Berlin (Allemagne) : briser la paix sociale, à propos de Juillet noir

Brèves du Désordre

Juillet noir – texte et action contre la paix sociale

Alors que la situation se détend passagèrement dans le quartier nord de Friedrichshain et que nous trouvons le temps de reconstruire le 94 Rigaer, la guerre sociale continue à faire autant rage autour de nous. Les nouvelles des attaques de l’Etat contre des personnes et des squats à Thessalonique nous sont parvenues. Ici comme là-bas, nous luttons contre la social-démocratie et nous opposons aussi le combat protéiforme à la paix sociale. Que ce soit au cours du juillet noir ou dans les conflits locaux et quotidiens, nous menons une même lutte qui gagne en force dans la réciprocité.

L’Etat grec semble être sur le point de porter un coup répressif de grande ampleur contre les structures autonomes. A Thessalonique comme dans d’autres villes, les structures auto-organisées des migrant-e-s semblent toujours plus menacées. Exerçant sa fonction de gestion des flux migratoires, l’Etat frappe celles et ceux qui ne se soumettent pas à son autorité et tentent de bouger de manière autonome dans un monde empreint d’exploitation et de domination. A Thessalonique, trois maisons occupées ont été touchées et plus d’une centaine de personnes arrêtées par la police ; une est aussi morte suite aux expulsions. Et à Athènes planent aussi des menaces d’expulsions contre des squats également utilisés par des migrant-e-s. Le but est de créer un climat de peur et d’oppression contre l’auto-organisation de celles et ceux qui attaquent ou sapent l’autorité de l’Etat.

Il faut rappeler ici que le gouvernement grec est dans les mains de Syriza. Ce parti socialiste de gauche radicale est aussi soutenu par des groupes de gauche allemands et invité aux grands événements conciliateurs du “mouvement” tels que le 1er Mai à Berlin.
Nous demandons à ces gens de gauche, à présent choqués par ces actions du gouvernement grec – à quoi vous attendiez vous donc ? La leçon que vous devez tirer, vous qui avez pris parti pour tel ou tel gouvernement de gauche et qui, ahuris, venez réciter une fois encore votre psaume “mais les droits de l’homme !”, est la suivante : les clowns qui se trouvent tout en haut de la hiérarchie, ne se préoccupent pas de vous et de vos idéaux sociaux-démocrates. Il faut s’attendre à de telles attaques et y apporter une réponse appropriée. Nous ne croyons absolument pas à leur politique populiste creuse et il faut dire clairement à quoi elle est destinée. Quiconque attend encore la moindre chose de ces partis leur donne le pouvoir de continuer à nous chier dessus. Ils vivent socialement par notre faute et de nos sympathies. Nous devons nous battre pour faire disparaitre ce pouvoir. Notre tentative d’auto-organisation et de vie autonome est bien-sûr un danger pour eux. L’Etat continuera à cracher sa rhétorique humaniste jusqu’à ce que la réalité de perdre de son pouvoir soit palpable.
Le soutien de l’Etat aux migrant-e-s et réfugié-e-s et chacun de ses concepts de “liberté” ne sont que vaine propagande. Il répond à chaque tentative de mettre l’autonomie en pratique par la violence et la répression. Nous devons partir de ce principe-là. Chaque territoire et chaque lieu auto-organisé, où de nouvelles structures sont construites et où les divisions contraintes par l’Etat se voient remplacées par des lignes de conflit auto-déterminées, représente un danger direct pour l’Etat. On peut bouger le long de lignes de contestation prédéfinies, mais dès qu’on les dépasse les libertés tant exaltées sont soudain réduites à néant. L’Etat ne tolèrera rien qui ne corresponde pas à ses critères. Cela doit être arraché.
La raison d’exister de la social-démocratie et de tous les prédicateurs de la paix sociale, c’est leur rôle dans la gestion de la société. Leur mission consiste à repérer les germes de processus révolutionnaires et à trouver des acteurs susceptibles d’être achetés par des promesses de pouvoir. Le soutien à Syriza, provenant même de cercles “anarchistes”, a été le résultat de la volonté de “contre-pouvoir”. Les “mouvements”, constructions inventées de toutes pièces par de nouveaux managers qui réduisent des attaques multiples et protéiformes contre l’ordre en place à un front unique, restent encore un terrain de recrutement pour les organisations et partis de gauche. Ces derniers parviennent à rendre floues des divergences qui s’aiguisent parfois entre le bas et le haut au sein de la guerre sociale.

Ici aussi, dans le conflit de la rue Rigaer, la démocratie parlementaire fait de nombreuses tentatives pour mêler avec ses sales mains des rebelles de pacotille à notre lutte. Le parti des Verts s’est particulièrement illustré en envoyant sa représentante à une assemblée de quartier qui était depuis le début de l’année un endroit de vif échange.
Par la force des choses, ce lieu de conflit est donc devenu un lieu politique, même si la haine des politiques devrait pourtant être la base de l’auto-organisation et de l’auto-défense, comme de l’attaque.
D’ailleurs, la social-démocratie, et en particulier les Verts, n’ont cessé de proposer aux habitant-e-s de la rue Rigaer d’organiser des tables rondes avec des « personnages importants ». Ces offres ont été repoussées de manière relativement conséquente. Cependant le pouvoir sait qu’il lui suffira de fouiller le temps qu’il faudra pour trouver des personnes avides d’ascension sociale, ou dans le meilleur des cas naïves et bien-pensantes, pour se prêter à parler au nom des habitant-e-s. Nous devons aiguiser nos sens pour dépister les offres du pouvoir avant qu’elles ne puissent nuire. Cette recherche commence en nous-mêmes.

Il est particulièrement répugnant que les politicien-ne-s menteurs du parti des Verts en place comparent sans vergogne l’occupation policière de la rue Rigaer durant trois semaines avec les évènements d’il y a deux ans dans le squat de la rue Ohlauer dans le quartier de Kreuzberg. Là, cette ancienne école avait été occupée essentiellement par des Freedom-Fighters migrants et poussés à la clandestinité. Le concept des puissants contre des structures qui devenaient de plus en plus fortes consistait, à côté de l’écrasement brutal et de la terreur policière, à offrir en permanence des issues pacifiques aux personnes en lutte se retrouvant le dos au mur. Auparavant, l’occupation de la place Oranien avait déjà été liquidée avec cette stratégie, des négociateurs ayant finalement été trouvés pour exécuter eux-mêmes violemment l’expulsion de leurs anciens alliés, sous les yeux de la social-démocratie et de ses flics.

