Spécialistes de la parole ou garants du copyright ?

repris des Brèves du désordre

 

[Suite à la parution en brochure (Une nuit de décembre à Brescia) des différents textes italiens au débat « acte de révolte, bien privé ? », plusieurs compagnons nous ont demandé s’il nous était possible de reproduire à part la réponse de Finimondo au calomnieux « Propriété de la révolte ou spécialistes de la parole ? », pour qu’elle puisse circuler plus largement encore de façon autonome. La voici donc, pour celles et ceux qui s’intéressent non seulement aux actions directes anonymes, mais aussi aux textes qui les soutiennent librement afin d’en diffuser les possibilités de subversion. Cette réponse ne présentera « aucun intérêt » ni pour les spécialistes du copyright ni pour les Inspecteurs en peau de lapin obsédés par l’identité des auteurs d’actes et de textes anonymes. Elle pourra par contre peut-être « permettre à chacun de se faire sa propre idée sur la question. Et d’en tirer les conséquences », comme l’écrivaient les compagnons au début de leur brochure.]

Spécialistes de la parole ou garants du copyright ?

Mettant en route la réclamation avancée par la Cellula Acca à notre égard, légitime propriétaire de l’action survenue en décembre dernier contre l’école de police de Brescia, le Garant du copyright sur les actes de révolte — un certain Kalin Chiornyy— nous a fait parvenir une mise en demeure pour violation des droits d’auteurs (mise en demeure expédiée aussi à ce qu’on sait à d’autres sites, qu’aucun n’a décidé de rendre publique, tant est forte l’odeur qui émane de cet immondice (1). Pour la diffuser sans obstacles, mieux vaut avoir recours à Indymedia Piemonte, où chacun peut publier n’importe quoi. Nous aussi ? Ben, alors c’est justement là que nous répondons, comme ça les malencontreux lecteurs pourront y lire ce coup et sa seule et unique réponse).

Cette personne s’empresse de nous rappeler qu’une action directe appartient exclusivement à qui la mène, que seuls les auteurs matériels peuvent s’exprimer en premier sur son compte, et que tous ceux qui ont l’intention de la défendre publiquement sont tenus de le faire seulement après le légitime communiqué de revendication et dans le strict respect des indications qu’il contient. Dans le cas contraire — prévient le Garant — les affirmations des propriétaires non légitimes ne seraient que de pures « suppositions » trahissant une malveillante « volonté de s’approprier de la parole sur cette attaque », typique de ceux qui parlent « à la place de quelqu’un d’autre », mettant son propre « tampon sur ce qui se passe ».

Bâtards de Finimondo, on vous a chopés ! Le tampon doit être exclusivement celui de l’auteur, selon la certification d’origine contrôlée, vous ne pensiez tout de même pas vous enrichir sur le patrimoine d’autrui ! Voilà la pensée mesquine du Garant du copyright sur les actes de révolte, qui se lamente dans sa mise en demeure — rédigée sur plus de quatre pages avec une maîtrise du langage et plusieurs notes de bas de page — de nos appropriations à répétition, passées et présentes.

Et futures aussi, vu que ce ne sera certainement pas celui-là qui nous fera respecter une propriété que nous ne reconnaissons pas. Le Garant, au même titre que ceux qu’il assiste, ne réussit pas à prendre en considération l’idée que la révolte appartienne à tous, mais que chacun parle pour soi. Et que, si un acte de révolte est dans le domaine public, quiconque peut dire ce qu’il en pense. On peut le défendre (de préférence immédiatement après) ou on peut le critiquer (de préférence beaucoup plus tard), en ne portant toujours et de toute façon que ses propres raisons. Lorsqu’on prend la parole, c’est pour exprimer ses propres idées ou sensations par rapport à l’acte, pas pour s’autoproclamer porte-parole des intentions intimes de son auteur. Il n’existe aucune obligation, aucun devoir, de répéter uniquement la lettre muette H [acca, en italien], mais il y a toute la beauté d’explorer l’alphabet entier. Pour le Garant, cette conviction qui est la nôtre est inadmissible, ce qui fait qu’en disant ce que nous pensons, nous nous montrons hautains, maîtres d’école, incarnateurs de la pureté. Si nous étions comme lui, nous saurions quoi dire, et avant d’ouvrir la bouche, nous nous adresserions à notre petit leader de confiance, à notre gourou de prédilection, à notre groupe d’appartenance, à notre rude combattant le plus admiré, et nous répéterions en chœur ce que nous entendrions. Mais non, nous pensons tous seuls et nous nous battons pour ce que nous pensons. Et c’est cette caractéristique qui nous rend si insupportables. Pour reprendre les mots risibles du Garant, nous arnaquons les compagnons en exprimant notre « propre vision de l’anarchisme ». Vous vous rendez compte, quelle arrogance sournoise ? Non pas celle des autres, mais bien notre propre vision ! Évidemment que ce n’est pas à nous d’exprimer la vision de l’anarchisme des autres. Nous ne sommes au service de personne, ni des fétiches des collectivistes, ni des héros des individualistes, et les prétentions des différents chicaneurs nous laissent indifférents.

