Archives mensuelles : juillet 2019

Prison de L’Aquila (Italie) : Des nouvelles après le premier parloir avec Natascia

Round Robin / jeudi 4 juillet 2019

Lors du parloir de ce matin (mercredi 3 juillet), le premier après un mois et seize jours de détention, Natascia a dit qu’elle va bien; elle a la pêche et le moral est bon, même si les conditions de détention à L’Aquila sont tellement horribles que son expérience à la prison de Rebibbia paraît, en comparaison, un vacance. Les matonnes comptent même les culottes et, à ce qu’il paraît, dans cet univers parallèle en forme de tombeau, une culotte en plus ou en moins c’est un problème. La prisonnière musulmane a été placée en isolement total, dans des conditions tellement inhumaines qu’ils ont beau parler de “droits de l’homme” et autres balivernes.
Au même temps, avec Anna et Silvia, Natascia ne se sent pas seule et cela lui donne encore plus de force. Depuis qu’elles ont arrêté la grève de la faim, elle déjeune avec Anna (Silvia est encore dans la prison des Vallettes à Turin [elle a été transférée pour un procès qui s’est tenu mardi 2; NdAtt.]. Les battages des barreaux continuent tous les jours.
Beaucoup de courrier, arrivée ou en départ, lui est bloqué par la censure. Néanmoins elle demande qu’on continue à lui écrire. À ce propos, elle demande que les gens arrêtent de mettre des timbres postaux dans les enveloppes, parce que les matons les gardent au lieu de les lui donner, de façon à l’obliger à les acheter à la prison. Dans la prison les timbres pour les lettres pour les autres pays d’Europe ne sont pas vendus et puisque ceux qu’on lui a envoyés ont été gardés, c’est un problème, parce qu’elle ne peur pas envoyer du courrier en dehors d’Italie (ce qui pour elle est très important).

La semaine dernière, elle a reçu une visite de la part du ROS [brigade des Carabinieri spécialisée dans la “gestion” de la criminalité organisée et du terrorisme; NdAtt.] : ils sont venus pour prélever son ADN. Au début, Natascia a refusé, puis, acculée, elle a décidé de céder, pourvu que ce soit elle-même qui se met le coton-tige dans la bouche, pour que, au moins, ils ne la touchent pas. Ça s’est passé comme ça.
Elle a aussi raconté de son arrestation brutale à Bordeaux, quand les gendarmes cagoulés ont défoncé la porte de la maison et l’ont amenée. Après, à un certain point ils lui ont mis un bandeau sur les yeux et l’ont laissée comme-ça, elle ne sait pas où, les mains menottées derrière son dos et les yeux bandés, pendant douze heures d’affilée.
Mais elle a aussi raconté de comment ça a été beau et émouvant d’entendre, depuis la taule, la chaleur et le solidarité dehors, le jour du rassemblement devant la prison; elle a aussi reçu les nouvelles à propos de ce qui se passe dehors et elle a bien reçu la solidarité et l’affect.

Le coup de chalumeau dans les vignes du Midi n’est pas une calamité agricole

[reçu par mail]

Texte de mon amie Catherine Bernard que je m’empresse de partager. N’hésitez pas à faire de même.

