Ci-dessous les revendications de deux attaques contre des distributeurs de billets de banques qui se sont produites à Madrid. Pour rappel, deux compagnons ont été arrêtés le 29 octobre dernier à Madrid, accusés d’avoir incendié un DAB de l’agence Bankia en 2017. La solidarité à travers l’attaque, en reproduisant le même acte offensif pour lequel les deux compagnons sont poursuivis, reste le meilleur moyen pour briser l’isolement de la répression, de montrer que ce n’est pas en poursuivant l’action directe destructrice qu’elle s’arrête pour autant, que les compagnons, placés sous contrôle judiciaire à la fin de leur garde à vue, ne sont de fait pas seuls…
Madrid, Espagne : Sabotage de DAB en solidarité avec les compagnon.ne.s détenu.e.s
Dans la nuit du 11 au 12 novembre, 20 distributeurs automatiques de billets ont été sabotés au marteau dans le nord de Madrid. Que l’action anarchiste soit multipliée par chaque coup donné par l’Etat. Cette solidarité est plus que des mots.
Madrid, Espagne : Distributeurs de banques et horodateurs explosés – 10 novembre 2018
Samedi 10 novembre, nous avons détruit les écrans de sept distributeurs de billets de banques et de deux horodateurs dans les zones de Embajadores et de Chamberí, à Madrid.
Nous ne savons pas si les dégâts économiques qu nous avons causés étaient importants, cela ne nous importe peu. Bien sûr, cela nous a fait plaisir. Détruire les symboles du capital est simple: un objet lourd, contondant, se trouvant pratiquement sur n’importe quel trottoir. L’imagination, les cibles ne manquent pas !
Réinvente tes loisirs, éclate les banques !
Vive l’anarchie !
[Traduit de l’espagnol de Contramadriz, 16 noviembre 2018]
Par une lune incendiaire, cette nuit du 11 novembre. Quand d’autres honorent des morts vaines, quand d’autres paisiblement se prélassent dans le sommeil et leurs fausses certitudes, quand la plupart se renferme dans l’impuissance et la crainte, nous autres allumons des mèches. Quelques Molotov ont atterri par mégarde sur le poste de la Tête d’Or [1]. Que la municipale s’arme et héberge le repos des militaires, il faut qu’elle sache qu’à trop noircir nos vies, ses murs d’enceinte en perdront leur éclat.
Pensée et courage aux six copains lyonnais dans leur combat judiciaire [2] !
Commando salamèche
NdSAD:
[1] Dans le 1er arrondissement de Lyon.
[2] En référence aux six antifascistes arrêtés le 13 novembre pour une action contre le local fasciste Bastion Social. Tous sont tous ressortis sous contrôle judiciaire après leur garde à vue.
Le mercredi 14 novembre, à Buenos Aires, quasi simultanément, deux endroits ont été attaqués à la bombe. La première attaque, au cimetière de la Recoleta, n’a malheureusement pas marché, la bombe explosant dans les mains d’une des deux personnes qui la menait. Elle visait la tombe de Ramón Falcón, chef de police qui fut responsable de la mort de 11 manifestants le 1°mai 1909, et qui fut pour cette raison assassiné plusieurs mois après par l’anarchiste Simón Radowitzky. La compagnonne qui a mené l’attaque est dans un état grave à l’hôpital et le compagnon qui l’accompagnait a été arrêté.
Quelques heures après, une bombe a été jetée contre la maison du juge fédéral Claudio Bonadi. Le compagnon qui menait l’attaque a rapidement été arrêté lui aussi.
Dans la nuit du mercredi à jeudi, ce sont 10 personnes qui ont été arrêtées dans un squat de Buenos Aires.
Pour rappel, le G20 à Buenos Aires commence dans seulement 2 semaines.
[résumé à partir de la presse argentine, sitôt que plus d’informations publiés par des compagnon-ne-s argentins sortira nous le diffuserons]
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NdAtt. : d’autres infos (en espagnol) sur Instinto Salvaje (ici pour l’attaque au cimetière et ici pour celle contre la maison du juge)
dans la presse locale du 16//11 , la destruction de la maison d’arrêt de l’avenue de chabeuil est belle et bien commencée avec les tractopelles et les rondes de camionsLe chantier de démolition de l’ancienne maison d’arrêt de Valence a débuté
france bleu drome Ardèche15 novembre 2018 à 18:59
Valence, France
La journée a été particulièrement tendue à la prison de Valence avec une première agression à 8h20 quand un détenu qui n’était pas prêt pour la promenade a saisi un gardien à la gorge.
