Certains ont été déportés, quelques-uns ont péri dans les camps d’extermination nazis. Nombre d’entre eux ont participé à la Résistance française ».Ce sont ces mots qui figurent désormais sur la stèle érigée à la mémoire de ceuxqui ont été emprisonnés dans le camp d’internement des « indésirables » de Loriol ouvert de septembre 1939 à mars 1941, dans les locaux réquisitionnés dugroupe Rhône Poulenc (ancienne usine Serre au quartier Marnas), en bordure de la Nationale 7, sur l’actuelle zone industrielle des Blaches.Tous ces « indésirables » ont été internés par simple mesure administrative sur une décision arbitraire, car déclarés « ennemis de la Nation » en application du régime de Vichy.Ce jeudi 12 janvier, une foule nombreuse d’anonymes et de personnalités, réunie pour un devoir de mémoire collectif, est venue participer à l’inauguration de la stèle. Un monument sobre, à ciel ouvert, érigé sur le lieu même du camp, suite à une demande ancienne, formulée à la fin des années 80, par le groupe des élus communistes de Loriol présidé par Christophe Gavarin.C’est en présence des familles d’internés, de Madame la sous-préfète de l’arrondissement de Die dont Loriol fait partie, de Claude Aurias, Maire de Loriol, de l’historien Jean Sauvageon et de nombreux élèves et collégiens que la stèle a été dévoilée.On retiendra en début de cérémonie, les hommages soutenus du Maire de Loriol précisant « qu’ici, en septembre 1939, le gouvernement Daladier ouvrait un camp d’internement à Loriol pour y interner des soi-disant indésirables, tous antifascistes » et l’intervention de la sous-préfète de Die, Clara Thomas, déclarant dans un parallèle entre l’histoire d’hier et celle d’aujourd’hui que «ce n’est pas un écho direct,mais c’est vrai, on peut dire qu’aujourd’hui nous avons des migrants à accueillir qui viennent de pays en guerre, il ne faut pas oublier cet accueil…». Des propos forts rendus à la mémoire des internés qui avaient fui le fascisme et qui avaient cru voir en la France une terre d’accueil, originaires de toutes nationalités : Allemands, Autrichiens, Espagnols, Italiens, des Juifs,Tziganes, ces « indésirables étrangers », rejoints par 28 syndicalistes français des agglomérations romanaises et valentinoises. S’adressant aux élèves de Loriol, l’historien Jean Sauvageon retraçait l’accession d’Hitler au pouvoir en Allemagne, en 1933. Une argumentation précise de la doctrine qui fut l’idéologie politique de l’Allemagne hitlérienne fondée sur l’avènement de la « race aryenne » considérée par les nazis comme une race supérieure. Comme le précisait Jean Sauvageon dans son intervention, « ceux qui n’y appartiendraient pas, comme les Juifs, par exemple, sont pourchassés. Il en est de même pour les opposants à commencer par les communistes, les francs-maçons suivis d’autres, socialistes, syndicalistes… ».C’est ainsi qu’a été ouvert le 3 septembre 1939 le camp de Loriol où les internés ont séjourné dans des conditions indignes.Jean Sauvageon s’employa devant l’assistance attentive et émue à poursuivre son allocution en précisant « qu’en juin 1940 les troupes allemandes envahissent la France. Elles arrivent à quelques kilomètres au Nord de Loriol. Les camps dont Loriol sont donnés en héritage à l’Etat français qui remplace la Troisième République après la signature de l’armistice avec l’Allemagne. Les Juifs, objet d’une législation racialiste dès octobre 1940, deviennent une cible privilégiée : ils sont non seulement internés, mais aussi déportés, des rafles et des déportations les ont visés ». Et c’est le 14 janvier 1941, qu’aux « indésirables étrangers » sont venus s’ajouter 28 drômois, opposants au régime de Vichy et à ses occupants : syndicalistes, communistes, anarchistes. Ces internés Français étaient de Valence, Bourg de Péage et Romans.
*ici en lien le gouvernement Daladier promulgue un décret loi du 12 novembre 1938. clique sur ici