Archives mensuelles : mars 2016

Le carnage et son monde

repris de la cavale contre la prison et son monde

Le carnage et son monde

La langue est un révélateur. Il arrive que l’on veuille dissimuler la vérité derrière un flot de paroles. Mais la langue ne ment pas. Il arrive que l’on veuille dire la vérité. Mais la langue est plus vraie que celui qui la parle. Contre la vérité de la langue, il n’y a pas de remède… Les philologues et les poètes reconnaissent la nature de la langue. Mais ils ne peuvent empêcher la langue de dire la vérité.
Victor Klemperer

Il a souvent été dit que la première victime des guerres, c’est le sens des mots. Au moment de guerre, toute parole devient propagande, derrière tout mot se cache un appel bien précis et un effet recherché, toute réflexion vise à l’élimination du sens critique de l’homme. Pourtant, comme dit le philosophe allemand qui s’attache dès 1933 à l’étude de la novlangue nazi, la langue ne ment pas : elle exprime une vérité, elle exprime, dans toute sa manipulation, toute sa déformation, toute son instrumentalisation, l’essence réel de la domination.

Aujourd’hui, deux jours après les attentats jihadistes à Bruxelles, on parle de « carnage ». A juste titre, sans doute, mais la qualification se vide de sens quand un autre carnage n’est pas appelé « carnage ». Quand le régime d’Assad a balancé des barils de sarin sur les faubourgs de Ghouta, on n’a pas vu les différents fabriques d’opinion employé le mot « carnage » pour qualifier le massacre industriel de presque deux mille personnes. Quand l’État Islamique décapite des opposants, on parle de « exécutions atroces », ce que ces actes commis par un État au nom de ses valeurs sont effectivement sans le moindre doute, tandis que quand les attaques de drones au Pakistan, au Yemen, en Somalie, en Afghanistan et ailleurs ont tué depuis 2006 plus de six mille personnes, ont les qualifie « frappes chirurgicales ». Quand des centaines de personnes périssent dans l’incendie d’une usine de vêtements au Bangladesh, produisant les vêtements de marque en vente partout dans le monde, on parle d’une « tragédie », induisant le public à croire qu’il s’agit d’un accident et non pas d’une conséquence évidente du mode de production capitaliste, tandis que les bombardements de villes et villages kurde par l’État turque, un allié de l’Union Européenne et membre de l’OTAN, sont des « opérations de maintien d’ordre ». Le mots employés, le sens qui y est attribué, trahit une vision du monde.

Le sang que des jihadistes ont fait couler dans le métro de Bruxelles et dans le hall d’entrée de l’aéroport nous rappelle aussi l’acharnement des jihadistes contre ceux qui se sont soulevés au cris de liberté et de dignité ces dernières années, en Syrie comme ailleurs. Il rappelle les révolutionnaires enlevés, emprisonnés, torturés et massacrés par les jihadistes dans les zones qui sont désormais sous leur contrôle. Il rappelle le régime atroce et sanguinaire qu’ils cherchent à imposer à tant de personnes, en Syrie et ailleurs. Il rappelle comment, sur le cadavre d’un soulèvement libérateur, la réaction qui vient est toujours extrême et impitoyable. Il vient confirmer combien difficile il serait dans les temps à venir de parler et de lutter pour la liberté, à distinguer clairement les ennemis de la liberté (tout Etat, tout autoritaire, tout chef) sans aménager aucun d’entre eux dans la guerre qu’ils se livrent.

Comme désormais tout le monde pourra comprendre, aucun mesure anti-terroriste, aucune bataillon de militaires postée dans les rues des métropoles, aucun réseau de vidéosurveillance, ne pourra empêcher celui qui veut tuer un maximum de personnes, et en plus, y laisser soi-même la vie, d’agir et de massacrer. L’État est incapable de mettre fin à la guerre qui, malgré les apparences d’États « pacifiques », fait partie de son raison d’être, qui est son raison d’être. Arrêter la guerre n’est possible par ceux qui refusent toute guerre. Et refuser toute guerre n’est possible qu’en rejetant toute autorité qui veut, comme c’est dans son essence, s’imposer (c’est-à-dire, faire la guerre). Pour donner un exemple assez concret, on parle aujourd’hui beaucoup des « soutiens » dont bénéficieraient les jihadistes dans les quartiers populaires de Bruxelles. Si ce serait le cas, si des gens des quartiers savent qui prêche la guerre sainte, si quelqu’un a des informations concernant la préparation d’un carnage dans les rues de la ville où il habite, s’ils savent qui recrute des jeunes sans plus aucune référence et en proie à l’idéologie réactionnaire du jihadisme, est-ce qu’il devrait aller en parler à la police pour que l’État s’en occupe ? Cet même État qui laisse noyer des milliers de réfugiés, qui participe à des bombardements dans différents zones de la planète, qui enferme et torture pour faire régner son ordre, qui manœuvre, à l’instar des dictatures comme celle d’Assad, ces mêmes mouvements jihadistes (on se rappelle que le type qui a arrangé les voyages, les passeports, les contacts de dizaines de jeunes partis en Syrie était… un infiltré de la Police Fédérale) ? Non. Ils devraient agir par eux-mêmes. Ils savent probablement mieux que quiconque où et comment frapper. Si l’État ne nous avait pas rendu moutons, dépendants et impuissants à un tel point qu’on ne sait à peine encore se défendre, on serait sans doute plus nombreux à mettre fin aux agissements d’un courant jihadiste dans les quartiers où on vit.

Mais ce raisonnement vaut aussi pour tous les autres prêcheurs de guerre et défenseurs du cannibalisme capitaliste. C’est sur le cadavre du combat pour la liberté qui fleurit la continuation de la domination. Comment vivre paisible à deux rues d’un chercheur qui développe des nouvelles armes ? Comment tolérer sans rien faire un homme d’État qui met en œuvre la politique des « push backs », un autre de ces expressions pour ne pas dire « noyade massif et délibéré » ? Comment ne pas casser la figure de celui qui parle de « liberté » quand il veut dire exploitation de milliards de personnes ? Avec chaque pas qu’on a mis en arrière – tous, sans exception – la réaction dévore à chaque fois plus d’espace où lutter pour l’émancipation humaine, la liberté des hommes et la fin de l’exploitation.

