[Besançon] La préf’ envoie ses chiens chez deux anarchistes – Solidarité face à leurs coups de pression !

Coups de pression et intimidations contre deux anarchistes du réseau de solidarité avec les sans-papiers à Besançon.

oiseauxLe sale travail du secrétaire général de la préfecture du Doubs, Jean-Philippe Setbon, a été mis au grand jour à Besançon à travers la publication de deux articles : le premier, sous le titre « Besançon : un ragoût préfectoral particulièrement écœurant  », publié sur le blog du Libertaire Bisontin et l’autre intitulé « La charité : parfait alibi de la machine à expulser » qui comporte l’encart « Une pourriture nommé Setbon » publié dans le journal « Séditions » n°8 du mois de septembre 2016.

Jeudi 6 octobre en début de matinée, les flics ont débarqué aux domiciles de deux personnes, qui s’impliquent activement dans le réseau de solidarité avec les migrants à Besançon. Après avoir fouillé leurs appartements, embarqué ordinateurs, portables, brochures et journaux, les chiens zélés de la préf’ les ont placés en garde-à-vue pour « injures et diffamation par voie de presse » à l’encontre du responsable de la préfecture Jean-Philippe Setbon. A leurs sorties de GAV dans l’après-midi, les flics leur ont notifié qu’aucune poursuite judiciaire ne sera menée à leur encontre, mais ont toutefois annoncé continuer leur enquête pour retrouver le/les auteur/s du deuxième article publié dans « Séditions ».

Bien évidemment, nous ne discuterons pas des termes employés pour qualifier cette pièce maîtresse de la machine à expulser et à enfermer les migrants. Discuter de l’emploi de quelques mots, ce serait précisément cautionner la logique du pouvoir en reconnaissant ses lois. Rappelons juste que la « diffamation publique » correspond entre autre à rendre public des faits imputés à une personnalité visant à lui nuire, soit à « porter atteinte à l’honneur d’une personne physique et/ou morale ». Concernant le cas dont il est question ici, cela peut concerner autant le secrétaire général de la préfecture que l’institution d’État elle-même qu’il représente.

Il serait difficile, à travers cette opération d’intimidation, qui a été rendue possible grâce à l’élargissement des pouvoirs répressifs de la préfecture par la pérennisation de « l’état d’urgence » de ne pas y voir une volonté de briser la solidarité avec les migrants qui tente de se mettre en place à Besançon, hors de tout appareil co-gestionnaire et d’assistanat. De fait, l’État, par l’intermédiaire de la préf’, tente de marginaliser la frange la plus radicale du réseau de soutien aux sans-papiers, qui entend lutter contre les frontières, les États et les camps de rétention dans lesquels sont enfermés les migrants. Par ailleurs, il est évident que la préf’ ne supporte pas le fait que les rafles et les expulsions de sans-papiers ne puissent pas se passer sous silence (Rappelons que Setbon est en charge de la politique migratoire au sein de la direction de la préfecture du Doubs). Cet homme de main de la machine à expulser, qui ne se limite pas à obéir aux ordres mais assume et justifie entièrement les rafles et les déportations, s’était illustré par le passé de la même façon, notamment à Poitiers aux côtés de Tomasini, en harcelant les « no borders ». Setbon, comme tant d’autres, travaille chaque jour à rendre un quotidien invivable à celles et ceux qui se retrouvent sur les routes de l’exil, en quête d’un endroit plus sûr… Son gagne-pain, c’est la misère de milliers de personnes. Son monde, c’est celui des charters, des camps, des centaines d’uniforme qui contrôlent dans les gares et les aéroports, des barbelés, des check-point… Nos perspectives sont celles d’une vie débarrassée de l’autorité, des papiers qui te donnent un laisser-passer mais nous attachent toutes et tous à une pseudo-identité, à un quelconque État que nous n’avons pas choisi.

Comme affirmait un tag sur les murs de la mairie à la fin du mois d’août à Besançon : « Qui expulse récolte notre rage ! ». Continuons à harceler les expulseurs !
Amplifions la lutte contre la machine à expulser et ses rouages !

Des anarchistes solidaires, de Besançon et de ses environs.

[Publié sur indymedia lille, lundi 10 octobre 2016]

valence[Drôme] un établissement d’esthétique du corps attaqué à la voiture belier

note: lire sur l’esthétique du corps ici

dauphiné libéré 13/10/2016 à 09:37

Valence : une salle de sport attaquée à la voiture-bélier

 

Dans la nuit de mercredi à jeudi, vers 0h30, la salle de sport Fitness Park, située rue du Dr Abel, à Valence, a été attaquée à la voiture-bélier.

Le véhicule, volé, a été projeté dans la vitrine puis incendié. Selon le gérant, présent sur place ce matin, la partie accueil a été endommagée. Les machines sont intactes mais couvertes de suie. L’enseigne, qui accueille près de 3 000 clients poursuit ses activités dans une salle située sur la même place. Les policiers valentinois ont ouvert une enquête.


 France bleu drome Ardèche le  13 octobre 2016 à 12:18

Une voiture a foncé dans une salle de sport à Valence

Toute la façade est à refaire, à l'intérieur, il faut nettoyer la suie qui a recouvert les machines, les sols et les murs - Radio France

Une voiture est rentrée dans une salle de sport, dans la nuit de mercredi à jeudi, rue du docteur Abel à Valence. La voiture a ensuite été incendiée. Le ou les occupants de la voiture n’ont rien volé. La salle de sport va devoir fermer au moins une semaine le temps de réparer les dégâts.

Vers minuit, les pompiers valentinois sont appelés sur un feu dans une salle de sport, rue du docteur Abel, à Valence. Sur place, ils découvrent une voiture, encastrée dans la façade. Peu de temps après, le manager de la salle de sport qui rentrait chez lui voit les flammes et les pompiers en intervention. Nicolas a d’abord pensé à un incendie accidentel : « Je me suis dit, c’est un cendrier qui a pris feu et quand j’ai vu la voiture, j’ai compris que c’était intentionnel ». Le gérant de la salle, Sébastien Rozier, explique que « c’est purement et simplement un acte de malveillance, un acte gratuit, rien n’a été volé« .

Notre-dame-des-Landes : à propos de l’attaque des journaflics de France 3

lu Brèves du Désordre

Indy Nantes, mercredi 12 octobre

Ce communiqué sur l’attaque des journalistes de FR3 à l’occasion du week-end organisé par les associations citoyennistes contre l’aéroport a été publié dans le Zadnews du 10 octobre. Le texte qui suit répond à la réécriture du communiqué qui a été effectuée dans le Zadnews et à 2 notes qui se réfèrent à cette action.

Alors les collabos, ça roule ?
Quelques mots à propos d’une dissociation

On se dissocie. Bien sûr. On se dissocie de vos fêtes, vos kermesses ne nous mettent pas en liesse. Elles participent activement au processus de pacification en cours, à la massification du mouvement où l’on consomme au bar « pour la lutte » afin de se donner bonne conscience. Où on use de bâtons qui se plantent volontiers dans les sols mais ne finiront jamais dans les gueules de la flicaille. On nous baratine avec une rhétorique pseudo-offensive mais nous ne sommes pas dupes. La seule offensive que vous menez c’est contre nos manières de lutter. Nous refusons d’être assimilé-e-s.

Nous entendons beaucoup de critiques sur l’ACIPA et autres associations citoyennistes, notamment exploiteuses d’animaux. Mais ces groupes émergent précisément parce que nous taisons nos critiques et émoussons nos actes. Une fois de plus, sauvegarder l’unité. Nous voulons mettre des actes sur les mots. Nous ne voulons pas rester spectatrices ni même acteurs, filmées, montés au nom d’une mise en scène de lutte, stratégique, médiatique.
Nous avons un goût amer dans la bouche, voir tous ces journalistes comme des mouches à merde tournicoter autour de cette mascarade. On se fout de savoir ce qui est dit de nous. Nous voulons la liberté, pas un reportage sur la liberté. Pour nous, les journalistes ne sont que des flics sans uniforme, venant asseoir la démocratie et légitimer le pouvoir.
Docu au 20h si t’es sage et que tu respectes l’ordre d’un côté ; feu et images d’émeutes pour faire flipper le citoyen si tu débordes de l’autre. Nous sommes contre toutes les images. On ne veut pas d’une vie à travers un écran, ou une lentille de caméscope, on veut une vie pleine et intense.

