Rennes : un carnaval moins bouffon qu’à l’ordinaire

lu et copié de Brèves du Désordre

[Pour rappel, les organisateurs -dont le Comité Zad de Rennes- avait choisi comme banderole de tête du défilé de carnaval qui suivait le banquet, l’ignoble slogan « Quand on arrive en ville », tiré du titre de Starmania chanté par Daniel Balavoine et faisant l’apologie du viol (« Qui c’est qui viole les filles/Le soir dans les parkings »… c’est le même « on » qui arrive en ville). Et comme si cela ne suffisait pas, après avoir gueulé au micro que ce carnaval devait rester strictement « militant, festif et sans violence », une partie de ces organisateurs s’est aussi permis d’embrouiller physiquement des anonymes qui ont jeté des bouteilles sur les keufs et lorsqu’ils ont commencé à attaquer des vitrines, tentant ainsi de faire respecter l’ordre de leur clownerie, un ordre pour le coup bien en adéquation avec l’état d’urgence qu’ils entendaient dénoncer symboliquement. Dont acte.]

Rennes. Nombreuses dégradations lors du carnaval des opposants à NDDL

Le Télégramme, 7 février 2016

Hier, à Rennes, la nouvelle mobilisation contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (44) a donné lieu à un défilé de carnaval au cours duquel de nombreuses dégradations ont été commises dans les rues du centre-ville. La journée avait pourtant bien débuté. Les opposants de l’aéroport de NDDL, entre 700 et 1.000 personnes, s’étaient donné rendez-vous place du Parlement-de-Bretagne pour un banquet à l’appel de l’association Copain 35, du Collectif 35 contre NDDL et du comité Zad de Rennes qui appelait, lui, à dénoncer également l’état d’urgence à travers un défilé de carnaval dans le centre-ville.

Cinq interpellations

Derrière une banderole « Quand on arrive en ville ! », c’est finalement vers 15 h que le défilé a démarré, rythmé par les percussions d’une batucada. « On veut porter l’enjeu de la lutte de NDDL de manière positive et joyeuse et tourner en dérision le projet », expliquait Camille, du comité Zad de Rennes. Mais la déambulation festive a finalement pris une tournure plus violente.

Aux jets de peinture et de farine ont succédé des tags sur les murs et des bris de vitrines ou de mobiliers urbains. Une agence immobilière et une banque ont, notamment, vu leurs devantures voler en éclats. Les forces de l’ordre, qui ont essuyé des jets de peinture et de divers projectiles dont des boules de pétanque, ont fait usage de gaz lacrymogène et ont chargé les manifestants pour éviter de plus amples débordements. Deux fonctionnaires ont été légèrement blessés lors de ces échauffourées. Les derniers manifestants ont été dispersés vers 17 h 30.

Au total, cinq personnes ont été interpellées et placées en garde à vue pour des violences ou des dégradations. En fin de journée, la maire de Rennes, Nathalie Appéré, a condamné « avec la plus grande fermeté les actes de violence et de vandalisme perpétrés ».
__________________________________________________________
Carnaval anti-aéroport à Rennes. Trois manifestants jugés demain

Ouest France, 07/02/2016 à 19:38

Samedi après-midi, des heurts ont éclaté lors du carnaval anti-aéroport. Lorsque les manifestants – plus de 800 personnes – ont défilé dans les rues, des casseurs ont commis des dégradations sur les bâtiments et les vitrines des commerces. Les policiers ont alors chargé pour disperser la foule.

Au total, 80 grenades de gaz lacrymogènes et 30 balles de défense ont été tirées [dont beaucoup dans le dos]. Vers 17 h 30, le calme est revenu en ville.

Suites judiciaires ?

Cinq manifestants ont été interpellés au cours de l’après-midi : certains pour violences envers les forces de l’ordre, d’autres pour dégradations.

Ce dimanche, deux d’entre eux ont été remis en liberté. La garde à vue se poursuit pour les trois autres. « Ils seront déférés demain lundi, en vue d’une comparution immédiate devant le tribunal pour violences sur personne dépositaire de l’autorité publique », indique t-on au parquet de Rennes.
__________________________________________________________
Rennes : lourd bilan après le carnaval anti-aéroport qui a dégénéré

07/02/2016 | 18:53

Au lendemain du carnaval anti aéroport Notre-Dame-Des-Landes à Rennes, l’heure est au bilan. La manifestation, qui a dégénéré, a laissé de nombreux stigmates dans le centre-ville. La maire en appelle « à une décision claire et rapide au plus haut niveau de l’Etat » sur le projet d’aéroport.

Ce dimanche matin, les premiers nettoyages avaient commencé dans l’hyper-centre dont certaines rues ont été défigurées après le passage des casseurs. Pas de repos dominical pour Thierry Guillaume. Le propriétaire de ce commerce est venu nettoyer les tags sur sa vitrine. Samedi après-midi, il était dans sa boutique lorsqu’il s’est fait surprendre par les manifestants.

« J’ai juste eu le temps de baisser le rideau pour éviter la casse », précise le commerçant. « C’est incompréhensible ! », rajoute-t-il.

Des cibles privilégiées

Les casseurs avaient bien choisi leurs cibles : des banques, des compagnies d’assurances, des agences immobilieres ou des agences de voyages. Alors que la manifestation anti-aéroport se voulait festive, elle a très vite dégénéré, des échauffourées opposants forces de l’ordre et manifestants en plusieurs points du centre-ville. Des heurts qui ont duré plus d’une heure et demie mais qui par chance n’ont pas fait de blessés . 5 personnes ont été interpellées.

La maire de Rennes scandalisée

Ce dimanche, la maire de Rennes, venue constater les dégâts, ne cachait pas sa colère : « Le centre-ville a littéralement été saccagé. Le préjudice pour les commerces et pour la ville est considérable ». Et d’ajouter : « Il y a plusieurs dizaines de milliers d’euros de dégâts et ça suffit. Je considère qu’il appartient désormais à l’Etat et au Président de la République de s’exprimer clairement sur ce projet d’aéroport Notre-Dame-Des-Landes ».

Le travail de nettoyage et de remise en état des commerces devrait durer plusieurs jours.