A propos du « Jihad » des jeunes Français

reçu par mail

Salut,
Un texte un peu long, convenu presque par certains aspects (mais ça va
mieux en le disant), qui donnera peut-être quelques outils et arguments
à certains d’entre vous et qui en tous les cas soulève une
manipulation journalistique non pas tant contre l’anarchie et l’idée
que certains s’en font mais contre l’idée même de combat et l’esprit
de résistance.

LE JIHAD, LA MÉMOIRE ET LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE

La société française est aujourd’hui saisie d’angoisse et d’effroi en
apprenant que des jeunes Français, depuis plusieurs années, issus ou
non de l’immigration, récente ou non, ont rejoint des terres de combats
islamistes ou jihadistes.

Ce serait plusieurs milliers pour toute l’Europe et plus d’un millier
pour la France qui auraient rejoint l’Afghanistan, la Syrie, le Sahel,
le Nigeria ou l’Irak pour accomplir le « Jihad » et s’enrôler dans
les groupes islamistes fondamentalistes, radicaux et terroristes.

Le « Califat » d’horreur qui a pris naissance en Irak, qui entend
soumettre toutes les populations à son ordre, dans une barbarie sans
nom, entend agglomérer toutes les factions criminelles qui terrorisent
les populations croyantes et non « orthodoxes » de l’atlantique à la
mer rouge.

Pure création des pétromonarchies du golfe et résultat catastrophique
d’une action étasunienne bornée et égotiste, « Daech », l’autre nom
de « l’État islamique », est l’œuvre d’ineptes acteurs de « la
démocratie mondiale », de fraudeurs patentés à la démocratie et
d’ennemis avérés de la démocratie.

Les massacres lâches et honteux, la mise en scène d’exécutions
d’otages ou de prisonniers, les rapts multiples, l’esclavagisme, les
vols et viols, un usage rôdé de l’internet en vue de propagande et de
base de recrutement caractérisent cet État islamique fantoche mais
effrayant et source d’un indicible dégoût.

C’est à un point tel que le maître-bourreau de la Syrie,
Bachar-al-Assad, qui écrase le peuple syrien sous les bombes, les gaz,
les tortures et les exécutions sommaires et destructions d’hôpitaux,
à la tête d’une comptabilité mortuaire de 250000 morts, au moins
autant de blessés et des centaines de milliers de personnes sur les
routes de l’exil, est opportunément oublié pour continuer son sale
travail et même redevient un interlocuteur possible pour combattre
Daech ! Soutenu par les Russes, les Iraniens et le Hezbolla libanais,
Bachar profite même aujourd’hui des bombardements contre Daech par la
faible coalition occidentale pour reconquérir des territoire sur les «
rebelles » à sa gouvernance, tandis que ces mêmes bombardements
empêchent les assauts au sol contre les troupes islamistes, soit des
kurdes, des chiites ou des groupes laïcs ou islamistes rivaux levés
contre Daech. Pendant que cette coalition bombarde Daech autour de
Kobané, Bachar bombarde les civils Syriens ! Kobané, la ville kurde
résistante, à la frontière turco-syrienne, ne reçoit ni vivres, ni
armes ni médicaments et elle est privée de renforts par Erdogan,
l’anti-kemaliste, qui n’en subit aucune réprobation de la part des
occidentaux.

Toute cette mise à peur de l’occident tranquille, cette mise en abîme
du « vivre ensemble », orchestrées tant par Daech que par nos médias
avides de sensationnels au point de diffuser des informations non
vérifiées, précédés ou suivis en cela par le président Hollande
annonçant la libération sans rien en savoir ni preuves physiques des
écolières nigérianes, ce tout spectacle permanent, déstabilise, rend
incrédule au point qu’une paranoïa collective fatalement ingérable
saisit toutes les couches de la population.

Si l’on y associe le chômage endémique, les égarements, les excès
permanents, l’insatiabilité des « élites », la gloutonnerie des
financiers et des actionnaires, les compromissions des politiques (qui
constituent une classe et un statut à part entière) et les
hallucinantes fortunes qui se constituent légalement ou illégalement,
vous avez tous les ingrédients d’un délire des jeunesses (en réponse
fracassante à l’impuissance de leurs parents), d’une dérive
réactionnaire de leurs aînés et d’un découragement globalisé.

