Bologne, Italie : Les anarchistes ont toujours combattu la normalisation

Appel à solidarité avec les compagnon-ne-s inculpé-e-s pour les faits de Piazza Verdi

dimanche 12 octobre 2014

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La normalisation a plusieurs aspects, certains implicites – comme la télévision, les spots publicitaires, les « j’aime », les modèles culturels – et d’autres explicites, certains même extrêmement physiques : la prison, les hôpitaux psychiatriques, les prisons pour mineurs… Dans ces structures, les « déviants » sont enfermés et cachés de l’œil conformiste, bourrés de psychotropes pour être ramenés à la normalité.

Les asiles n’existent plus, mais ils survivent dans des structures jumelles : les hôpitaux psychiatriques. Et ils ont des dispositifs qui sont leur ramification directe : les TSO.

Les TSO (Traitements sanitaires obligatoires) sont des programmes de santé mentale capables de faire rester l’asile dans nos vies. Leur objectif est de normaliser les fous, les déviants, les non-aliénés, les rebelles, les indomptables. Avec les pilules du bonheur, normaliser signifie créer des zombies, des pantins, des marionnettes et des soldats. Ainsi que créer du profit par la vente des médicaments et par l’entretien des structures sanitaires.

La normalisation génère donc du contrôle et de l’argent. Elle est la fille du capitalisme et de la forme la plus complète et subtile du contrôle social, celle qui sépare les individus sains et les malades, à soigner et à normaliser. Voilà pourquoi les indomptables l’ont toujours combattue.

En 2007 à Bologne, quelques indomptables se sont opposé-e-s à la normalisation en cherchant à empêcher un TSO. Ils/Elles ont par la suite été arrêté-e-s et incarcéré-e-s.

Aujourd’hui, 7 ans plus tard, ils ont encore à affronter le procès qui n’a même pas encore atteint le jugement en première instance.

Les réquisitions du procureur, émises en juillet dernier, sont extrêmement hautes : elles vont de six ans et demi à sept ans et demi de réclusion.

Nous ne sommes pas étonnés que le pouvoir cherche toujours à réprimer les âmes des rebelles, et en réalité, dans cette affaire, un typique montage d’État a été ajouté aux accusations normales de résistance, violence et outrage à agent de la force publique : les compagnon-ne-s ont été accusé-e-s du vol d’une paire de menottes.

Ce qui ressemblait initialement à un simple désir de vengeance contre les compagnon-ne-s a aujourd’hui pris les traits de ce qui pourrait devenir un précédent légitimant une répression absurde et lourde contre ceux qui ne veulent pas être normalisés.

À leur normalité nous préférons la folie !

C’est pourquoi le vendredi 17 octobre à 16h sur l’esplanade Maggiore à Bologne, nous serons là aux côtés de nos compagnon-ne-s frappé-e-s par la répression de l’Etat.

Madda, Sirio, Juan, Fede et Fako libres !

voir Bologne, Italie : à leur normalité je préfère la folie – sur le procès pour les faits de Piazza Verdi