Notes :Islam et Laïcité : L’impossible rencontre ? Au-delà de l’hystérisation, de l’amalgame et des contre-vérités, le nécessaire débat s’ouvre.

note:Le jeudi 14 avril à 20h30 salle polyvalente d’Alixan (26300) un personnage de la droite extrême le général Tauzin tient une réunion..Ce général tient des propos sur la laïcité  dénoncépar la libre pensé ci -dessous..  Anti fascistes  et libre penseur anarchiste … soyons nombreuses et nombreux pour empêcher  cette réunion nauséabonde(CONTRE LA MILITARISATION ET LE FLICAGE DE NOS VIES
pour gueuler contre l’omniprésence de l’État dans les rues et dans les têtes

CONTRE L’OBLIGATION DE CHOISIR UN CAMP
qui voudrait nous imposer la soumission et la terreur, qu’il s’appelle État Islamique ou État  français

CONTRE TOUS LES OPPRESSEURS
nos ennemis seront toujours ceux qui détiennent le pouvoir et se font du fric sur notre dos

POUR LA LIBERTÉ
partout, tout le temps


 

En préambule de l’ouverture de ce colloque, la Fédération nationale de la Libre Pensée s’autorise à rendre public cet article de Adam Shatz, publié dans le journal Le Monde du 14 avril 2016.

Ces défenseurs de la laïcité qui raniment le discours colonial

reçu par mail de la libre pensée

 

 

Colloque de la Libre Pensée Islam et Laïcité »samedi 16 avril 2016 – 9H30 à 17H

Bourse du Travail 67 rue de Turbigo 75003 Paris

Dans le débat sur l’islam en France, certains partisans de la laïcité remettent au goût du jour un racisme drapé dans les habits de la vertu et pervertissent les valeurs républicaines

 

Dans Chassés de la lumière (Stock, 1972), l’écrivain américain James Baldwin raconte que peu après son installation en France en  1948, il a vu  » des policiers tabasser en pleine rue un vieux vendeur de cacahuètes arabe, par ailleurs manchot, et observé les regards indifférents des Français attablés aux terrasses des cafés et les visages congestionnés des Arabes « . Avec un  » généreux sourire « , les amis de Baldwin l’avaient rassuré en lui expliquant qu’il était différent des Arabes :  » Le Noir américain est très évolué, voyons ! «  Alors que les Arabes, selon eux,  » ne voulaient pas être civilisés « .

A part les anciens combattants vieillissants de la guerre d’Algérie, plus personne en France ne parle d' » Arabes « . Aujourd’hui, on parle de  » musulmans « . Or les musulmans français sont les descendants du vendeur de cacahuètes évoqué plus haut, et, trop souvent, sont la cible de la même intolérance raciste. Comme le racisme que Baldwin décelait chez ses amis parisiens, celui-ci porte souvent un masque noble : antiterroriste, laïque, féministe.

Le récent éditorial de Charlie Hebdo,  » Qu’est-ce que je fous là ? « , en est un exemple. Les attaques terroristes de Paris et Bruxelles  » ne sont que la partie émergée d’un gros iceberg « , écrit le dessinateur Laurent Sourisseau ( » Riss « ). Les parties non visibles de l' » iceberg  » comprennent entre autres le penseur suisse Tariq Ramadan, qui a été accusé de pratiquer un  » double langage « , faisant mine d’être un modéré tout en œuvrant secrètement à l’instauration de la charia en Europe. Certes, plaisante Riss,  » il ne prendra jamais une kalachnikov pour tirer sur des journalistes dans leur salle de rédaction «  mais  » d’autres le feront à sa place « . Et n’oublions pas la  » femme voilée «  dans la rue, ou le boulanger de quartier qui a cessé de proposer des sandwiches au jambon. Aucune attaque terroriste  » ne pourrait avoir lieu sans le concours de tous « .

Comme l’Arabe à l’époque de Baldwin – ou le juif à une époque antérieure – le musulman d’aujourd’hui  » dissimule toujours quelque chose « , soit un complot terroriste, soit un complot pour islamiser la France, soit les deux. Il profite de la crainte des bien-pensants  » d’être traités d’islamophobes ou de racistes « .

L’idée selon laquelle la tolérance et le relativisme culturel feraient le lit de l’islamisation de la France est un vieil argument qui remonte aux débuts de l’Algérie française. Celui qui la reprend le plus clairement aujourd’hui est le philosophe Alain Finkielkraut. L’antiracisme, explique-t-il,  » sera au XXIe  siècle ce que le communisme a été aux années 1920 « , et sa forme la plus pernicieuse est celle de l’anti-islamophobie. L’été 2015, à côté de celle de Nicolas Sarkozy, il a ajouté sa signature à une pétition publiée dans Valeurs actuelles pour protester contre la proposition de convertir en mosquées certaines églises désaffectées : la défense de la Iaïcité passe désormais par la sauvegarde des églises.

De telles opinions ne sont guère surprenantes à droite. Mais les positions de Finkielkraut ont été reprises par un certain nombre de figures éminentes de la gauche socialiste, parmi lesquelles le premier ministre Manuel Valls, pour qui l’islamophobie est le  » cheval de Troie du salafisme « . Plus récemment, la philosophe féministe Elisabeth Badinter, qui avait autrefois comparé l’autorisation du hidjab dans les écoles françaises à l’accord de Munich, a appelé au boycott des marques proposant des foulards et autres vêtements islamiques. L’accusation d’islamophobie, a déclaré Mme Badinter au Monde (4  avril), est  » une arme que les islamo-gauchistes ont offerte aux extrémistes « .

Selon cette opinion, s’en prendre à l’islam n’est pas du racisme, c’est défendre les valeurs françaises, au premier rang desquelles la laïcité et la protection des droits des femmes. C’est une expression non pas d’oppression, mais d’émancipation : la libération de tous les citoyens français, dont les femmes musulmanes qui subissent la tyrannie de leur père, frères et voisins dans les banlieues.

Ambiguïté

Il y a une logique dans cet argument. Le terme  » islamophobie  » est imprécis et peut rendre difficile la distinction entre critique de la religion – telle que l’expriment des intellectuels arabes comme Adonis et Kamel Daoud – et discrédit à l’égard de toute personne pratiquant l’islam ou née dans une famille d’origine musulmane. Les défenseurs d’un islam traditionaliste ont intérêt à brouiller la distinction. Tout comme l’Etat islamique, qui cherche des recrues parmi les jeunes musulmans européens qui se sentent rejetés.

Ceux qui affirment seulement critiquer l’islam, tout en s’employant en permanence à insulter les musulmans en général, contribuent fortement à cet amalgame entre islam et citoyens de confession ou d’origine musulmane. Ils pratiquent la même ambiguïté tactique que ceux qui déploraient l’influence du judaïsme dans la vie française à la fin du XIXe  siècle et accusaient ceux qui dénonçaient l’antisémitisme de vouloir supprimer la liberté d’expression – le magazine antisémite d’Edouard Drumont, fondé en  1892, s’intitulait La Libre Parole. Très peu d’entre eux expriment un racisme  » biologique  » à l’ancienne ; leur  » racisme culturel  » représente les musulmans comme une irrémissible cinquième colonne djihadiste.

