La Ministre de la Justice Nicole Belloubet a annoncé courant 2018 la création d’un Plan Prison. L’objectif : construire de nouveaux centres pénitentiaires pour contrer le manque de place dans les taules françaises, et par conséquent enfermer toujours plus de monde dans ces espaces de privation de liberté. Ce sont 15 000 nouvelles places qui doivent voir le jour au total, dont 7 000 d’ici 2022. Le précédent Ministre de la Justice, Jean-Jacques Urvoas, avait lui aussi développé, en 2017, un programme de construction prévoyant 24 nouvelles prisons et 10 000 places supplémentaires.
Enfermer toujours et encore, voilà la seule réponse à la misère sociale que sont capables d’offrir ceux qui nous dirigent. Tout le monde le sait, les conditions de vie dans les taules sont exécrables : les suicides y sont nombreux, l’insalubrité permanente, les exactions des matons fréquentes. Et à cela s’ajoute la privation de liberté, l’attente, les souffrances physiques et psychologiques. La prison ne règle en rien les problèmes sociaux : elle les aggrave. Pourtant, la voie répressive et sans cesse privilégiée, et ce sont donc de nouvelles prisons qui vont être construites prochainement, avec toutes les technologies nouvelles qui permettront un contrôle et un asservissement encore plus terrible des prisonnier.e.s.
Au-delà des conditions déplorables, c’est le principe même de l’enfermement qu’il faut combattre. La prison n’existe que pour imposer la norme sociale à tous et toutes, elle vise uniquement à protéger les intérêts particuliers de certains, de ceux qui sont à la tête du système politique et économique et qui cherchent, par la voie répressive, à empêcher toute forme de subversion de se développer. Alors, gouvernements après gouvernements, on décide de bâtir toujours plus de prisons.
L’une de ces taules va voir le jour – en principe – à Loos, près de Sequedin où il existe déjà un établissement pénitentiaire. Elle sera construite à l’emplacement même de l’ancienne prison, fermée en 2011, et pourra accueillir 840 détenu.e.s. Les travaux de déblaiement ont déjà commencé et ceux de construction de la nouvelle prison débuteront en 2020 (pour une ouverture prévue en 2022).
Il n’est pas question pour nous qu’une nouvelle prison ouvre à Loos ! Nous refusons la construction d’un lieu si oppressif, essentiel au maintien d’une société inégalitaire et discriminatoire que nous combattons.
Nous appelons donc à multiplier dans les mois à venir les initiatives de résistance, par toutes les formes possibles, afin d’empêcher la réalisation d’un nouveau projet répressif.
Feu aux prisons.
Soutien à tous et toutes les prisonnier.e.s
Résistance à Loos
[Repris d’Indymedia Lille.]
- les sites retenus pour les nouvelles places de prison prévues un plan pénitentiaire. / © DIRECTION DE L’ADMINISTRATION PENITENTIAIRE