Athènes, Grèce : Cocktails Molotov sur la police anti-émeute devant le parlement – 17 et 18 mai 2017 [Mise-à-jour]

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Mise-à-jour, vendredi 19 mai 2017

Dans la soirée de jeudi 18 mai, une manifestation de plus de 10.000 personnes s’est tenue dans Athènes pendant que les députés (rappelons que le parti de gauche grec SYRIZA a la majorité au parlement, avec 153 sièges sur 300) s’apprêtaient à voter les coupes budgétaires dans les pensions de retraites et allocations pour personnes invalides. Un groupe de personnes cagoulées s’est détaché du cortège syndicale pour aller affronter à coups de cocktails molotov les flics anti-émeute qui protégeaient le parlement grec. Les flics ont répondu par des salves de grenades lacrymogènes.

 

[Traduit de l’agence de presse Reuters, 18 mai 2017]


« Nous ne vivrons pas comme des esclaves – Les seules batailles perdues sont celles qui n’ont pas été livrées ». Ce mercredi 17 mai 2017, des milliers de personnes (plus de 12000 personnes à Athènes) se sont jointes aux manifs pour la grève générale dans toute la Grèce, contre les nouvelles mesures financières d’austérité de 4,9 milliards inclues dans le 4ème mémorandum adoptée par le gouvernement grec. Le gouvernement SYRIZA de Tsipras cible une fois de plus les exploités et les pauvres plutôt que les banques et les riches.

Le nouveau gouvernement de gauche de SYRIZA, en coalition avec le parti de droite l’ANEL, livre une nouvelle guerre de classe, cette fois-ci en ciblant spécifiquement les personnes invalides et les retraités qui ont bossé toutes leurs vies et cotisés. Après 23 coupes budgétaires dans les pensions et les allocations durant les 8 ans qu’ont duré la crise financière en Grèce (qui s’élèvent à plus de 50 milliards pour les 7 dernières années), ce qui a contraint les gens à vivre comme des mendiants, une coupe de 18% supplémentaires sera imposée aux caisses des retraites conformément au 4ème Mémorandum ayant été voté ces jours-ci au parlement grec et même du « gel » de la moindre augmentation de la caisse des retraites jusqu’en 2022.

Comme si une vie sans avenir ne suffisait pas, les rues d’Athènes se sont remplies de milliers de flics anti-émeutes pour imposer la peur aux gens qui osaient descendre dans la rue en ce jour de grève générale du 17 mai 2017. D’ailleurs, durant la manif à Athènes, des anarchistes ont attaqué les brigades anti-émeute aux cocktails Molotov sur la Place Syntagma, à proximité du parlement grec, pendant que les politiciens discutaient à l’intérieur des mesures d’austérité à imposer aux gens. Un peu plus loin, les flics anti-émeute en nombre protégeaient l’entrée du ministère des finances. D’autres manifs sont prévues le lendemain, jeudi 18 mai, pendant le vote des mesures au parlement, qui est programmé pour la nuit entre jeudi et vendredi.

Durant cette journée du 17 mai, les services de transports étaient quasiment à l’arrêt : les trains interurbains ne fonctionnaient pas, tout comme les métros entre l’aéroport d’Athènes et le centre-ville. A l’aéroport, plus de 150 vols ont dû être annulés ou repoussés. Les hôpitaux publics ne fonctionnaient que grâce à la réquisition d’un personnel d’urgence. De plus, les ferrys resteront à quai au moins jusqu’à vendredi 19 mai: les marins sont en grève depuis mardi 16 mai et poursuivront leur mouvement pendant quatre jours.

Dans les premières heures du mardi 16 mai, plusieurs attaques incendiaires ont illuminé les rues d’Athènes: vers 2h30, un groupe d’une vingtaine de personnes a lancé des coktails Molotov sur le poste de police d’Omonia. Cette attaque a été revendiquée par le groupe de « Mai sauvage » et dédiée à la mémoire de l’anarchiste Christos Tsoutsouvis, membre de l’organisation « Combat Anti-Etat » qui, après avoir tiré sur trois porcs en uniforme lors d’une fusillade le 15 mai 1985 dans la zone de Gizi, est tombé sous la balle d’un des flics à terre qui allait, quelques minutes plus tard, en finir avec son existence morbide. Un peu plus tard, c’est sur le Secrétariat Général du Commerce, situé sur la place Kaniggos, que des engins incendiaires ont atterri. Pour finir, vers 2h45, une unité de flics anti-émeute, qui se trouvait à l’angle des rues Tositsa et Patision près de l’école Polytechnique, a été attaquée aux cocktails Molotov.

[Traduction partielle d’Act for Freedom Now et d’articles de presse en anglais]