Miguel Peralta Betanzos sort de prison !
Rappel :
Miguel Ángel Peralta Betanzos est un jeune indigène mazatèque,
anarchiste et membre de l’Assemblée Communautaire d’Eloxochitlán de
Flores Magón, Oaxaca. Le jeudi 30 avril 2015, Miguel a été arrêté au
centre-ville de Mexico.
Depuis 2010, le groupe cacique dirigé par la famille Zepeda a tenté
d’imposer, par la force, la répression et la prison, les partis
politiques, leurs pratiques et leurs méthodes pour gagner des sièges au
gouvernement et augmenter leurs bénéfices économiques, ce qui a déchaîné
un conflit très violent au sein de la communauté d’Eloxochitlán de
Flores Magón.
Depuis le 30 avril 2015, Miguel était enfermé dans la prison de
Cuicatlán, Oaxaca. Lui et sept autres personnes détenues ainsi qu’une
vingtaine d’inculpés, sont accusés de la mort d’une personne lors d’une
attaque perpétrée par le groupe cacique de Zepeda lui-même, en décembre
2014, alors que l’Assemblée Communautaire, opposée aux partis
politiques, se trouvait réunie pour élire ses représentant-e-s.
Le 26 octobre 2018, Miguel a été condamné à 50 ans de prison pour
tentative d’homicide qualifié et homicide qualifié.
Le 19 septembre 2019, Miguel annonçait dans une lettre, sa grève de la
faim.
Miguel Peralta Betanzos est sorti de la prison de Cuicatlan, Oaxaca ce
mardi 15 octobre 2019.
Plus d’infos :
https://liberonsles.wordpress.com/eloxochitlan-de-flores-magon/
Merci beaucoup de nous aider à diffuser les nouvelles du compagnon
anarchiste mexicain Miguel Betanzos.
[OAXACA- MEXIQUE] Nouvelles du prisonnier anarchiste Miguel Betanzos :
25 jours en grève de la faim
Derrière les murs de la prison de Cuicatlán, Oaxaca, se trouve
actuellement notre compagnon anarchiste Miguel Peralta Betanzos,
indigène mazatèque, membre de l’Assemblée Communautaire d’Eloxochitlán
de Flores Magón, Oaxaca. Le 26 octobre 2018, Miguel a été condamné à 50
ans de prison.
Lettre depuis la prison de Cuicatlan Oaxaca. Reçue le 11 octobre 2019.
15 jours ouvrables et le juge Modesto Isaías Santiago Martínez n’a pas
tenu son engagement.
Le 19 septembre lorsqu’à eu lieu l’audience finale, le Juge du Tribunal
Mixte de Huautla de Jiménez, s’est engagé verbalement à se prononcer
dans les 15 jours ouvrables à venir or il n’a pas tenu son engagement.
Aujourd’hui 10 octobre, les 15 jours ouvrables que le juge avait pour se
prononcer sur ma situation juridique, selon le code pénal de l’État de
Oaxaca, se sont écoulés et il n’a pas non plus tenu son engagement.
Aujourd’hui, moi par contre oui, cela fait 4 ans 5 mois et 10 jours que
je suis en prison pour un procès fabriqué de toutes pièces, aujourd’hui
voilà 22 jours que je n’ai pas ingéré un seul aliment, car je sais
pertinemment qu’il n’y a pas le moindre motif pour rester un jour de
plus en prison et je proteste avec mon corps, pour exiger de façon
déterminée ma liberté en échange de la mise en danger de ma santé.
Aujourd’hui le juge annonce qu’il peut prendre tout le temps qu’il lui
plaît pour prononcer la sentence, mais ce temps est mon temps, mon temps
volé, Mon temps emprisonné, Mon temps a des jours ouvrables et des jours
non ouvrables, Mon temps ne répond pas à leurs codes ou à leurs lois,
auxquels pourtant ils prétendent continuer à le soumettre.
En même temps, dans toutes les instances chargées de faire respecter et
de permettre l’accès à un « système de justice rapide, objective, rendue
de façon impartiale » ils prétendent qu’ils ne sont pas compétents,
qu’ils ne peuvent rien faire, qu’il faut prendre patience, alors je
réaffirme la chose suivante, votre fonction publique est un simulacre,
une farce en votre nom. Il est évident que le pouvoir d’une députée
règne sur ces institutions. Avec de telles réponses, le retard et les
irrégularités juridiques tout au long de mon enfermement, ils continuent
de démontrer que leurs institutions sont seulement au service du
caciquisme, de ceux et celles qui nous dépouillent, de ceux qui mentent
pour occuper des fonctions publiques, des ambitieux.ses, des
corrompu.e.s.