On nous dira qu’il faut « parler de religion » aujourd’hui. D’accord, mais pas seulement parce les auteurs des carnages à Bruxelles sont mus par des croyances religieuses. On en parlera, parce que c’est le jihadisme (l’autorité religieuse) qui, ensemble avec le régime d’Assad (l’autorité laïque), qui a massacré la révolution en Syrie. On en parlera, mais pas seulement dans sa version islamique, mais aussi dans sa version scientifique et étatique. Les massacres commis au nom d’Allah sont répugnants comme le sont les massacres commis au nom de la Science, du Progrès et de l’Argent. On critiquera les religions, toutes les religions, parce qu’elles veulent imposer une autorité aux individus, parce qu’elles sont la négation de la liberté. La vision apocalyptique des partisans de l’État islamique n’est pas sans rappeler que cela fait longtemps que des Etats se sont munis des instruments de l’apocalypse (bombes atomiques, centrales nucléaires) afin d’assurer leur règne.

La situation d’aujourd’hui n’est pas sans précédent dans l’histoire, en tout cas, en ce qui concerne l’espace pour agir de révolutionnaires et d’anarchistes. Si les premiers jours de la Première Guerre Mondiale avait fait fondre les espoirs internationalistes, l’écrasement de la révolution sociale en Espagne en 1936 inaugurait les années noires à venir qui allaient décimer et déchirer les révolutionnaires. Et la « fin des hostilités » déclarée par des protagonistes de la lutte armée en Italie dans les années 80, a achevé, en concordance avec l’État, les espaces de subversion ouvert par tant d’années de lutte et de combat. Et quoi dire de l’action des révolutionnaires lors d’innombrables guerres qui ont déchirés des pays au monde entier ? Les espaces pour la subversion anti-autoritaire se réduisent aujourd’hui sensiblement, on approche maintenant, dans certaines contrées, leur disparition pure et simple. Cette tendance est double : elle rend particulièrement compliqué l’agir subversif par l’occupation répressive de l’espace par l’État et elle semble rendre incompréhensible aux yeux des autres cet agir. Le dégoût totale pourrait alors nous amener à se réfugier dans quelque forêt obscure, en espérant de pouvoir rester en dehors et que le rouge du sang ne vient pas maculer les feuilles verdâtres. Si un tel forêt existe, c’est de là aussi que pourrait repartir les assauts contre ce monde d’autorité. Prendre conscience de notre quasi-disparition du tableau ne doit pas forcément vouloir dire abandonner. Elle peut constituer un point de départ pour multiplier, à nouveau, les points de ralliements des déserteurs de la guerre des puissants. Inverser la tendance sera très difficile, n’empêche qu’on peut au moins essayer de se donner les moyens et les capacités pour se défendre et attaquer en tant que révolutionnaires et anarchistes, et de trouver à nouveau des façons pour briser la propagande des États (démocratiques, islamiques ou autres) qui aveugle les esprits et les sensibilités. Une telle tentative de renouveau de l’anarchisme combatif nécessitera une bonne dose de courage et d’audace, une éthique non-négociable, une lucidité théorique quant aux conditions de l’affrontement révolutionnaire. Et elle ne saurait se cantonner aux frontières des Etats, tout comme elle se doit de refuser n’importe quelle tranchée déjà creusée, aujourd’hui invariablement toutes infâmes.

Affûter la critique de l’État, de tous les États (démocraties comme califats), de toutes les autorités, est ce qui est à faire. Et cela, dans des conditions toujours plus défavorables, tellement la perspective d’une révolution sociale, est poussé dans la marge. Mais il est aussi grand temps d’ouvrir des débats profondes sur cette perspective révolutionnaire, et les révolutionnaires qui sont supposés la défendre. Aux anarchistes notamment d’analyser les nouvelles conditions de la lutte anti-autoritaire, de prendre acte du fait que l’État ne manquera pas de tenter d’éliminer toute voix qui dérange et tout acte qui s’oppose à lui, de s’interroger sur les méthodes d’intervention et les projets de lutte qu’on a développé ces dernières années, de réfléchir sur comment se placer dans une perspective qui se projette dans les années à venir. Refuser les camps des autoritaires ne peut qu’être le premier pas.

Des anarchistes
24 mars 2016

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Douardenez (Bretagne)/Valence (Drome)/Villeurbanne (Rhône) : parpaings et terre contre le PS( mise à jour)

 

brèves du désordre

Le local du Parti socialiste de Douarnenez vandalisé

Ouest France – 26/03/2016 à 21:15

Porte murée et vitrine couverte d’affiches, le local du PS de Douarnenez a été dégradé, probablement dans la nuit de vendredi à samedi.

Drôle de vision au rond-point de Tréboul, rue Louis-Pasteur. Le local du PS est muré. Les parpaings ont même été relativement bien cimentés.

Sur la vitrine, une affiche qui indique « Changement de propriétaire » et des tracts anti-aéroport de Notre-Dame-des-Landes.

Des dégradations qui ont dû être faites dans la nuit de vendredi à samedi.

Joint par téléphone ce samedi soir, Jean-Yves Coignec, secrétaire du PS à Douarnenez affirme « qu’une plainte sera déposée dans les prochains jours ».

Le Parti socialiste est propriétaire de ce local.


Valence. Des pro-zadistes déversent des sacs de terre dans la permanence du Parti socialiste

Dauphiné Libéré, 26/03/2016 à 13:20

Ce samedi 26 mars, peu après 10 heures, des pro-zadistes ont vandalisé la permanence valentinoise du Parti socialiste, située place des Clercs. Une vingtaine de personnes, très décidées, mais non violentes, ont déversé des sacs de terre dans tout le local, sur les bureaux ou dans les toilettes. D’autres membres du groupe d’activistes ont placardé des affiches anti-aéroport Notre-Dame-des-Landes sur la devanture du local.