Les journalistes et commentateurs agréés ont un mot pour désigner
cette situation : l’Anarchie !

C’est bien connu les anarchistes violent, pillent, esclavagisent,
exécutent en masse, filment des scènes d’horreurs et les envoient sur
internet et prônent la liberté du plus fort ! C’est leur marque de
fabrique ! Brassens, Georges et baladin de son état, fut sans doute
secrétaire général de la Fédération Anarchiste par goût du sang et
appel du gain !

Mais l’analyse profonde des journalistes ne s’arrête pas là, car ils
ont des références, des preuves dans l’histoire et par l’histoire.
Ainsi cette fuite de jeunes français (parfois en famille avec leurs
enfants) leur évoque d’autres périodes historiques qui par la
récurrence expliquerait anthropologiquement et psychologiquement ces
regrettables dérives .

Les journalistes et autres chroniqueurs ont toujours à la bouche la «
guerre d’Espagne », de Zemmour à Adler ou de fumistes tocards comme
Liébig de RMC (et Siné-mensuel) ou Ruquier de partout et Brunet de
n’importe quoi!

Comparer ce « Jihad » à l’esprit des combattants de la guerre civile
Espagnole est hallucinant et explique déjà bien des choses sur le fait
que les jeunes gens ne sauraient plus choisir des nobles et justes
combats. Le pauvre Zemmour qui geint dans ses amertumes dorées au
Figaro devrait relire Bernanos et ses « Grands cimetières sous la lune
» pour nous dire s’il y a la moindre comparaison possible entre
l’engagement, pour la défense de la République espagnole, de Georges
Orwell, de Simone Weil, d’André Malraux, d’Arthur Koestler, d’Ernest
Hemingway et de plus de cent mille européens et américains qui se sont
joints dans les « brigades internationales » ou les colonnes
anarchistes et ses pauvres types qui veulent tuer pour tuer avec un dieu
pour messager qui ne leur à rien demandé !

Évidemment qu’aux temps de la guerre d’Espagne bien des familles furent
inquiètes du sort de leurs fils et aussi des fois de leurs filles qui
rejoignaient le front contre Franco, mais la différence c’est que dans
la France de 1936, le peuple en général, la démocratie partout, se
désolaient du putsch franquiste, épaulé par Hitler et Mussolini, il y
avait une grandeur à aller appuyer la défense de la république !

Faut-il pousser le bouchon aussi loin qu’Alexandre Adler qui n’a pas eu
peur de déclarer dans l’émission de Serge Moatti (sur LCP-AN) que «
s’ils avaient vécu en 1910 ces jeunes n’auraient pas rejoint le Jihad
mais la bande à Bonnot » ! A quoi bon être historien ? Et Moatti n’a
rien dit ! (On ne peut pas gagner sa vie, il est vrai, en vendant
littérairement ses amitiés honteuses avec JM Lepen et être vigilent).

Un mot sur Bonnot, tout de même, au-delà de l’écume tapageuse
journalistique qui d’ailleurs excita les mêmes journalistes lors de son
assassinat par les forces de l’ordre (une armée d’hommes et de
mitrailleuses pour exterminer quelques bougres reclus dans une maison.
Toute chose étant égale on pense à l’assassinat délibéré du
terroriste Mehra que malgré les moyens modernes on n’a pas réussi à
immobiliser (gaz, flèches hypodermiques anesthésiantes, l’attente par
le sommeil… ), tout comme à « HB » d’ailleurs, preneur d’otages des
années 80 dans une école, où Sarkozy et son mentor Pasqua
s’illustrèrent pour assassiner un pauvre type assoupi!) . Bonnot donc
et sa « bande » firent progresser la police française en employant
des moyens qu’elle n’avait pas, ils formèrent les « brigades du tigre
» plus que Clemenceau lui-même, ils braquèrent des banques,
détroussèrent quelques riches, affirmèrent régulièrement leurs
options anarchistes, vivèrent sur leurs gains et redistribuèrent le
trop gagné aux luttes sociales et aux écoles ; ils blessèrent peu de
gens et ne tuèrent que par exigence pour leur propre liberté : deux
personnes (un agent de police et un employé de banque) : voilà Daech
de 1910 ! En fait vous avez raison Monsieur Adler il vaudrait mieux que
se reconstituent des « bandes à Bonnot » !