Pour toutes ces raisons, cet aprèm, entre chaleur et appréhension, on a fendu la foule de ce bal pas si masqué, pour attaquer des voitures FR3, bien que gardées et entourées d’un comité de citoyens vigilants. Nous avons fait sauter des pares-brises, tapé et gazé des journaleux et les personnes qui les ont défendu.
On a fait ça pour le plaisir, pour repousser nos limites et affronter nos peurs, pour se dissocier de vous et de votre sale manie de tout pourrir, et pour affirmer des positions claires contre cette indifférence générale.

Une poignée contre tout. Nous sommes irritant-e-s, nous reviendrons.

Ne dites pas que nous sommes peu, dites simplement que nous sommes déterminé-e-s.

Quelques folles/fous à lier, blindé-e-s enfouraillés.

PS : dans l’adrénaline de l’affrontement, des mots comme « fils de pute », « putain » ont pu être entendus. La personne s’excuse auprès des travailleureuses du sexe et leurs alliées. Dans cette situation de stress, du langage appartenant à ce monde de domination a été émis. Encore beaucoup de réflexes à déconstruire…

PPS : quand faut y aller, faut y aller !

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On a lu le Zadnews. Et on a été surpris-es et saoûlé-e-s. Parce qu’on avait écrit un communiqué manuscrit pour expliquer nos motivations et nos sentiments quant à l’attaque des journalistes de FR3 qu’on a réalisé samedi 8 octobre. Ces ordures étaient présentes à l’événement inoffensif organisé par les organisations citoyennes qui s’opposent à la construction d’un aéroport, tout en étant complaisantes à l’égard du monde qui le produit. Nous avons voulu faire savoir qu’il n’y avait pas de consensus ici sur leur présence sur la Zad.

Parce que le communiqué était manuscrit, anonymisé à l’aide d’une écriture « neutralisée », et qu’on aurait bien aimé voir dans le journal une photocopie pure et simple, on n’a pas compris pourquoi il avait été entièrement retranscrit à l’ordinateur, sans même un mot qui puisse en informer la lectrice. Parce que la retranscription a perdu des mots, en a ajouté, en a modifié plusieurs, a été entièrement écrite en lettres capitales (qui signifie, dans l’usage, que l’on crie…), que certaines féminisations ont disparu, la lecture était rendue difficile et l’esprit initial de nos propos entamé. Il sera donc publié sur internet dans sa version initiale.

Il y a aussi dans le Zadnews un mot sur le fait que des « personnes qui montaient le stand de prévention et réduction des risques des potes de Techno+ » ont été « attaqués » et « gazés » par nous-même, « avant » que nous ne nous en prenions aux journaleux. Peut-être que ce mot en a trompé certain-e-s, car il est tout simplement et sciemment mensonger. Le fait qu’il ait été placé juste avant notre communiqué mal retranscrit ne peut être vu que comme une volonté de discréditer l’action et ses motivations.
Nous avions prévu de nous en prendre aux journalistes de FR3, et conformément à nos pronostics, une foule de plusieurs dizaines de personnes ont tenté de s’interposer entre nous et eux, et de nous maîtriser. Malheureusement pour eux, nous étions préparé-e-s, équipé-e-s et déterminé-e-s et cela nous a permis de repartir sans encombres. Arrivé-e-s à l’orée de la forêt, il a été crié aux dernières personnes qui tentaient de nous poursuivre avec des bâtons les mots relatés, à savoir que nous n’étions pas dans un espace de fête, mais de lutte. Ils n’ont pas osé nous suivre dans les bois.

Toutes ces personnes, tranquillement assises par terre à proximité des journalistes avant notre irruption, se sont levées d’un bond pour empêcher notre action, au moment précis où le premier pare-brise de France 3 tombait. Les gens qui ont pris des coups et du gaz ont toutes à ce moment pris position pour les journalistes, contre nous. Il nous paraît donc logique qu’il n’ait pas été fait de distinction entre eux et les salopards qu’ils ont sans succès tenté de protéger, voire de « venger ». Nous ne savions absolument pas où pouvait bien se trouver le stand de Techno+, et nous nous en foutions, puisque notre objectif était de nous attaquer à des journalistes, à leur matériel et à ceux qui les protègeraient.

On nous reproche ensuite, dans un style laconique et nonchalant, d’être des « flics de la Zad », et de « n’être que le triste reflet de l’autorité que [nous] croy[ons] combattre », et ça, parce que nous nous sommes équipé-e-s de gazeuses et d’armes contondantes. La belle affaire !

Nous savions que les participant-e-s à cette mascarade étaient dans leur grande majorité hostiles à ce genre d’action contre les journalistes, parce que c’est pas le moment, qu’il faut maintenir l’unité, qu’ils disent des trucs sympas sur la lutte, bla bla bla. Nous savions aussi que ces participant-e-s étaient des milliers, voire des dizaines de milliers. Nous étions bien moins nombreuses (entre 3 et 5 si on en croit nos détracteurs littéraires). Mais nous n’avons pas voulu voir cette dissymétrie apparente comme un obstacle infranchissable à la réalisation de nos envies de conflictualité avec ce monde de merde. C’est pourquoi nous nous sommes équipé-e-s d’outils nécessaires à l’affrontement éventuel avec une foule hostile et déterminée à nous empêcher d’agir. En l’occurence des gazeuses manuelles et des barres, ainsi que l’effet de surprise sur lequel nous pouvions compter. C’est cette préparation, associée à une certaine détermination, qui nous a permis d’attaquer là, alors que les conditions contextuelles semblaient délicates.
Nous ne fétichisons pas les armes, mais nous ne les diabolisons pas non plus. Nous les utilisons lorsqu’elle semblent nécessaires à la réalisation de nos actions, et c’est tout ce qui nous importe à leur sujet. Pour finir, nous trouvons cocasse de se faire accuser d’être des flics lorsque nous tentons de propager le désordre à quelques-un-e-s, alors que ceux qui nous accusent ont vainement tenté à des centaines de rétablir l’ordre.

Bref, tout cela pour dire que vos critiques si prévisibles nous font plutôt sourire. Ça nous plaît surtout que les journalistes se sentent en danger, même lorsqu’ils pensent être protégés par une foule de citoyen-ne-s inoffensifs et de pacifistes violents. Si la majeure partie des journalistes présents étaient bien souvent arrivés en voiture banalisée, ceux de France 3 se sont sentis protégés, et ont posé leur camion de retransmission sérigraphié en plein milieu de la foule de Woodstock-en-Zad, rassurés, du haut de leur arrogance. Gageons qu’ils s’en sont retournés aigris et rageurs de se rendre compte que, malgré tous leurs efforts, la Zad n’est pas encore l’espace totalement pacifié qu’ils croyaient trouver.