Deux heures plus tard, un détenu mécontent de sa livraison cantine a sauté sur un agent et l’a frappé à coups de poing au visage et au niveau du cou.
Deux nouveaux agents blessés dans l’après-midi
Après la double agression du matin, un détenu s’en est pris à deux surveillants aux parloirs. L’homme tentait de dissimuler un sachet au niveau de ses parties génitales, un sachet qui contenait 17 grammes de résine de cannabis. Le détenu leur a porté plusieurs coups, il a même essayé de les mordre.
Comme le disait quelqu’un, « la dignité est très précieuse, on ne peut la perdre qu’une seule fois. »
La seule réforme acceptable des prisons est de les raser au sol, en même temps que la société autoritaire qui les produit et en a besoin.
Six individus ont été interpellés à leur domicile, ce mardi matin à l’aube, par la police lyonnaise. Ces militants antifa sont soupçonnés d’avoir muré, le 10 avril, les locaux de l’association d’extrême droite Bastion Social, le Pavillon noir (quai Pierre-Scize, Lyon 5e). Dissimulés sous des capuches, ils avaient utilisé des parpaings et de la mousse expansive pour condamner la porte d’accès du local.
Des tags contre l’extrême droite et anti-police avaient été par ailleurs été relevés sur le bâtiment et dans le quartier.
Lors des perquisitions, des objets de propagande ont été trouvés. Les individus, qui nient les faits, passent en comparution immédiate ce mercredi pour « dégradations en réunion par personnes dissimulant tout ou partie de leur visage, outrage à personnes dépositaires de l’autorité publique et association de malfaiteurs ».
Le mardi 6 novembre, la Ville de Lyon a fermé par arrêté le local du groupuscule identitaire le Bastion social pour des raisons touchant à la sécurité des lieux. Cette décision a été «motivée par des manquements graves concernant la sécurité des personnes dans un établissement recevant du public».
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Ils sont sortis !
extrait de Rebellyon / mercredi 14 novembre 2018
Mardi 13 novembre, à 6h du matin, six militant.e.s antifascistes ont vu leurs portes défoncées par des policiers cagoulés. Après plus de 24 de garde-à-vue, elles et ils sont accusé.e.s d’avoir, une nuit d’avril dernier, muré le local fasciste « Bastion Social » et sont poursuivis pour dégradation, outrage et même « association de malfaiteur ». […]
Mercredi 14 novembre, le compte FB du Groupe Antifasciste Lyon et Environs publiait le message suivant :
« [Répression du mouvement antifasciste]
Pour information nous sommes toujours sans nouvelles de nos 6 camarades qui se sont fait casser leurs portes par des policiers cagoulés hier matin à 6h et emmener en garde à vue. Une opération de police simultanée sur plusieurs départements avec bélier, armes automatiques pour des motifs minables : dégradation, outrage et « association de malfaiteurs ». Des sacs entiers de matériel ont été emmenés. Nos avocats nous confient être abasourdies devant l’absence totale de preuves qu’un quelconque délit ait été fait par nos camarades. L’acharnement politique et policier se poursuit sur notre organisation à l’image de tout ceux et celles qui se mettent en travers de l’extrême-droite et qui manifestent leur solidarité avec les exilé-e-s. »
Les commémorations du 11 novembre 1918 occultent toujours le souvenir du carnage et préfèrent exalter le martyre des soldats en sacralisant leurs combats. Elles fabriquent le mythe de la guerre nationale, la mémoire des combats est déformée, le culte du soldat est quasi religieux et s’incarne dans les monuments aux morts et les cérémonies. La République, et avec elle le pouvoir en place (quelle que soit son étiquette politique), profite de ces moments pour s’autocélébrer, sans se soucier de véracité historique.