Le coup de chalumeau dans les vignes du Midi n’est pas une calamité agricole

Je suis vigneronne.
Je n’écris pas en qualité de vigneronne.
Je n’écris pas non plus en qualité de vigneronne victime d’une calamité agricole, d’une catastrophe naturelle ou d’un accident climatique. Ce qui s’est produit dans les vignes du Gard et de l’Hérault vendredi 29 juin, est d’une tout autre nature, d’un tout ordre, ou plus exactement d’un tout autre désordre.
J’écris en qualité de témoin du changement climatique à l’œuvre, qui est en fait un bouleversement, qui ne concerne pas ici des vignerons, là des arboriculteurs, hier des pêcheurs, demain des Parisiens asphyxiés, mais bien tous, citadins ou ruraux, habitants du Sud comme du Nord, de l’Ouest, ou de l’Est.
J’écris en qualité d’hôte de la terre. Nous sommes chacun, individuellement, interdépendants les uns des autres.
J’étais vendredi matin dans les vignes pour faire un tour d’inspection des troupes et ramasser des abricots dans la haie de fruitiers que j’ai plantée en 2010 entre les terret et les cinsault. Il faisait déjà très chaud. Je ne sais pas combien, je ne veux pas ouvrir le livre des records. Je suis rentrée au frais, et je me suis plongée dans la lecture d’un livre passionnant, La vigne et ses plantes compagnes de Léa et Yves Darricau. J’ai repoussé la plantation de 30 ares de vignes à l’origine programmée pour cette année, à plus tard, à quand je saurai comment et quoi planter. Je cherche. A 18 heures, Laurent, mon voisin de vignes avec qui je fais de l’entraide, m’appelle :
– Là-haut à Pioch Long, les syrah sont brûlées.
– Comment ça brûlées ?
– Oui, brûlées, les feuilles, les raisins, comme si on les avait passé au chalumeau.
J’ai pris ma voiture, et je suis allée dans les vignes. Quand j’ai vu à La Carbonelle, les grenaches, feuilles et grappes brûlées, grillées, par zones, sur la pente du coteau exposée sud-ouest, je n’ai pas pensé à la perte de la récolte. J’ai vu que certaines étaient mortes, que d’autres ne survivraient pas. Il faisait encore très très chaud et j’ai été parcourue de frissons. La pensée m’a traversée que c’était là l’annonce de la fin de l’ère climatique que nous connaissons, la manifestation de la limite de l’hospitalité de la terre. Puis je suis passée sur le plateau de Saint-Christol, là où depuis le XIIème siècle l’homme a planté des vignes pour qu’elles bénéficient pleinement des bienfaits du soleil et du vent. Et là, à droite, à gauche, j’ai vu des parcelles de vignes brûlées, grillées dans leur quasi-totalité.
Il y aura des voix, celles des porte-parole des vignerons, chambre d’agriculture, représentants des AOC, et c’est leur rôle, pour évaluer les pertes de récolte, la mortalité des ceps, et demander des indemnisations.
Il y aura les voix invalidantes de la culpabilité, celle des gestes que l’on a faits dans la vigne les jours précédents et que l’on n’aurait peut-être pas dû faire, ou ceux que l’on n’a pas faits et que l’on aurait dû faire. Et si j’aurais su…. A ceux-là, je réponds, les si n’aiment pas les rais.
Il y aura des voix pour dire qu’à cela ne tienne, on va généraliser l’irrigation, et si cela ne suffit pas, eh bien on plantera des vignes, plus haut dans le Nord, ailleurs. Peut-être même y en aura-t-il pour s’en réjouir. A ceux-là, je réponds qu’ils sont, au mieux des autruches, au pire des cyniques absolus et immoraux, dans les deux cas des abrutis aveugles.
Ce qui s’est produit ce vendredi 29 juin dans les vignes du Midi, est un avertissement, un carton rouge. Ce n’est pas seulement les conséquences d’un phénomène caniculaire isolé doublé d’un vent brûlant, mais la résultante de trois années successives de stress hydrique causé par des chaleurs intenses et de longues périodes de sécheresse qui, année après année, comme nous prenons chaque année des rides, ont affaibli les vignes, touchant ce vendredi 29 juin, celles qui étaient plantées dans ce qui était jusqu’alors considéré comme les meilleurs terroirs. C’est aussi la résultante d’un demi-siècle de pratiques anagronomiques.
La Carbonelle est plantée de vignes depuis 1578. C’est un mamelon en forme de parallélogramme bien exposé au vent et soleil. Ce qui s’est passé le 29 juin, dit que l’ordre des choses s’est littéralement inversé. Le vent et soleil ne sont plus des alliés de l’homme. La solution de l’irrigation est la prolongation d’un défi prométhéen. On se souviendra qu’il lui arrive quelques bricoles à Prométhée. Cela dit aussi que le changement va plus vite que la science agronomique et ses recherches appliquées, cela nous précipite dans un inconnu. Il nous faut radicalement changer notre rapport à la terre, ne plus nous en considérer comme des maîtres, mais des hôtes, que l’on soit paysan ou citadin.
Ceux qui voudraient circonscrire à la viticulture du Midi ce qui s’est produit le 29 juin s’illusionnent. Le phylloxéra a été identifié en 1868 à Pujaud dans le Gard. Les vignerons des autres régions ont cru ou feint de croire qu’ils seraient épargnés. En 1880, le puceron avait éradiqué la totalité du vignoble français, et gagné toute l’Europe. Le phylloxéra était lui-même la « récompense » de notre quête du mieux, du plus. Il a été à l’origine de la seule grande émigration française et d’une reconstruction du vignoble qui a profondément changé l’équilibre même de la vigne. Nous en sommes les héritiers directs.
Ceux qui voudraient circonscrire le phénomène à la viticulture se dupent aussi. La vigne nous accompagne, sur notre territoire, depuis plus de deux millénaires, et l’homme depuis plus de 6 000 ans. Sa culture est tout à la fois un pilier et un symbole de notre civilisation. Si la vigne n’a plus sa place dans le Midi, l’homme ne l’aura pas davantage car le soleil et le vent seront brûlure sur sa peau.
Nous, vignerons, devons en tout premier lieu renouer avec la dimension métaphysique de notre lien à la terre et alors, nous pourrons changer radicalement nos pratiques. Mais il faudra autant de temps pour retricoter ce que nous avons détricoté. L’œuvre elle-même est vaine si par ailleurs, nous, vous, moi continuons à prendre l’avion comme nous allons promener le chien, goûtons aux fruits exotiques comme si on les cueillait sur l’arbre, mettons la capsule dans la machine à café comme un timbre sur une lettre, ainsi de suite. Ce que les vignes disent, c’est que notre civilisation elle-même est menacée.
Les abeilles l’ont aussi dit, avant la vigne. Mais nous ne les avons pas entendues.

Catherine Bernard

Liancourt, Oise: Au centre pénitentiaire, la canicule et trois voitures de matons brûlées

Trois voitures d'agents de nuit ont été incendiées au centre pénitentiaire de Liancourt dans la nuit de mercredi 03 au jeudi 04 juillet 2019 / © SLP FO Liancourt
Trois voitures d’agents de nuit ont été incendiées au centre pénitentiaire de Liancourt dans la nuit de mercredi 03 au jeudi 04 juillet 2019

 

 france 3hauts-de-france

une intrusion aurait eu lieu dans la nuit du 3 au 4 juillet. vers 3h40 du matin sur le parking et trois véhicules ont été incendiés à l’aide fumigéne. Ce fait divers, pourrait être la conséquence d’un évènement intervenu dans la journée du mercredi. Une quarantaine de détenus avaient refusé de rejoindre leurs cellules après la promenade, suite à une provocation d’un maton. Ils ont réintégré leurs cellules vers 20 heures. Les surveillants ont porté plainte est une enquête est en cours.

d’après divers médias

Juré craché

spéciale dédicace: à James qui a fait 15 ans de ZONZ (compagnon proche  du laboratoire anarchiste) et aussi à jean claude qui a participé à l’émeute en 1974 à la prison de saint Paul.

 


cracher dans l soupe
Lorsque les jurés condamnent, ils ne savent pas qu’ils se condamnent eux-même en perspective..