Nous persistons à défendre que le sens d’un acte de révolte va bien au-delà des motivations de celui qui l’a réalisé. Et se contenter de ne répéter que celles exprimées par son propriétaire légitime n’aide pas à en diffuser les possibilités, mais au contraire les limite. Voilà une des raisons pour lesquelles nous aussi nous préférons l’anonymat. Au fond, comme nous l’apprend l’histoire, n’importe qui peut accomplir des actions partageables en soi. Mais ce n’est que tant que l’identité de l’auteur reste inconnue que ces actions peuvent être défendues par tous, parce que chacun pourra leur attribuer le sens qu’il préfère. En multipliant les raisons d’une action, on multiplie les possibilités que d’autres puissent se reconnaître dans cette action, un pas nécessaire si on veut qu’elles se généralisent. Voilà pourquoi la question qui obsède tant les flics et le Garant — qui l’a faite ? — est pour nous complètement indifférente, et même au contraire dangereuse. Il ne nous intéresse pas de savoir sur quelle poitrine accrocher des médailles au mérite, il nous intéresse que certaines actions se diffusent. L’action parle d’elle-même, si elle est compréhensible elle n’a pas besoin de beaucoup d’explications. Et si elle est incompréhensible, toute explication sera inutile. Mais le fait qu’une action parle d’elle-même ne signifie pas qu’elle ne doive pas être accompagnée du soutien de la parole, cela ne signifie pas qu’elle ne doive pas être amplifiée, si on veut qu’elle arrive le plus loin possible. Mais de quelle parole, et pourquoi ? De celle qui peut être différente en fonction de qui veut lui donner le plus de nuances possibles en tentant de la mettre à la disposition de tous, ou de celle univoque de ses propriétaires qui la revendiquent comme une chose à eux en lui rognant les ailes et en en faisant un distant objet à admirer ? Voilà la question. En tout cas, nous admettons sans rougir bien plus préférer les fables romantiques aux certificats de propriété, dont l’absence semble rendre [toute action] automatiquement ambiguë et suspecte aux yeux des notaires de la révolution. Question de goûts.

Pour le Garant du copyright sur les actes de révolte, il va de soi que toute parole qui ne se joint pas au chœur déployé par ceux qu’il assiste est une usurpation. Toutefois, pour usurper quelque chose d’inconnu, il faudrait la faire passer pour sa propre œuvre, s’en attribuer le mérite, et certainement pas se limiter à exprimer les raisons de son approbation. Ou bien il faudrait, lorsque les mobiles originaux des auteurs sont connus, leur attribuer a posteriori un sens complètement différent. Cela oui, serait une « bassesse remarquable ». Le Garant du copyright sur les actes de révolte nous en attribue une particulière, en agrandissant démesurément sa portée : il y a trois ans, nous aurions publié un écho sur une action de la CCF grecque sans « aucune allusion à qui a effectué cette action », faisant de cette manière « devenir anonymes (et non revendiquées) aussi les actions de ceux qui pensent qu’elles doivent être revendiquées et signées ». Le Garant, dans ses notes, précise aussi quels liens ont peut consulter pour vérifier notre comportement méprisable. Bien, consultons-les. Le 8 juin 2013, Finimondo a donné l’info de la désintégration de la voiture de la directrice de la prison de Korydallos, survenue le jour d’avant ; le 11 juin, trois jours plus tard, a été publiée la revendication de la CCF sur ce fait. Vu le niveau remarquable de ceux qui nous accusent d’avoir délibérément passé sous silence ce que nous ne pouvions pas encore savoir, nous en déduisons que pour accomplir une tâche de merde comme faire le Garant du copyright sur les actes de révolte, il faut vraiment être des hommes de merde. Et celui qui est fait d’une telle matière, lorsqu’il veut semer la discorde en la faisant passer pour de la critique (en restant, lui, confortablement assis « derrière un ordinateur »), s’accroche à n’importe quel prétexte.

Ainsi on comprend mieux la raison pour laquelle on nous taxe d’êtres virtuels à partir d’un texte virtuel, envoyé d’un mail virtuel à des adresses virtuelles par un personnage virtuel (et tellement humble et opposé à donner des notes aux compagnons, que dans les lignes qui accompagnent sa mise en demeure, il râle contre « l’absence de débat » qu’a provoqué notre texte : et lui, qu’attendait-il pour le lancer ? Ah oui, il était en train de risquer la prison parce qu’il combattait sur les barricades en défiant torse nu les balles de l’ennemi). On comprend mieux la raison pour laquelle on nous reproche de ne pas avoir publié le texte de la Cellula Acca, nous qui n’avons jamais publié de simples communiqués. On comprend mieux pourquoi nous sommes accusés d’insinuer que la revendication d’une action est synonyme de privatisation de la révolte, quand ce qui l’est vraiment est cette lettre contre ceux qui se réjouissent d’un acte sans pour autant servir de mégaphone à ses auteurs. On comprend mieux pourquoi certains d’entre nous sont accusés d’avoir délibérément mis de côté un document de la CCF envoyé à une rencontre internationale afin de le soustraire au débat, alors que ce texte arrivé le dernier jour de la rencontre en question, a été apporté sur place par des organisateurs qui avaient eu accès à internet. Il n’a pas été caché, il était là, à la disposition de ceux qui voulaient le lire (de plus il y a eu aussi les jours suivant un échange de mails entre les organisateurs et certains compagnons grecs, cabrés parce que convaincus qu’il y avait eu censure, puis séchés par le manque de fiabilité de leurs sources). On comprend mieux aussi pourquoi le Garant, pour valoriser ses propres considérations sur l’anonymat (qu’il partage à la limite, que ce soit clair) et le revendicationnisme (qu’il partage à la limite, que ce soit clair, lui qui n’étant pas dogmatique est prêt à mettre les pieds dans tous les étriers), attribue au débat sur cette question « une ambiguïté à propos du terme « revendication » » qui l’aurait rendu peu clair. Ambiguïté qui n’existe que sa tête, où règne en maître la confusion à côté de la rancœur. Parmi les liens auxquels il renvoie en bas de page de sa mise en demeure, il se garde bien d’en inclure un relatif à l’Annexe à un débat avorté sur l’anonymat et l’attaque, dans laquelle il est écrit de manière plus que limpide : « Les actions anonymes – et par anonymes nous entendons les actions accompagnées par le silence le plus absolu, les actions suivies de revendications minimales, sans sigles, ou au moins sans sigles récurrents… ». Tout cela pour démontrer que le nœud de la question est et a toujours été la persistance d’une organisation spécifique avec une identité précise à exhiber à travers des communiqués détaillés. Une option opérative qui est par ailleurs incroyablement critiquée aussi par le Garant, qui reprend textuellement les mêmes arguments déjà apparus sur Finimondo pour ensuite nous accuser de vouloir s’arroger « le monopole de la vérité révolutionnaire ». Bah ! non seulement la « vérité révolutionnaire » n’a jamais été une de nos fables préférées, mais défendre le monopole, n’est-ce pas justement le tâche de celui qui protège le copyright ?