On sait combien ces messes laïques sont capables de se transformer en révisionnisme ; on se souvient encore comment le bicentenaire de 1789, sous la direction intellectuelle d’un historien réactionnaire (François Furet) et dont les festivités furent conduites par le publicitaire des Galeries Lafayette (Jean-Paul Goude), a été l’occasion d’enterrer le concept même de révolution.
Il est donc important de revenir sur cette période pour comprendre que leur démarche a pour objectif de produire du consensus national, et découle d’une vision politique des classes dominantes. Car si tout le monde admet théoriquement que la Première Guerre mondiale fut bien la matrice du XXe siècle, on oublie volontiers que l’Europe fut, pendant quelques années, le champ de multiples soulèvements dont la défaite a ouvert grandes les portes du totalitarisme.
La Seconde Internationale l’avait promis : si le monde capitaliste était assez fou pour déclarer la guerre, il sombrerait dans la révolution. Le socialiste allemand August Bebel annonçait en 1911 au Reichstag : « Je suis convaincu que cette grande guerre mondiale sera suivie d’une révolution mondiale. Vous récolterez ce que vous avez semé. Le crépuscule des dieux approche pour le régime bourgeois. »
Des révolutions jetèrent bas les Empires russe, allemand, austro-hongrois.
La prédiction a donc paru, un court instant, pouvoir se réaliser. Entre 1917 et 1921, l’Europe fut secouée par des soulèvements d’importance. Mais, hélas, c’était trop tard, la défaite avait été forgée dès ce funeste 4 août 1914 ! La conscience et la détermination prolétariennes ne furent pas suffisamment aiguisées pour jeter par-dessus bord les conséquences de la reddition que fut l’Union sacrée réalisée dans chaque camp. Et, comme deux précautions valent mieux qu’une, les révolutionnaires affaiblis tombèrent ensuite sous les balles de leurs ennemis de toujours et d’aujourd’hui encore : les pouvoirs constitués, quelle que soit leur couleur.
Les opposants au système capitaliste réduits, laminés par la guerre puis par la répression, plus rien n’empêchait la classe dominante d’asseoir sa puissance sans souci aucun de la forme qu’elle pouvait prendre. Fascisme, stalinisme, Etat keynésien, peu lui importait, pourvu que l’ordre soit maintenu et que les affaires continuent, même en cas de crise. Le siècle était bien installé dans la barbarie. Il se réclamait des « Lumières », il s’est enfoncé dans les ténèbres des fascismes brun et rouge, autant de joyeusetés opposées sur le papier, mais qui se sont souvent alliées lorsqu’il s’est agi de mettre hors jeu les victimes révoltées de la barbarie capitaliste.
La guerre de 1914 nous a tous forgés, même celles et ceux qui en ignorent tout. Pour nous, elle a marqué le déclin d’un mouvement révolutionnaire que l’Espagne de 1936 a tenté, mais en vain, de faire survivre ; là encore, ils s’y sont tous mis, unis par leur union sacrée contre la classe ouvrière.
Les leçons à tirer sont énormes et multiples, mais la principale est sans doute que la lutte contre cette union sacrée est la priorité des priorités. Une politique d’union sacrée qui s’insinue par tous les pores de la politique et des luttes, qui gangrène des têtes autrement plus critiques et méfiantes mais qui finissent par accepter une vision bipolaire du monde : le bien et le mal, choisir l’un des deux camps… Il serait indécent de ne pas se rappeler les conséquences de cette vision.
