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AaRTHUR CRAVAN : INSOUMIS, POÈTE, BOXEUR ET CONFÉRENCIER

 

Arthur Cravan était le polygraphe, rédigeant jusqu’aux publicités

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Et l’annonce de ses propres prestations publiques :

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L’INSOUMIS

De son vrai nom Fabian Lloyd, Arthur Cravan naît à Lausanne en 1887. Il est de nationalité anglaise par son père qui ne s’occupe absolument pas de lui. Sa mère Nelly est française, elle se remarie avec le docteur Grandjean. Arthur a un frère, Otho. Le poète Oscar Wilde (1854-1900) est le mari de la sœur de son père. Arthur Cravan se revendiquera avec fierté de ce parent et se présentera comme l’authentique neveu d’Oscar Wilde.
Arthur Cravan est viré de partout : école, lycée, travail. A 16 ans, il dort sous les ponts de Londres puis traverse les États-Unis, de New York à la Californie. Pour survivre, il est marin, muletier ou cueilleur d’oranges. En 1904, à Berlin, il passe son temps à fréquenter les drogués, les prostituées et les homosexuels. On lui conseille vivement de quitter la ville. La même année, il aurait participé à un cambriolage à Lausanne. Il se vante d’ailleurs d’être l’auteur de plusieurs vols et d’attaques à main armée. En 1906, il est homme de chauffe sur un cargo. Il déserte en Australie où il exerce le métier de bûcheron. Les années suivantes, on le retrouve à Munich avec son frère qui étudie la peinture, puis à Florence et ensuite à Paris. Il est l’ami du critique d’art Félix Fénéon et du peintre Kees Van Dongen, tous deux anarchistes. C’est en 1910 qu’il prend le pseudonyme d’Arthur Cravan. On ne sait toujours pas s’il s’agit d’un anagramme, du nom d’une ville ou bien d’une oie sauvage. Il exerce alors la profession de marchand d’art.
Entre 1914 et 1918, il semble faire tout ce qui est possible pour échapper à la mobilisation et à la guerre. En 1914, il voyage à travers les Balkans. Le 16 août à Athènes, il se fait passer pour un Canadien. En 1916, il est à Barcelone. En 1917, il s’embarque à nouveau pour les États-Unis. Après avoir zoné dans Central Park à New York, il rencontre Mina Loy (1882-1966), poète anarchiste et futuriste. Le futurisme n’est alors pas fasciste, il le deviendra après 1918 en Italie avec Marinetti. Arthur Cravan est en possession d’un passeport russe et il semble qu’il cherche à obtenir le statut d’objecteur de conscience. Au mois de septembre 1917, il parcourt le nord-est des États-Unis et le Canada en auto-stop. Il est parfois déguisé en femme. En octobre, il se fait embaucher sur un bateau danois puis sur une goélette mexicaine. Son projet est de rejoindre Buenos Aires en Argentine.
Le 17 décembre, on le retrouve sur la frontière mexicaine. « Je suis l’homme des extrêmes et du suicide », écrit-il alors. Mina Loy le rejoint à Mexico où ils se marient. Cette année-là, il acquiert la nationalité mexicaine. Ils voyagent ensemble au Mexique, au Brésil et au Pérou. Mina Loy part seule pour Buenos Aires, Arthur Cravan devant la rejoindre plus tard. Ils ne se reverront jamais. Plusieurs versions de sa mort ont été avancées. Mina Loy apprendra que deux corps d’hommes abattus ont été retrouvés sur la frontière du Mexique, le signalement de l’un deux pouvant correspondre à Arthur Cravan. Pour le poète Williams Carlos Williams, il aurait disparu en mer au large de l’Amérique centrale. Pour André Breton, c’est dans le golfe du Mexique que sa légère embarcation aurait sombré. La fille de Mina et d’Arthur, Fabienne, naît en avril 1919 en Grande-Bretagne.

