Archives mensuelles : décembre 2014

Petit récit de la manifestation contre la THT à Embrun

 

ancienne banderolle la lutte continue

Suite à l’appel pour une manifestation contre la THT, le nucléaire et son monde environ 300 personnes se sont réunies à Embrun ce samedi 13 Décembre 2014. L’appel à manifester lancé par quelques individus avait été relayé par des collectifs, des coordinations, des associations de la vallée, de Briançon, de Gap et d’ailleurs.

Un tour a été fait dans le centre d’Embrun. Il y avait de nombreuses pancartes, banderoles où on pouvait lire “Qui sème les volts, récolte la révolte”, “Nos montagnes valent mieux que leurs profits”, “150.000 V, 225.000V, 400.000 V : qui dit mieux? RTE”. Une pancarte faisait le lien avec les luttes contre la THT et le nucléaire dans le Cotentin, il y avait aussi des drapeaux de la lutte contre le projet de ligne à grande vitesse Lyon-Turin (No Tav) et des drapeaux, banderoles de différents collectifs comme Alpi Libre, de la coordination contre les projets nuisibles à Gap ou d’associations comme Sortir du Nucléaire Hautes-Alpes. On pouvait entendre des chansons détournées comme “RTE, tu m’auras pas !” ou des slogans comme : “THT : la tension monte”, “RTE dégage: résistance et sabotage”, “En l’air ou bien sous terre on négociera rien. La THT y’a vraiment pas moyen!”, “Dans la vallée de Haute-Durance, la THT ne passera pas, la THT on sabotera”, “THT, ni ici, ni ailleurs!”

La manifestation a été suivie d’une soupe partagée sur la place de départ. Il y a eu des prises de paroles de collectifs, d’associations ou d’individus. On aussi a entendu parler de la lutte contre la centrale à bois E-On de Gardanne, de la lutte contre le projet de Center Parcs de Roybon, d’un rendez-vous à Bussoleno le mercredi 17 /12 à 17h30 en solidarité avec des prisonniers-ères de la lutte No TAV (le rendu de leur procès sera donné ce jour : le procureur a requis 9 années de prisons).

Une assemblée a ensuite eu lieu sur la place afin de discuter des suites à donner à cette manifestation et à la lutte contre la THT, le nucléaire et son monde. Des collectifs locaux se reforment dans la vallée. Il y aura aussi une soirée le samedi 31 janvier à Châteauroux-les-Alpes avec la projection d’un film sur la lutte contre la THT et le nucléaire dans le Cotentin**, une assemblée, une soupe et un concert.

Cette petite journée fut vraiment belle : pas mal de monde, beaucoup de rencontres, d’échanges. La détermination et la solidarité s’installe face à la déclaration d’utilité publique du projet de ligne à très haute tension et au monde qui va avec.

En partant de la place, on pouvait lire sur le sol : « THT, la tension monte !”

Pour être tenu-e au courant des prochaines assemblées, des événements publiques, pour contacter des collectifs locaux: notht05 arobase riseup.net

 

** http://antitht.noblogs.org/

[Repris de Indy Nantes.]

Corrompus jusqu’aux os

 

ce  texte est repris dans ce site

mais celui-ci peut s’appliquer à propos  du nouveau centre pénitentiaire de valence

A propos de fonctionnaires de la Régie des Bâtiments et d’entrepreneurs qui spéculent sur la misère des autres

Début octobre, un méga-procès a débuté contre pas moins de 70 fonctionnaires de la Régie des Bâtiment et entrepreneurs d’entreprises de construction. Ils sont soupçonnés de corruption, car la Régie, c’est l’agence fédéral qui gère l’immobilier de l’Etat et qui embauche donc des entreprises pour effectuer des travaux, des constructions, des rénovations etc. Les fonctionnaires se faisaient offrir de l’argent, des voyages, des rénovations à leurs maisons par les entreprises qui ramassaient ainsi des contrats lucratifs.
La corruption concerne notamment les travaux de rénovation dans les prisons de Saint-Gilles et de Foret, travaux effectués non pas pour « alléger » le sort des détenus, mais pour les garder sous contrôle et donc se faire du fric en passant. La misère des autres est une bonne source de spéculation lucrative, les entrepreneurs le savant bien.
Mais ne nous laissons pas leurrer par ce procès. L’Etat effectue de temps en temps, et selon ses besoins stratégiques, des « nettoyages internes ». Ce ne sont souvent que des questions de rapports de force à l’intérieur des structures étatiques. Et il faut bien, devant la flagrante corruption qu’induit toute structure verticale et hiérarchisée, redorer le blason de la fonction publique, n’est-ce pas ? Surtout quand les investissements dans le carcéral s’augmentent avec les 4 nouvelles prisons construites et la maxi-prison prévue à Bruxelles à la modeste somme de plus de 500 millions d’euros.
Mais, l’Etat a pensé à un drôle de chose, qui s’appelle le Partenariat Public Privé. En effet, ce sont des entreprises et consortiums privés qui financent, construisent et gèrent ces nouvelles prisons. Ensuite, l’Etat leur paye un loyer, assuré pour une durée en général de 25 ans, après quoi, l’Etat devient propriétaire. Vous voyez l’astuce ?
Par exemple, et pour illustrer les risques de corruption (ou plutôt, la certitude qu’il y a), la maxi-prison de Haren relève du plus grand contrat jamais octroyé par la Régie des Bâtiments : 331 millions d’euros. Les entreprises qui vont la construire, s’assurent en outre pendant 25 ans d’une source de revenus garantis pour la « location » de la prison, propriété du privé. Que personne ne vient donc nous dire que le consortium* qui a gagné ce grand lot n’aurait pas pu aller graisser les pattes quelque part !
Corruption, intérêts commerciaux, partenariats public privé, immobilier, grandes entreprises, gris fonctionnaires, misère sur laquelle spéculer… tous les ingrédients sont présents pour une soupe particulièrement dégueulasse. Mais en même temps, très banale.

* Il s’agit du consortium Cafasso, composé d’entreprises comme les constructeurs Denys et FCC, les architectes Buro II & ARCHI+I, les architectes EGM, les ingénieurs G. Dervaux, les gestionnaires de site AAFM Facility Management,…

Turin (Italie) : 3 ans et demi pour Chiara, Niccolò, Claudio et Mattia

http://www.tgvallesusa.it/wp-content/uploads/2014/12/no-tav-Chiara-Nicco-Mattia-Claudio-sentenza-Torino-17-12-2014-001.jpg

 le texte ci dessous est repris ici

 

 

Aujourd’hui, 17 décembre, le tribunal de Turin a condamné Chiara, Niccolò, Claudio et Mattia a 3 ans et demi de prison, pour l’attaque, revendiqué par les camarades, du chantier de Chiomonte, la nuit du 13 au 14 mai 2011. Les accusation retenues sont celles de dégradation par incendie, violence sur agent de police et port d’arme de guerre (des Molotovs). L’accusation la plus lourde, celle de terrorisme (art. 270 sexies du Code Pénal, réprimant, de façon assez large, toute conduite visant à « obliger les pouvoirs publics à effectuer ou s’abstenir d’effectuer un acte quelconque ») est tombée. Une victoire, donc, pour les quatre, qui sont en prison depuis le 9 décembre 2013 et aussi pour Lucio, Francesco et Graziano, emprisonnés depuis le 11 juillet dernier avec les mêmes accusations.