Ni dieu , Ni maître

Attaque contre l’école laïque

Le pape « progressiste » François s’en est pris ce dimanche aux manuels scolaires français. Sur la foi des propos d’un parent d’élève qu’il aurait rencontré, il accuse ceux-ci de propager un « sournois endoctrinement de la théorie du genre », cette abomination « contre les choses naturelles », et ce faisant de mener rien de moins qu’une véritable « colonisation idéologique ».
Le caractère incongru de cette attaque surprise (mais la veille, en Géorgie, le pape s’en était déjà pris à la prétendue « théorie du genre » comme un des éléments d’une « guerre mondiale pour détruire le mariage ») ne doit pas faire oublier cependant qu’il est dans la droite ligne de la position de l’église catholique. Et ceux qui, la ministre de l’Education nationale en tête, pensent que le pape s’est laissé « entraîner », voire « embarquer par des intégristes », font fausse route.
C’est depuis plusieurs années en effet que des organisations catholiques mènent campagne contre ce qu’ils appellent abusivement la « théorie du genre », c’est-à-dire l’utilisation par les sciences sociales du concept de genre pour rendre compte des différences non biologiques entre les hommes et les femmes, autrement dit entre les rôles masculin et féminin.
En 2011, avant même l’arrivée de la gauche au pouvoir, le Conseil pontifical pour la famille avait pris position avec un opuscule, Gender, la controverse, préfacé par le prêtre, psychothérapeute et « consulteur » du Vatican Toni Anatrella, refusant toute valeur scientifique au « genre » et dénonçant sa présence dans des manuels scolaires.
La même année, 80 députés UMP avaient adressé au ministre Luc Chatel une lettre demandant de « retirer des lycées les manuels [de Sciences de la vie et de la terre des classes de première] qui présentent cette théorie » au motif que « Selon cette théorie, les personnes ne sont plus définies comme hommes et femmes mais comme pratiquants de certaines formes de sexualités ».
Deux ans plus tard, en avril 2013, le cardinal André Vingt-Trois dénonce devant l’assemblée des évêques de France « l’invasion organisée et militante de la théorie du genre particulièrement dans le secteur éducatif ».
Parallèlement, après l’adoption de la loi sur le mariage pour tous, les militants de la Manif pour tous, en particulier leurs franges radicales, avec l’aide de l’UNI, réorientent leur action : affirmant que « Le vrai but du mariage homosexuel est d’imposer la théorie du genre », ils mettent en place en juillet 2013 leur « saison 2 », c’est-à-dire la constitution de « comités de vigilance » chargés de veiller dès la rentrée scolaire aux messages véhiculés dans les écoles et les crèches.
Et en janvier 2014, les « journées de retrait de l’école » initiées par Farida Belghoul apparaissent comme une récupération de ce mouvement pérenne par les extrêmes droites, notamment « soralienne », ce qui permet d’y amener nombre de musulman-e-s abusés par une campagne délirante de SMS.
La déclaration du pape, si elle peut paraître abrupte, est donc loin d’être une surprise. Elle s’inscrit dans une campagne orchestrée de longue date. Et il faudra une certaine dose de naïveté pour ne pas faire le lien avec l’organisation, le 16 octobre prochain, par la Manif pour tous réactivée, d’une « grande manifestation » parisienne contre « les atteintes à la liberté éducative et la politique familiale ».
Comme quoi il n’y a pas que les salafistes et autres intégristes musulmans qui prétendent imposer leur loi à l’école laïque. Il n’est même pas sûr, vu le rapport des forces, qu’ils soient sur ce terrain les plus dangereux…
Alain Chevarin

N’Dréa: « Perdre ma vie est un risque plus grand que celui de mourir »; ed. Les éditions du bout de la ville

note: face à la propagande de la marque Elekta pour son versa HD qui équipe le centre Marie- Curie de Valence, une lecture qui pousse les neurones à fructifier en dehors des nucléocrates..

-Nous avons déjà lu ce texte sur N’Dréa ici mais le livre de l’édition du bout de la ville on peut l’ emprunter à la bibliothèque du laboratoire est comme disent sa force en partie les commentaires publiés ci dessous


reçu par mail des éditions du bout de la ville <leseditionsduboutdelaville@yahoo.fr> a écrit :

Après Oublier Fukushima en 2012, les éditions du bout de la ville publient N’dréa, Nous nous permettons de vous signaler la parution ( passée assez inaperçue en juin dernier) de ce texte incontournable à la réflexion et la lutte contre la nucléarisation du monde et sa société du cancer. 
 
Durant les années 80, Andréa partageait sa vie avec un groupe d’amis qui, comme elle, refusait le travail salarié et la société qui l’organise. En 1985, elle apprend qu’elle a un cancer. Opérations, rayons, chimio… En 1990, on lui propose un traitement expérimental. Elle rompt alors définitivement avec le milieu hospitalier. Nous republions les textes qu’elle a adressés à ses amis et à ses infirmières pour affirmer ce choix.
 
 « J’allais être déposséder de ma fin, j’allais être dépossédée de ma vie, moi qui l’avais fondé sur un refus, celui de la dépossession! »
 

Perdre ma vie est un risque plus grand que celui de mourir

Durant les années 80, N’dréa partageait sa vie avec un groupe d’amis qui, comme elle, refusait le travail salarié et la société qui l’organise. En 1985, elle apprend qu’elle a un cancer. Opérations, rayons, chimio… En 1990, on lui propose un traitement expérimental. Elle rompt alors définitivement avec le milieu hospitalier. Perdre ma vie est un risque plus grand que celui de mourir (ed. du bout de la ville, 2016) est un recueil des lettres qu’elle a adressées à ses amis, mais aussi aux infirmières  pour affirmer cette rupture.

perdre ma vie

 

« Mon histoire serait, somme toute, banale : se tirer de l’hosto avant le dernier stade n’est pas spécialement original. Elle ne l’est pas : c’est une petite expérience dont j’ai fait tout un flan. J’allais être dépossédée de ma fin, j’allais donc être dépossédée de ma vie, moi qui l’avais fondée sur un refus, celui de la dépossession ! »

 

 

Avis des lecteurs

  • Perdre ma vie : une leçon de courage et de lucidité !. Une lecture qui me laisse perplexe. Bien sûr, nous sommes touchés par la sincérité de cette auteure et de sa lutte contre le cancer. Certains passages sont troublants car si vrais. Son analyse contre les lobbys des laboratoires pharmaceutiques est juste mais il faut tout de même prendre soin de soi et avoir confiance en la médecine. Bien sûr, nous attaquons notre planète avec nos sur consommation, nos pollutions, notre utilisation du nucléaire (l’auteure a raison d’ailleurs quand elle parle de soigner les maux du nucléaire par le nucléaire). J’ai eu des proches qui ont été soignés pour des cancers et il est vrai que l’on peut avoir des doutes sur certains traitements. Mais .. J’ai vu en avant première un film sur l’affaire du Mediator et ce film pose aussi des questions sur les expériences, la fiabilité des laboratoires pharmaceutiques, la loi du marché dans le monde de la santé. Cette lecture m’a troublé mais je reconnais que l’écriture peut être belle et que cette auteure est très sincère dans ses propos. « La chimie nous rend malades à travers la pollution de l’air et de l’eau, l’appauvrissement des aliments, mais c’est par la chimie que l’on nous soigne. Le nucléaire provoque des cancers qui seront traités par le nucléaire. Nous étouffons de la perte de tout contrôle, de toutes initiatives sur nos vies et le système medio-hospitalier enjoint les malades d’obéir aveuglement à ses diktats. » p53

