Marseille, France : Toute frontière est guerre, toute frontière est une prison

[Ce texte a été diffusé sur Marseille en octobre/novembre 2017. Il se veut une contribution à la lutte contre les frontières, le contrôle et l’enfermement en tant que tel, dans un contexte de mobilisation contre les expulsions de personnes considérées par l’État comme indésirables. Des Hautes Alpes à Vintimille, en passant par la vallée de la Roya et Marseille, nombreuxses sont celles et ceux qui organisent un soutien matériel, pour aider le passage des frontières et ouvrir des espaces d’hébergement qui ne dépendent pas des logiques de tri et de gestion des institutions et de leurs supplétifs associatifs/humanitaires.

Le pouvoir saute sur chaque occasion pour durcir son arsenal de contrôle et de répression. Quelques heures après l’attaque au couteau ayant tué deux personnes à la gare St-Charles, des annonces ont été faites concernant un futur plan de construction de cellules en centres de rétention. Dans la foulée, on apprend que des travaux vont avoir lieu en décembre au CRA du Canet pour faire passer ses « capacités » d’enfermement de 60 à 138 personnes, ce qui encouragera les condés à multiplier rafles, arrestations et expulsions. Dans la même veine, le gouvernement entend porter la durée maximale d’enfermement en CRA de 45 à 90 jours, et créer des centres d’assignation à résidence à proximité des aéroports pour accélérer l’expulsion des personnes visées par règlement Dublin.

Au-delà du soutien apporté à des personnes menacées d’expulsion, il nous importe d’alimenter des dynamiques de lutte autonomes qui refusent le dialogue avec les acteurs institutionnels et explorent des chemins de solidarité et d’offensive face à une chasse aux pauvres qui s’intensifie chaque jour.

D’où la proposition faite dans ces lignes de souligner clairement les diverses responsabilités de structures impliquées dans la machine à enfermer et expulser, que nous ne considérons pas comme interlocuteurs mais comme ennemis à combattre. Cette proposition ne demande qu’à être développée et précisée, tant par d’autres contributions écrites et par la discussion, mais aussi dans la pratique.

Aujourd’hui comme hier, ici comme ailleurs : destruction des centres de rétention, liberté pour toutes!]

******

TOUTE FRONTIÈRE EST GUERRE,
TOUTE FRONTIÈRE EST PRISON

Toute frontière est imposée. Le pouvoir définit par la force l’étendue de son territoire,
déterminant au passage qui a le droit d’y résider ou non. De là, il n’y a pas de « bonne » gestion des migrations (et nous n’en voulons aucune) mais un arbitraire qui se maintient et évolue en fonction des époques et selon les intérêts des puissant-es.

Celle où nous vivons est marquée par un contexte de guerres et de conflits armés généralisés aux quatre coins de la planète, toujours alimenté es par les Etats en place et des forces concurrentes qui veulent le pouvoir et le contrôle sur les populations et les richesses de tel ou tel territoire. Ces conditions forcent des millions de personnes à fuir les régions où elles habitent afin de survivre, chercher une vie meilleure et plus de liberté.

Les autorités européennes ont adapté et élargi leurs dispositifs répressifs ces dernières années afin de garder le contrôle suite aux déplacements forcés de populations. Suite aux expulsions successives de campements à Calais et à Paris, l’Etat a multiplié les structures différentes (CRA, camps temporaires, CAO, PRAHDA…), adaptées au tri, à l’isolement et aux expulsions des migrant-es jugé es indésirables, afin de briser tout point de fixation et toute possibilité d’auto-organisation. En parallèle, les dispositifs Dublin sont régulièrement renouvelés et durcis, et les Etats européens externalisent la gestion des frontières par des accords avec la Turquie et la Libye dans le but de stopper les personnes en amont. Plus récemment, le gouvernement a annoncé l’augmentation de la durée de rétention, portée de 45 à 90 jours, ainsi qu’un probable plan de construction de nouveaux centres de rétention. A la clé : la machine à enfermer et à expulser étend ses filets et complexifie non seulement son fonctionnement, mais aussi les manières de s’y
opposer.

Face à cette infâme chasse aux personnes migrantes, de nombreuses initiatives ont cherché à contrer l’isolement et les dispersions, notamment en ouvrant et occupant collectivement des lieux pouvant être des étapes aidantes sur des parcours, notamment dans les Hautes Alpes, voie de passage plus fréquente depuis que les autorités ont verrouillé la frontière à Vintimille et rendu plus difficile les passages par la vallée de la Roya.

Il n’est pas rare non plus que les frontières soient forcées, comme à Ceuta et Melila (Maroc/Espagne) ou à Calais, que des révoltes éclatent dans les centres de rétention ou que des personnes parviennent à s’en évader, que des protestations viennent déchirer le masque humanitaire des « centres d’accueil » pour montrer leur véritable fonction : celle de toute prison.

A Marseille dernièrement, les rafles se sont succédé dans certains quartiers pris pour cible par la police, rejoignant en cela les velléités de la mairie de « nettoyer » le centre ville pour faire place nette aux touristes et autres bourges. La RTM (régie des transports marseillais) a elle aussi pris sa part dans des opérations de contrôle qui peuvent amener les personnes prises en garde à vue, voir en centre de rétention.

De fait, la machine à expulser, allant des arrestations à l’expulsion en passant par l’enfermement, compte de multiples étapes auxquelles participent nombre d’acteurs : la PJJ (protection judiciaire de la jeunesse) qui gère les Établissements Pénitentiaires pour mineurs (EPM) dans lesquels atterrissent nombre de mineurs isolés étrangers arrêtés par les flics. L’Addap 13, qui se targue d’assurer le repérage et la gestion de ces mineurs pour le compte du Département. Adoma qui gère les centres de tri dans le cadre du PRAHDA (programme d’accueil et d’hébergement de demandeurs d’asiles). Mais aussi Bouygues, qui a construit le CRA du Canet et qui se partage sa gestion avec d’autres boîtes comme Vinci (GTM Multiservice), Défi Restauration…, ou encore la SNCF qui n’hésite pas à refouler des personnes hors des trains et/ou à les balancer aux flics.