 

Hier, comme geste de solidarité, un TGV arrivant de Paris et allant à Milan a été bloqué et tagué, à la gare de Vercelli.
Pendant la nuit du 15 au 16, un DAB a été incendié à Florence. Encore, le matin du 16 décembre, deux Molotovs (qui n’ont pas explosés) ont été trouvés à coté des véhicules de l’entreprise Torinoleggi de Rivoli, qui participe aux chantiers du TAV.
Ce matin, pendant que la lecture de la sentence avait lieu, des solidaires ont bloqué l’autoroute en Val de Susa.

Entretemps, Graziano et Francesco ont été transférés dans la section HS (l’AS2) de la prison de Ferrara. Voici les adresses :
Graziano Mazzarelli
Francesco Sala
c/o C.C. via dell’Arginone, 327 – 44100 Ferrara

Lucio reste, pour l’instant, à Busto Arsizio :
Lucio Alberti
c/o C.C. via Cassano Magnago 102 – 21052 Busto Arsizio (Varese)

[Reformulé depuis la presse italienne et depuis des sites compagnons le mercredi 17 décembre 2014.]

 

 

Solidarité avec les compagnon-e-s Chiara, Claudio, Mattia et Niccolò

À exactement un an des arrestations de Chiara, Claudio, Mattia et Niccolò

http://www.radiocane.info/wp-content/uploads/2014/12/altalena1.jpg

Nous recevons et diffuser cette contribution à la journée du 17 Décembre 2014, stade de la résistance notav au jugement de première instance dans le processus « Compresseur » contre Chiara, Claudio, Mattia et Nicholas. Le texte est tiré de « Avec ongles et les dents » la coordination contre la Haute vitesse, Turin 1998:

lire le document en PDF

Nous apprenons par les médias locaux que vers 06h40 le 16 Décembre, la veille de la décision de première instance contre Chiara, Claudio, Matthew et Nicholas pour le processus « Compressor », une certaine solidarité ont coincé avec un passage de câble en acier un convoi français à grande vitesse à la hauteur de Vercelli. Les wagons ont été défigurés par des slogans en solidarité avec la résistance Non Tav. Retardé et interrompu le trafic ferroviaire

traduction du site informa azione

reçu par mail D’un décembre à un autre  spécial no TAV

écoutez  radio cane

http://www.radiocane.info/da-dicembre-allaltro/

[Privas]lPrison  » la cuisine derrière les barreaux « 

On apprend avec l’article « en prison, derrière les fourneaux » du  le dauphiné libéré (15/12)  que ces formateurs collaborent avec l’administration pénitentiaire. Pourtant pour moi la cuisine signifie une autre éthique*

Ci dessous une biographie de Joseph Favre ( cuisinier anarchiste )

Joseph FAVRE cuisinier suisse né à Vex en 1849 et mort à Boulogne-sur-Seine en 1903. C’est que Joseph Favre est un nom important dans l’histoire de la cuisine française, de sa théorisation et de sa démocratisation. Lorsqu’il arrive en Suisse en 1873, Joseph Favre dispose déjà, malgré son jeune âge (24 ans), d’une expérience politique et professionnelle intéressante. Côté politique, il a été faire un tour du côté des chemises rouges de Garibaldi en Italie. Côté professionnel, il a déjà exercé le métier de cuisinier à Paris, Genève, Londres ou encore Hambourg. En Suisse, il exercera successivement à Lausanne, Clarens, Fribourg, au Park Hotel de Lugano, à Bâle et à Bex. C’est à Clarens en 1874 qu’il adhère à la section de Vevey de la Fédération Jurassienne, au même titre par exemple qu’Élisée Reclus. Et lors de son séjour dans le Tessin (Suisse italophone), il fait la connaissance de Bakounine à Lugano en 1874. Dans cette ville, il fondera l’année suivante, avec deux autres militants, Nabruzzi et Zanardelli, le journal L’Agitatore, qui paraîtra pendant deux mois. Au cours de l’hiver 1875-1876, il prépara un repas auquel participèrent, entre autres, Bakounine, Malatesta, Reclus et Benoît Malon, et il élabora même pour l’occasion une recette de pouding, qu’il appela “Salvator”, dans les circonstances qui sont décrites ci-dessous.

Alors Joseph Favre, cuisinier bakouninien? Pas vraiment: Favre fut rapidement plus proche des positions de l’ancien communard Benoît Malon, qui était tenant d’une position plus “évolutionnaire” que révolutionnaire, et au cours de l’année 1876, avec ce dernier, il s’opposa clairement à la ligne insurrectionnaliste défendue par les anarchistes italiens. Après avoir participé à la création d’une section dissidente de l’Internationale antiautoritaire, il finira par s’en retirer en mars 1876, en même temps que ceux qui, comme lui, défendaient par exemple l’idée d’une réforme électorale (Malon, encore). Il se retirera peu à peu de l’activité politique à la fin des années 1870 et écrira son Dictionnaire universel de cuisine pratique, sous-titré Encyclopédie illustrée d’hygiène alimentaire. Le livre a été réédité en 2006 chez Omnibus avec une préface du regrettable Jean-Pierre Coffe…
Voici le récit de cette fameuse soirée du dernier hiver de Bakounine : Le Pouding Salvator.
J’ai ainsi dénommé cet entremets, parce qu’il fut servi pour la première fois dans une agape qui eut lieu l’hiver de 1875-1876 à Lugano (Tessin-Suisse), au pied du mont Salvator [en fait, San Salvatore] qui se baigne dans le lac del Cerisio [en fait Ceresio]; à la suite d’un conciliabule entre les citoyens Benoit Malon, Arthur Arnould, Malatesta, Jules Guesde, Elisée Reclus, Michel Bakounine [ et moi; à l’issue de la conférence je fis la cuisine…… Cuisine hétérogène s’il en fut, « elle se composait d’agonis frits (poissons du lac), d’un risotto et d’un pouding. Malon et Arnould buvaient du vin rouge de Barolo; Malatesta, Jules Guesde et moi du vin blanc d’Asti et Elisée Reclus de l’eau, Bakounine , après avoir bu un verre de bière et avant que l’entremets fut servi, se mit à boire à mesure qu’il s’animait, des rasades de tasses de thé, comme s’il y avait puisé sa verve chaude et éloquente, en même temps qu’il nous fumait vivants avec ses cigarettes de tabac turc; ce qui n’avait rien d’agréable ni pour Elisée Reclus, ni pour moi, ayant été obligés d’ouvrir, par un temps froid, les fenêtres du local non chauffé. Jamais réunion aussi peu nombreuse n’avait offert pour moi autant de diversité de goûts que celle-ci; et chose remarquable, si l’entente a été impossibile sur les grandes questions humanitaires, sur la solution à donner au modus vivendi à suivre pour le bonheur des peuples, les six ou sept doctrinaires, abstèmes, créophages, végétariens et gastrosophes, se trouvèrent d’accord pour reconnaître l’exquisité du pouding”.
Le 15 septembre 1877, Joseph Favre fonde le premier journal culinaire écrit par un cuisinier. Il a pour titre La Science culinaire. Il est imprimé à Genève..
Ce journal produit une telle émulation dans le monde culinaire que le 1er mars 1879, Joseph Favre créé l’Union Universelle pour le Progrès de l’Art Culinaire. 80 sections sont formées dans le monde. Celle de Paris prend le nom d’Académie de Cuisine le 26 mai 1883.
Joseph Favre en sera le Secrétaire Général et le 15 novembre 1883, il démissionne par une lettre qui se termine ainsi : « N’oubliez jamais qu’on s’attire plus d’ennemis en faisant du bien à l’ingrate humanité qu’en lui faisant du mal, sa tendance naturelle étant la perversion, mais n’oubliez pas non plus que l’on supporte avec une douce satisfaction les calomnies lorsqu’on ne fait que du bien. C’est avec un sentiment de générosité, que vous devez vous armer pour convaincre vos collègues et les amener à une appréciation plus juste et plus saine de la cause que nous défendons. »