J’aurai bien voulu arriver dans le box des assises avec un costume décent mais ma garde-robe ne savait pas compter jusqu’à trente et un. C’est avec ma panoplie d’enfant sage, trouée par l’arrestation et recousue à la diable, que je posai mon cul sur le banc d’infamie. J’avais trois jours de procès, trois jours assis sur le bois à furoncle.

En vieux routier, la salle d’assises ne m’impressionna pas le moins du monde et, l’œil à niveaux de visage, je me tournai vers les quarante-cinq jurés dont neufs devant apprendre à me haïr sans le montrer.

Les jurés sont une espèce très étrange à observer. Au début, ne se connaissant pas, ils se jettent des regards de chat électriques. Puis ils se détendent au fil des jours et on peut les voir se faire des signes d’intelligence. Grâce à moi, ils deviennent amis dans le partage d’un secret qui les unira sur ma tombe à vif. Ils devraient s’offrir des petits cafés les uns aux autres et, rigolant, boire à ma santé un petit verre de rhum. Les moutons tiennent un loup et, sous leur laine, des estomacs dentés.

Le président commença à tirer les heureux gagnants. La tombola leur donnait des sueurs timides. L’un après l’autre, humble et soumis, ils passaient entre la défense et l’accusation et, le dos voûté, attendant la terrible condamnation d’un : « RÉ-CU-SÉ ! »

Ces affreux se sentaient coupables, peut-être de leurs sourires hypocrites, en franchissant le couloir du jugement.

L’épreuve passée, ils se rengorgeaient, se soûlaient et toutes leurs attitudes promettaient la vengeance pour avoir eu si peur d’être rejetés dans leur quotidien. On allait en faire des adieux… Ils étaient avides de génuflexions pour me mettre à genoux, mains jointes ; ils allaient être déçus. Installés de part et d’autre du président et de ses assesseurs, ils me condamnaient d’avance avec leurs yeux d’imbéciles sévères.

Les femmes avaient sorti leur robe à fleur de dimanche de kermesse. Elles fleuraient l’âcre parfum en solde, les litres sous plastique griffés Monoprix. Les hommes avaient passé leur plus beau costume, bien noir, celui des enterrements et des mariages.

Ces hommes et ces femmes ressemblaient à tout sauf à des êtres humains libres.

Quand bien même l’un d’entre eux l’eût été, je ne l’aurais pas remarqué ni reconnu pour la bonne raison que je n’avais aucune référence pour distinguer un esclave d’un affranchi, un affranchi d’un homme libre : de toute ma vie, je n’en avais jamais rencontré un.

Hafed Benotman

Les forcenés, 1993

Prison de L’Aquila (Italie) : Un coup de dés

Un coup de dés

Communiqué de fin de la grève de la faim

Anarhija.info / mercredi 3 juillet 2019

C’est un poète qui a écrit que la vie est un jeu de dés contre le destin, et on sait que les anarchistes aiment jouer. Nous, on a terminé un premier match. Un mois pour prendre la température et renifler les frontières de la cage, un mois de grève de la faim pour leur faire comprendre que nous sommes du matériel difficile à mettre en boîte.

Arrivées au trentième jour, on arrête, avec l’intention de revenir avec plus de force encore. Un premier bilan positif on peut le voir dans la solidarité vivante, spontanée, immédiate, depuis l’intérieur et l’extérieur des prisons, qui a soulevé le problème, fort et clair.

Depuis l’intérieur : Marco et Alfredo, dans les AS2 d’Alessandria et de Ferrara, ont été en grève pendant un mois eux aussi ; Natascia nous a rejointes à son arrivée à Rebibbia et on a poursuivi ensemble quand elle est arrivée ici ; puis d’autres compagnons : Stecco, Ghespe, Giovanni, Madda, Paska et Leo.

Depuis tout près : on a entendu les battages des barreaux venants des sections 41bis pour femmes et pour hommes ; une musique qui brise le silence de cette forteresse dans la montagne, à laquelle on a répondu et on continuera à répondre jusqu’à quand elle continuera, en solidarité avec celles et ceux qui subissent sur leur peau, depuis des années, cet ignoble régime de détention.

Depuis l’extérieur : actions directes, raids informatifs et actions de dérangement, en Italie et dans le monde, ont fonctionné comme des hauts-parleurs pour quelque chose qui n’est pas un jeu : la différenciation dans les prisons, les sections punitives, l’affinement de stratégies répressives contre les anarchistes, mais pas que. Rien qu’on ne connaissait pas auparavant et on garde la conscience que, à l’intérieur comme à l’extérieur, les étincelles prêtes à se propager sont partout ; cela nous donne force et détermination.

Ce n’est qu’un début et on espère que ça a été une injection de confiance dans les potentialités et dans la force que nous portons avec nous, à l’extérieur comme à l’intérieur.

L’Aquila, 28 juin 2019
Silvia, Natascia, Anna

Italie : Une contribution pour l’assemblée de Bologne du 9 juin

Anarhija.info / jeudi 13 juin 2019

Je pense que c’est important que les compagnon.ne.s anarchistes, même quand ils/elles ont des visions et des pratiques différentes, se rencontrent pour discuter des ces thématiques [la répression; notamment, dans le cas de l’assemblée de Bologne, les conditions de détention dans la section AS2 de L’Aquila, contre laquelle Anna et Silvia sont en grève de la faim; NdAtt]. Voilà ma petite contribution, juste quelques suggestions, quelques réflexions critiques.

