Tchernobyl, Fukushima : les aménageurs de la vie mutilée;association Nuclear Transparency Watch : démission de Michèle Rivasi ?]

reçu par mail

Salut,

Je vous faut suivre ce message de Thierry Ribault envoyé par des amis.
Le contexte. Lors d’une conférence à Paris, intitulée Tcherno23, Thierry
Ribault s’en prend à Michelle Rivasi fondatrice de la CRII-RAD,
laboratoire indépendant dont elle n’est plus membre actif, ancienne
présidente éphémère de Greenpeace France et candidate à la primaire
écologiste. »A Flamanville lors du rassemblement, outre C Duflot, M Rivasi (euro député E. E.Les V. depuis 2009) a pointé le bout du nez. Toutes deux sont candidates à la primaire d’E E L V.
Dans son 4 page de campagne, M Rivasi est : »Écologiste de cœur et de combat, je veux rompre avec la sinistrose du vieux monde et être la porte voix de la dynamique écolo-citoyenne qui invente le monde de demain ». Jusque là on s’en fout!  D’où l’intérêt du texte ci dessous qui démonte comment cette anti Nuc « tripatouille » avec l’association NTW pour nous faire accepter l’idée de vivre en zone irradiée après une catastrophe Nucléaire » Cette dernière, a lancé avec Corinne Lepage quelques mois plus tôt, une association, NTW qui vise à promouvoir la transparence en matière de nucléaire. Au cœur même du projet, Gilles Hériard Dubreuil,
l’un des promoteurs des projets Ethos, CORE et Sage, visant les uns
après les autres à nous habituer à vivre en zone contaminée.
La doctrine de la transparence et de la cogestion post-accidentelle
semble  unir aujourd’hui une parti du mouvement écologiste, obnubilé par
la radioprotection des populations et les promoteurs d’une gestion du
nucléaire plus transparent. C’est ce que tente de dénoncer depuis
plusieurs mois et à travers plusieurs textes Thierry Ribault. D’autres
comme l’ACNM à travers son texte Les luddites et l’usure du vieux monde,
ou Blanchard et Sievert à travers il était une fois la cogestion ont
tenté de mettre le doigt sur la question. Ou encore plus récemment le
texte Sur mesure distribué à Flamanville.

Depuis, Michelle Rivasi, prise la main dans le sac, a démissionné.

Lettre  de thierry Rribault du 8 octobre 2016

M. Drui, « attaché » parlementaire de Mme Rivasi affirmait il y a encore quelques jours au
sujet de la présidence de Nuclear Transparency Watch de Mme Rivasi, fondatrice avec
Corinne Lepage et Gilles Hériard-­‐Dubreuil, en 2013, de cette association européenne au
service de l’accommodation des populations aux dégâts du nucléaire :

« Désolé de le dire ainsi mais cette polémique stérile est fatigante quand on sait les combats menés
inlassablement par Michèle contre le nucléaire. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous n’avons pas réagi vivement, ça aurait donné l’impression qu’on « devait se justifier » de quoi que ce soit et ça n’est pas le cas,
Michèle a toujours été droit dans ses bottes et a toujours soutenu les militants anti-­‐nucléaires, en France et ailleurs. »

Une série de questions surgissent toutefois au vu de cette assertion.

Si, comme l’affirme M. Drui, il n’y a rien, ou si peu, à « justifier », pourquoi alors annoncer
publiquement, trois jours après, la démission de Mme Rivasi de NTW et de sa présidence ?

Comment un tel revirement est-­‐il possible ?
Il faudrait savoir : NTW pose problème, oui ou non ? Non hier. Oui aujourd’hui,
manifestement, au vu de cette démission. Que la frontière entre hier et aujourd’hui semble
ténue, et les mémoires courtes !
Incidemment, on peut également s’interroger sur le revirement d’un Wladimir Tchertkoff,
qui, le 29 mai dernier, envoyait à la présente liste de destinataires ce message que nous
restituons intégralement pour mieux en prendre la teneur :