* vers un texte de non fides

Les élus pro Center Parcs accueillent l’extrême droite avec les honneurs.

 http://zadroybon.files.wordpress.com/2014/11/parking3red.jpg

A Roybon, les pro-Center-Parcs revendiquent d’être « chez eux » et disent en avoir assez que des étrangers se mêlent de leurs affaires.

Tous les étrangers ?

La manifestation de dimanche 07/12 dont ils sont si fiers a mobilisé toutes les organisations patronales rhônalpines qui ont massivement appelé leurs troupes à venir faire nombre.

Les élus « pros » de toute l’Isère ont fait de même.

Une secte patronale nommée « STOP », pour « La Société qui Travaille avec des Ouvriers et des Patrons » s’était déplacée de la Drôme et ses troupes arboraient fièrement des tee-shirts frappés de son logo pétainiste.

Tous ces gens là ont hurlé contre nous, la « valeur travail » et ont ordonné à leurs troupes patronales ou collaboratrices de se réclamer du « peuple ».
Vous savez, le peuple, le seul bon et vrai peuple, celui qui bosse, celui qui en chie « noblement » au boulot, celui qui obéit au système, se tait, celui qui consomme pour faire tourner la machine qui va lui redonner du travail, celui qui « mérite son salaire » et le rang de « personne bien » qui va avec, celui « qui-n’est-pas-un-assisté-pouilleux-écolo-bobo-terroriste-et-fainéant-au-rsa-payé-par-les-travailleurs-qui-se-lèvent-tôt », celui qui veut et re-veut de la croissance ….

Tous ces gens qui se sont déplacés en bons serviteurs du patronnât et du capitalisme ont hurlé leurs slogans contre nous, ont entonné à tue tête  » On est chez nous  » et ont même chanté la marseillaise, sous le regard ravi de madame d’Ornano, la représentante grenobloise du front national venue avec ses amis.

Ces sinistres personnages étaient présents en tête de manif, ou à la tribune de la mairie de Roybon, invités ravis et aux cotés du maire de Roybon, du président de l’association des pour, De Yannick Neuder, le président de la communauté de communes et maire de Saint Etienne de Saint Geoires, de Joëlle Huillier, députée, ou de jean pierre Barbier, le député-maire qui demande à l’assemblée nationale qu’on militarise le chantier pour en chasser les opposants.
Bras dessus, bras dessous avec les élus locaux de gauche comme de droite, les représentants de l’extrême droite pétainiste ont souillé les rues de Roybon sans entrave, sans souci, sans rejet …
Belle et chaleureuse complicité !!

Lorsque nous attaquons le capitalisme dans un des ses pire projets, les représentants de l’extrême droite deviennent fort fréquentables.
On leur déroule le tapis rouge, on les invite aux tribunes et on leur demande leur soutien actif contre nous.

A Roybon, ce dimanche là restera dans nos mémoires un dimanche noir et révélateur.
Les « élus de la république », les guignols démocrates, ont fait alliance officielle avec les fascistes, pour sauver Center Parcs et son monde.

Dimanche prochain, ils reviennent tenter à nouveau de se débarrasser de nous.

Ne votez plus, à chaque convulsion du capitalisme, il n’y a plus qu’un parti horizontal unique, celui de ses serviteurs, alliés et complices, celui des esclavagistes et des destructions !

Zads partout !

Pétain, reviens, t’as oublié tes chiens !!

A propos du « Jihad » des jeunes Français

reçu par mail

Salut,
Un texte un peu long, convenu presque par certains aspects (mais ça va
mieux en le disant), qui donnera peut-être quelques outils et arguments
à certains d’entre vous et qui en tous les cas soulève une
manipulation journalistique non pas tant contre l’anarchie et l’idée
que certains s’en font mais contre l’idée même de combat et l’esprit
de résistance.

LE JIHAD, LA MÉMOIRE ET LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE

La société française est aujourd’hui saisie d’angoisse et d’effroi en
apprenant que des jeunes Français, depuis plusieurs années, issus ou
non de l’immigration, récente ou non, ont rejoint des terres de combats
islamistes ou jihadistes.

Ce serait plusieurs milliers pour toute l’Europe et plus d’un millier
pour la France qui auraient rejoint l’Afghanistan, la Syrie, le Sahel,
le Nigeria ou l’Irak pour accomplir le « Jihad » et s’enrôler dans
les groupes islamistes fondamentalistes, radicaux et terroristes.

Le « Califat » d’horreur qui a pris naissance en Irak, qui entend
soumettre toutes les populations à son ordre, dans une barbarie sans
nom, entend agglomérer toutes les factions criminelles qui terrorisent
les populations croyantes et non « orthodoxes » de l’atlantique à la
mer rouge.

Pure création des pétromonarchies du golfe et résultat catastrophique
d’une action étasunienne bornée et égotiste, « Daech », l’autre nom
de « l’État islamique », est l’œuvre d’ineptes acteurs de « la
démocratie mondiale », de fraudeurs patentés à la démocratie et
d’ennemis avérés de la démocratie.

Les massacres lâches et honteux, la mise en scène d’exécutions
d’otages ou de prisonniers, les rapts multiples, l’esclavagisme, les
vols et viols, un usage rôdé de l’internet en vue de propagande et de
base de recrutement caractérisent cet État islamique fantoche mais
effrayant et source d’un indicible dégoût.

C’est à un point tel que le maître-bourreau de la Syrie,
Bachar-al-Assad, qui écrase le peuple syrien sous les bombes, les gaz,
les tortures et les exécutions sommaires et destructions d’hôpitaux,
à la tête d’une comptabilité mortuaire de 250000 morts, au moins
autant de blessés et des centaines de milliers de personnes sur les
routes de l’exil, est opportunément oublié pour continuer son sale
travail et même redevient un interlocuteur possible pour combattre
Daech ! Soutenu par les Russes, les Iraniens et le Hezbolla libanais,
Bachar profite même aujourd’hui des bombardements contre Daech par la
faible coalition occidentale pour reconquérir des territoire sur les «
rebelles » à sa gouvernance, tandis que ces mêmes bombardements
empêchent les assauts au sol contre les troupes islamistes, soit des
kurdes, des chiites ou des groupes laïcs ou islamistes rivaux levés
contre Daech. Pendant que cette coalition bombarde Daech autour de
Kobané, Bachar bombarde les civils Syriens ! Kobané, la ville kurde
résistante, à la frontière turco-syrienne, ne reçoit ni vivres, ni
armes ni médicaments et elle est privée de renforts par Erdogan,
l’anti-kemaliste, qui n’en subit aucune réprobation de la part des
occidentaux.