Quand au bout d’huit jours le r’pos terminé On va reprendre les tranchées, Notre place est si utile Que sans nous on prend la pile Mais c’est bien fini, on en a assez Personne ne veut plus marcher Et le cœur bien gros, comm’ dans un sanglot On dit adieu aux civ’lots Même sans tambours et sans trompettes On s’en va là-bas en baissant la tête
Adieu la vie, adieu l’amour, Adieu toutes les femmes C’est bien fini, c’est pour toujours De cette guerre infâme C’est à Craonne sur le plateau Qu’on doit laisser sa peau Car nous sommes tous des condamnés Nous sommes les sacrifiés
Huit jours de tranchée, huit jours de souffrance Pourtant on a l’espérance Que ce soir viendra la r’lève Que nous attendons sans trêve Soudain dans la nuit et dans le silence On voit quelqu’un qui s’avance C’est un officier de chasseurs à pied Qui vient pour nous remplacer Doucement dans l’ombre sous la pluie qui tombe Nos pauvr’ remplaçants vont chercher leurs tombes
Adieu la vie, adieu l’amour, Adieu toutes les femmes C’est bien fini, c’est pour toujours De cette guerre infâme C’est à Craonne sur le plateau Qu’on doit laisser sa peau Car nous sommes tous des condamnés Nous sommes les sacrifiés
C’est malheureux d’voir sur les grands boulevards Tous ces gros qui font la foire Si pour eux la vie est rose Pour nous c’est pas la même chose Au lieu d’se cacher tous ces embusqués F’raient mieux d’monter aux tranchées Pour défendre leurs biens, car nous n’avons rien Nous autres les pauv’ purotins Et les camarades sont étendus là Pour défendr’ les biens de ces messieurs là
Ceux qu’ont le pognon, ceux-là reviendront Car c’est pour eux qu’on crève Mais c’est fini, nous, les trouffions On va se mettre en grève Ce sera vot’ tour messieurs les gros De monter sur l’plateau Si vous voulez faire la guerre Payez-la de votre peau
Courant Alternatif – 1914 – 1918 : Le creuset des totalitarismes
Sommaire
14-18 creuset des totalitarismes ……..p. 3
Les causes de la boucherie ……..p. 4 Le contexte (Stefan Zweig) ……..p 7 « Le 4 août n’est pas tombé du ciel » (RosaLuxembourg) ……..p.8
Le mouvement ouvrier vers l’Union sacrée ……..p. 9 La CGT ……..p 9 Le Parti socialiste ……..p. 10 La CGT vire de bord ……..p. 10 Les Anarchistes ……..p. 11 Les causes du reniement ……..p.12 Jaurès ……..p.13
L’opposition à la guerre s’organise en Europe ……..p. 14 La conférence de Zimmerwald ……..p. 14 Déclaration franco-allemande ……..p. 16 Déclaration de Karl Liebknecht ……..p. 19 Les soldats indigènes : les oubliés ……..p. 19
Le mouvement anarchiste et la guerre ……..p. 20 L’Internationale anarchiste contre l’Union sacrée ……..p.20 Le manifeste des seize pour l’Union sacrée ……..p.20 Réponse au manifeste des seize ……..p. 21 Un insoumis : Louis Lecoin ……..p. 22 Un ralliement prévisible ……..p. 23
Mutineries et révoltes de 1917 ……..p. 24 Les poilus contre l’armée française ……..p. 25 1917 : la reprise des grèves ouvrières ……..p. 27 Alsace : la liberté est en marche ……..p. 29
Ce numéro spécial ne traite bien sûr pas de tout ce que nous aurions voulu aborder. Il reste, malgré quelques incursions hors des frontières, très hexagonal pour ce qui concerne les soubresauts tragiques que connut le mouvement ouvrier. Dans l’Hexagone, il aurait fallu sans doute insister sur l’arrière, les immenses fortunes qui se sont constituées dans la foulée de la « modernisation » capitaliste qui fut finalement l’enjeu de ce massacre. Il aurait fallu aborder plus à fond les bouleversements sociologiques que cela entraîna : l’arrivée des femmes dans les usines et le déclin des paysans (ils étaient encore 50 % de la population active en 1914) dans les champs. Et le désarroi idéologique qui s’est installé ensuite entre les deux guerres. Le seul regret que nous n’avons pas est d’avoir laissé de côté l’histoire strictement militaire.
P.-S.
Mensuel « Courant Alternatif » Hors-Série N°14 paru en décembre 2008 édité par l’Organisation Communiste Libertaire Disponible en kiosque au laboratoireanarchiste..
Yoyo, c’est un petit journal contre toutes les prisons qui paraît régulièrement de manière irrégulière. Ce numéro 2 est en réalité un troisième numéro, où on aura l’occasion de mettre un bon coup de dissolvant sur le vernis humaniste de la justice.
Celle-ci redore son blason par la construction d’un nouveau tribunal à Paris, écrasant mais néanmoins inflammable. Dans la même veine on évoquera les lieux d’hébergement, qui sous couvert d’accueil et de solidarité, sont là pour fliquer toujours plus les personnes demandeuses d’asile.