LE POÈTE

L’œuvre connue d’Arthur Cravan se compose d’une dizaine de poèmes et d’exercices poétiques, des cinq numéros de la revue Maintenant, de notes, de quelques articles et de lettres.
On suppose que Cravan est le rédacteur unique de Maintenant. Il signe les articles de divers pseudonymes : Marie Lowitska, Robert Miradique ou bien Edouard Archinard où l’on reconnaît presque l’anagramme du mot anarchie. On retrouve le nom d’Archinard sur des peintures qui ont été exposées en 1914 chez Bernheim Jeune. À cette époque, Félix Fénéon y travaillait et l’on sait qu’il possédait plus tard quatre de ces toiles.
Les cinq numéros de Maintenant proposent quatre poèmes, trois textes sur Oscar Wilde, une satire de critique d’art ainsi que des notes et annonces plus ou moins fantaisistes.
Le numéro 1 de Maintenant paraît en avril 1912. Il le vend lui-même sur une poussette, accompagné de divers personnages (un boxeur, un peintre hongrois etc.). On peut y lire un poème et un document sur Oscar Wilde. Avant l’âge de 30 ans, Arthur Cravan se désintéressait totalement de la littérature. Il projette désormais de se faire passer pour mort afin de mieux attirer l’attention sur son œuvre.
Dans le numéro 2 (juillet 1913), il raconte sa rencontre avec André Gide. Elle commence par : « – Qu’avez-vous lu de moi ? – J’ai peur de vous lire (monsieur Gide) ». Elle se termine par : « – Monsieur Gide, où en sommes-nous avec le temps ? – Il est six heures moins un quart » !
Dans le numéro 3 (octobre-novembre 1913), il prétend qu’Oscar Wilde est toujours en vie et qu’il l’aurait même rencontré le 23 mars 1913. À noter qu’à cette date, Oscar Wilde est enterré au Père-Lachaise depuis 13 ans !
Le numéro 4 est consacré au Salon des Indépendants. Il vend le journal aux portes du Salon. Tous les peintres exposés en prennent pour leur grade. Seul, Van Dongen trouve grâce à ses yeux car il avait le bon goût d’organiser des matchs de boxe dans son atelier. Au Salon, Arthur Cravan est pris à partie par une dizaine de personnes qui veulent lui régler son compte. Pour défendre Marie Laurencin qui est insultée, Apollinaire provoque Cravan en duel. Il sera même condamné à 8 jours de prison pour injures envers elle. Bien qu’ami de Sonia Delaunay, il la critique sévèrement. Ils se réconcilieront cependant l’année suivante. « L’Art avec un grand A, est au contraire, chère mademoiselle, littérairement parlant, une fleur (ô ma gosse !) qui ne s’épanouit qu’au milieu des contingences, et il n’est point douteux qu’un étron soit aussi nécessaire à la formation d’un chef-d’œuvre que le loquet de votre porte, ou, pour frapper votre imagination d’une manière saisissante, ne soit pas aussi nécessaire, dis-je, que la rose délicieusement alangourée qui expire adorablement en parfum ses pétales languissamment rosés sur le paros virginalement apâli de votre délicatement tendre et artiste cheminée (poil aux nénés) ». « Il faut absolument vous fourrer dans la tête que l’art est aux bourgeois et j’entends par bourgeois : un monsieur sans imagination ».
Dans le numéro 5 (mars-avril 1915), il écrit un texte intitulé Poète et boxeur.

LE BOXEUR

Arthur Cravan met sur le même plan la boxe et la poésie. Dès 1910, il pratique la boxe avec son frère. Il devient même champion mi-lourd des novices amateurs puis champion de France. En 1914, il participe à un match à Athènes. Sur les affiches, il est présenté comme boxeur canadien.
En 1916, il est professeur de boxe à Barcelone. Au mois de mars, un match important est organisé. Il va rencontrer Jack Johnson, champion du monde mi-lourd. Il s’agit en fait d’une grosse escroquerie. Johnson s’est enfui des États-Unis, accusé de proxénétisme. C’est un boxeur presque fini. Bien que mis knock-out au sixième round, Cravan touchera une partie de la recette. À noter que le match fut arbitré par un certain Tony Bastos, un nom pareil ça ne s’invente pas !
En 1918, il enseigne encore la boxe à Mexico.