Toute cette mise à peur de l’occident tranquille, cette mise en abîme
du « vivre ensemble », orchestrées tant par Daech que par nos médias
avides de sensationnels au point de diffuser des informations non
vérifiées, précédés ou suivis en cela par le président Hollande
annonçant la libération sans rien en savoir ni preuves physiques des
écolières nigérianes, ce tout spectacle permanent, déstabilise, rend
incrédule au point qu’une paranoïa collective fatalement ingérable
saisit toutes les couches de la population.

Si l’on y associe le chômage endémique, les égarements, les excès
permanents, l’insatiabilité des « élites », la gloutonnerie des
financiers et des actionnaires, les compromissions des politiques (qui
constituent une classe et un statut à part entière) et les
hallucinantes fortunes qui se constituent légalement ou illégalement,
vous avez tous les ingrédients d’un délire des jeunesses (en réponse
fracassante à l’impuissance de leurs parents), d’une dérive
réactionnaire de leurs aînés et d’un découragement globalisé.

Les journalistes et commentateurs agréés ont un mot pour désigner
cette situation : l’Anarchie !

C’est bien connu les anarchistes violent, pillent, esclavagisent,
exécutent en masse, filment des scènes d’horreurs et les envoient sur
internet et prônent la liberté du plus fort ! C’est leur marque de
fabrique ! Brassens, Georges et baladin de son état, fut sans doute
secrétaire général de la Fédération Anarchiste par goût du sang et
appel du gain !

Mais l’analyse profonde des journalistes ne s’arrête pas là, car ils
ont des références, des preuves dans l’histoire et par l’histoire.
Ainsi cette fuite de jeunes français (parfois en famille avec leurs
enfants) leur évoque d’autres périodes historiques qui par la
récurrence expliquerait anthropologiquement et psychologiquement ces
regrettables dérives .

Les journalistes et autres chroniqueurs ont toujours à la bouche la «
guerre d’Espagne », de Zemmour à Adler ou de fumistes tocards comme
Liébig de RMC (et Siné-mensuel) ou Ruquier de partout et Brunet de
n’importe quoi!

Comparer ce « Jihad » à l’esprit des combattants de la guerre civile
Espagnole est hallucinant et explique déjà bien des choses sur le fait
que les jeunes gens ne sauraient plus choisir des nobles et justes
combats. Le pauvre Zemmour qui geint dans ses amertumes dorées au
Figaro devrait relire Bernanos et ses « Grands cimetières sous la lune
» pour nous dire s’il y a la moindre comparaison possible entre
l’engagement, pour la défense de la République espagnole, de Georges
Orwell, de Simone Weil, d’André Malraux, d’Arthur Koestler, d’Ernest
Hemingway et de plus de cent mille européens et américains qui se sont
joints dans les « brigades internationales » ou les colonnes
anarchistes et ses pauvres types qui veulent tuer pour tuer avec un dieu
pour messager qui ne leur à rien demandé !

Évidemment qu’aux temps de la guerre d’Espagne bien des familles furent
inquiètes du sort de leurs fils et aussi des fois de leurs filles qui
rejoignaient le front contre Franco, mais la différence c’est que dans
la France de 1936, le peuple en général, la démocratie partout, se
désolaient du putsch franquiste, épaulé par Hitler et Mussolini, il y
avait une grandeur à aller appuyer la défense de la république !

Faut-il pousser le bouchon aussi loin qu’Alexandre Adler qui n’a pas eu
peur de déclarer dans l’émission de Serge Moatti (sur LCP-AN) que «
s’ils avaient vécu en 1910 ces jeunes n’auraient pas rejoint le Jihad
mais la bande à Bonnot » ! A quoi bon être historien ? Et Moatti n’a
rien dit ! (On ne peut pas gagner sa vie, il est vrai, en vendant
littérairement ses amitiés honteuses avec JM Lepen et être vigilent).

Un mot sur Bonnot, tout de même, au-delà de l’écume tapageuse
journalistique qui d’ailleurs excita les mêmes journalistes lors de son
assassinat par les forces de l’ordre (une armée d’hommes et de
mitrailleuses pour exterminer quelques bougres reclus dans une maison.
Toute chose étant égale on pense à l’assassinat délibéré du
terroriste Mehra que malgré les moyens modernes on n’a pas réussi à
immobiliser (gaz, flèches hypodermiques anesthésiantes, l’attente par
le sommeil… ), tout comme à « HB » d’ailleurs, preneur d’otages des
années 80 dans une école, où Sarkozy et son mentor Pasqua
s’illustrèrent pour assassiner un pauvre type assoupi!) . Bonnot donc
et sa « bande » firent progresser la police française en employant
des moyens qu’elle n’avait pas, ils formèrent les « brigades du tigre
» plus que Clemenceau lui-même, ils braquèrent des banques,
détroussèrent quelques riches, affirmèrent régulièrement leurs
options anarchistes, vivèrent sur leurs gains et redistribuèrent le
trop gagné aux luttes sociales et aux écoles ; ils blessèrent peu de
gens et ne tuèrent que par exigence pour leur propre liberté : deux
personnes (un agent de police et un employé de banque) : voilà Daech
de 1910 ! En fait vous avez raison Monsieur Adler il vaudrait mieux que
se reconstituent des « bandes à Bonnot » !

Mais il faut dire qu’Adler n’est pas le premier à s’être laisser aller
à ce type d’exercice : déjà, au début des années 90, le grand
historien Marc Ferro, dans le Monde Diplomatique, avait osé une
comparaison entre les GIA qui sévissaient alors en Algérie
(assassinats, enlèvements, massacres collectifs, bombes meurtrières
dans des lieux publics…) et l’activisme anarchiste des années 30 en
Espagne ! C’est décidément une habitude !

Revenons-y un peu pour voir ou comprendre si l’énorme mouvement
anarchiste espagnol a quelque parenté avec Daech, Al-Qaeda, le Hamas,
le Hezbolla, Boko Haram, Al nusra, les Talibans ou les GIA.

Le mouvement anarchiste espagnol s’est fortement développé dés la fin
du XIX ème siècle dans une continuation de la première internationale
et une pensée originale, fédéraliste, mutuelliste, anti-monarchiste
mais peu propice à l’étatisme français. Sa grande organisation
historique, la CNT, pendant anarcho-syndicaliste à la CGT française,
syndicaliste-révolutionnaire à ses débuts, se confronta à un
patronat, un clergé, une monarchie, et des propriétaires fonciers
d’une violence sans nom, mais elle n’eut pas à subir de plein fouet la
saignée de 14-18 (l’Espagne n’ayant pas pris part au conflit) qui mis
à plat l’ensemble des mouvements ouvriers organisés européens.

Dés les années 20 la CNT devint la plus grande organisation de lutte
et de solidarités sur le sol espagnol, malgré les interdictions, la
répression implacable de la dictature de Primo de Rivera et un certain
isolement du fait des ralliements internationaux au léninisme puis au
stalinisme.