Avant d’aborder, depuis l’intérieur de la « bête » carcérale, la thématique pour laquelle vous vous êtes réuni.e.s et dire ce que je pense des aspects « positifs » et « négatifs » d’une section AS2 et comment pouvoir (selon moi) contrer la répression qui nos frappe, il faudrait clarifier quelques éléments, se poser quelques questions… La répression vis-à-vis des anarchistes est vraiment en train d’augmenter ? Pourquoi ? Quelle est la pratique qui a obligé « le pouvoir » a devenir plus agressif à notre encontre ?

C’est hors de doute que la pression est en train d’augmenter. Laissons de côté pour l’instant l’administration judiciaire habituelle, qui concerne accusations et condamnations pour des faits spécifiques, et focalisons-nous sur celles qui sont (selon moi) des anomalies significatives, car révélatrices d’une tendance. La condamnation à deux ans et demi, avec aggravante de terrorisme, pour avoir publié un journal (KNO3), avec deux des condamnés qui étaient par ailleurs inculpés pour des attaques directes visant des personnes. Les arrestations de Turin, avec des accusations assez fragiles d’association, à cause d’une brochure mise en relation à dessein, et de façon absurde, avec des colis piégés destinés à frapper directement des personnes. Tout cela nous laisse supçonner que quelqu’un, au sein des institutions étatiques, commence à avoir peur des anarchistes. Il ne faut pas sous-estimer des arrestations avec des accusations de terrorisme et d’association, motivées par des journaux et des brochures ; il s’agit là (selon moi) d’un symptôme d’une vraie inquiétude de la part de l’État. Elles révèlent le fait qu’il y a quelqu’un.e qui craint la tendance des anarchistes à « faire le saut », depuis des actions « symboliques », contre des structures matérielles, à des actions « moins symboliques », contre des hommes et des femmes au service du « pouvoir ». Ils/elles redoutent à tel point cette possible « dérive » qu’elles/ils frappent à l’aveuglette, sans faire de distinctions entre écrit et action. (Je ne veux pas rentrer ici dans le débat sur ce qui est « symbolique » ou pas, ça serait un sujet trop long à traiter et ça nous ferait sortir « hors sujet » ; encore moins, je ne peux pas m’étendre sur l’efficacité de ces attaques contre des « personnes » et il y aurait tant à dire sur les instruments qu’on a utilisé…) Ensuite, avec les condamnations et les acquittements du procès « Scripta Manent », l’action de l’État italien a fait un pas en avant, elle s’est dévoilée encore plus… La stratégie que l’État, à travers le tribunal de Turin, a mis en œuvre est celle, classique, du « bâton et de la carotte ». A travers la voix du juge, l’État a rugi : « Contentez-vous de faire des menaces et ont vous fera faire un peu de détention préventive, contentez-vous de détruire des choses et ont sera quand-même « indulgents », mais si vous allez plus loin on vous enterrera vivants ». « Simplifier » ne veut pas toujours dire falsifier, souvent la réalité est bien plus linéaire de ce que l’on pense. Nous, les anarchistes, on a la tendance à se compliquer la vie ; l’État est constitué de personnes en chair et en os : qu’est ce que ces « personnes » redoutent le plus de la part des anarchistes ? Elles redoutent que quelqu’un.e vienne les chercher chez elles, elles redoutent que les « années sombres » (pour elles) reviennent, que la peur et la terreur changent de camp. On nous le dit de toutes les manières possibles et, pour une fois, nous pouvons leur croire… Ils/elles craignent leur pire cauchemar (qui est, incroyable à dire, le cauchemar aussi de quelques anarchistes), le tant diabolisé « terrorisme ».

Là vous vous demandez (je crois) pourquoi ce fou, depuis le plus profond d’une prison, continue à utiliser à tort ce mot ? Il n’arrive pas à se faire rentrer dans sa tête vide que le « terrorisme » est seulement celui des États et que « le terroriste c’est l’État » (tout le monde le dit !). Pourquoi il tombe toujours dans le même piège, en entraînant soi-même et une partie du mouvement dans un déluge répressif ? Pour une raison simple et banale : parce que je suis fermement convaincu que la « révolution » (un mot pompeux) peut être faite seulement par quelqu’un.e qui a « le diable au corps ». Et celui/celle qui a « le diable au corps » n’a pas peur du mot « terrorisme », puisqu’il/elle désire avec toutes ses forces que les puissants vivent dans la terreur, du moins autant que leurs victimes : les « damné.e.s de la terre ». Voilà pourquoi je ne veux pas édulcorer mon vocabulaire de ce mot ; ça ne sera certainement pas le Code pénal avec ses condamnations ou encore l’« épée de Damoclès », la menace de l’application du 41bis, qui pend au-dessus de ma tête qui me fera changer d’avis et me fera taire. Je vous dis cela parce que, à partir du refus d’un mot, on passe rapidement et sans s’en apercevoir à amoindrir les actions dont sont accusés les compagnon.ne.s.