LE CONFÉRENCIER

Pour défendre ses idées sur l’art, la poésie ou l’humour, Cravan organise des conférences d’un genre bien particulier. « Qu’on le sache une fois pour toutes : je ne veux pas me civiliser ».
Le 13 novembre 1913, il engueule le public présent et fait mine de se suicider.
Le 27 novembre 1913, au cercle de la Biche, il réclame le silence à coups de gourdin et au son d’un trompe. Il regrette que le choléra n’ait pas emporté à 30 ans tous les grands poètes. Il raille Marinetti. Il défend la vie moderne, ardente et brutale…
Le 5 juillet 1914, avant de parler, il tire des coups de pistolet. Tantôt riant, tantôt sérieux, il profère des insanités contre l’art et la vie. En se dandinant et en lançant des injures, il fait l’éloge des sportifs, des homosexuels, des fous et des voleurs.
A New York, une conférence est organisée le 19 avril 1917, à l’occasion de l’exposition des Indépendants. Soûlé par ses amis Marcel Duchamp et Francis Picabia, il monte ivre mort sur scène. Il ne prononce pas un mot et commence un strip-tease devant un parterre de dames venues écouter une conférence sur l’art. La police intervient. Il est condamné à huit jours de prison et à payer une amende.
Un autre jour, il provoque un nouveau scandale au Bal des Artistes où il se rend vêtu d’un drap et la tête recouverte d’une serviette de bain. Il déclare alors à Mina Loy : « Tu devrais venir vivre avec moi dans un taxi : nous pourrions avoir un chat ».

Arthur Cravan disait de lui-même : « Je suis toutes les choses, tous les hommes, et tous les animaux ». Il attaquait la société bourgeoise et surtout l’art qu’il considérait comme une imposture suprême. Pour lui, tout art est superflu et même dangereux en tant qu’expression d’une société à l’agonie. Seule comptait pour lui l’intervention de la personne, c’est-à-dire la vie au lieu de l’art. Il s’en prenait à l’intellectualisme de certains cercles parisiens des années 1910. Par ses provocations, sa critique de l’art et des pseudo-avant-gardes, il est le précurseur des dadaïstes qui étaient fascinés par sa personnalité. Pour Blaise Cendrars, « Dada est Dada et Arthur Cravan est son prophète ». On doit à André Breton et aux surréalistes d’avoir sauvé son œuvre et sa mémoire.

Felip Équy

En 1917 il écrit un très impressionnant encore qu’inachevé poème en prose qui sera publié des années plus tard sous le titre « Notes » par André Breton.

« Je me sens renaître à la vie du mensonge – mettre mon corps en musique – bourrer mes gants de boxe avec des boucles de femmes – dieu aboie, il faut qu’on lui ouvre – « 

Ce poème se termine par ce vers :

« Langueur des éléphants, romance des lutteurs »

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Œuvres : poèmes, articles, lettres par Arthur Cravan. Ivréa, 1987

Col de Montgenèvre (Hautes-Alpes) : Échauffourées avec les gendarmes, saccage du terrain de golf et du télésiège [MAJ du 26/09]

Communiqué de Chez Jesus

Pour un monde sans frontières ni autoritarismes

mars-infos.org / dimanche 23 septembre 2018

Ici c’est une zone frontière.
Une frontière qui sépare, sélectionne, tue.

Les marchandises se déplacent librement sur les routes, rails, bateaux et avions, en traversant les frontières, les états et les barrières. Les personnes non.
Ces vallées sont traversées chaque jour par des dizaines de personnes qui veulent simplement pouvoir choisir où continuer leur vie, souvent après avoir vécu et s’être échappées de situations insoutenables, comme la guerre, la pauvreté et l’exploitation. Chaque jour, la police, bras armé de l’état, acte une “chasse au migrant” sur les trains, les bus, les routes et les sentiers qui vont jusqu’en France pour empêcher ces personnes de faire librement leur propres choix.

Cette vallée depuis des dizaines d’années subit physiquement la dévastation amenée par la construction de grandes infrastructures de transport et la connexion entre la France et l’Italie. Le TAV, la ligne ferroviaire à grande vitesse qui devrait servir à amener les marchandises et les personnes (sélectionnées) depuis Turin jusqu’à Lyon en est un exemple édifiant.
Le projet du TAV est inutile, un ouvrage projeté seulement pour les intérêts économiques de ses promoteurs, au détriment de tous les autres, de celleux qui habitent ici, et d’un territoire qui est massacré.
Il semblerait que ces jours-ci les travaux d’agrandissement du chantier, ouvert pour la réalisation du TAV, soient en train de recommencer. Encore une fois, ce sont les intérêts économiques et politiques qui dictent la ligne.