Mais il faut dire qu’Adler n’est pas le premier à s’être laisser aller
à ce type d’exercice : déjà, au début des années 90, le grand
historien Marc Ferro, dans le Monde Diplomatique, avait osé une
comparaison entre les GIA qui sévissaient alors en Algérie
(assassinats, enlèvements, massacres collectifs, bombes meurtrières
dans des lieux publics…) et l’activisme anarchiste des années 30 en
Espagne ! C’est décidément une habitude !

Revenons-y un peu pour voir ou comprendre si l’énorme mouvement
anarchiste espagnol a quelque parenté avec Daech, Al-Qaeda, le Hamas,
le Hezbolla, Boko Haram, Al nusra, les Talibans ou les GIA.

Le mouvement anarchiste espagnol s’est fortement développé dés la fin
du XIX ème siècle dans une continuation de la première internationale
et une pensée originale, fédéraliste, mutuelliste, anti-monarchiste
mais peu propice à l’étatisme français. Sa grande organisation
historique, la CNT, pendant anarcho-syndicaliste à la CGT française,
syndicaliste-révolutionnaire à ses débuts, se confronta à un
patronat, un clergé, une monarchie, et des propriétaires fonciers
d’une violence sans nom, mais elle n’eut pas à subir de plein fouet la
saignée de 14-18 (l’Espagne n’ayant pas pris part au conflit) qui mis
à plat l’ensemble des mouvements ouvriers organisés européens.

Dés les années 20 la CNT devint la plus grande organisation de lutte
et de solidarités sur le sol espagnol, malgré les interdictions, la
répression implacable de la dictature de Primo de Rivera et un certain
isolement du fait des ralliements internationaux au léninisme puis au
stalinisme.

Ses modes d’actions dits « d’actions directes », ses objectifs dits de
« gestion directe » ou d’autogestion la mirent dans une radicale
controverse avec les forces de « gauche » et une totale opposition
avec les puissances gouvernantes . Mais JAMAIS vous ne trouverez l’ombre
ou le départ d’exactions comparables à ces escadrons de la mort de
Daech et consorts dans l’activisme ou la prose militante du combat pour
la défense de la République espagnole ou de sa révolution. Les fous
de Dieu n’ont pas d’éthique, ceux de Barcelone mourraient pour elle.

Ce ne sont pas quelques centaines ou quelques milliers qui rejoignirent
cette Espagne, mais plusieurs dizaines de milliers venus de toute
l’Europe et du continent américain. En France une campagne intense,
face à l’apathie du gouvernement Blum, est animée par l’anarchiste et
pacifiste Louis Lecoin, aux antipodes du philosophe Alain, réclame et
collecte des fonds, « Des armes pour l’Espagne ! » scandaient-ils,
comme les Kurdes de Kobané en sont aujourd’hui dépourvus, comme de
vivres et matériel médical, dans l’indifférence et l’impuissance
générale, manœuvrière et gesticulatoire.

Comment comparer et confondre dans un charabia psychologisant oiseux des
mouvements si radicalement différents, en parlant tout à la fois «
d’idéalisme », de « romantisme », de «fatals errements » dans un
confusionnisme inacceptable et contre-productif, pour la compréhension
par la société mais aussi par les victimes elles-mêmes (les
embrigadés du jihadisme et leurs familles effondrées) ?

Était-ce errements également l’engagement de milliers d’Espagnols
après la victoire de Franco dans les maquis français contre
l’occupation allemande et le nazisme? Était-ce furie barbare
l’engagement de milliers d’Espagnols dans la deuxième division blindée
du général Leclerc, qui la première entra dans Paris et qui
poursuivit les nazis jusqu’en Allemagne avec l’ardent espoir et la
promesse non tenue par les alliés d’aller après libérer Madrid ?

L’indiscernement qui frappe et anime les commentateurs contemporains et
autorisés est coupable, il entretient l’illusion de l’égalité et de
la légitimité de tous les combats en laissant entendre une disposition
psychologique commune qui prévaudrait à tout engagement de sortes que
les beaux et nobles combats ne valent intrinsèquement pas mieux, par
indifférence à l’éthique, que les enrôlements dans des troupes de
mercenaires où bourreaux côtoient « martyrs » terroristes tous
dédiés à la mort.

