Il n’ y aura pas de règlement de compte à OK Corral !

En juin de cette année, nous avions envoyé une lettre ouverte à Yannick Rousselet, responsable des campagnes sur le nucléaire à Greenpeace France. Plus qu’une adresse à Yannick Rousselet ou à Greenpeace, cette lettre était surtout un prétexte pour rappeler qu’il y a toujours des cogestionnaires, pompiers volontaires cherchant à circonscrire le moindre départ d’incendie, la moindre étincelle de révolte. (…)

En septembre dernier, alors qu’un train de déchets suisses provenant de Grande Bretagne était en partance au terminal ferroviaire de Valognes, un mystérieux dépôt de bonbonne de gaz sur la voix ferrée Cherbourg-Paris perturbe durant quelques heures le trafic. En gare de Valognes, des agents SNCF incitent des voyageurs excédés à s’en prendre à Greenpeace plutôt qu’à notre glorieuse et grande Société Nationale des Chemins de fer Français.(…) À cette occasion, Yannick Rousselet s’illustre à son tour. Devançant l’instruction que ne manquera pas de lancer la section antiterroriste, il désigne déjà sur la radio locale France Bleue Cotentin les fauteurs de trouble : une mystérieuse mouvance antinucléaire aux contours un peu flous. Bien évidemment, il n’oublie pas de se dissocier immédiatement de la dite mouvance :

« Bien évidemment, il y a un lien évident entre le départ du train au départ de Valognes et la présence de ce matériel sur les voies ferrées, (…)simplement nous avons clairement dit que nous ne nous opposerions pas à ce transport [1], que nous n’avons pas l’intention de perturber, maintenant il existe des mouvances différentes dans les mouvements antinucléaires et il n’est pas à exclure que des gens aient voulu exprimer leur désaccord avec le nucléaire par cette méthode, ce n’est pas la nôtre. »
[Interview de Yannick Rousselet à France bleue du 16 septembre 2015.]

Pour informer de l’acte dont la presse se fait l’écho en boucle et de la prise de position de notre « consultant », et prévenir de leurs éventuelles conséquences, nous décidons de faire suivre un article de la presse mainstream publié sur le site libertaire caennais Sous la cendre, et faisons suivre notre « prose » vieille de quelques mois – Il était une fois la cogestion -, non parce que nous tenions « absolument à faire de la publicité pour celle-ci à l’occasion d’événements d’actualité » comme le sous-entend aujourd’hui Rousselet, mais pour rappeler d’où notre salarié de la multinationale de l’écologie parle. Et comment il récidive.

À la suite de cet envoi, notre mail a été posté sur une liste de diffusion militante. Nous avons appris bien plus tard que l’intéressé avait envoyé sur cette même liste collective, une réponse qui ne nous a pas été adressée directement, comme notre propre lettre ouverte à son encontre ne lui était pas plus adressée quelques mois plus tôt. D’ailleurs, nous n’avons jamais reçu sa missive. Mais quelques « amis » énervés par son contenu nous l’ont fait suivre. Nous la joignons avec quelques précisions et remarques qu’elles ont suscitées chez nous. Pas seulement pour continuer à blablater, comme dirait notre cher Yannick Rousselet, mais pour lever quelques ambiguïtés que notre premier texte semblait avoir soulevé et qui nous sont revenues aux oreilles. Et ce, pas seulement de la part de notre professionnel de l’activisme.

Nous joignons à ce texte la réponse qu’il a cru bon de nous adresser, sur une liste de diffusion à laquelle nous ne participons pas.

Antinucléairement et anarchistement,
Laura Blanchard et Émilie Sievert
blanchard.sievert@riseup.net
note:
1] Greenpeace et une partie des opposants et opposantes locaux ne s’opposent pas aux retours des déchets nucléaires dans leurs pays d’origine.Lettre ouverte à Yannick Rousselet, porte parole de Greenpeace
texte en PDF
il n’y aura pas de règlement de compteà OK coralnt de compte à ok corral