Salvini ferme les ports aux migrants et s’amuse à faire de la politique sur le dos de celleux qui ont le moins de possibilités de se défendre.
Les différents politiciens européens, mis en difficulté par la crise généralisée économique, politique et sociale, ont trouvé dans le “migrant” le bouc émissaire parfait pour justifier leur propres politiques sécuritaires et de contrôle.
Pendant que les marchandises courent librement, les politiciens continuent leur jeu électoral et ici comme partout la frontière continue à tuer et à séparer.

La frontière tue sur ces montagnes comme à Vintimille, à Côme et au Brennero. A chaque frontière qui sépare l’Italie des pays limitrophes il se trouve des personnes qui risquent leur vie quotidiennement pour fuir la police et ses systèmes de contrôle.
La frontière tue en Libye et dans la Méditerranée grâce au système de détention et de contrôle financé par les gouvernements européens.
Elle tue à l’intérieur des centres de détention et du système d’accueil, mis sur pied avec l’objectif de contrôler le “migrant” en l’infantilisant et en le rendant dépendant du système qui le gère dans chaque aspect de sa vie.
Elle tue dans les CPR, les prisons pour sans documents, qui jouent un rôle clé dans le mécanisme de déportation vers les pays de départ.
Elle tue avec l’exploitation dans les champ agricoles du nord au sud de l’Italie.

La frontière est un dispositif de sélection et de contrôle qui ouvre et ferme ses mailles en fonction des intérêts économiques et politiques du moment.
Ce dispositif pour celleux qui sont aujourd’hui dans la rue ne doit pas exister et doit être attaqué.

*****

extrait du fil d’infos de la journée de samedi 22 septembre (toujours via mars-infos) :

Journée sportive à Clavière

Levée du camp à Mézélet ce matin vers 10h. Nous sommes parti.es en caravane d’une cinquantaine de voitures en direction de Clavière. Petit blocage d’autoroute pour cause de pneu crevé, petite AG à l’arrivée. Et direction le club de golf privé entre Clavière et Montgenèvre. Au programme : football-golf-rugby-tags et chicanes sur la pelouse si verte du terrain de golf, et jeu de ping-pong lacrymo-cailloux avec les flics français sur la frontière. Tout le monde est rentré tranquillement au campement. Ce soir on enchaîne par un concert.

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Mise-à-jour du mercredi 26 septembre : Deux garde-à-vous

(encore via mars-infos)

Dimanche matin un large bouquet de keufs français de plusieurs espèces dont certaines rares bloquaient tous les postes frontières du coin : col de l’Échelle, col de Montgenèvre, col de Montcenis… Au programme des réjouissances : contrôles poussés de tous les passagers, fouilles des véhicules, et prises de photo et d’empreintes pour les premiers servis de la matinée. La suite du menu ne fût pas plus réjouissante puisqu’ils ont ré-arrêté l’un des inculpé de Briançon ainsi qu’une autre personne. Toutes deux ont été placées en GAV pour des motifs que nous ignorons encore actuellement.

lut et trouvé attaque.noblogs.org

A voir et revoir:Exposition «Contre la guerre, contre la paix, pour la révolution sociale»

« Vous cherchez une querelle, gouvernants, craignez de n’avoir la guerre. Non pas celle qui vous intéresse, qui nous décime, qui sème les cadavres des nôtres dans les fossés ; qui, vainqueurs ou vaincus, nous laissent toujours prisonniers des lois, des patrons, de la misère, de l’ignorance…
Mais l’autre, LA GUERRE, la véritable, celle dont les escarmouches se dessinent de loin en loin, dont les combats parfois rougissent les pavés, mais dont il ne saurait tarder de voir s’ouvrir les terribles assises, mettant enfin toutes les forces des combattants face à face.
Il en est qui parlent POUR LA PAIX, moi je parle POUR LA GUERRE. Pour cette guerre qui ne jette pas les hommes aux frontières — la révolution n’en connaît pas — mais qui les dresse contre l’oppresseur de tous les jours, en tous les pays. Et j’ai le désir que cette guerre ne se termine qu’avec la fin de l’autorité, de l’ignorance et de la misère…, dût cette victoire s’étayer sur nos cadavres.
Que cette guerre soit, de notre part, sans pitié, comme sans haine… la vérité ne saurait avoir ni l’une, ni l’autre. »
– Albert Libertad, dans l’anarchie, n° 46, 22 février 1906
Cette exposition a été réalisée à l’occasion de Temps d’Encre, rencontres autour de publications anarchistes, le 23 & 24 juin 2018 à Montreuil (Paris).
L’exposition, en affichettes format A2, est désormais téléchargeable en PDF ici.
[Tratto dal sito internet tumult.noblogs.org, delle edizioni Tumult, Contributions anarchistes à la guerre sociale]