    par catherine Le 06 octobre 2016 à 09:58

  • Récit de vie . un bouleversant témoignage 5/5 Voici 87 pages d’une histoire de vie, celle d’N’Dréa. Sincère, quasi nihiliste ce récit poignant est un pied de nez aux diktats de la société et des lobbys pharmaceutiques. N’Dréa écrit ce qui se déchire en elle. Condamnée, se sachant en sursis, l’auteur fait le choix ultime d’un arrêt des soins. Elle affronte par des mots ses maux. Elle se fait violence. Sans aucun pathos, ses confidences sont l’éclaircie qui soulage ses tempêtes intérieures. « Plus tard, je n’aurais même plus la force physique pour prendre une décision. Finalement, le vingtième jour, je décidai. Stop. »Profondément courageuse, battante, elle refuse par principes et par convictions les traitements qui freineraient sa mort inéluctable. Entourée d’amis, d’un même réseau de pensées, elle se laisse partir, dans cet ultime départ irréversible. Ce livre est non pas un cri, mais une belle issue. Cet outil de conscience libre touche le lecteur au plus profond de ses doutes et de ses courants de pensées. Ce dernier ressent pour l’auteur une admiration indéfectible. Les mots de N’Dréa sont une thérapie quasi philosophique, et cynique tel Diogène. « Reprendre le temps, voler l’argent, inventer des dépenses sociales à ma guise, désirer la richesse, connaître l’aliénation…. Avec mes amis. C’était ça ma vie. J’avais fui bien des enfermements… »Le lecteur pressent une forme d’habitus plausible pour lui. Dans ce récit d’une force mentale extrême, se mêle l’engagement d’Andréa depuis longtemps avec le droit de disposer de sa vie et sa mort. Avant-gardiste, ce récit est un enseignement ultime pour le lecteur. N’Dréa écrit non pas pour dénoncer mais pour dire. Ce livre devrait être lu par tout le corps médical, par tous les malades. « Perdre ma vie et un risque, plus grand que celui de mourir. »Le lecteur tient la bonne carte en main. Il comprend où se situe la vie. Au point final des réflexions qui surviennent après la lecture, de ce livre qui refuse les naufrages par soumission. Bouleversant, mais inaugural et intègre « N’Dréa » est un cœur qui palpite, un souffle rare, un hymne libertaire qui déchire la mort en mille morceaux.

    par Evlyne Le 16 septembre 2016 à 17:35


    sous le titre de  » la guerrière et la mort  » le journal CQFD N° 147, publie une recension  signé Bruno le Dantec du livre N’Dréa édité par les éditions du bout de la ville ( les mêmes qui ont publié « oublié Fukushima ». on a choisi une citation dans cet article:

     » la chimie nous rend malade à travers  la pollution de l’air et de l’eau, l’appauvrissement des aliments, mais c’est par la chimie qu’on nous soigne..Le nucléaire provoque des cancers qui seront traités par le nucléaire.Nous étouffons de la perte de tout contrôle  de toute initiative  sur nos vies , et le système médico-hospitalier enjoint les malades à obéir à ses diktats »

note: Sur la justice

 

Inviolabilité

Si on pense au fait que, dans la tradition chrétienne, c’est déjà le premier homme apparu sur terre qui a désobéi à la prescription divine et qui a subi une punition pour cela, et que c’est son descendant direct qui a accompli le premier meurtre, il est clair que l’origine de la justice se perd dans la nuit des temps, et qu’elle naît du problème posé par celui qui perturbe l’ordre social et économique.

C’est notamment pour cela que se prononcer contre la justice sonne à l’oreille de beaucoup comme une blague de mauvais goût, comme une provocation ou une folie, particulièrement à l’époque de judiciarisation que nous sommes en train de traverser. Un lieu commun consolidé depuis des siècles veut en effet qu’il soit impossible de se passer de la justice, parce que cela reviendrait alors à être en faveur de l’injustice, de l’abus de pouvoir, de la tyrannie. Cette conviction est tellement enracinée dans l’esprit humain, que tous ceux qui dans l’histoire ont critiqué la justice, se sont empressés de préciser qu’ils n’étaient opposés qu’à un de ses aspects particuliers, à sa mauvaise gestion ou à une de ses applications considérée comme erronée. Mais la justice en soi, la justice en tant que telle a toujours été considérée comme un concept inviolable.

Une fois posée l’existence du désordre de la conduite humaine et la nécessité d’y mettre un frein à travers la justice, le seul doute capable d’entacher la noblesse de cette notion concerne tout au plus la rectitude de ceux qui sont chargés de l’administrer. Pour se manifester, la déesse munie d’une épée et d’une balance a besoin de prêtres qui, parfois, peuvent ne pas se montrer à la hauteur de la tâche qu’on leur a confiée. Toutes les discussions sur la justice se terminent sur ce point, avec la requête d’un juge humain capable de briser les traditions d’une magistrature momifiée et fossilisée dans les articles d’un code cruel. Pour s’exprimer « réellement », la justice ne nécessiterait pas un juge fonctionnaire, ennemi naturel de ceux qui ont enfreint le code et qui distribue des sentences de manière automatique, mais un juge qui fasse sentir le souffle de l’égalité et de la fraternité dans ses acquittements comme dans ses condamnations. Parce que –nous dit-on–, la loi doit être faite pour l’homme, et pas l’homme pour la loi. Qui sait ?

Suggestion

« Justice (n.f.) : article vendu par l’Etat au citoyen dans des conditions plus ou moins frelatées, en récompense de sa fidélité, de ses impôts et des services rendus » : Ambrose Bierce.

Il existe en effet plus d’une bonne raison pour laquelle les critiques de la justice ont eu pour principal objet sa prétendue neutralité. S’il est vrai que Justice est synonyme de Vertu –j’oserais dire d’une vertu transcendantale qui, si elle n’est plus l’expression de la volonté divine, demeure en tout cas loin des mesquineries humaines–, on ne peut nier par ailleurs qu’elle se manifeste concrètement grâce à des lois faites par l’homme. Et l’homme, on le sait, n’est pas parfait.

On nous a appris que l’origine du mot loi [legge en italien], vient de la formule indo-européenne lègere, c’est-à-dire lire [leggere, en italien]. La Loi que nous devons tous observer a été écrite, et peu importe si c’est sur les tables de Moïse ou dans un code. Une question cruciale suit alors immédiatement  : qui a écrit la loi ? Il s’agit bien sûr de celui qui a eu le pouvoir de le faire. Et pourquoi l’a-t-il fait ? Là aussi, c’est clair  : pour défendre ses privilèges. La loi est donc forcément arbitraire, vu qu’elle obéit aux intérêts de ceux qui peuvent l’imposer, c’est-à-dire de ceux qui détiennent l’autorité pour le faire. Derrière la rhétorique qui fait passer la justice pour un noble idéal poursuivi par l’être humain, elle n’est rien d’autre qu’une manière d’avaliser un certain système de valeurs. Ce n’est pas pour rien que les interdictions imposées à travers l’histoire sont si différentes les unes des autres, à tel point qu’on ne pourrait pas trouver une seule pratique reconnue universellement comme « criminelle », pas même l’inceste ou le parricide. Si la Justice était vraiment un instrument supérieur dont les principes normatifs touchent à l’essence de l’être humain, ses lois seraient éternelles et universelles, et l’homme se réaliserait à travers son accomplissement. En réalité, ces lois changent en permanence –en fonction de l’organisation sociale, politique et économique qu’elles doivent réglementer–, ce qui ne peut signifier qu’une chose : à travers les lois s’affirme une volonté bien humaine, et certainement pas divine.

Mais reconnaître le caractère arbitraire de la justice n’implique pas en soi la remettre en question. Malgré cet aspect, elle semble encore indispensable. Dans le mythe que Platon fait exposer à Protagoras dans le dialogue éponyme, il est dit que tant que les hommes n’apprirent pas l’art de la politique, qui réside dans le respect mutuel et dans la Justice, ils ne purent pas se réunir dans la cité et restèrent à la merci des fauves. Le respect de la justice permettrait donc aux êtres humains de cohabiter. Il est encore assez répandu aujourd’hui de penser que si on se passait des règles sur lesquelles repose notre civilisation, cela déclencherait le déchaînement des instincts les plus féroces. Sans autorité, représentée par un Etat qui modère les appétits, les individus ne seraient pas capables de vivre ensemble. Abandonnés à eux-même, ils remplaceraient la force de la loi par la loi du plus fort (la police serait le seul rempart contre la propagation de meurtres, de viols et de massacres d’innocents). La justice naît alors du constat qu’il n’y a ni loi ni ordre chez l’individu. Puis arrive l’Etat, de la même façon que les règles, les lois et les conventions morales : pour couvrir le magma bouillant de l’anomie morale. L’individu se soumet par conséquent à l’Etat, parce qu’il estime en avoir besoin afin de sauvegarder et de stabiliser ses rapports. Il construit un ordre extérieur afin d’étouffer le désordre qui couve en lui, même si une telle organisation ne correspondra jamais à sa sphère intérieure, à l’âme humaine et à ses pulsions les plus secrètes (et les plus effrayantes). L’individu, cet être monstrueux, doit faire place au citoyen, au sujet de l’Etat, le seul à même de vivre sans causer de tort, parce qu’il observe scrupuleusement les préceptes de la justice. La loi est donc ce qui lie, aux deux sens du terme  : comme nœud du lien social qui nous unit, mais aussi comme ce qui entrave nos libres mouvements.