Le cas d’Elisabeth Badinter est plus complexe. Elle formule ses positions dans le langage apparemment progressiste du féminisme laïque et de l’universalisme républicain. Elle ne voit pas dans chaque musulmane voilée le soldat potentiel d’une invasion islamique. Et pourtant elle ne peut concevoir qu’une femme puisse choisir de porter le voile ; elle ne voit en elle qu’une femme soumise que l’on doit contraindre à se libérer, comme ces  » nègres  » partisans de l’esclavage américain évoqués par Laurence Rossignol (que Mme Badinter a soutenue). Ce désir de libérer les femmes musulmanes s’insère dans la longue histoire des  » hommes blancs sauvant les femmes brunes des hommes bruns «  (selon la formule de la critique littéraire indienne Gayatri Spivak) : un projet colonial aujourd’hui repensé, en France, comme une défense des valeurs laïques dans les  » territoires perdus de la République « .

Les valeurs de la France risquent d’être perverties par une ligne de défense aussi ambitieuse. La loi de 1905 qui a instauré la laïcité était fondée sur la neutralité de l’Etat à l’égard des institutions religieuses ; elle n’a pas seulement privé l’Eglise catholique de son pouvoir, elle a aussi permis aux juifs et aux protestants d’exercer plus librement leur foi. Les défenseurs actuels de la laïcité, aussi bien à droite qu’au centre gauche, ont abandonné tout semblant de neutralité. Il n’est guère étonnant que pour nombre de musulmans en France, y compris la majorité silencieuse qui ne met que rarement, sinon jamais, les pieds dans une mosquée, le  » gros iceberg  » de Charlie Hebdo n’apparaisse que comme un terme codé leur enjoignant de rester à leur place.

(Traduit de l’anglais par Gilles Berton.)

Adam Shatz © Le Monde

 

 

Présidence du Colloque:

Jean-Sébastien Pierre, Président de la Fédération nationale de la Libre Pensée

 

Avec :

–          Message de Benjamin Stora, Président du Conseil d’Orientation de l’Etablissement public du Palais de la Porte Dorée (Musée de l’Histoire de l’immigration)

 

–          Georges-André Morin (Libre Penseur) : L’Islam un arianisme qui a réussi

 

–          Dominique Goussot (Libre Penseur) : Histoire de la civilisation arabo-musulmane

 

–          Waleed Al-Huseini, ancien prisonnier de Cisjordanie pour outrage à la religion

 

–          Gorges Saad (Association Libanaise de Philosophie du Droit) : Islam, monde arabe et laïcité

 

–          Michel Godicheau (Libre Penseur) : Ampleur et limite de la laïcité en Turquie

 

–          David Gozlan (Secrétaire général de la Libre Pensée) : A la recherche de l’ennemi intérieur, l’utilisation du voile dans les débats en France

 

–          Rachid Zouhhad (syndicaliste enseignant) : L’affaire de l’IUT de Saint-Denis

 

–          Un bloggeur, de la Libre Pensée du Bangladesh

 

–          Christian Eyschen (Porte-parole de l’Association internationale de la Libre Pensée) : L’Eglise catholique s’est-elle ralliée et comment à la laïcité et à la liberté de conscience ?

 

–          Conclusions par Roger Lepeix (Libre Penseur)

 

Rappel: Un après-midi militarisé à Bruxelle

Un appel à un rassemblement contre la militarisation de nos vies et contre tout pouvoir, qu’il s’appelle islamique ou démocratique, avait été largement diffusé la semaine dernière. Rendez-vous était donné le 9 avril sur l’avenue Stalingrad, près de la Gare du Midi à Bruxelles. Cette après-midi là, la police a occupé l’endroit du rassemblement et militarisé un large périmètre autour (allant jusqu’à Anneesens, la place Jeu de Balles, la place Bara et la porte d’Anderlecht). A l’arrivée des premiers manifestants et dès le déploiement d’une banderole juste en face de l’endroit occupé par la flicaille, les policiers foncent et encerclent les manifestants. Ils seront dix à se faire embarquer pour être amenés au commissariat d’Anderlecht. Rejoints un peu plus tard par encore 6 autres personnes arrêtées, ils seront relâchés au compte-goutte pendant la nuit. Au commissariat, comme d’habitude, les policiers ont donné quelques claques à des récalcitrants menottés.

Entre temps, d’autres personnes qui cherchaient à approcher le lieu du rendez-vous se font contrôler par la police qui leur signifie que tout rassemblement est interdit sur l’ordre du bourgmestre Mayeur. Vers 19h, la police profite des forces mobilisées pour faire une autre descente au Passage (le compteur est maintenant sur 3), l’espace de lutte contre la maxi-prison à Anderlecht. Les copines et copains présents se font contrôler, le lieu est fouillé. Un compagnon est embarqué car « recherché » dans le cadre de l’enquête menée par le juge d’instruction De Coster à propos de la lutte contre la construction de la maxi-prison. Après une nuit passé au commissariat, des policiers de la section antiterroriste de la Police Fédérale viendront le chercher. Ils l’amènent au quartier-général dans la rue Royale, feront une tentative d’interrogatoire (le compagnon a refusé de répondre à toute question) pour ensuite le relâcher.

Le message de la part de l’État ne pouvait être plus clair : toute personne qui ose critiquer la militarisation en cours à Bruxelles, qui refuse de choisir entre deux camps pourris (le califat et l’État belge), qui propose l’auto-organisation et l’action directe comme moyens de lutte contre toute oppression et contre tout pouvoir, peut s’attendre à une réponse musclée.

Difficile d’empêcher l’esprit d’alors réfléchir sur quelques analogies. A Raqqa, capitale de l’État Islamique, toute manifestation critique est interdite et étouffée ; à Bruxelles, capitale de l’État belge et de l’Union Européenne, toute manifestation critique est interdite et étouffée. A Raqqa, c’est le Hisbah, la police religieuse du califat, à la tête duquel se trouve le belge Hicham Chaib, qui sévit contre toute opposition à la loi imposée là-bas ; à Bruxelles, c’est tout simplement la Police, à la tête duquel se trouve le belge Vandersmissen, qui sévit contre toute action qui s’oppose à la loi imposée ici. A Raqqa, les bombes larguées par les avions occidentaux ne ciblent pas uniquement les bases militaires des partisans de la guerre sainte, mais aussi les hôpitaux, les banques de sang, les écoles, la distribution de l’eau, les places ; à Bruxelles, les kamikazes sous les ordres de l’État Islamique ne ciblent pas du tout les bases répressives de l’État belge, mais se font exploser dans le métro et à l’aéroport. A Raqqa, toute presse est interdite ; à Bruxelles, la presse du monde entier ne cesse de mettre la pression sur les quartiers pauvres tandis que la presse belge se distingue ces derniers temps particulièrement par son zèle d’appliquer les consignes de la police (« afin de ne pas nuire aux enquêtes ») et de publier, mot pour mot, ce que le gouvernement leur demande. A Raqqa, distribuer un tract, faire un graffiti, déployer une banderole qui revendique la liberté est passable de la peine de mort ; à Bruxelles, distribuer un tract anarchiste, faire un graffiti contre le pouvoir, déployer une banderole qui revendique la liberté, est enclin d’engendrer une arrestation et est désormais passable de longues peines de prison pour… « incitation au terrorisme ». A Raqqa, les patrouilles de la Hisbah tentent de quadriller toute la ville ; à Bruxelles, les caméras de surveillance quadrillent toute la ville, la police fédérale utilise tout moyen possible (micros, caméras cachés, interception du courrier, observations, filatures) pour surveiller des anti-autoritaires, et pas seulement.