Arrivé à ce point, il ne reste au Garant qu’à préciser la durée du copyright dont il a la tutelle. En l’absence de revendication garantie AOC, combien de temps devra-t-on attendre avant d’exulter devant le feu sans devenir d’ignobles usurpateurs ? Dans le domaine éditorial par exemple, il nous semble que le droit d’auteur établit un laps de temps de soixante-dix ans après la mort d’un écrivain, avant que son œuvre ne soit libre de droit. Mais pour une action directe, ça fonctionne comment ? La jambisation d’Adinolfi a par exemple été revendiquée quatre jours après l’action. La bombe de Brescia, plus de quinze jours après. Ça fait une belle différence. Mais voici une nouvelle qui condamnera à l’attentisme tous les défenseurs politiquement corrects de la révolte : fin janvier, quelques collègues de la Cellula Acca, représentants anglais de la même marque internationale, ont diffusé la revendication de quelques actions commises deux ans auparavant. Oui, exactement, deux ans ! Alors, si ce n’est pas maintenant, c’est quand ? Peut-être venons-nous de comprendre le choix fait par beaucoup de reporter les dépêches des journalistes en se limitant à en citer la source. On peut le faire tout de suite, et aucun homme de merde sous forme de Garant ne vous adressera de mise en demeure.

Quelle nostalgie pour le millénaire précédent, lorsque des anarchistes estimaient que Pensée et Dynamite devaient aller de pair, main dans la main, unis par une conjonction et pas séparés par une opposition. A l’époque, chaque anarchiste se mettait à l’œuvre sur la base de ses propres capacités, de son tempérament, de ses inclinaisons, et personne ne voyait rien de mal à cela, vu qu’une révolution a besoin aussi bien d’idées que d’actes. Ce n’était pas une compétition pour obtenir plus de « J’aime », c’était un jeu d’entrelacements. Mais aujourd’hui ? Un Di Giovanni qui mettait des bombes et publiait des livres, c’est un truc du passé. Un Reclus qui écrivait des livres et défendait qui mettait des bombes, c’est un truc du passé. Un Durruti qui braquait des banques et finançait ceux qui publiaient des livres, c’est un truc du passé. Aujourd’hui nous sommes au troisième millénaire, c’est pourquoi — on nous l’a dit et répété — il faut faire un choix : ou avec la Pensée, ou avec la Dynamite. Ou avec les spécialistes de la parole, ou avec les spécialistes de l’action.
Non, merci. Nous continuons à penser que la subversion a besoin aussi bien des neurones que des hormones, vu que le pouvoir doit être détruit autant dans ses structures mentales que physiques. Et nous persistons à penser qu’il n’est même pas aussi facile de faire une distinction entre théorie et pratique, considérant qu’il existe des idées qui font plus de dégâts pour l’ennemi qu’un attentat, et qu’il existe des actions qui font plus réfléchir qu’un essai (un philosophe comme Stirner a déchaîné l’assaut de nombreux rebelles, tout comme les bombes de Ravachol ont inspiré de nombreux lettrés). Plutôt que d’opposer les unes aux autres, nous sommes persuadés qu’il est nécessaire de les mélanger. Mais nous nous rendons compte, toujours plus compte, que cela constitue une véritable abomination aussi bien pour ceux qui pensent que la parole doit être confiée à des professeurs d’université qui savent de quoi ils parlent (?), que pour ceux qui pensent que l’action doit être réservée à des organisations combattantes qui savent ce qu’elles sont en train de faire (?).

Quel froid il fait aujourd’hui, et quelle quantité de boue nous a apporté le temps. Et donc, où avions-nous interrompu notre livre de fables ?

Finimondo

(1) Informa-azione précise qu’elle a décidé de la publier, mais avec la réponse ci-dessus.

[Traduit de l’italien d’informa-azione, 03/03/2016]

A Calais, l’année 2016 commence comme elle…

la cavale contre la prison et son monde

 A Calais, l’année 2016 commence comme elle…

A Calais, l’année 2016 commence comme elle…

A Calais, l’année 2016 commence comme elle s’est terminée : par le renforcement des mesures répressives à l’encontre des indésirables (clandestins, sans-papiers, hors-la-loi, rebelles…), par des déclarations de guerre en acte de la part du gouvernement et de sa police contre eux. Le tout avec l’appui explicite d’une frange de la population, la plus exécrable, celle qui a choisi la xénophobie comme palliatif à son existence misérable, et qui jubile de voir le gouvernement -qui n’en fait jamais assez d’habitude selon eux- lâcher la bride et se décider à utiliser les grands moyens. Et l’adhésion passive de ceux qui face à la gravité d’une situation se rangeront toujours du côté de l’Etat, exigeant de lui qu’il rétablisse l’ordre dans l’unique souci de conserver leur petit confort, leur petit chiffre d’affaire, leur petite voiture intacte, leur petite routine, leur petite tranquillité mentale qui leur permet de vivre leur vie sans prêter attention au monde qui les entoure.

