Archives de catégorie : General

texte:L’âge de fer planétaire

[reçu par mail]

En pièce jointe un texte d’Yves Le Manach auquel cette remarque d’Adorno conviendrait très bien :

« Celui qui intervient aujourd’hui dans des débats d’ordre pratique découvre régulièrement, à sa grande honte, que les idées qu’il veut apporter ont été émises depuis longtemps et le plus souvent bien mieux la première fois. Non seulement la masse des écrits et des publications est devenue pléthorique, mais la société elle-même, en dépit de ce qui la poussa à avancer, semble souvent régresser à des stades antérieurs, même dans les superstructures, comme le droit et la politique. Voilà qui nous oblige à réchauffer sans plaisir des arguments trop connus. »

un texte d’Yves Le Manach en PDF

Point de vue Théorie critique :

 

https://www.editions-allia.com/files/pdf_523_file.pdf

 

Cordialement.

Henri

 

https://www.youtube.com/watch?v=0mlzyYoyLhA

 

 

texte: Grève et “besoin de grève”

note après  la lecture du texte capital total,

le débat continuera ,pour ne pas être enfermé-e dans des logiques partidaires et  de recrutement syndical..

mars 2018, Temps critiques


Le mou­ve­ment du Tous en­semble de 1995 a été la der­nière re­pré­sen­ta­tion d’une lutte col­lec­tive au-de­là de la stricte pers­pec­tive clas­siste, mais sans qu’af­fleure une ten­sion vers la com­mu­nau­té hu­maine puisque le mou­ve­ment est res­té cen­tré sur la dé­fense de la condi­tion sa­la­riale à tra­vers le re­fus de la ré­forme de la Sé­cu­ri­té so­ciale, pi­lier du mode de ré­gu­la­tion for­diste des conflits de classes. Si ré­fé­rence com­mu­nau­taire il y eut, ce n’était que celle de la com­mu­nau­té du tra­vail en­core sou­dée, tant bien que mal, par la conscience ou­vrière d’une ré­ci­pro­ci­té dans l’échange charges/co­ti­sa­tions so­ciales et sa sé­cu­ri­sa­tion dans le cadre d’une ges­tion par des or­ga­nismes pa­ri­taires in­cluant les syn­di­cats de sa­la­riés.

C’est ce mo­dèle — ou du moins ce qu’il en reste — qui est à nou­veau at­ta­qué au­jourd’hui avec l’aug­men­ta­tion de laCSG, mais avec beau­coup plus de dif­fi­cul­tés pour s’y op­po­ser puisque le rap­port so­cial ca­pi­ta­liste n’est plus aus­si dé­pen­dant du rap­port ca­pi­tal/tra­vail pour sa re­pro­duc­tion et sa va­lo­ri­sa­tion. C’est la no­tion même d’échange co­ti­sa­tions/pres­ta­tions so­ciales qui ne fait plus sens im­mé­dia­te­ment, ni pour les pa­trons ni pour une po­pu­la­tion ac­tive qui a lar­ge­ment per­due trace de son ori­gine ou­vrière et dont une frac­tion com­po­sée des en­trants non qua­li­fiés sur le mar­ché du tra­vail, des chô­meurs dé­cou­ra­gés, des “in­dé­pen­dants” ubé­ri­sés, se trouve ex­clue ou te­nue en li­sière de cet échange. En ef­fet, le pro­ces­sus d’in­es­sen­tia­li­sa­tion de la force de tra­vail — c’est-à-dire le fait que l’ex­ploi­ta­tion de la force de tra­vail n’est plus au centre de la va­lo­ri­sa­tion du ca­pi­tal — vient dé­sor­mais bou­le­ver­ser l’en­semble du “sys­tème-sa­la­riat”, clé de voûte pour­tant de la dy­na­mique ca­pi­ta­liste de­puis bien­tôt un siècle, en Eu­rope de l’Ouest tout du moins.

Ce n’est donc pas un ha­sard si les re­trai­tés se sentent at­teints  ; ils le sont certes dans leur porte-mon­naie, mais aus­si parce qu’ils ont l’im­pres­sion d’une fin de par­tie et d’être les der­niers des Mo­hi­cans.