Le squat à Kreuzberg a tenu, après qu’au neuvième jour de siège les personnes en lutte se soient repliées sur le toit, menaçant de se jeter dans le vide. Il y a finalement eu la signature d’un contrat d’occupation avec le gouvernement des Verts au pouvoir [à Berlin] voulant s’éviter l’image de morts et c’est ainsi que la situation est revenue à la normale. Mais au cours des mois suivants, les rangs des squatters se sont clairsemés à cause d’expulsions et de procès et des tentatives les plus perfides se sont succédées jusqu’à aujourd’hui pour virer les occupant-e-s restant-e-s par différents biais. L’exemple le plus cynique en est que les gens ont dû évacuer le squat pour laisser la place dans le bâtiment à un foyer pour réfugié-e-s.

C’est avec la même stratégie ennemie que, dans le cas de l’expulsion du 94 de la rue Rigaer, l’ambiguïté du combat politique est censée être utilisée, ce qui se produit nécessairement lorsqu’on entreprend pratiquement de réunir la diversité des conflits sur une seule et même barricade. Comme cela a été annoncé sournoisement, des « réfugié-e-s syrien-ne-s » devaient emménager dans les parties évacuées du 94 rue Rigaer.

A cela, le 94 de la rue Rigaer a répondu par écrit :  » Nous devons reconnaitre que la police n’a pas élaboré sans raison le plan de placer des réfugié-e-s dans la kadterschmiede évacuée. Les luttes contre la gentrification et la police ont une densité palpable dans le quartier. Les luttes contre le racisme à peine. Là réside la part d’ombre de la politique autonome : elle ne s’oriente pas vers la société, elle fait des concessions à la majorité et se trahit dans des luttes partielles. Nous luttons bien-sûr aussi pour que le voisinage se batte avec détermination contre le racisme. Mais ce sont finalement des contextes autres que locaux qui ont pris la parole pour nous et se sont opposés à l’argumentaire adverse selon lequel nous ne voulions pas de réfugié-e-s dans notre environnement. S’il y avait un voisinage anti-raciste et moins européen-moyen (nous y compris), nous n’aurions pas eu à entrer sur ce terrain.“
La Rigaer 94 a appelé à un juillet noir comme stratégie contre la pacification sociale liée aussi à la nécessité d’harmonie dans le voisinage, souvent intégrée dans la politique autonome. L’organisation informelle et la compréhension de l’affinité ont pris la forme d’actions dans de nombreux contextes.

Le juillet noir a en tout cas eu un effet tactique, puisque la décentralisation totale de l’attaque a mis des bâtons dans les roues de la police berlinoise. Tandis qu’ils portaient l’essentiel de leurs forces sur et autour de la maison occupée et créaient un groupe d’enquête de 14 flics qui ont obtenu comme seul succès l’arrestation d’un indic venant de leurs rangs, de petits et grands groupes ont vaillamment généré 10 millions d’euros de dégâts et tourné en ridicule le sénateur de l’intérieur, garant de l’ordre et de la loi. Durant trois semaines, jusqu’à la dernière nuit du siège, cela a cramé et fait des éclats de verre – et pas seulement à Berlin.

Mais plus important encore, et à plus long terme, que le but tactique – la défense de la rue Rigaer- a été le moment où la peur a été vaincue. Lorsque nous menons nos luttes et nos attaques quotidiennes, il y aura toujours des situations où l’Etat tentera de nous isoler et de briser notre esprit combatif. Dans ces dures heures, jours ou années, l’offensive anarchiste informelle portera son courage jusque dans les derniers recoins de ce monde. Que ce soit à travers les barreaux de Moabit, de Korydallos ou des cellules d’isolement de Cologne.

Dans ce sens, nous adressons des salutations combatives de la rue Rigaer aux prisonnier-e-s à Thessalonique, ainsi qu’à Aaron et Balu dans la prison de Moabit et à Lisa à Cologne. Nous avons profité des nuits tranquilles pour peindre sur les murs de la rue Rigaer des messages de solidarité pour elles et eux.

Nous levons aussi le poing pour tous les freedom-fighters des squats dans les villes grecques et de la rue Ohlauer à Berlin !

[Traduit de l’allemand de linksunten, 01.08.2016]

Valenence [Drôme] du 11 /08 au 15 /08 1962 congrés national de la libre pensée

Rappel historique trouvé dans la libre pensée Ardéchoise à l’occasion du congrès national de la libre pensée du 22 août au 26 août 2016 à Bourg les valence

Le Congrès National de Valence

C’est le dernier Congrès d’André LORULOT qui devait décéder dans l’année.
Le congrès National de 1962 avait été largement couvert par la presse régionale de l’époque.
Discours d’ouverture d’André Lorulot, Président national

 » C’est la première fois qu’un Congrès National se tient à Valence. Que nos Amis de la Drôme soient très amicalement remerciés de l’avoir organisé, d’une façon qui nous a paru irréprochable, à peine arrivés auprès de vous.
Nous croyons fermement que nos Congrès Nationaux annuels sont indispensables. Ils ne nous apportent pas seulement le grand plaisir de retrouver des Amis qui nous sont chers et de nous retremper dans une atmos-phère de mutuelle et profonde affection, ils sont aussi une occasion – et la meilleure – de défendre nos points de vus et de confronter nos méthodes d’action, de propagande et de recrutement.
La LIBRE PENSEE ne peut vivre sans un échange culturel fécond entre ses Membres. Elle est le temple du Libre Examen par excellence. Nous ne sommes pas de ceux qui défendent leurs idées avec un dogmatisme étroit et s’imaginent, en exorcisant le voisin, montrer qu’ils possèdent la vérité intégrale et absolue. Ce serait une singulière erreur de notre part. Voulant répandre partout cette faculté essentielle qui s’appelle l’esprit critique, nous nous devons de la respecter chez nous.
La situation politique et sociale d’aujourd’hui serait moins mauvaise et l’avenir moins inquiétant si les Amis de la Démocratie et du Progrès Social avaient été moins sectaires et moins intolérants.
La guerre d’Algérie se termine mais le Colonialisme et le Fascisme, contre lesquels la Fédération Nationale s’est toujours dressée unanime, sont loin d’être vaincus, La visite du Chancelier allemand, les projets de M. de Gaulle, – qui ne sont grandioses que dans son esprit, et dont le caractère grotesque ne doit pas nous cacher la malfaisance, – la mise sur pied de l’Europe Vaticane, les soubresauts menaçants de la clique militariste, – assoiffée d’impérialisme et de totalitarisme-, la tactique tortueuse et cynique des chefs de l’Eglise, le camouflage des uns, la brutalité tyrannique des autres, l’indifférence lamentable du plus grand nombre, tout cela exige de notre part, mes chers Amis, la plus vigilante attention et la volonté la plus énergique et la plus persévérante.
Nous allons nous mettre au travail, avec l’espoir que l’écho de nos décisions ira se répercuter dans les rangs de tous les hommes de Gauche, car notre but essentiel demeure la création d’un front uni, solide, fraternel et surtout loyal, pour barrer la route à la réaction militaire, capitaliste et cléricale.
En remerciant ceux qui sont venus des quatre coins de France, j’ai le plaisir de saluer d’une façon particulière notre cher Ami Jean COTEREAU, que nous retrouvons après la longue année d’exil qu’il vient de passer loin de nous et avec lequel nous sommes restés, et nous resterons, en continuel et affectueux contact
En saluant la mémoire de tous les Camarades qui sont morts au cours de l’année écoulée, je tiens à réserver une place toute spéciale à nos Frères d’Algérie qui ont tant souffert au cours de ces terribles années. Leurs groupements ont été anéantis. Leurs effectifs sont dispersés, beaucoup de leurs adhérents ont été frappés par la brutalité des tueurs de l’O.A.S. Tout est à refaire là-bas, pour que la Révolution Algérienne nous donne une République Laïque et Sociale … Et chez nous, mes Camarades, il faut sauver l’Ecole, barrer la route au pouvoir personnel, rendre à la Démocratie française sa véritable et généreuse figure. La tâche est formidable, elle doit passionner nos cœurs et galvaniser nos énergies « Assez parlé, Chers Amis, au travail ! »