Exagéré, vous dites ? Pourtant, tout pouvoir n’a qu’un seul objectif : maintenir son règne et étouffer tous ceux qui cherchent à s’y opposer. En cela, l’État belge et l’État Islamique ont quelque chose de très important en commun. Et c’est bien ça que les anarchistes, les révolutionnaires et les anti-autoritaires, dans les villes syriennes comme dans les villes belges, combattent.

Si à Raqqa, les activistes révolutionnaires n’appellent plus à des rassemblements, ce n’est pas qu’ils ont abandonné la lutte contre le régime de Bashar el-Assad et le régime de l’État Islamique. C’est parce qu’ils luttent désormais d’une autre façon, mais avec autant de détermination et d’audace, pour détruire ce qui les opprime. Alors, si à Bruxelles…

Contre tout pouvoir, sabotons la militarisation de Bruxelles.

11 avril 2016

lu sur la cavale contre la prison et son monde

Parution:Chronologie de l’antisémitisme en France (1945-2016)

> Chronologie de l’antisémitisme en France (1945-2016)

Chronologie de l’antisémitisme en France (1945-2016)

dimanche 10 avril 2016, par Yves

Cette chronologie (accompagnée d’un tableau des stéréotypes judéophobes cf. http://www.mondialisme.org/spip.php?article2441 ) a été distribuée, sous une forme un peu résumée, aux participants d’une réunion-débat consacrée à l’histoire de l’antisémitisme en France depuis 1945, à l’université Paul Valéry de Montpellier le 5 avril 2016, réunion organisée par le Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier, le SCUM, que je remercie pour son accueil chaleureux.

L’objectif de cette chronologie était de fournir des dates et des chiffres précis pour celles et ceux qui ne les connaîtraient pas parfaitement et également de donner un cadre concret à la discussion. En effet, beaucoup de débats autour de l’antisémitisme et du sionisme sont marqués par une ignorance de l’histoire de l’antisémitisme mais aussi des multiples discussions agitant les « communautés juives » ou tout simplement les Juifs et les juifs…

Le but était aussi de montrer que l’antisémitisme a une histoire en France, que ce fléau a muté et a évolué, même si l’on ne s’intéresse qu’aux 70 dernières années. Son évolution a été influencée à la fois par des facteurs internationaux (création d’Israël et guerres coloniales successives menées par cet Etat, antisémitisme d’Etat au sein des pays du bloc de l’Est, utilisation politique du judéocide, etc.) mais aussi par des transformations intervenues au sein des Juifs de France (poussée de la religiosité, des identitarismes juifs aux côtés d’autres identitarismes, « sionisation » et rôle du CRIF, craintes suscitées par l’antisémitisme) et au sein de la société française.

Toute critique et amélioration de cette chronologie sont évidemment les bienvenues.

D’autres textes suivront…

Y.C. Ni patrie ni frontières 10/04/2016

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Valence (26) »Sentez-vous le vent de la révolte!? »

dauphiné libéré le 11/04/ 18h30

Après la manifestation Nuit Debout, le kiosque Peynet de Valence a été tagué. Un message est désormais écrit sur les marches du monument classé : « Sentez-vous le vent de la révolte ? » « C’est inacceptable. Je vais demander aux services municipaux de remettre en état, et en fonction des conséquences financières, on se retournera vers les organisateurs » de la manifestation, a réagi le maire LR Nicolas Daragon.

[Hautes- Alpes] 05 Non à la THT – Mises à jour de la résistance contre les lignes à haute tension

lu sur informa azione

En prévision de la manifestation contre les lignes THT qui se tiendra dans la Haute Durance ( à quelques dizaines de kilomètres après le col de Montgenèvre)  dans la prochaine journée de  mai, nous traduisons et la diffusion d’un communiqué de presse publié par le mouvement Non THT sur les événements qui ont eu la la semaine dernière lors de l’occupation des bureaux de RTE (filiale d’EDF, la compagnie d’électricité française, qui traite de la construction de nouvelles lignes) à Saint-Crépin.

L’événement de la Journée mai, qui débutera à 11 heures à partir du stationnement sur la route nationale 94 à L’Argentière La Bessée et qui est attaché à l’affiche, sera une occasion importante d’apporter notre solidarité avec / pour les militant(e)s impliqué(e)s dans la mobilisation contre cette ‘encore un autre projet polluant et à réaffirmer que la lutte contre les nuisances ne connaissent pas de frontières!

Alpes libres


 communiqué de presse reçu par mail

Une conférence de presse publique est organisée vendredi 1er avril à 18h, salle de la mutualité à GAP pour dénoncer l’action violente du PSIG ayant provoqué l’accident dont il est fait état dans le communiqué ci-dessous :