Par ailleurs, mais de ma­nière com­plé­men­taire, c’est la no­tion de «  ser­vice pu­blic  » qui a son tour ne fait plus sens car si ces ser­vices pu­blics existent en­core, même sous un sta­tut pri­va­ti­sé pour tout ou par­tie d’entre eux, ils ont été vi­dés de leur an­cienne mis­sion d’ad­mi­nis­tra­tion éta­tique des biens et des ser­vices na­tio­naux ce qui fait que plus per­sonne, en de­hors de leurs agents, ne peut les dé­fendre. “L’opi­nion pu­blique” n’en perçoit plus que les dys­fonc­tion­ne­ments (re­tard des trains, at­tentes dans les hô­pi­taux, non-rem­pla­ce­ment des maîtres et sur­charge re­la­tive des classes, ins­crip­tions chao­tiques à l’uni­ver­si­té, pro­blèmes ré­cur­rents de sui­vi à la Poste).

C’est le cas pour la sncf. Le sta­tut spé­cial était non seule­ment le fruit des luttes de classes, mais aus­si ce­lui d’une fonc­tion col­lec­tive de cer­taines en­tre­prises et de ses agents dans le pro­cès de re­pro­duc­tion des rap­ports so­ciaux. Or, c’est cette der­nière fonc­tion col­lec­tive qui de­vient ca­duque avec la mise en concur­rence des dif­fé­rents ré­seaux de trans­port et avec lui le ré­gime spé­cial qui lui était af­fé­rent dans un contexte mo­no­po­lis­tique.

Il s’en­suit que la “dé­fense des ac­quis” perd aus­si son sens puisque ces ac­quis n’ap­pa­raissent plus comme cu­mu­lables et uni­ver­sels (le droit du tra­vail s’ap­pli­quait à tous, les conven­tions col­lec­tives réa­li­saient une har­mo­ni­sa­tion par le haut), mais au contraire comme conjonc­tu­rels et par­ti­cu­liers. Dans le mo­ment po­li­tique ac­tuel, que ce soit dans le sec­teur pri­vé ou dans le sec­teur pu­blic, l’État im­pose une dé­po­li­ti­sa­tion des luttes. Il n’y a plus d’en­ne­mis au cou­teau entre les dents avec un par­ti com­mu­niste ré­duit à peau de cha­grin et des sa­la­riés qui ne de­mandent que le main­tien du sta­tu quo. La de­mande de plus d’État qui ap­pa­rais­sait en­core clai­re­ment en 1995 semble moins nette au­jourd’hui. L’élec­tion et la re­la­tive po­pu­la­ri­té de Ma­cron tiennent jus­te­ment à l’am­bi­va­lence qu’il ren­voie sur le rôle de l’État, dans sa forme ré­seau  ; une am­bi­va­lence lar­ge­ment par­ta­gée dans la po­pu­la­tion.

L’heure est donc à la ges­tion de ce qui n’ap­pa­raît plus que comme des dif­fé­rends d’ordre pri­vé parce qu’ils ont per­du leur lé­gi­ti­mi­té so­ciale de lutte dans la so­cié­té ca­pi­ta­li­sée. Les grèves des an­nées 1960 à 1979 (la grève de la si­dé­rur­gie française, des ou­vriers de Fiat ou des mi­neurs an­glais fer­mant le ban) ont ain­si été les der­nières grèves “lé­gi­times” de la so­cié­té de classes, lé­gi­times pour la classe do­mi­nante, même si cette lé­gi­ti­mi­té était re­con­nue à contre­cœur  ; lé­gi­times pour les sa­la­riés aus­si, même quand il ne s’agis­sait pas de leur propre grève (rap­pe­lons-nous le sou­tien aux sa­la­riés de Lip des an­nées soixante-dix  ; le sens du “Tous en­semble” de 1995 et les “grèves par pro­cu­ra­tion”).

C’est ce qui change dans la so­cié­té ca­pi­ta­li­sée d’au­jourd’hui où la grève n’a plus au­cune lé­gi­ti­mi­té ni pour les pa­trons qui, glo­ba­li­sa­tion et mon­dia­li­sa­tion obligent, hurlent à la mort de leur com­pé­ti­ti­vi­té, ni pour l’État qui dé­nonce le cor­po­ra­tisme des gré­vistes (cf. la ré­forme des sta­tuts spé­ciaux et de la sncf), ni pour les sa­la­riés qui ré­cri­minent contre leur “prise en otage” par les gré­vistes, ni pour les chô­meurs et pré­caires qui en­vient des sa­la­riés ga­ran­tis car ils ont bien de la chance de…