andré Lorulot

 

Athènes, Grèce] Retour sur les actions directes en réponse aux coups répressifs à Thessalonique

Chronologie des attaques qui ont été revendiquées en réponse à l’opération répressive de l’Etat grec contre les espaces d’auto-organisation et de solidarité dans les premières heures du 27 juillet 2016 à Thessalonique :

  • Athènes, 28 juillet : les vitres des locaux de SYRIZA de ‘Ano Petralona’ sont détruites. L’attaque est revendiquée sur indymedia athènes.
  • Athènes, 28 juillet : attaque aux molotovs des bâtards en uniforme de l’OPKE (forces spéciales) et des flics anti-émeutes (MAT) qui stationnaient rue ‘Voulgaroktonou’ dans le quartier d’Exarchia. Attaque revendiquée sur indymedia athènes par « Initiative d’anarchistes ».
  • Athènes, nuit du 31 juillet au lundi 1er août : interventions anarchistes à coups de marteaux, de pavés et de peinture contre 11 locaux de SYRIZA dans les quartiers suivants :

-Exarchia
-Dafni
-Ilion
-Haidari
-Kipseli
-Vironas
-Kesariani
-Tavros
-Holargos
-Kallithea
-Ano Patissia

Et contre les bureaux de « Neo Demokratia » à ‘Nea Ionia’ et à ‘Agia Paraskevi’. Attaque revendiquée dans un communiqué en grec.

Athènes, 1er août : attaque incendiaire aux cocktails molotov du siège central du parti de coalition au gouvernement avec SYRIZA, l’ANEL (« Les grecs indépendants / Neo Demokratia »), situé dans le secteur de Kallithea. Attaque revendiquée par « des anarchistes de Kallithea ».

Athènes, 2 août : attaque à la peinture de deux églises. Ci-dessous le communiqué de revendication (source en grec):

2016-08-03_03.31.28-300x225Dans les premières heures du mardi 2 août 2016, nous avons jeté de la peinture sur les églises « Agiou Vasiliou » de la rue ‘Bouboulinas’ à Exarchia et « Zoodohou Pigis » de la rue ‘Akadimias’. Nous avons mené l’action en raison de l’expulsion de trois squats à Thessalonique et la démolition de l’orphelinat squatté sur décision de ‘Anthimos’ (évêque de la métropole de Thessalonique), au cours desquelles 74 personnes ont été arrêtées.

Le gouvernement de gauche humanitariste tente d’attaquer les structures auto-organisées de solidarité avec comme objectif d’envoyer les migrants dans des camps de rétention « hotspots », c’est la solution proposée par le gouvernement SYRIZA-ANEL accompagnée de répression brutale, de manque de soins médicaux et de morts (SOFTEX).

Vous nous appelez vandales ?

Que sont donc alors ‘Anthimos’ et les chiens de l’État qui rasent l’orphelinat ?

Vous devriez savoir que nous resterons solidaires avec quiconque qui lutte pour la liberté et l’auto-organisation.

Nous serons toujours contre l’État et l’Église !

Bas les pattes des squats !

Feu aux camps de rétention !

Groupe anarchiste « Flamme noire »

2016-08-03_02.55.52

Berne (Suisse), 3 août : la porte d’entrée de l’ambassade grecque recouverte de peinture en solidarité les migrants et les squatteurs poursuivis par l’État. « Notre amour de la liberté est plus fort que toute répression » sont les derniers mots du communiqué publié sur internet.

Athènes, 6 août : une engin incendiaire est déposé devant le monastère Saint-Nicolas. L’action, revendiquée sur indymedia athènes, a été réalisée “comme réponse aux expulsions et comme une contribution à l’appel au juillet noir par les compagnon-nes  de la Rigaer94 en Allemagne. ” […]

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Mercredi 3 août, le jugement du tribunal contre 5 squatteurs de ‘Orfanotrofeo’ est tombée : les quatre amis originaires de Suède et un de Grèce ont été condamnés à 3 ans de prison avec sursis dont 10 mois ferme, c’est-à-dire qu’ils devront faire 10 mois en prison durant les trois années que durent la peine. Ils pourront échapper la peine s’ils payent 4200 euros par personne. De plus, les frais de justice vont de 200 à 400 euros par personne. Les avocats sont solidaires et ne veulent pas d’argent. Montrez-vous solidaires !

[Traduction des textes grecs via l’allemand de Aus dem Herzen der Festung et l’anglais de Act for Freedom Now]

Poligny [jura] 39800: le 20/08 Journée de résistance festive et conviviale contre Center Parcs

Reçu sur la boite  mail

*Samedi 20 août : Journée de résistance festive et conviviale contre Center Parcs, dans la forêt de Poligny*

À diffuser largement autour de vous !
affiche en PDF
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SOUS LES SAPINS, LA PLAGE !

organisée par l’Assemblée jurassienne d’opposant-e-s à Center Parcs.

