Paris : une joyeuse déambulation nocturne et « Nuit debout » fait appel aux keufs

Indy Nantes, 10 avril 2016

A Paris, la révolte et la Nuit Debout ont bien du mal à être canalisées par les citoyennistes de tout poil, qui sont pourtant à la manoeuvre. Les gens ont la rage, et des manifs sauvages s’enchaînent. Hier soir, des caméras de vidéosurveillance, des banques et un comico ont été visés. Une manif est même partie en pleine nuit vers le logement de Manuel Valls, avant d’être repoussée par les flics.

Face à cette détermination difficilement contrôlable, les « leaders » de la Nuit Debout (c’est un mouvement qui se dit sans hiérarchie, mais pas sans porte-paroles et représentant-es, ni Service d’Ordre…) ont fini par appeler les flics, révélant très vite ce qu’ils et elles visent véritablement : maintenir la contestation dans les cadres du pouvoir, contrôler la colère pour la détourner vers des logiques électoralistes comme ce fût le cas avec Syriza et Podemos. Alors que la répression a rarement été aussi intense pour briser une lutte sociale, ces gentils citoyens ont choisi leur camp : travailler avec la police.

Sur la chaîne parlementaire, deux « représentants » de la Nuit Debout félicitaient même la police pour son savoir-faire et son calme. Et ce n’était pas de l’ironie… Faut-il rappeler qu’à Paris, il y a déjà eu des dizaines et des dizaines d’arrestations, parfois des cars entiers remplis de personnes interpellées, et tout autant de blessé-es…

Vive le feu !


Paris, nuit du 9 au 10 avril : visite chez Valls, comico caillassé, Autolib cramée et banques pétées, « Nuit debout » collabos des keufs

(Paris-luttes, 10 avril)

[21h30] Un petit groupe de 200 personnes se sont rendues à Stalingrad pour dégager les grilles empêchant les migrants de s’installer à nouveau en campement.

23h30 Un cortège de plusieurs milliers de manifestants se dirige vers le domicile personnel du premier ministre Manuel Walls, rue Keller dans le 11e

00h20 Le cortège a été gazé par les gendarmes, au niveau de la rue de la Roquette, puis nassé. Des camarades sont venus en soutien.

00h45 Plus de 200 personnes partent en manif sauvage de la place Voltaire à la place de la République. De nombreuses banques se font défoncer au passage et des slogans anti-pub ornent désormais les panneaux JC Decaux.

03h00 : Toujours un gros millier de personnes sur la place, pendant que ça s’enjaille au centre sur du gros son d’autres commencent à bloquer la circulation au niveau de la rue du Temple à l’aide de barrières de chantier et de poubelles. Une caméra de surveillance est taguée sous les acclamations de la foule.

03h45 : Pendant que la fête bat son plein, une autolib est incendiée, les flics commencent à gazer, quelques projectiles en réponse.

04h00 : Ambiance émeutière : charges, grenades de désencerclement et tirs nourris de flashball. Au moins une arrestation sans motif apparent. Des blessé-e-s dont certain-e-s graves pris-e-s en charge par l’infirmerie de garde de la Nuit debout. Certain-e-s évacuées par les secours. Malgré tout du monde reste encore sur la place et la fête continue avec fanfare et batucada.


« Nuit Debout » : des manifestants tentent de prendre « l’apéro chez Valls »

AFP, 10/04/2016 à 08:31

Après avoir décidé de « prendre l’apéro chez Valls », de nombreux participants qui se trouvaient place de la République ont, d’un pas rapide, pris le chemin du domicile parisien du chef du gouvernement. Ils ont d’abord été bloqués non loin de la place de la République, avant de parvenir à poursuivre leur route par un autre chemin. Ils ont ensuite à nouveau été bloqués par un dispositif policier à proximité du domicile de Manuel Valls, dans l’est parisien.

« Paris, soulève-toi ! »

Des projectiles ont été jetés sur le commissariat du XIe arrondissement, par un petit groupe de quelques dizaines de personnes, dont les actions violentes étaient visiblement désapprouvées par la plupart des manifestants. « Paris debout, soulève-toi ! » ont crié des manifestants, ont indiqué des journalistes sur Twitter.

Huit personnes ont été interpellées et placées en garde à vue dans la nuit de samedi à dimanche, a annoncé ce dimanche la PP. Ces personnes ont été arrêtées pour des « jets de projectiles, port d’arme prohibé, vol par effraction, dégradations et dégradations par incendie », a précisé la préfecture dans un communiqué de presse.

« Des projectiles et des pierres ont été jetés sur la façade du commissariat du 11e arrondissement et deux véhicules de police en stationnement ont été fortement endommagés« , explique la préfecture, ajoutant que les manifestants avaient tenté en vain d’entrer dans le commissariat. Vers 0h30, les forces de l’ordre ont procédé à la dispersion des manifestants, avait expliqué samedi soir une source policière à l’AFP.

Une agence d’intérim et des banques visées

Des dégradations – vitrines brisées, distributeurs de billets endommagés, tags – ont été aussi commises boulevard Voltaire dans « six agences bancaires » dont trois ont été victimes d’intrusion. « Une agence d’intérim et une agence de mutuelle » ont également été dégradées.

Place de la République, à 2h50, un responsable de « Nuit Debout » a demandé le concours de la force publique « en raison de la difficulté de son service d’ordre à assurer la sécurité » sur la place, selon la PP. Des policiers ont été envoyés pour sécuriser le rassemblement, et ils ont fait « l’objet de provocations et de nombreux jets de pierres« . Un véhicule Autolib a été « incendié à l’angle de la Place de la République et du boulevard Saint-Martin« , nécessitant l’intervention de sapeurs-pompiers, relève encore la PP.

lu sur Brèves du désordre