« Loi Travaille ! » : Paris/Rennes/Nantes/Lyon. Vitrines de banques et d’agence immobilière, trains bloqués, poubelles cramées et flics blessés [mis à jour]

recopié sur     Brèves du désordre : informations occultées par les médias locaux

A la mi-journée, le ministère de l’Education nationale avait compté 115 lycées bloqués à travers la France, tandis que les organisations lycéennes évoquaient un chiffre compris entre 120 et 200. Côté universités, plusieurs sites étaient fermés par l’administration (parfois jusqu’à lundi prochain) pour empêcher AG et occupations : certains campus parisiens (Sorbonne, Tolbiac, Saint-Denis), Lumière-Lyon II et le campus Victoire à Bordeaux.

Paris : banques et agences immobilières

Le Parisien, 17 Mars 2016, 13h27 (extrait)

A Paris, des établissements bancaires ont notamment subi des dégradations vers le boulevard Voltaire, entre République et Nation, en marge d’un cortège improvisé de plusieurs centaines de lycéens dès avant le début de la manifestation officielle prévu pour 13H30. La police a constaté la présence de « quelques casseurs » dans le cortège constitué de plusieurs centaines de lycéens.

Deux policiers ont été légèrement blessés, l’un par un projectile et l’autre en tombant lors des incidents dans l’est parisien, a précisé la source policière.

Outre les agences bancaires, une agence immobilière et des commerces ont aussi subi des dégradations sur ce même axe, a constaté une journaliste de l’AFP, qui a vu la porte défoncée d’un de ces établissements, des vitres brisées et des débris dans la rue. Selon un lycéen, « les CRS ont tiré des gaz lacrymogènes » sur des manifestants dans le secteur de Nation.

14:36 Mélenchon, chahuté, quitte le cortège
Jean-Luc Mélenchon, le député européen du Front de gauche, a été chahuté au début de la manifestation parisienne, selon France tv info qui cite des journalistes sur place. Le responsable politique se serait fait insulter. Des lycéens criaient « Social Traître » en passant devant lui et lui ont lancé un oeuf. Ses soutiens ont dû le sortir du cortège.

18h, fac de Tolbiac (13e)
CRS et civils ont bouclé la fac où devait se tenir une AG interluttes hors syndicats à 18h. La cinquantaine de personnes qui ont réussi à y rentrer pour commencer l’AG ont été dégagés manu militari par les flics, avec nasse à l’extérieur et tout le monde filmé. Le ministère de l’Education s’est fendu d’un communiqué à 19:10, affirmant que « l’université est fermée depuis ce matin, et que des personnes se sont introduites par la force à l’intérieur, causant des dégradations. Le président de l’université a sollicité le recteur pour obtenir une protection des locaux. Et en accord avec le ministère, il a été demandé aux forces de l’ordre d’intervenir pour faire cesser les dégradations. » Plusieurs personnes ont été interpellées.
L’AG s’est reportée sur l’esplanade de l’Université Paris 7 aux Grands Moulins (13e) pour 19h.


Nantes : on joue avec le feu

un site quelconque/France Bleu Loire Océan, 17:25

Le défilé général devait s’élancer à 14 heures du centre-ville mais tôt en matinée, en marge des premiers blocages organisés dans plusieurs établissements scolaires de l’agglomération, plusieurs incidents ont éclaté au lycée Michelet où des poubelles ont été incendiées et les vitres des stations d’autobus brisées. Non loin de là, devant le lycée Gaspard-Monge (2 rue de la Fantaisie), les pompiers ont dû étouffer d’autres départs de feu et remettre d’aplomb une voiture qui avait été retournée sur son toit.

Sur place, l’intervention des forces de l’ordre a donné lieu à quelques affrontements émaillés de jets de projectiles et de gaz lacrymogènes. Une poignée de lycéens radicaux s’étaient même armés de pavés subtilisés sur le terre-plein d’un rond-point tout proche. Interrompue en milieu de matinée, la circulation du tramway a été rétablie peu avant midi. Au même moment, toujours boulevard Michelet, le lycée privée Saint-Joseph de Loquidy était la cible de manifestants extérieurs qui tentaient de s’introduire dans la cour et ses bâtiments.

