Le 15 juillet 2019, des compagnon.nes ont appris l’arrestation en vue de l’expulsion vers le Nigéria, de Divine Umoru. Le lundi 15 juillet vers 13 heures, la police s’est rendue chez Divine pour l’emmener au commissariat, où il a été informé d’un décret inattendu d’expulsion ad personam, signé directement par le ministre Matteo Salvini. Malgré le fait que le compagnon vivait en Italie depuis vingt ans et qu’il avait tous les papiers nécessaires pour séjourner en Italie, le juge a validé la mesure d’expulsion par une audience directe, en s’appuyant sur différentes inculpations, dont une avec finalité de terrorisme pour laquelle Divine avait été acquitté il y a des années.
Il a ensuite bénéficié, à la demande de l’avocat, d’une heure pour prendre des vêtements et un téléphone, qui lui a été saisi, puis il l’ont fait monter dans une voiture qui s’est dirigée vers l’aéroport de Milan Malpensa, où une soixantaine de personnes se sont rendues dans l’après-midi (mardi 16 juillet), et où à 19h10, un avion d’Air Italy, à destination de Lagos (Nigeria), devait partir avec Divine à bord.
Les personnes solidaires présentes se sont déplacés en petits groupes à l’intérieur de l’aéroport avec des banderoles et des mégaphones, toujours suivies évidemment d’un nombre important de flics, pour informer les personnes sur place de ce qui était entrain de se produire et bloquant certaines portes d’embarquement.
Entre temps, les avocats ont préparé une série de recours, dont un adressé en particulier à la Cedu (Cour européenne des droits de l’homme), pour suspendre l’arrêté ministériel, appuyés notamment par le fait que Divine a été acquitté pour les infractions sur lesquels l’arrêté d’expulsion se base. La Cedu a demandé la suspension de l’expulsion. Bien que Strasbourg ait accepté l’appel des avocats par le biais d’une sentence de suspension exécutive, les autorités présentes à l’aéroport pendant une journée entière ont refusé de donner des garanties vis à vis de la non expulsion et la libération de Divine. Ce n’est que tard dans la soirée que les compagnons ont appris que Divine n’avait pas été rapatrié, c’est la seule nouvelle qui leur est parvenue.
Mais ce n’est pas tout : le matin du 17 juillet, Divine parvient à trouver un moyen de contacter ses compagnons, leur disant qu’il avait été transféré la veille au soir au CPR [centre de séjour et de rapatriement] de Bari, informé de la suspension de son expulsion peu avant le transfert. Quelques heures plus tard, nous avons appris que Divine était en audience avec un avocat officiel – concernant son maintien en détention – mais le compagnon a catégoriquement refusé d’y assister, demandant à être défendu par ses avocats. Le juge a accepté le report et l’audience a ensuite été reportée au vendredi 19 juillet à 9 h, le jour où ses avocats seront présents.
Ce n’est pas un hasard s’il a été envoyé au CPR à Bari, l’un des pires camps en Italie, sinon le pire, connu par tous pour être une structure punitive dans laquelle sont souvent déportés les migrants rebelles.
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