Comme dans de nombreux endroits du monde, voilà des années qu’à Calais de plus en plus de personnes affluent pour passer en Angleterre, passer une frontière qui leur est fermée car ils ne disposent pas des documents qu’il faudrait, ils ne correspondent pas aux exigences des décrets, ils n’ont pas de diplômes ou de CV à faire valoir pour se vendre sur le marché du travail, ou au contraire parce que maintenir dans la peur du lendemain cette main d’œuvre bon marché est un bon moyen pour la domestiquer et la maintenir corvéable à merci. Des années donc qu’ils s’organisent entre eux pour survivre, dans l’attente de pouvoir tenter leur chance de franchir illégalement la frontière, de réussir à franchir les nombreux obstacles qui séparent un bout de territoire d’un autre pour qui est indésirable aux yeux de l’Etat et aux yeux du marché. Et comme dans une situation hostile, bien souvent, l’union fait la force, ils en sont venus à habiter par milliers (entre 4500 et 6000) dans un campement de fortune, une zone qui est maintenant connu sous le nom de « la Jungle ». Les flics, qui étaient coutumiers de la destruction de tentes ou de cabanes à l’époque où elles étaient isolées les unes les autres, n’osent pas rentrer dans « la jungle » pour en déloger les habitants. Et ces habitants, ne se faisant plus chasser tous les quatre matins, s’organisent désormais par petits groupes et ensemble pour pénétrer dans des camions de marchandises, pour accéder au tunnel sous la Manche ou au port.

Mais voilà, depuis plusieurs mois les entreprises comme Eurotunnel et SNCF Réseau Ferré ont restreint l’accès au Tunnel et renforcé drastiquement son contrôle, la première embauchant une centaine de maîtres-chiens, la seconde érigeant le long des voies des barrières hautes de plusieurs mètres et surmontées de barbelés. De leur côté, les flics, plus nombreux et désormais équipés de drones, jouissent d’un décret (un joker pour les flics permis par l’instauration de l’état d’urgence) qui leur permet d’arrêter tout piéton sur la rocade menant au port, et de le refiler à leurs amis les juges qui pourront les condamner pour cela à 6 mois d’emprisonnement. Ô joie, clament en chœur le président de région (qui en appelle à l’intervention de l’armée pour main-te-nir-l’or-dre !), la maire de Calais et le préfet, réclamant la prison ou la déportation pour chaque migrant coupable d’intrusion sur les zones portuaires ou le site d’Eurotunnel (passages obligés, en l’absence de portail spatio-temporel, pour passer la frontière), d’affrontements avec la police (devenus nécessaires pour tenter de s’introduire sur les sites en question, en plus de ses éternels bienfaits), de dégradations et « d’infractions de droit commun » (saines réactions fruit de la frustration, déception, colère, désespoir, rage…). Il s’agit de mettre de l’huile dans la broyeuse judiciaire, de faire planer le couperet de la prison ou de l’expulsion (qui signifie dans le moins pire des cas que tout est à recommencer) au-dessus des têtes des migrants qui ne se comportent pas comme tous ces bureaucrates, fonctionnaires, juges, politiciens, l’attendent d’eux : en victimes.

Les rêves d’ordre et de pacification des gouvernants de tout poil ne sont pas au rendez-vous des temps à venir. Pour preuve, le 17 décembre, près d’un millier de personnes se déplacent le long de l’autoroute en direction du tunnel. Avec Noël qui approche les bouchons sont importants aux alentours du centre commercial, ils se disent alors qu’ils auront plus de possibilités de se faufiler dans un camion. La police n’est pas cet avis, s’ensuivent alors des heures d’affrontements. Rebelote le 25 décembre, 2500 personnes traversent le centre de Calais pour se rendre vers le site du tunnel sous la Manche, mais la police les repousse. Sur le chemin du retour des voitures font les frais de la frustration et de la colère : rétroviseurs et parebrises éclatés, essuie-glaces pliés. Quelques sbires en uniformes sont blessés. En ces jours obscurs où la haine la plus aveugle rejoint l’égoïsme le plus mesquin, où la soumission la plus veule prospère sur l’absence générale d’espoir d’une vie radicalement autre, il n’aura pas fallu attendre longtemps pour qu’en retentissent les glapissements mi-indignés mi-intéressés de la paisible et laborieuse population qui s’est rangé du côté de l’ordre :

Les parents se sont plaints…les enfants d’une école maternelle voisine ont senti fortement les effluves de gaz lacrymogènes utilisés massivement par les forces de l’ordre : les migrants sont dangereux, les yeux de nos enfants piquent encore.

Les commerçants se sont plaints…une chose pareille à l’approche de Noël, c’est une catastrophe : les gens n’osent plus faire leurs courses dans le secteur, et leurs trajets en voiture durent 8 fois plus longtemps : les migrants ne respectent pas nos traditions, les courses de Noël c’est sacré !

Les riverains se sont plaints…des migrants ont défoncé les grillages de jardins particuliers pour passer, les enfants sont terrifiés : les migrants sont menaçants, se pourrait-il qu’un jour ces gens s’introduisent chez nous pour dévorer nos enfants ?

Les salariés du port se sont plaints…quel désastre de ne pas éloigner le centre d’hébergement autour duquel a proliféré « la jungle » (où survivent désormais 4500 êtres humains). 7500 camions de passage en moins depuis septembre : les migrants sont coûteux, ils font chuter notre chiffre d’affaire.

Les automobilistes se sont plaints… « c’est la première fois que mon rétroviseur est cassé, tout ça le jour de Noël, quel choc ! », « Mon toit est cabossé, ces énergumènes l’ont frappé à coups de bâtons, quelle violence, mais dans quel monde on vit ! ».

Les « Calaisiens en colère » (groupe aux contours flous, composé en majorité d’agents de sécurité, qui toutes les nuits entre 20h30 et 5 heures patrouille aux alentours de « la jungle », guette aux alentours de la rocade pour prévenir le passage de migrants en direction du tunnel) se sont plaints….la population Calaisienne ne les a pas encore rejoint pour combattre les migrants.

Les transporteurs se sont plaints… 36 millions d’euros de perte à cause des embouteillages ou des contrôles anti-immigration déclare un chef d’entreprise pour qui « le discours politique traite toujours le problème de Calais sous l’angle humanitaire, sans tenir compte des aspects économiques » [voir l’encadré joint à cet article ] : les 20 migrants morts dans la région depuis juin en tentant de rejoindre l’Angleterre ne se sont pas plaints, eux, pour leur chiffre d’affaire, ceux qui vivent encore non plus.

