Bruxelles : les journaflics de RTL préparent le terrain…

nous avons lu Brèves du désordre et nous diffusons
Vandalisme, incendies : des anarchistes veulent créer la panique en Belgique

DH, mardi 05 mai 2015 à 08h30

Le groupe sabote actuellement le projet de la prison de Haren mais veut s’attaquer aussi à la police et autres symboles de l’État.

Si ce sont plutôt les terroristes islamistes qui font la une de l’actualité ces derniers mois, il n’en reste pas moins que les terroristes à tendance d’extrême gauche inquiètent tout autant notre justice. Au sein de la police judiciaire fédérale, une équipe d’enquêteurs de la DR3 est d’ailleurs spécialement affectée aux enquêtes liées à ces cellules d’anarchistes jugées tout aussi dangereuses que certaines autres mouvances terroristes.

En ce moment , un groupe particulièrement actif sème la terreur à Bruxelles. Plus précisément à Haren. Le groupe, qui communique via son site internet Lacavale.be, dit se concentrer pour l’instant sur le sabotage de la future prison de Haren, « symbole du pouvoir en place », comme le révélait ce lundi le site RTL Info, témoignage d’une victime à l’appui.

Cela fait en réalité près de deux ans que les menaces, actes de vandalisme et autres se multiplient à l’encontre de ceux qui sont liés de près ou de loin à la construction de la nouvelle prison de Haren. Des faits totalement étrangers aux différents collectifs de riverains opposés au projet de la prison de Haren.

Ci-dessous, plusieurs victimes témoignent. Jet de cocktail molotov, incendie de maison, de voiture : le groupe d’anarchistes n’a peur de rien. Sur son site internet, le mouvement dit être également actif dans les communes de Molenbeek, Anderlecht ou encore Saint-Gilles, tant d’endroits que les membres du groupe disent vouloir rendre « incontrôlables ».

Anti-prison, anti-police, anti-pouvoir, ces anarchistes font la promotion de toute une série d’attaques comme celles contre les caméras de surveillance des transports en commun, les mises à feu de voitures d’eurocrates ou encore les prises en otage de matons.

Au parquet fédéral, on refuse d’en dire davantage sur ce mouvement qui semble lié à celui qui, il y a quatre ans, se voulait, sur la Toile, fervent défenseur de détenus comme Nordin Benallal ou Ashraf Sekkaki. Un groupe qui, aujourd’hui, glorifie même l’assassinat de policiers ou de gardiens de prison. De même qu’ils se vantent d’avoir reçu récemment (en janvier dernier) la visite de policiers au sein de leur quartier général anderlechtois. Visite qui ne les a toutefois pas inquiétés plus que cela.

Du côté des victimes et cibles potentielles de leurs attaques, la crainte ne cesse en tout cas de grandir.

Les entreprises liées à la construction de la méga prison de Haren attaquées : plongée dans l’univers des « anarchistes » de Bruxelles

RTL, 04 mai 2015 à 12h02

Philémon Wachtelaer a contacté la rédaction de RTLinfo.be à la mi-février. Il venait d’être victime d’un incendie volontaire dans sa maison de Bruxelles. Pour lui, aucun doute, c’est l’œuvre du même groupuscule anarchiste qui a attaqué plusieurs participants à la construction de la nouvelle prison de Haren ces derniers mois. Un mouvement peu connu qui prône la guérilla urbaine et qui est dans le collimateur de la Justice.

« Cette nuit nous avons été victimes d’une action criminelle à notre domicile privé. Des inconnus ont tenté de bouter le feu à notre maison. » C’est en ces termes que M. Wachtelaer a dénoncé les faits via notre page Alertez-nous. Il raconte cette nuit d’angoisse : « Heureusement, j’étais chez moi ! Vers 3h30 du matin, mon épouse a été réveillée en sursaut par une explosion. Nous avons constaté que des feux brulaient dans la cour devant la maison. Les vitres ont commencé à sauter. J’ai eu le temps d’aller au rez-de-chaussée arracher un store qui commençait à bruler à l’intérieur et prendre un extincteur pour éteindre un véhicule stationné dans la cour. J’avais évidemment prévenu les pompiers directement. On a constaté que c’étaient des bombonnes de gaz et du liquide inflammable placé dans un bassinet » qui étaient à l’origine de l’incendie. « Ça a engendré une flamme de 12m de haut ! »

L’œuvre d’anarchistes qui veulent saboter la nouvelle prison de Haren ?

