Lille (Nord) : « Plus de monde, plus de radicalité, plus de débordements » (La Voix du Nord, 23.03.2019)
Lille a été sans conteste la ville où, avec Montpellier, il y a eu le plus de désordres pour ce 19ème acte. Plus de 2000 personnes ont pris part à la manifestation. Parmi les vitrines prises pour cible, celles des banques et des panneaux publicitaires, mais aussi des agences immobilières, deux écoles de commerce et chaîne de fast-food : « Un premier incident éclate boulevard Lebas, où deux policiers en civil des renseignements doivent fuir la manifestation sous les projectiles (une nouvelle fois, après la sortie de Papineau à la manif du 2 mars, lors de l’acte XVI). Mais c’est surtout rue de Tournai, près de la gare Lille-Flandres, que la situation dégénère. Derrière une banderole, les Black Blocs s’approchent de la police en jetant des projectiles et fumigènes. Les forces de l’ordre répliquent avec du gaz lacrymogène. Un peu plus loin, rue Faidherbe, nouveaux affrontements. À différents endroits du parcours, des vitrines sont taguées ou cassées (banques, assurances, panneaux publicitaires, assurances, école de commerce, bars…). La police intervient à plusieurs reprises. Un important dispositif filtre l’arrivée place de la République, où quelques heurts finaux surviennent. En tout, sept personnes ont été interpellées ».
Metz (Moselle) : Tensions au centre-ville
« Des affrontements, mais pas de casse » (Le Républicain Lorrain, 24.03.2019). La manifestation de ce jour avait été déclarée en préfecture.
« Il est 15h. Le défilé tourne en rond en hyper-centre puis s’oriente rapidement vers la Préfecture. Sur le pont, des barrières et des CRS empêchent toute progression vers le quartier des Îles. Quelques projectiles sont lancés mais les manifestants n’insistent pas. Dans l’impossibilité de franchir la Moselle, ils repartent en ville. Devant la cité administrative, un petit groupe de Gilets jaunes s’en prend aux policiers en faction devant les bâtiments publics. Les premières grenades lacrymogènes sont tirées. Une femme au moins est touchée au bras. Les GJ infirmiers prennent également en charge deux personnes atteintes de crise d’épilepsie. C’est le début de l’affrontement entre gilets jaunes et gilets bleus. Ces derniers délogent les manifestants de la place d’Armes avec des bombes lacrymogènes. Les manifestants sont repoussés, en ordre dispersé, vers la place de la République […] Il est 18h à présent. 700 GJ sont rentrés à la maison. Les 300 qui restent sont confinés sur la place, retenus à l’entrée de la rue des Clercs. L’un d’eux a lancé une bouteille d’excrément sur un CRS. Quelques radicaux dépavent la voie du Mettis ».
L’après-midi s’est soldé par une quinzaine d’interpellations. « En matinée, des contrôles avaient déjà été effectués par les gendarmes sur les axes routiers en périphérie de Metz. Une deuxième salve de contrôles a été menée par la police en ville. Trois personnes ont été interpellées, l’une d’elle avait un sac à dos rempli de pierres, l’autre apportait sa collection de clous ».
Dijon (Côte-d’Or) : tentative d’ouverture de squat
Selon la préfecture de la Côte-d’Or, il y a eu une tentative d’ouverture de squat rue Pierre-Curie condamnée par le préfet, qui parle « d’un coup de force de la mouvance anarcho-libertaire qui a noyauté le cortège ». Il a été expulsé par les forces de l’ordre dans le délai de flagrance avec toutefois un retour des manifestants durant la manifestation. Un policier a été blessé à cet endroit à la main par un jet de pavé vraisemblablement. Autre échauffourée à noter rue Bannelier au niveau de la place de la banque avec là encore des jets de projectiles et des tirs de mortiers. Pour le moment, quatre personnes ont été interpellées mais le bilan est évolutif. » Selon la source officielle, les manifestants auraient été moins de 1000 ; selon les estimations du Bien Public, ils étaient entre 1500 et 2000 ».
Lyon (Rhône) : affrontements au centre-ville, péage et autoroute bloqués à Tarare et à Villefranche-sur-Saône
Pour ce 19ème acte, les forces de l’ordre quadrillaient entièrement la place Bellecour. Quelques centaines de gilets jaunes ont manifesté dans le Vieux-Lyon en début d’après-midi mais elles n’ont pas pu aller au-delà du pont Bonaparte. Des affrontements ont eu lieu aux alentours de la rue et de la place de la République, les flics recevant des « cacatov ». Trois personnes ont été interpellées pour « jets de projectiles », cinq blessées.
A Tarare, des dizaines de personnes ont rendu gratuit le péage d’autoroute, tandis qu’à Villefranche-sur-Saône, d’autres ont bloqué l’autoroute pendant quelques minutes.
Montpellier (Hérault) : ça part en affrontements et en saccage dès le début
Comme chaque samedi, le rencart était fixé à 14h, place de la Comédie. Après un rapide passage dans le centre-ville, le cortège de 5000 personnes est retourné place de la Comédie où les premiers affrontements avec les flics éclatent.
S’en suivent des heures de batailles de rues, pavés, bouteilles et cocktails Molotov répondant aux salves de lacrymo, au milieu des barricades de poubelles et de mobilier urbain en feu.