lu et copié sur Selva

Turin (Italie) : Présence solidaire avec les inculpés du procès Scripta Manent, le 3 octobre

Anarhija.info / lundi 24 septembre 2018

3 octobre 2018, 9h
Présence solidaire
Salle bunker de la prison Le Vallette – Turin

En septembre 2018, après la pause estivale, les audiences du procès Scripta Manent ont recommencé, dans la salle bunker de la prison de Turin.  Le 3 et 4 octobre, Anna et Marco seront présents dans la salle.

 

Cette enquête,pour laquelle 8 compas ont été arretés ». (1) (dont 2 qui s’y trouvaient déjà) et 15 autres sont inculpés, concerne une série d’attaques signées par la Fédération Anarchiste Informelle ou la FAI/Front Révolutionnaire International, qui ont eu lieu entre 2003 et 2012, contre les forces de l’ordre (commissaires, casernes des Carabinieri et casernes de formation des futurs Carabinieri, RIS), politiciens (maires, ministre de l’Intérieur), journalistes, entreprises participant à l’aménagement des CRA, ainsi qu’un directeur d’un centre d’enfermement pour sans-papiers. Dans cette affaire a aussi été inclue l’attaque contre Adinolfi, le PDG de Ansaldo Nucleare, revendiquée comme Cellule Olga FAI/FRI par Alfredo et Nicola, qui ont déjà été jugées et sont en taule depuis 2012.

Les accusations sont la constitution et la participation à une association subversive (art. 270bis du Code Pénal), quelques délits spécifiques (art. 270) et en plus l’instigation à crimes et délits et l’apologie de crimes (art. 414), pour des articles, des sites internet, des blogs et des éditions anarchistes.

Ce procès est remarquable car la Justice a utilisé le débat interne au mouvement anarchiste dans un jeu d’interprétations et de différenciations, orchestré à dessein, que le Procureur de service essaye d’utiliser contre les anarchistes eux-mêmes.

De notre côté, nous ne pouvons que réaffirmer notre soutien aux compagnons inculpés et aux pratiques dont ils sont accusés; l’histoire du mouvement anarchiste qui est sous accusation est notre histoire à nous tous.

La critique interne au mouvement anarchiste, même la plus dure et provocatrice, a comme finalité l’émancipation individuelle et collective, dans la lutte pour le développement d’analyses et de pratiques visant l’attaque contre l’existant, sans médiation, contre l’État et le Capital, pour la liberté.

Le 3 octobre, certains des compagnons emprisonnés depuis 2016 seront amenés dans la salle d’audience, tandis que d’autres, pour lesquels l’interdiction de présence a été décrétée, suivront l’audience en visio-conférence.

Nous serons là pour saluer nos compagnons et pour porter notre solidarité et notre proximité à tous les personnes emprisonnées et inculpées pour l’opération « Scripta Manent ».

Conscients que « la solidarité aux prisonniers est déterminante pour la lutte subversive dans la mesure où elle est partie indépassable de l’action subversive et révolutionnaire ».

Liberté pour Anna, Marco, Sandro, Danilo, Valentina, Alfredo et Nicola.
Solidarité avec les inculpés de l’opération Scripta Manent.