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COMMUNIQUE DE PRESSE envoyé à la rédaction du Dauphiné libérée
Ce samedi 26 mars, une 100aine de personnes se sont rassemblées sur la place du marché à
Valence pour déverser des sacs de terre dans les locaux du parti socialiste, promoteur du
projet d’aéroport de Notre dame des Landes.
« Cette journée s’inscrit dans le cadre d’un appel à mobilisation nationale en solidarité avec
« Cette journée s’inscrit dans le cadre d’un appel à mobilisation nationale en solidarité avec
les habitantEs et paysanNEs de la zad de Notre-Dame-des-Landes. Nous avons agi parce que
ce qui se joue dans le bocage nantais entre en résonance avec nos luttes locales contre les
destructions environnementales et sociales, avec nos propres combats face à la disparition des
terres agricoles, face aux causes du changement climatique ou aux lois liberticides de l’état
d’urgence. Nous agirons partout parce qu’il est temps de marquer un refus ferme de la
marchandisation continue des territoires, de nos vies, et parce qu’il s’est ouvert dans le bocage
un front porteur d’espoir. »
Solidarité avec toutes les personnes expulsables, qu’elles soient sur la ZAD ou à Calais !

_amicaledromoisenddl@riseup.net_____________________________________________

Enfermé à côté de la place du pendentif  louis  Mandrin célèbre bandit au grand cœur ( notre Robin des bois) a été emmené par la soldatesque sur la place des clercs à Valence ,, a été exécuté en 1755 par la bourgeoisie locale assistant à son écartèlement aux balcons. Il nous laissa la célèbre complainte de son nom. Comme lui, humain libre,  combattons contre les destructions environnementales et sociales, la dilapidation des terres agricoles et forestières, contre les lois liberticides de l’état d’urgence. Le 25 mars, tous les paysans et habitants dits « historiques » de la zad de Notre-Dame-des-Landes seront expusables suite au procès intenté en janvier dernier à leur encontre à la demande du gouvernement. Celui-ci espérait faire partir les résistants du bocage sous la menace, mais nous nous organisons aux quatre coins du pays pour rappeler au parti socialiste, en tant que parti au gouvernement et promoteur du projet d’aéroport, notre détermination ferme et partagée : il n’y aura jamais d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes.  La ZAD fleurira longtemps ! A Calais, après vingt deux jours de grève de la faim, un démantèlement effectué par Sogea – Vinci, la lutte continue pour que les droits des réfugiés adultes et mineurs soient respectés,Contre ce monde, pour qu’enfin l’autonomie et la solidarité soient les valeurs des humains libres, comme l’était Mandrin.

Collectif Anarchiste de Valence


Villeurbanne : interpellés en train de murer un local du PS

Le Parisien | 25 Mars 2016, 09h25 (extrait)

Le mur de parpaing faisait déjà un mètre . Jeudi soir, treize personnes ont été interpellées alors qu’elles avaient commencé à murer le local du PS de Villeurbanne, près de Lyon.

Le secrétaire de section Didier Vullierme a annoncé son intention de déposer plainte dans la journée, pour connaître les circonstances et les motivations de cet acte.

Selon Lyon-Mag, ces personnes pourraient avoir agi en contestation à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, des inscriptions ayant été trouvées.

[Bâle, Suisse] Blocage et sabotage de l’entrée du centre de rétention de ‘Bässlergut’ – 22 mars 2016

Bâle. Dans la matinée du mardi 22 mars 2016, une cinquantaine de personnes masquées, tenant une banderole disant « Stop Deportation » se sont rassemblées devant le centre de rétention et d’expulsion de ‘Bässlergut’, situé Freiburgerstrasse [1], dans le but d’empêcher l’expulsion prévue d’un migrant le matin même.

Les personnes solidaires ont pu échanger avec les retenus sans-papiers, et ont répondu aux cris de soutien de l’intérieur, qui disaient « Liberté, Liberté ! Directeur trou du cul ! ». Les flics ont fermé les rues environnantes et empêché toute manifestation à proximité de la prison.

En plus du blocage de l’entrée de la prison pendant une bonne partie de la matinée (de 9h à 12h00 environ), le fonctionnement du portail électrique a été saboté et la porte a été verrouillée avec chaînes et cadenas au moment où le groupe repartait au milieu des lancés de pétards et de fumigènes.

La presse dit que cette action aurait un lien avec l’occupation de la ‘Matthäuskirche’ (église St-Mathieu) fin février : 30 personnes avaient occupé cette église évangéliste réformée contre la politique migratoire de l’Etat suisse et en solidarité avec les migrants.

Presse et flics affirment qu’au moins 29 personnes ont été contrôlées dans le secteur du ‘Kleinbasel’ quelques temps après la dispersion. Personne n’a été arrêté.

[Repris de la presse et de renverse.ch]

Via Aus dem Herzen der Festung

NdCNE :

[1] C’est devant cette prison pour sans-papiers que des émeutes avaient eu lieu lors de la manif antimilitariste et no border « No Conex » en septembre dernier

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Puy-en-Velay (Haute-Loire) : feu à la porte de la prison !

brèves du désordre

Puy-en-Velay. Des violences et une porte incendiée à la maison d’arrêt

Le Progrès, 24/03/2016 à 15:45

Un surveillant a notamment été blessé par un détenu et quatre autres intoxiqués par un incendie volontaire.

Ce jeudi matin, à la maison d’arrêt du Puy-en-Velay, au cours d’un contrôle inopiné, la fouille de plusieurs cellules a permis de découvrir de la résine de cannabis et des téléphones portables. A cette occasion, un surveillant a été blessé par un détenu. Au cours de la promenade, des détenus ont mis le feu à une porte de la maison d’arrêt, provoquant un incendie et l’intoxication de quatre surveillants. Les pompiers ont été alertés, pour des vérifications et ont transporté les agents à l’hôpital.

Les forces de l’ordre et les pompiers sont intervenus et les détenus ont regagné leurs cellules. Le calme est revenu en fin de matinée alors que la police et le procureur de la Républiques se sont rendus sur place.

La direction régionale de l’administration pénitentiaire renforce, dès ce jeudi après-midi, la sécurité de la maison d’arrêt avec des agents régionaux de sécurité (IRIS).

Le détenu ayant blessé un surveillant est présenté à la justice en comparution immédiate dès cet après-midi.