Une des nombreuses manières d’enrayer la mécanique des expulsions pourrait être de diffuser une hostilité contre ces participants, qui se retrouvent d’ailleurs dans d’autres domaines contribuant à façonner ce monde : outils de surveillance, autoroutes et aéroports, centrales nucléaires, palais de justice et prisons…

Si nous refusons de rester passif-ve-s et de contempler l’oppression en spectateur-trice-s désabusé-e-s, c’est bien parce que nous vomissons toute la domination et l’exploitation auxquelles l’Etat et le capitalisme veulent nous contraindre.

Ce que nous refusons pour nos vies, nous le refusons également pour d’autres.

Nous voulons nous battre pour notre liberté, et c’est dans ce combat que peuvent se tisser des complicités détonantes.

Affûtons notre rage pour abattre les frontières, les Etats, et ce qui leur permet d’exister !

Liberté pour toutes et tous !

[Publié dans le feuille d’agitation anarchiste « Du Pain Sur La Planche« , n°7 – Déc. 2017]

Paris, France : Tentative d’évasion et révolte incendiaire au centre de rétention de Vincennes[Mise-à-jour]

sans attendredemain

Une aile du centre de rétention de Vincennes entièrement détruite par les flammes de la révolte :

Dans la nuit du lundi 4 au mardi 5 décembre, huit sans-papiers ont tenté de s’extirper de l’enfer carcéral qu’ils subissent au quotidien. Vers 3h30, les huit retenus ont brisé une fenêtre de leur chambre dans le but de s’échapper, mais ils ont été malheureusement rattrapés par les flics quelques mètres plus loin. Deux d’entre eux ont été placés en isolement, ce qui a provoqué une rage générale dans toute l’unité 3. Des caméras de surveillance ont été obstruées avec du papier toilette trempé, tandis qu’au moins 12 chambres ont été incendiées à différents étages. Malgré le travail de pompiers, c’est toute l’unité n°3 qui est inutilisable et ce sont au total 57 places de rétention en moins pour deux mois minimum. Des flics ont du être appelés en renfort pour mater la révolte, qui s’est fini deux heures plus tard. Les retenus vont être transférés dans une nouvelle aile du CRA, qui devait ouvrir qu’en janvier prochain*. Situé dans les anciens locaux d « Emmaüs », ce bâtiment peut enfermer au moins 160 indésirables avant de les expulser.

Solidarité avec les révoltés du CRA de Vincennes !

Feu à tous les centres de rétention !

[Reformulé de la presse, 5.12.2017]

NdT:

*Ce nouveau bâtiment devait être utilisable à partir du 31 octobre dernier, selon une autre source.

 

Valence[Drôme] AGUSTÍ CENTELLES, un photographe pendant la guerre D’Espagne . présentation et projection le 12 décembre à 19 h au Laboratoire anarchiste

12 décembre à 19 h au Laboratoire anarchiste 8 Place St Jean, Valence 

PROJECTION DU FILM « 4 photographes » DE GUSTAVO CORTÉS BUENO, dont

AGUSTÍ CENTELLES,

UN PHOTOGRAPHE PENDANT LA GUERRE D’ESPAGNE juillet  1936   1 avril-1939

Dans le cadre des activités habituelles du laboratoire, Ce film sera présenté par Bernard Salques et s’accompagnera de discussions façon « auberge espagnole »

Agustí Centelles, jeune et brillant photographe espagnol, s’engage dès 1936 aux côtés des Républicains. Sous la forme d’une valise remplie de négatifs qu’il ne récupère qu’à la mort de Franco en 1975, il légue à l’Histoire un patrimoine photographique exceptionnel sur la guerre d’Espagne, l’exil qui la suit et l’enfermement dans les camps français.

L’affiche de la soirée AGUSTÍ CENTELLES, à diffuser et si tu veux l’ afficher en PDF

Zurich, Suisse : La bibliothèque anarchiste Fermento perquisitionnée par la police

Jeudi 30 novembre 2017, vers 16h, environ une dizaine d’agents en uniforme et en civil de la police cantonale de Zurich ont forcé l’accès aux locaux de la bibliothèque anarchiste Fermento située Josephstr., 102, à l’aide d’un mandat de perquisition. Le délit reproché : « incitation publique à commettre des crimes et des actes de violence ».

Comme nous venons seulement de l’apprendre, trois agents du service d’investigation criminelle de la police cantonale de Zurich ont déjà forcé l’entrée au local il y a dix jours. Ils avaient déjà notifié leur venue pour la même raison : à travers la vitrine de la bibliothèque on peut y voir des appels à commettre des crimes et délits contre les entreprises et des personnes, ce qui semble être directement rattaché aux récents incendies contre le chantier du centre de police et de justice et le chantier de la prison de « Bässlergut » à Bâle.

Ce qui s’est passé n’est absolument pas surprenant. Il y a quelques jours, deux longs éditos dans les journaux de la « Schweiz am Wochenende » et de la « Aargauer Zeitung » incitaient à entreprendre enfin quelque chose contre ces anarchistes, se vantant d’avoir découvert ce que n’importe quel piéton peut facilement voir à Zurich : notre vitrine. Quant au fait de savoir si la police a agi sur les élans de servitude volontaire à la cour d’Andreas Maurer – pour appeler le journaliste en question par son nom – ou que ce dernier est écrit sous l’initiative de la police, nous ne le savons pas et on s’en fout. En tout cas, le rôle policier du journaliste saute une fois de plus aux yeux.