Ses modes d’actions dits « d’actions directes », ses objectifs dits de
« gestion directe » ou d’autogestion la mirent dans une radicale
controverse avec les forces de « gauche » et une totale opposition
avec les puissances gouvernantes . Mais JAMAIS vous ne trouverez l’ombre
ou le départ d’exactions comparables à ces escadrons de la mort de
Daech et consorts dans l’activisme ou la prose militante du combat pour
la défense de la République espagnole ou de sa révolution. Les fous
de Dieu n’ont pas d’éthique, ceux de Barcelone mourraient pour elle.

Ce ne sont pas quelques centaines ou quelques milliers qui rejoignirent
cette Espagne, mais plusieurs dizaines de milliers venus de toute
l’Europe et du continent américain. En France une campagne intense,
face à l’apathie du gouvernement Blum, est animée par l’anarchiste et
pacifiste Louis Lecoin, aux antipodes du philosophe Alain, réclame et
collecte des fonds, « Des armes pour l’Espagne ! » scandaient-ils,
comme les Kurdes de Kobané en sont aujourd’hui dépourvus, comme de
vivres et matériel médical, dans l’indifférence et l’impuissance
générale, manœuvrière et gesticulatoire.

Comment comparer et confondre dans un charabia psychologisant oiseux des
mouvements si radicalement différents, en parlant tout à la fois «
d’idéalisme », de « romantisme », de «fatals errements » dans un
confusionnisme inacceptable et contre-productif, pour la compréhension
par la société mais aussi par les victimes elles-mêmes (les
embrigadés du jihadisme et leurs familles effondrées) ?

Était-ce errements également l’engagement de milliers d’Espagnols
après la victoire de Franco dans les maquis français contre
l’occupation allemande et le nazisme? Était-ce furie barbare
l’engagement de milliers d’Espagnols dans la deuxième division blindée
du général Leclerc, qui la première entra dans Paris et qui
poursuivit les nazis jusqu’en Allemagne avec l’ardent espoir et la
promesse non tenue par les alliés d’aller après libérer Madrid ?

L’indiscernement qui frappe et anime les commentateurs contemporains et
autorisés est coupable, il entretient l’illusion de l’égalité et de
la légitimité de tous les combats en laissant entendre une disposition
psychologique commune qui prévaudrait à tout engagement de sortes que
les beaux et nobles combats ne valent intrinsèquement pas mieux, par
indifférence à l’éthique, que les enrôlements dans des troupes de
mercenaires où bourreaux côtoient « martyrs » terroristes tous
dédiés à la mort.

Que n’ont-ils évoqué les tranquilles niveleurs de la pensée, ces
équidistants perpétuels, des engagements plus récents que ceux en
Espagne, au Nicaragua, au San-Salvador aux débuts des années 80 ou peu
après au Chiappas, au Mexique avec les zapatistes de l’EZLN ? Et là
aussi des milliers d’européens se sont joints aux mouvements de
résistance contre les dictateurs et pour construire un autre futur. Là
non plus en tous cas et quelles que soient les erreurs commises ici ou
là il n’y eut d’exactions et de crimes de masse tels qu’on les connaît
avec Daech et ses équivalents.

Même en allant regarder du côté des « années de plomb européennes
» en remontant aux GARI antifranquistes, aux brigades rouges et Prima
Linea d’ Italie, à la RAF d’Allemagne ou d’Action directe en France on
ne trouvera, malgré une infiltration policière avérée, la trace d’un
terrorisme qui s’apparenterait aux pratiques des jihadistes. L’issue
terroriste et criminelle de tous ces derniers groupes aurait pu évoquer
une fuite avant-gardiste exaltante pour une jeunesse désabusée
comparable psychologiquement à la fanatisation jihadiste, mais là
aussi, malgré une implication solidaire à la lutte palestinienne, il
n’y eut de textes ou d’actions rappelant de près ou de loin les
attentats, crimes ou massacres perpétués par les fous de dieu de
l’État islamique et de ses satellites.

Autant dire qu’il y a une vraie différence de nature dans tous ces
engagements, non pas tant par la radicalité, car sur le plan de
l’extrémisme certains pourraient se rejoindre, mais sur le plan du sens
commun : on ne viole personne, on ne tue pas les enfants, on ne torture
pas, on ne pose pas des bombes dans la foule, on n’expose aucun otage
pour le découper en morceaux sous les caméras, on élimine
physiquement des responsables, des chefs, on n’effraie pas on tente de
rendre justice ou de mobiliser l’esprit de résistance des opprimés
(croit-on).

Notez que la haine ou l’angoisse des bien-pensants va parfois jusqu’à
comparer les résistances locales aux projets imbéciles et inutiles,
par des expressions choisies : « Khmers verts » (un parlementaire de
droite), « jihadistes verts » (celle-là appartient au patron de la
FNSEA), « Sous-Hommes » (celle-ci appartient à un chroniqueur de RMC
aux « grandes gueules » -J. Blanc, fromager dans les deux sèvres,
contredit par personne sur le plateau !), aux pires et réels criminels
qui sévissent de part le monde.

Les « zadistes » pourtant, comme leurs équivalents des villes, les «
squatteurs », soulignent à leur façon des dysfonctionnements pour le
moins de la société actuelle : des logements sociaux attribués à des
élus, des logements maintenus vides par milliers par incurie des
pouvoirs publics à en obtenir l’occupation en de bons termes, des
millions de mètres-carrés de bureaux inoccupés d’une part et, d’autre
part, des territoires ruraux abandonnés pour l’essentiel par l’État,
tant en terme de services publics que de solidarité, laissés aux mains
de hobereaux locaux, de néo-féodaux, élus à tour de rôle sans que
la démocratie locale ne soit impliquée, pour servir les nantis locaux,
les entrepreneurs qui y verront leur carnet de commande s’agrandir et
les fameux élus qui profiteront de retombées gratifiantes. Donc, les
Zadistes et tous ceux qui contestent ces projets faramineux,
extrêmement coûteux et nuisibles, même lorsqu’ils proposent des
contre-projets de développement demeurent inaudibles, méritent que de
temps en temps une grenade perdue les atteignent et efface de la vie un
jeune homme.

Nous avions déjà vu avec le Raimbow Warrior l’assassinat d’État,
c’était déjà sous un gouvernement socialiste, nous venons d’assister
à nouveau à une bavure dégueulasse, injustifiée, car les « forces
de l’ordre » n’avaient rien à défendre sur place à Sivens, sauf le
délire républicain vallssien, qui voudrait que nulle part les forces
de la République ne soient absentes ! (tandis que dans maintes cités
de France les flics ne rentrent plus un képi tout au long de
l’année!). Valls et son sous-fifre Cazeneuve ont karchérisé à la
mode Sarkozy, par complexe, dans un lieu de contestation , où le seul
péril était la discussion.

Le terrorisme d’État n’est pas si loin. Le silence honteux des pouvoirs
publics qui entoura la mort de Rémy Fraisse, avec une enquête qui
dure, dure …demeure plus qu’un sujet de fâcheries.

Tous ces événements qui touchent les jeunesses mais le vivre ensemble
et aussi les futurs que nous nous y accordons conditionnent beaucoup les
agissements des uns et des autres.