Réotier (Hautes-Alpes) : sabotage du pied d’un pylône de la nouvelle ligne THT

repris des Brèves du désordre

Hautes-Alpes : lignes THT, la colère de M.Cannat face aux dégradations sur le chantier

Alpes1, 24 Mars 2016

Alors qu’avait lieu ce jeudi matin une manifestation contre le projet de rénovation du réseau RTE de Haute-Durance au Serre de Prunières, lieu d’assemblage de pylônes du réseau, du côté de Réotier un acte de vandalisme a été découvert sur les pieds du pylône venant remplacer la ligne de 150.000 Volt déjà présente.

Un acte que dénonce l’ensemble des élus, Les Républicains du département, pour eux, il s’agit d’un acte de « sabotage » et de « dégradations inadmissibles. Elles pénalisent les entreprises chargées du chantier. Dans cette période de conjoncture économique difficile, où plus que jamais nos entreprises ont besoin de donner du travail à leurs salariés, il est regrettable qu’elles soient victimes d’actes de malveillance. »

Craignant que « le coût de ces dégradations impactent et pénalisent d’éventuels investissements ultérieurs dont notre département et nos entreprises ont grandement besoin pour la sauvegarde des emplois haut-alpins. »

 


Lignes THT : Une manifestation contre l’assemblage des pylônes

Dauphiné Libéré, 24/03/2016 à 09:47

C’est la première action d’envergure de cette sortie d’hiver, pour les opposants au projet actuel de rénovation du réseau Haute Durance, qui comporte des portions de lignes aériennes à très haute tension (THT).

Ils sont, depuis 9h ce matin, plusieurs dizaines d’opposants présents au Serre de Prunières. Le lieu accueille, actuellement un zone d’assemblage de pylônes par RTE, le gestionnaire du réseau portant le projet. La gendarmerie est présente sur place.


Une mauvaise période pour les permanences des socialos

lu et repris de attaque

Le mur de parpaing faisait déjà un mètre. Jeudi soir, treize personnes ont été interpellées alors qu’elles avaient commencé à murer le local du PS de Villeurbanne, près de Lyon. […]
Selon Lyon-Mag, ces personnes pourraient avoir agi en contestation à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, des inscriptions ayant été trouvées. […]
La façade des locaux de la fédération de l’Isère du PS a Grenoble a par ailleurs été taguée à deux reprises cette semaine, mais Didier Vullierme s’est refusé à établir un lien entre les deux incidents.
En février dernier, les locaux socialistes de Malakoff, Vanves, Montrouge et Clichy (Hauts-de-Seine) avaient été recouverts d’inscriptions contre Notre-Dame-des-Landes. [et d’autres, également en région parisienne, avaient perdu leurs vitres, contre l’état d’urgence]
Avec la mobilisation contre la loi El Khomri, plusieurs bureaux du PS ont également été ciblés. Lors de la journée d’action du 9 mars, la façade de la permanence de Rouen avait ainsi entièrement couverte de peinture par des manifestants.
Un autre local, dans la Creuse, a lui été «redécoré» à l’aide d’affiches et d’autocollants. […]

« Loi Travaille ! » : Gisors/Paris/Nantes/Grenoble/Rennes/Caen : incendies, pillage, manifs sauvages et affrontements

lu et recopié brèves du désordre

Gisors (Eure) : la totale !

Vitres brisées, jets de pierres, vols… Dans l’Eure, la manifestation dégénère

Normandie actu, 24/03/2016 à 18:51 (extrair)

À Gisors (Eure), des débordements ont été constatés, en marge de la manifestation lycéenne contre la loi Travail, jeudi 24 mars 2016. De nombreuses plaintes ont été déposées.

La manifestation a dérapé, à Gisors (Eure). En marge de la mobilisation lycéenne contre la loi El Khomri, jeudi 24 mars 2016, de nombreux débordements ont eu lieu, relate le journal L’Impartial. Environ 150 lycéens s’étaient réunis, en début de matinée, pour une manifestation qui a vite dégénéré.

Le supermarché Simply Market, en centre-ville, a été la première cible des casseurs. Un groupe serait entré dans le magasin, jetant des marchandises et des bouteilles au sol, volant quelques articles et brutalisant des employés qui auraient tenté de s’interposer.

D’autres commerces de la commune auraient ensuite été vandalisés de même que l’agence Pôle Emploi, dont plusieurs vitres ont été brisées. Le cortège a poursuivi son périple dans les rues, bloquant la circulation.
Les gendarmes, qui n’avaient pas été prévenus au préalable de ce mouvement, encadraient le cortège.

Feux de poubelle et jets de pierres

Devant la gare de Gisors, deux poubelles ont été brûlées par les mêmes casseurs. Avec les gendarmes, la tension était vive. Certains jeunes auraient même jeté des pierres sur les militaires. La manifestation s’est finalement achevée vers midi et les lycéens se sont dispersés.


Paris : affrontements, manif sauvage et voitures brûlées

Loi travail : à Paris, gros cortège et manif sauvage

Libération — 24 mars 2016 à 19:31 (extrait)

Envies de « blocages » et de « sabotages »

Assiste-t-on à la naissance d’une mobilisation dans la durée, « comme durant l’hiver 1995 », comme l’assure Eric Coquerel, membre du Parti de gauche ? Trop tôt pour le dire. En revanche, l’avant-garde du mouvement est remontée. Les assemblées générales dans les universités en témoignent. Très bien représentés, les militants autonomes et anticapitalistes y prônent le durcissement des modes d’action, via des « blocages », voire des « sabotages ». Leur crainte ? Que le mouvement soit « récupéré » par les organisations syndicales et politiques.

Ces frictions se sont exprimées très clairement à Paris. Il est 11 heures ce jeudi matin place d’Italie, et le cortège lycéen tarde à s’ébranler. Quelque 200 personnes, cagoulées, gantées, les visages parfois protégés par des masques à gaz ou des foulards, ont pris la tête des opérations. La tension est palpable, on sent que certains jeunes n’ont pas envie de faire la route avec ces militants les plus radicaux.