Mais venons-en aux aspects techniques :

Lors de la première perquisition, seules les affiches accrochées à l’intérieur du local ont été enlevées. Puisque les agents n’étaient visiblement pas certains de savoir quelle affiche contenait un message criminel, ils ont retiré les trois en même temps. Y compris celle par laquelle nous avons appelé à soutenir financièrement notre bibliothèque, puisque nous sommes contraints de céder notre local à une succursale de Migros dès février prochain. Nous avons pris acte de l’enlèvement des affiches avec étonnement.

Cette perquisition s’est donc déroulée de manière plus rigoureuse, même si elle n’en était visiblement pas moins chaotique. Cette fois, c’est un autre service, apparemment « plus important » et toujours sous la direction de la police cantonale, qui l’a réalisée. L’élément déclencheur serait qu’une de ces foutues affiches serait réapparue dans la vitrine : celle sur laquelle sont listés les entreprises impliquées dans la construction de la prison de Bässlergut, tout en proposant de tenir pour responsable celles et ceux qui s’enrichissent par l’enfermement des gens. Seulement, il est étrange qu’ils n’aient précisément pas touché à cette affiche et qu’ils l’aient laissé dans la vitrine. En revanche, ils ont confisqué divers autres affiches, notamment celles contre la construction du centre de police et de justice de Zurich, mais aussi celles contre les politiques migratoires et les prisons en général. Comme déjà lors de la première perquisition, les affiches ont été « collectées comme preuves en vue de préserver les traces » puisque « toute trace pouvant être collectée peut conduire à l’identification des auteurs » (??).

Mis à part cela, ils ont emporté avec eux bien d’autres choses: en plus de trois ordinateurs, d’un disque dur, d’un CD avec des photos de flics en civil (pour leur propre album?), ils ont embarqué un classeur rempli de correspondances du journal anarchiste de Zurich « Dissonanz », ainsi qu’une boîte de fiches d’emprunt des livres de la bibliothèque. Cela n’a visiblement peu de chose à voir avec l’affiche incriminée, qui est par ailleurs accessible à tous sur internet. Les informations, noms et contacts collectés serviront très certainement à d’autres objectifs et d’autres constructions plus ou moins ridicules. Nous verrons bien.

Aucune personne de la bibliothèque n’était présente lors de ces deux perquisitions. Le propriétaire était partiellement présent et un type de la mairie a été appelé pour superviser l’opération. Cependant, le bail de location a été exigé et obtenu afin « d’identifier celui ou celle qui loue les locaux en question et en endosse donc la responsabilité ». Le procureur à l’origine de toute cette histoire est Edwin Lüscher, qui s’est depuis quelque temps affirmé comme étant en charge des « émeutes » et semblerait être parfaitement connu des uns et des autres. Nous vous tiendrons au courant des suites.

Vos anarchistes de « Fermento »

[ sans attendredemain a traduit  l’allemand de Barrikade.info, 1. Dezember 2017]

Buenos Aires, Argentine : Attaque en solidarité avec les Mapuches en lutte et en mémoire de Santiago Maldonado

Samedi 26 novembre, aux environs de 23h, une quinzaine d’individus masqués a attaqué le siège du gouvernement local de la province de Rio Negro. Les vitres de la façade ont été explosées et des tags (comme « Benetton dehors ») ont été tracés sur la façade. Cette visite est une réponse à l’assassinat quelques heures auparavant d’un combattant mapuche de 27 ans, Rafael Nahuel, lors d’une expulsion des forces armées de l’Etat argentin dans la ville de Mascardi, près de Bariloche en Pentagonie. Comme c’est mentionné dans le communiqué ci-dessous, cette action salue également la mémoire du compagnon Santiago Maldonado, kidnappé par les forces de l’ordre et retrouvé mort dans une rivière le 20 octobre dernier.


Revendication de l’attaque des locaux du gouvernement local

A 24 heures du communiqué officiel au sujet de l’expertise du corps de notre compagnon Santiago Maldonado, assassiné par l’Etat argentin, et pendant que le chef du gouvernement de la Ciudad Autónoma de Buenos Aires tenait un discours sur une estrade devant le congrès national pour une bande faisant l’éloge d’un tel « Dieu », nous avons, à quelques encablures, réalisé une action d’émancipation vis-à-vis de tout type d’autorité, qu’elle soit religieuse, militaire, ou sous l’influence de n’importe quelle hiérarchie, de la « patrie » ou étatique. Nous avons attaqué la Casa de la Provincia de Río Negro, en détruisant sa façade et en laissant une banderole avec un message exigeant la libération de Facundo Jones Huala, prisonnier en tant que mapuche.

Cette action s’inscrit comme réponse à un contexte d’agressions continues et d’assauts répressifs à l’encontre des revendications mapuches en défense de la terre et contre les pratiques d’extraction, polluantes de manière générale, et la spoliation du peu de terrain, après 500 ans de pillage, qu’ils continuent d’habiter malgré le fait que des chefs d’entreprises multimillionnaires tels que l’italien Luciano Benetton et l’anglais Joseph Lewis, de connivence avec le gouvernement argentin, tentent toujours de s’approprier.

Ce fut dans cette même situation coercitive et oppressive que, le même jour, l’Etat a causé la mort d’un autre Mapuche, Rafael Nahuel, et blessé par des tirs d’arme à feu d’autres membres du « Lof Lafken Winkul Mapu », en partant à la chasse au cours d’une opération, malgré la tentative de maquiller ces exactions en parlant « d’affrontements », alors qu’il s’agit d’une répression menée conjointement avec les principaux alliés du gouvernement que sont les médias de masse de désinformation.