La fonc­tion syn­di­cale ne fait plus mé­dia­tion parce que la so­cié­té ca­pi­ta­li­sée a ab­sor­bé l’an­cienne so­cié­té ci­vile. Quand le syn­di­cat existe en­core, c’est en tant que puis­sance qui par­ti­cipe di­rec­te­ment au ni­veau I de la do­mi­na­tion, ce­lui de l’hy­per-ca­pi­ta­lisme, comme c’est le cas en Al­le­magne, au Da­ne­mark ou en Suède et c’est à par­tir de cette puis­sance qu’il peut re­ven­di­quer et né­go­cier au ni­veau II de la na­tion ou de la ré­gion comme tente de le faire le syn­di­cat de la mé­tal­lur­gie al­le­mand pour la baisse de la du­rée du tra­vail. C’est ce qu’avait com­pris de­puis long­temps un syn­di­cat comme la cgt-fo, mais son pro­blème ac­tuel est de di­ri­ger par le haut des or­ga­nismes pa­ri­taires de­ve­nus ten­dan­ciel­le­ment ob­so­lètes. C’est ce qu’a com­pris aus­si la cfdt de­puis son re­cen­trage et la ligne ini­tiée par Ni­cole No­tat. Prendre en compte la crise du tra­vail et du sa­la­riat et donc la né­ces­saire ré­forme de la Sé­cu­ri­té So­ciale (fi­nan­ce­ment par l’im­pôt, cmu, etc.), la ré­forme du contrat de tra­vail pour as­su­rer la flexi­sé­cu­ri­té, tout ça n’a pas be­soin de pas­ser par la mise en scène syn­di­cale (type cgt) de la conflic­tua­li­té de classe. On peut en faire l’éco­no­mie. C’est du moins ce que pense Jean-Mi­chel Blan­quer, mi­nistre de l’Édu­ca­tion na­tio­nale quand il dé­clare au jour­nal Le Fi­ga­ro, (19 mars 2018)  : «  On n’a pas be­soin de grève en France  ».

Le conflit est donc mis hors jeu et la mé­dia­tion n’a plus lieu d’être ou, plus exac­te­ment, la mé­dia­tion se fait mé­dia­teur, ges­tion­naire d’in­ter­mé­diaires, et tout conflit est perçu comme ré­sul­tant d’un dé­faut de com­mu­ni­ca­tion dans une so­cié­té ca­pi­ta­li­sée qui se conforme au mo­dèle du ré­seau im­pul­sé par les nou­velles tech­no­lo­gies de l’in­for­ma­tion et de la com­mu­ni­ca­tion.

Certes, cer­taines grèves comme celle dans les ephad semblent dures parce que longues et re­la­ti­ve­ment mé­dia­ti­sées, mais il est dif­fi­cile de me­su­rer leur im­pact ef­fec­tif car se dé­cla­rer en grève ne si­gni­fie pas for­cé­ment blo­quer le fonc­tion­ne­ment de l’ins­ti­tu­tion. En ef­fet, ce blo­cage né­ces­site un dé­pas­se­ment de fonc­tion contre­di­sant jus­te­ment l’éthique du tra­vail qui ac­com­pagne l’idée de ser­vice pu­blic ou di­verses formes de “tra­vail so­cial”.

À la sncf, la ligne de dé­mar­ca­tion semble pas­ser entre une base qui pous­se­rait à la grève re­con­duc­tible coup de force et des syn­di­cats qui penchent pour une grève per­lée plus éco­nome fi­nan­ciè­re­ment, moins blo­quante, mais plus désor­ga­ni­sa­trice peut être dans la me­sure où elle ren­dra plus dif­fi­cile la ré­qui­si­tion des cadres et des “jaunes”. Mais l’es­sen­tiel ne nous pa­raît pas être cette op­po­si­tion si elle est prise comme op­po­si­tion entre deux po­si­tions de prin­cipe, mais plu­tôt de sa­voir com­ment le rap­port de force sur le ter­rain dé­ter­mine ce qui pour­rait rendre ces ac­tions à la fois of­fen­sives et ef­fec­tives. In­dé­pen­dam­ment des pré­sup­po­sés po­li­tiques qui peuvent op­po­ser d’une part, des mi­li­tants prêts à prendre des po­si­tions maxi­ma­listes et de l’autre des syn­di­cats te­nus par la né­ces­si­té de ne pas éla­bo­rer de stra­té­gie en de­hors du cadre de la re­cherche d’une né­go­cia­tion, c’est bien la vo­lon­té d’al­ler à la ba­garre qui doit être le cri­tère de vé­ri­té de la stra­té­gie de lutte à adop­ter. C’est-à-dire qu’avant même de par­ler en termes de rap­port de forces, il faut re­cen­ser et ap­pré­cier com­ment le mé­con­ten­te­ment se trans­forme de la ré­cri­mi­na­tion en co­lère ou ré­volte  ; en force, avant même d’ap­pré­cier le rap­port de forces et donc la conduite à suivre.

