Pour rappel, au terme de partenariats public-privé (PPP) les groupes suivants conçoivent, possèdent et/ou gèrent déjà de nombreuses prisons depuis une dizaine d’années : Bouygues (Nantes, Réau-Melun, Annoeullin-Lille, Le Havre, Poitiers-Vivonne, Le Mans-Coulaines), Eiffage (Béziers, Roanne, Nancy-Maxéville, Lyon-Corbas) et Spie Batignolles (Valence, Beauvais, Riom). Quant aux deux derniers gros groupes de BTP, ils ne sont pas en reste, puisque c’est Vinci qui s’est occupé de reconstruire La Santé à Paris (réouverture le 7 janvier 2019) et du chantier des Baumettes-2, tandis que c’est Léon-Grosse qui va construire la nouvelle prison alsacienne de Lutterbach. Si les nouvelles taules ne seront plus construites en PPP mais en ayant recours à des « contrats de conception-réalisation », ce sont ces mêmes entreprises qui continueront à s’enrichir sur l’enfermement, au même titre que les fournisseurs Sodexo (en contrat avec 34 prisons françaises plus 60 autres dans le monde) ou Gepsa, filiale d’Engie (ex GDF-Suez), présente dans seize prisons et bon nombre de centres de rétention pour sans-papiers.
radio France bleu Drome Ardèche mardi 27 novembre 2018 à 2:27 – Mis à jour le lundi 26 novembre 2018 à 15:38
Deux ans après la mutinerie à la prison de Valence, bientôt le début des travaux
Deux ans après la mutinerie qui avait fait de gros dégâts à la prison de Valence, dans la Drôme, le chantier de réparation devrait débuter d’ici la fin de l’année. Il devrait durer sept mois.
Valence, France
Le 27 novembre 2016, des détenus du quartier maison centrale, celui des longues peines, mettaient à sac tout un bâtiment. Ils ont même déclenché un incendie dans trois cellules. Les flammes et les fumées ont dévasté le rez-de-chaussée et les étages. Les détenus avaient également cassé les caméras de vidéo-surveillance à coups de casserole et projeté au sol du gros électro-ménager (machine à laver) depuis les étages supérieurs. Depuis, ce bâtiment est resté vide. Inutilisable. Il a fallu beaucoup de temps à l’administration pénitentiaire pour organiser le chantier de remise en état.
L’administration explique avoir rencontré deux freins. Elle n’est que locataire du centre pénitentiaire de Valence. Les murs appartiennent à un partenaire privé et la négociation s’est révélée compliquée entre les deux parties. Ce chantier est d’une grande ampleur, et chacun souhaitait payer le moins possible.
Ensuite, il n’était pas question de reconstruire à l’identique et de risquer une nouvelle mutinerie. Un audit a donc été réalisé. Une étude pour améliorer les dispositifs de sécurité du bâtiment. Et cela a pris du temps, mais l’administration pénitentiaire l’assure : c’est désormais réglé et « tout est mis en oeuvre pour démarrer le chantier en décembre ».
Le chantier devrait durer sept mois. Les dégâts causés par la mutinerie avaient été estimés à un million sept cent mille euros. Les réparations, elles, coûteront plus cher mais aucun chiffre précis n’est annoncé pour l’instant.