Et là on revient à notre débat : la réponse à donner à la répression, ainsi qu’à mon opinion, nettement divergente par rapport à des choses que j’ai lu ces deniers mois. Je ne veux pas paraître offensant envers personne, je sais bien que cela a été fait et dit en toute bonne foi, pour aider des compagnon.ne.s, mais quand, lors d’un meeting, on explique au « peuple » qu’il ne s’agit pas de vrais attentats, mais de simples pétards… il y a quelque chose qui cloche ! Il y a un courte-circuit qui nuit (selon moi) à tou.te.s celles/ceux qui pratiquent l’« action directe destructrice », même celles/ceux qui, comme moi, ne sont pas directement cités. Mais on pense vraiment que de cette façon les exploité.e.s se rapprocheront de nous ? Mais on croit vraiment que ceux/celles qui n’ont plus rien à perdre (travail, maison…) ont peur du mot « terrorisme », mais ensuite reviennent, soulagé.e.s, si on déclare qu’au fond on n’a utilisé que des pétards? Que, peu importe qui sont celles/ceux qui ont réalisé l’attentat, ils/elles ont juste plaisanté, joué à la révolution. Cela est sans équivoque la signification de ce type de récit. Pour ma part (à contre-courant), je n’arrive vraiment pas à voire comme « infamantes » des accusations de « terrorisme » ou d’« association subversive ». Toujours plus souvent, dans les écrits en solidarité avec nous prisonnier.e.s, sous le « tranquillisant » slogan « le terroriste c’est l’État » apparaît, de manière plus ou moins explicite, le mépris envers certaines définitions (qui ne sont pas une invention du « pouvoir ») qui font partie de l’histoire de tous les mouvements « révolutionnaires ». Parfois il m’arrive de penser que, derrière ce mépris, il y a plus une sorte de paresse intellectuelle et une série de platitudes qu’une analyse approfondie et réfléchie. Les détenu.e.s auxquel.le.s souvent on s’adresse ne voient pas des telles définitions comme « infamantes ». Pour vous faire un exemple, toutes les fois que ça m’arrive d’être dans une section « commune » et qu’on me demande pour quelle raison je suis en taule, je réponde fièrement et ironiquement que je suis un « terroriste » et toutes les portes s’« ouvrent », la solidarité est maximale. Le « pouvoir » sait cela, c’est la raison pour laquelle on nous isole dans des sections spéciales. Si les « damné.e.s de la terre » perçoivent le « terrorisme » de la même façon que je le perçois, avec quel.le.s exploité.e.s on est en train de se rapporter, hors d’ici ? Avec ceux/celles qui sont effrayé.e.s par une promise de vengeance ? Avec quel type de bien-pensant.e.s on veut la faire, cette satanée « révolution » ? Peut-être qu’on parle avec le mauvais « sujet social », ou bien c’est nous qui ne sommes plus capables de lire la réalité et les sentiments, les passions de ces exploité.e.s que beaucoup d’entre nous disent vouloir rencontrer. Quelle sorte de crédibilité pouvons-nous avoir, quelle sorte de force pouvons nous apporter à la « lutte sociale », si même les compagnon.ne.s anarchistes minimisent les actions anarchistes ? Je comprend bien que ça peut servir pour améliorer la situation répressive (même si je doute que ça marche), mais de cette façon on ne rend service à personne, encore moins aux compagnon.ne.s emprisonné.e.s ; laissons les défenses techniques aux salles de tribunal.

Je ne voudrais pas qu’on me méprenne à nouveau. A cause de mon manque de diplomatie, cette fois aussi j’aurais vexé des compagnon.ne.s qui ne méritent sûrement pas cela. Pour me faire pardonner, laissez-moi dire une chose : les compagnons que j’ai connu pendant ces trois mois m’ont tous enrichi (et plus de ce qu’ils pensent), même dans nos différences, ou mieux, justement à cause de cela : ils m’ont donné des nouvelles suggestions. Un d’entre eux m’a aussi ouvert les yeux sur la manière dont mes mots sont lus, dehors, comme étant agressifs et opiniâtres. Le fait est que « mes idées » sont tellement marginales en ces contrées (en Italie) qu’elles sont probablement lues et perçues comme « provocatrices ». Je vous l’assure, derrière ces « polémiques » (comme beaucoup de monde les appelle) à moi, il n’y a jamais de l’animosité personnelle, ma critique n’est jamais adressée vers untel ou untel, mais vers une façon de penser (incorrecte, à mon avis). Je vous montre un exemple typique de raisonnement erroné : la répression frappe en arrêtant des compagnon.ne.s plus ou moins au hasard, comme réponse à des attaques à des structures ou des hommes et des femmes du pouvoir. Qu’est ce qu’on en déduit ? « Que le pouvoir se sert de ces attaques comme prétexte pour frapper sa cible véritable, la lutte qu’on mène chaque jours (à la lumière du soleil) dans le social, comme l’occupation des squats, la lutte pour le logement, etc ». De cette manière, on fait violence à la réalité, on met la tête sous le sable pour ne pas lui faire face. Comment c’est possible que le doute ne nous effleure pas (même pas pendant un seconde), que le pouvoir veut tout simplement frapper ceux/celles qui sont responsables de ces actions, même s’il tape dans le tas pour donner une réponse immédiate ? Cela ne vous paraît pas vraisemblable que, si le « pouvoir » punit de manière plus dure une certaine typologie d’action, c’est parce que l’« action directe destructrice » vise plus juste que les rassemblements, les squats, les manifestations ? … mais elle présente évidemment l’aspect négatif de déclencher plus de répression, souvent au hasard. Voilà tout. S’il vous plaît, qu’on ne se raconte pas de contes de fées, en imaginant des complots contre nos « luttes sociales » : la réalité est si évidente qu’il faudrait en prendre acte. Cette façon erronée de raisonner porte à isoler certaines pratiques ou à les édulcorer ; ma crainte maintenant est que les dures condamnations qu’on a reçu [les condamnations en première instance pour cinq compas, lors du procès Scripta Manet, sont allées de 5 à 17 ans ; NdAtt.] deviennent un épouvantail pour tout.te.s les anarchistes qui, en ce pays, voudraient aller plus loin. Pour ce qui me concerne, je ne me donnerai pas pour vaincu, je ne raisonnerai pas sur la base de l’intérêt immédiat. Mon optimisme reste de fer, parce que je vois que, dans une grande partie du monde, l’évolution du mouvement anarchiste va dans la bonne direction, dans la direction que, avec des nombreux.ses autres anarchistes, nous a indiqué Mikhail Zhlobitsky, avec son acte vengeur.

