[Lutte contre le barrage de Sivens] Nantes, Toulouse, Dijon, Lille : acide contre grenades, commerces attaqués, etc.

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Dijon, poste de police municipal passé à la peinture

manifestations pour Rémi Fraisse : violences à Toulouse et Nantes, plusieurs interpellations

Le Monde.fr avec AFP | 01.11.2014 à 19h05

Six jours après le décès du le militant écologiste, Rémi Fraisse, tué par l’explosion d’une grenade offensive lancée par un gendarme sur le site du barrage de Sivens, plusieurs manifestations « contre les violences policières » se tenaient samedi 1er novembre en France. Des rassemblements étaient notamment prévus à Dijon, à Lille ou encore à Nice.

A Nantes et Toulouse, des violences ont éclaté entre manifestants et forces de l’ordre. Au moins cinq personnes ont été blessées à Nantes et des bouteilles d’acide ont été lancées par des manifestants contre les forces de l’ordre, selon le préfet de Loire-Atlantique. 16 personnes ont été interpellées, selon la chaîne d’information Itélé. A Toulouse, des échauffourées ont eu lieu dans le centre-ville, au moins six personnes ont été interpellées à Toulouse, selon un photographe de l’Agence France Presse.

La manifestation dégénère à Nantes

La manifestation a commencé à dégénérer dans l’artère principale de Nantes, sur le cours des 50-Otages. Les heurts se poursuivaient en début de soirée entre manifestants et forces de l’ordre. Un protestataire a été atteint par un coup de matraque dans la tempe et deux autres ont été atteints aux jambes par des éclats de grenades de désencerclement. Deux membres de forces de l’ordre ont été légèrement blessés selon la préfecture.

Le préfet de la Loire-Atlantique, Henri-Michel Comet, a affirmé en début de soirée que les manifestants avaient « lancé des bouteilles remplies d’acide sur les forces de sécurité ». « Un policier a été blessé par l’une de ces bouteilles », a-t-il précisé. L’agent a été touché à la main, précise une source préfectorale.

Le défilé avait démarré vers 14 h 45, lorsqu’un cortège de plusieurs centaines de personnes est parti de la préfecture, arborant deux banderoles portant « Solidarité contre les violences policières » et « 22 février, 3 yeux perdus. 26 octobre, un mort », en référence à une importante manifestation qui s’était déroulée le 22 février à Nantes contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Des protestataires avaient le visage masqué et défilaient aux cris de « La police mutile, la police assassine » ou « Flics, porcs, assassins ». Passant devant l’important dispositif policier, ils ont scandé « assassins » et « police nationale, milice du capital ».

De premiers incidents ont été observés après des jets d’objets, dont des œufs et des chaises, en direction des forces de l’ordre. Ces dernières ont répondu par des tirs de grenades lacrymogènes et assourdissantes.

A la suite des violences de lundi dernier, lors d’une précédente manifestation, plusieurs organisations opposées à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, dont Europe Ecologie-Les Verts (EELV), l’Association citoyenne intercommunale des populations concernées par le projet d’aéroport (Acipa) et le Collectif d’élus doutant de la pertinence de l’aéroport (Cedpa), principales associations institutionnelles d’opposants, se sont désolidarisées de l’appel à manifester samedi.

Des commerces vandalisés à Toulouse

A Toulouse, où un autre rassemblement se tenait pour la mort de Rémi Fraisse, quelque 1 000 manifestants se sont rassemblés dans le calme en début d’après-midi dans le centre-ville, selon le correspondant du Monde, Philippe Gagnebet. Les alentours de la place du Capitole étaient bouclés par des barrages policiers. La manifestation a ensuite dégénéré et les policiers ont tenté de disperser les manifestants, rapporte notre correspondant.

Sur une grande artère du centre-ville, la devanture d’une agence bancaire a été brisée à la masse, des distributeurs automatiques bancaires vandalisée, des poubelles incendiées. Peu avant 17 heures, quelque 300 manifestants se sont déplacés vers une grande artère du centre, survolée par un hélicoptère des forces de l’ordre. Les CRS ont essuyé des tirs de canettes de bière et de pierres, pendant qu’une partie des commerces fermaient. Aux abords du palais de justice, les forces de l’ordre coursaient différents groupes de jeunes qui incendiaient des poubelles.

Dans le quartier Esquirol, les CRS ont affronté plusieurs dizaines de jeunes gens décidés à en découdre. Au moins six personnes ont été interpellées, a constaté un photographe de l’AFP.

Rassemblements prévus dimanche

Un sit-in pacifique doit être organisé à Paris, au pied de la Tour Eiffel, organisé par l’ONG écologiste France Nature Environnement, à la mémoire de Rémi Fraisse. Les forces de l’ordre craignent néanmoins que des personnes se rendent place Stalingrad pour un rassemblement sauvage vers 15 heures. Le site Paris-luttes.info appelle en effet à manifester dimanche à Stalingrad et invite ses militants à revenir « avec vos casques de moto, de vélo ou de trottinette » pour dénoncer les violences policières.

Une marche silencieuse est également envisagée pour dimanche après-midi à 14 heures sur le site du barrage de Sivens (Tarn).