Retour sur la journée du 29 mars 2016 : Nous refusons que la Haute Durance ne devienne un nouveau Sivens.
Hier, une cinquantaine de militants No THT ont occupé toute la journée, de manière pacifique et bon enfant, les locaux de RTE à ST CRÉPIN (Hautes Alpes).
Au son des violons et des guitares, ils manifestaient à nouveau leur opposition à la construction de deux lignes à très haute tension dans la vallée de la Durance.
Pendant que des militants étaient en bas du bâtiment, une dizaine d’entre eux a pris possession du toit du bâtiment.
Cette occupation symbolique, nous a permis d’arborer fièrement les couleurs de notre drapeau sur le toit des bureaux, occupés habituellement par les techniciens en charge du projet.
Malgré une présence policière nombreuse durant toute la journée, l’ambiance était détendue, et les militants se sont relayés sur le site.
Notons la présence du PSIG (peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie) d’embrun en fin d’après midi, très présent en bas du bâtiment pour assurer selon les dires de l’un d’eux, la sécurité des militants perchés sur le toit. D’une hauteur de 9 m, ce toit est entouré de barrières seulement stabilisé par des contrepoids.
Le soir nous avons décidé de poursuivre l’occupation, les uns restants sur le toit, les autres en bas assurant le ravitaillement à coup de lancer de paquets de bonbons, de fruits, de baguettes de pain. S’en est suivie l’installation d’une tyrolienne afin de faire passer couvertures et duvets pour la nuit. Cela provoque un mouvement irraisonné, dangereux et violent de la part des gendarmes. Ces derniers montent sur le toit à 4, couteau brandi en avant (pour couper la corde de la tyrolienne) dans l’obscurité la plus totale et tombe à bras raccourci sur les militants regroupés et accrochés à l’extérieur des barrières.
Plusieurs militants se sont fait frapper, étranglés, l’un des gendarmes hurlait « j’ai un couteau j’ai un couteau ».
Cette intervention a entraîné un mouvement de panique et une personne terrorisée par cette violence a sauté du toit et a atterri sur une terrasse intermédiaire avant de s’écraser au sol.
Elle est aujourd’hui hospitalisée.
Nous dénonçons :
– L’action irréfléchie des gendarmes du Psig, alors que cette journée était calme et bon enfant.
– Le fait que le Psig a volontairement créé, sans aucune nécessité une situation de violence inouïe face à des militants qui tentaient de s’organiser pour se protéger du froid en réceptionnant des sacs de couchage et des couvertures.
– Le fait que 4 gendarmes du Psig (caméra go pro baissés, alors que jusqu’à ce moment là, ils filmaient) se sont rués sur les manifestants
(qui tentaient de récupérer le sac à dos) couteau à la main en criant « j’ai un couteau, j’ai un couteau ».
– Le fait que l’obscurité étant totale et les militants accrochés à l’extérieur de la barrière, les gendarmes n’ont pas hésité à les frapper à coup de poing et étrangler en brandissant un couteau.
Une personne prise de panique durant l’intervention a voulu échapper à cette violence et a sauté du toit sans que personne ne s’en aperçoive, ni de notre côté, ni du côté des forces de l’ordre.
Les gendarmes ont coupé la corde, puis se sont retirés en criant « bisous bisous »
Au même moment, un garde chien du Psig et des vigiles étaient en bas du bâtiment, eux n’ont rien vu non plus…
La personne a pu rejoindre le parking très péniblement où de la, quelqu’un l’a transporté à l’hôpital. Le diagnostic est en suspens, elle est touchée aux vertèbres et au coude.
Ici comme ailleurs, l’intervention des forces de l’ordre dans des contextes de luttes sociales et environnementales se solde par la mise en danger de la vie d’autrui.

Pour plus d’infos sur la lutte contre le projet d’implantation des lignes à haute tension :

https://notht05.noblogs.org/

Bien que nous conchions  face de bouc ce compte appartient à la lutte  https://www.facebook.com/no.tht05/

 

Espagne : A propos de la condamnation à 12 ans de prison des anarchistes Mónica et Francisco

Brèves du désordre

Le 30 mars dernier a été rendue publique la sentence du procès des anarchistes Mónica Caballero et Francisco Solar. Dans celle-ci, la quatrième chambre de l’Audiencia Nacional, présidée par la juge Angela Murillo, a résolu de condamner nos compagnons à 7 ans de prison pour les charges de « dommages à finalité terroriste » et à 5 ans pour les charges de « blessures à finalité terroriste » ce qui aboutit à un total de 12 ans de prison pour chacun d’entre eux.
Ils sont aussi condamnés à payer une indemnisation de 22.000 euros à la femme légèrement blessée à un tympan, et une autre de 182 000 euros à la Municipalité de Saragosse pour les dommages matériels occasionnés au temple religieux. D’autre part, ils sont relaxés des accusations d’« appartenance à une organisation terroriste » et de « conspiration ». La sentence, qui coïncide avec les modifications faites par la partie civile au cours du procès, celle-ci changeant les charges qu’elle a fini par maintenir, s’explique de la manière suivante :

Appartenance aux GAC/FAI-FRI
Les accusations d’appartenance à une organisation terroriste GAC/FAI-FRI sont tombées basiquement pour deux raisons. La première est liée à la définition des GAC et de la FAI-FRI en tant que « terroristes ». Dans son argumentaire, et après une brève description de ce que le tribunal considère être la FAI-FRI, ses méthodes et ses stratégies il est conclu que :
« La FAI-FRI est une « organisation » informelle typique de l’insurrectionalisme, composée d’un nombre indéterminé de groupes d’affinité dispersés à travers le monde » ; « ayant tous parfaitement identifié leur ennemi générique – l’Etat – ils n‘ont pas besoin d’organe supérieur hiérarchique qui les guide, les organise et les active pour l’attaque ; ils agissent de manière indépendante et anonyme« . De la même manière, les GAC : « se sont constitués en une sorte de coordination qui a représenté une idée novatrice dans cette branche de l’anarchisme puisque qu’elle coordonne et organise la violence, aussi bien dans l’attaque avec des engins incendiaires ou explosifs contre l’Etat au travers de ses symboles ou contre des représentants du système, que par son ingérence dans des mobilisations collectives, afin de les radicaliser et de provoquer de forts épisodes de fracture sociale ».
Il est considéré que ni les GAC ni la FAI-FRI ne peuvent être catalogués comme des organisations « terroristes », car elles ne rentrent pas strictement dans les définitions prévues dans le code pénal espagnol, et précisé qu’« une organisation avec une structure horizontale n’est pas une organisation ».
Le second motif a directement à voir avec la participation de Francisco et Mónica à la FAI-FRI ou aux GAC, à propos de laquelle il est affirmé qu’il ne peut être prouvé qu’ils appartenaient à un groupe lié à l’un de ces sigles, considérant donc qu’ils ont agi de manière autonome.

Dévastations à finalité terroriste
La figure de « dévastations à finalité terroriste » si elle ne disparaît pas totalement, se transforme en « dommages à finalité terroriste ». Même s’ils enlèvent de la gravité aux faits en affirmant que « l’engin explosif manquait de puissance destructrice » il n’empêche que Mónica et Francisco sont considérés comme responsables de l’action à la Basilique del Pilar. Basiquement, cette décision est justifiée en accordant de la crédibilité aux différents rapports et témoins policiers, qui centrent leurs arguments sur les images captées par les caméras de surveillance et sur les experts anthropométriques, en plus du fait que « tous deux sont des anarchistes insurrectionalistes qui visent à attaquer l’Etat »

Blessures à finalité terroriste
La plainte déposée par la témoin de l’explosion pour blessures dues à l’onde expansive de l’engin explosif est prise en compte et, de la même manière qu’ils considèrent Mónica et Francisco responsables de l’action, ils les rendent responsables des blessures de cette personne. Pour les charges de blessures, la partie civile demandait aussi l’interdiction de résider à Saragosse pendant 10 ans, une fois la peine purgée comme mesure d’éloignement de la témoin. Cette réquisition n’a pas été retenue dans la sentence.

Conspiration contre le monastère de Montserrat
Pour les accuser de cette charge, il a suffi d’une visite au Monastère de Montserrat effectuée par Mónica et Francisco juste la veille de leur arrestation (fait que les compagnons ont toujours reconnu), et de mettre l’accent sur le fait qu’ils ne montraient aucun intérêt pour les statues religieuses. Malgré la tentative de l’accusation, cette charge disparaît, puisqu’il est estimé qu’il n’y a pas d’indices suffisants pour assurer que l’objectif de cette visite aurait été de préparer une attaque.