Les deux groupes restent séparés de quelques dizaines de mètres, encadrés par de très nombreux CRS et policiers en civil. Les premiers affrontements avec les forces de l’ordre éclatent au niveau du boulevard de Port-Royal : jets de projectiles, poubelle brûlée, lacrymogènes, charge des CRS.

Manif sauvage sous la Tour Eiffel

Nouvelle altercation près de la gare Montparnasse, où le cortège lycéen a rejoint celui des étudiants et salariés. Alors que la foule prend la direction des Invalides, le défilé est encore scindé en deux. Les plus excités viennent chauffer le service d’ordre de la CGT et de FO. « Collabos ! » lancent-ils. En face, les gros bras des syndicats ne bougent pas une oreille. L’arrivée place Vauban se fait dans le calme.

Peu après 14 h 30, 200 à 300 militants autonomes, pour certains cagoulés, entament une manifestation sauvage dans les rues du VIIe arrondissement. Les slogans sont rodés : « Police partout, justice nulle part ! » « Flics, porcs, assassins ! » Des curieux leur emboîtent le pas, à vitesse grand V. Les forces de l’ordre laissent partir, c’est l’occasion de permettre à la majorité du cortège – près de 8 000 personnes – de se disperser dans le calme.

En tête de la manif éclair, les détonations des bombes agricoles retentissent à intervalles réguliers. L’une atterrit à quelques pas du ministère des Affaires sociales. Avenue Bosquet, tout près du siège du Medef, une voiture est incendiée. Les forces de l’ordre, après une course-poursuite d’une quinzaine de minutes, parviennent finalement à disperser les militants sous la Tour Eiffel, sous les regards stupéfaits des touristes. Bilan de l’opération : une vingtaine d’interpellations, deux policiers blessés. A Nantes, où 6 000 personnes ont manifesté selon la préfecture, la journée a été tout aussi tendue, avec au final dix-huit interpellations.

La manif des lycéens dégénère à Paris : deux voitures brûlées, 15 interpellations

AFP, 24/03/2016 à 16:22

Les lycéens étaient de nouveau mobilisés ce jeudi contre la réforme du Code du travail. A Paris, la manifestation a dégénéré en affrontements entre les forces de l’ordre et les manifestants. Il y a eu quinze interpellations.

Ambiance de guérilla urbaine à Paris. Les lycéens manifestaient ce jeudi contre le projet de réforme du Code du travail, mais leur rassemblement a dégénéré. Les CRS ont été pris à partie et deux policiers ont été blessés. Deux voitures ont été brûlées et la police a procédé à 15 interpellations.

Les incidents les plus violents ont eu lieu boulevard de Port-Royal en fin de matinée. Une vidéo publiée sur Twitter montre un groupe de CRS pris à partie par des jeunes. Bombes agricoles, bouteilles et autres projectiles… Les policiers ont été contraints de se réfugier sur le trottoir, massés derrière leurs boucliers.

La scène a été filmée par un journaliste de Marianne, Nicolas Rinaldi. Les CRS ont utilisé du gaz lacrymogène pour disperser les jeunes. La manifestation rassemblait de 4800 à 5200 personnes au total, selon une source policière.

Sur les images, les jeunes à l’origine des tirs sont pour la plupart cagoulés ou le visage dissimulé sous une capuche. Certains criaient « Tous à l’Assemblée », a constaté une journaliste de l’AFP.

« La nuit c’est fait pour baiser, pas pour travailler »

Plus tôt dans la matinée, les lycéens s’étaient réunis place d’Italie, dans le 13e arrondissement. Le journaliste de Libération Sylvain Mouillard notait dès le départ du cortège la présence de « gens cagoulés, capuchés, avec des lunettes de soleil« .

Plusieurs milliers d’étudiants et de lycéens, rejoints par des salariés, avaient commencé à manifester à 13h30, du quartier Montparnasse aux Invalides, derrière une banderole « La nuit c’est fait pour baiser, pas pour travailler ».

Près du lycée Bergson dans le XIXe arrondissement de Paris, des policiers en civil ont pris violemment à partie un jeune lycéen de seconde.


Nantes : groupes mobiles et affrontements

France bleu Nantes, jeudi 24 mars 2016 à 12:09

Plusieurs milliers de manifestants ce jeudi à Nantes contre la loi travail. Comme la semaine dernière, il y a eu des incidents devant plusieurs lycées. Il y a eu une dizaine d’interpellations.

Ils sont plusieurs milliers de manifestants ce jeudi midi contre la loi travail à Nantes. C’est le troisième rassemblement contre le texte. Et, de nouveau, il y a des tensions.

Devant le lycée Gaspard Monge, dans les quartiers nord ce jeudi matin, des jeunes ont tenté de brûler une poubelle. La police est intervenue. Sept adolescents, de 16 à 19 ans ont été interpellés pour « participation à un attroupement armé et jets de projectiles sur les forces de l’ordre » nous apprenait la police en fin de matinée. Le cortège des étudiants et des lycéens a rejoint commerce en empruntant les voies du tram. La Tan avait anticipé, la circulation des bus et des tram est interrompue en centre-ville.

Ambiance tendue

La manifestation se déroule dans une ambiance tendue. Le défilé s’est divisé en 3 parties. Des petits groupes de casseurs, très mobiles, ont brisé les vitrines de plusieurs magasins. La police a repoussé les manifestants, rue du Calvaire et un camion de gendarmes a été recouvert de peinture. A la mi-journée, le défilé des salariés s’est arrêté. Une partie des jeunes, en revanche, a pris la direction de la Préfecture. Les forces de l’ordre ont utilisé des gaz lacrymogène, place Foch. Les manifestants ont continué de remonter vers le commissariat. Ils ont mis le feu à des poubelles, près du pont de la Motte rouge.

* Encore une fois, les forces de l’ordre ont répondu avec des gaz lacrymogènes.* Les forces de l’ordre ont chargé à plusieurs reprises, notamment rue du Calvaire, en face du commissariat et devant la fac. Il y a eu plusieurs nouvelles interpellations. Une quinzaine en tout depuis ce jeudi matin.