Un bon coup de décapant sera également passé sur la façade anti-carcérale de certains discours parfois dégueulasses, du style « pas de ça chez nous », lorsqu’il s’agit d’une nouvelle prison.
À l’inverse, on adhère à certaines formes de résistance et de révolte contre les prisons et toutes leurs composantes. Par exemple quand à l’intérieur, des prisonnièr.es se révoltent et agissent collectivement contre leur geôliers ou les murs qui les entourent. Ce fût le cas des personnes jugées à Poitiers en septembre dernier ainsi que de celles qui se sont mutinées récemment à la prison de Liancourt pour s’opposer à une fouille massive. Et puis d’autres continuent d’essayer de briser la glace par des parloirs sauvages !
Chronologie de la répression à Bure et des actions directes en France(27.07.2006-12.10.2018) p.6-12
Retour sur la lutte à la fin des années 1980 p.13-15
Face à la répression et nos faux-amis – fin juillet 2006 p.16
Pluie de convoc’ pour le saccage de l’hôtel-restaurant de l’Andra p.17
Lettre de Laura depuis la prison de Nancy p.18-20
Récit du procès des 3 inculpé.e.s au TGI de Bar-le-Duc (19.03.2018) p.21-22
Série de perquis’ et d’arrestations à Bure et alentours (20.06.2018) p.23[+ feux pour Loïc]
Début du chantier de la voie ferrée – 28.10.2018 p.24
ANNEXES :
Lutte anti-THT – Affiche collée dans les Hautes-Alpes (09.2015) p.26-27
Sur la lutte dans la forêt de Hambach contre la mine de lignite
Présentation p.28
Infos sur les incarcérations et la répression en général(11.2016-10.2018) p.28-29
Nous avons squatté Mannheim p.30
Chronologie d’actions directes contre la mine à ciel ouvertet ses défenseurs (oct.2015-oct.2018) p.29-33
Conflens (Ariège) : Contre la réouverture de la mine de tungstène p.34-36
Sur l’incendie de la mine (avril 2017) p.34
La CGT et les chasseurs unis pour l’exploitation et l’industrie de guerre p.34
Mine de Salau : Mine de mort (Affiche collée en Ariège) p.35
Edito
Le centre d’enfouissement de déchets atomique à Bure, dans la Meuse, nous donne à toutes et tous de multiples possibilités pour lutter d’une part contre cette poubelle nucléaire, mais plus globalement contre le nucléaire et toutes les entreprises et les humains qui y collaborent. Ce projet de l’Andra n’est qu’une facette de ce monde qui ne cesse d’avoir recours à toujours plus d’énergies pour faire fonctionner cette société du mieux possible. Cette énergie dévastatrice une fois utilisée a, comme tant d’autres, besoin d’une décharge. Et c’est bien sûr avec l’aval des institutions et politiques locaux de la Meuse, en échange de pots de vin pour la région, que ce projet écocide a pu avoir lieu là-bas. Bon nombre d’entreprises y prennent part, que ce soit le géant du BTP Vinci, mais encore Enedis (ancien EDF) et ses avatars de l’énergie. Les ingénieurs d’Ingérop et ses filiales permettent également la réalisation de cette décharge enfouie à des milliers de kilomètres de profondeur. La plupart d’entre elles sont présentes partout, ce qui permet d’étendre le conflit (cf le blog lesmonstresdecigeo.noblogs.org, qui donne de nombreuses infos sur les divers promoteurs et collaborateurs de ce projet). Ce n’est pas qu’à Bure que ça se passe, mais partout.
