Anarco- communiste et paysan, Nestor Makhno est à l’origine du mouvement émancipateur libertaire en Ukraine de 1917 à 1921. Né à Goulaï-Polié, il prend part très jeune à la révolution de 1905 et est arrêté en 1908. D’abord condamné à mort, sa peine est commuée en travaux forcés à perpétuité en raison de son âge. Libéré en 1917, il retourne dans sa ville où il organise les paysans et les ouvriers : les terres des grands propriétaires sont distribuées aux paysans pauvres, les ouvriers gèrent les usines. Après l’abandon de l’Ukraine en 1918 par les soviétiques, le mouvement makhnoviste prend les armes pour défendre cette société libertaire
« La liberté ne peut passer par la soumission du peuple » , des paroles qui dérangent, une révolte inacceptable qui échappe au contrôle de l’État…
Makhno, le paysan dUkraine, est une légende, une légende controversée par les historiens officiels, par les autorités soviétiques qui en ont fait une perversion, et parfois même par les libertaires . Le film d’Hélène Chatelain , Makhno, paysan d’Ukraine , est une véritable enquête sur la mémoire, un travail d’investigation sur la manipulation de l’image et ses conséquences. Une heure dense d’informations, d’émotions, de témoignages, d’analyses comparatives des images positives et négatives, une heure qui passe trop vite…
Makhno est-il la mémoire inconnue et méconnue de l’Ukraine ? Pourquoi cette manipulation de l’histoire ? Quels les moyens qui ont imposé la remise en forme de l’histoire par les autorités soviétiques et cette occultation du mouvement anarchiste d’Ukraine ? Sa mémoire est-elle vivante aujourd’hui en Ukraine après des années d’occultation totale soviétique ? Ce film est-il une manière de restituer la mémoire de Nestor Makhno et de sa lutte, si longtemps éradiquée ? Une réhabilitation de l’auteur de « Prolétaires de tous les pays, regardez au fond de votre âme, c’est là qu’est la vérité » ?
Pour ce jeudi 19 10 à 19h30il y aura boissons chaudes et… Il y aura un infokiosk des livres et brochures et la plateforme d’Archinof. On pourra aussi discuter,..sans oublier de parler
de Maria Nikiforova, qui,après une condamnation à mort en 1908 sous le régime tsariste pour des
expropriations et le meurtre d’un flic, suivi d’une évasion du bagne sibérien . En 1917 à la tête d’un
détachement de gardes noirs, soutenue par de nombreux ouvriers d’Alexandrovsk, ville d’où elle
était originaire, mais aussi par des marins de Kronstadt, ses qualités d’oratrice autant que ses
capacités pratiques installèrent rapidement sa renommée à travers tout le territoire ukrainien.