Que n’ont-ils évoqué les tranquilles niveleurs de la pensée, ces
équidistants perpétuels, des engagements plus récents que ceux en
Espagne, au Nicaragua, au San-Salvador aux débuts des années 80 ou peu
après au Chiappas, au Mexique avec les zapatistes de l’EZLN ? Et là
aussi des milliers d’européens se sont joints aux mouvements de
résistance contre les dictateurs et pour construire un autre futur. Là
non plus en tous cas et quelles que soient les erreurs commises ici ou
là il n’y eut d’exactions et de crimes de masse tels qu’on les connaît
avec Daech et ses équivalents.

Même en allant regarder du côté des « années de plomb européennes
» en remontant aux GARI antifranquistes, aux brigades rouges et Prima
Linea d’ Italie, à la RAF d’Allemagne ou d’Action directe en France on
ne trouvera, malgré une infiltration policière avérée, la trace d’un
terrorisme qui s’apparenterait aux pratiques des jihadistes. L’issue
terroriste et criminelle de tous ces derniers groupes aurait pu évoquer
une fuite avant-gardiste exaltante pour une jeunesse désabusée
comparable psychologiquement à la fanatisation jihadiste, mais là
aussi, malgré une implication solidaire à la lutte palestinienne, il
n’y eut de textes ou d’actions rappelant de près ou de loin les
attentats, crimes ou massacres perpétués par les fous de dieu de
l’État islamique et de ses satellites.

Autant dire qu’il y a une vraie différence de nature dans tous ces
engagements, non pas tant par la radicalité, car sur le plan de
l’extrémisme certains pourraient se rejoindre, mais sur le plan du sens
commun : on ne viole personne, on ne tue pas les enfants, on ne torture
pas, on ne pose pas des bombes dans la foule, on n’expose aucun otage
pour le découper en morceaux sous les caméras, on élimine
physiquement des responsables, des chefs, on n’effraie pas on tente de
rendre justice ou de mobiliser l’esprit de résistance des opprimés
(croit-on).

Notez que la haine ou l’angoisse des bien-pensants va parfois jusqu’à
comparer les résistances locales aux projets imbéciles et inutiles,
par des expressions choisies : « Khmers verts » (un parlementaire de
droite), « jihadistes verts » (celle-là appartient au patron de la
FNSEA), « Sous-Hommes » (celle-ci appartient à un chroniqueur de RMC
aux « grandes gueules » -J. Blanc, fromager dans les deux sèvres,
contredit par personne sur le plateau !), aux pires et réels criminels
qui sévissent de part le monde.

Les « zadistes » pourtant, comme leurs équivalents des villes, les «
squatteurs », soulignent à leur façon des dysfonctionnements pour le
moins de la société actuelle : des logements sociaux attribués à des
élus, des logements maintenus vides par milliers par incurie des
pouvoirs publics à en obtenir l’occupation en de bons termes, des
millions de mètres-carrés de bureaux inoccupés d’une part et, d’autre
part, des territoires ruraux abandonnés pour l’essentiel par l’État,
tant en terme de services publics que de solidarité, laissés aux mains
de hobereaux locaux, de néo-féodaux, élus à tour de rôle sans que
la démocratie locale ne soit impliquée, pour servir les nantis locaux,
les entrepreneurs qui y verront leur carnet de commande s’agrandir et
les fameux élus qui profiteront de retombées gratifiantes. Donc, les
Zadistes et tous ceux qui contestent ces projets faramineux,
extrêmement coûteux et nuisibles, même lorsqu’ils proposent des
contre-projets de développement demeurent inaudibles, méritent que de
temps en temps une grenade perdue les atteignent et efface de la vie un
jeune homme.

Nous avions déjà vu avec le Raimbow Warrior l’assassinat d’État,
c’était déjà sous un gouvernement socialiste, nous venons d’assister
à nouveau à une bavure dégueulasse, injustifiée, car les « forces
de l’ordre » n’avaient rien à défendre sur place à Sivens, sauf le
délire républicain vallssien, qui voudrait que nulle part les forces
de la République ne soient absentes ! (tandis que dans maintes cités
de France les flics ne rentrent plus un képi tout au long de
l’année!). Valls et son sous-fifre Cazeneuve ont karchérisé à la
mode Sarkozy, par complexe, dans un lieu de contestation , où le seul
péril était la discussion.