Après des incidents ce jeudi matin devant plusieurs lycées nantais, la tension est montée d’un cran dans l’après-midi. La façade de la mairie a été recouverte de peinture, plusieurs vitrines ont été brisées, un groupe a mis le feu à une poubelle, provoquant des heurts entre jeunes et forces de l’ordre.

Les policiers ont fait usage de gaz lacrymogène vers 15h pour disperser les manifestants place Graslin, en plein centre ville de Nantes, puis vers le commissariat Waldeck-Rousseau, quai Henri Barbusse. Cinq personnes ont été interpellées.

Nantes. La manifestation dégénère : 5 interpellés, 3 policiers blessés

Ouest France, 17/03/2016 à 19:05

Cinq personnes ont été interpellées à Nantes en marge de la manifestation. Trois ont été arrêtées après que les vitres de la Caisse d’Épargne place Graslin aient été brisées à 15 heures : les trois hommes sont âgés de 18, 22 et 32 ans, et devront tous répondre de participation à une manifestation armée. Deux autres personnes, âgées de 19 ans, ont été interpellées à 16 h 25, quai Barbusse.

De la casse dans les rues de Nantes
Dans la matinée, le blocage du lycée Monge avait également dérapé : des individus avaient brisé plusieurs vitres d’abribus, brûlé des poubelles, dégradé quatre véhicules et cassé la vitre d’une voiture de police.
Des jets de peinture ont été envoyés sur la mairie de Nantes, des vitres ont été brisées. Des tags ont également été écrits sur les murs du local du Parti socialiste.

À Couëron ce matin, six mineurs avaient été interpellés : un pour rébellion et outrage, un pour outrage et les quatre autres pour jets de projectiles divers. Tous, scolarisés au Lycée J.J.Audubon de Couéron, ont été remis à leurs parents.


Rennes : gare occupée, attaque de la mairie et affrontements

AFP, 17/03/2016 à 14:20

Plusieurs milliers de personnes, en grande majorité des étudiants, qui manifestaient contre la loi travail, ont envahi la gare de Rennes peu avant 13h, et plusieurs centaines d’entre eux sont descendus sur les voies, entrainant l’interruption du trafic, a constaté une journaliste de l’AFP.

Trafic et courant électrique ont aussitôt été coupés, a indiqué un porte-parole de la SNCF. Le gros de la manifestation a commencé à quitter les lieux peu avant 13h30 mais des dizaines de manifestants sont dans un premier temps demeurés sur les voies et les quais, a constaté un journaliste de l’AFP.

Les étudiants scandaient « Cheminots avec nous ! », « A bas le parti socialo !« , « P comme pourri et S comme salaud« … Certains ont marché un peu sur les voies, des tags ont été tracés sur les quais. Trois trains régionaux ont été supprimés, plusieurs retardés.

…et la mairie
(Le Télégramme, 17/03/2016 à 14:11)

La manifestation contre la loi El Khomri est en train de dégénerer à Rennes. Entre 300 et 450 manifestants défient actuellement les forces de l’ordre sur la place de mairie. Les policiers ont riposté en lançant des bombes lacrymogènes. La situation est très tendue.

Policier blessé
En arrivant devant la mairie vers 13 h 00, certains manifestants ont lancé de la peinture sur une aile de la mairie avant de tenter de forcer la porte de l’hôtel de ville. Ils ont été repoussés par la police. Lors de ces affrontements un officier de police a été blessé à la tête. La police a aussi réussi à interpeller plusieurs personnes.


Lyon : tentative de manif sauvage

Radioscoop Lyon, 16h50

Comme la semaine dernière, des affrontements ont éclaté entre manifestants contre la réforme du droit du travail et forces de l’ordre ce jeudi à Lyon.

Le cortège, parti en début d’après midi de la place Bellecour, a réuni 3.200 personnes selon la préfecture. Les manifestants, à l’appel de plusieurs organisations de la jeunesse, réclament le retrait de l’avant projet de loi El-Khomri.

Arrivés place Guichard, certains militants ont tenté de former un nouveau cortège pour partir en manifestation sauvage rapidement arrêtée par les policiers et CRS présents en nombre. Des affrontements ont éclaté, les forces de l’ordre ont essuyé de nombreux jets de projectiles et ont répliqué avec des gazs lacrymogènes.