 

Temps cri­tiques, le 22 mars 2018

Toulouse : une instruction en cours pour une action au siège de l’UMP en 2015.

Le mardi 14 avril 2015, dans l’après-midi, une action a lieu à Toulouse, en solidarité avec les migrant-e-s de Calais. Le local de l’UMP situé rue Gabril-Peri, en plein centre de Toulouse, est « expulsé » par un groupe de personnes en représailles aux nombreuses expulsions de squats de migrant-e-s menés par la mairie UMP de Calais. En quelques minutes, le mobilier se retrouve sur le trottoir et les dossiers dans le caniveau. Deux tags sont laissés sur la façade, un tract est distribué dans la rue et, dans la foulee, un texte est publié sur Internet.

L’UMP porte plainte, la presse parle de saccage et les partis politiques condamnent.

Plus de trois ans après, le 12 juin 2018, une personne habitant à Toulouse (et ayant été placé en garde-à-vue dans l’affaire de l’incendie des véhicules de gendarmerie à Limoges) se rend à une convocation venant de la section criminelle de la police judiciaire de Toulouse. Il est placé en garde-à-vue durant sept heures pour des faits de « dégradations et/ou détérioration en réunion » et « violences en réunion sans interruption de travail » pour des faits ayant eu lieu en avril 2015 à Toulouse, à savoir cette action au siège toulousain de l’UMP.

Une instruction est en cours sous la direction de Florence Bru, juge d’instruction à Toulouse. Elle a délégué son pouvoir d’enquête aux flics toulousain via une comission rogatoire datée du 24 novembre 2017.

Selon les flics, les personnes présent-e-s au lors de cette action portaient des masques. Les flics pensent que la personne convoquée était sur place car des traces d’empreintes (appellées traces papillaires) lui appartenant auraient été retrouvé sur des masques en plastique blancs à proximité du siège UMP. Pour le moment, cette personne n’est pas mise en examen, mais, d’aprés les pandores de la Crim, elle devrait être convoquée ultérieurement par la juge d’instruction.

Le mercredi 27 juin, la personne en détention provisoire à Limoges est extraite de la maison d’arrêt pour être également placée en garde-à-vue dans cette affaire. Elle est entendue à Limoges par des flics toulousains et n’est pas non plus pour l’heure mise en examen. Des traces d’ADN qui lui sont attribuées auraient été également retrouvées sur un masque en plastique blanc récupéré par les flics.

Il semblerait que la criminelle suspecte d’autres personnes d’avoir participé à cette action. Il est possible qu’il y ait dans les temps à venir d’autres convocations et/ou garde-à-vue. L’existence d’une commission rogatoire ouverte par une juge d’instruction permet, pour police et justice, le déploiement d’un large arsenal de mesures de flicages

Liberté pour tou-te-s,
avec ou sans papiers.

repris sur Attaque Noblogs..org

 

Valence: Une des tablées de la saint Ravachol devant le laboratoire(MAJ le 12 /07)

L’image contient peut-être : 6 personnes, personnes souriantes, personnes assises, table et plein air

voilà à l’année prochaine,  la fête s’est terminée tard dans la nuit…. Liberté pour tou-te-s,avec ou sans papiers. feu à toutes les prisons

L’image contient peut-être : plein air


 valence: la prison tue au centre pénitentiaire de valence aussi

France bleu Drome Ardèche jeudi 12 juillet 2018 à 12:39

Le détenu a été découvert vers 10h30 ce jeudi 12 juillet au  matin. Il était pendu avec ses draps aux barreaux. L’homme était seul dans sa cellule, son codétenu étant parti en formation.