Des luttes contre les lignes THT dans le Cotentin ou dans les Alpes à celles contre les transports CASTOR de déchets radioactifs de Valognes à Gorleben, les constructions d’EPR et de nouvelles centrales disséminées sur le territoire, toutes ont ce dénominateur commun de lutter contre l’énergie atomique. Mais d’autres luttes contre ce monde énergivore émergent ici et là : à Couflens en Ariège, le projet de réouverture d’une mine de tungstène rencontre une hostilité en mots et en actes (cf Annexe III.), tandis que dans la forêt de Hambach, en Allemagne, les opposant.e.s au projet de mine de charbon occupent la zone, mènent des opérations de blocage et de sabotage du chantier de la société énergivore RWE (cf Annexe II). Comme d’autres entreprises qui se sont impliquées dans les expulsions de la forêt, cette dernière est prise pour cible aux quatre coins de l’Allemagne, partout où elles sont implantées. En Nouvelle-Calédonie, la société Le Nickel (SLN) prévoyait d’étendre la mine de nickel mais elle se heurte à une résistance farouche et déterminée d’une partie de la population locale. Bon nombre de Kanaks – notamment les plus jeunes – qui, contrairement aux chefs de la communauté ne demandent aucune compensation pour les arbres coupés et les terres expropriées, ne négocient pas la dévastation de l’environnement et luttent sans médiation contre la société minière et ses collaborateurs : à la dizaine de sabotages incendiaires qui ont sérieusement perturbé le fonctionnement de la mine en moins d’un an s’est ajouté une opération de blocage de la porte d’accès par les opposant.e.s, empêchant ainsi les travailleurs d’œuvrer à ce projet écocide et mortifère : des centaines de personnes tiennent des barricades à l’entrée et se relaient jour et nuit pour paralyser son activité. SLN a finalement annoncé la fermeture de la mine mi-septembre 2018¹.
A l’heure où à Bure l’État et ses forces répressives multiplient perquisitions et arrestations d’opposant.e.s, les traînant ensuite devant les tribunaux, quadrillent et contrôlent la zone tout en distribuant à la pelle « interdictions de territoire » et « assignations à résidence », il est plus qu’urgent de désenclaver le conflit contre le projet CIGEO, de l’étendre partout dans l’Hexagone et au-delà.
A l’heure où une partie des opposant.e.s érige la destruction du mur de l’Andra en août 2016 dans le bois Lejuc comme principal symbole de la lutte (vantant son caractère d’action de masse et écartant de fait les multiples attaques nocturnes contre Enedis), on n’oublie pas que d’autres personnes sont poursuivies pour d’autres actions destructrices tout aussi belles et efficaces, notamment le saccage du labo de l’Andra ou encore de son hôtel-restaurant.
A l’heure où le site de la lutte vmc.camp a été fermé par ses administrateurs par peur de la répression, nous restons persuadé.e.s que la meilleure façon de rester uni.e.s et solidaires, c’est de continuer à informer des suites judiciaires contre les camarades et compagnon-ne-s, à lutter et à attaquer CIGEO, ENEDIS et ses collaborateurs, à mettre des bâtons dans les roues de la machine énergétique qui alimente ce monde.
L’objectif principal de cette brochure est de se rappeler des actes offensifs contre les installations et (infra)structures de cette société nucléarisée et énergivore, afin de leur redonner un second souffle et de faire en sorte qu’ils se répandent.
Un texte (page 16) datant de juillet 2006, rappelle également à quel point nous devons enterrer toute théorie de composition, toute perspective de lutte menée aux côtés d’anti-nucléaires légalistes et citoyennistes. Qu’elles luttent de leur côté, sans mettre leur nez dans le conflit que nous menons. Nous voyons leur présence dans la lutte comme un problème de fond, car la représentation médiatique, la médiation et le respect des lois sont des choses inconciliables avec nos manières de lutter contre le nucléaire et cette société qui en a besoin.
Si nous luttons contre le nucléaire, c’est à la fois parce qu’il dévaste la planète et empoisonne le vivant, parce qu’il est un parfait outil de contrôle de la population aux mains de l’État, tout en étant la ressource idéale d’un monde qui produit toujours plus d’énergies pour satisfaire toujours plus de besoins (que la domination les appelle « renouvelables » (éoliennes²) ou non, peu importe.). Nos désirs de liberté sont incompatibles avec leur contestation démocratique. C’est pourquoi nous inscrivons notre lutte contre le nucléaire et toute autre ressource énergétique dans notre combat pour la liberté totale.