Une telle conception en dit long sur le monde qui l’adopte. Un monde où les habitants nécessitent des interdictions extérieures faute de conscience intérieure, où ils se sentent unis par la concurrence et non par la solidarité, où ils se perçoivent comme étant chacun le maton de l’autre. Le tout, en considérant la liberté comme un désastre pour leur existence, au lieu de la considérer comme ce qui pourrait lui donner un sens. Cette situation n’a malheureusement rien d’extraordinaire, tellement nous sommes domestiqués depuis l’enfance par une éducation qui tente d’étouffer en nous tout esprit d’indépendance et d’encourager l’esprit de soumission, tellement nous sommes habitués à une vie contrôlée par un Etat qui en légifère chaque aspect –naissance, développement, amours, amitiés, alimentation, mort. En fin de compte, nous avons perdu toute initiative, toute autonomie, toute capacité d’affronter et de résoudre directement les problèmes que nous pose la vie. C’est pour cette raison que promulguer une nouvelle loi est considéré dans tout Etat comme le remède à tous les maux. Plutôt que de tenter de résoudre un problème en comprenant ses causes, on commence par demander une loi qui y mette un terme. La route entre deux villes est impraticable ? Il faut une loi régulant le trafic. Un agent a abusé de son pouvoir ? Il faut une loi ordonnant aux gendarmes d’être plus respectueux. Les industriels entendent réduire les salaires ? Il faut une loi défendant les intérêts des travailleurs. En somme, pour affronter les conflits qui viennent de l’activité humaine, il suffirait d’une loi appropriée. A travers l’application de la justice, l’Etat prétend modérer et gérer ces conflits. On peut pourtant aisément remarquer que la justice ne les élimine pas, et qu’elle ne les prévient pas non plus. Rien ni personne ne pourrait le faire. En fin de compte, elle se contente de normaliser et de codifier les conflits, quitte à les aggraver ou à en provoquer d’autres, en allant même parfois jusqu’à l’absurdité de prodiguer un remède pire que le mal.

De leur côté, les ennemis de l’Etat ont pensé résoudre le problème d’une autre manière, en attribuant toute contradiction humaine au fonctionnement même de l’Etat. Si on définit la « criminalité » comme la réaction à une organisation défectueuse de la société, la possibilité d’en supprimer les causes en transformant les rapports humains paraît en effet plus logique. L’abolition du crime et de l’incarcération a ainsi été une des premières préoccupations du communisme utopique, en remplaçant la résignation jouissive des chrétiens face au péché par une recherche rationnelle des remèdes à l’existence du mal. Ses grands principes étaient simples : le vol et le meurtre n’ont plus de raison d’être, à partir du moment où la propriété privée et la famille feront place à l’existence communautaire. Si le bonheur est garanti pour tous, jalousie et ressentiment disparaîtront, et avec eux les actes violents liés à ces sentiments. Une telle harmonie semble cependant bien éloignée des passions humaines, et ne peut être imaginée qu’au prix d’un puissant réductionnisme. Par le passé, les différentes tentatives destinées à expérimenter l’utopie en pratique ont toujours généré des conflits persistants, révélant le caractère abstrait du bonheur proposé. Contre l’Etat et sa justice, cette harmonie sociale ne pourrait s’accomplir qu’au prix de mœurs austères et frugales. « J’ai lu les textes de quelque socialiste célèbre –faisait remarquer Victor Hugo en 1848– et je suis resté surpris de voir que nous avons encore au 19e siècle, ici en France, tant de fondateurs de couvents ». L’Arcadie socialiste ne pouvait promettre le bonheur qu’à de placides cénobites. Ses créateurs aboutiront souvent à une perfection totalitaire théorisant une organisation minutieuse de chaque instant de la vie, afin d’extirper la dangereuse énergie présente en chaque être humain et lui éviter toute occasion d’affrontement avec les autres.

Abstraction

Pour légitimer sa propre existence, l’Etat prétend donc que l’être humain est mauvais. Entre ses mains, la justice est une arme contre la menace de la barbarie. Pour plaider l’inutilité de l’Etat, ses ennemis prétendent à l’inverse que l’être humain est bon. Entre leurs mains, la justice est une seringue à utiliser à des fins thérapeutiques. Mais si l’être humain n’était ni bon ni mauvais, et qu’il était tout simplement livré à ses tourments, que resterait-il de la justice ? Mais si la vie ne possédait pas de but universel, si elle ne devait pas recouvrer quelque vérité, si la nature humaine n’avait aucune essence, s’il n’existait rien de juste à opposer à ce qui est faux, parce qu’il n’existe que ce qui est mien et ce qui ne l’est pas, toute norme régulant le comportement humain ne deviendrait-elle pas alors un abus de pouvoir insupportable ? De fait, si la justice a recours à la police pour s’imposer, c’est justement parce que le caractère de la justice est policier. La tutelle des conditions indispensables au maintien de la cohabitation civile –dont la justice se fait le garant– se traduit en pratique par un contrôle de la paix sociale au sein de la société (ou de la communauté). L’obligation faite à chacun d’uniformiser son comportement en fonction de ce que dicte la loi, sous peine d’être privé de liberté, ne garantit pas l’équité de la justice, mais témoigne de sa cruauté. En étant forcément abstraite, une norme valable pour tous n’est en réalité pas équitable. Pire, elle transforme chacun de nous en abstraction. La justice qui punit le meurtre par la perpétuité ou la mort ne sait pas qui peut être la victime ou l’assassin, ni les raisons de son geste, et encore moins toutes ses implications profondes. Avec la farce des circonstances « aggravantes » et « atténuantes », elle essaie d’introduire un soupçon de vie dans ses jugements, sans y réussir par ailleurs, en toute connaissance de sa propre froideur. Le comportement humain ne peut pas être codifié, car il possède des causes multiples, il est le fruit de la rencontre aléatoire de circonstances et de personnalités hétérogènes. Une norme ne peut renfermer cette totalité, ni la contenir dans son unicité. Si elle veut s’imposer à tous, elle est obligée de faire abstraction de la réalité concrète des individus.

Les conflits qui surgissent entre les êtres humains ne sont pourtant pas abstraits, ils sont bel et bien réels. Ils sont le résultat de rapports sociaux concrets, de différences d’intérêts et de rêves entre individus. A travers son abstraction, la justice isole l’individu en chair et en os pour le séparer du rapport et du milieu social dans lequel son acte s’est produit, et le prive ainsi de sens. Plus encore, la justice sépare l’individu-accusé du débat qui le concerne en remettant, comme cela a lieu dans le reste de la vie sociale, son autonomie à des représentants : les avocats. Les citoyens délèguent à l’Etat la tâche de décider comment mener leur vie, comme ils délèguent à la justice celle de résoudre leurs conflits. En tant que telle, la justice ne disparaît pas lorsque ses fonctions sont attribuées à une autre entité  : que celle-ci soit plus fluide, renouvelable, soumise à élections ou contrôlée par des assemblées populaires, elle demeure toujours placée au-dessus des individus et reste un mécanisme séparé de résolution des conflits. Une justice « plus humaine » ne cesserait pas pour autant de constituer une machine à séparer le Bien du Mal, ni de s’exprimer indépendamment des rapports sociaux, c’est-à-dire inévitablement contre eux.