Aujourd’hui, je dois également dire que la raison pour laquelle j’ai
rompu la grève du silence que je menais depuis le 12 septembre, a été
lorsqu’ils ont décidé de ne pas me présenter à mon audience sous des
prétextes grotesques. Je dois dire que je remercie avec toute l’énergie
qui me fait résister, tous et toutes celle.s.x qui sont restés
attentifs, qui ont fait écho à mon silence et sont parvenus à faire du
bruit autour de leurs mensonges. Mais je dois aussi dire, insister même
que ni la députée Elisa Zepeda Lagunas ni son père le tortionnaire
Manuel Zepeda Cortés, ne peuvent plus continuer à soutenir ni
juridiquement ni médiatiquement leurs accusations à mon encontre. Elisa
et Manuel, ceux qui me dénoncent dans le dossier 02/2015, on fabriqué
les faits de telle sorte que le seul pilier qui leur reste et sur lequel
ils peuvent s’appuyer est l’impunité, le trafic d’influences et la
manipulation du Pouvoir Judiciaire. De leurs six témoins à charge, un
n’a pas reconnu sa déclaration, les déclarations des deux autres ne sont
qu’une copie de celle de Manuel Zepeda, deux n’étaient pas sur les lieux
(ils ont rapporté ce qu’on leur a raconté) et l’autre témoin dit que les
personnes étaient masquées. Il n’y a rien d’autre dans le dossier, ces
témoignages contradictoires, vagues et déjà controversés, c’est tout ce
que le juge doit prendre en considération, il n’y a rien qui demande un
temps indéfini, car malgré l’argument selon lequel il ne peut prononcer
ma mise en liberté parce que mon dossier comporte six tomes et s’il y a
six tomes c’est qu’ils sont remplis de pages d’arrêts accumulés par les
irrégularités et les violations tout au long de la procédure. Le juge le
sait parfaitement, car c’est lui-même qui était chargé du Tribunal au
début du montage du dossier et c’est lui qui a émis les mandats d’arrêts
; lui en tant que spécialiste des lois sait pertinemment que les témoins
à charge n’ont aucune valeur de preuve et que l’argumentaire juridique
que nous avons présenté pour ma défense le démontre pleinement. En tant
que juge incorruptible il devrait agir de façon impartiale en dictant la
sentence de ma mise en liberté immédiate sans délais et sans poursuivre
cette farce fabriquée et utilisée par la famille de caciques des Zepeda
Lagunas.
Je termine en disant que je poursuis ma grève de la faim pour exiger
qu’ils cessent de retarder ma mise en liberté.
Miguel Peralta
Prisonnier en grève de la faim.
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Miguel Betanzos condamné à 50 ans de prison. Prise de position de notre
compagnon Miguel Peralta Betanzos
Depuis la prison de Cuicatlán
Janvier 2019
Il y a trois mois, j’ai été condamné à 50 ans de prison par le néfaste
juge Juan León Montiel, du Tribunal Mixte de Première Instance de
Huautla de Jiménez. La semaine dernière, nous avons appris que l’enquête
08/2019 a d’ores et déjà été ouverte, et qu’elle dépend de la Troisième
Salle d’Audience du Tribunal de Justice de l’État de Oaxaca. Mais la
salle n’a pas fixé de date pour la célébration de l’audience, qui doit
consister en la présentation de la plaidoirie en appel, parce que le
dossier pénal 02/2015 a été envoyé incomplet au Tribunal : en effet, il
a été « nécessaire » que le juge Juan León fasse part de la condamnation
à Elisa Zepeda et à son père Manuel Zepeda, personnages qui tirent les
ficelles du système juridique comme s’il s’agissait d’une vile
marionnette, pour faire durer notre réclusion.
Je suis pleinement conscient que la prison et l’isolement que nous
vivons relèvent des actions, des omissions et des mécanismes juridiques
et politiques sciemment mis en place par les représentants de la «
justice » grâce aux marionnettes qui œuvrent au sein du Tribunal
Supérieur et du Tribunal Mixte, sachant que la consigne et le désir de
la Chargée de Commission de Justice du Congrès Local de Oaxaca est de
nous maintenir loin de notre communauté. Je parle de la députée locale
de Morena, Elisa Zepeda Lagunas, qui ne cesse de mentir aux médias et
achète des communiqués de presse à des journaux comme El Imparcial de
Oaxaca, Noticias Voz e Imagen de Oaxaca, El Universal, Milenio, et tant
d’autres qui, à coup de formules sensationnalistes et sans réelle
investigation journalistique de fond, persistent à relayer ce mensonge
et à donner crédit à la farce montée par cette soi-disant défenseuse des
droits de l’homme, qui en réalité n’a rien fait d’autre que s’enrichir
et prendre le pouvoir. On croit peut-être que la classe politique ne se
forme que dans des espace sociaux larges comme le sont les métropoles ou
les villes, où ses membres peuvent facilement s’éclipser et disparaître,
mais il n’en est pas ainsi, dans les petits villages aussi elle
prolifère avec les mêmes intentions : s’approprier les territoires en
imposant ses gouvernements, toujours contre l’auto-détermination des
peuples.