Éprouvant de larges difficultés à maintenir l’ordre à Calais face à des individus qui ne renonceront pas à poursuivre leur chemin – sur la route d’un exil qu’en grande partie ils ont été, poussés par leurs conditions de vie, contraints de prendre – vers la direction qu’ils ont choisi, l’Angleterre, l’Etat s’est contenté ces derniers mois de gérer le désordre. En deux mois 1800 personnes arrêtées à Calais ont été envoyées (via l’aéroport du Marck) en centres de rétention, ces prisons pour étrangers, aux quatre coins de la France (Nîmes, Vincennes, Marseille, Toulouse, Rouen…), dans l’objectif de les isoler et de les décourager de revenir.

Désormais, l’Etat se donne de nouveaux moyens pour poursuivre un objectif, celui qui est la condition de son existence et qui lui confère sa légitimité : imposer l’ordre à Calais -par la force, cela va sans dire. Faire la chasse aux « migrants » donc. Comme en témoignent les demandes répétées d’intervention de l’armée de la part du président de région, l’arrivée d’un véhicule blindé à roues de la gendarmerie utilisé dans les cas extrêmes pour mater des rassemblements hostiles de grande envergure (comme ce fût le cas en novembre 2005 quand une partie du territoire s’est embrasée pendant plusieurs semaines), ou encore l’envoi massif de grenades lacrymogènes au sein même du camp avec pour cible l’ensemble de ses habitants sans discrimination aucune.

Dans cette optique, l’ouverture d’un camp au cœur même de « la jungle » est l’épine dorsale de ce projet gouvernemental, projet terrifiant pour toute personne pas encore sourde aux souffrances humaines, pas encore insensible face à la froide négation de l’existence d’individus au nom d’intérêts supérieurs, et profondément convaincue de l’impossibilité pour chacun de vivre libre dans un monde fondé sur l’autorité. C’est depuis le lundi 11 janvier donc, que ce camp est désormais fonctionnel. 125 containers préfabriqués de 12 mètres de longs. L’un sur l’autre. 6 lits superposés par container. 12 places par container. 2,33m² par personne. Ni douche ni cuisine. 1500 places au total. Camp grillagé. Équipé de caméras de vidéosurveillance. Contrôle biométrique à l’entrée. Après 2 mois de propagande dans « la jungle » seules 114 personnes dites « volontaires » (il est évident que ce n’est pas la volonté qui préside à un tel choix mais bien la nécessité de survivre et ses calculs qui y accule) ont accepté de s’y rendre une fois les travaux terminés. Voilà donc ce qui s’annonce pour les temps à venir : internement dans le camp sur fond de chantage pour une partie des migrants de la jungle avec identification et enregistrement obligatoires, et déplacement forcé pour les autres (les employés de l’association La Vie Active qui gère le camp aidée par le Secours Catholique, Salam, l’Auberge des migrants et Act’Aid ont déjà commencé à convaincre de dégager 500 habitants de « la jungle »), envoi en centre de rétention et/ou expulsion pour une partie d’entre eux. Car puisque l’objectif de l’État est de prendre le contrôle total de la zone, de prendre autant que possible dans ses filets chacun de ses habitants présents et à venir (filets dont la police, les administrations comme l’OFPRA, et les associations humanitaires constituent tour à tour les différentes mailles) et de fermer totalement la frontière avec l’Angleterre, cela passe par la destruction de « la jungle », cet espace où se débrouiller pour survivre et s’organiser ensemble de manière autonome est encore possible.

Une bonne nouvelle nous parvient au moment même où nous écrivons ces lignes. Une bonne nouvelle pour chaque personne qui souhaite la destruction des frontières, et qui rappelle qu’il est toujours possible d’agir. La nuit du 15 au 16 janvier deux véhicules de chantier ont été incendiés à proximité du camp. Engins qui appartenaient à la société Sogéa qui a effectué l’installation des containers. Une bonne nouvelle qui dit aussi : qui veut lutter peut s’en donner les moyens. A Calais comme ailleurs.

Les entreprises qui collaborent à ce projet en se partageant les 20 millions d’euros du gâteau (aménagement, fonctionnement) sont notamment :

Logistic Solution : fournisseur des conteneurs La PME Logistic Solution est déjà un partenaire régulier des militaires, puisqu’elle fournit par exemple les containers du chantier sur Mururoa en association avec Sodexo Defense Services (contrat à 30 millions d’euros), et l’avait fait pour le ministère français de la Défense lors de l’exercice de certification de 5000 militaires de l’OTAN Steady fast Jazz, en Pologne (novembre 2013). C’est aussi un fournisseur de l’armée égyptienne.
Logistic Solution a commencé à livrer ses containers à Calais le 7 décembre 2015, pour une ouverture du camp prévue au mois de janvier. Elle livrait 21 containers par jour la première semaine de l’année.

ATMG  : surveillance du site pendant les travaux. Habitués de la surveillance des chantiers Eiffage, Bouygues, etc.

Biro Sécurité : Dispositif biométrique du camp & surveillance du centre d’accueil de jour Jules-Ferry et de la zone « tampon » depuis mars 2015 (30 agents de sécurité et maîtres-chiens recrutés)
« C’est un marché très important pour la société, assure le Calaisien. Et qui crée de l’emploi ». Avec le nouveau camp pour 1 500 réfugiés, Biro compte recruter six nouveaux agents. L’entreprise fournit aussi à La Vie Active le dispositif d’accès biométrique sécurisé au camp humanitaire de 1 500 migrants. (La Voix du Nord, 15/12/2015)
Par ailleurs, Biro Sécurité s’enrichit de tous côtés en montant pour des transporteurs des « parkings sécurisés » en aval près de la rocade de Calais pour empêcher les migrants de monter dans les camions, et en amont comme sur l’aire d’autoroute de Saint-Laurent à Steenvoorde (Belgique, à 70 km de Calais).