Après ce bref exposé de la sentence contre les compagnons, laissons de côté le cirque judiciaire, sa logique et ses fondements, pour ajouter quelques petites choses.

Anarchistes, nous ne reconnaissons pas la justice de l’Etat, ni rien de ce qui l’alimente dans son projet de Domination. Mais qu’est-ce que cela signifie exactement ? Pour nous, cela signifie que nous avons l’intention de maintenir et de continuer activement la lutte contre toute autorité, sans nous laisser paralyser ou nous perdre dans les méandres scabreux de l’engrenage légal qui nous punit. Ou devrions-nous nous mettre en permanence dans la tête du juge, du flic, du maton ? Cela ne nous semble pas une attitude qui nous correspond. L’offensive répressive de l’Etat cherche à briser les liens et à affaiblir les luttes, ainsi qu’à creuser encore sa tâche de contrôle social au sens large, avec ses habituelles conséquences pacificatrices. La pratique de la punition et du « châtiment » n’est déjà que trop connue. De fait, les prisons sont là comme l’expression maximale de la vengeance étatique contre les rebelles et les indésirables de ce monde, monde qui a fait de l’enfermement et de la punition quelque chose de naturel et d’assumé.
Au-delà de l’information technique et légale, les interrogations, les réflexions et les initiatives tournent autour de nos propres luttes et de tout ce que nous voulons exprimer et projeter à partir d’elles. Nous pensons que la manière dont nous affrontons la répression dit quelque chose sur la manière dont nous comprenons la lutte et dans laquelle nous nous y lançons. Dans ce sens, beaucoup d’entre nous continueront à mettre l’accent sur la solidarité et à insister sur l’affrontement contre la domination à partir de cette perspective qui conçoit la vie et la lutte comme inséparables. En ne renonçant pas aux idées, toujours en opposition et en répondant aux coups qu’ils nous donnent, nous plaçons la lutte à l’intérieur de notre projet révolutionnaire, et c’est en partant de là que nous continuerons à aller de l’avant.

Pour terminer, ajoutons que Francisco a été transféré, et qu’il se trouve à nouveau dans la prison de Villabona, dans les Asturies. Jusqu’à aujourd’hui, Mónica était encore dans la prison d’ Estremera (Madrid).

De cette partie du monde, toute notre force et notre solidarité avec Mónica, Francisco et leur attitude ferme face à l’enfermement et dans le tribunal, ainsi qu’à tous les anarchistes et aux personnes en lutte qui ne se rendent pas, et aux révolutionnaires qui continuent à tenter de détruire et d’ouvrir les cages du système.
Notre complicité la plus sincère et chaleureuse à toutes celles et ceux qui, plutôt que d’héberger passivement les idées, se lancent frénétiquement dans leur mise en pratique sous ses multiples formes, rendant possible au présent la capacité de continuer à tenter le tout pour le tout…
Pour l’anarchie !

Des anarchistes
Barcelone, avril 2016

[Traduit de l’espagnol de Indy Barcelone, 04 abr 2016]


Sabotages de DAB à Barcelone

Aux premières heures du 31 mars, deux DAB ont été sabotés, l’un de la banque santander dans l’Avenida Mare de Deu de Monserrat, dans le quartier La Salut, et l’autre de la Caixa Catalunya, rue Concepcion Arenal, dans la zone de La Sagrera. Les écrans ont été détruits à coup de marteau, utiliser un petit marteau brise-vitres comme ceux qui se trouvent dans les autobus et les trains et qu’on appelle aussi marteaux de sécurité, permet de saboter les DAB de manière discrète, rapide et silencieuse puisqu’il suffit d’un seul coup pour détruire l’écran. Au lieu de détruire les vitres d’une seule banque avec tout le bruit que cela implique, nous avons opté pour endommager le plus de DAB possibles. C’est à cause du grand nombre de
passants qu’il y avait dans les rues, bien que ce soit de nuit et dans la semaine, que nous n’avons pas pu endommager autant de DAB que prévu. Cette action a été réalisée le jour où a été connue la condamnation à 12 ans de prison de Monica Caballero et Francisco Solar, et cette action est un geste minimal de solidarité et de complicité avec elle et lui, ainsi qu’avec les autres compagnon-ne-s emprisonné-e-s et réprimé-e-s.

Que les attaques contre le Pouvoir se reproduisent partout.
Anarchistes pour la révolte permanente

[Traduit de l’espagnol de Indy Barcelone, 06 abr 2016]

Fertrève (Nièvre) : sabotage d’un projet d’éoliennes industrielles

 

Vandalisme, menaces et plainte autour d’un mât de mesure de vent d’une éolienne de Fertrève

Centre France, 08/04/16 – 18h11

Le mât de mesure de vent à Fertrève a été dégradé. Le porteur du projet éolien a déposé plainte.

Les éoliennes n’ont pas que des amis… Et ne font pas que des heureux. Dans la nuit de lundi à mardi, le mât de mesure du vent, installé sur la commune de Fertrève, plus précisément sur le terrain du maire Bernard Marceau, a été « victime ». Il a été vandalisé. Les haubans le faisant tenir droit ont été démontés, le déstabilisant et le faisant tomber au sol.

Dès que les dégâts ont été constatés, le porteur du projet éolien dans les Amognes, VSB énergies éoliennes a été informé et a déposé plainte au commissariat de police de Rennes, lieu de son siège social. VSB a également reçu des menaces d’un particulier.

Ce mât était installé depuis 2013. Il a mis en évidence des vents suffisamment forts pour faire tourner des éoliennes. Aussi, VSB a déposé un dossier auprès des services de l’Etat pour l’implantation d’une éolienne à Diennes-Aubigny et de cinq éoliennes à Fertrève. Ces dossiers sont encore en cours d’instruction. Afin d’avoir quelques mesures supplémentaires, l’installation d’un nouveau mât de 85 m est prévue, au sud de la zone concernée par les études de VSB.

Les Amognes ne sont pas le seul territoire qui voit pousser des projets éoliens. La Nièvre semble être un nouvel Eldorado pour les nombreux développeurs de projets éoliens, qui viennent, dans le département, chercher de nouvelles terres alors que les zones les plus rentables sont déjà équipées de parc éoliens. C’est notamment le cas du Morvan, où un parc de dizaines d’éoliennes est à l’étude, entre la Nièvre et la Saône-et-Loire.

Brèves du désordre

 

Paris : une joyeuse déambulation nocturne et « Nuit debout » fait appel aux keufs

Indy Nantes, 10 avril 2016

A Paris, la révolte et la Nuit Debout ont bien du mal à être canalisées par les citoyennistes de tout poil, qui sont pourtant à la manoeuvre. Les gens ont la rage, et des manifs sauvages s’enchaînent. Hier soir, des caméras de vidéosurveillance, des banques et un comico ont été visés. Une manif est même partie en pleine nuit vers le logement de Manuel Valls, avant d’être repoussée par les flics.

