N’Dréa: « Perdre ma vie est un risque plus grand que celui de mourir »; ed. Les éditions du bout de la ville

note: face à la propagande de la marque Elekta pour son versa HD qui équipe le centre Marie- Curie de Valence, une lecture qui pousse les neurones à fructifier en dehors des nucléocrates..

-Nous avons déjà lu ce texte sur N’Dréa ici mais le livre de l’édition du bout de la ville on peut l’ emprunter à la bibliothèque du laboratoire est comme disent sa force en partie les commentaires publiés ci dessous


reçu par mail des éditions du bout de la ville <leseditionsduboutdelaville@yahoo.fr> a écrit :

Après Oublier Fukushima en 2012, les éditions du bout de la ville publient N’dréa, Nous nous permettons de vous signaler la parution ( passée assez inaperçue en juin dernier) de ce texte incontournable à la réflexion et la lutte contre la nucléarisation du monde et sa société du cancer. 
 
Durant les années 80, Andréa partageait sa vie avec un groupe d’amis qui, comme elle, refusait le travail salarié et la société qui l’organise. En 1985, elle apprend qu’elle a un cancer. Opérations, rayons, chimio… En 1990, on lui propose un traitement expérimental. Elle rompt alors définitivement avec le milieu hospitalier. Nous republions les textes qu’elle a adressés à ses amis et à ses infirmières pour affirmer ce choix.
 
 « J’allais être déposséder de ma fin, j’allais être dépossédée de ma vie, moi qui l’avais fondé sur un refus, celui de la dépossession! »
 

Perdre ma vie est un risque plus grand que celui de mourir

Durant les années 80, N’dréa partageait sa vie avec un groupe d’amis qui, comme elle, refusait le travail salarié et la société qui l’organise. En 1985, elle apprend qu’elle a un cancer. Opérations, rayons, chimio… En 1990, on lui propose un traitement expérimental. Elle rompt alors définitivement avec le milieu hospitalier. Perdre ma vie est un risque plus grand que celui de mourir (ed. du bout de la ville, 2016) est un recueil des lettres qu’elle a adressées à ses amis, mais aussi aux infirmières  pour affirmer cette rupture.

perdre ma vie

 

« Mon histoire serait, somme toute, banale : se tirer de l’hosto avant le dernier stade n’est pas spécialement original. Elle ne l’est pas : c’est une petite expérience dont j’ai fait tout un flan. J’allais être dépossédée de ma fin, j’allais donc être dépossédée de ma vie, moi qui l’avais fondée sur un refus, celui de la dépossession ! »

 

 

Avis des lecteurs

  • Perdre ma vie : une leçon de courage et de lucidité !. Une lecture qui me laisse perplexe. Bien sûr, nous sommes touchés par la sincérité de cette auteure et de sa lutte contre le cancer. Certains passages sont troublants car si vrais. Son analyse contre les lobbys des laboratoires pharmaceutiques est juste mais il faut tout de même prendre soin de soi et avoir confiance en la médecine. Bien sûr, nous attaquons notre planète avec nos sur consommation, nos pollutions, notre utilisation du nucléaire (l’auteure a raison d’ailleurs quand elle parle de soigner les maux du nucléaire par le nucléaire). J’ai eu des proches qui ont été soignés pour des cancers et il est vrai que l’on peut avoir des doutes sur certains traitements. Mais .. J’ai vu en avant première un film sur l’affaire du Mediator et ce film pose aussi des questions sur les expériences, la fiabilité des laboratoires pharmaceutiques, la loi du marché dans le monde de la santé. Cette lecture m’a troublé mais je reconnais que l’écriture peut être belle et que cette auteure est très sincère dans ses propos. « La chimie nous rend malades à travers la pollution de l’air et de l’eau, l’appauvrissement des aliments, mais c’est par la chimie que l’on nous soigne. Le nucléaire provoque des cancers qui seront traités par le nucléaire. Nous étouffons de la perte de tout contrôle, de toutes initiatives sur nos vies et le système medio-hospitalier enjoint les malades d’obéir aveuglement à ses diktats. » p53

    par catherine Le 06 octobre 2016 à 09:58

  • Récit de vie . un bouleversant témoignage 5/5 Voici 87 pages d’une histoire de vie, celle d’N’Dréa. Sincère, quasi nihiliste ce récit poignant est un pied de nez aux diktats de la société et des lobbys pharmaceutiques. N’Dréa écrit ce qui se déchire en elle. Condamnée, se sachant en sursis, l’auteur fait le choix ultime d’un arrêt des soins. Elle affronte par des mots ses maux. Elle se fait violence. Sans aucun pathos, ses confidences sont l’éclaircie qui soulage ses tempêtes intérieures. « Plus tard, je n’aurais même plus la force physique pour prendre une décision. Finalement, le vingtième jour, je décidai. Stop. »Profondément courageuse, battante, elle refuse par principes et par convictions les traitements qui freineraient sa mort inéluctable. Entourée d’amis, d’un même réseau de pensées, elle se laisse partir, dans cet ultime départ irréversible. Ce livre est non pas un cri, mais une belle issue. Cet outil de conscience libre touche le lecteur au plus profond de ses doutes et de ses courants de pensées. Ce dernier ressent pour l’auteur une admiration indéfectible. Les mots de N’Dréa sont une thérapie quasi philosophique, et cynique tel Diogène. « Reprendre le temps, voler l’argent, inventer des dépenses sociales à ma guise, désirer la richesse, connaître l’aliénation…. Avec mes amis. C’était ça ma vie. J’avais fui bien des enfermements… »Le lecteur pressent une forme d’habitus plausible pour lui. Dans ce récit d’une force mentale extrême, se mêle l’engagement d’Andréa depuis longtemps avec le droit de disposer de sa vie et sa mort. Avant-gardiste, ce récit est un enseignement ultime pour le lecteur. N’Dréa écrit non pas pour dénoncer mais pour dire. Ce livre devrait être lu par tout le corps médical, par tous les malades. « Perdre ma vie et un risque, plus grand que celui de mourir. »Le lecteur tient la bonne carte en main. Il comprend où se situe la vie. Au point final des réflexions qui surviennent après la lecture, de ce livre qui refuse les naufrages par soumission. Bouleversant, mais inaugural et intègre « N’Dréa » est un cœur qui palpite, un souffle rare, un hymne libertaire qui déchire la mort en mille morceaux.

    par Evlyne Le 16 septembre 2016 à 17:35


    sous le titre de  » la guerrière et la mort  » le journal CQFD N° 147, publie une recension  signé Bruno le Dantec du livre N’Dréa édité par les éditions du bout de la ville ( les mêmes qui ont publié « oublié Fukushima ». on a choisi une citation dans cet article:

     » la chimie nous rend malade à travers  la pollution de l’air et de l’eau, l’appauvrissement des aliments, mais c’est par la chimie qu’on nous soigne..Le nucléaire provoque des cancers qui seront traités par le nucléaire.Nous étouffons de la perte de tout contrôle  de toute initiative  sur nos vies , et le système médico-hospitalier enjoint les malades à obéir à ses diktats »