D’après les premiers éléments, les surveillants n’avaient rien remarqué lors de leur ronde ( sic). .

Hambourg, Allemagne : Actions de solidarité avec les prisonnier.es du G20

FEU A TOUTES LES PRISONS – Banderole en solidarité avec toutes les personnes incarcérées pour la révolte du G20 et au-delà.

Nous avons délibérément choisi le bâtiment d’un REWE [1] pillé lors du G20 pour donner une importance symbolique à la banderole.

Contre toutes les prisons et ce monde qui en a besoin.

Pour Isa, Nero, Lisa, Peike, toutes les personnes connues et inconnues…

Pour l’anarchie !

[Traduit de l’allemand d’indymedia, 6. Juli 2018]

NdT:

[1] coopérative allemande de commerçants de la grande distribution.

****

Salutations de solidarité à tous les prisonniers un an après les émeutes du G20 à Hambourg

Cette nuit [du 7 au 8 juillet 2018, NdT], les prisonniers du centre pénitentiaire Billwerder-Moorflet ont été salués avec des feux d’artifice.

Nous voulons montrer à nos camarades, compagnon.e.s et tou.te.s les autres détenu.e.s qu’ils/elles ne sont pas seul.e.s. Mais nous sommes conscient.e.s que ceci n’est qu’un petit acte symbolique. Le quotidien morne en taule n’est pas le seul problème, mais c’est plutôt les prisons elles-mêmes ainsi que l’Etat qui se permet de restreindre et contrôler la vie et la liberté de beaucoup de gens. Pour nous, il est évident que la vraie liberté n’est en aucun cas réalisable dans un système pareil. C’est pourquoi il s’agit seulement de le surmonter et de lutte contre l’ordre existant. Depuis maintenant un an, nos ami.e.s sont détenu.e.s et harcelé.e.s pour le G20 et quand on se fie à celles et ceux qui ont le pouvoir, plusieurs d’entre elles/eux devraient l’être pour encore quelques années.

Mais ça ne suffit visiblement pas pour l’appareil policier en roue libre. Depuis plusieurs mois , des mandats d’arrêt cousus de fil blanc sont exécutés partout en Europe, des maisons et des Hausprojekte sont perquisitionnées sous des prétextes absurdes, des appels à la chasse à l’homme ou en tout cas tous les efforts possibles sont mis en place pour réprimer, combattre et criminaliser (sic) les insurgé.e.s et les révolutionnaires. Nous nous solidarisons de tou.te.s les rebelles du G20 ciblé.e.s par la répression, en nous détachant des catégories telles que « criminel.le.s » ou « coupables/innocent.e.s ».

On ne cesse de se rendre compte à quel point la police, la politique, le pouvoir judiciaire et leurs défenseurs agissent de manière mensongère et sournoise. Mais le simple fait qu’ils existent est le seul problème C’est donc à nous d’être et de rester acti.f.ves et de lutter pour la liberté !

A toutes les personnes enfermées : tenez bon !

Pour un monde sans prisons !

Pour l’anarchie !

sans attendredemain a traduit de l’allemand de indymedia, 8. Juli 2018]

Retour sur l’évasion de Redoine FAïD

Rédoine Faïd  son évasion spectaculaire et particulièrement réussie . Merci Redoine pour tous les potos et les compagnes  qui sont en prison.  (ça participe au moral )Avec la canicule la taule c’est BIRIBI

L’évasion du dimanche 1er juillet n’est pas une première pour Rédoine Faïd (en 1995 il prend en otage la famille du directeur de la BNP de Creil et force ensuite le banquier à ouvrir le coffre de l’agence ; pour cette opération minutieusement préparée, les malfaiteurs avaient revêtu des masques à l’effigie de politiciens français), déjà dans les années 1990, il était en cavale ; puis, en 2013, emprisonné pour la mort d’une flic lors d’un braquage à Villiers-sur-Marne, il avait tenté la belle depuis la prison de Lille-Sequedin, à coup d’explosifs, et y était arrivé. 1 mois de cavale et arrestation. Au total, il s’est quand même tapé 17 ans de taule et en avait encore pour au moins 20 de plus.Une perspective qui ferait péter un câble à n’importe qui.!!