Vengeance

Le dessein de tout totalitarisme est de bannir la violence (à l’exception de celle de l’Etat, naturellement). Si chacun obéissait aux préceptes de la Justice, il n’y aurait plus de conflits, il n’y aurait plus de violence. Mais un monde sans transgressions, sans conflits, sans désordres, serait un immense camp de concentration. Un monde pacifié est un monde qui a renoncé à l’effervescence de sa plus grande richesse, la diversité, en faveur de la quiétude du conformisme. Bien que méprisable, la violence est une caractéristique humaine. La question n’est donc pas d’assigner à l’Etat le monopole de la violence, ni de transformer chaque individu en parfait non-violent. Il ne s’agit pas d’effacer les conflits de notre vie, mais de les affronter dans leur singularité. Leur résolution doit être recherchée par ceux qui sont directement impliqués, sans la déléguer à des institutions extérieures (l’Etat), sans la délimiter à des espaces circonscrits (les tribunaux), sans se contenter de réponses automatiques écrites par d’autres (un code).

La Justice, réponse publique à la question des conflits, définit aujourd’hui par un terme péjoratif la réponse individuelle à ce problème : la vengeance. Autant la justice serait noble, autant la vengeance serait abjecte. Elle s’accompagnerait d’excès, d’abus de pouvoir et d’approximation. Comme si la justice n’était pas en soi excès, abus de pouvoir et approximation. Paradoxalement, pour définir cette volonté exécrable de l’individu à ne déléguer à personne la résolution de ses propres différents avec d’autres, on a choisi un terme à l’origine bien étrange. La vindicte était en effet la verge avec laquelle on touchait l’esclave qui devait être affranchi. L’épée de justice et la verge de la vengeance ont beau être toutes deux entre les mains de ceux qui détiennent le pouvoir, la première est une promesse de punition et de châtiment, tandis que la seconde porte avec elle le goût de la liberté. A vrai dire, rien ne démontre que la vengeance soit le passage obligé de ceux qui refusent la justice. Ce n’est qu’au sein d’une logique économique de compensation, si chère au capitalisme, qu’à une offense doit correspondre une offense comparable. La justice règle les comptes, et ceux-ci doivent toujours tomber juste. Il s’agit d’un legs hérité des révolutions libérales bourgeoises qui, pour assurer à chaque citoyen un traitement identique face à la loi, devaient garantir un fonctionnement identique du mécanisme des décisions administratives pour chacun d’entre eux.

Un conflit ne comporte pas de solution à sens unique, mais contient en lui des possibilités infinies (dont l’indifférence ou l’éloignement). En tout état de cause, seul celui qui le vit dans sa chair peut connaître la réponse à y apporter, une réponse qui ne peut être codifiée. Voilà pourquoi, avec l’autonomie de l’individu, disparaît la justice, et avec elle l’injustice. Il ne faut en effet pas croire que nier la justice signifie défendre l’injustice. Pas plus que nier l’existence de Dieu implique l’adoration de Satan. Au fond, Hobbes, qu’on ne peut pas soupçonner de sympathies subversives, n’avait peut-être pas toujours tort en affirmant que la Justice consiste simplement à préserver des pactes, et donc que là où il n’y a pas d’Etat –c’est-à-dire de pouvoir coercitif qui assure le maintien des pactes–, il n’y a ni justice ni injustice.


[Titre original : Per regolare i conti , in Diavolo in corpo n°3, Turin, novembre 2000.
Traduit de l’italien dans Le diable au corps, recueil d’articles de la revue Diavolo in corpo (1999-2000), Mutines Séditions (Paris), novembre 2010.]

Valence[ Drome] Appel à la solidarité active (M.A.J.12/10 )

le syndicat UFAP-UNSA justice continue sa campagne de communication en prenant en exemple l’émeute du centre pénitentiaire de Valence

note le tract trouvé à Valence: A.  passe devant le juge le 13 octobre à 9 heures, au palais de justice de Valence. Elle risque d’être ré-incarcérée : on lui reproche de ne pas avoir exécuté un TIG (travail d’intérêt général)… alors même qu’elle a tout fait pour ! Petit retour sur cette ubuesque histoire. Pour ne pas la laisser seule face à cette drôle de machine, à la fois bureaucratique et vengeresse.


« Voici une histoire parmi d’autres qui montre comment la justice cherche à piétiner celles et ceux qui ne baissent pas la tête.

En 2014, A. est condamnée à 8 mois de prison, pour une récidive de conduite sans permis. Incarcérée à la maison d’arrêt de Valence, elle y subit des violences de la part de certains surveillants. De l’intérieur, elle décide de porter plainte contre eux et de dénoncer leurs agissements. Mais cette plainte est, aujourd’hui, classée sans suite. À sa sortie, elle participe à des rassemblements devant la maison d’arrêt de Valence(avant l’ouverture du centre pénitentiaire)1, ce qui lui vaut un rappel à la loi, des menaces, et des pressions de la part de sa conseillère du Spip Nathalie PERRIN (Service pénitentiaire d’insertion et de probation) en rapport à son contrôle judiciaire.

En juin dernier (2015), A. est condamnée pour un autre délit antérieur à son enfermement. Elle écope de 105 heures de TIG (Travail d’intérêt général) à faire dans un délai de douze mois. En septembre, elle prend contact avec la conseillère Spip 2 chargée de la mise en place de son TIG. Mais au goût de Mme Perrin, A. n’est pas assez disponible (alors que ça n’empêche pas l’exécution de sa peine), et surtout son attitude n’est pas docile et ça lui déplaît fortement. Elle rédige un rapport négatif à son sujet, puis refuse de la rencontrer à nouveau. Durant l’hiver, le Juge d’Application des Peines, F.Dumas, couvre le comportement de sa subalterne, et menace A. de l’incarcérer – en révoquant le sursis correspondant à la non exécution de la peine, soit 6 mois de prison – au prétexte qu’elle ferait preuve de « mauvaise volonté ».

Depuis lors, A. a effectué d’innombrables démarches : cherché elle-même des structures qui acceptent de la prendre en TIG (l’attestent pas écrit), interpellé la direction du SPIP, écrit plusieurs courriers à son juge pour lui expliquer la situation, demandé à changer de conseillère SPIP puisque Mme Perrin refuse de la laisser faire son TIG dans les structures qui acceptent de la prendre, demandé au juge de convertir les heures de TIG en jour amende, interpellé des médiateurs afin que cette situation trouve une issue…

Mais le temps passe et elle n’a aucune réponse de la part du juge. Celui-ci attendait-il que le délai soit écoulé pour lui reprocher de ne pas avoir exécuté sa peine ? Et ainsi, tenter de l’incarcérer ? Pour cela, A. a l’obligation de se rendre à un débat contradictoire au palais de justice de Valence le 13/10/16, le juge voulant mettre à exécution la peine de 6 mois d’emprisonnement.

On utilise malheureusement le même mot : « justice » pour parler d’une valeur idéaliste, pour laquelle on se bat parfois ; et cette institution qui a pour but principal d’apprendre la soumission et de briser celles et ceux qui passent devant les magistrats. Le juge Dumas fera, comme depuis des mois à son sujet et des années au sujet de centaines d’autres personnes, ce qu’il veut de la liberté et de la vie d’A. ; mais cela ne se fera pas dans l’indifférence générale !

