Cela fait maintenant huit ans que Bien Urbain participe à l’aseptisation de cette ville. Ce festival vient mettre sa pierre à l’édifice de la ville des riches et du contrôle, accompagne le pouvoir dans ses multiples projets de vidéo-surveillance, de tramway et de transports « fluides », d’écoquartiers et autres complexes de logement de luxe qui fleurissent un peu partout…
Ce recueil de textes a pour but, en partant d’un exemple concret de la gentrification par l’art, d’élargir la critique à l’ensemble des politiques urbanistes. Il ne cherche pas uniquement à rappeler quelques signes d’opposition a ce rendez-vous annuel du gratin de designers hipsters qui se sont produits dans le passé, mais de faire en sorte que ses traces d’hostilité se multiplient et se répandent a travers la ville, et ce dès ce mois de juin, en ciblant les fresques du festival qui seront l’objet de visites guidées pendant un mois a partir du 8.
Pour cette année 2018, le festival a établi son QG a l’Arsenal, dans les anciens bâtiments de la fac de Médecine, a deux pas de la mairie. Se faisant appeler « Hop hop hop », il bénéficie désormais de centaines de mètres carrés supplémentaires.
Que tous les vandales s’y mettent, tagueurs et graffeurs irrécupérables, marginaux et opposants a cette ville aseptisée qui pue le fric, enrages contre cette société de misère et d’exploitation… Notre créativité est grande : a la bombe, a l’extincteur ou aux œufs de peinture, huile de vidange, saccage de leurs locaux et leurs installations sonores, etc…
S’attaquer a Bien Urbain, c’est s’en prendre aux riches, au tourisme, à l’embourgeoisement, à la mairie et sa guerre aux pauvres et aux étrangers, aux multiples mécènes et institutions qui lui remplissent les poches pour réaliser leur sale besogne.
[Repris de Sans attendre demain.]