Contre le projet de Center Parcs :
S’INFORMER // COMPRENDRE // AGIR dans un cadre convivial et festif

Depuis quelques mois, les collectivités supporters de Pierre & Vacances — de la nouvelle Région, au Département, en passant bien sûr par la municipalité de Poligny et la Com’com’ –font des pieds et des mains pour sortir le projet du bourbier post-Débat public, à coups de centaines de milliers d’euros…
Ce 20 août, nous invitons à une journée de mobilisation conviviale sur le site convoité pour montrer notre opposition déterminée à ce projet d’aménagement capitaliste, hors sol et imposé, et poursuivre la construction d’un mouvement d’opposition à Center Parcs dans le Jura.

Samedi 20 août à partir de 12h jusqu’à tard
Sur le site convoité par Center Parcs.

Contact : assembleecontrecenterparc***lists.riseup.net

### PROGRAMME non exhaustif :

12 h : Pique-nique tiré du sac et partagé
– Toute l’après-midi :
Balades sur le site convoité par l’industrie du loisir // ateliers // performances artistiques, etc.
Amène des belles pierres de chez toi pour dresser un grand cairn, afin de laisser une trace de cette journée sur le site, en signe de résistance collective à Center Parcs.

16h : Discussion autour de la lutte contre Center Parcs
19h : Apéro et pique-nique tiré du sac et partagé
20h : Concerts (chanson francaise / rock / folk) suivi d’un bœuf musical…

À bientôt !
L’Assemblée d’opposant-e-s à Center Parcs

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Le mur du collectif
: http://fr.padlet.com/GREZADPAD/nw9dl26kz2i0

Affiche en PDF
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Mexique : sur l’auto-dissolution des « Cellules Autonomes de Révolution Immédiate–Praxedis G. Guerrero »

[instituto italiano de cultura]

[un banco sobre zona de hospitales en DF]


lu et copié à partir de Brèves du Désordre

Ni mensonge, ni invention ! Avant tout l’action anarchiste contre l’Etat/Capital :
Quelques mots, explications et positionnements de la part des quelques compagnon-ne-s qui avons constitué les CARI-PGG

« Il n’y a eu ni fin, ni enterrement. Le conflit a continué, tandis que la critique avançait. Une critique acerbe contre le système de domination, mais surtout une critique envers nous-mêmes. Nous avons créé des réflexions et de nouvelles perspectives sont nées en nous, mais l’attaque contre le pouvoir a continué et reste encore d’actualité » …

Nous n’adressons pas ces mots à un quelconque journaliste, d’Etat ou alternatif. En effet, ces journalistes ne font rien de moins que calomnier les paroles du révolutionnaire pour les classer en « bonnes ou mauvaises causes », en « causes justes ou injustes ». Ces mots ne s’adressent pas non plus aux sempiternels gauchistes qui, depuis le début de cette guerre qu’il nous est donné de livrer avec d’autres, n’ont cessé de nous cataloguer sous d’absurdes qualificatifs tels que « terroristes, ultragauchistes, aventurier-e-s, insus, flics, exagéré-e-s, etc. ».

Ces mots et ces réflexions sont et seront toujours pour les compagnon-ne-s honnêtes, pour celles et ceux qui ne sont pas laissé berner ou hypnotiser par une propagande visuelle tape-à-l’œil ; ils sont aussi pour celles et ceux qui vivent au quotidien dans le conflit contre l’autorité, un conflit destiné à anéantir tout pouvoir et tout dogme, y compris cette pantomime de pouvoir populaire. Pantomime, qui en ces temps troubles et malheureux a attiré dans ses filets d’innombrables individus et projets libertaires, leur faisant croire que pouvoir populaire est synonyme d’anarchie, alors qu’en réalité ce sont des concepts et des luttes antinomiques.

Ces réflexions et ces mots s’adressent à celles et ceux qui vivent le conflit à la première personne, qui font que l’anarchie est beaucoup plus qu’un mot, ainsi qu’aux autres compagnon-ne-s qui, étant proches de la pratique de destruction de l’existant, voudront bien les lire. Ce n’est qu’une petite partie de l’histoire, racontée par celles et ceux qui l’ont vécue … pour que d’autres ne la racontent pas à leur manière.

1- Qu’ont été les CARI-PGG ?

Cellules Autonomes de Révolution Immédiate–Praxedis G. Guerrero, nous avons été un groupe d’individualités anarchistes qui avons décidé ensemble de passer à l’action au cours des derniers mois de l’année 2008 avec quelques actions incendiaires non revendiquées telles que des attaques à coup de cocktails molotov contre des banques et d’engins incendiaires contre des patrouilles de police. C’est le 8 septembre 2009 que sous le sigle CARI-PGG nous avons attaqué avec un engin explosif un concessionnaire Renault à quelques rues de l’Aéroport International Benito Juárez à Mexico DF. Cette action a été revendiquée par un court communiqué contre la construction d’un nouveau et énorme commissariat de police et d’une nouvelle prison aux mains du gouvernement de la capitale, dirigé à l’époque par Marcelo Ebrard du PRD. Cependant, cette action se plaçait aussi dans la continuité de ce qui précédait, mais dans un temps où l’agir anarchiste local commençait à nouveau. En disant « nouveau », nous ne faisons pas référence au fait que serait née une « nouvelle anarchie », nous nous référons seulement à une nouvelle étape venue poursuivre la lutte que les compagnon-ne-s avant nous avaient déjà mise en pratique.

Du 1er au 21 septembre de cette année 2009, divers groupes anarchistes, éco-anarchistes et de libération animale ont fait irruption dans le panorama local, utilisant le mode opératoire de l’engin explosif artisanal construit avec de la dynamite et des bombonnes de gaz butane pour passer à l’attaque contre les structures de la domination. Il faut pourtant dire que pour certains de ces groupes, nous attaquions déjà auparavant, dans l’anonymat ou avec un petit communiqué sans aucun sigle – sauf l’ALF et le FLT qui ont toujours revendiqué leurs actions. A partir de ce 1er septembre et jusqu’à aujourd’hui, les attaques explosives, les incendies volontaires, les mitraillages de flics et les expropriations anarchistes ont inondé presque tous les états de ce pays ; depuis l’heure, les attaques contre le pouvoir n’ont pas cessé et elles ne cesseront pas, bien que ce soit ce que beaucoup souhaiteraient.

En décembre 2009, après plusieurs rencontres avec d’autres compagnon-ne-s, quelques compagnon-ne-s du Front Subversif de Libération Globale (qui depuis environ 6 mois commençaient à revendiquer diverses actions, entre autres des attaques de banque au molotov, des attaques de cabines téléphoniques de l’entreprise Telmex et l’attaque explosive au gaz butane du 1er septembre qui marquera une ligne claire dans l’agir de divers groupes) décident de « faire partie » des CARI-PGG, agissant en tant que cellule coordonnée. C’est ainsi que l’action des CARI-PGG s’est amplifiée et les 31 décembre 2009, les noyaux de CARI-PGG nous avons fait exploser deux engins dans des banques de Metepec (Etat de Mexico) qui ont été totalement détruites, ainsi qu’un autre dans un abattoir à Nicolás Romero, dans l’état de Mexico ; cela participait d’une coordination au niveau national avec des cellules anarchistes et le FLA-FLT de l’état de Mexico et de San Luis de Potosí. Au total, 9 attaques ont été réalisées la nuit du 31 décembre, la plupart avec des engins explosifs et ce fut sans aucun doute un coup de propagande anarchiste que l’Etat mexicain a pris comme une menace totale.