(1) Au fait, des 8 incarcérés en septembre 2016 (dont Alfredo et Nicola qui
étaient déjà en taule), Valentina est maintenant aux arrestations
domiciliaires et Daniele aussi est sorti de prison (en effet il été
censé être « seulement » perquisitionné pour Scripta Manent, mais les
flics disent avoir trouvé chez lui du « matériel pouvant servir à
confectionner des engins explosif » et du coup l’ont incarcéré lui aussi
(mais il est sorti – je ne sais pas qu’est ce que ça donne cette
histoire de « matériel… » mais je crois que c’est sur une autre procédure,
externe à Scripta Manent)).

trouvé l’informationattaque.noblogs.org

Vengeance pour Zak Kostopoulos !

nonfides..fr

En recevant les nouvelles de l’horrible meurtre de Zak Kostopoulos à Athènes cette semaine, nous avons été frappés par la nécessité d’une réponse. Bien que nous ne connaissions pas Zak, sa terrible situation résonne fortement parce que nous savons que cela pourrait être notre sort, le sort d’un ami proche ou d’un amant.

Dans un monde qui désire majoritairement voir plus de queers morts, nous reconnaissons cette attaque exactement pour ce qu’elle est – la continuité de la brutalité normalisée contre les homosexuels et les transgenres sous les yeux d’États heureux de nous laisser mourir, que ce soit à travers le refus à un niveau structurel de fournir des traitements adéquats contre le SIDA, la criminalisation des personnes séropositives ou bien les actions de chaque flic permettant à Zak (et à d’autres comme lui) d’être battus à mort.

Non pas que nous attendons quoi que ce soit de ces sales institutions, nous voulons simplement identifier l’ennemi et les tactiques qu’il emploi contre nous. Nique la justice et nique la police – toutes deux sont les armes de nos ennemis et aucun des deux ne nous apportera jamais autre chose que des dommages plus importants. Il ne pourra jamais y avoir de justice pour un meurtre aussi cruel et brutal, il ne pourra jamais y avoir de justice pour Zak. Nous voulons la vengeance pour Zak et les innombrables autres comme lui qui tombent chaque année face à la violence homophobe, transphobe et étatique. Vengeance contre ceux qui commettent ces attaques, vengeance contre la police qui ruine des vies partout et tout le temps, vengeance contre les États qui la supervisent et vengeance contre un monde où l’indifférence équivaut à la complicité. Attendez-vous à voir plus d’escalades bientôt.

Quelques queers armés déjà prêts à mourir.

[Traduit de l’anglais d’Actforfreedom.]

 

Drôme: Résistances contre les compteurs linky

France bleu Drome Ardèche 1 octobre 2018 à 19:58

Décidément, le déploiement des compteurs Linky ne se fait pas sans difficulté. Jeudi 27/09, un technicien en charge de la pose s’apprêtait à installer le compteur à l’extérieur d’une maison de Châteauneuf-sur-Isère. Le propriétaire était absent. Deux voisins sont alors intervenus. Ils ont demandé au sous-traitant de partir. Il aurait été menacé de « prendre un coup de fusil » s’il ne s’en allait pas.

En décembre 2017, à Valence, une technicienne qui posait également des compteurs Linky avait été copieusement insultée. Elle avait pris peur, elle était tombée et s’était blessée dans sa chute.

Forêt de Hambach: Lettre #1 de l’hiver

Vous nous enfermez et nous punissez, car nous pensons et agissons en toute indépendance et décidons nous-mêmes, ce qui est juste et ce qui ne l’est pas. C’est ce qui fait de nous des êtres humains: l’éthique, l’autonomie, l’indépendance, l’empathie, les pensées sur la justice pour l’avenir, notre unité du corps, de l’âme et de l’esprit.

Avec toutes ces capacités, il y a une responsabilité très particulière et vous voulez que je jette cette responsabilité sur le site et que je sois impitoyable et égoïste? Tu veux que je ferme les yeux et les oreilles? Un cas vide, un robot, qui ne suit que les ordres? Je ne peux pas faire ça

Comment pouvez-vous exiger que je nie mon humanité ou que je me subordonne au profit d’une seule entreprise ou de politiciens avides de pouvoir? Comment pouvez-vous exiger que je fasse comme si demain n’était pas important, même si tout dans notre système est basé sur un avenir?

Sinon, qu’est-ce que l’assurance, les testaments ou les retraites? Nous sommes des humains et nous savons ce qu’est le «futur».

