Samedi 26 novembre, aux environs de 23h, une quinzaine d’individus masqués a attaqué le siège du gouvernement local de la province de Rio Negro. Les vitres de la façade ont été explosées et des tags (comme « Benetton dehors ») ont été tracés sur la façade. Cette visite est une réponse à l’assassinat quelques heures auparavant d’un combattant mapuche de 27 ans, Rafael Nahuel, lors d’une expulsion des forces armées de l’Etat argentin dans la ville de Mascardi, près de Bariloche en Pentagonie. Comme c’est mentionné dans le communiqué ci-dessous, cette action salue également la mémoire du compagnon Santiago Maldonado, kidnappé par les forces de l’ordre et retrouvé mort dans une rivière le 20 octobre dernier.
Revendication de l’attaque des locaux du gouvernement local
A 24 heures du communiqué officiel au sujet de l’expertise du corps de notre compagnon Santiago Maldonado, assassiné par l’Etat argentin, et pendant que le chef du gouvernement de la Ciudad Autónoma de Buenos Aires tenait un discours sur une estrade devant le congrès national pour une bande faisant l’éloge d’un tel « Dieu », nous avons, à quelques encablures, réalisé une action d’émancipation vis-à-vis de tout type d’autorité, qu’elle soit religieuse, militaire, ou sous l’influence de n’importe quelle hiérarchie, de la « patrie » ou étatique. Nous avons attaqué la Casa de la Provincia de Río Negro, en détruisant sa façade et en laissant une banderole avec un message exigeant la libération de Facundo Jones Huala, prisonnier en tant que mapuche.
Cette action s’inscrit comme réponse à un contexte d’agressions continues et d’assauts répressifs à l’encontre des revendications mapuches en défense de la terre et contre les pratiques d’extraction, polluantes de manière générale, et la spoliation du peu de terrain, après 500 ans de pillage, qu’ils continuent d’habiter malgré le fait que des chefs d’entreprises multimillionnaires tels que l’italien Luciano Benetton et l’anglais Joseph Lewis, de connivence avec le gouvernement argentin, tentent toujours de s’approprier.
Ce fut dans cette même situation coercitive et oppressive que, le même jour, l’Etat a causé la mort d’un autre Mapuche, Rafael Nahuel, et blessé par des tirs d’arme à feu d’autres membres du « Lof Lafken Winkul Mapu », en partant à la chasse au cours d’une opération, malgré la tentative de maquiller ces exactions en parlant « d’affrontements », alors qu’il s’agit d’une répression menée conjointement avec les principaux alliés du gouvernement que sont les médias de masse de désinformation.
Nous appelons à reproduire tout acte de refus vis-à-vis du recours à la force que l’Etat meurtrier déploie contre tout être humain, à tout moment et en tout lieu, surtout dans ces moments où l’acharnement contre la souveraineté des peuples autochtones, visant en particulier les Mapuches, saute aux yeux et que gouvernement et médias dominants cherchent à les représenter comme des « ennemis intérieurs » , en diabolisant le seul fait qu’ils existent, qu’ils aient leur propre culture et leurs propres coutumes.
Liberté pour Facundo Jones Huala. La solidarité est bien plus que des mots.
Compagnon Santiago : que ta mort ne repose jamais en paix et qu’elle se lève contre toute autorité.
Des anarchistes.
[ sans attendredemain a traduit de l’espagnol Contrainfo, 29.11.2017]