Les CARI-PGG sont nées dans un climat d’extrême tension dû aux divers conflits sociaux qui avaient surgi les années antérieures, comme ceux de Oaxaca, Atenco, comme les émeutes récurrentes dans les défilés du 1er mai et du 2 octobre. Mais cela a aussi contribué à ce qu’un conflit qui ne resta pas en marge de ces révoltes et conflits sociaux se propage et s’étende, devenant un problème pour le système. Nous n’avons été ni les premiers, ni les seuls. Et nous savions bien, comme nous le savons aujourd’hui, que nos « bombinettes » dans les banques ne renverseraient pas l’Etat d’un jour à l’autre, comme l’ont affirmé d’un ton moqueur nos détracteurs, c’est-à-dire les repentis, les détracteurs d’une insurrection pour laquelle ils avaient « lutté » dans leur folle jeunesse. Avant tout, nous avons été des individualités qui avons fait ce que nous pensions nécessaire, par les moyens que nous considérions adéquats à l’époque (attaques et paquets explosifs en général). Aujourd’hui et en tant qu’individualités, nous continuons à croire dans la nécessité de l’attaque et de la destruction du pouvoir ; cette idée vit dans nos cœurs, sans médiation ni accord avec le pouvoir, mais sous d’autres modes organisatifs et avec d’autres éthiques que nous considérons nécessaires pour avancer l’insurrection pour l’anarchie.

Le nom que nous avons choisi a toujours signifié pour nous notre conception de l’action anarchiste : l’anarchie est ici et maintenant. C’est pourquoi nous appelons à la révolution immédiate, aujourd’hui, pas demain ou après-demain, ni quand les conditions seront mures ; et si nous parlons de conditions, alors il faut les impulser et pas attendre qu’elles se donnent. Mais l’immédiat veut aussi dire pour nous l’attaque individuelle, informelle et autonome, parce que pour nous l’insurrection est un mouvement collectif de réalisation individuelle. Voilà ce qu’a signifié le sigle, même si actuellement et depuis quelque temps nous nous requestionnons sur le sens que nous avons donné à notre informalité. A propos du nom de Praxedis G.Guerrero nous pouvons seulement souligner que l’intention a été de revendiquer un anarchiste local, un comme un autre, qui a compris l’anarchie comme quelque chose d’intégral, pas comme des fractions divisées entre théoriser d’abord et agir après. Notre intention a aussi été de sortir de l’oubli un anarchiste – comme lui, beaucoup d’autres ont été enterrés par les défaitistes de l’insurrection– qui a compris l’importance de l’agir tant collectif qu’individuel et a saisi que les collectifs ne sont pas une masse amorphe, mais qu’ils sont (ou du moins devraient l’être) formés d’individus actif-ve-s et conscient-e-s de leur propre individualité. Praxedis G.Guerrero, comme nous, ne croyait pas aveuglément dans les masses, car il avait aussi compris la complicité que celles-ci entretenaient avec leurs maîtres et leurs matons et sans peur d’être démentis nous pourrions affirmer qu’en son temps il a avancé sa propre critique de la servitude volontaire qui est la complicité du peuple avec ses maîtres dans tout leur agir. Praxedis a refusé de faire partie des intellectuels de la révolution, ce que lui recommandaient d’autres anarchistes en référence à sa capacité intellectuelle dans sa reconnaissance des divisions absurdes des tâches. Au lieu de ça, il a préféré aller au combat frontal contre l’ennemi, ce qui lui a valu de mourir sur le champ de bataille le 31 décembre 1911 à Janos, Chihuahua. Aujourd’hui, nous avons abandonné la revendication de compagnon-ne-s convertis en icônes par les révolutionnaires eux-mêmes, tout comme celle de sigles ou d’acronymes, car nous ne nous revendiquons que nous-mêmes, comme individus en conflit constant avec l’autorité et le pouvoir.

Nous pourrions bien sortir une liste de toutes les fois où nous avons attenté contre le pouvoir et faire une brochure sur nous et le groupe que nous avons été, il ne manque ni de matériel, ni d’histoires, de critiques et d’expériences de chacun-e. Pourtant, cela ne nous intéresse pas de faire de nous un mythe, car cela signifierait passer à l’histoire comme un groupe d’aventuriers de plus et annihiler l’essence de nos attaques. En même temps, faire cela laisserait à la marge d’autres compagnon-ne-s qui ont agi en même temps que nous. Cette propagande ne nous intéresse pas. Ce qui nous a intéressés et nous intéresse encore, c’est la subversion des rôles sociaux imposés et la propagation des attaques contre le pouvoir, visant à rien de moins qu’à sa destruction.

Nos dernières attaques en tant que CARI-PGG (en prenant en l’occurrence le sabotage et l’action directe comme définition d’attaque, car nous entendons par ce terme tout un éventail d’interventions qui ne se centralisent pas en une ou deux manières) ont été en novembre 2013 des attaques explosives coordonnées contre des institutions bancaires et des camions de propriétaires terriens à Teluca, Mexico DF et Nezahualcóyotl. Ces actions ont été revendiquées par un court communiqué en solidarité avec la grève de la faim de Mario González. Il faut ajouter qu’à cette époque nous entrions déjà dans une critique envers nous-mêmes, comme individus et comme « organisation ». Durant des années, nous avons laissé ces critiques de côté, précisément parce que nous avons vécu une partie de tout ce temps extrêmement immergés dans les nécessités que requiert le fait de maintenir un groupe stable – et à certain point formel– d’action anarchiste, ce dont nous ne nous repentons certainement PAS, même si aujourd’hui nous réfléchissons là-dessus.

2- Quelques explications nécessaires.

Beaucoup de choses ont été dites sur les CARI-PGG car, de la même façon qu’une infinité de gens ont maintenu une forte sympathie pour le groupe (sympathie que nous n’avons jamais voulue… nous voulions la ,propagation de l’attaque !), nous avons eu aussi de féroces détracteurs qui, sans rien savoir de nous, nous ont accusé (et continuent à le faire aujourd’hui encore !) y compris de ce qu’il y a de plus misérable, comme par exemple « de faire le boulot de l’EPR, de l’ERPI, du TDR-EP et d’autres guérillas Marxistes-Léninistes »… Quelles accusations de merde !