Alors, comment pouvez-vous exiger de moi, de participer à la destruction des moyens de subsistance de nous-mêmes et de nos enfants, de détruire mon propre avenir?

Je n’ai pas toujours su cela, mais nous avons tellement besoin de la forêt. Dans les régions éloignées de la côte, aucune forêt ne signifie trop peu de pluie. Sans pluie, pas d’agriculture, sans agriculture, il n’y a pas assez de nourriture. Et nous ne pouvons ni manger ni boire du charbon, du lignite. Vous ne voulez pas que cela soit vrai, pour vous ce ne sont que des arbres. Vous l’aurez compris, une fois qu’il sera trop tard.

Vous me dites que ce que je fais est bon, mais que ce sont les mauvaises méthodes. Qu’ils sont trop extrêmes. Hmm. A quel point cette expulsion est-elle extrême? Alors que j’étais chassé de la forêt, je pouvais revoir la longue file de voitures de police, de machines, de tanks d’expulsion, etc. Et je savais que c’était juste une fraction de ceux-ci, qui étaient à l’intérieur de la forêt.

J’ai failli rire, c’est ridicule. Parce que je savais que nous gagnions, peu m’ importe comment ça se termine.

Car vous n’avez rien à  battre. Vous nous appelez extrême parce que nous sommes différents parce que nous sommes cohérents parce que nous défendons ce en quoi nous croyons. Parce que nous ne pouvons pas nous arrêter, sinon nous nous trahirions. Nous étions assis dans le verrou, pouvions à peine bouger.  On Peut à peine se  tourner. Nous ne pouvions que nous regarder, partager des mots de courage et de consolation. Vous êtes venus de tous les côtés, vous avez coupé le toit au-dessus de nos têtes, coupé les murs derrière nous. Vous avez déchiré nos vies. Et puis vous nous accusez de violence?

Parfois, le matin, j’ai dit grâce à Kon-tiki. Pour une bonne nuit de repos, pour se réveiller au bon endroit, pour le grand sentiment de sécurité et de satisfaction que cela m’a procuré. Je n’ai jamais su: est-ce que je parle avec l’arbre- cabane ou avec l’arbre? C’était une créature. Une créature qui portait quelque chose que nous avons construit, une créature avec laquelle nous vivions ensemble, rêvait ensemble. Nous étions tellement inquiets pour les arbres, quand il ne pleuvait pas. Nous avons pensé, à un moment donné, qu’ils tomberaient simplement au sol, impuissants. Ils tournaient au jaune, mais ils sont si forts. Ils ont dû traverser tellement de choses. C’est une injustice de pomper de l’eau souterraine, c’est une si grande injustice!

Vous riiez, alors que nous hurlions de panique, que vous mettiez la vie de notre ami en danger sur le système Skypod . Nous avons crié et crié et vous avez coupé la corde. Seul le frottement le maintenait. Qui commet les crimes?

Nous vous faisons peur, parce que nous ne cadrons pas avec vos projets, car ce pour quoi nous nous battons, ce n’est pas le pouvoir ou l’argent, mais l’amour de la vie, le besoin fou de liberté et la rage envers ceux qui veulent enlevez tout cela. Si je vous donne mon identité,

Je vais sortir d’ici. Beaucoup d’entre vous diront probablement que c’est ma faute si je suis assis ici. Mais mon identité n’est pas quelque chose d’écrit sur un bout de papier. Mon identité est ce qui me rend humain, mon essence, mon âme, tout ce que j’ai appris dans cette forêt, tout ce que les gens m’ont montré. Tout cela, que je perdrais si je vous disais qui je suis. Me réduire à ces quelques mots. Je n’utiliserai pas le privilège injuste d’un passeport allemand. Je resterai solidaire de ceux qui, à cause de la répression, ne peuvent pas donner leur identité. Je suis un humain et je me bats pour la préservation de cette terre. Tout le reste n’est pas pertinent.

traduction libre de contra info

 

Valence ( 26000)Mardi 2 octobre : Marche pour la forêt – Montrons-leur de quel bois on se chauffe !26000)

[reçu par mail] de Ni Ici Ni Ailleurs

Bonjour,

 

La coordination Center Parcs ni ici ni ailleurs (la NINA) s’associe à la Marche pour la forêt organisée par les personnels de l’ONF regroupés en intersyndicale.