L’acte criminel n’a pas été revendiqué. Mais si M. Wachtelaer ne se connait pas d’ennemis, il a tout de même sa petite idée sur ceux qui sont derrière cette « tentative d’intimidation ». « La raison probable est le fait que la SA Advisers, dont je suis administrateur, est reprise dans le consortium qui participe au projet de nouvelle prison à Haren », explique-t-il. En effet, « des groupes anarchistes avaient lancé des menaces vers les membres du groupement et perpétré des actes de vandalisme. Ils semblent vouloir mettre leurs menaces à exécution », explique-t-il.

Un mouvement anti-police, anti-prison, antisystème fait sa propagande à Bruxelles

Attention, on ne parle pas ici des collectifs de riverains qui tentent d’empêcher la création de la prison par des voies démocratiques et/ou symboliques, comme ceux qui occupent depuis décembre l’espace vert du Keelbeek avec tentes et caravanes. Non, ces « anarchistes », ce sont les personnes qui se cachent derrière un site internet de propagande anti-sécuritaire : « La Cavale« . Ils publient régulièrement des tracs et petits journaux qu’ils distribuent à la population bruxelloise. S’ils ne revendiquent pas clairement les attentats dans ces publications, ils y glorifient des actes de vandalismes perpétrés contre ceux qui se trouvent derrière le projet de « maxi-prison à Bruxelles », comme ils l’appellent.

Surtout présents à Anderlecht, Saint-Gilles et Molenbeek, ils tentent de convertir les opposants pacifistes de Haren

En épluchant leur propagande, on apprend qu’ils sont particulièrement actifs dans certains quartiers défavorisés de la capitale, comme Anderlecht, Saint-Gilles ou Molenbeek, qu’ils espèrent rendre « incontrôlables » ! Début octobre 2014, ils ont même ouvert un local à Anderlecht : « Le Passage ». Un espace « de coordination dans la lutte contre la maxi-prison », expliquent-ils. Plus récemment, ils ont aussi approché les riverains et activistes pacifistes de Haren, ce village dans la ville bien différent de leurs quartiers habituels. « Il est important aussi d’avoir une présence à Haren pour montrer que des façons autres que des recours juridiques ou des interventions médiatiques sont possibles pour saboter la construction. »

Ils appellent leurs troupes à cibler les entreprises qui participent à la construction de la prison

Ils déclarent s’être concentrés sur le sabotage de cette nouvelle prison, car ils la considèrent comme le symbole du pouvoir en place, du système. Ils ont donc « décortiqué » le projet et « mis en lumière les possibles façons de s’y attaquer ». Et ce que dénonce M. Wachtelaer devient limpide. Il faut « agir contre les constructeurs, architectes, financiers, gestionnaires et responsables de la construction », expliquent-ils dans leurs publications. Comment ? Par des actes illégaux qui prennent la forme d’une véritable guérilla urbaine.

Pour eux, prendre des gardiens de prison en otage ou incendier les voitures de fonctionnaires européens, c’est l’exemple à suivre

En vrac, voici quelques pratiques qu’ils glorifient : « Sabotages des caméras de surveillance, de l’éclairage public, actions contre les transports en commun, attaques contre les défenseurs de l’ordre, sabotages de chantiers, … » Ils expliquent aussi que « les contrôleurs de l’Onem peuvent être découragés, la voiture d’un eurocrate ou d’un entrepreneur peut s’enflammer ». Plus globalement, ils glorifient des actions telles que « prendre des ‘matons’ en otage », « attaquer la police en intervention » ou « débusquer les patrouilles isolées et vulnérables », citant en exemple le « mitraillage de la porte de la prison de Forest » et les « bombes sur le chantier de la nouvelle prison de Marche-en-Famenne » : « Nous avons besoin de pierres et de cocktails Molotov (…) Ils ne pourront jamais protéger tous les véhicules, engins, bureaux, petits chantiers, matériels, intérêts et filiales des constructeurs de prison. »

La société de M. Wachtelaer faisait bien partie de leurs cibles

En août 2013, le groupe anarchiste a publié la liste des entreprises liées à la nouvelle prison à l’adresse de leurs sympathisants. On y retrouve effectivement Advisers, la société de M. Wachtelaer, mais aussi Denys, Buro II & Archi+I ou VK Engineering, qui ont été attaquées ces derniers mois. Les noms d’entreprises actives dans la construction d’autres prisons y ont aussi révélés, comme le CERAU, BAM, Interbuild ou Willemen, également attaquées depuis lors. Pire : le groupement publie même une « chronologie des hostilités contre la maxi-prison », où l’on retrouve tous les actes illégaux commis depuis le début de leur combat contre la prison.