Les CARI-PGG sont nées d’une conception anarchiste qu’elles n’ont jamais abandonnée. Une conception anarchiste proche de l’insurrection et critique contre tout type de pouvoir et d’autorité, mais elles sont aussi nées d’une conception organisative antagonique à toute structure armée hiérarchique ; nous les refusions à l’époque et nous les refusons et critiquons avec encore plus de force, d’arguments et de détermination aujourd’hui.

Nous pensons que la misérable accusation selon laquelle nous aurions fait (ou faisons) partie de l’EPR, TDR-EP ou ERPI est surtout née de l’envie et de l’esprit de concurrence de quelques pauvres imbéciles, ou bien du fait « de n’avoir rien d’autre à foutre de leurs vies que de raconter des conneries ». Mais comme cette accusation n’a pas seulement été portée contre les CARI-PGG, mais aussi, quoique dans une moindre mesure, contre les compagnon-ne-s de la Cellule Insurrectionnelle Mariano Sánchez Añon, contre les compagnon-ne-s d’Action Anarchiste Anonyme de Tijuana et même contre les CCF locales… bref contre toutes celles et ceux qui se sont efforcé-e-s à mettre l’anarchie en pratique, c’est-à-dire qui ont attaqué le pouvoir sans médiation, et bien nous pensons que ces signalements sont teintés d’autre chose que de la simple envie ou concurrence. Pour nous, ce genre de ragots populaires ont leur racine dans un théorème plutôt clair, celui de la contre-propagande ; c’est-à-dire qu’il sont partis de la logique « puisque les anarchistes CONSCIENT-E-S DE CE QU’ILS SONT nous rejettent, alors qu’ils et elles soient rejeté-e-s également », « que tous pensent qu’ils et elles sont subordonné-e-s à ceux-ci ou à ceux-là », pour qu’ils ne « suivent pas leur chemin », « pour qu’ils et elles ne propagent pas les attaques contre le pouvoir », « pour qu’ils et elles ne propagent pas leur idée individualiste de l’insurrection »… cette merde ne nait pas d’un seul esprit croyant dans la concurrence, dans le quantitatif et dans la lutte par imitation, manipulation et fanatisme.

Quoi qu’il en soit et bien que nous sachions clairement que beaucoup savent ce à quoi nous faisons exactement référence et dont nous ne parlerons JAMAIS publiquement, précisément pour ne pas tomber dans la DELATION, ce que nous avons à dire sur le sujet c’est que les CARI-PGG n’ont jamais été subordonnées aux ordres d’aucun groupe de pouvoir ni d’aucune guérilla rouge, qu’elle s’appelle EPR, TDR-EP, FARP, EZLN ou ERPI. Ce n’est pas pour rien que nous avons mis AUTONOMES à notre sigle du moment. Nous n’avons jamais reçu ni argent ni armes d’aucune de ces guérillas et ce que nous avons eu, nous nous le sommes procuré grâce aux modestes contributions de chaque individu qui a formé les CARI-PGG, fruit de notre travail d’exploités, ainsi que par quelques expropriations monétaires et de récupérations d’armes aux uniformes. Tout comme nous n’avons jamais occupé notre temps et notre espace à les critiquer ou à les attaquer verbalement, nous n’avons éprouvé non plus aucun intérêt pour ces organisations.

Alors arrêtez tout de suite, ne serait-ce que pour votre propre dignité !

3-Une plateforme informelle ? Quelle stupidité !

Parmi les conceptions qui ont animé les CARI-PGG, il y avait celle de l’insurrection, celle de l’informalité, celle de l’attaque et le conflit quotidien. Thèses que nous concevions à l’époque avec une idée très particulière, née surtout des nécessités du temps qu’il nous a été donné de vivre en tant que groupe. Même s’il y a eu quelques manquements, erreurs ou des perspectives qui ont pris une autre direction – comme par exemple le fait que les sigles et les communiqués finissent par être une nouvelle identité, alors qu’au début nous avions décidé de les utiliser comme une nécessité pour que nos actions pour la liberté ne se confondent pas avec les agissements des narcotrafiquants ou des guérillas communistes en quête de pouvoir –, nous ne sommes jamais tombés dans des stupidités et des déviations magistrales comme celle de vouloir constituer une “plateforme informelle”. Une plateforme informelle ? La plus grande des contradictions parmi les contradictions quotidiennes que tou-te-s les anarchistes connaissent – surtout ceux qui se targuent de “politiquement corrects”. Plateforme et informalité sont des concepts antinomiques, tout comme le sont aussi “commando et informel”.
L’idée et la pratique de l’informalité anarchiste telle que nous la concevons aujourd’hui, rompt nettement précisément avec l’idée organisative d’une plateforme du simple fait que l’informalité ne reconnaît aucune structure pour agir pour organiser la lutte et même pour vivre nos vies. La plateforme est une manière d’agir de manière subordonnée à certains paramètres établis par un ou des groupe(s) et ce n’est qu’en agissant à l’intérieur de ces paramètres que l’on peut avancer dans la lutte, sinon ce serait le chaos et la désorganisation : ce avec quoi nous ne sommes pas d’accord. L’informalité est une manière d’agir et de s’organiser basée sur le libre accord, sur la non délégation, sur la responsabilité individuelle, sur l’autonomie de l’individu ; l’informalité détruit les schémas hiérarchiques ou de délégation qui donnent vie à une plateforme. L’informalité détruit tout dogme, toute organisation identitaire qui nie l’individu ; mais elle règle aussi les comptes avec les commandos, car pour l’informalité il n’y a ni « commandants, ni commandés », c’est-à-dire ceux qui forment les « commandos ».