Face à cette détermination difficilement contrôlable, les « leaders » de la Nuit Debout (c’est un mouvement qui se dit sans hiérarchie, mais pas sans porte-paroles et représentant-es, ni Service d’Ordre…) ont fini par appeler les flics, révélant très vite ce qu’ils et elles visent véritablement : maintenir la contestation dans les cadres du pouvoir, contrôler la colère pour la détourner vers des logiques électoralistes comme ce fût le cas avec Syriza et Podemos. Alors que la répression a rarement été aussi intense pour briser une lutte sociale, ces gentils citoyens ont choisi leur camp : travailler avec la police.

Sur la chaîne parlementaire, deux « représentants » de la Nuit Debout félicitaient même la police pour son savoir-faire et son calme. Et ce n’était pas de l’ironie… Faut-il rappeler qu’à Paris, il y a déjà eu des dizaines et des dizaines d’arrestations, parfois des cars entiers remplis de personnes interpellées, et tout autant de blessé-es…

Vive le feu !


Paris, nuit du 9 au 10 avril : visite chez Valls, comico caillassé, Autolib cramée et banques pétées, « Nuit debout » collabos des keufs

(Paris-luttes, 10 avril)

[21h30] Un petit groupe de 200 personnes se sont rendues à Stalingrad pour dégager les grilles empêchant les migrants de s’installer à nouveau en campement.

23h30 Un cortège de plusieurs milliers de manifestants se dirige vers le domicile personnel du premier ministre Manuel Walls, rue Keller dans le 11e

00h20 Le cortège a été gazé par les gendarmes, au niveau de la rue de la Roquette, puis nassé. Des camarades sont venus en soutien.

00h45 Plus de 200 personnes partent en manif sauvage de la place Voltaire à la place de la République. De nombreuses banques se font défoncer au passage et des slogans anti-pub ornent désormais les panneaux JC Decaux.

03h00 : Toujours un gros millier de personnes sur la place, pendant que ça s’enjaille au centre sur du gros son d’autres commencent à bloquer la circulation au niveau de la rue du Temple à l’aide de barrières de chantier et de poubelles. Une caméra de surveillance est taguée sous les acclamations de la foule.

03h45 : Pendant que la fête bat son plein, une autolib est incendiée, les flics commencent à gazer, quelques projectiles en réponse.

04h00 : Ambiance émeutière : charges, grenades de désencerclement et tirs nourris de flashball. Au moins une arrestation sans motif apparent. Des blessé-e-s dont certain-e-s graves pris-e-s en charge par l’infirmerie de garde de la Nuit debout. Certain-e-s évacuées par les secours. Malgré tout du monde reste encore sur la place et la fête continue avec fanfare et batucada.


« Nuit Debout » : des manifestants tentent de prendre « l’apéro chez Valls »

AFP, 10/04/2016 à 08:31

Après avoir décidé de « prendre l’apéro chez Valls », de nombreux participants qui se trouvaient place de la République ont, d’un pas rapide, pris le chemin du domicile parisien du chef du gouvernement. Ils ont d’abord été bloqués non loin de la place de la République, avant de parvenir à poursuivre leur route par un autre chemin. Ils ont ensuite à nouveau été bloqués par un dispositif policier à proximité du domicile de Manuel Valls, dans l’est parisien.

« Paris, soulève-toi ! »

Des projectiles ont été jetés sur le commissariat du XIe arrondissement, par un petit groupe de quelques dizaines de personnes, dont les actions violentes étaient visiblement désapprouvées par la plupart des manifestants. « Paris debout, soulève-toi ! » ont crié des manifestants, ont indiqué des journalistes sur Twitter.

Huit personnes ont été interpellées et placées en garde à vue dans la nuit de samedi à dimanche, a annoncé ce dimanche la PP. Ces personnes ont été arrêtées pour des « jets de projectiles, port d’arme prohibé, vol par effraction, dégradations et dégradations par incendie », a précisé la préfecture dans un communiqué de presse.

« Des projectiles et des pierres ont été jetés sur la façade du commissariat du 11e arrondissement et deux véhicules de police en stationnement ont été fortement endommagés« , explique la préfecture, ajoutant que les manifestants avaient tenté en vain d’entrer dans le commissariat. Vers 0h30, les forces de l’ordre ont procédé à la dispersion des manifestants, avait expliqué samedi soir une source policière à l’AFP.

Une agence d’intérim et des banques visées

Des dégradations – vitrines brisées, distributeurs de billets endommagés, tags – ont été aussi commises boulevard Voltaire dans « six agences bancaires » dont trois ont été victimes d’intrusion. « Une agence d’intérim et une agence de mutuelle » ont également été dégradées.

Place de la République, à 2h50, un responsable de « Nuit Debout » a demandé le concours de la force publique « en raison de la difficulté de son service d’ordre à assurer la sécurité » sur la place, selon la PP. Des policiers ont été envoyés pour sécuriser le rassemblement, et ils ont fait « l’objet de provocations et de nombreux jets de pierres« . Un véhicule Autolib a été « incendié à l’angle de la Place de la République et du boulevard Saint-Martin« , nécessitant l’intervention de sapeurs-pompiers, relève encore la PP.

lu sur Brèves du désordre

Ile-de-France/Montpellier/Vaulx-en-Velin : affrontements et incendies devant les lycées

Brèves du désordre

Vaulx-en-Velin : les arrestations se poursuivent chez les lycéens

MLyon, 08/04/2016 à 10h01

Une vague de caillassage envers les force de l’ordre sévit depuis lundi devant le lycée Robert Doisneau de Vaulx-en-Velin.

Ce ne sont pas moins de 6 mineurs qui ont été interpellés jeudi soir pour avoir lancé des projectiles sur la police à plusieurs reprises. Le commissaire et son adjoint directement pris pour cible ont fait les frais des cailloux aux alentours de 14 heures. L’un des protagonistes, seulement âgé de 11 ans avait un lance-pierre en sa possession lors des attaques.

Le bilan des interpellations s’élève dorénavant à 15, deux des responsables sont présentés ce vendredi en comparution immédiate devant le tribunal, trois autres seront déférés au parquet des enfants.

Mouvement lycéen à Vaulx-en-Velin : quatre interpellations

Le Progrès, 08/04/2016 à 19:04

Le rassemblement contre la loi Travail d’environ 150 lycéens de Vaulx-en-Velin a été parasité, ce vendredi matin, par des casseurs qui ont affronté les forces de l’ordre.

Depuis le début de la semaine, les lycéens manifestent à Vaulx-en-Velin contre le projet de loi El Khomri. Depuis ce vendredi matin, environ 150 jeunes sont rassemblés dans le centre-ville. Ils vont et viennent du lycée Doisneau au lycée des Canuts, suivis par des caillasseurs qui parasitent le mouvement. Ils en profitent pour affronter la police, qui réplique au gaz lacrymogène.