Des petits groupes de manifestants sont ensuite repartis pour la fac pour un nouveau face à face tendu avec les forces de l’ordre. Il y avait de nombreuses fourgonnettes, des jets de gaz lacrymogènes aussi.

L’Université où le bâtiment Tertre est bloqué depuis ce matin. La direction a également pris la décision de fermer la fac de langues.


Rennes : pillages et affrontements

Loi Travail. Échauffourées et un magasin pillé à Rennes

Ouest France, 24/03/2016 à 16:42

La manifestation contre la loi travail est terminée à Rennes. Il y a eu plusieurs échauffourés entre une partie des manifestants et les CRS, mobilisés en nombre. Un personne a été interpellée et une lycéenne a été très légèrement blessée par un éclat de grenade lacrymogène.

Des magasins ont aussi été pillés en marge de la manifestation. La boutique Lacoste, située place du Parlement, a été attaquée vers 12h15 par une vingtaine de jeunes hommes encagoulés. « Ils sont entrés très vite et ont bousculé la vendeuse et la stagiaire qui se trouvaient dans le magasin », témoigne la responsable de la boutique.

« Ils ont volé tous les vêtements qu’ils pouvaient. Ils ont piqué environ 150 pièces : des polos, des survêtements, des manteaux. Des vêtements à 200 euros. Ca a duré 10 secondes. C’était très violent ». Choquées et blessées, la vendeuse, âgée de 27 ans et la stagiaire, âgée de 17 ans ont été se faire soigner aux urgences. La boutique est depuis fermée.

14h30 : Ça se tend de nouveau à Rennes. Alors que la situation s’était calmée dans la capitale bretonne, de nouveaux heurts ont éclaté en début d’après-midi. Installés sur la place Hoche, pour barrer l’accès à la préfecture, les policiers ont chargé en faisant usage de gaz lacrymogènes.


Grenoble : projectiles sur les keufs et sièges de partis

La manif contre la « loi travail » dégénère à Grenoble

France3 Alpes, 24/03/2016 | 16:53

Jets de projectiles contre grenades de gaz lacrymogène… passants et manifestants contre la « loi travail » ont été surpris, ce jeudi 24 mars, par de violents échanges à Grenoble.
Dans la capitale des Alpes, plusieurs syndicats et organisations de jeunes (CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, UNL et Fidl) avaient appelé à manifester. Environ 550 personnes se sont mobilisées vers 13h30. Toutefois, des incidents ont opposé les forces de l’ordre à des manifestants anarchistes qui se sont joints au défilé avec une banderole qui n’avait rien à voir avec la « loi travail » mais ciblant l’Etat d’urgence. Des projectiles sont partis du cortège à hauteur de Chavant. Les policiers ont répondu avec du gaz lacrymogène.
Un peu plus tôt, des manifestants s’en étaient pris au siège du PS, lançant des oeufs contre une façade déjà tagguée dans la nuit. Le siège des Républicains a aussi été « baptisé ». « Ils auraient pu agir de façon responsable et citoyenne en demandant à être reçus par les responsables des Républicains« , a regretté Thierry Kovacs, le président de la fédération, « au lieu de barbouiller une permanence du parti politique qui n’est en aucun cas à l’origine de leur mécontentement. »


Loi Travail : « Caen, debout, soulève-toi », scandent les jeunes ce jeudi

TendanceOuest, 16h38 – 24 mars 2016

Près d’un millier de jeunes défilaient au plus fort de la manifestation ce jeudi 24 mars dans les rues de Caen contre la Loi Travail. La tension était palpable entre les forces de l’ordre et les manifestants.

Anarchistes, jeunes et lycéens se sont retrouvés à l’université de Caen en début d’après-midi. Confronté à des équipes de forces de l’ordre qui les redirigeaient, le cortège a parcouru les Fossés Saint-Julien, la rue Saint-Jean, puis les quais de l’Orne. A chaque pont enjambant le cours d’eau, des poubelles sont renversées face aux CRS. Et à chaque coup de klaxon d’une voiture bloquée, des centaines de jeunes répondent. Des fumigènes sont déposés, des pétards éclatent.

Un jeune a été interpellé par la Brigade anti-criminalité après des jets de pierre, selon les autorités.


Rouen : le PS

17h39 : Des incidents à Rouen devant une permanence du Parti Socialiste. A Rouen, 800 personnes ont manifesté selon la police. Des incidents ont eu lieu devant une permanence du parti socialiste, déjà l’objet de jets de projectiles et de dégradations lors des deux manifestations précédentes contre la loi El Khomri, et qui était protégée par des CRS.

VALENCE [Drôme] : rappel à la loi pour un militant

 lu surdauphiné libéré 24/03/16

VALENCE État d’urgence : rappel à la loi pour un militant

Une trentaine de manifestants se sont rassemblés ce jeudi matin devant le tribunal de grande instance de Valence pour soutenir Dominique Malvaud. Ce militant était convoqué pour un rappel à la loi après avoir distribué des tracts dans la rue le 29 novembre dernier. Or, ce jour-là, ouverture de la COP 21, il était formellement interdit de manifester sur tout le territoire français.

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et ce texte ci dessous  a été distribué, par une individualité anarchiste,auprès des personnes qui voulaient bien l’accepter

Terrorisme d’Etat] : calamités publiques

Dans son actualisation hebdomadaire en date du 18 mars 2016, la commission des lois de l’Assemblée a rendu les derniers chiffres officiels des mesures prises par le ministère de l’Intérieur grâce à un état d’urgence prolongé jusqu’au 26 mai : on en est à 3 458 « perquisitions à domicile de jour et de nuit » depuis le 14 novembre dernier ! Quant aux assignations administratives à résidence, 285 étaient toujours en vigueur mi-février, et 70 assignations de plus ont été décrétées par les préfectures ces trois dernières semaines (du 26 février au 18 mars), ce qui fait plus de 400 depuis novembre, et un nombre inconnu autour de 300 toujours en cours.