Vitrines de banques, DABs, stations de tramway et distributeur de tickets (cf ci-contre) panneaux de pub sont attaqués et détruits. Rue Chaptal, deux voitures sont incendiées.
Les affrontements se termineront vers 18h avec deux CRS et un flic de la CDI34 blessés et une vingtaine d’interpellations.
Toulouse (Haute-Garonne) : une barricade et une voiture en feu
Après quelques heurts par ci par là entre manifestants et uniformes de l’ordre et l’interpellation d’une manifestante une demi-heure avant pour « port de cagoule », la situation s’est tendue vers 16h40 sur l’avenue Camille Pujol, où plusieurs poubelles ont été brûlées et une barricade dressée au milieu de la chaussée. Quelques minutes plus tard, une voiture est incendiée sur l’avenue de la Gloire. A 18h, des manifestants parvenaient à atteindre la place du Capitole, où toute manifestation est interdite. Pour répondre à cet affront fait à l’ordre démocratique, les flics évacuent violemment la place et la BAC procédera à deux interpellations. Quelques heurs se poursuivront en début de soirée au niveua de la station de métro Jean Jaurès.
Bordeaux (Gironde) : des heurts en fin de journée à proximité de la place interdite.
Plus de 2500 personnes ont manifesté ce samedi 23 mars.
Des échauffourées ont éclaté peu avant 18 heures à proximité de la place Pey-Berland (qui fait l’objet d’un arrêté d’interdiction de manifestation), notamment après l’arrivée de militants des « black blocks » en milieu d’après-midi. La police a fait usage de gaz lacrymogène. Repoussés, les derniers manifestants ont ensuite reflué vers la place de la Victoire. Les forces de police se sont déployées, appuyées par des canons à eau dont il a été fait usage pour évacuer la place. Au moins une douzaine d’interpellations ont eu lieu au cours de la journée à Bordeaux. Dans la soirée, les policiers continuaient à procéder à des interpellations. » (Sud-Ouest, 22.03.2019)
Nantes (Loire-Atlantique) : plus de 400 personnes tentent d’investir le centre commercial de la route de Vannes et se replient au centre-ville
« L’objectif des « Gilets » était de bloquer la route de Vannes, la « plus grosse zone économique de la région ». Mais avant 13 h, l’heure du rassemblement au Mac Do de la Porte de Vannes, les forces de l’ordre contrôlaient chaque rond-point, multipliant les fouilles de sacs. 400 personnes ont ensuite bloqué l’avenue principale menant aux commerces. De nombreux commerces ont temporairement fermé leurs portes tandis que les pastilles de gaz tombaient en pluie sur leurs parkings vides. D’autres rassemblements se sont tenus plus tard dans l’après-midi, ponctués d’échauffourées avec les flics. » (Ouest-France, 23.03.2019)
« Sur les 25 interpellations réalisées par les policiers ce samedi 23 mars à Nantes […], 17 personnes ont été placées en garde à vue. Ce dimanche, seuls trois manifestants restaient dans les geôles. Ils ont été déférés devant un magistrat du parquet. L’un, âgé de 20 ans, devrait être jugé en comparution immédiate, ce lundi à 14h. On lui reproche sa participation « à un attroupement formé en vue de commettre des violences ou des dégradations ». Un adolescent de 17 ans et demi, poursuivi sous ce même chef d’inculpation fourre-tout et généralisée, devait être déféré devant un juge des enfants en vue d’une éventuelle mise en examen. « Enfin, le troisième, âgé d’une vingtaine d’années, sera jugé ultérieurement devant le tribunal correctionnel pour entrave à la circulation. Il aurait positionné son véhicule au milieu d’un rond-point, samedi, route de Vannes, empêchant ainsi les automobilistes de passer ».
Hérouville-Saint-Clair (Calvados) : tentative de blocage du centre commercial et affrontements
Alors que tout était (bien trop) calme, une partie des manifestants (environ 200) ont décidé de quitter la marche mollassonne pour aller tenter d’envahir le centre commercial de Carrefour Saint-Clair.
Vers 16h30, des affrontements ont éclaté entre les immeubles du quartier des Belles-Portes Après avoir essuyé des jets de projectiles, les gendarmes mobiles ont bombardé la foule de gaz lacrymogène à l’approche du périphérique pour disperser les manifestants et les empêcher de se rendre vers le centre commercial Carrefour Saint-Clair. Quelques poubelles ont été incendiées sur le passage du cortège et la tension est redescendue vers 18h. Trois personnes ont été interpellées.
Paris : Plus une manif sans enfoncer le pare-brise d’une Porsche…
Saint-Dizier (Haute-Marne) : manif nocturne et sauvage la veille
600 personnes sont parties en cortège du rond-point des Nations. « Alors que le défilé avait débuté dans une ambiance bon enfant, des échauffourées ont éclaté aux alentours de 20h entre certains manifestants et les forces de l’ordre en queue de cortège : jets de pavés et de plaques d’égout contre tirs de gaz lacrymogène devant l’Hôtel de Ville. Vers 21h30, cinq poubelles ont été incendiées et plusieurs abris de bus détruits alors qu’un hélicoptère avait été déployé dans le ciel bragard par les autorités. A l’issue de cette marche nocturne, trois personnes ont été placées en garde à vue pour ces dégradations. L’une d’entre elles est sortie après avoir reconnu les faits : elle sera convoquée ultérieurement par le tribunal correctionnel. » (France 3 Grand-Est, 22.03.2019)