Contrairement aux propos des journal flics qui reprennent les discours des gardiens de prisons et leur syndicalistes.. ( UNSA, FO, CGT).. A la lecture du Parisien libéré Antonio Ferrara un autre prisonnier parmi les plus ssurveillé de France qui occupait une UVF voisine : lui-même auteur d’une évasion retentissante par le passé, en mars 2003 à Fresnes.

Malgré tout ce qui a pu être dit pour faire passer la taule du Réau pour une passoire, il s’agit d’une taule relativement neuve. Inaugurée en 2011 par Sarkozy, elle est à la pointe du tout sécuritaire. Qui dit tout sécuritaire dit grosse dose  de stress. Qui dit plus de sécurité dit plus de souffrance pour les enfermés et leur familles.

Réau, c’est 22 hectares, construits en partenariat public-privé avec Bouygues (ben ouais, ça aurait pu être Vinci aussi, SPIE), et une capacité d’enfermement de 790 détenu-es et + sûrement : 20 places dans deux quartiers du centre de détention pour hommes ; 90 places dans un centre de détention pour femmes ; 28 places dans un quartier maison centrale (soit un quartier d’isolement pour les détenus qui sont considérés comme dangereux) ; 180 places dans une unité d’accueil et de transfert ; 50 places dans un centre national d’évaluation ; 30 places dans un quartier arrivants.
Tout est neuf, tout est blindé, tout est fouillé, tout est payant comme dans  beaucoup de ZONZ  , la taule ça rapporte gras aux capitalos.

On peut lire deux  témoignages publiés dans l’Envolée en 2014.

Besançon, France : Tags contre la police … et sur la permanence parlementaire LREM

 

Durant le week-end des 7 et 8 juillet, la façade de la permanence « En Marche » a une nouvelle fois été taguée. Un des slogans tagués fait référence au maire de Besançon, Jean-Louis Fousseret, un des plus fidèles serviteurs de Macron, qui, en plus de voir exaucer ses voeux d’obtenir encore plus de policiers avec la nouvelle réforme « Police de proximité », a été choisi il y a quelques semaines pour présider le nouvel institut de formation LREM:

Par ailleurs, les murs de la ville semblent avoir exprimé leur haine de la police ces derniers jours, notamment depuis l’assassinat policier au Breil dans la soirée du mardi 4 juillet:

[Reçu par mail, lundi 9 juillet 2018]

repris de sans attendredemain

Ravachol … les anarchistes et les En-dehors…

L’ambiance  dans la capitale en 1892 était alors , dans tous les sens  du mot , explosive. lors d’une réunion  publique  qui se tint le 28 mai  dans la salle  de commerce  et dont l’ordre du jour prévoyait qu’on y traiterait des explosions à la dynamite, Fortuné Henry , le frère d’ Émile henry, prononça les mots suivants:

« il en faudrait  beaucoup  comme Ravachol ; vous avez vu l’affolement général  pour deux ou trois pierre s qui ont sauté! si cela avait duré 15 jours, nous aurions été maîtres de la situation. les patrons nous font mourir de faim, les gouvernants nous compromettent  dans des affaires de banque, nous ne pouvons  pas nous attaquer directement à nos persécuteurs , attendu que les fusil lebel  nous déciment à Fourmies . »

Puis l’orateur avait brandi ce qui était apparu  à l’assistance  comme une cartouche de dynamite:

« nous possédons  quelque chose de mieux, dont vous connaissez les effets…mort aux gouvernants ! mort à la bourgeoisie! »

Quelques heures plus tard, Fortuné henry  ( et son frère Émile ) est arrêté . ors de la perquisition  de son domicile  la police ne trouva  que quelque s cartouches de revolver, mais pas de matières explosives. Il sera relâché sans plus

extrait  du livre de Jérusalem à Mazas Mutines Séditions

mercredi 11 juillet à 18h30 au laboratoire

pour la saint Ravachol

 

 

ETErnel recommencement ?