Je n’irai pas plus loin dans mes « élucubrations » (que, j’en suis sûr, des hommes et des femmes sans cœur et sans sang dans leurs veines diront être rhétoriques et creuses) et, si vous avez encore envie de m’écouter, j’aborderai maintenant des sujets plus « concrets » et de la manière la plus concise possible, en espérant d’être utile.
Je serai bref. Sur la situation dans la section AS2 de Ferrara il y a peu à dire : à force d’« embrouilles » on nous a donné ce qu’on a demandé. Au début on n’avait rien, seulement la promenade et la socialité pour le déjeuner. On leur a fait comprendre avec détermination que ça n’allait pas se passer comme ça et en quelques mois la situation s’est beaucoup améliorée. Ça fait plus de six ans que je suis ici. Normalement, après 7 ou 8 ans toute la sections dans son intégralité est transférée. Notre « force » en AS2 est que si on fait du bordel, ils peuvent nous mettre à l’isolement pendant 15 jours, mais ils ne peuvent pas nous transférer dans une autre prison. Il y a quelques années, le directeur a demandé mon transfert, mais puisque on dépend du ministère, à Rome, la réponse a été négative. Du coup, l’arme de la dispersion (te transférer dans une autre prison pour t’éloigner de tes compas et ami.e.s) ici ne marche pas. Nous sommes complètement séparés des autres détenus, qu’on ne voit jamais : quand on passe pour aller au parloir, les matons les éloignent ou le enferment. Beaucoup d’anarchistes sont passés par ici, demandez-leur, ils sauront vous expliquer mieux.
En ce moment, pour ce qui est de l’AS2, je me focaliserais uniquement sur la situation de L’Aquila. Dans d’ autres sections AS2, à Alessandria et Terni, sont emprisonnés des camarades des Brigades Rouges, des camarades communistes et notre compagnon Marco (qui se trouve à Alessandria). Je pense que pour eux aussi il n’y a pas de problèmes particuliers. Pour ce qui en est des camarades communistes femmes, je pense qu’elles ne sont plus en AS2.
A propos de l’idée de se coordonner entre différentes caisses de solidarité, je n’ai pas d’avis précis, ça pourrait sûrement être utile, les différences d’opinion devraient être mises de côté dans ce cas. Arriver à se parler au moins pour organiser la solidarité matérielle serait un pas en avant petit mais important. Mais ce sont les compagnon.ne.s dehors, qui s’occupent de cela, qui doivent décider. L’important et que aucun compagnon.ne soit laissé seul.e. La caisse « Scripta Manent » ne nous a jamais privé de son aide. Je pense qu’on est tou.te.s d’accord sur le fait qu’il n’existent pas des niveaux d’importance différents parmi les compagnon.ne.s : nous sommes tou.te.s égaux.les face à la répression. C’est arrivé que des compagnon.ne.s très combatif.ve.s soient négligé.e.s parce que peu connu.e.s dehors. A mon avis, même certains choix radicaux de résistance ne sont pas soutenus de façons « adéquate ». L’acte le plus cohérent pour un.e prisonnier.e.s anarchiste c’est l’évasion ; il y a en ce moment un compagnon sarde qui subit, depuis des années, la déportation en dehors de son pays et la censure presque sans interruption, à cause de sa tentative d’évasion, de sa combativité et de son irréductibilité. La première proposition que je fais est celle de focaliser nos efforts solidaires vis-à-vis de Davide [Delogu] et de Silvia et Anna, enfermées à L’Aquila, cela évidemment si tout le monde est d’accord. Je pense aussi que c’est important de suivre les séances du procès contre les compagnon.ne.s arrêté.e.s pour l’opération Panico. La présence combative au tribunal est importante, parfois cela pourrait « faire la différence », en plus de communiquer de la solidarité et permettre à celles/ceux qui sont dehors de connaître les intentions de justice et flicaille, de façon qu’on ne se trouve pas à tomber d’en haut, surpris.e.s, quand il y a des « lourdes » condamnations. En tout cas, les salles vides donnent un sens d’isolement, au delà de notre acceptation ou pas de la visioconférence. Ceci dit, le vrai combat est en dehors des tribunaux (je ne suis pas encore devenu débile)…

J’arrive maintenant à ma « complainte » habituelle : ce qui manque le plus à un.e anarchiste prisonnier.e c’est le contact avec le mouvement dehors, les informations (dans la limite du possible) sur les différents débats, sur les rencontres, les initiatives (affiches, tracts), les envois de nouvelles publications des « maisons d’édition » du mouvement, surtout des nouvelles à propos des actions qui ont lieu de par le monde. C’est la seule façon que nous avons de recevoir des nouvelles en dehors des canaux officiels. En ce sens, ma deuxième proposition ça serait que les compagnon.ne.s qui gèrent les sites internet : Round Robin, Act for Freedom Now, Attaque, Finimondo, Istinto Salvaje, Croce Nera, Insurrection News, ContraInfo, etc… (Anarhija le fait déjà, depuis le début de l’opération Scripta Manent) nous envoient leurs infos, chacun.e de son côté, de façon qu’on résolve pour de bon ce problème ; un seul envoi pour chaque section AS2. Après mon appel à nous envoyer des informations, le flux de nouvelles avait augmenté, mais avec le temps il tend inexorablement à se réduire ; quand il y avaient ici les compagnons du Trentino ou de Turin, le flux de nouvelles avait augmenté, mais il a à nouveau diminué quand ils sont sortis. A propos de nouvelles, depuis une semaine c’est impossible d’acheter des journaux, ici a Ferrara, on ne sait pas si c’est le cas aussi ailleurs. Maintenant, si on veut un quotidien, on est obligé de demander à quelqu’un.e à l’extérieur de nous y abonner. Il ne s’agit pas de quelque chose de vital, mais ce sont ces petites choses qui améliorent le quotidien.
Je vous souhait un bon « travail ».