Le bilan final de la journée du mouvement lycéen à Vaulx se monte à quatre interpellations, notamment l’une d’un anarcho-libertaire de 21 ans qui a tenté de s’opposer à l’arrestation d’un caillasseur de 17 ans ; un jeune de 13 ans qui avait mis le feu à une poubelle devant le collège Valdo a également été interpellé ; un majeur qui a caillassé la police devant le commissariat a aussi été arrêté.

Au total, le bilan des interpellations depuis lundi se monte à 19.


De nouveaux incidents dans plusieurs lycées en France

AFP, 08/04/2016 15h02

LOI TRAVAIL – Voiture brûlée, policiers caillassés, feux de poubelles : des incidents ont à nouveau eu lieu matin dans plusieurs lycées d’Ile-de-France, conduisant la police à procéder à 38 interpellations, dont 15 pour contrôle d’identité, a-t-on appris de sources concordantes.

Dans les Hauts-de-Seine, 16 personnes on été interpellées, selon la préfecture de police de Paris. Neuf d’entre elles l’ont été devant le lycée Paul-Lapie, à Courbevoie, pour des jets de projectiles sur les forces de l’ordre et des dégradations.

En Seine-Saint-Denis, la police a recensé 22 interpellations, 15 pour contrôles d’identité et 7 pour des infractions diverses (jets de projectiles, incitation à l’émeute…), selon une source policière.

La tension a été particulièrement forte devant le lycée Hélène-Boucher à Tremblay-en France (Seine-Saint-Denis), où une centaine de lycéens, cagoulés selon une source policière locale, ont fait face à une dizaine de policiers. Un véhicule a été incendié, deux autres retournés, et les policiers « copieusement caillassés« . Une personne a été interpellée.

Pour se dégager, les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogène et, à une reprise, du flash ball, a indiqué la préfecture de police de Paris. Une lycéenne a dit avoir été blessée légèrement au cours de l’affrontement, se plaignant d’un hématome à la jambe. L’établissement a été fermé vers 10h.

Trois interpellations ont également eu lieu à proximité du lycée Voillaume, à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), pour jets de projectiles et incendies de poubelles. Par ailleurs, plusieurs lycées ont été bloqués dans le 11e arrondissement de Paris et à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne).

Trois lycées mobilisés à Montpellier

Béatrice Gille, rectrice de l’académie de Créteil et chancelière des universités, a « renouvelé » dans un communiqué sa « plus ferme condamnation face à ces nouveaux actes de violence et de dégradation« . « Les atteintes aux personnes et aux biens ne sauraient être tolérées et feront l’objet de poursuites systématiques », a-t-elle ajouté.

A Montpellier, trois établissements (Clémenceau, Mermoz et Guesde) ont connu une certaine agitation, avec quelques débordements avant que des cortèges de lycéens se retrouvent sur l’Esplanade, où des poubelles ont été incendiées, selon Midi Libre.

Jeudi, des feux de poubelles et jets de pierres avaient déjà été recensés dans plusieurs lycées d’Île-de-France, aboutissant à 29 interpellations et 13 gardes à vue. Huit de ces jeunes, interpellés dans les Hauts-de-Seine, ont été présentés vendredi à un juge pour un rappel à la loi.

Mercredi, un jeune majeur a été condamné à Paris à 70 heures de travaux d’intérêt général après des incidents en marge de la manifestation de la veille contre le projet de loi travail qui avait rassemblé plus de 23.000 personnes (selon la police) dans toute la France.

Des tensions entre manifestants et policiers sont récurrentes depuis le début du mouvement contre le projet de loi Travail, dans lequel les lycéens sont en première ligne.

notes:l’illégalisme…

lu  à partir de mondialisme .org

Rien ne sert de le dissimuler, car, qu’on le reconnaisse ou non, il y a des anarchistes qui résolvent leur question économique de façon extralégale, c’est-à-dire par des moyens impliquant atteinte à la propriété, par l’usage constant ou occasionnel de différentes formes de violence ou de ruse, la pratique de métiers ou professions que la police ou les tribunaux désavouent.

C’est en vain que les doctrinaires, anarchistes communistes – et pas tous- veulent se désolidariser des « illégalistes », tonner contre « la reprise individuelle », qui remonte cependant aux temps héroïques de l’anarchisme, à l’époque des Pini, des Schouppe, des Ortiz, des Jacob. C’est en vain que les doctrinaires de l’anarchisme individualiste, tels les Tucker, combattront 1’outlawry anarchiste : il y a eu, il y aura toujours des théoriciens de l’illégalisme anarchiste, spécialement en pays latins.

Avant de nous enquérir de ce que disent ces « théoriciens » qui sont surtout des camarades qui cherchent à expliquer et à s’expliquer la tournure d’esprit de l’illégaliste annarchiste, il convient de faire remarquer que la pratique de l’illégalisme n’est ni à prôner ni à propager ; il offre de redoutables aléas. Il n’affranchit économiquement à aucun point de vue. Il faut des circonstances exceptionnelles pour qu’il n’entrave pas l’épanouissement de la vie individuelle ; il faut un tempérament exceptionnel pour que l’illégalisme ne se laisse pas entraîner et finisse par être réduit au rang de déchet social.

Ces réserves faites et proclamées à son de trompe, s’il le faut, s’ensuit-il que le camarade qui se procure son pain quotidien en recourant à un métier stigmatisé par la coutume, interdit par la loi, puni par « la justice », ne doive pas être traité en « camarade » par celui qui accepte de se faire exploiter par un patron ?
Somme toute, tout anarchiste, adapté ou non, est un illégal, parce qu’il nie la loi. Il est illégal et délinquant toutes les fois qu’il émet et propage des opinions contraires aux lois du milieu humain où il évolue.
Entre l’illégaliste intellectuel et l’illégaliste économique, il n’y a qu’une question d’espèce.

L’anarchiste illégaliste prétend qu’il est tout autant un camarade que le petit commerçant, le secrétaire de mairie ou le maître de danse qui ne modifient en rien, et pas plus que lui, les conditions de vie économique du milieu social actuel. Un avocat, un médecin, un instituteur peuvent envoyer de la copie à un journal libertaire et faire des causeries dans de petits groupes d’éducation anarchistes, ils n’en restent pas moins les soutiens et les soutenus du système archiste, qui leur a délivré le monopole leur permettant d’exercer leur profession et aux réglementations duquel ils sont obligés de se soumettre s’ils veulent continuer leur métier.

La loi protège aussi bien l’exploité que l’exploiteur, le dominé que le dominateur, dans les rapports sociaux qu’ils entretiennent entre eux et, dès lors qu’il se soumet, l’anarchiste est aussi bien protégé dans sa personne et ses biens que l’archiste ; dès lors qu’ils obtempèrent aux injonctions du « contrat social », la loi ne fait pas de distinction entre eux. Qu’ils le veuillent ou non, les anarchistes qui se soumettent, petits artisans, ouvriers, fonctionnaires, employés, ont de leur côté la force publique, les tribunaux, les conventions sociales, les éducateurs officiels. C’est la récompense de leur soumission ; quand elles contraignent l’employeur archiste à payer demi-salaire au salarié anarchiste victime d’un accident de travail, les forces de conservation sociale se soucient peu que le salarié, intérieurement, soit hostile au système du salariat ; et la victime profite de cette insouciance.
Au contraire, l’insoumis, le réfractaire au contrat social, l’anarchiste illégal a contre lui toute l’organisation sociale, quand il se met, pour « vivre sa vie », à brûler les étapes. Il court un risque énorme et il est équitable que ce risque soit compensé par un résultat immédiat, si résultat il y a.

