14 h Vieux-Lyon
À l’entrée de la rue Saint-Jean : patrouilles et présence policière à tous les croisements. Que faire ? Plutôt qu’attendre 14 h 30, fondus dans la masse les Gilets jaunes vont aller se regrouper devant la Cathédrale et sortir le gilet. Regroupement de 300 personnes avec les policiers qui bloquent la rue cible.
Tandis qu’à lieu un face à face devant quelques GM manquant de détermination, une pyramide humaine se forme au milieu de la place Saint Jean et une large banderole pour le RIC est déployée. Certains GJ sont bien de l’autre côté du barrage, à l’intérieur de la rue Saint-Jean, mais ce sont eux qui vont finir par être pris en sandwich alors que l’inverse était possible. Devant l’impossibilité de passer dans ce quartier (un autre d’interdit ?) départ direction Bellecour où les rangs gonflent pour être 600 personnes jusqu’à Antonin-Poncet.
Arrivés rue de la Barre nous allons rester au moins 30 minutes là car le pont de la Guillotière est « étrangement » libre, le piège est des plus évident. Départ dans l’autre sens vers le Sofitel même si certains du groupe GJ-Lyon-centre proposent de retourner à Saint-Jean sans les gilets. Cela ne fonctionne pas car à ce moment ont entend « c’est libre » mouvement de reflux dynamique sur le quai Jules-Courmont devant l’Hôtel Dieu où, après un cours moment de flottement, les policiers vont bloquer cette avancée sortant des cars en courant et appuyés par un bon gazage. Une voiture de police qui passe sous la trémie se voit bombarder sans gros dommages. Mais la réaction est immédiate avec un dispositif chargé de nous presser de toute part, depuis l’arrière et même au-dessus de la trémie avec la Bac qui avançant va aussi gazer en dessous les plus téméraires qui voudraient l’emprunter.
Regroupement écœuré devant le pont de la Guillotière pendant un moment, mais le positionnement des forces de l’ordre a évolué et nous avons une ligne CRS/Bac qui va, là aussi, pousser tout le long du pont. Les boucliers des CRS servent à donner le rythme de l’avancée et de notre côté nous entonnons des « ahou » de résistance en frappant dans nos mains. Le tout est assez surréaliste… ou grand-guignolesque, c’est selon l’appréciation de chacun.
15 minutes plus tard, on est sur le quai au niveau de la place Raspail car des fourgons barraient l’accès à la Guillotière, mais avec la moitié moins de la petite manif d’origine. Sans aucun jet de projectiles qui aurait précipité le gazage rituel en ce lieu, stagnation de 20 minutes.
Sommation et avancée de la police dont le dispositif à largement eu le temps d’être bien en place. Dès lors ce ne sera plus que reculade devant un rouleau compresseur de « bleus ».
À partir du square Ollier la manif se coupe en deux un peu avant 17 h avec une partie qui prend sur la gauche par les petites rues du 7e arrondissement. L’hélicoptère est de sortie histoire de bien quadriller le secteur. Quelques gaz puis passage sur la rue de l’Université à contre-sens et nouveau gazage à hauteur de la rue Sébastien-Gryphe. Repoussée par la Bac, une petite centaine de personnes est éclatée en petits groupes dans les rues perpendiculaires. Un groupe d’une vingtaine de personnes est poursuivi par les bacqueux. Une grenade détonante est envoyée et une personne est blessée au bras. La grenade a été délibérément envoyée au niveau du torse des manifestants et l’explosion provoque des acouphènes chez certains. Arrivés avenue Berthelot, ce qui n’est plus qu’un petit groupe remarque que toutes les rues sont bloquées par la police. Certains se réfugient dans les commerces environnants. À 17 h 15, seuls de petits groupes éclatés déambulent dans les rues perpendiculaires à l’avenue Berthelot en cherchant à rejoindre d’autres manifestants.
Pendant ce temps à eu lieu un face à face au pont de l’université entre les manifestants qui scandent « Laissez-nous passer » et les cordons de police. De guerre lasse les manifestants continuent en direction de Berthelot. Tout ce monde va être repoussé jusqu’à Gerland. Nous décrochons avant.
4 interpellations selon la presse. Rien dans les médias à propos des blessés et le tabassage d’une jeune femme ou le malaise d’une autre à Gerland.
note du laboratoire:face aujournalisteflic du daupiné libéré qui a publié le 23avril des témoignages de gilet jaune d’Annonay et saint vallier de la manifestation du samedi 20 à lyon