reçu par mail / mercredi 29 mai 2019
Le matin du 29 mai, a eu lieu au tribunal de Turin la première séance du procès contre des anarchistes, pour l’occupation d’un bâtiment en Corso Giulio Cesare 45, à Turin. Parmi les inculpés il y a Silvia, arrêtée le 7 février, lors de l’opération répressive Scintilla et de la contemporaine expulsion de l’Asilo Occupato de Turin. La compagnonne, via vidéoconférence (l’imposition de cette dernière lui empêchant d’être présente dans le tribunal) a lu un texte écrit par elle et Anna, dans lequel les deux annoncent le début de leur grève de la faim, contre les conditions d’enfermement et les restrictions qui leur sont imposées dans la section AS2 [Haute sécurité ; NdAtt.] de la prison de L’Aquila (des conditions de détention comparables à celles du régime du 41bis, présent dans la prison où elles sont enfermées).
On rappelle que la compagnonne anarchiste Anna Beniamino est prisonnière depuis le 6 septembre 2006 pour l’opération Scripta Manent, dont la sentence en première instance a été émise le 24 avril. Elle a été condamnée à 17 ans, tandis que quatre autre compagnons ont écopé de peines entre 5 et 20 ans de prison.
Solidarité révolutionnaire avec les compagnonnes en grève de la faim et avec tous les anarchistes emprisonnés.
Le texte de Silvia et Anna :
Depuis presque deux mois nous sommes enfermées dans la section AS2 féminine de L’Aquila ; les conditions de détention issues d’un règlement qui ressemble à un 41bis assoupli sont connues, ici et à l’extérieur.
Nous sommes convaincues qu’aucune amélioration n’est voulue, ni peut être demandé, pas seulement pour des raisons objectives et structurales relatives à la « sections jaune » [là où elles se trouvent ; NdAtt.] (un ex-41bis) : la prison toute entière est utilisée presque entièrement que pour le régime du 41bis, du coup le fait d’élargir un peu les mailles du règlement de cette section nous paraît de mauvais goût et infaisable, étant donné les conditions qui sont subies à quelques pas d’ici, encore plus dures ; nous ne pouvons oublier celles et ceux qui luttent depuis des années, en cumulant des procédures internes et des procès pénales. S’ajoute à cela la tentative maladroite de l’AP de sauver les meubles en créant une sections mixte anarcho-islamiste, ce qui veut dire une interdiction de rencontre en plus, à l’intérieur de la section elle-même, pendant que l’isolement continue.
Il y a des conditions de détention, communes ou spéciales, encore pire que celles de L’Aquila. Cela n’est pas une raison pour ne pas s’opposer à ce qui nous est imposé ici.
Nous n’allons plus manger de ce pain là : le 29 mai nous commençons une grève de la faim, en demandant notre transfert de cette prison et la fermeture de cette ignoble section.
Silvia et Anna