Nous appelons à reproduire tout acte de refus vis-à-vis du recours à la force que l’Etat meurtrier déploie contre tout être humain, à tout moment et en tout lieu, surtout dans ces moments où l’acharnement contre la souveraineté des peuples autochtones, visant en particulier les Mapuches, saute aux yeux et que gouvernement et médias dominants cherchent à les représenter comme des « ennemis intérieurs » , en diabolisant le seul fait qu’ils existent, qu’ils aient leur propre culture et leurs propres coutumes.

Liberté pour Facundo Jones Huala. La solidarité est bien plus que des mots.

Compagnon Santiago : que ta mort ne repose jamais en paix et qu’elle se lève contre toute autorité.

Des anarchistes.

[ sans attendredemain a traduit de l’espagnol  Contrainfo, 29.11.2017]

Non au parc industriel éolien sur la commune des Vastres (Haute-loire)

 

numero Zero

ça commence à bouger dans le manche ,  à côté de la mère( maire du Chambon sur lignon) de Laurent Wauquiez..

L’implantation de 5 éoliennes de 150 mètres est prévue sur la commune des Vastres en Haute-loire en limite du parc des monts d’Ardèche.1* Ce projet dit des 2 plateaux comprend 2 sites d’implantations distincts : trois éoliennes sur la zone des « Platayres » et deux sur le hameau du « Pau des Vastres » en limite de la commune de Fay-sur-Lignon.

 

Un projet imposé

Ce projet, porté en toute discrétion par les les entreprises Quénéa et BayWa r.e. en partenariat avec la mairie des Vastres, a été initié en 2006 sans aucune concertation ni information aux habitants du territoire jusqu’à l’été 2016. En juillet 2016, les riverains découvrent le projet par voie de presse. Devant ce manque évident de concertation et d’information, l’opposition s’organise via un comité de riverains. De nombreuses initiatives personnelles et collectives (pétitions, courriers, rassemblements…) se mettent en place pour dénoncer ce projet et interpeller les élus et responsables locaux.

La paix sociale a un coût !

Face à ces contestations, les sociétés Quénéa et BayWa r.e. produisent une gazette d’information régulière et une nouvelle structure de financement est mise en place. Portée par Enerfip, elle vise à apporter un soutien au projet dans un simulacre de financement participatif, affichant des rendements 10 fois plus élevés qu’un livret A : 7%… Ce projet d’éoliennes est aussi une source d’argent importante pour la petite commune des Vastres qui toucherait 30 000 euros par an pour louer ses terrains. Les retombées fiscales seraient elles d’environ 20 000€ euros par an pour la commune, 100 000 euros par an pour l’intercommunalité et 60 000 euros par an pour le département [1].

Les actions menées contre le projet

Plusieurs actions ont été conduites :

  • Plusieurs pétitions contre ce projet, déjà des centaines de signatures ;
  • Des réunions d’information en octobre 2016 et mai 2017 ;
  • Des manifestions.

D’autres sont prévues.
Mobilisez-vous contre l’installation de ce parc industriel éolien !

Plus d’informations sur le site : https://stopeoliennelesvastresblog…..

 

 1* Ce parc des monts d’Ardèche ,est encore un intitulé imposé par le tourisme

 

Paris, France : Quelques courants d’air froid au local des fascistes … (24 novembre 2017)

Samedi 25 novembre à Paris, les fascistes de Génération Identitaire prévoyaient de tenir une grande manifestation devant le Bataclan, afin de tenter de récupérer les massacres de novembre 2015 et véhiculer leur haine raciste vis-à-vis des assimilés musulmans.

Bien que celle-ci ait été décrétée interdite par la préfecture quelques heures avant, un groupe d’antifascistes est allé leur rendre visite au 20 rue Juge, dans le 15e arrondissement, où se trouve leur nouveau local. Sur place, les vitres du local ont été méthodiquement explosées à coups de bâtons et de la peinture rouge a été projetée sur la façade. Les visiteur.e.s sont reparti.e.s à temps, sans qu’il y ait d’arrestation.

 sans attendre demain,

[Nucléaire] Fukushima : cogérer l’agonie.

 

Fukushima_nuclear

En ce 11 mars 2015, quatre ans après l’inachevable désastre nucléaire de Fukushima, on peut, bien entendu, établir un bilan officiel : 87 enfants atteints d’un cancer de la thyroïde, 23 autres suspectés de l’être, 120.000 « réfugiés », 50.000 liquidateurs mobilisés au seuil sacrificiel dûment relevé, des piscines remplies de combustibles prêtes à nous exploser au nez, des rejets massifs et réguliers d’eau contaminée dans l’océan, pas moins de 30 millions de m3 de déchets radioactifs à stocker pour l’éternité.

Ce bilan existe. Nous vous y renvoyons.

L’État fait des habitants de Fukushima des cogestionnaires du désastre

Une fois ce « bilan » dressé, une fois les victimes et les inquiétudes considérées avec respect, il s’agit de tirer les conclusions qui s’imposent. L’une d’entre elles est la suivante : au fur et à mesure que se mettait en place l’aide fournie par des groupes citoyens, des ONG, des structures plus ou moins indépendantes, l’État faisait des habitants de Fukushima, indéniablement et sous couvert de « participation citoyenne », des cogestionnaires du désastre. On pourra nous opposer que cet élan civique a relevé de la spontanéité, voire de l’amour du prochain, que l’État n’a donné aucun ordre allant dans ce sens, que chacun était, et reste, libre de « s’engager » dans de tels mouvements, certes ! Cependant, beaucoup des hommes et des femmes qui l’ont fait, même si c’est inconsciemment, ont fait le jeu de l’État.