C’est pour ces motifs qu’à un moment nous avons refusé, sans le rendre public, l’invitation à étendre le conflit que les « Guérillas Noires » nous avaient adressée, ainsi qu’aux compagnon-ne-s de Sánchez Añon. Outre le fait que nous n’avions déjà plus rien à voir en tant que groupe, cela été surtout dû au fait que nous critiquions que l’organisation sur le mode des guérillas puisse être compatible avec la pensée, l’éthique et la pratique anarchiste, particulièrement pour quiconque est partisan d’une organisation informelle. Mais ce fut aussi parce que, même si nous avons toujours été pour une insurrection généralisée et populaire, nous n’avons rien à faire avec le populisme populacier insurrectionaliste qui s’exprime dans certains communiqués publiés actuellement ; être pour une insurrection généralisée et populaire est une chose, mais le populisme pur et dur quoique bien camouflé, bien accommodé, bien digeste et qui veut bien passer en est une tout autre.
Il faut être authentiques et créatif-ve-s, il faut chercher nos propres chemins, entrevoir nos propres horizons, créer nos propres projectualités et projets de lutte et cesser d’essayer d’imiter les guérillas rouges, arrêter de vouloir se mettre « à leur niveau » et de fanatiser leur image visuelle ou le fétichisme des armes, laisser de côté et critiquer la glorification des attaques armées spectaculaires qui s’imposent elles-mêmes comme la forme supérieure de lutte ou d’attaque face aux attaques plus simples. Comme nous l’affirmions auparavant, nous l’affirmons maintenant : pour nous, il n’y a pas de différence entre une embuscade contre un commando de la Police Fédérale, un incendie de voitures avec un engin incendiaire rudimentaire ou un molotov contre un distributeur ; ce qui importe vraiment, c’est la perspective dans laquelle se place l’attaque, l’impact qu’elle cause en termes qualitatifs, ce qui importe vraiment, ce sont les pourquoi, les pour quoi et la finalité.

L’informalité est et sera toujours notre proposition, alors que la « plateforme informelle » n’est rien de moins qu’une aberrante déviation du terme et de la pratique de l’informalité.

4-Le conflit continue et doit continuer malgré toutes les conséquences

Contrairement à ce qu’affirment certaines grandes gueules et délateurs de merde qui disent que ce sont eux qui ont constitué, qui ont « initié et formé » les CARI-PGG et ont entrainé … Oups, so sorry ont « recruté » celles et ceux qui « ont fait partie de ce projet » (des compagnon-ne-s dont d’ailleurs personne ne sait qui ils sont, ni qui nous sommes, par conséquent ces blabla se réduisent à des suppositions [délation] et à des inventions de mythomanes invétérés … mais malheureusement leur mythes peuvent finir par affecter des compagnon-ne-s qui n’ont rien eu à voir avec ce projet) et qui affirment que les CARI-PGG nous sommes retirés du conflit ou que nous sommes tombés dans l’inactivité, pour notre part nous affirmons que c’est le cas ni de l’un, ni de l’autre.

La lutte dans laquelle nous sommes beaucoup, vraiment beaucoup de compagnon-ne-s à être entré-e-s il y a longtemps d’une manière ou d’une autre a donné ses fruits. La défense acharnée et quotidienne de l’attaque qui s’est reflétée aussi bien dans la théorie que dans les faits est sans doute un élément important qui a impulsé l’agir des compagnon-ne-s au cours des dernières années de révoltes de rue à la lumière du jour – ce qui a d’ailleurs toujours fait partie de l’intention des CARI-PGG, car nous n’avons jamais conçu l’attaque comme un moment ne se donnant que dans l’obscurité de la nuit, mais plutôt qu’elle se met en pratique partout et à tout moment. Cela est allé de pair avec des « conditions » de mécontentement social présentes de 2006 jusqu’à ce jour, c’est-à-dire que notre activité, comme celle de beaucoup de compagnon-ne-s –car nous n’avons été ni ne sommes les seul-e-s– n’a été qu’une intervention (quoiqu’une grande contribution) pour que la guerre sociale s’intensifie et qu’elle atteigne un certain point, et cela ne s’accomplit qu’avec de la détermination et des convictions. Ça a été une contribution de taille pour que les compagnon-ne-s anarchistes comprennent que faire ce pas vers l’inconnu n’est pas aussi difficile et compliqué que le dépeignent certaines (mais pas toutes) les organisations de guérilla, précisément de par leur professionnalisme ; et que ce n’est pas non plus impossible comme le prétend l’Etat avec sa propagande. Et il en a été ainsi, pas seulement grâce à nous, mais de toutes celles et ceux qui en leur temps se sont proposé la propagation de l’attaque, à commencer par les compagnon-ne-s conscient-e-s de leur qualité d’anarchistes … même si notre finalité particulière a toujours été que l’attaque soit mise en pratique dans le champ social, en dehors des cercles anarchistes.

Nous voulons inviter tou-te-s les individus désireux-ses de liberté à passer à l’attaque. Le conflit et la lutte de presque toutes et tous (malheureusement pas de toutes et tous) celles et ceux qui avons formé les CARI-PGG à un moment donné se sont poursuivis durant tout le temps écoulé et ils se poursuivront, tout au moins jusqu’à notre mort. Mais même lorsque nous serons mort-e-s, de la même manière que nous sommes la continuité de la lutte des compagnon-ne-s qui depuis deux siècles ont mis en pratique une lutte anarchiste énergique, sans dialogues ni médiations, demain d’autres compagnon-ne-s viendront continuer cette lutte, car la lutte n’est pas contre un président, un Général ou un projet de loi. La lutte n’est même pas seulement contre l’Etat et le Capital, mais, sortant de toute analyse économiciste propre au Marxisme, la lutte est avant tout contre tout type de pouvoir et d’autorité, les rapports mêmes qui se manifestent dans chaque aspect de cette vie et à n’importe quel endroit de ce monde, y compris là où supposément « il n’y aurait pas de capitalisme », où « les communautés paysannes et indigènes seraient presque puritaines » et autres lieux idéalisés. Le pouvoir et l’autorité sont présents dans nos vies, en nous, dans notre manière de nous relationner et c’est l’authentique champ de bataille sur lequel se livre la guerre sociale. Subvertir et détruire l’existant pour une liberté authentique et absolue.

Pour finir, nous voulons envoyer des saluts et des accolades chaleureuses au cher compagnon Gabriel Pombo da Silva qui vient de sortir de prison et, pour ce que nous parvenons à comprendre de sa lettre publique, est disposé à ne pas négocier avec le pouvoir et à assumer la clandestinité, vu que c’est l’option à laquelle ils le poussent. Pour cela, nous voulons te manifester toute notre solidarité dans ce chemin, tout notre soutien et notre tendresse. De même pour tou-te-s les compagnon-ne-s qui sont en cavale ou en prison, au Mexique comme dans le monde entier.

Comme le dit bien ce groupe de musique qui plait tant à tous les compagnon-ne-s du Mexique : C’est une lutte sans fin… Ceci dit, il n’y a rien à ajouter.

Pour l’anarchie ! Guerre sociale et insurrection !