Il y a manifestement des jeunes hommes et femmes qui se sont laissés
endoctriner via internet, par des fréquentations, par manque
d’imagination, par connerie pure, par un mauvais climat ou absence de
climat familial.

En fait l’éclairage ne peut venir des obscurs, qui pourra dire aux
familles qui voient un fils ou une fille dérailler au point de
s’embarquer pour la Syrie, la Turquie ou l’Irak, qu’elles ont mal fait
leur travail ? Qui fait bien son travail aujourd’hui ? Il est probable
que la communication se soit rompue entre l’école, le ou les parents et
que la jeune personne ait imaginé fonder sa revanche autrement.

Le vrai challenge c’est d’expliquer que cette voie est la pire qu’il
soit (équivalente à un suicide social d’abord et physique ensuite),
qu’elle ne correspond évidemment pas à aucune des recommandations
religieuses, qu’elle implique de fait un rejet de la communauté
humaine, qu’elle est sans retour, que tous ces jeunes cons s’apparentent
à des Raoul Vilain (assassin de Jaurès), qu’elle est un équivalent
historique au nazisme. Mais est-ce que dans toutes les familles on est
armé pour ce déploiements d’arguments ? Non, donc il faut occuper le
terrain de la pensée, des opinions et de l’illustration (et soyons
certains qu’il y aura quand même du déchet). Si autrefois nous
pouvions dire « il ne faut pas laisser telle rue ou tel marché au
fachos » avec internet c’est presque mission impossible, alors il faut
produire des choses intéressantes ! Botter le cul aussi de journalistes
poisseux qui par ignorance et révérences abrutissent leurs publics.

Il faut aussi accepter de se fâcher avec son enfant (pour ne pas avoir
à se fâcher à mort en vérité), donc il faut savoir lui dire qu’il
déconne, qu’il ne respecte pas les conditions de la vie commune, qu’il
est un imbécile en prétendant écrire tout seul dans son coin les
nouvelles normes de la sociabilité. Si on ne voit pas sa dérive, que
voulez-vous faire ? Sinon faire savoir aux parents que leur enfant est
un pauvre type quand on le découvre bourreau ou assassin ?

Les familles ont leur part mais d’ailleurs elles ne sont pas toutes
admirables et en découvrant un déviant sexuel parfois on découvre un
père violeur ou une mère abusive, en découvrant un illuminé
dangereux on découvre une famille disloquée et un enfant en apparente
attention mais livré à lui-même, des obsédés du travail produisent
des enfants très malheureux en croyant bien faire, des écrasés de la
vie, chômeurs à répétition et petits bouleaux vivriers peuvent
destiner leur enfant à l’inquiétude perpétuelle. Ces quotidiens si
variés sont des marqueurs puissants et prédisposent parfois à des
fuites, à ces aventures solitaires et mortelles que sont le Jihad, car
à moins qu’on ne nous le dise, personne encore n’a revendiqué
solidairement, comme parent, le geste de ces perdus de la vie avec les
autres.

C’est bien là toute la différence, dire en 36 que son fils ou sa fille
à rejoint le front Espagnol contre Franco, c’est évidemment
inquiétant mais c’est respectable, le même cas avec les talibans ou
Daech c’est clairement mal vu et pour tout dire source d’une immédiate
rupture de relations.

Alors décidément, la mémoire de nos anciens n’est plus dans vos
cordes, petits chroniqueurs de RMC, médiocres journalistes de partout
et révisionnistes perpétuels du Figaro et autres publications vivant
de subventions publiques pour la presse et autres médias.

Bruno Menguy

Le 30 novembre 2014

Grèce : Des journées libératrices d’attaque

repris du site non fides

Texte de Nikos Romanos

mardi 25 novembre 2014

Le texte qui suit se veut la continuation d’un dialogue sur les instruments de l’insurrection anarchiste et les façons de nous organiser ; un dialogue qui a été initié lors d’une rencontre anarchiste internationale quelque part dans la campagne française et qui continue maintenant depuis une cellule de prison en Grèce.

 

Les opinions exprimées ici me sont propres et il est clair qu’elles promeuvent une position particulière sur la question. Ce qui est voulu n’est néanmoins pas qu’une opinion l’emporte sur toutes les autres, mais que les divers points de vue différents mais complémentaires s’échangent et interagissent les uns avec les autres. Face à un ennemi très flexible en ce qui concerne l’utilisation et la multiplicité des moyens et des formes d’attaque, la diversité des considérations et des pratiques de la part des anarchistes va de soi. Ces perspectives différentes ne peuvent être promues de façon dogmatique, mais basées sur le raisonnement de l’attaque multiforme.

D’abord, il faut parler du concept même de l’organisation, un mot qui est plutôt mal compris au sein des cercles anarchistes.

Nous sommes face à un ennemi aux fonctionnements complexes et compliqués. Une des caractéristiques principales qui le rend puissant, c’est l’évolution constante et l’organisation de la paranoïa sociale qu’on expérimente aujourd’hui : une organisation technologique, militaire, architecturale, politique, industrielle, économique, scientifique. Chaque aspect de ce monde s’organise et corrige sans cesse ses imperfections à travers un système intelligent qui compte sur un grand nombre de personnes à son service.

Face à cette condition, celui qui croit qu’il est possible de se battre sans organisation est au minimum naïf.

« Si en 1972, avec 150.000 hommes, les flics ont réalisé une mobilisation générale pour poursuivre les membres de la R.A.F. – en faisant participer la population à la chasse à l’homme par la télévision, en faisant intervenir le Chancelier fédéral, en centralisant toutes les forces de police entre les mains de la police criminelle fédérale -, c’est que déjà à cette époque un groupe de révolutionnaires numériquement faible suffisait à mettre en branle toutes les forces matérielles et humaines de I’Etat. Il était déjà matériellement visible que le monopole de l’Etat sur la violence est limité, que ses forces peuvent s’épuiser, que si l’impérialisme est sur le plan tactique un monstre dévoreur d’hommes, il est sur le plan stratégique un tigre de papier. Il était matériellement visible qu’il dépend de nous que l’oppression demeure, de nous aussi qu’elle soit brisée. »

Ulrike Meinhof, « Déclaration d’Ulrike pour la libération d’Andreas au procès de Berlin-Moabit », 13 septembre 1974

On peut donc dire que celui qui ne s’organise pas deviendra un agrégat inoffensif qui sera tôt ou tard assimilé aux mécanismes d’aliénation de l’existant. Il perdra les caractéristiques combatives qui le rendent dangereux pour l’ennemi et sera délogé du champ de bataille antagoniste.

Inversement, celui qui a décidé de combattre ce système doit organiser sa haine afin de devenir efficace et dangereux. Ainsi commence quelque part ici la discussion sur les façons de s’organiser et dont les traits sont inhérents à nos valeurs anarchistes.

Le dilemme est alors si nous nous organiserons à travers une organisation anarchiste centralisée qui sera le point de référence pour le mouvement anarchiste, ou d’une façon décentralisée et diffuse en groupes affinitaires anarchistes qui conserveront leur autonomie politique aussi bien en termes d’action que de décisions collectives.