Voilà ce que nous avons constaté.

La plupart de ses groupes citoyens, ces ONG, ces structures plus ou moins indépendantes ont appelé les habitants à s’équiper de dosimètres, les ont aidé à s’en procurer ou à s’en fabriquer sur le mode do-it-yourself, les ont assistés dans la tâche pharaonique d’une impossible décontamination, ont réuni des fonds aux sommes parfois colossales pour acheter des équipements permettant d’effectuer des anthropogammamétries, y ont fait asseoir leurs congénères pour leur asséner des chiffres dont ils ne savaient que faire, ont élaboré des cartes des retombées radioactives au mètre près, ont ouvert des dispensaires dédiés à l’évaluation des doses reçues et au suivi sanitaire des populations. Ces « initiatives citoyennes » ont visé à rendre compte d’une réalité dont les protagonistes estimaient qu’elle était niée par les autorités. Ce faisant, plutôt que de les mener à « sauver leur vie », autrement dit prendre leurs jambes à leur cou (comme l’ont fait certaines structures, dans le Yamanashi par exemple, aidant les gens à refaire leur vie ailleurs), la plupart d’entre elles ont aidé les gens à rester sur place, ce qui a fait le jeu d’un État qui n’avait d’autre objectif, dès le début des évènements, que de maintenir les populations en place. Ce faisant, plutôt que de remettre en question la thanato-politique de folles sociétés humaines bâties sur le danger et le gouvernement par la mort, ces structures ont appris aux gens à vivre avec, attendu que les dosimètres créeraient le miracle.

De Tchernobyl à Fukushima, la cogestion a fait faire un bond qualitatif à l’administration du désastre : travaillant à la grande inversion du désastre en remède, elle a porté à un degré de perfection jamais atteint jusqu’à présent la responsabilisation de chacun dans sa propre destruction et la nationalisation du peuple qui la fonde.

Groupes indépendants… intégrés

Prenons deux exemples qui montrent comment, un jour ou l’autre, ces structures plus ou moins indépendantes l’ont été de moins en moins et se sont, avec plus ou moins d’état d’âme, ralliées aux structures étatiques.

Premier exemple : Ethos, programme développé en Biélorussie dans les années 1990 pour « améliorer les conditions de vie dans les zones contaminées », soutenu par la commission européenne, dont le leader était notamment directeur du CEPN, Centre d’études sur l’évaluation de la protection dans le domaine nucléaire, association financée par EDF, le CEA, la Cogema et l’IRSN. Un clone de ce programme, Ethos in Fukushima, est né au Japon six mois après le 11 mars 2011, à l’initiative d’une ONG locale visant à soutenir le moral des troupes contaminées à travers des réunions d’information où sont prônées l’entraide entre les habitants et des mesures illusoires de protection contre la radioactivité. Le mot d’ordre de l’ONG, dont la foi, logiquement, renverse les montagnes, est : « Malgré tout, vivre ici, c’est merveilleux, et nous pouvons transmettre un avenir meilleur ». L’élève ayant rapidement dépassé le maître, cette initiative a fait l’objet d’une prise en main de la Commission Internationale de Protection Radiologique (CIPR), qui a mené à la mise en place de « Dialogues ». Ces séminaires participatifs ont alors rassemblé des élus, des experts scientifiques et des groupes de citoyens soucieux de « revitaliser » les zones contaminées qui en avaient bien besoin, afin d’inculquer une « culture pratique radiologique » et d’aider chacun à « optimiser les doses ».

Deuxième exemple : Safecast, « réseau global de capteurs qui recueille et partage des mesures de radiation afin d’habiliter les gens à gérer la situation grâce à des données relatives à leur environnement. » Suite à leur participation à une conférence de l’AIEA en février 2014 à Vienne, le leader de Safecast définit ses membres comme « des hackers, mais pas de ceux qui dévalisent les banques (sic), de ceux qui sont les moteurs de l’innovation », et montre clairement le cap, considérant « avoir modifié avec succès les présupposés qu’avait l’AIEA par rapport à ce que les groupes indépendants sont capables de faire (…) afin de fournir des sources alternatives d’information », se déclarant avec une fierté affligeante « certain que cela fera son chemin dans la prochaine révision des directives de réponse au désastre que prépare l’AIEA.» La déléguée norvégienne à l’AIEA, qui a saisi tout l’intérêt des « capteurs citoyens », a immédiatement vu en Safecast « des gens créatifs et innovants qui développent des solutions efficaces par eux-mêmes, et en cas d’accident dans votre propre pays, vous serez bien contents d’avoir des gens comme eux. En fait, vous devriez même, dès maintenant, chercher des gens comme eux »[1].

Se félicitant de ce que cette déclaration ait été suivie d’applaudissements, les responsables faussement naïfs de Safecast précisent : « Le consensus dans la salle a tourné (…), la CIPR nous a proposé de trouver des financements, le ministère de l’énergie américain veut intégrer nos inputs dans leur nouveau système d’information d’urgence, l’IRSN veut que nous les aidions dans un de leurs projets, la Commission de régulation nucléaire discute avec nous pour voir comment faire au mieux pour intégrer la mesure citoyenne dans leurs plans de catastrophe ».