Chaque été réserve son lot d’assassinats policiers. Le 3 juillet 2018. 20h30, quartier du Breil à Nantes. Un homme de 22 ans, au volant de sa voiture, se fait buter à bout portant par les flics, lors d’un contrôle. Ça aurait pu être toi, un proche, un de tes potes…

Comme à chaque fois dans de pareilles circonstances, l’État et ses flics n’hésiteront pas à dissimuler les faits ou à justifier un énième meurtre dont ils sont les seuls responsables : ils tenteront de justifier sa mort en affirmant que c’était un voyou, un criminel qui subvenait à ses besoins par les chemins de l’illégalité, qu’il a cherché à tuer un flic en l’écrasant… Nous répondons d’une part qu’on se fout de la vie de ces flics qui pourrissent notre existence en permanence. D’ailleurs, ne sont-ils pas payer à recevoir (un peu de) la violence sociale qu’ils exercent au quotidien ? D’autre part, ce sont les riches et l’État qui définissent dans ce monde ce qui est légal ou pas, ce qui est bien ou mal, ce qui est punissable ou pas. On se fout également de savoir s’il serait considéré « innocent » ou « coupable » : ces termes ne sont pas les nôtres et nous refusons de parler le langage du pouvoir et de sa justice.

S’en est suivie une révolte dans plusieurs quartiers nantais [1]. Les flammes et les caillasses ont brisé la paix sociale tant souhaitée par les assoc’ et autres travailleurs sociaux. Des bâtiments de l’État et du Capital (annexe de la mairie, bibliothèque, Maison des Associations, centre commercial…) ont été livrés aux flammes vengeresses, des rangées d’uniformes casqués se sont en retour mangé pierres et cocktails Molotov. Pas de banderoles ni de tracts. Parce que quoi de plus audible dans de pareilles circonstances que de parler le langage de la révolte contre tout ce qui nous opprime ?

Où la police sévit est piétiné toute dignité humaine. Son action quotidienne renforce notre aversion pour cette institution. Elle marque la chair, incarcère, tue. Elle ne sait que briser des vies.

Alors quoi de plus naturel que d’éprouver une haine viscérale pour ces brutes en uniforme et de leur rendre la monnaie de leur pièce au moment venu ? Elles qui ont fait le choix de défendre coûte que coûte les riches et les dominants, de se défouler et de s’acharner sur celles et ceux qui galèrent, n’ont pas les bons papiers ou le bon faciès, qui trouvent des subterfuges (illégaux) pour survivre ou se lancent dans l’arène incertaine de l’émeute.

Mais comme après chaque assassinat policier, des voix s’élèveront à la fois pour ramener le calme, que ce soit à travers celles de la sacro-sainte famille de la victime, des mères ou des grands frères, des chefs religieux et communautaires qui veulent nous faire accepter cette misère mortifère sans broncher, en brisant les éclats d’individualités sauvages et révoltées, mais aussi pour réclamer justice, ce qui consiste à demander à l’État de reconnaître un crime et/ou de punir le flic à la gâchette facile, alors même que c’est l’État qui l’a armé et lui a étendu ses possibilités de « légitime défense », l’a mandaté pour faire respecter son autorité. N’attendons rien de la part de l’État. Quant à la vérité, on la connaît depuis trop longtemps : l’État et sa police seront toujours l’ultime rempart à un monde de liberté.

C’est en faisant table rase de ce système de domination (police, justice, travail, prison, propriété, argent…) que nous pourrons enfin vivre vraiment.

En attendant, soufflons sur les braises de toute révolte contre la police et le monde qu’elle défend !

QUE CE MONDE D’AUTORITE REPOSE EN CENDRES !

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[Publié sur indymedia nantes, jeudi 5 juillet 2018]

NdSAD:

[1] Le blog Attaque a fait un suivi nuit par nuit des émeutes après cette exécution policière.

Lors de la première nuit.

Lors de la deuxième nuit.

Lors de la troisième nuit.

Lors de la quatrième nuit.

lors de la cinquième nuit

CONTRE L’HÉNAURME! par Gérard Lambert ~ Débat sur Notre-Dame-des-Landes

[reçu par mail]]

ligne de force

Afin de contribuer au débat en cours, je publie ci-dessous le texte de Gérard Lambert: Réplique à l’Appel pour retrouver un sens politique à la lutte qui se mène aujourd’hui sur la Zad, rédigé et diffusé par Quelques agriculteurs et agricultrices du collectif contre les normes, le 14 mai 2018.

On peut télécharger le texte de l’Appel ici.

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« Bien que nous n’attendions pas grand-chose de l’application de la journée de huit heures, nous promettons solennellement d’assister nos frères plus modérés dans la lutte de classe, de toutes nos forces et par tous les moyens dont nous disposons. Et ce aussi longtemps qu’ils continueront à faire ouvertement et résolument front contre nos oppresseurs communs »

Déclaration de la Central Labor Union américaine, sous l’impulsion d’Albert Parsons et August Spies, anarchistes, membres de l’Association Internationale des travailleurs, en 1885.