« Chères toutes et tous, Cher Yves,
Tu es au courent de l’incident qui a eu lieu à la fin de la table ronde sur Fukushima à Tcherno23, quand Thierry Ribault nous a appris la collaboration des deux députées européennes, Michèle Rivasi et Corinne Lepage, fondatrices de Nuclear Transparency Watch (Transparence dans le contrôle du nucléaire ?), avec Gilles Hériard Dubreuil, le directeur de Mutadis Consultant du consortium Ethos, nommé à un poste de responsabilité de cette ONG européenne.
Je te/nous envoie en pièce jointe avec deux autres documents la transcription commentée de cet incident Tcherno23, à la Mairie du 2 ème arrondissement.
Malgré une certaine accoutumance aux ambiguïtés et aux fausses promesses, -­‐ que j’ai observées et que je dénonce dans mon livre « Le Crime de Tchernobyl, le goulag nucléaire », -­‐ qui aboutissaient à rendre vaines les tentatives d’obtenir de l’Europe des financements pour la poursuite du travail de radioprotection de Vassili Nesterenko, le monde politicien de l’Union Européenne ne finit pas de me surprendre.
J’ai écouté sur internet la présentation de NTW par Corinne Lepage. Les intentions sont excellentes, sérieuses et ambitieuses mais peu crédibles, quand on sait qu’elles ne visent à rien de moins qu’à désarmer les secrets défense des États dans le domaine du nucléaire. La transparence et le nucléaire sont antinomiques.
Aussi je n’arrive pas à m’expliquer la déconcertante présence du manipulateur des consciences dans les territoires contaminés qu’est Gilles Hériard Dubreuil, apparaissant comme secrétaire de NTW aux côtés de nos deux amies antinucléaires, qui le cautionnent. Il me semble représenter le véritable promoteur de NTW. En ce moment-­‐même il prône la transparence nucléaire sur leur site en invitant la société civile à coopérer. Son ton n’est pas celui d’un employé privé de tout pouvoir, comme me l’a présenté Michèle dans notre dialogue à peine amorcé et interrompu par Michel Gueritte. Son ton est celui d’un dirigeant. Et le mot santé est totalement absent de son discours. » .Et voici qu’après ce constat certes mesuré mais sans appel, dans un message daté du 6
octobre, le même W. Tchertkoff, se joint au concert de louanges à l’égard d’une Mme Rivasi
sanctifiée, faisant l’objet, selon Y. Lenoir, « d’attaques insultantes », lui qui a pu « mesurer
son engagement sans faille, cohérent et prospectif depuis 1988 »; ou encore, selon C. Lieber,
une Mme Rivasi victime d’un « procès d’intention et d’attaques virulentes contre les mal
pensants ».
Autant de louanges agrémentées d’une quincaillerie spiritualisante ventant les mérites
d’une nécessaire « écologie intérieure, une écologie de l’esprit », censée nous « efforcer à
respecter la diversité des opinions, des sensibilités, des êtres humains », et nous éveiller au
« souci des équilibres vivants, entre individus, entre groupes, entre méthodes de lutte ».
Tant il est vrai qu’il n’y a aucune insulte vis-­‐à-­‐vis de quiconque dans le fait de fonder et de
présider une association scélérate comme NTW, dont l’objectif clairement affiché est de
contribuer à la propagation de la « culture radiologique » et de préparer les populations à la
prochaine catastrophe nucléaire, culture et préparation qui semblent désormais
ironiquement faire partie des « méthodes de luttes » d’un antinucléarisme new age dont
l’« engagement est sans faille, cohérent et prospectif ».
Il nous est difficile d’interpréter le revirement de W. Tchertkoff et son adhésion
inconditionnelle à un tel tissu d’hypocrites niaiseries, qui prêteraient à rire si elles n’étaient
pas aussi lourdes de conséquences. D’ailleurs, en mai dernier, notre position critique vis-­‐à-­‐
vis des prouesses acrobatiques de Mme Rivasi ne paraissait pas à W. Tchertkoff aussi
« insultante » qu’elle ne lui paraît aujourd’hui. Peut être même W. Tchertkoff aurait-­‐il
accepté, si nous lui avions proposé, de signer, aux côtés de C. Asanuma-­‐Brice, de J-­‐J Delfour,
de K. Kobayashi et de N. Ribault, le texte que nous avons publié sur le site de Sciences
Critiques en août dernier. http://sciences-­‐critiques.fr/tchernobyl-­‐fukushima-­‐les-­‐
amenageurs-­‐de-­‐la-­‐vie-­‐mutilee/  

Que s’est-­‐il passé entre temps ? Nous n’avons pas la réponse.

Mettre en exergue la duplicité de Mme Rivasi, révélée dans l’affaire NTW, duplicité dont l’un
des plus cocasses symptômes consiste à soutenir les initiatives de Y. Bandajevsky tout en
s’alliant à ceux qui ont contribué à son éviction, revient, selon M. Drui, l’« attaché » sus-­‐cité,
à soulever une « polémique stérile ». Or, plutôt qu’une « polémique stérile » -­‐ formule qui n’a
généralement pour autre objectif que celui, précisément, de stériliser ce qui est polémique
et dont on voudrait bien se débarrasser -­‐ ne serions-­‐nous pas plutôt face à un problème
(récurent) de fond quant à l’incohérence et à l’opportunisme politiques de Mme Rivasi et de
l’antinucléarisme dont elle se fait la représentante ?