Alfredo Cospito

Drôme sixième journée d’étude pour l’arrêt du nucléaire.;

 

Les 6° Journées d’études, d’échanges,
de propositions, de débats et de fête du collectif Arrêt du nucléaire auront lieu Samedi 6 et Dimanche 7 juillet 2019 dans la Drôme, à L’Atelier du Chien Rayé à Portes-en-Valdaine.

 

Les 6° Journées d’études, d’échanges,
de propositions, de débats et de fête du collectif Arrêt du nucléaire auront lieu Samedi 6 et Dimanche 7 juillet 2019 dans la Drôme, à L’Atelier du Chien Rayé à Portes-en-Valdaine.
LE COLLECTIF ARRÊT DU NUCLÉAIRE,
vous invite à participer à deux journées d’échanges, de débats et de fête.
L’objectif de ces Journées d’études est de réfléchir ensemble aux actions communes et aux stratégies à élaborer collectivement pour arrêter le nucléaire.

Avec la présence de membres de l’Atomik Tour !

 

 

Tous les membres des groupes antinucléaires ayant une activité locale, régionale ou nationale sont invités quels que soient la coordination ou les réseaux auxquels ils sont adhérents.

 

 

 

Vous pouvez télécharger ici le
programme et le bulletin d’inscription

contact Jean-Luc Pasquinet : jlp38@wanadoo.fr


cliquez sur l’image pour voir le plan

PROGRAMME
• SAMEDI matin
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à 9 h : Présentation de chaque groupe en plénière
puis : Trois ateliers (1 h) + débats en pleinière (2 h)
sur un même thème : Pourquoi arrêter ?a) Les normes
b) Le danger, le déni de la catastrophe
c) Les coûts du nucléaire• Samedi après-midi
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à 14 h : Trois ateliers (1 h) + débats en pleinière (2 h)
sur un même thème : Comment arrêter ?

a) Historique comparatif des scénarios de sortie
b) Place du charbon en France et dans le monde
c) Place du gaz et des hydrocarbures en france et dans le monde / renouvelables, économies d’énergie

à 19 h : Retour sur les ateliers du jour en plenière

• Samedi soir
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REPOS ET MUSIQUE

• DIMANCHE matin
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à 9 h : Bilan d’une année en macronie.
Puis : Trois ateliers (1 h) + débats en pleinière (2 h)
sur un même thème : Où en sommes-nous
et que faire
?

a) L’Atomik Tour, vécu des groupes
b) L’état du mouvement antinucléaire,
le climat, les Gilets jaunes, la repression
c) Le débat sur les déchets

Suivis d’une plénière : comment relancer la lutte antinucléaire et organiser le collectif ADN ?

Bilan Carbone et exception militaire par Ben Cramer (1 mai 2017)

Le Climat, une affaire d’enfumage par Ben Cramer (29 avril 2019)

Scénarios catastrophe Dossier de l’Institut Biosphère de Genève

Le nucléaire ne sauvera pas
le climat… et le dérèglement climatique le rend plus dangereux encore

Tract proposé par ADN 34

Scénarios « comment arrêter le nucléaire » :

Scénarios ADEME (2018) – étude complète ici

Scénario Watt de RTE (2017)

Document France Insoumise (consultation citoyenne 2018)

Document France Insoumise (présidentielle 2017)

Scénario NPA (2014) – et version grand public (2016)

Document EELV (février 2015)

Document Les Verts et l’énergie (1990)

L’Arrêt du nucléaire sans scénario en 2 temps et 3 mouvements

 

 

Au Tricastin, le chantier de la prolongation du réacteur N°1 a commencé

Petit commentaire:   Nous publions le texte Au tricastin,   pour informer toutes et toutes les opposants du  nucléaire  civil et militaire de France  et de l’étranger et aussi celles et ceux  qui manifestent les travailleur-e-s d’EDF  les travailleur-e-s des Hopitaux, profs instits   gilets jaunes….. On n’a pas entendu un seul appel à manifester contre ce choix de l’état, alors que dés le 4 juin  nous demandions avec d’autre la fermeture du réacteur N°1 , aussi nous avons publié ce texte d’avis de tempête Le stravaux se mettent  en place en même temps    que le plan » Hercule”:
(La direction d’EDF propose de scinder le groupe en deux entités. Un “EDF bleu” pour le nucléaire, les activités hydrauliques et le Réseau de transport d’électricité (RTE). Cette entité serait progressivement nationalisée pour isoler le risque financier lié aux centrales nucléaires. Un risque d’autant plus présent dans les esprits que l’électricien va devoir revoir le calendrier et la facture de l’EPR de Flamanville (Manche) après l’avis rendu le 19 juin par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN).De l’autre côté, “EDF vert” rassemblerait les énergies renouvelables (hors hydraulique) ainsi que les filiales Dalkia (biomasse et géothermie) et Enedis (distribution). Cette partie verrait ses capitaux progressivement ouverts au privé.)


Cédrick Hausseguy, le directeur de la centrale du Tricastin,déclare « :Le chantier  démarre après le dévoilement  par le gouvernement du plan pluriannuel de l’énergie. Ce dernier prévoit  un renforcement  des énergies renouvelables »

Au Tricastin, le réacteur numéro un de la centrale nucléaire s’est transformé en un vaste chantier qui doit durer six mois,( jusqu »en novembre). L’enjeu est de taille pour EDF:

Mercredi « s’est terminée l’inspection de la structure de la cuve avec un dispositif robotisé »,

Combinaison blanche intégrale et casque de protection, il observe depuis une plateforme l’énorme enceinte en acier, qui renferme le cœur.