 

Dans votre texte, vous admettez que, au cours de votre lutte fort estimable contre les normes qui asservissent les « petits » à un capitalisme toujours plus contraignant, vous apprenez « chaque jours dans (vos) fermes à ravaler (vos) prétentions et à trop souvent vous mettre aux normes à contrecœur après avoir résisté jusqu’à épuisement (…) avec une rage rentrée ». Mais, lorsque des zadistes de Notre Dame des Landes, soucieux d’essayer de sauver l’essentiel de ce qui s’est construit là, font pareil vous vous permettez de les traiter de « pantins de l’État ». Au nom de quoi vos concessions sont elles honorables et les leurs méprisables ?  Qu’est ce qui vous permet d’estimer qu’ils n’ont pas, comme vous, cette rage rentrée ? Qu’est ce qui vous autorise à les déguiser en fourbes calculateurs arrivistes ayant « troqué leur costume de Black Bloc pour trouver une place dans les couloirs de la préfecture » ?

Ils se trompent peut être en essayant de « négocier » avec l’État quand tout prouve que celui-ci ne veut qu’imposer ses diktats, mais les caricaturer en « élite » voulant juste défendre des intérêts exclusifs est une calomnie aussi « ignoble » que la rupture de solidarité que vous leur reprochez.

Dans toutes les luttes sociales il y a une distinction à faire entre ceux qui sont délibérément des magouilleurs, des politicards, des arrivistes, des sales cons, et ceux qui, essayant de combattre au mieux dans une situation conflictuelle, tâtonnent, se trompent, font des erreurs stratégiques, etc. Cette nuance, ni vous ni les auteurs des textes que vous citez comme « éclairants » ne la faites. Au contraire vous portez un jugement dénonciateur péremptoire sur ceux qui pataugeant dans la boue et la confusion essaient de défendre une « zone » et ce qui s’y est construit, y compris la gestion collective et les solidarités. Loin du « mensonge crapuleux » que vous voulez voir dans cet effort.

Notant plus loin que « La force de l’État ne permettait pas de rêver aux grands soirs » vous faites pourtant griefs à ceux qui se résignent au compromis de choisir cette voie dans l’espoir de ne pas voir tout ruiner. Ils se leurrent peut être. C’est possible. Mais leur tentative de sauver « un territoire d’exception » et l’esprit qui va avec mérite bien plus le soutien que le démolissage « radical ».

Vous dénoncez « la manœuvre étatique de division » mais vous y contribuez en fabricant ce que vous qualifiez à juste titre de « figures spectaculaires forcément réductrices ». Vous êtes le pendant, version « offensive », des lâcheurs Durand et Verchère, que j’ai critiqués dans un autre texte*. Comme eux vous envenimez les désaccords, empoisonnez le débat. Vous contribuez à ce que les positions de chacun se figent dans un irréductible conflit au lieu de discussions constructives. Or tout ce qui fabrique ainsi de la division rend service à l’État. Pour des gens qui dénoncent les « pantins de l’État », ça la fout mal.

Ce qui a fait la force de la Zad, et contribué  à ce qu’elle séduise tant de révoltés contre le despotisme régnant, est loin d’être ce « mythe » que dénoncent vos copains et qui trouve écho dans votre texte. C’est la capacité à faire front contre l’ennemi en conciliant des stratégies diverses, en sortant de débats souvent houleux avec des choix d’actions concrètes différentes mais solidaires ; la capacité de gérer cette lutte de façon collective. C’est dans cette stratégie que se sont reconnus bien des gens fatigués du sectarisme qui affligeait depuis des décennies les tentatives de fabriquer un monde plus humain. Ce sectarisme, vos postures le font renaître.

Heureusement, il reste sur la Zad et ailleurs des gens qui ne s’y prêtent pas, qui continuent à essayer de construire des alternatives offensives à la résignation, au défaitisme, à l’écrasement. Des gens qui cherchent à « construire un collectif », comme celui que vous appelez de vos vœux, mais autrement que par l’anathème et la calomnie. Contribuer à ce qui se fait dans ce sens me semble plus positif que dresser des factions l’une contre l’autre pendant que l’État se marre.

Gérard Lambert

8 juillet 2018