Il est aussi certain que ces tactiques de manipulation farcesques ne se
cantonnent pas au niveau municipal et étatique, mais qu’elles innervent
toutes les institutions qui fonctionnent hors de la représentativité
communautaire. Depuis la scène où il opère par des actes symboliques,
par la recréation du passé, l’exagération démagogique et le montage
virtuel, le gouvernement entrant tente de donner une bonne image de lui,
tandis que, par derrière, il cimente la militarisation du pays et
maintient l’armée dans les rues pour remplir des soi-disant tâches de «
sécurité ». Les grands projets sont déjà décidés malgré les résultats
des études environnementales et l’opposition des communautés, mais on
met pourtant en scène des référendums de pacotille qui n’ont d’autre fin
que de légitimer les projets en question. Voilà pourquoi le saccage
historique des ressources naturelles se poursuivra, tout comme
l’appropriation culturelle des connaissances ancestrales, tout comme la
production de déchets toxiques qui mettent en péril la vie des peuples
et provoquent leur déplacement forcé.
Les traités et les recommandations internationales, ils s’en lavent les
mains. Ce qui les intéresse, c’est que le secteur des affaires soit à
son aise. La défense de la vie, du territoire, de l’eau, et nos formes
d’organisation sont et continueront à être criminalisées par tout
gouvernement qui impose ses structures par la violence et l’utilisation
du pouvoir judiciaire pour essayer de nous réduire au silence. Ainsi,
nous ne voyons aucune transparence dans ce nouveau gouvernement, et
encore moins une quelconque volonté de libérer les compagnon.ne.s
emprisonnés pour avoir défendu tout cela, comme c’est le cas de ceux et
de celle de Tlanixco, qui sont enfermé.e.s dans les prisons d’État
depuis plus de dix ans déjà et dont le procès a de nouveau été reporté,
ce qui retarde encore leur sortie ; ou bien le cas d’un autre compagnon,
Luis Fernando Sotelo, qui s’est aussi vu refuser récemment sa mise en
liberté. Comment veulent-ils que nous ne doutions pas du gouvernement et
de ses paroles, si leurs actions nous démontrent qu’ils ne cesseront pas
de piétiner les peuples, les collectivités et les personnes qui
résistent ?
Il ne me semble pas juste qu’ils utilisent notre nom et qu’il leur serve
de butin politique, parce que notre réclusion sert à défendre nos
territoires, l’organisation communautaire et l’auto-détermination. Nous
partageons entre nous tous et toutes, en tant que prisonnier.e.s, la
fabrication de délits qui pour la majorité sont structurés de la même
manière puisqu’ils ont été inventés par l’État, par des individus
puissants et par des entreprises transnationales. Récemment, le
gouvernement a mentionné la possibilité d’une libération par loi
d’amnistie, ou quelque chose du genre, ce qui n’a pas été légiféré et
encore moins adopté, tandis que nous autres nous continuons à affronter
les déficiences et les négligences du système juridique. Chaque jour
nous livrons bataille contre le système pénitentiaire qui tente de nous
déshumaniser, nous réinventons et nous reconstruisons notre identité
parce qu’aucun libre développement de notre personnalité n’est permis.
Nous nous voyons obligés de consommer les « aliments » qu’ils nous
imposent, ils nous forcent à acheter des uniformes que nous abhorrons,
nous nous battons contre l’esclavisation du travail, et il existe en
somme un nombre incalculable de conséquences à l’isolement et à la
limitation de tout ce qui nous plaît. Acheter un morceau d’ananas de
contrebande devient un délit simplement parce que ça fermente, la taule
nous épuise, mais malgré tout cela, nous respirons, nous imaginons, et
nous restons debout. Même si la couleur de la prison nous déprime, nous
anesthésie, nous continuons à résister à l’obstacle en partageant des
moments avec notre famille, avec nos ami.e.s, avec notre compagnon.ne.