Rappelons également que le ministère de l’Intérieur évite de fournir les données concernant nombre d’autres mesures mises en place dans le cadre de l’état d’urgence, y compris à son cache-sexe démocratique, la commission des lois visant à « un contrôle effectif et permanent de la mise en œuvre de l’état d’urgence » (les case de leurs tableaux indiquent systématiquement : « donnée consolidée non disponible« ).Ces mesures déployées en toute discrétion et jamais renseignées publiquement sont pourtant conséquentes (attention, bouchez-vous le nez) : Interdiction de la circulation des personnes ou des véhicules, Institution de zones de protection ou de sécurité où le séjour des personnes est réglementé, Interdiction de manifester, Remise des armes de catégories A à D, Réquisition de personnes ou de biens, soit les articles 5, 9 et 10 de la loi n° 55-385 du 3 avril 1955 modifiée sur l’état d’urgence. La mise en lumière régulière du total des perquisitions (dont beaucoup de nocturnes), des saisies d’armes et des assignations à résidence sert largement d’opération publicitaire destinée à resserrer les rangs citoyens, tout en gardant dans son ombre beaucoup de ce qui sert actuellement de laboratoire policier grandeur nature pour la suite.Petit exemple, l’établissement à tout moment de zones rouges avec checkpoints militaires et policiers (les « zones de protection » dans lesquelles « les individus doivent quitter les lieux sans délais s’ils ne peuvent justifier de leur présence ou de leur passage« ), déjà mises en place sur le plateau (nucléarisé) de Saclay lors de l’arrivée de la caravane de la ZAD ou à Calais sur la rocade contre les migrants, autour de l’aérodrome des Yvelines et du Technocentre Renault,… sans même parler de la « Réquisition administrative de personnes ou de biens » (qui relève ordinairement du Code de la Défense et dont les exemples distillés au compte-goutte concernent une centaine de serruriers et d’interprètes) jusqu’à mai : et hop, toi, ta caisse, ton appart ou plus largement une boîte, un stock de marchandises, un moyen de transport, ou un individu à la compétence particulière appartiennent aux flics et aux militaires, avec les dues conséquences en cas de refus (Code de la Défense, on vous dit) ! C’est ça l’Etat, quelle que soit sa façade plus ou moins autoritaire.

Enfin, les deux chambres sont en train de voter une loi pour « constitutionnaliser l’état d’urgence », ou plutôt l’alourdir, sous le doux nom de « Projet de loi constitutionnelle de Protection de la Nation » (qui devra ensuite être approuvé en Congrès cet été). Si l’article 2 sur la déchéance de nationalité sera certainement écarté faute d’accord entre Sénat et Assemblée (sur son élargissement ou pas à ceux qui ne sont sujets que d’un seul Etat et sur son élargissement ou pas aux auteurs de « délits » et pas uniquement de « crimes »), son article 1 a par contre fait consensus. Il a été voté le 10 février 2016 à l’Assemblée et le sera définitivement au Sénat le 22 mars 2016.

Cet article 1 définit les conditions pour déclencher l’état d’urgence par le gouvernement, avant une première prolongation au bout de 12 jours, et les suivantes à l’infini de quatre mois en quatre mois (ou de trois en trois pour le Sénat). Le fait de basculer une loi (celle de 1955 liée à la guerre d’Algérie, modifiée par celle du 20 novembre 2015) dans la constitution, a pour conséquence de verrouiller les mesures de simple police administrative , mais aussi les « contrôles d’identité sans nécessité de justifier de circonstances particulières établissant le risque d’atteinte à l’ordre public » ou encore la « saisie administrative d’objets et d’ordinateurs durant les perquisitions administratives » (auparavant seuls les objets-armes étaient concernés, le matos informatique devant donc par exemple être siphonné sur place). Pour rappel, cette sacro-sainte démocratie qui fait tant saliver ses citoyens, compte d’autres possibilités encore que l’état d’urgence : les pleins pouvoirs au Président lorsque le « fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels est interrompu » (et hop, article 16 de la Constitution), ou l’état de siège en cas de « péril imminent résultant d’une guerre étrangère ou d’une insurrection armée » (et hop, article 36 de la Constitution qui renvoie au code de la Défense). Franchement, à côté de ça, mieux vaut l’anarchie que la démocratie… Sans dirigeants ni dirigés, c’est peut-être l’inconnu de la liberté, mais en tout cas pas la certitude de la coercition institutionnelle –policière et militaire labellisée citoyenne et démocrate– de quelques-uns sur tous !
La nouvelle définition de l’état d’urgence est bien sûr très large pour offrir carte blanche à l’Etat, puisqu’il sera décrété « 
en cas de péril imminent résultant d’atteintes graves à l’ordre public, soit en cas d’événements présentant, par leur nature et leur gravité, le caractère de calamité publique » selon les députés, ou « en cas de péril imminent résultant d’atteintes graves à l’ordre public » selon les sénateurs (ils ont pas fini de trancher entre eux). Et quant à ce que peut signifier une atteinte « grave » à l’ordre public aux yeux de ceux qui tentent à tout prix de préserver la paix de l’exploitation et de la domination, pas besoin de massacres indiscriminés dans des concerts ou des bars au nom d’un État concurrent : rappelons que des émeutes incendiaires ciblées comme celles de novembre 2005 avaient suffi à déclencher pour la première fois l’état d’urgence au plan national (et pas uniquement dans les colonies).Le fils de Bourvil et ex- du parti communiste Dominique Raimbourg, désormais député PS et rapporteur de ce projet de loi à l’Assemblée, a défendu le 28 janvier que l’introduction de la notion de « calamité publique » pour pouvoir nous balancer cet état d’urgence dans la gueule était en fait « une mesure curative » (si, si !). Cet article a été appuyé par les députés écologistes (Duflot en tête), jamais en retard en matière de cogestion et d’accompagnement du désastre. A côté d’exemples comme les catastrophes nucléaires ou chimiques, ce bouffon tragique a aussi mentionné les « incendies de forêt, les inondations » ou les « épidémies« . Avec cet article 1 bien entendu justifié par la « guerre au terrorisme« , l’état français souhaite se doter d’une couverture légale relookée pour pouvoir gérer à une vaste échelle et d’un poing de fer tous les désastres en cours. Des catastrophes dont il est à la fois l’administrateur et le garant. En plus du confinement des populations et de l’intervention de l’armée dans les zones concernées, il aura ainsi de quoi faire jouer sur le reste du territoire son urgence d’éviter toute explosion de révolte face à cette situation d’instabilité.Comme l’affirmait déjà il y a quelques année une affiche italienne après Fukushima (Il n’y a pas de catastrophe naturelle, 2011) : « maintenant que nous avons détruit le monde pour pouvoir nous déplacer plus vite, pour manger plus vite, pour travailler plus vite, pour gagner de l’argent plus vite, pour regarder la télé plus vite, pour [sur]vivre plus vite, nous osons nous plaindre en découvrant que nous mourrons aussi plus vite ? Il n’y a pas de désastres naturels, il n’y a que des désastres sociaux« . Et l’état, cette calamité publique armée de sa raison, de ses lois et de ses larbins avec ou sans uniformes, n’est pas le moindre de ces désastres.