Ils publient même le palmarès des méfaits anti-prison

Buro II & Archi+I ont vu leurs bureaux ixellois « souillés avec des excréments » en janvier 2014. Trois grues et un générateur électrique de Denys ont été incendiés sur un chantier à Anvers en juin 2014. Et en janvier de cette année, « le bâtiment de VK Engineering est attaqué : toutes les vitres cassées et jets de peinture ». En novembre 2013, le Centre d’Etudes et de Recherches d’Architecture et d’Urbanisme (CERAU), qui a participé à la construction de la nouvelle prison de Marche-en-Famenne qui venait d’être inaugurée, voit ses vitres cassées. En octobre de l’année suivante, deux bureaux provisoires d’un chantier et des engins sont incendiés sur un chantier de BAM, Interbuild et Willemen à Anvers. La Régie des Bâtiments, qui est le maître d’ouvrage des nouvelles prisons construites pour l’Etat belge, confirme cette vague d’attaques. Eux-mêmes ont d’ailleurs été visés : « Notre façade a été endommagée. »

« Dessine des cages, récolte notre rage »

Louis Milis, associé et gérant du CERAU, se souvient parfaitement des dégâts subis. « Nous avons été agressés deux fois. La première fois, notre façade avait été taguée. On y avait dessiné un « joli logo » d’une bombe, avec l’inscription « Dessine des cages, récolte notre rage ». A l’époque, on ne savait pas qui pouvait bien nous en vouloir », explique-t-il. « Lors de la 2ème attaque, les 5 grandes portes vitrées de notre secrétariat, qui donnent sur la rue, ont été explosées ». Après avoir porté plainte à la police et discuté avec des confrères, le groupe anti-prison supposément derrière ces faits ne leur était plus inconnu.

Ils glorifient même des assassinats de policiers !

Mais dans les publications de « La Cavale », ça va parfois beaucoup plus loin. Ils épinglent par exemple l’incendie de deux voitures garées devant la maison du directeur de la prison de Bruges, incendie qui s’est communiqué au garage de la maison, et même la tentative d’assassinat d’un inspecteur de police de Bruxelles à son domicile ! Dans leur publication de mars, ils applaudissent aussi l’assassinat en Grèce d’un gardien de prison connu pour ses prises de position anti-anarchistes, « un serviteur d’Etat de la pire espèce » …

Pas de trace de l’attaque contre la maison de M. Wachtelaer dans leurs récentes publications

Allaient-ils également mettre en exergue l’attaque contre le domicile de M. Wachtelaer dans leurs publications ? Malgré notre sollicitation au lendemain des faits, « La Cavale » n’a pas répondu à notre question. Nous avons cependant pu constater que l’acte n’a pas été repris dans leurs publications de mars et avril. Il faut dire que l’organisation pourrait être tentée de faire profil bas puisqu’elle est dans le collimateur de la Justice, d’autant plus depuis les faits dénoncés par M. Wachtelaer.

« Ironie du sort » : ils se trompent de cible…

Car lors de cette attaque, les incendiaires se sont doublement trompés de cible, transformant un incendie volontaire en potentielle tentative d’homicide… La société dont M. Wachtelaer est administrateur n’a en effet jamais vraiment été reliée à la construction de la prison, et ils ont « certainement » confondu les bureaux de la société avec son domicile. « La SA Advisers est reprise dans le consortium qui participe au projet de nouvelle prison à Haren. Mais ironie du sort : si la société a participé au dépôt de l’offre, elle n’a depuis lors plus jamais, ni de près, ni de loin, travaillé à ce projet. Qui plus est, mon habitation privée abrite le siège social de la société, mais non son siège d’activité », explique-t-il. Un détail qui a toute son importance, puisqu’ils ont mis le feu au domicile de personnes encore à l’intérieur du bâtiment.

…et risquent donc la prison

« La Cavale » est bien connue des services de police fédéraux et selon le Parquet fédéral, une enquête est en cours. Du propre aveu de l’organisation, elle aurait déjà fait l’objet d’une enquête entre 2008 et 2013 pour « organisation terroriste, association de malfaiteurs et incendie volontaire » ; et leurs locaux auraient été perquisitionnés plusieurs fois. Reste à savoir si les incendiaires de la maison de notre témoin sont bel et bien reliés au groupe anarchiste bruxellois. Auquel cas, la prison, ils pourraient la découvrir de l’intérieur…