Les conflits que la prison provoque en nous, les indifférences et le
manque de communication qui rend impossible toute prise de décision
concernant notre détention, l’État s’en moque absolument ; ils essayent
de nous faire croire qu’ils vont régler nos affaires, que la critique
n’est pas nécessaire, et encore moins la mobilisation, car plus isolés
nous sommes et moins mobilisés, mieux cela vaut pour eux ; c’est le
meilleur moyen de nous diviser et de nous soumettre.
Mais nous ne nous tairons jamais, avec nos mots et nos actions nous
persévérerons dans l’effort jusqu’à faire s’effondrer les murs. Nous
pensons que la passivité du peuple ne nous mènera nulle part et que la
résistance est la proposition. Parce qu’au fond, aucun individu et aucun
peuple ne peut être privé de ses moyens de résistance culturelle,
sociale, économique et politique. La lutte des peuples n’est pas
respectée, la criminalisation de celles et ceux qui luttent continue, ce
qui prouve que la volonté réelle d’une « quatrième transformation » dont
on a tant entendu parler n’existe pas : le pouvoir n’a fait que changer
de mains, de couleur, de personnages, mais ni de forme, ni de fond. Bien
que nous ayons face à nous un groupe d’ennemis puissants, par le poste
politique et patronal qu’ils occupent, secondé par les institutions
d’État, la solidarité et les batailles que nous livrerons seront encore
plus fortes, portées jusque dans les rues, elle ne seront pas négociées
et nous ne mendieront jamais notre liberté parce que nous avons la force
de lutter pour elle, chaque minute de chaque jour et à chaque instant de
notre vie, et parce que nous sommes conscients que les délits qui nous
tiennent enfermés ont été fabriqués.
Nous continuerons d’exiger et de lutter pour que le processus juridique
cesse ses atermoiements, nous continuerons à dénoncer les vices de forme
et les croche-pieds que l’on nous fait à chaque pas, nous en appelons à
la solidarité pour continuer à agir ensemble dans la lutte
anti-carcérale, rien ne nous arrêtera, nous leur arracherons des mains
notre liberté !
Miguel Peralta
Depuis la prison de Cuicatlán
Janvier 2019
Plus d’infos / videos / fanzines, lettres de Miguel sur
https://liberonsles.wordpress.com/eloxochitlan-de-flores-magon/
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Qui es Miguel Ángel Peralta Betanzos?
Miguel Ángel Peralta Betanzos est un jeune indigène mazatèque,
anarchiste et membre de l’Assemblée Communautaire d’Eloxochitlán de
Flores Magón, Oaxaca. Le jeudi 30 avril 2015, Miguel a été arrêté au
centre-ville de Mexico. Cette arrestation a été perpétrée avec une
grande violence par trois personnes en civil sans identification ni
mandat d’arrêt, accompagnées de plus de 20 policiers « ministériels » de
la ville de Mexico. Toutes ces irrégularités concernant l’arrestation de
Miguel constituent une attaque de plus contre l’Assemblée Communautaire
d’Eloxochitlán, dans la continuité de celles qui ont été perpétrées
depuis 2010 par le groupe cacique dirigé par la famille Zepeda et à
présent par Elisa Zepeda, l’actuelle députée locale, présidente de la
Commission de Justice du Congrès d’Oaxaca du parti au pouvoir de
MORENA*.
Miguel est l’un des 7 prisonniers indigènes membres de l’Assemblée
Communautaire d’Eloxochitlán de Flores Magón, qui se trouvent enfermés
dans les différentes geôles de cet état Mexicain. Plus de 23 membres de
l’Assemblée d’Eloxochitlán, hommes et femmes, sont sous mandats d’arrêts
et ont été criminalisés pour avoir défendu « les us et coutumes
communautaires » qui prévoient une autre façon de choisir ses
représentants, s’opposant aux partis politiques soutenus par les
caciques locaux qui essaient d’imposer à tout prix leur pouvoir afin de
mieux contrôler la communauté par la peur et la prison.
Le 26 octobre 2018, Miguel a été condamné à 50 ans de prison.
Le 12 septembre 2019, Miguel aurait dû être présenté devant le Tribunal
Mixte de Première Instance de Huautla de Jiménez, Oaxaca, pour une
nouvelle comparution définitive, droit qui lui a été encore une fois
refusé par la Cour, l’audience a été reportée au 19 septembre 2019.
*Note : MORENA (Movimiento de Regeneración Nacional) parti politique de
l’actuel Président du Mexique, Andrés Manuel López Obrador.
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Les trois passants
https://liberonsles.wordpress.com/
À bas les murs des prisons !
La lutte durera jusqu’à ce que nous soyons tous et toutes libres !