²Notons les beaux incendies de parcs éoliens dans plusieurs régions de France durant l’été 2018 : les premières flammes saccageuses dévorent une éolienne et endommagent une autre à Marsanne (Drôme) dans la nuit du 31 mai au 1er juin. Le sabotage, revendiqué sur le net aurait coûté plus de deux millions d’euros de dégâts à la société gestionnaire RES. Fin octobre, on apprend qu’elles n’ont toujours pas été remises en marche. Mieux, celle qui s’est fait cramer sa nacelle, les trois pales ainsi que le moyeu (hub), ne sera pas opérationnelle avant mars 2019! Ensuite, c’est une éolienne du parc des Monts d’Ain (Ain) qui est incendiée dans la nuit du 2 au 3 août (communiqué de revendication à lire ici). Enfin, vendredi 28 septembre vers 8h30, un incendie détruit une machine du parc éolien de Sauveterre, situé près du col de Salettes sur les sommets de la Montagne Noire à près de 1 000 m. d’alt.
Chambéry : Les gerbes en morceaux et les drapeaux volatilisés
Le Dauphiné / mardi 13 novembre 2018
Les gerbes déposées pour les cérémonies du 11-Novembre ont été détruites entre le dimanche 11 et le lundi 12 novembre, au monument aux morts du Clos Savoiroux, à Chambéry. C’est ce qu’ont constaté dans ce parc près du centre les services techniques de la Ville ce lundi matin. Déjà, dimanche matin, en préparant le site pour la commémoration du centenaire de l’Armistice, ils avaient eu la désagréable surprise de découvrir le vol de quatre drapeaux tricolores installés au sommet des mâts.
Rodez : Morts pour la France, morts pour rien
France3 / dimanche 11 novembre 2018
Le monument aux morts de Rodez, situé avenue Victor-Hugo, a été vandalisé, il y a une quinzaine de jours. Une des deux vitres qui protègent les noms des victimes gravés dans le marbre a reçu un grand coup : le verre est étoilé et les noms des soldats de la Grande Guerre sont désormais illisibles.
A la veille de l’inauguration du centenaire de la fin de la première guerre mondiale, cet acte de vandalisme est lourd de sens. A l’heure actuelle, aucune information ne permet d’en comprendre la motivation exacte. Une plainte va être déposée. Et la vitre rapidement remplacée.
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Ploemel (Morbihan) : Ni nation ni religion
Le Télégramme / dimanche 11 novembre 2018
Grosse colère du maire de Ploemel, Jean-Luc Le Tallec, ce dimanche 11 novembre, vers 16 h, lorsqu’il a constaté les dégradations et le « saccage » autour du monument aux Morts de la commune. Averti par un passant que les drapeaux et le gerbe posés quelques heures auparavant, lors de la cérémonie du 11-Novembre, avaient été arrachés et jetés sur le parvis, et les pots de fleurs autour également dégradés, il s’y est immédiatement rendu sur place et a averti la gendarmerie.
Des gendarmes des brigades d’Etel et de Port-Louis sont venus faire les constats. Le maire a été rejoint par des représentants des Anciens combattants, ainsi que ceux de la paroisse qui ont aussi constaté que de l’argent et des cierges dans l’église avaient été volés. Tous étaient choqués et partageaient un sentiment de colère et d’incompréhension.
Pour le maire, ces actes sont « inimaginables, impensables ». Il portera plainte et ne laissera pas tomber cette affaire, « par respect pour la population et surtout les enfants », qui étaient si nombreux à la cérémonie le matin. Les anciens combattants trouvent ces actes « blessants ». Tout le monde est particulièrement navré à l’égard des enfants et les élèves des écoles ploemeloises, qui [qu’il faut dresser à être les bons citoyens et, qui sait ?, les bons soldat de demain, non? NdAtt. ]avaient préparé leur participation à cette cérémonie et sont venus en nombre, avec leurs enseignants.
La compagnie de gendarmerie de Lorient a fait savoir, en soirée, que plusieurs personnes avaient été contrôlées mais qu’aucune interpellation n’avait eu lieu. Des témoignages recueillis évoquent la présence de deux jeunes filles, qui se seraient intéressées un peu plus tôt au tronc de l’église, avant d’être dirigées vers la sortie par le diacre. Ces deux jeunes filles auraient également été aperçues non loin du monument aux Morts. La gendarmerie les recherche pour les interroger.