Tout anarchiste, soumis ou non, considère comme un camarade, celui d’entre les siens qui refuse d’accepter la servitude militaire. On ne s’explique pas que cette attitude change quand il s’agit du refus de se laisser exploiter.
On conçoit fort bien qu’il y ait des anarchistes qui ne veuillent pas contribuer à la vie économique d’un pays qui ne leur accorde pas la possibilité de s’exprimer par la plume ou par la parole comme ils le voudraient, qui limite leurs facultés de réalisation ou d’association dans quelque domaine que ce soit. Tout bien considéré, les anarchistes qui consentent à participer au fonctionnement des sociétés où ils ne peuvent vivre à leur gré, sont des inconséquents. Qu’ils le soient, c’est leur affaire, mais qu’ils n’objectent pas aux « réfractaires économiques ».

Le réfractaire à la servitude économique se trouve obligé, par l’instinct de conservation, par le besoin et la volonté de vivre, de s’approprier une parcelle de la propriété d’autrui. Non seulement cet instinct est primordial, mais il est légitime, affirment les illégalistes, comparé à l’accumulation capitaliste, accumulation dont le capitaliste, pris personnellement, n’a pas besoin pour exister, accumulation qui est une superfluité. Maintenant qui est cet « autrui » auquel s’en prendra l’illégaliste raisonné, conscient, l’anarchiste qui exerce une profession illégale ?

Ce ne sera pas aux écrasés de l’état de choses économiques. Ce ne sera pas non plus à ceux qui font valoir par eux-mêmes, sans recours à l’exploitation d’autrui, leur « moyen de production ». Cet « autrui », mais ce sont ceux qui veulent que les majorités dominent ou oppriment les minorités, ce sont les partisans de la domination ou de la dictature d’une classe ou d’une caste sur une autre, ce sont les soutiens de l’Etat, des monopoles et des privilèges qu’il favorise ou maintient. Cet « autrui » est en réalité l’ennemi de tout anarchiste – son irréconciliable adversaire. Au moment où il s’attaque à lui – économiquement – l’anarchiste illégaliste ne voit plus en lui, ne veut plus voir en lui qu’un instrument du régime archiste.

Ces explications fournies, on ne saurait donner tort à l’anarchiste illégaliste qui se considère comme trahi lorsque l’abandonnent ou s’insoucient d’expliquer son attitude les anarchistes qui ont préféré suivre un chemin moins périlleux que celui sur lequel lui-même s’est engagé.

A l’anarchiste révolutionnaire qui lui reproche de chercher tout de suite son bien-être au point de vue économique, l’illégaliste lui rétorque que lui, révolutionnaire, ne fait pas autre chose. Le révolutionnaire économique attend de la révolution une amélioration de sa situation économique personnelle, sinon il ne serait pas révolutionnaire ; la révolution lui donnera ce qu’il espérait ou ne le lui donnera pas, comme une opération illégale fournit ou ne fournit pas à celui qui l’exécute ce qu’il escomptait. C’est une question de date, tout simplement. Même, quand la question économique n’entre pas en jeu, on ne fait une révolution que parce que l’on s’attend personnellement à un bénéfice, à un avantage religieux, politique, intellectuel, éthique peut-être. Tout révolutionnaire est un égoïste.

Quant aux objections de ceux qui font un travail de leur goût, qui exercent une profession qui leur plaît, il suffira de leur opposer cette remarque que me fit personnellement Elisée Reclus un jour qu’à Bruxelles, je discutais la question avec lui : « Je fais un travail qui me plaît, je ne me reconnais pas le droit de porter un jugement sur ceux qui ne veulent pas faire un travail qui ne leur plaît pas. »
L’anarchiste dont l’illégalisme s’attaque à l’Etat – ou à des exploiteurs reconnus – n’a jamais indisposé « l’ouvrier » à l’égard de l’anarchisme. Je me trouvais à Amiens lors du procès Jacob qui s’en prit aux églises, aux châteaux, aux officiers coloniaux ; grâce aux intelligentes explications de l’hebdomadaire Germinal, les travailleurs amiénois se montrèrent très sympathiques à Jacob, récemment libéré du bagne, et aux idées de reprise individuelle. Même non anarchiste, l’illégal qui s’en prend à un banquier, à un gros usinier, à un manufacturier, à une trésorerie, etc., est sympathique aux exploités qui considèrent quelque peu comme des laquais ou des mouchards les salariés qui s’obstinent à défendre les écus ou le papier-monnaie de leur exploiteur, particulier ou Etat. Des centaines de fois, il m’a été donné de le constater.

Bien que je ne possède pas les statistiques voulues, la lecture des journaux révolutionnaires indique que le chiffre des emprisonnés ou des tués, à tort ou à raison, pour faits d’agitation révolutionnaire (dont la « propagande par le fait ») laisse loin derrière lui, le nombre des tués ou emprisonnés pour faits d’illégalisme. Dans ces condamnations, les théoriciens de l’anarchisme, du communisme, du socialisme révolutionnaire ou insurrectionnel ont une large part de responsabilité, car ils n’ont jamais entouré la propagande en faveur du geste révolutionnaire des réserves dont les « explicateurs » sérieux entourent le geste illégaliste.

Dans une société où le système de répression revêt le caractère d’une vindicte, d’une vengeance que poursuivent et exercent les souteneurs de l’ordre social sur et contre ceux qui les menacent dans la situation qu’ils occupent – ou poursuit l’abaissement systématique de la dignité individuelle – il est clair qu’à tout anarchiste « l’enfermé » inspirera plus de sympathie que celui qui le prive de sa liberté ou le maintient en prison. Sans compter que c’est souvent parmi ces « irréguliers », ces mis au ban des milieux fondés sur l’exploitation et l’oppression des producteurs, qu’on trouve un courage, un mépris de l’autorité brutale et de ses représentants, une force de résistance persévérante à un système de compression et d’abrutissement individuels qu’on chercherait en vain parmi les réguliers ou ceux qui s’en tiennent aux métiers tolérés par la police.

Nous nourrissons la conviction profonde que, dans une humanité ou un milieu social où les occasions d’utiliser les énergies individuelles se présenteraient au point de départ de toute évolution personnelle, où elles abonderaient le long de la route de la vie, où les plus irréguliers trouveraient faculté d’expériences multiples et aisance de mouvements, les caractères les plus indisciplinés, les mentalités les moins souples parviendraient à se développer pleinement, joyeusement, sans que ce soit au détriment de n’importe quel autre humain.

E. ARMAND