Ce que furent les CARI-PGG
District Fédéral, Mexico, mois de juin 2016

[Traduit de l’espagnol de contrainfo, 3 julio 2016]

Montélimar [Drôme] Des coktails molotovs lancés contre une association

  France bleu  Drôme Ardèche lundi 8 août 2016 à 19:19

L’association culturelle turque de Montélimar visée par des cocktails Molotov

La façade de l'association culturelle turque de Montélimar
La façade de l’association culturelle turque de Montélimar © Radio France – Pierre-Jean Pluvy

L’association culturelle turque de Montélimar a été la cible de dégradations dans la nuit de dimanche à lundi. Il n’y a pas de blessé.

L’association culturelle turque de Montélimar a été la cible de coktails Molotov dans la nuit de dimanche à lundi. Deux fenêtres et une porte du local sont endommagées mais il n’y a pas eu de victime. Une inscription « PKK » a aussi été taguée sur le mur en rouge, une référence au parti des travailleurs kurdes, un mouvement opposé au régime d’Ankara.

L'une des deux fenêtres endommagées par l'incident - Radio France
L’une des deux fenêtres endommagées par l’incident © Radio France – Pierre-Jean Pluvy

Grâce aux caméras de vidéosurveillance, la police a pu repérer les responsables : il s’agit de quatre hommes qui sont arrivés en voiture vers 2h40 du matin avant de prendre la fuite. La police judiciaire de Valence est désormais chargée de l’enquête.

Zurich (Suisse) : la répression et ses contours

Brèves du Désordre

La répression et ses contours

La répression est un événement très difficilement évitable pour ceux qui luttent pour la subversion de la société. Lorsqu’on lutte pour notre liberté, on se trouve rapidement confrontés à l’Etat et à ses différents appareils répressifs : des flics dans la rue aux tribunaux, et jusqu’aux prisons.
Le fait de se retrouver un jour incarcéré est une triste perspective que nous devons toujours prendre en compte en tant que révolutionnaires. Si la répression frappe d’abord des compagnons particuliers, on ne doit pourtant pas oublier que son objectif n’est pas simplement d’emprisonner ou de « punir » ceux qui ont franchi certaines lignes, mais aussi celui d’arrêter ou de ralentir. des dynamiques, des luttes et des projets. C’est de cet aspect moins évident dont je veux parler ici.

La répression n’est pas un fait personnel

Lorsque frappe la répression, une dynamique commune est celle de la fermeture. On court aux abris, les problèmes ne sont pas affrontés ouvertement, ce qui vient d’arriver est certes discuté, mais en petits groupes et pas publiquement, comme si la répression était un fait qui ne devait pas regarder tout le monde (non seulement les anarchistes, mais plus généralement la « société »). Personnellement, je pense qu’il s’agit d’une grave erreur, et que lorsque quelque chose de ce genre arrive, c’est justement le contraire qu’il faut faire. Cacher ce qui était auparavant une évidence n’a pas de sens.
Au fond, la répression ne concerne pas seulement une personne ou un « fantomatique » mouvement anarchiste, mais toute la société, parce que la répression vise aussi à intimider d’autres rebelles potentiels. Si un compagnon est arrêté, nous devons rompre le tabou de ne pas en parler, et qui sait si peut-être, en expliquant ce vient d’arriver, d’autres personnes « externes » ne pourraient pas également sympathiser avec le compagnon arrêté ?

Solidarité ?

Une autre question liée à la répression et qui revient régulièrement sur le tapis, est celle de la solidarité.
Ne vous méprenez pas sur ce que je veux dire : s’occuper des compagnons en prison ou en difficulté est nécessaire, mais le réflexe est en général différent. La question de « combattre la répression » et du soutien des compagnons concernés devient pour beaucoup la priorité à laquelle se dédier, oubliant souvent que ces mêmes compagnons, avant de finir en prison, portaient des luttes et des projets en avant, et que ces luttes et ces projets peuvent se retrouver en difficulté à cause de l’absence de ces compagnons.
Selon moi, la solidarité doit aussi être celle de continuer ces luttes et projets et de ne pas accepter qu’ils soient interrompus parce que quelque compagnon a été incarcéré. Si on faisait autrement, on finirait par tourner en rond : des compagnons sont arrêtés – lutte contre la répression – d’autres arrestations – etc… sans pouvoir s’en sortir. On ne doit pas oublier qu’en tant qu’anarchistes, notre fin est la révolution sociale, et que tant qu’existera un Etat existera la répression. Et donc que si nous voulons lutter contre la répression, nous devons lutter pour détruire l’Etat.

Alliances ?

Lorsque la répression nous frappe, on parle souvent de briser l’isolement, un principe avec lequel je suis en général d’accord. Mais pour beaucoup, briser l’isolement signifie tisser des alliances avec d’autres groupes plus ou moins révolutionnaires, qui ont des objectifs totalement différents des nôtres. Si nous voulons détruire l’Etat, eux veulent s’en emparer ou le réformer pour empêcher certains de ses « excès ». La logique est que nous sommes peu nombreux et « vulnérables », et que nous devons donc chercher « protection » à travers le nombre. Briser l’isolement dans ce sens veut dire s’ouvrir à des groupes politiques avec lesquels nous n’avons rien à faire en termes d’idées.
Briser l’isolement comme je le vois moi est quelque chose de différent : au lieu de s’ouvrir à d’autres groupes politiques, nous devons aller chercher la sympathie et la complicité parmi les opprimés comme nous ou parmi les rebelles potentiels, pas chez d’autres minorités révolutionnaires. Pour cela, nous devons ouvrir des canaux de communication (comme des tracts, des affiches, des journaux, une présence dans la rue) et porter nos idées dans la rue, qu’il fasse beau ou mauvais temps.

[Traduit de l’allemand de Dissonanz (Zurich), n°33. 3 août 2016]

Meyzieu (Lyon) : Il met le feu à sa cellule

Depuis la mort de julien à l’EPM de Meyzieu….. on n’oublie pas la lutte contre  ces EPM…. !


lu sur attaque,

Lyon Capitale / vendredi 29 juillet 2016

Un jeune détenu de 17 ans de l’établissement pour mineurs de Meyzieu a mis le feu au matelas de sa cellule. Intoxiqué par la fumée, il était inconscient à l’arrivée des secours et son pronostic vital était réservé. Deux gardiens ont été plus légèrement intoxiqués eux aussi.
Quelques heures après avoir appris sa condamnation à six mois de prison, un mineur de 17 ans a mis le feu au matelas de sa cellule de l’établissement pour mineurs de Meyzieu, ce jeudi, rapporte Le Progrès.
Malgré l’intervention rapide des agents pénitentiaires, puis des secours, il était inconscient et son pronostic vital était engagé jeudi soir. Deux gardiens ont également été intoxiqués, mais plus légèrement. Le feu a pu être limité à sa seule cellule et ne s’est pas propagé au reste de l’établissement, grâce à l’intervention d’une trentaine de pompiers.