Les « capteurs-citoyens » de Fukushima : des citoyens captifs

La cogestion des dégâts fonde le consensus : saluée par tous au nom de la nécessité à dépasser la situation, elle est irréversiblement souhaitée et s’inscrit dans une stratégie fondée sur cet art d’accommoder les restes qu’est la résilience. Approche prisée des pronucléaires, elle s’intègre également, pour nombre d’antinucléaires, à une mise en œuvre de la participation citoyenne qu’ils appellent – ne reculant devant aucun paradoxe – de tous leurs vœux, achoppant alors de manière redoutable devant la remise en cause du recours à l’énergie nucléaire censée fonder leur lutte, et de la société industrielle qui rend ce recours indispensable. Au final, l’objet de la cogestion, au nom de la démocratie, est l’État lui-même. En faisant de chacun un contre-expert qu’il faut éduquer, informer, équiper, pour faire de lui un mesureur performant, pour qu’il se soumette par avance à l’autorité scientifique qui édictera les nouvelles normes nécessaires au bon fonctionnement de la machine sociale, la cogestion s’affiche pour ce qu’elle est : l’art de répandre des métastases étatiques, pour reprendre la limpide formule de Jaime Semprun et de René Riesel.

Certains sociologues du gyrophare, qui ne manquent jamais une occasion de louer les « lanceurs d’alerte », ont persisté à vanter les mérites des « réseaux de capteurs-citoyens qui participent à la construction d’une intelligence collective instrumentée et confèrent une capacité active aux citoyens pour interpréter leur environnement, le capter et le mesurer et in fine agir sur lui »[2]. De la sorte, les alertologues se sont refusés à voir la réalité de ce devant quoi ils s’ébahissaient : bien des « capteurs-citoyens » de Fukushima étaient bel et bien devenus des citoyens captifs.

Cogérer, consentir, obéir

Cogérer les dégâts du désastre nucléaire aide à franchir la distance qui séparait le terrible de l’acquiescement au terrible. Cogérer les dégâts du désastre nucléaire amène à prendre part au dispositif permettant de consentir à la contamination, à apprendre aux hommes à vivre dans de mauvaises conditions d’existence et à faire pénétrer celle-ci dans la culture de masse. Cogérer les dégâts du désastre nucléaire, c’est s’inscrire dans le paradigme de l’ordre, non dans celui de la transformation. C’est accompagner l’agonie au quotidien des corps et celle, aussi grave, des esprits et de leur éventuelle pensée contraire. Passé maître dans l’art de mépriser ses adversaires que sont les individus conscients d’eux-mêmes, l’État cogéré, désiré par tous, n’a plus que de faux ennemis dans la main desquels il a su glisser la sienne. L’identification à celui que l’on craint joue ici d’autant plus fortement que la cogestion tend vers l’autogestion, qui est au désastre nucléaire ce que l’autocritique fût au stalinisme : une technique d’intériorisation de la culpabilité et, ce faisant, de la domination, car la cogestion est une congestion de la liberté et du refus d’en être privé. Il s’agit alors de se trouver une cause commune pour éviter de s’affronter à son propre sauvetage par le refus. Or les causes communes abondent à Fukushima : tirer partie d’une expérience unique, apprendre à faire face au prochain désastre, restaurer la communauté, redynamiser les forces économiques, faire renaître l’emploi des jeunes, inciter les populations à un « retour au pays natal »… Des menaces de non remboursement des frais de santé aux coupons de réduction pour les touristes, du redéveloppement de l’industrie des loisirs (stades de baseball, musées) à la construction de supérettes avec terrasses « plus conviviales »… à Fukushima, nul doute : l’inventivité morbide fait fureur.

Assurément, en prétendant sauver d’un côté ce que l’on détruit de l’autre, on ne fait que répéter l’obéissance au pouvoir.

Nadine et Thierry Ribault, Auteurs de Les sanctuaires de l’abîme – Chronique du désastre de Fukushima,

Éditions de l’Encyclopédie des Nuisances, Paris, 2012.

http://www.sous-la-cendre.info/3129/fukushima-cogerer-lagonie/

en lien un tract du CRAN Nucléaire partout, liberté nulle part!

tract trouvé ici

Belgique:Visite au service de métrologie nucléaire

note:on n’a pas déjà cité ce texte  , mais nous tenons à dire que tous les numéros de Salto sont disponibles au Laboratoire,….

(Bruxelles, décembre 2011)

Mardi dernier, les portes du service de métrologie nucléaire  de l’Université Libre de Bruxelles ont été vissées, ses murs tagués…

Mardi dernier, j’arrive sur le campus de l’Université Libre de Bruxelles et je suis accueillie par une banderole sur laquelle on peut lire quelque chose du genre “le nucléaire nous pompe l’air. Arrêtons la recherche!”

Puis en  me rendant dans le bâtiment D je découvre que les portes principales du service de métrologie nucléaire ont été vissées. Sur les murs du couloirs il y a des tags du genre “nucléocrate bouffe ta cravate! Arrêtons la recherche (nucléaire). Mort au nucléaire et à son monde…”

Et un peu partout il y a cette affiche collée dont je vous retranscris le texte:

 

Au Service de Métrologie nucléaire

 

Salutation,

Nous vous offrons un peu de perturbation dans votre routine quotidienne. Vous en profiterez pour  étudier et prendre position sur quelques problématiques qui tendent à être occultées consciencieusement tant dans les milieux scientifiques qu’ à chaque fois qu’un individu, une institution ou un groupe d’intérêt s’exprime au nom de la science.

Tout est fait pour qu’aux yeux du ” public “, science rime avec neutralité et objectivité. Pourtant la science n’est rien moins qu’intéressée et traversée, comme n’importe quel autre corps social, par la recherche de puissance et de prestige.

La science est intéressée: quiconque a quelque peu fréquenté les milieux scientifiques sait qu’un scientifique, qu’il soit dans son labo ou lorsqu’il conseille le prince, n’est jamais seul. Il porte avec lui les intérêts de ceux pour qui il travaille et de ceux qu’il doit convaincre de l’intérêt de ses recherches, que ce soit un organisme public ou des entreprises privées en recherche de gains en terme de puissance, de prestige ou économique.