Concernant la façon centralisatrice de s’organiser, je parlerais en des termes généraux plutôt que spécifiques à qui a choisi cette option et comment, en Grèce.

Si on analyse d’un point de vue historique ces deux formes d’organisation, elles ont de tout temps eu cours sans jamais coexister. Lors de la guerre civile espagnole, les anarchistes étaient organisés de manière centrale pour combattre les fascistes, tout comme lors d’autres tentatives révolutionnaires.

Cela vaut aussi pour la plupart des organisations de guérilla urbaine des dernières décennies qui approchaient des nouveaux compagnons dans le cadre d’un projet politique particulier, cherchant ainsi à renforcer l’organisation plutôt que la diffusion armée où l’autonomie de chaque individualité ouvre la possibilité de créer des fronts d’attaque chaotiques.

Cette conception des manières de s’organiser ne doit pas être considérée séparément des conditions sociales et politiques de cette époque.

Les combattants de ces temps-là étudiaient leur adversaire avec leurs propres instruments d’analyse et se battaient pour la liberté, la payant au prix fort par des assassinats, des lourdes peines de prison, des tortures et des mises à l’isolement. Ceux d’entre eux qui n’ont pas renié leurs valeurs font leur propre bilan critique des expériences qu’ils ont accumulées au cours des années, expériences qui valent évidemment d’être étudiées soigneusement ; mais si nous en restons là, nous sommes perdus. Ce qui compte, c’est ce que nous faisons aujourd’hui, à notre époque.

Donc, pour moi, l’organisation centralisée et le centralisme révolutionnaire sont des fantômes que nous devons chasser loin de nous.

En outre, il est révélateur que toutes les organisations anarchistes centralisées restantes aient tout simplement gardé les cachets glorieux de ces temps-là et soient enfoncées jusqu’au cou dans le réformisme. Elles renoncent à l’action directe et à la révolte dans la vie quotidienne et n’ont plus rien à voir avec quelque chose de combatif. Elles refusent de comprendre les changements énormes au niveau social et politique, elles refusent de parler des limites énormes de l’oppression contemporaine, du progrès de la science, de la fascisation technologique, de la domination des multinationales et remâchent simplement des théories idéologisées à propos du conflit entre capital et travail selon des termes écrits il y a cent ans, à une autre époque du capitalisme.

Pire encore, elles refusent d’agir, incapables de comprendre que si elles avaient vécues dans le passé glorieux qu’elles évoquent, elles n’auraient été que des surplus car elles n’auraient jamais pris de risques.

Maintenant, concernant le centralisme révolutionnaire dans les groupes de guérilla urbaine, même si je comprends les raisons et les conséquences d’un tel choix, je ne suis pas d’accord car je pense que notre but n’est pas d’avancer tous ensemble selon un projet-programme politique commun, mais de diffuser nos moyens et d’exhorter tout un chacun à protéger son autonomie, contribuant ainsi à la création de nouvelles perceptions et possibilités pour l’exacerbation de l’action anarchiste polymorphe.

C’est pour cela que je choisis l’organisation informelle que je considère meilleure qualitativement et plus efficace pour des raisons que je vais expliquer. L’élément de base qui rend palpable l’organisation informelle (et pas seulement) n’est rien d’autre que l’action directe, sans quoi nous ne serions rien de plus qu’une simple bande de charlatans à la rhétorique dissidente.

La chose la plus importante pour un anarchiste, c’est de se décider à passer à l’action, car l’individualité brise ainsi la peur que la domination lui a imposée autour du choix de l’action révolutionnaire ; en passant à l’action, on dépasse les facteurs inhibiteurs qui conduisent à rester inactif, on prend sa vie dans ses mains et on acquiert la capacité d’influencer plus ou moins les conditions qui déterminent nos vies. Passer à l’action équivaut à reprendre notre vie volée, forgeant les traits d’un être libre qui se bat au quotidien pour se libérer de ses chaînes et de ses obligations sociales, abolissant les rôles autoritaires qui lui ont été imposés et construisant une culture qui porte en elle la qualité d’une nouvelle vie, la vie d’un insurgé anarchiste qui blesse à coups de rasoir ce monde actuel.

Après la prise d’une telle décision vient l’expérimentation. Les anarchistes ne devraient pas avoir des positions immuables ; ils sont constamment en mouvement parce qu’inertes, ils seraient acculés à l’autodestruction des dogmatismes idéologiques. Ils repensent les choses, se critiquent et explorent l’expérience collective pour l’adapter aux conditions historiques actuelles. Ils gèlent leurs cœurs pour résister à la douleur et mettent le feu à tout ce qui reste pour effacer les traces de leur ancienne vie « paisible ». Ce qui compte ici est la lutte et la vengeance, car tout ceux qui ont senti la violence dans leur chair et n’ont pas cherché à se venger méritent leurs souffrances.

Revenons maintenant à la question de l’expérimentation pratique, c’est-à-dire de l’action aux manières, méthodes et formes multiples.

Je pense que l’organisation de nos désirs destructifs doit s’exprimer à travers des réseaux d’action de haute définition où tout le monde serait capable d’y voir ses propres mots et œuvres, puisse être inspiré, se poser des questions et agir à nos côtés ou nous combattre. Être visible (en termes de communication) fait partie de notre objectif pour amener à son degré maximal la polarisation sociale afin de clarifier le rôle que chacun joue dans l’édifice autoritaire et passer ensuite de la critique armée à la critique des armes.

Je pense que la revendication est ce qui donne du sens à une action, la rattache aux objectifs voulus et explique les motivations et les raisons qui ont amené à la réaliser à toute personne intéressée à rompre le cercle vicieux de l’oppression et à passer à l’attaque. Simplement et clairement. Dans un monde où se généralise la saturation d’informations et le terrorisme des bombardements visuels, aucune action ne parle d’elle-même si les sujets-acteurs ne le font pas.

C’est pour cela que la haute définition que j’ai mentionné plus haut est liée tant à des dénominations de guérilla fixes qu’à des acronymes. Pour moi, les dénominations fixes [sic] des actes de guérilla sont d’une importance particulière, car ainsi les actions sont liées les unes aux autres et amplifient simultanément leur dynamique.

De plus, le discours prend un poids plus important en étant connecté à la constance de l’action. On a ainsi la possibilité d’échafauder des stratégies d’action de guérilla en rendant compréhensible le motif général et en créant un point de référence et d’incitation à l’action. Cela exacerbe la menace révolutionnaire puisque le monopole étatique de la violence est brisé et que les anarchistes en revendiquent avec les armes la part qui leur revient pour ensuite la retourner contre l’ennemi.

Quant à l’utilisation d’acronymes, elle a une utilité semblable à un niveau plus large ; leur importance principale c’est leur contribution à reconnaitre [l’existence d’]une résistance qui s’exprime sans centre mais de manière horizontale et chaotique et dans le même temps selon les choix des insurgés.

Je pense que l’existence d’acronymes a aussi son importance comme instrument de propagande, puisque des réseaux de traduction peuvent faire le travail de messager entre des groupes de guérilla indépendamment de s’ils utilisent ou non un acronyme. Cependant, l’existence d’un ou plusieurs réseaux informels qui utilisent des acronymes et se reconnaissent entre eux renforce la dynamique des actions dans la mesure où, de quelque chose de fragmenté elles sont replacées dans un ensemble, rendant ainsi plus dense l’existence d’une structure anarchiste et insurrectionnelle (c’est-à-dire d’action directe) dans ses racines.