Association La Vie Active : gestionnaire du camp (choisie en ocobre 2015, elle était candidate en concurrence avec La Croix rouge sur ce marché) La vie active, grosse « association d’utilité publique », gère plus de 70 établissements et sites, « dans les secteurs de la Petite enfance (crèche d’entreprises, CAMSP), l’Enfance (IEM, IME, ITEP, SESSAD), le Social (MECS, clubs de prévention, service tutélaire, CHRS, PAEJ) les Adultes handicapés (foyers de vie, SAJ, SAVS), les Personnes âgées (EHPAD, SSIAD), la Formation ».

D’autre part les hôtels Première Classe, Kyriad et Campanile de Loon Plage qui ont loué jusqu’à 180 chambres aux CRS depuis octobre, et les hôtels Quality Hôtel, Première Classe et Campanile de Armbouts-Cappel qui louent plusieurs dizaines de chambres aux CRS depuis juillet.

Publié dans Paris sous tension, journal anarchiste sur Paris et au-delà, n°5, janvier 2016

Besançon (Doubs) : tags « contre votre monde de képis » sur les permamences des partis

Besançon : les permanences PS et de Jacques Grosperrin ciblées

Est Républicain, 15/03/2016 à 18:58

En l’espace de quatre jours, les permanences politiques du parti socialiste et du sénateur (Les Républicains) Jacques Grosperrin ont toutes les deux fait l’objet de dégradations.

La permanence du PS située avenue de la Gare d’Eau a été la proie de vandalisme au cours du week-end dernier. Deux inscriptions ont été taguées à la bombe sur la vitrine et le mur. D’un côté, « pourriture sociale » en couleur noir, de l’autre « contre votre monde de képis » peint en rouge et en caractères de trois mètres de hauteur.

C’est au cours de la nuit de lundi à mardi que la permanence de Jacques Grosperrin située rue Bersot a été endommagée. D’une part, de la colle a été projetée dans la serrure de la porte d’entrée pour la rendre inutilisable. D’autre part, la vitrine a été recouverte de graffitis. « Parmi ces graffitis, l’un révèle la bêtise des voyous. Il y est écrit “solidarité migrants”. Indépendamment de la position que chacun peut avoir sur la question des flux migratoires, il semble particulièrement absurde de revendiquer une action délictueuse contre un élu de la République pour une volonté de solidarité à l’égard des migrants. Une telle revendication est non seulement stupide mais, plus encore insultante à l’égard des migrants eux-mêmes », indique Jacques Grosperrin.

Dans les deux cas, des plaintes ont été déposées au commissariat de police. Les slogans bombés relèvent de l’expression anar. On note d’ailleurs une recrudescence de graffitis de cette veine en la matière. Ainsi, du côté de la rue de Belfort, a été peinte l’inscription « Pour vivre debout, bloquons tout, grève générale » ; le tout accompagné d’un A cerclé.
De son côté le maire Jean-Louis Fousseret a condamné « ces actes de vandalisme tout aussi stupides que lâches ». Il assure Jacques Grosperrin « au-delà des divergences politiques, de son soutien sans ambiguïté ».

Impact de la catastrophe de Fukushima, 5 ans après

repris de sous la cendre

Malgré des divergences importantes avec les contre-experts citoyens de l’ACRO, voici un lien d’un dossier sur les conséquences sanitaires de la catastrophe de Fukushima, 5 ans après. L’association subventionnée a été créée après la catastrophe de Tchernobyl, pour permettre des mesures indépendantes de la radioactivité. A l’origine créée par des antinucléaires soucieux de se doter d’outils d’analyse autonomes, elle se veut dorénavant indépendante et surtout neutre. Officiellement ni pour ni contre le nucléaire, elle ne prend pas parti. C’est ce qu’elle nomme l’expertise indépendante. La mesure de la radioactivité devient son activité centrale, mais l’association participe également de manière active aux commissions mises en place par l’Etat. Il ne s’agit alors plus de s‘opposer, mais de mesurer les ravages de l’atome. Dorénavant, il n’y aurait plus qu’à compter les becquerels et les morts. L’absence de véritables critiques des autorités officielles en dit long sur la soumission à l’époque de l’ACRO… On rappelle en outre le texte des Ribaut Cogérer l’agonie : http://sous-la-cendre.info/3129/fukushima-cogerer-lagonie. Le dossier a pour autant le mérite de rappeler que la catastrophe de Fukushima, même 5 ans après, n’en est qu’à ses débuts : multiplication des cancers de la thyroïde et des leucémies, vie sous contrainte radiologique, exils et déplacements de populations, suicides, accidents de travail et cancers pour les liquidateurs etc.

Un de sous la cendre.

Le dossier de l’ACRO:

http://fukushima.eu.org/wp-content/uploads/2016/02/Fukushima_impact_sanitaire_ACRO_2016.pdf

[Ardèche]Contre le nucléaire et son monde: Cruas: la centrale nucléaire pue du nuk

les invidu(e)s associé(e)s du laboratoire ne comprennent pas ce collectif stop nucléaire  26 .07(une scission du réseau sortir du nucléaire 26-07?) qui surfe sur  la domestication de la contestation. ..d’ores et déjà:  « la grève syndicale dans la chaîne du nucléaire justifie le monde nucléarisé »( avec plus de contrôle ,à la centrale de Cruas là comme partout  ailleurs ( dans les centrales nucléaires) les militaires surveillent le grain)  ..nous avons publié en 2013.un texte qui est toujours d’actualité malheureusement;

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dauphiné libéré du 14 mars

le collectif Stop nucléaire 26/07 apporte son soutien aux grévistes de Nuvia, sous-traitant d’EDF, du site de la centrale de Cruas.

Depuis mi-février, des salariés dénoncent la convention collective dont ils dépendent. « Ces salariés travaillent directement sur les installations nucléaires de la centrale. Maintenance, nettoyage, traitement des déchets et décontamination… », indique Stop nucléaire 26/07 dans un communiqué.

Le collectif dénonce « l’utilisation illégale d’une convention collective»

Le collectif dénonce le fait que la société Nuvia « utilise illégalement une convention collective, La Syntec, correspondant aux activités de bureaux d’études ».