En l’occurrence, le service de métrologie travaille, entre autres, main dans la main avec le lobby nucléaire français en collaborant avec tractebel suez; avec le lobby américain westinghouse; et aussi avec des agences promotrices à tout va et à tous risques du nucléaire tel le centre d’étude nucléaire ou l’IRSN français. Pour ne citer qu’eux.

La science n’est ni objective ni neutre: elle doit être opérante, elle produit des techniques comme on produit du boudin. Il n’existe pas de cadre théorique objectif qui transcenderait toutes connaissances. La science, pour être reconnue objective, doit être avalisée par des communautés scientifiques, économiques et des États.

Et en se constituant en tant que vérité, en tant que pratique indépendante et neutre, la science avalise à son tour les actions de ces mêmes communautés scientifiques, de ces mêmes puissances économiques, de ces mêmes États. C’est donc par le double mouvement entre acteurs de la technoscience et le statut de la technoscience dans nos sociétés que se renforce chacune des parties dans une étroite interdépendance.

Ce double mouvement permet de dépolitiser les choix de sociétés qui nous sont imposés. Dans le domaine spécifique du nucléaire, cette collusion entre promoteur de l’atome à gogo, industrie et État tente d’occulter que le développement du  programme nucléaire belge, (électronucléaire, militaire, mais aussi tout ce qui concerne le médical, la stérilisation par irradiation,..) A été et reste une décision politique et économique.

Par exemple, la création d’une agence fédérale de contrôle du nucléaire – avec laquelle collabore le service de métrologie nucléaire – qui prétend exercer un contrôle indépendant et fournir une information transparente, objective et fiable permet, sous couvert d’expertise scientifique, d’occulter le fait que le choix des normes de radioactivité acceptables pour les population est une décision économique et politique et non pas scientifique. En cas d’accident, les experts et les décideurs politiques se mettent rapidement d’accord pour augmenter le seuil qu’ils jugent acceptable.  Ainsi le 25 mars 2011, alors qu’avait débuté la catastrophe à Fukushima, l’union européenne décide d’augmenter les normes de radioactivité des aliments importés pour des raisons économiques. La logique sous-jacente sous ce genre de décision est qu’il vaut mieux sacrifier des individus que d’affronter une remise en question, de quelque ordre qu’elle soit, des structures qui ont amené une telle situation.

Si nous nous invitons aujourd’hui ; ce n’est pas au nom d’une contre expertise rationnelle mais parce que nous voulons la vie et non pas la survie que nous organise les États, les industriels et les scientifiques. Nous voulons l’espace pour choisir nos vies et ne plus subir les décisions de quelques uns, aussi éclairés qu’ils se croient.

Sur le chemin de l’émancipation, le nucléaire est un obstacle de taille. Il est à la croisée des logiques autoritaires qui dominent nos sociétés. Cheval de troie, une fois introduit par quelques décideurs, le nucléaire à des conséquences écologiques et sociales inimaginables. Ecologiquement inimaginables parce que la durée de nuisance de ses déchets dépasse les capacités humaines d’appréhension ; parce que nous ne connaissons pas encore l’étendue du désastre qu’il crée au quotidien. Socialement il révèle le rôle de  pompier pyromane que jouent l’etat et les scientifiques : après nous avoir mis bien dedans, ils se prétendent les seuls à pouvoir gérer le désastre.

Oui, mais, pourquoi cibler ce service ?

N’aurait-il pas fallu clouer les portes de Tihange, Doel ou Kleine Broegel ?

Non, il n’y a pas d’erreur, c’est bien ici, dans ce lieu à l’abri des contestations du nucléaire et du rôle des scientifiques dans notre soumission quotidienne que nous voulons chercher la petite bête.

Elle n’est pas longue à trouver, une fois passé les écrans de fumée agités par les experts. Rien ne fonctionne jamais comme sur le papier et c’est d’ailleurs pour ça que les promoteurs du nucléaire s’amusent à faire des expériences grandeur nature. Derrière leurs prévisions probabilistes qui minimisent toujours les risques, il y a un tas de  petites bêtes qui n’ont cesse d’infirmer telle ou telle partie de la théorie. Elles prennent la forme là d’une fuite radioactive ou d’une enceinte qui se désagrège; là d’une faute de frappe,là encore d’accident ou un d’emballement imprévu qui fait tout sauter…

En travaillant sur les risques industriels et nucléaires, le service de métrologie nucléaire ne fait pas que produire un outil de gestion concrèt de  ces risques, mais s’intègre dans une stratégie plus générale. Depuis Tchernobyl, les scientifiques et  l’Etat ne prétendent plus ni l’accident majeur impossible, ni contrôler tous le processus nucléaire (même s’ils continuent à minimiser les risques à grand renfort de mensonges). Désormais leur stratégie consiste à faire accepter autant la possibilité, et la réalité comme à Tchernobyl et Fukushima, de l’accident majeur que les contaminations quotidiennes.

Les accidents majeurs leurs servent d’opportunité pour empêcher toute remise en question de la société nucléaire et de leur propre pouvoir au sein de cette société en y expérimentant des techniques de communication, d’acceptation et de gestion du risque au quotidien.

Le quotidien créé par le nucléaire ; c’est l’exploitation, c’est la contamination à toutes les étapes du processus. Ce service n’est pas isolé des autres installations nucléaires. La spécialisation poussée en science empêche chacun de voir l’ensemble, de voir dans quoi s’insère son propre labo, son propre objet de recherche, son expérience.