L’inspection « se fait sous ce matelas d’eau » de plusieurs mètres, destiné à protéger les travailleurs des rayonnements, poursuit-il en désignant le liquide devenu d’un bleu lumineux grâce à un phénomène physique: l’effet Tcherenkov.

Au coeur du bâtiment réacteur, des opérateurs s’activent par petit groupes tandis qu’à l’extérieur les chariots élévateurs et camions se croisent malgré la canicule. Les travaux, qui ont commencé avec l’arrêt du réacteur début juin, doivent s’achever en novembre.

Ils seront 5.000 travailleurs mobilisés au total pour ce chantier qui va coûter 250 millions d’euros par réacteur: passer la « visite décennale » des quarante ans, indispensable pour que le réacteur puisse fonctionner encore au moins dix ans de plus.

La centrale nucléaire du Tricastin, qui se trouve dans la vallée du Rhône à la frontière de la Drôme et du Vaucluse, est l’une des plus anciennes centrales de France avec ses quatre réacteurs de 900 MW.

Le premier réacteur du Tricastin, qui avait été mis en service en 1980, est le premier des 58 exploités en France par EDF à connaître sa visite des quarante ans. L’enjeu est donc énorme pour cette opération préparée depuis trois ans.

– Après Fukushima –

Le réacteur subit d’abord une visite complète: outre le contrôle de la solidité de la cuve, sont prévus une épreuve hydraulique du circuit primaire et un test de l’étanchéité de l’enceinte, la structure en béton qui empêche des produits radioactifs de se disperser à l’extérieur en cas d’accident.

Cela s’accompagne aussi de gros travaux de maintenance, comme le remplacement du rotor de l’alternateur, qui produit l’électricité. Surtout, une série d’améliorations est entreprise pour améliorer la sûreté.

« Nous faisons des modifications sur Tricastin qui visent à la rendre aussi proche que possible, sur le plan de la sûreté, d’une centrale nucléaire neuve », souligne Etienne Dutheil, directeur de la production nucléaire d’EDF.

Au menu: l’installation d’un récupérateur de corium, un dispositif sous le coeur du réacteur destiné à récupérer le combustible fondu en cas d’accident grave. Ou encore des appareils de refroidissement et d’alimentation électrique de secours supplémentaires.

Ces précautions font directement suite à la catastrophe de Fukushima au Japon en 2011.

« L’accident de Fukushima a fortement influencé la nature des modifications que nous réalisons sur nos installations: tous les matériels neufs que nous installons sont dimensionnés à des niveaux de séismes, d’inondation, de canicule plus élevés que le design d’origine », souligne M. Dutheil.


on a laissé la propagande des nucléocrates qui a déjà paru dans les médias, nous laissons à chaque personne  de décortiquer cet exposé (au Tricastin)avec toute l’attention  que tu avais lors la lecture des communiqués triomphaliste à l’époque de l’URSS . L’énergie nucléaire c’est d’après les médias la moins carbonée,  rassurez vous celles ceux qui hurlent contre le changement climatique.!!(encore de la propagande pour diviser..

Gênes (Italie) : Une affiche antimilitariste

Round Robin / dimanche 30 juin 2019

Pour la deuxième fois en un mois, la mobilisation d’en bas des travailleurs du port de Gênes, des antimilitaristes et des pacifistes, a empêché de charger sur des bateaux 8 générateurs électriques produits par une entreprise italienne, la Teknel, et destinés à la Garde nationale saoudienne.

Depuis des années, l’armée saoudienne est l’acteur principal de la guerre au Yemen, avec l’appui des États-Unis. Une guerre moderne, asymétrique, sale, avec des dizaines de milliers de morts. Une guerre menée surtout à distance, avec l’utilisation de ces drones qui permettent à la monarchie saoudienne et à la démocratie étasunienne de tuer tout en restant en sécurité, peut-être depuis un laboratoire en Arizona.

Ces générateurs que les dockers ont refusé de charger peuvent justement permettre aux drones des bombarder la population yéménite.
La compagnie maritime prise pour cible dans cette lutte, Bahri, compte parmi ses spécialités le transport de moyens militaires et d’armes produits aux États-Unis, au Canada ou en Europe vers le Moyen Orient.

Après des années pendant lesquelles on a été habitués à l’impérialisme, au militarisme et au colonialisme de l’Occident, aux guerres qui ont pour but le pillage des ressources, ce blocage de matériel militaire est un signal d’importance, surtout pendant que des gouvernants ignobles veulent fermer les ports italiens à ceux qui sont en train de fuir ces guerres là.

On a participé à cette lutte et on tient à remercier ceux qui l’ont commencée, avec leur élan éthique et solidaire.
Parce que cela n’est pas rien, de ces temps, et parce qu’on ne doit pas laisser les dockers seules maintenant que Monsieur Toti et la direction de Teknel s’en prennent à eux pour le contrat – de mort – perdu.

Le blocage et la grève, avec le sabotage et l’action directe, sont des pratiques fondamentales dans la lutte contre oppresseurs et exploiteurs.

Solidarité avec les populations frappées par des guerres !
Solidarité avec les travailleurs du port en lutte !
Solidarité avec les compagnons du Trentino arrêtés et inculpés suite à l’opération Renata – accusés, entre autre, de l’incendie de chars Leopard.

Que résonne l’appel des internationalistes d’antan :
L’ennemi est ici chez nous !
Liberté pour les opprimés !
Guerre à la guerre !

Gênes, juin 2019
antimilitaristes et internationalistes solidaires