Stop nucléaire rappelle qu’il soutient, depuis de nombreuses années, les travailleurs des installations nucléaires.

« La privatisation et l’organisation de nombreux niveaux de sous-traitance font partie des risques majeurs d’accidents nucléaires », souligne le collectif.

« Cette lutte n’est pas seulement un conflit interne à EDF et à ces sous-traitants. Elle concerne […] l’ensemble de la population riveraine de Cruas et de la vallée du Rhône, mise en danger par une organisation du travail facteur d’insécurité et d’accidents majeurs dans les zones les plus sensibles des réacteurs », conclut le communiqué

______________________________________________________________________________depuis déjà deux ans , des individu-e-s associé-e-s ont publié un texte avec un titre humoristique, “Cruas , le changement, c’est maintenant” voir ci dessous:
le collectif antinucléaire sud est qui a participé à un rassemblement organisé par sortir du nucléaire 26 07 devant la centrale de cruas en mai 2014 et à une réunion d’information à Meysse , alors que la construction dans la commune de Meysse, d’un endroit de stockage de l’ancien générateur vapeur et de l’ancien alternateur et des tuyauteries radio actives récupérées sur le chantier de la centrale nucléaire de cruas, était commencée, tout ceci sans donner aucune information concernant les risques pour un tel stockage, ce que la CLI Cruas- Meysse avec Roland Desbordes : »avait déjà dénoncé que stoker les ferrailles  dans un hangar à Meysse c’était criminel « , rien de celà n’a été déclaré à l’assistance de la conférence tenue dans une salle de la ville de Meysse par des gens de la Coordination anti nucléaire sud est et du réseau 26-07 dans le cadre de la marche antinucléaire pour la vie

CE tract affiche déjà diffusée sur place et sur Romans , valence, la voulte, Meysse .. Nous en prenons acte pour la suite, mais comme on est contre les tribunaux et ses juges et ses prisons qui font parti de ce monde qui permettent l’existence du nucléaire, tout ceci nécessiterons toujours des discussions avec des invidu-e-s de cette association..

*Cruas, le changement, c’est maintenant (1)
samedi 23 août 2014 par individu-e -s associé-e-s

Le changement des quatre générateurs de vapeur de la centrale de Cruas-Meysse a commencé. Le pouvoir nucléariste se prépare donc à prolonger la durée de vie de la centrale. Démarrée en 1984, elle devrait être active jusqu’en 2045. Et les nucléocrates nous expliquent que multiplier par deux la durée de vie des centrales est « sans danger ». La mafia nucléariste continue la politique du fait accompli qu’elle pratique depuis le tout début de l’ère nucléaire. Elle a toujours outrepassé le refus du nucléaire par les populations, tandis que la solidarité de toute la classe politique avec le développement de cette forme d’énergie, incarnant les intérêts stratégiques de l’Etat, ne s’est jamais démentie.
Pourtant l’époque où le nucléaire pouvait être présenté comme un progrès sans danger a proprement disparu. Partout s’amassent les démentis aux affirmations rassurantes. Tchernobyl puis Fukushima en sont les plus terribles exemples. Mais « Il n’y a pas de risque zéro » et ce risque est le prix à payer pour bénéficier des bienfaits insipides du capitalisme. Et pour les pouvoirs, il n’est pas question de laisser quiconque s’en prendre à ses intérêts, d’arrêter quoi que ce soit.
Après Tchernobyl, les nucléaristes français ont commencé à tester la « possibilité » de vivre en zone contaminée, c’est-à-dire de mourir en douceur dans des zones devenues inhumaines. Avec Fukushima ces études se sont amplifiées. La survie en zone contaminée est le seul avenir que nous propose cette société. Ainsi, à Cruas, les nucléocrates font changer les générateurs de vapeurs et les alternateurs par des “nomades du nucléaire” (2). Ils servent de viande à profit avec les chômeurs. Selon l’article 20 de la loi sur l’insertion professionnelle, ceux-ci peuvent être employés, par des entreprises pour une période d « essai » de deux mois. Le chômage existe depuis le début du capitalisme, soit deux siècles. Les chômeurs doivent -ils pour autant aliéner encore et toujours leur existence en acceptant le chantage permanent à l’emploi et ses cortèges de misères associés ? Ils trouvent aujourd’hui naturel de se sentir étranger à leur vie, tant ils sont habitués à en être dépossédés. Dépossédés de tout pouvoir d’intervention sur leur destin, on les invite à des débats de sociétés.
Nous avons quitté la table de négociation : pour nous, le débat public, la chaîne humaine, la chaîne de l’humanité torturée, la décroissance, la sobriété énergétique… EDF, Areva, les entreprises qui interviennent dans le processus nucléaire et tous les publicitaires de ce monde nucléarisé, nous ont déclaré la guerre. Si nous ne sommes pas capables de nous imaginer une autre existence et de nous battre pour la réaliser, alors il ne nous reste plus qu’à nous préparer à mourir dans l’existence actuelle, tracée et domestiquée. Solidaire de la lutte en cours contre le projet d’une centrale en Italie à Rondissone et de la lutte en Turquie contre la construction d’une centrale à Akkuyu.
A nous de voir si nous voulons vivre libres et solidaires ou mourir comme des cobayes avec un compteur Geiger en main (3).
Attaquons le nucléaire et son monde partout où c’est possible.
Des individus associés
lelabo @ riseup.net
1/ Blague d’un président lors de sa campagne électorale en  2012
2/ Film de Christian Ugolini « silence radio » http://www.dailymotion.com/playlist…
3/ Je suis devenu le cobaye de ce désastre” notait à juste titre l’ un de ces villageois japonais . P43 de fukushima paradise paru dans la collection mutines séditions et la canaille.