En guise d’épilogue

Il est désormais clair qu’au nom de la « sécurité du citoyen » des menaces sociales factices sont créées pour fournir un alibi politique afin de commettre les pires crimes étatiques, d’instaurer toujours plus de mesures de contrôle et de surveillance, de renforcer les lois antiterroristes. Tout cela pour que les citoyens privilégiés des pays développés, qui se sont vu décerner ce label prestigieux, se sentent en sécurité pendant que leurs protecteurs étatiques sèment massivement et aveuglement la mort.

C’est pour cela que j’envisage une condition belligérante dans les centres urbains où les rebelles organiseront quotidiennement des plans d’attaque, créant une menace asymétrique qui mettra en pièces la cohésion sociale et la stabilité politique et sèmera l’insécurité dans les centres de reproduction du capitalisme. Le flux bien réglé des marchandises cessera d’être tenu pour acquis et les représentants de l’oppression vivront dans la peur.

Nous n’avons rien à attendre, organisons-nous donc et frappons la société du capital ; les actions révolutionnaires façonnent les conditions objectives, multiplions-les.

Force à tous les compagnons incarcérés et en cavale.
Force aux quatre anarchistes en grève de la faim au Mexique
 [1]

Nikos Romanos
Octobre 2014

[rtraduit de Avalanche n°3.]

our lire le numéro 0 et consulter la revue en anglais, aller sur le site: avalanche.noblogs.org

La révolte des smartphones

Après une conversation qui a eu lieu lors de la manifestation d’Embrun  du  13/12/2014.  La population d’Embrun a vu 280 personnes défiler dans les rues d’Embrun. Quelques associations citoyennes ont voulu récuperer cette manifestation mais l’ensemble des participants étaient plus proches du collectif d’appel pour le 13 décembre.  Le Dauphiné libéré des Haute Alpes comme à son habitude n’a retenuque  les propos des adorateurs de l’état.

repris sur non fides

La naissance de l’énième vague de contestation remonte à il y a peu (fin octobre). Cette fois, celle qui a été touchée par la rage de la société civile a été la Hongrie, dirigée par le conservateur Orban, dont le gouvernement a été le protagoniste de politiques réactionnaires et xénophobe dans son propre pays. Ce qui a exaspéré des dizaines de milliers de personnes a été le choix des autorités d’augmenter les prix de la navigation sur internet.

 Ce sur quoi nous voulons réfléchir principalement, ce ne sont pas les raisons de cette contestation, mais une des pratiques utilisées par les manifestants. Sur les photos représentant la foule dans les rues de Budapest, on pouvait remarquer l’émergence d’une nouvelle forme de contestation : allumer simultanément de milliers de smartphones et téléphones portables comme acte symbolique contre la mesure du gouvernement. Voilà donc l’énième évolution de la contestation 2.0 !
Mais il y a un aspect vraiment intéressant dans tout cela : ces manifestations prennent la forme d’une « lutte » pour demander plus d’aliénation plutôt que pour viser une libération de la domination technologique, qui révèle ici une fois de plus son visage totalisant, annihilant tout désir humain qui n’entend pas se soumettre à la dictature du virtuel. Les opposants à cette nouvelle mesure du gouvernement hongrois sont visiblement parmi ces sujets prêts à livrer bataille seulement pour justifier et renforcer tout le mécanisme de domination techno-industrielle – producteur de misère, de dévastation, de domestication du vivant – et non pas pour le critiquer et l’attaquer.

Désormais, beaucoup de mobilisations de masse sont caractérisées par l’intention de la part de leurs participants de les créer et/ou de les diffuser par les moyens mis à disposition par le progrès technologique. Le rôle des médias traditionnels contribue à tout cela, ceux-ci ayant par exemple vendu les « printemps arabes » comme des révolutions « des réseaux sociaux », gonflant le rôle de ceux-ci dans la diffusion et la propagation des révoltes, les présentant comme créées et favorisées par l’interaction de milliers de personnes sur des places virtuelles. À la grande foule des activistes hi-tech se sont aujourd’hui ajoutés les manifestants hongrois, qui protestent armés de leurs prothèses technologiques. La navigation sur internet endosse donc les caractéristiques d’un besoin primaire, tout comme la présence d’une personne parmi les inscrits sur Facebook ou Twitter, facteur incontournable et indispensable pour sa propre existence. C’est le triomphe d’une nouvelle forme d’activisme : spectaculaire et superficiel, toujours prêt à immortaliser avec son téléphone ou sa caméra des moments d’affrontement dans la rue, à saisir le moment où la pierre est lancée contre le flic et à filmer l’énième abus des keufs ; par contre maintenant elle est en première ligne pour contester une mesure qui limite l’accès à internet, montrant au puissant de service sa « dangerosité » par l’exhibition de son dernier bibelot hi-tech. Il n’y a rien d’attrayant dans cette mise en scène. Au contraire, elle est l’énième preuve du fait que la contestation prend de plus en plus souvent des caractéristiques clownesques et caricaturales, tronquée de sa charge spontanée et potentiellement destructrice, canalisée dans des formes tapageuses et éphémères.

Le lien entre la guerre contre l’existant et les dispositifs technologiques ne produit des effets positifs que pour le pouvoir, sûrement pas pour ceux qui se révoltent. Quelles sont les origines des caméras de vidéosurveillance, industries, bio et nanotechnologies, ordinateurs, portables, GPS et tant d’autres diableries ? Quels intérêts servent-elles, quelles dynamiques sont-elles par leur nature destinées à reproduire et avec quels effets ? Nous sommes de ceux qui n’échangeraient pas la moindre émotion et spontanéité contre plus de technologie, qui n’implique en réalité qu’aliénation et contrôle. Il n’y a pas une bonne et une mauvaise technologie, mais des instruments nés dans un cadre et des circonstances déterminés et qui répondent à une mentalité militariste, exploiteuse, anthropocentrique.
C’est donc aux ennemis de la technologie (et de ses fidèles adeptes) de démasquer sa vraie nature et d’en finir avec cet ordre nécrophile.

Quelques ennemis du techno-monde

tract distribué à Padoue, 1/12/2014
malacoda@distruzione.org

[Traduit de l’italien par nos soins de Finimondo.]

 

[Paris] Nucléocrate en feu

I

ndymedia Nantes / jeudi 11 décembre 2014

 

https://c2.staticflickr.com/4/3616/3333559358_4ae6fbbb52.jpgA.N.A.B

Dans la nuit du mercredi 4 décembre, une voiture EDF-GDF a été mise à feu, rue de l’Atlas, 19eme arrondissement. All Nucleocrats Are Bastards.

Une pensée pour Nicos Romanos, en lutte pour sa vie. Une pensée pour Alexis Grigoropoulos, à six ans de son assassinat par les porcs.

“Ε?μαι πολ? πεινασμ?νος. Αν δολοφον?σεις το Ν?κο, το μ?νο πρ?γμα που θα μπορ?σει να με χορτ?σει ξαν?, ε?ναι το λαρ?γγι σου.” Yannis Michailidis.

antiEDF