Si la « polémique » était si « stérile » que le prétendent M. Drui et Mme Rivasi, pourquoi dans
ce cas démissionner de NTW ? Pourquoi ne pas continuer comme « avant », à cultiver le
champ fécond des positions ambigües ?
Manifestement, Mme Rivasi et son aréopage appliquent à la duplicité le même traitement
que celui appliqué par les nucléaristes au désastre nucléaire : d’abord la négation ; ensuite
l’oubli ; enfin, la transformation d’une faillite en élément positif. Une forme de version
politique de ce que certains appellent la « résilience ».

Précisons toutefois, que nous ne sommes pas à la recherche d’une hypothétique pureté,
qualité qui serait censée être attendue de la part de ceux qui prétendent mener des
« combats » pour le compte des autres. Notre propos consiste plus modestement à mettre
au jour les faits, dires et gestes de ceux qui, comme Mme Rivasi, prétendent avoir une telle
qualité.

Persister à nier quand on est pris la main dans le sac, voilà une attitude finalement fort
banale, mais surtout fort peu mature : dans sa vidéo de légitimation-­‐réhabilitation du 26
mai, Mme Rivasi n’annonçait-­‐elle pas que NTW était un outil indispensable à la démocratie
nucléaire ? Or, voici qu’aujourd’hui cet outil ne remplit plus ce rôle pourtant considéré
comme louable quelques semaines auparavant. Et voici que soudain, sa présidente en
démissionne, comme pour se débarrasser d’une patate devenue décidément trop chaude.

Rappelons que l’investissement de Mme Rivasi dans l’association européenne NTW en
collaboration avec les aménageurs de la vie radioactive mutilée, n’avait jusqu’alors soulevé
aucune aversion, en tous cas publiquement, de la part d’un « parterre » se proclamant
antinucléaire … qui, aujourd’hui, applaudit la dite « démission ». Le clan politique se reforme
et se referme, et revient le temps de l’auto-­‐congratulation.

En résumé : avant on ne savait pas ce qu’était NTW et on ne s’en portait pas plus mal; on
ignorait tout autant le fait que Mme Rivasi en soit la fondatrice et la présidente, cela
n’interpellant personne, pas même Y. Lenoir, qui, dans sa Comédie atomique, par ailleurs
remarquable, a omis de faire figurer NTW au titre des acteurs nucléaristes contribuant à la
production d’ignorance qu’il dénonce ; mais maintenant qu’on en sait un peu plus, on se
réjouit du courage sans pareil de « l’amie Michelle » de s’être écartée d’un tel nid de guêpes
(au fait où en est la vice-­‐présidente de NTW, « l’amie » Corinne Lepage ?).

Pourtant, lors de sa défense et illustration de NTW, le 23 avril dernier à Tcherno23 à Paris,
Mme Rivasi avait argué de la nécessité d’être « tolérant » vis-­‐à-­‐vis de toutes les idées (y
compris donc celles d’un Lochard, ou d’un Hériard Dubreuil -­‐ secrétaire et membre de NTW
-­‐ et consort), qu’il fallait faire preuve d' »ouverture », de « pluralisme » et que NTW était une
instance idéalement adaptée à un tel « dialogue au niveau européen ». Aujourd’hui Mme
Rivasi quitte le bateau qu’elle a construit, pour des raisons qui n’ont bien sûr rien à voir avec
la mise au grand jour, le 23 avril dernier, de sa compromission, et elle invoque des « attaques
venant de l’interne » : il n’aura fallu à Mme Rivasi que trois ans pour se rendre compte qu’elle
n’était plus en accord avec ce qu’elle avait créé en 2013, et qu’il était temps que cela cesse.
Trois ans pour prendre la décision de « ne pas continuer à cautionner des projets qui ne
correspondaient plus à mes attentes » (sic). Trois ans, que l’on s’efforce aujourd’hui
d’oublier tant ils ont été mis au service de la propagande de Hériard-­‐Dubreuil et de la clic
d’aménageurs des dégâts nucléaires, comme nous l’avons rappelé dans notre analyse –
décidément peu lue – relative aux activités de NTW, ci-­‐jointe en document attaché et
disponible sur le lien suivant :

https://drive.google.com/file/d/0ByrSSqd2fXGOa3ZER2pRcGptZmM/viewhttps://drive.google.com/file/d/0ByrSSqd2fXGOa3ZER2pRcGptZmM/view

lettre de  Thierry Ribault en PDF