 

Vous trouverez en PJ le tract diffusé à cette occasion par la NINA.

 

Quatre parcours  sont proposés : partant de Perpignan, Strasbourg, Mulhouse et Valence, chacun passera par villes et villages pour converger dans la forêt de Tronçais (Allier) le 24 octobre.

Le 25 octobre, un grand rassemblement pour la forêt aura lieu dans la forêt.

 

Pour des raisons pratiques, il est préférable de s’inscrire sur le site de la marche :

 

https://marche-pour-la-foret.webnode.fr/

 

 

 

La NINA vous invite mardi 2 octobre, à 9 heures précises, Place de la Liberté  (près de la mairie) à Valence pour le départ de la marche.

 

La marche passera par l’Ardèche, la Haute-Loire, le Puy-de-Dôme et l’Allier.

 

Toutes les étapes sur :

 

https://marche-pour-la-foret.webnode.fr/valence-troncais/

 

Merci de faire suivre,

zone de pièce jointe ici

 

HM

Bure, France : Récit du coup de force des gendarmes à la gare – Jeudi 27 septembre 2018

Aujourd’hui, jeudi 27 septembre, une opération policière a eu lieu à l’ancienne gare de Luméville, lieu collectif proche de Bure. Voici le récit des événements.

Mise-à-jour, 20h14: 2 nouvelles personnes en garde à vue

Les gendarmes mobiles sont revenus encercler la gare peu avant 18h pour interpeller 2 personnes ciblées suite aux événements de ce matin.
Pour le moment le bilan de la journée est donc à 3 GAV.

Un tracteur est arrivé dans le champ de Vigipatate vers 8h-8h15 environ.
Il était accompagné de 4 personnes ressemblant fortement à des vigiles de l’Andra, qui avaient des caméras.

Un bref échange a juste permis de savoir qu’ils étaient là « au cas où ».

Les copaines sont arrivé.es de plus en plus nombreuses, interrompant le travail du tracteur, le ton est un peu monté, et s’en est suivi l’arrivée d’une dizaine de gendarmes vers 9h30, dont des enquêteurs de
la police scientifique et des gendarmes cinéastes.

Un long face à face a commencé, les gendarmes se sont déployés autour du terrain de la gare, le tracteur a repris son travail accompagné d’un 4×4.

Puis les gendarmes se sont de nouveau regroupés dans le champ VigiPatate, laissant juste un gendarme en face de l’entrée de la gare.

Vers 11h30, une vingtaine de gendarmes mobiles supplémentaire est arrivée en face de
l’entrée, ils sont sortis des camions en tenue anti-émeute, et ont commencé à avancer sur le chemin de la gare sans faire aucune sommation, ni donner aucune raison.

Après de nombreuses questions afin de savoir pourquoi ils rentraient, il a été répondu qu’ils enquêtaient pour une flagrance de jet de pierre. Ils ont continué à avancer et à se déployer jusqu’à la gare. Certaines personnes se sont enfermées dans le bâtiment, d’autres ont reculé jusqu’au bout du
terrain. D’autres gendarmes sont arrivés et toutes les personnes se sont retrouvées cernées, à part celles dans la gare qui ont pu sortir et se réfugier en hauteur (toit, éolienne).

Une personne sur le terrain a été de suite interpellée et placée en GAV (garde à vue) sans que personne ne comprenne bien pourquoi. D’autres ont été interpellées, menottées, interrogées puis relâchées sans forcément avoir eu à donner leurs identités.

Au bout d’un moment, ils ont relâché tout le monde, y compris des personnes dont l’identité n’était pas encore vérifiée et qu’ils menaçaient juste avant d’emmener à Void-Vacon.

Un peu plus tard, on a vu passer le tracteur suivi d’un fourgon de gendarmerie dans lequel se trouvait Emmanuel Hans, se dirigeant vers Luméville.

Plusieurs gendarmes étaient armés de manière disproportionnée comme d’habitude, avec notament des fusils automatiques.

Un grand merci aux personnes qui sont arrivées en soutien juste après.

[Publié sur Manif-Est.info, 27.09.2018]