Matériellement, le service de métrologie nucléaire n’existe pas sans les mines d’uranium  au Niger ou au Congo où s’expérimentent l’esclavage moderne et la liquidation par contamination des populations locales. Il n’existe pas non plus sans le transport des matériaux radioactifs avec tout ce que ça comporte comme diffusion de la contamination. Il n’existe pas sans les réacteurs expérimentaux comme ceux au nombre de quatre du Centre d’Etude nucléaire avec lequel il collabore. Enfin, parce qu’il existe,  il crée des déchets radioactifs pour lesquels il n’existe aucune solution acceptable pour nos vies et celles à venir.

Enfin, nous voulons soulever le problème du nucléaire médical auquel participe ce service en donnant des formations en radioprotection et à travers sa filière biomédicale nucléaire. La partie médicale que ce soit pour le nucléaire comme pour les OGM, sert toujours d’argument pour museler la contestation. La déclaration de l’ex-directeur de la Fondation Curie en France, le professeur Latarjet selon qui la probabilité de guérison de cancers par rayonnements est beaucoup plus élevée que celle de la production d’un nouveau cancer et que donc les avantages l’emporte sur les inconvénients, révèle le cynisme qui règne dans le milieux du médical nucléaire. Il y a en quelque sorte un calcul coûts/bénéfices, dans laquelle la santé et la vie d’une personne se résume à un chiffre dans des probabilités. A ne pas douter que les bénéfices se palpent aussi en billets.

Quand en 2008, à Fleurus, la fuite radioactive de l’IRE, l’un des six laboratoires au monde producteur de radio-isotope pour le secteur médical, provoque la colère des habitants, le sujet de préoccupation médiatique devient vite la pénurie de radio-isotopes pour les hôpitaux. Il  n’est jamais question de remmettre en question l’existence de l’IRE. Pourtant, n’y avait-il pas quelque chose de légitime dans la colère des habitants qui souffrent et meurent de maladies radio induites, dont des cancers, pour qu’on puisse diagnostiquer ces cancers ?

Tout cela n’a rien de nouveau pourtant l ‘espace pour contester la propagation d’un incendie allumé par les expériences grandeur nature de quelques scientifiques financés par des Etats et des intérêts industriels diminue de jour en jour et particulièrement au sein des milieux scientifiques. Mais nous avons la prétention qu’il soit encore possible de tout arrêter; que les bifurcations sont toujours possibles. Il n’y a pas d’inéluctabilité, ce monde peut être radicalement transformé dans une optique émancipatrice. Mais tout cela ne sera possible qu’en balayant ce qui permet à certains de prendre des décisions pour tous. Et cela à tous les niveaux. A commencer par ce service ici.

Aux chercheurs qui y travaillent, aux profs qui y enseignent, aux étudiants qui s’y forment: il est temps de se sortir le cerveau du bocal de chloroforme et de réaliser quelle part vous prenez dans la propagation de l’incendie. Vous avez toujours le choix d’accepter ou non d’ajouter du combustible. Vous avez toujours le choix de choisir la soumission ou l’émancipation pour vous comme pour tous. Nous avons tous ces choix.

Pour cela, la première étape serait d’arrêter d’alimenter le feu, alors pourquoi ne pas commencer la remise en question avec cet appel:

Arrêtons la recherche!

https://salto.noblogs.org/post/2012/12/19/annexe-2

 

Le Port (La Réunion )Saccage et pillage du McDo lors d’une nuit d’émeutes

Zinfos 974      19 Novembre 2017 – 20:17

Tension maximum entre jeunes et forces de l’ordre au Port

 

Policiers et gendarmes chargent les fauteurs de troubles boulevard de Verdun, en plein centre ville (Photos : Rajeev Floricourt)

Policiers et gendarmes chargent les fauteurs de troubles boulevard de Verdun, en plein centre ville (Photos : Rajeev Floricourt)

Une nuit de tension s’annonce ce dimanche dans la cité portoise. Plusieurs points chauds sont constatés en centre ville. C’est le cas sur l’axe routier qui traverse le quartier Titan et dans une moindre mesure l’avenue Rico Carpaye où des poubelles se consument au milieu de la chaussée.

Du côté du quartier Titan, les forces de l’ordre se concentrent à contenir les intentions de troubles à l’ordre public au niveau du rond point Titan. Une forte présence policière est constatée à cet endroit avec cinq fourgons de la compagnie départementale d’intervention.

Des automobilistes ayant emprunté l’avenue ont eu la désagréable surprise un peu plus tôt dans la soirée de se faire caillaisser. L’avenue de la commune de Paris est coupée à la circulation. Des bris de verre jonchent le sol. Des poubelles ont là aussi été enflammées.

De nombreux jeunes protestent à leur manière contre la fermeture de l’avenue aux rodéos sauvages. Une pratique qui a fait un blessé grave la semaine dernière et qui cause d’importantes nuisances sonores aux riverains qui longent l’avenue.

Le maire Olivier Hoarau a annoncé en ce milieu de semaine la fermeture de cet axe routier devenu le terrain de jeu de nombreux motards les dimanches après-midi. Une décision qui, comme au Chaudron, est difficilement acceptée par les adeptes des rodéos. 

Vers 21 heures, des habitants du boulevard de Verdun à proximité de la gare routière déplorent à leur tour des dégradations sur des vitrines de magasins ainsi que sur du mobilier urbain. Les forces de police se rendent également sur place.

21H40, le calme semble être revenu après la dispersion des casseurs qui avaient un peu plus tôt investi le centre ville dans le prolongement du quartier Titan par le boulevard de Verdun où se trouvent de nombreux commerces ainsi que la clinique Avicenne. Un établissement de santé dont les vitrines ont été prises pour cible par les émeutiers.

 

Photo Jean-Marc Polmar

Photo Jean-Marc Polmar