Soyons présent/es au palais de justice de Valence

Le 13 octobre dès 9 heures

1 le laboratoire a ajouté l’allusion au centre pénitentiaire et un renvoie sur l’émeute qui a eu lieu le 25//09.. la matonnerie organisée dans le syndicat dans le syndicat UFAP-UNSA justice  utilise cette émeute les médias nationaux pour pleurnicher sur leur « triste » sort

2 le SPIP de valence organise les activités avec GEPSA dans le centre pénitentiaire pour les prisonniers

[Terrorisme d’Etat] : le pouvoir veut 33 nouvelles prisons, dont 9 prioritaires [mis à jour]

 lu et copié sur Brèves du Désordre

  • Carte détaillée et liste du ministère : « programme immobilier pénitentiaire et recherches foncières »
 

Les neufs maison d’arrêt prioritaires dont les terrains devraient être choisis pour le 16 décembre

Neuf sites prioritaires ont été choisis pour construire ces nouveaux établissements. Il s’agit de Nîmes-Alès (450 places), Strasbourg (550 places), Toulouse (600), Nice (650), Avignon-Carpentras (400) et Nantes – Saint-Nazaire (300) ainsi que les départements de Seine-Saint-Denis, du Val-de-Marne et du Val-d’Oise. 600 places seraient créées dans ces départements.


Plan prisons : Valls force l’allure pour lancer neuf chantiers

Les Echos, 07/10/16 à 06:00

Plus de 3.900 cellules seront réalisées en urgence dans l’Ouest, en Paca et en Ile-de-France. Les préfets ont à peine plus de deux mois pour trouver les terrains.

La mise en chantier de nouvelles prisons pour venir à bout de la surpopulation carcérale, problème patent depuis de nombreuses années, ne devrait plus attendre très longtemps. « D’ici au mois de décembre, les terrains de construction seront identifiés dans les neuf agglomérations pour lesquelles la situation est la plus critique », a annoncé Manuel Valls jeudi, à Agen.

Le Premier ministre, qui s’exprimait devant les élèves de l’Ecole nationale d’administration pénitentiaire, va donner instruction aux préfets des départements concernés pour trouver du foncier « dans les plus brefs délais » à Nîmes, Alès, Strasbourg, Toulouse, Nice, Avignon ou Carpentras, Nantes ou Saint-Nazaire, ainsi qu’en Seine-Saint-Denis, dans le Val-de-Marne et le Val-d’Oise. La réponse des représentants de l’Etat est attendue pour le 16 décembre par le garde des Sceaux, Jean-Jacques Urvoas. L’injonction est forcément bienvenue pour l’ancien député socialiste breton. Acquis de longue date à la construction d’établissements pénitentiaires, contrairement à Christiane Taubira, à laquelle il a succédé en janvier 2016, le nouveau ministre de la Justice avait présenté le 20 septembre un plan destiné à dédensifier le parc existant, où sont détenues 68.820 personnes pour 58.500 places.

Livre blanc

Jeudi, Manuel Valls, qui a aussi annoncé un Livre blanc pour les prisons avant mars 2017, est revenu en détail sur ce chantier. Outre la création de 33 établissements pénitentiaires (dont neuf sur les sites précédemment évoqués) et celle de 28 « quartiers de préparation à la sortie » (QPS), déjà annoncées, figurent au programme la réhabilitation de 12 sites et la construction de 16 autres.

La première tranche confirmée par le chef du gouvernement porte sur la construction de plus de 3.900 cellules, sur les 10.000 à 16.000 nécessaires pour atteindre le taux de 80 % d’encellulement individuel. Sa mise en oeuvre va mobiliser 1,16 milliard d’euros, inscrits en autorisation d’engagements dans le projet de budget pour 2017. Restera à mobiliser entre un peu plus de 1 milliard et 2,3 milliards pour boucler le financement. La suite donnée à ce dossier est l’affaire du prochain quinquennat.


Deux nouvelles prisons annoncées près de Marseille et dans le Vaucluse

La Provence, Jeudi 06/10/2016 à 12H00

Comme annoncé ce matin en exclusivité dans La Provence, le Premier ministre Manuel Valls a annoncé aujourd »hui son plan de construction de 33 nouveaux centres pénitentiaires en France. Dans la région, où le problème de surpopulation est aigu, seraient prévus une deuxième maison d’arrêt à Marseille et un nouveau centre de détention dans le Vaucluse.

D’après nos informations, un établissement de 600 places serait programmé dans la région marseillaise. Il s’agirait d’une maison d’arrêt destinée à accueillir les prévenus en attente de jugement et les condamnés à courtes peines.

Enfin, la création, dans la région, d’un autre centre pénitentiaire devrait être annoncé, ce matin, dans un secteur situé entre Cavaillon et Carpentras.


Trois nouvelles prisons dans le Grand-Est

Est Républicain, 07/10/2016 à 07:06 (extrait)

Pas de répit pour les préfets. Ils cherchaient déjà des places pour les migrants ? Ils vont devoir aussi maintenant se creuser la tête pour dénicher des endroits pour implanter de nouvelles prisons. En visite ce mercredi à Agen, à l’École nationale d’administration pénitentiaire, Manuel Valls, le Premier ministre, a en effet annoncé un programme de construction de 33 nouveaux établissements pénitentiaires (de 100 à 650 places) : 32 maisons d’arrêt et un centre de détention, ce qui représente un total de 16.850 cellules.

Parmi les nouveaux sites, trois dans le Grand-Est : un de 600 places à Nancy, qui compte déjà une maison d’arrêt de 453 places au centre pénitentiaire de Maxéville, un à Châlons-en-Champagne (200 places) et un dernier à Strasbourg (550 places) et ce, alors que le nouveau centre pénitentiaire de Lutterbach (520 places dont 400 en maison d’arrêt), dans le Haut-Rhin, prévu pour 2020, n’est pas encore sorti de terre.


Maison d’arrêt du Mans : création d’un quartier de 90 places

Le Maine libre, 07.10.2016 08:32 (extrait)

Le Premier ministre et le Garde des Sceaux ont annoncé ce jeudi un vaste programme immobilier pénitentiaire.

Ce plan prévoit la création de 33 nouveaux établissements pénitentiaires (soit 16 000 cellules supplémentaires) et la mise en place de 28 quartiers de préparation à la sortie (12 réhabilitations et 16 établissements neufs).

Le Mans a été retenu pour la création d’un quartier de préparation à la sortie de 90 places, et figure à ce titre sur la carte des recherches foncières pour la réalisation de ces projets.


Plan Valls : 2 nouvelles prisons créées à Montpellier et à Béziers

F3 Languedoc-Roussillon, 07/10/2016 à 20:31 (extrait)

Manuel Valls a annoncé la création de 33 nouvelles prisons en France. En Languedoc-Roussillon, 4 nouvelles prisons vont être créées. À Nîmes ou à Alès, dans le Gard. À Béziers et à Montpellier, dans l’Hérault. Enfin, une 4e prison sera créée à Perpignan ou à Narbonne.

Dans le seul département de l’Hérault, deux nouvelles prisons vont être créées. L’une d’entre elles sera construite à Béziers, l’autre à Montpellier. Contrairement à Nîmes (ou Alès), la construction de ces prisons n’est pas une priorité pour le gouvernement. Difficile de savoir dans combien de temps ces prisons vont voir le jour mais une chose est sûre : elles vont être créées, selon le ministère de la Justice.

Nîmes, « premier choix » dans le Gard

Nîmes devrait aussi accueillir une nouvelle prison, la commune est le « premier choix » du ministère de la Justice. Le second choix du ministère est la commune d’Alès, qui pourrait donc finalement être choisie. Pour rappel, Nîmes (ou Alès), fait partie des neuf agglomérations « où la situation est la plus critique » en France.

Perpignan plutôt que Narbonne

Les régions de Perpignan et de Narbonne sont également candidates pour accueillir une nouvelle prison. La commune de Perpignan, dans les Pyrénées-Orientales, est le « premier choix » du ministère de la Justice. Narbonne, dans l’Aude, est le second choix.


Une nouvelle maison d’arrêt va se construire, sans doute à Arras, sinon à Saint-Omer

Voix du Nord, 06/10/2016 (extrait)

Un projet a été dévoilé par le gouvernement jeudi 6 octobre. Saint-Omer a été évoqué pour accueillir une nouvelle maison d’arrêt, mais c’est Arras qui aura la priorité.