 

« Loi travaille ! » : à Lyon, tout va bien, il ne se passe (presque) rien

 

lu sur  Brèves du désordre

Loi Travail et mouvement étudiant : à Lyon, tout va bien, il ne se passe (presque) rien

Rebellyon, 23 mars 2016

Critique à chaud de quelques aspects du mouvement en cours contre la loi travail et l’état d’urgence.

Trois AG par semaine (une le mardi à Bron, une le mercredi sur les quais, une le jeudi après la manif) pour faire quoi ? « il faudrait qu’on s’organise en AG pour… organiser la prochaine AG » ( entendu lors de l’AG de Bron du 22 mars). Des AG où le vide est de plus en plus puant. Sauvegarder le mécanisme qui tourne à vide, par amour des formes, mais aussi par peur de ce qui pourrait survenir.

A Paris, lundi, manif sauvage, à Rennes, mardi, blocage de gare. A Lyon quoi ? Une AG le mardi. Avec des prises de parole où des gens « du mouvement » rappellent que quand même les flics font bien leur boulot, et qu’il suffit de rien faire pour pas se faire réprimer. On y avait pas pensé. Et à la fin de la manif on fait quelque chose ? Ah bah non, tu comprends y’a AG place Guichard.

On dirait que les étudiant.e.s ont peur d’eux-mêmes, ou simplement peur qu’il se passe quelque chose. Les flics peuvent revenir quand ils veulent en AG embarquer des camarades, secondés par les zélés vigiles de la fac, à voir les étudiants grévistes s’occuper eux-mêmes de nettoyer les tags « Nique la police ».

Parsemez tout ça d’injonctions à la « massification » de militants du XIXe siècle, et rien ne manque à la tristesse de l’AG. Ni les interdictions d’applaudir, ni l’amour aveugle de la démocratie (« il faut respecter le tour de parole même si on est pas d’accord »), ni les tribunes reloues.

Ne reste encore que l’UNEF pour nous faire rigoler. Mais hélas, ils sont déjà hors d’état de nuire.

Quant aux flics en puissance que sont les connards du service d’ordre, ils mériteraient de se faire attaquer autant que les flics lorsqu’ils tentent d’empêcher que quoi que ce soit n’arrive, et qu’ils cherchent à identifier les « fauteurs de troubles ».

C’est con, on avait bien commencé à se marrer dans la manif du 9 mars.

Palaiseau (Essonne) : triple évasion du centre de rétention

Brèves du désordre

Nouvelles évasions de sans-papiers au centre de rétention de Palaiseau

Le Parisien, 14 Mars 2016, 19h56

« On ne va pas attendre qu’une personne échappée d’un centre de rétention commette un grave délit pendant son évasion pour réagir », déplore Alliance. Le syndicat de police est monté au créneau ce lundi après avoir appris une nouvelle évasion survenue au centre de rétention administrative (CRA) de Palaiseau.

Trois ressortissants étrangers en situation illégale se sont fait la belle, dont deux d’entre eux étaient auparavant détenus à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis. « Des délinquants dans la nature, accuse Thierry Mazé, secrétaire général d’Alliance. Seul un des trois fuyards a pu être rattrapé. »

Les faits se sont produits dans la nuit de dimanche à lundi. Vers 3 heures, ces trois hommes parviennent à s’échapper du CRA de Palaiseau par la porte de secours, la même issue choisie par un autre candidat à l’évasion il y a quelques semaines (6 février). Parmi eux, deux étaient détenus à la prison de Fleury, dont l’un pour vol aggravé en réunion. Ils devaient être renvoyés dans leur pays dimanche, mais ils ont refusé d’embarquer faute d’escorte.

« Les délinquants commencent à connaître la combine, estime Thierry Mazé. Ils sautent sur la première occasion pour ne pas monter dans l’avion, espérant pouvoir profiter de leur rétention à Palaiseau pour s’évader. Cela prouve que le CRA n’est pas une structure adaptée. Nous demandons à l’Etat de trouver une solution pour les personnes sortant de prison. Le centre de Palaiseau n’a pas les capacités d’accueillir des personnes arrivant de Fleury-Mérogis. »

La préfecture, autorité dont dépend le CRA, ne partage pas ce point de vue. « Tous les CRA de France accueillent des sortants de prison, et les règles de sécurité applicables aux retenus (moins contraignantes que pour des détenus) sont respectées », assure la préfecture. Elle précise toutefois que « des travaux de sécurisation ont été demandés par le DDPAF (NDLR : direction départementale de la police aux frontières) et sont programmés prochainement pour assurer la sécurité des retenus et des personnels travaillant au CRA de Palaiseau. »

Les précédents

Personne ne va jusqu’à dire que le centre de rétention administrative (CRA) de Palaiseau est une passoire mais les personnes qui parviennent à s’en échapper sont nombreuses.

Les derniers faits remontent au 6 février : un homme a ouvert la porte d’une issue de secours en donnant un violent coup de pied dedans, mais il a été rattrapé. Deux jours avant, un ressortissant libyen a eu plus de chance puisqu’il a réussi à se faire la belle.

L’évasion la plus marquante ? Dans la nuit du 30 juin au 1er juillet 2015, cinq étrangers ont scié un barreau d’une de leurs cellules du 1er étage et sont descendus par une corde constituée de draps noués. Quatre d’entre eux ont été rattrapés depuis.