Le terrorisme d’État n’est pas si loin. Le silence honteux des pouvoirs
publics qui entoura la mort de Rémy Fraisse, avec une enquête qui
dure, dure …demeure plus qu’un sujet de fâcheries.

Tous ces événements qui touchent les jeunesses mais le vivre ensemble
et aussi les futurs que nous nous y accordons conditionnent beaucoup les
agissements des uns et des autres.

Il y a manifestement des jeunes hommes et femmes qui se sont laissés
endoctriner via internet, par des fréquentations, par manque
d’imagination, par connerie pure, par un mauvais climat ou absence de
climat familial.

En fait l’éclairage ne peut venir des obscurs, qui pourra dire aux
familles qui voient un fils ou une fille dérailler au point de
s’embarquer pour la Syrie, la Turquie ou l’Irak, qu’elles ont mal fait
leur travail ? Qui fait bien son travail aujourd’hui ? Il est probable
que la communication se soit rompue entre l’école, le ou les parents et
que la jeune personne ait imaginé fonder sa revanche autrement.

Le vrai challenge c’est d’expliquer que cette voie est la pire qu’il
soit (équivalente à un suicide social d’abord et physique ensuite),
qu’elle ne correspond évidemment pas à aucune des recommandations
religieuses, qu’elle implique de fait un rejet de la communauté
humaine, qu’elle est sans retour, que tous ces jeunes cons s’apparentent
à des Raoul Vilain (assassin de Jaurès), qu’elle est un équivalent
historique au nazisme. Mais est-ce que dans toutes les familles on est
armé pour ce déploiements d’arguments ? Non, donc il faut occuper le
terrain de la pensée, des opinions et de l’illustration (et soyons
certains qu’il y aura quand même du déchet). Si autrefois nous
pouvions dire « il ne faut pas laisser telle rue ou tel marché au
fachos » avec internet c’est presque mission impossible, alors il faut
produire des choses intéressantes ! Botter le cul aussi de journalistes
poisseux qui par ignorance et révérences abrutissent leurs publics.

Il faut aussi accepter de se fâcher avec son enfant (pour ne pas avoir
à se fâcher à mort en vérité), donc il faut savoir lui dire qu’il
déconne, qu’il ne respecte pas les conditions de la vie commune, qu’il
est un imbécile en prétendant écrire tout seul dans son coin les
nouvelles normes de la sociabilité. Si on ne voit pas sa dérive, que
voulez-vous faire ? Sinon faire savoir aux parents que leur enfant est
un pauvre type quand on le découvre bourreau ou assassin ?

Les familles ont leur part mais d’ailleurs elles ne sont pas toutes
admirables et en découvrant un déviant sexuel parfois on découvre un
père violeur ou une mère abusive, en découvrant un illuminé
dangereux on découvre une famille disloquée et un enfant en apparente
attention mais livré à lui-même, des obsédés du travail produisent
des enfants très malheureux en croyant bien faire, des écrasés de la
vie, chômeurs à répétition et petits bouleaux vivriers peuvent
destiner leur enfant à l’inquiétude perpétuelle. Ces quotidiens si
variés sont des marqueurs puissants et prédisposent parfois à des
fuites, à ces aventures solitaires et mortelles que sont le Jihad, car
à moins qu’on ne nous le dise, personne encore n’a revendiqué
solidairement, comme parent, le geste de ces perdus de la vie avec les
autres.

C’est bien là toute la différence, dire en 36 que son fils ou sa fille
à rejoint le front Espagnol contre Franco, c’est évidemment
inquiétant mais c’est respectable, le même cas avec les talibans ou
Daech c’est clairement mal vu et pour tout dire source d’une immédiate
rupture de relations.

Alors décidément, la mémoire de nos anciens n’est plus dans vos
cordes, petits chroniqueurs de RMC, médiocres journalistes de partout
et révisionnistes perpétuels du Figaro et autres publications vivant
de subventions publiques pour la presse et autres médias.

Bruno Menguy

Le 30 novembre 2014