Le Premier ministre, Manuel Valls, a annoncé hier la construction de 33 nouvelles prisons en France. Dans le Pas-de-Calais, ce sera une nouvelle maison d’arrêt, d’une capacité de 600 places. L’établissement devrait se faire à Arras. Et si ça ne peut se faire là-bas, faute de terrains disponibles par exemple, ce sera à Saint-Omer. On imagine mal les élus arrageois ne pas trouver un terrain pour accueillir un tel équipement. Surtout au regard des emplois qui seront générés. Mais sait-on jamais.

Le choix d’Arras aurait été effectué eu égard à la situation artésienne en matière carcérale. Un arbitrage aurait été demandé à Jacqueline Maquet, députée d’Arras, et à Michel Lefait, celui de l’Audomarois. Chacun aurait convenu qu’Arras avait la priorité. D’une part parce que sa maison d’arrêt est vieille et obsolète. Elle est régulièrement le théâtre d’évasions ou de trafics internes en tout genre. En outre, selon un représentant de la CGT, il y a une importante surpopulation carcérale à Béthune. Et Arras et sa nouvelle structure seraient un (tout petit) peu plus près sur le plan géographique pour absorber le trop-plein béthunois.


Cherbourg en bonne place pour la future nouvelle prison dans la Manche

Ouest France, 07/10/2016 à 15:54

Le Premier ministre a présenté, jeudi 6 octobre, son vaste plan de construction de nouvelles maisons d’arrêts en France. Dans la Manche, les villes de Saint-Lô et Cherbourg-en-Cotentin ont été retenues. Cette dernière est présentée comme « choix n°1 » pour le moment.

Le maire de Cherbourg-en-Cotentin, Benoît Arrivé, a annoncé il y a quelques jours avoir candidaté pour accueillir une nouvelle maison d’arrêt, dans le cadre de l’annonce du ministère de la Justice de vouloir créer de nouvelles places de prison.

Le Premier ministre Manuel Valls a présenté hier plus en détail le plan du gouvernement, prévoyant la création de 33 nouvelles prisons. Dans la Manche, c’est Cherbourg qui semble se distinguer pour l’heure, et fait office de « choix n° 1 » pour le moment, devant Saint-Lô, pour une maison d’arrêt de 200 places, précise le communiqué du ministère de la Justice.


Deux nouvelles prisons en Bretagne

F3Bretagne, 06/10/2016 à 18:07 (extrait)

Ce jeudi, le Premier Ministre et le garde des Sceaux ont annoncé la création de 33 nouveaux établissements pénitentiaires en France, parmi lesquels deux en Bretagne. L’un se situera à Rennes (35) et l’autre à Lorient ou à Vannes (56).

Parmi les 33 nouvelles prisons, deux seront situées en Bretagne. L’une à Rennes (35), avec une capacité de 550 places. La seconde sera sise à Lorient ou à Vannes (56). La ville de Lorient est, pour l’heure, privilégiée dans le projet. Quelque 400 nouvelles places y seront proposées.

Aucun département breton ne figure parmi les neuf pour lesquels « les recherches foncières sont prioritaires ».


Région : où seront situées les nouvelles prisons annoncées par Valls ?

Midi Libre, 07/10/16 12h20 (extrait)

Le ministre de la Justice, Jean-Jacques Urvoas, qui accompagnait Manuel Valls, avait présenté le 20 septembre un plan destiné à juguler la surpopulation chronique dans les prisons françaises en construisant notamment de nouvelles cellules. En région, nous annoncions dès mercredi la création prochaine d’un deuxième établissement pénitentiaire à Nîmes. La piste d’une extension de la prison existante est bel et bien abandonnée. Dans le même temps, une prison devrait voir le jour dans l’est du Narbonnais, sans qu’elle fasse partie des neuf établissements prioritaires. Enfin, une prison est prévue à Toulouse et une autre dans le Vaucluse (à Avignon ou Carpentras).


Nouvelle prison de 500 places : Pau, « premier choix » du ministère

La République des Pyrénées, 7 octobre 2016

L’annonce a été confirmée ce jeudi par le Premier ministre, Manuel Valls, lors d’un déplacement à Agen. Le communiqué du ministère de la Justice évoque une maison d’arrêt de 500 places « à Pau (ou à Bayonne) ».

En compagnie de Jean-Jacques Urvoas, garde des Sceaux, le Premier ministre Manuel Valls est aujourd’hui à Agen. Il a présenté le plan de construction d’établissements pénitentiaires pour lutter contre la surpopulation carcérale, comme il l’avait annoncé le 20 septembre, prévoyant alors 7 000 nouvelles places. « Nous avons un taux de surpopulation de 118 % dans nos prisons, trop de vétusté. Ce n’est pas digne de la France » a déclaré Manuel Valls dans son discours à l’École nationale d’administration pénitentiaire à Agen. « Nous devons arriver à 80% de cellules individuelles. Il faut bâtir 33 établissements supplémentaires. Le Sud-ouest sera concerné« , a-t-il confirmé.

Dont une maison d’arrêt de 500 places à construire dans notre département. « Le Garde des Sceaux suggère une recherche active dans l’agglomération de Pau, préférence de l’État, ou celle de Bayonne », croit savoir la sénatrice Frédérique Espagnac (PS). Le communiqué adressé ce jeudi par le ministère de la Justice évoque en effet une maison d’arrêt de 500 places « à Pau(ou à Bayonne) » – les parenthèses sont dans le texte du communiqué.

7 000 nouvelles places au plan national

Dès vendredi, le préfet, Eric Morvan, recevra la circulaire du ministère lui demandant « de solliciter les collectivités pour faire une évaluation des réserves foncières et devra faire remonter des propositions d’ici décembre », précise la députée Martine Lignières-Cassou (PS).

Selon elle, « le foncier au Pays basque risque d’être moins accessible, plus cher et plus convoité », qu’en Béarn.
On se souvient qu’en 2010, la Garde des Sceaux de l’époque, Michèle Alliot-Marie, avait mis la maison d’arrêt de Pau sur son programme immobilier 2011-2017. Il était envisagé de créer un établissement de 400 à 700 places en remplacement de l’actuelle maison d’arrêt qui peut accueillir 250 détenus. Dans la foulée les communes d’Artix, Lons et Idron avaient déposé leur candidature.

Un agriculteur de Sendets avait également proposé un site. Mais le successeur de MAM, Michel Mercier, choisissait d’abandonner le projet de reconstruction de la maison d’arrêt et d’opter pour une simple rénovation des locaux, dès l’année suivante.

Un site de 2 ha facile à sécuriser et accessible

« On a deux maisons d’arrêt très vétustes, même si à Pau le plan pluriannuel a permis de faire des travaux ces dernières années », remarque Martine Lignières-Cassou. « Mais pour les détenus comme pour les personnels, ce n’est pas encore ça », estime-t-elle.

Quant au maire de Pau, François Bayrou, le projet « l’intéresserait pour récupérer le site ». Dès demain, le préfet pourra prendre son bâton de pèlerin pour trouver le site idéal : un site proche des axes routiers, facilement accessible, sur deux hectares minimum qui peuvent être facilement sécurisés. ça devrait être possible pas trop loin de Pau. Manuel Valls a annoncé que « 40 préfets de département seront destinataires d’instructions pour identifier sur leur territoire les emprises foncières disponibles, publiques ou privées, qui pourraient accueillir les futurs établissements dans chacune des agglomérations du programme, en consultant les élus« .

Les préfets transmettront leurs propositions au garde des Sceaux pour le 16 décembre 2016. Après examen, le Ministre rendra public ses arbitrages définitifs début janvier 2017. Mais le projet des Pyrénées-Atlantiques ne figure pas parmi les « neuf premiers projets prioritaires » identifiés par le ministère de la Justice.