Italie : Rassemblement devant la prison de Ferrara.

Contre la prison en tant qu’institution répressive et comme modèle social

 Depuis toujours, pour le pouvoir, la prison est un véritable laboratoire où créer et expérimenter des modèles de contrôle social.Écoles, usines et hôpitaux ont comme paradigme architectural et disciplinaire la prison.

Le but a toujours été d’amasser des corps, base indispensable pour amasser des capitaux.

 

Cela implique un contrôle et une répression exercés continuellement à différents niveaux, et qui ont évolué dans le temps. Parmi les dernières évolutions de la technologie coercitive, on peut rappeler la réforme pour la différenciation carcérale, dont la région Emilia-Romagna est le promoteur, et l’élargissement de l’application de l’article 41bis [1] à des prisonniers politiques. D’un côté, on crée une dangereuse « zoologie du délinquant », dans laquelle mettre cette part de la population qui ne rentre pas dans la « norme », vue comme plus importante que l’individu. De l’autre côté, il y a une intensification de la répression de toutes les réelles forces de changement social qui luttent contre l’exploitation de l’homme par l’homme et de la planète. Si la prison criminalisait la lutte politique [sic], elle la transforme maintenant en terrorisme. Se faire cataloguer terroriste n’a jamais été aussi facile.

La « Haute Sécurité » de Ferrara, où des compagnons anarchistes sont détenus dans la section AS2, est un des symboles de cette logique répressive et punitive. Nous pensons qu’il est nécessaire de souligner et de dénoncer en ce lieu, et symboliquement dans toutes les autres prisons, l’oppressante machine de normalisation de l’État. Nous pensons qu’il est tout aussi nécessaire d’exprimer toute notre solidarité aux compagnons Michele, Adriano, Graziano, Lucio et Francesco, Nicola et Alfredo. D’ailleurs, ces derniers jours justement, ils ont lutté et ont gagné contre des nouvelles restrictions décidées par les gardiens de la prison sur leurs heures de promenade et les possibilités de se voir entre eux.

Notre solidarité va aussi aux compagnonnes et aux compagnons de Bologne qui ont subi des perquisitions à cause des sabotages de décembre contre la Grande Vitesse. Luttons aussi contre toute forme de délation et de collaboration avec flics et juges, toujours complices de la répression du pouvoir.

Liberté pour les compagnon.nes en lutte.

25 janvier 2015 : rassemblement devant la prison de Ferrara

[Traduit de l’italien par nos soins de Informa-azione]

textee t illustration repris de http://www.non-fides.fr