Affrontements à Toulouse

Libération/AFP, 1 novembre 2014

A Toulouse, plusieurs centaines de personnes ont commencé à se réunir en début d’après-midi place du Capitole. Un rassemblement silencieux, sans prise de parole, qui a drainé des zadistes, des militants écologistes, des antifascistes, de tous les âges. Camille, qui a élu domicile sur la ZAD de Sivens depuis deux mois, voulait « rendre hommage à Rémi » et « dénoncer les violences policières » qu’il a pu « constater depuis deux mois ». Cyril, venu avec sa compagne, ne s’est lui jamais rendu à Sivens, mais il souhaitait dire son opposition à un « barrage inutile » et dénoncer le pouvoir socialiste, « tout sauf à gauche ». Quant à François Simon, vice-président EE-LV de la région Midi-Pyrénées, il voyait dans le décès de Rémi Fraisse un triste parallèle avec celui de Vital Michalon en 1977. « A chaque fois, il faut des morts pour que le pouvoir évolue. » Et de constater la « fracture » entre les responsables politiques et « la jeunesse d’aujourd’hui », qui s’engage sur des « combats politiques avec ses moyens. »

A partir de 16 heures, des militants antifascistes ont entrepris de faire démarrer un cortège dans les rues de Toulouse. Mais le rassemblement n’étant pas déclaré en préfecture, les forces de l’ordre n’ont pas tardé à intervenir, tandis que les manifestants scandaient « Rémi, ni oubli ni pardon », « Un flic, une balle, justice sociale », ou encore « Flics : porcs, assassins ! ».

L’intervention des gendarmes s’est avérée délicate dans les petites rues piétonnes cernant la place du Capitole. Peu à peu repoussés vers la Garonne, les manifestants ont été une première fois dispersés aux abords du palais de justice vers 17h15, après des jets de pierres et de bouteilles en verre. Les forces de l’ordre ont utilisé à plusieurs reprises des grenades lacrymogènes, tentant avec l’appui d’un hélicoptère de repérer les mouvements de la foule. Certains manifestants, cagoulés et masqués, ont tagué des slogans anarchistes sur les murs. Quelques-uns s’en sont pris à des vitrines de commerces, notamment une agence immobilière. Des poubelles ont aussi été embrasées.


Mort de Rémi Fraisse : incidents à Dijon

AFP, 01/11/2014 à 19:43

Des vitrines cassées au marteau et de nombreux tags sur les façades du centre-ville : une manifestation contre « les violences policières » et « en mémoire de Rémi Fraisse » mort le 26 octobre sur le site du barrage contesté de Sivens, a dégénéré samedi à Dijon, selon la préfecture.

Environ 250 personnes avaient pris part dès 17H00 à ce rassemblement non déclaré dans la rue principale de la capitale bourguignonne, où une compagnie de CRS avait été déployée.

Les manifestants ont ensuite arpenté les rues. Au fil du parcours, un « noyau dur » composé d’une « vingtaine de casseurs » cagoulés a commencé à briser des vitrines de magasins à coups de marteau, protégés des regards par la fumée des très nombreux fumigènes, a relaté à l’AFP la préfecture. Une dizaine de commerces ont été touchés.

Des manifestants ont également couvert de tags de nombreuses façades du centre-ville et mis le feu à quelques poubelles.

La manifestation s’est ensuite dispersée vers 18h30 sans autre incident. Il n’y a eu aucune interpellation.


Hommage à Rémi Fraisse : démonstration de force à Lille « contre la violence d’État »

La Voix du Nord, 01/11/2014

On les attendait place de la République, à Lille, à partir de 18 heures, ce samedi. Les militants de différents syndicats et mouvements autonomistes, tout de noir vêtus, souhaitant rendre hommage à Rémi Fraisse se sont finalement regroupés place du général de Gaulle, à partir de 14h30. En milieu de journée, le siège du Parti Socialiste à Lille, rue Lyderic, a été attaqué avec des billes d’acier par des manifestants.

Après une heure sur place, le cortège – moins d’une centaine de personnes – s’est soudain mis en branle. À partir de là, l’effet de surprise a compensé le nombre. En pleine heure d’affluence, pétards assourdissants et peinture se sont mis à pleuvoir. Sur la Chambre de commerce et d’industrie, tout comme sur la boutique Orange ou encore l’agence Caisse d’Épargne de la rue Neuve, bondée. Au passage, des badauds ont été aspergés, alors que d’autres tressaillaient ou pressaient le pas au son des détonations. Rue du Molinel, une fusée a également atteint une fenêtre d’appartement avant d’atterrir sur le trottoir.

Le Parti Socialiste en ligne de mire

Les protestataires ont progressé en distribuant des tracts, appelant les passants à « la révolte ». Ils surveillaient également la police, adaptant leur trajet aux différents dispositifs. Le siège du Parti socialiste, rue Lyderic, a été tagué et a reçu des projectiles. Il a également été couvert de l’inscription : « Rémi, ils paieront ! » La police a ramassé des billes d’acier.

En début de soirée, à 19h, une trentaine de manifestants réunis dans le calme rendaient à nouveau hommage à Rémi Fraisse place de la République avec des banderoles posées sur le sol et des cierges sur les marches de la fontaine de la Place.

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