Besançon (Doubs) : Solidarité avec Mónica et Francisco

Durant le week-end des 5 et 6 mars 2016, l’église de la Madeleine à Besançon, située dans le quartier Battant, a été taguée en solidarité avec les anarchistes Monica et Francisco, qui se trouvent entre les mains de l’État espagnol et qui ont déjà passé de trop longues années derrière les barreaux.

Force et courage aux compagnon.ne.s !

[Contrainfo, March 12th, 2016]

brèves du désordre

VALENCE ( Drôme): Des tags anarchistes sur deux églises

dauphiné libéré du 13/:03/:16

 

Drôle de découverte ce matin pour les paroissiens de l’église Notre-Dame de l’Annonciation, au Grand Charran et Notre Dame, rue Berthelot à Valence. Dans la nuit, un ou des individus ont aspergé les façades de ces deux édifices religieux de peinture rouge, non sans inscrire également des phrases à connotation anarchiste. La mairie a décidé de porter plainte.

[Brochure] : En armant notre chemin, sans transiger ni négocier. Ecrits en solidarité et communiqués – Monica Caballero et Francisco Solar

Brochure_monica_et_francisco

En armant notre chemin, sans transiger ni négocier
Ecrits en solidarité et communiqués – Monica Caballero et Francisco Solar, mars 2016, 40 p.


Sommaire

- Appel à la solidarité insurrectionnelle avec les compagnons anarchistes Monica Caballero et Francisco Solar p.3
- Que la solidarité soit plus que des mots p.4

- Lettre de Mónica et Francisco suite à la semaine de solidarité avec eux p.6
- Amour divin et amour anarchiste p.7
- Odium fidei, sur le rôle de l’Eglise et la nécessité de s’en prendre à elle p.9
- Réflexions autour de l’anarchisme p.13
- Lettre de Mónica depuis la prison d’Avila p.15
- Quelques mots de Mónica Caballero depuis la prison de Brieva p.17
- Quelques mots de Mónica Caballero du Centre Pénitentiaire de Brieva p.19
- Hallucinations, intimidation et contrôle p.21
- Face à la répression … tout n’est pas valable p.24
- Texte de Francisco sur la prolongation de la prison préventive p.27
- A propos des « modules de respect maximun » en vigueur dans les prisons espagnoles p.30
- Sur le procès de Mónica et Francisco p.32

- La solidarité en acte : chronologie p.34

Cette brochure fait suite à Jusqu’à détruire la dernière des cages parue en mars 2014, disponible en pdf

brochure :: En armant notre chemin, sans transiger ni négocier. Ecrits en solidarité et communiqués – Monica Caballero et Francisco Solar

repris des brèves du désordre

 

 

Euskal Herria: Affichagesen solidarité avec Mónica Caballero et Francisco solar

Ces affiches ont été collées dans divers endroits du Pays Basque en solidarité avec les prisonniers anarchistes Mónica Caballero et Francisco solaires, qui sont confronté-e-s à procès à Madrid du 8 au 10 Mars ici 2016.

Maintenant plus que jamais: détruisons les prisons, la liberté pour Mónica et Francisco

mort à l’État,

longue vie à l’anarchie

traduit de contra info

 

 

Drôme: Sabotages des bornes d’irrigation entre Crest et bourg de Péage( mise à jour)

france bleu drome ardèche  

samedi 12 mars 2016 à 7:35

Borne d'irrigation

Le syndicat d’irrigation de la Drôme s’inquiète de ce nouveau phénomène qui s’étend sur une trentaine de kilomètres : des malfaiteurs détruisent en partie les bornes d’irrigation indispensables pour l’arrosage des cultures. Ils volent le laiton des compteurs d’eau

C’est sans doute un nouveau trafic de métaux dans la Drôme. Depuis 10 jours, 90 bornes d’irrigation ont été vandalisées sur une trentaine de kilomètres entre Crest et Bourg-de-Péage . Sur ces points d’eaux indispensables  à l’arrosage des cultures, les dégradations se produisent en pleine nuit. Le préjudice est déjà estimé à 135 000 euros pour le syndicat d’irrigation drômois.

 

Le temps de faire les travaux, le réseau ne pourra pas être remis en eau comme prévu le 20 mars. Un problème alors que l’irrigation de certaines cultures doit démarrer. La gendarmerie enquête . Un message incitant a la vigilance a été envoyé par mail et SMS aux agriculteurs , communes et à la chambre d’agriculture de la Drôme

Certains bornes ont été descellées - Aucun(e)

dauphiné libéré du 14/03

Les agriculteurs adhérents du syndicat d’irrigation drômois (SID) en font les frais actuellement. Depuis début février, 80 à 90 vannes de bornes d’irrigation ont été vandalisées dans un secteur géographique s’étendant de Crest à Bourg-de-Péage. Ces vannes sont cassées afin de pouvoir récupérer une partie métallique en bronze ou en laiton. L’arrosage n’ayant pas encore débuté, les propriétaires, souvent, n’ont découvert les faits que tardivement.

Appel à la vigilance et au signalement

Du coup un message d’alerte, émanant de la gendarmerie en charge de l’enquête et du SID, est actuellement lancé. Il y est demandé “la plus grande vigilance”. « Ne pas hésiter à nous signaler toute détérioration ou tout vol », peut-on lire dan le communiqué diffusé dès hier. « Soyez attentif à votre environnement : détectez les mouvements inhabituels personnes et véhicules suspects. Pour votre sécurité, n’intervenez pas seul et composez le 17, en cas d’urgence, mais aussi pour signaler tout comportement, toute personne, ou tout véhicule suspect ».

Et de rappeler que toute information transmise (photo, mail ou vidéo) reste confidentielle.

En cas de cambriolage, il est recommandé de ne toucher à rien afin de préserver les traces utiles à l’enquête de gendarmerie.

Cette situation, comme le souligne le SID, risque d’entraîner un retard dans la mise en service de certains réseaux, le temps de remplacer le matériel défectueux.

Rappelons que le SID, créé en 2014, a fusionné tous les réseaux d’irrigation du département.

Soit autour de 4 000 irriguants et 42 000 hectares irrigués.