[La présente lettre a été écrit par Paska le 11/11, et censurée plusieurs fois, les compagnon.nes ont pu la faire tourner seulement il y a peu. Paska a arrêté sa grève de la faim le 24/11 et se trouve toujours actuellement à la prison de la Spezia]
« Je confirme ce qui a été dit, mais je veux un bon médecin pour ce qui m’est arrivé. Quand je suis sorti de la cellule, il est vrai que j’ai poussé l’agent qui était présent à l’étage. Puis je suis descendu à l’entrée et j’ai poussé l’autre agent qui m’attendait et faisait partie de l’escorte. Je déclare cependant que peu de temps après, j’ai été attaqué par plus de dix officiers, avec des gifles et des coups de poing ; ils m’ont jeté à terre et j’ai reçu des coups de poing et des gifles, des coups de pied dans la tête, dans le dos, sur le ventre, sur les jambes gauche et droite et sur la main gauche. Et quand je me suis levé, j’ai eu des gifles jusqu’à ce qu’ils me menottent. Pendant le temps où j’ai été battu, j’ai été offensé et fortement menacé ».
Compte tenu de ce qui se dégage des faits, et en particulier des certificats de santé OÙ IL N’APPARAÎT RIEN DE CE QU’À DECLARE LE DETENU, en tenant compte de la gravité de l’épisode, le collège applique la sanction de 15 jours d’exclusion des activités collectives.
C’est ce que j’ai déclaré au conseil de discipline qui s’est tenu le vendredi 9 novembre à la suite des incidents survenus en prison avant le procès du 8/11.
Mais il serait bon et approprié de raconter tout ce qui s’est passé depuis un mois et demi. Le 2 octobre au matin, je quitte la prison de Teramo pour Lecce et arrive vers 16 heures en prison. Le temps de la paperasserie, je peux prendre une douche rapidement et c’est déjà l’heure de fermeture. Le lendemain, en attendant d’aller en procès, je demande à aller en promenade, mais la réponse est non, car « tu es en isolement ». La raison ne s’expliquera que deux heures plus tard. Peu de temps après, je vais au procès et au retour, ils ne me font pas entrer dans la section pour récupérer mes affaires, car les gardes l’ont déjà fait. Je reste écroué et je dois préparer les sacs à dos pour l’avion si je veux aller en procès à Florence. De cette manière, lorsque les compagnonnes et compagnons seront là l’après-midi pour faire un rassemblement sous la prison de Lecce, je m’envolerai déjà pour Gênes.
À contrecœur, je dois laisser quelques objets comme des poêles-casseroles-livres-cd-brochures, car je ne peux pas emporter plus de deux sacs à dos, je privilégie donc les vêtements-draps-couvertures-documents et certains livres (plus le moka [la petite cafetière italienne, Ndt] et le réchaud), fondamentaux en prison ????
Donc le 3 octobre à 13 heures, je vais de Lecce à Brindisi, où je prends deux avions (Brindisi-Rome et Rome-Gênes), puis vais de Gênes à La Spezia avec des véhicules blindés. À 21h, j’arrive à La Spezia et je m’endors, habillé, je n’amène même pas mes vêtements à l’intérieur et je décide de tout prendre le lendemain, car trop fatigué.
4 octobre, 8h du matin : perquisition dans ma chambre ; entre autres le 2 au soir à Lecce sous le matelas, j’ai trouvé une lame artisanale que j’ai fait disparaitre et, heureusement, puisque le lendemain, les gardes me faisaient mon sac… coïncidence ? Dans tous les cas, mieux vaut prévenir que guérir.
Le 6 octobre, ils m’ont laissé monter dans la section, me plaçant en cellule avec un gars avec qui, visiblement, je pourrais tout de suite avoir des problèmes, mais en réalité, nous n’avons pas donné satisfaction aux gardes et nous nous sommes adaptés aux exigences carcérales.
Le 9, je vais au procès, premiers griefs et insultes réciproques avec l’escorte qui a les moyens de faire un peu les beaufs à gros cylindre au volant. Je laisse passer. A partir du 10 ou 11, je ne me souviens plus du jour exact, des problèmes commencent à se faire sentir : les gardes doivent avertir le premier étage avant de me laisser passer parce que le directeur et le commandant, sur des “ordres d’en haut », nous donne l’interdiction de se rencontrer à moi et un autre détenu à La Spezia.