Archives mensuelles : mai 2019

Publication : Avis de Tempêtes n°17 – Mai 2019

Avis de tempêtes – bulletin anarchiste pour la guerre sociale n°17 (mai 2019) vient de sortir.

Pour lire, imprimer et diffuser ce petit bulletin autour de soi (il est en format A5, et celui-ci fait 16 pages), on pourra retrouver chaque nouveau numéro tous les 15 du mois, ainsi que les précédents, sur le blog :
https://avisdetempetes.noblogs.org

Lire/Télécharger le #17 du bulletin « Avis de Tempêtes »

« Elle arrive, elle arrive, la révolution ! Tiens, encore un coup de publicitaires qui tentent de nous refourguer leur dernier produit, se dit-on. Mais pas cette fois. Aujourd’hui, ce sont des geeks faussement décontractés et perroquets d’État qui font sonner leurs trompettes : une nouvelle « révolution numérique » serait en marche avec l’arrivée prochaine de la 5G. Si la question est celle d’une dépossession généralisée galopante, d’une déréalisation croissante affectant profondément la sensibilité humaine, du resserrement participatif des filets de l’aliénation et du contrôle ou encore du durcissement des conditions d’exploitation, – bref les conséquences sur nos vies de chaque évolution technologique –, il n’y a rien de novateur dans cette couche supplémentaire qu’on va se prendre dans la tronche ! En faisant attention à ne pas prendre pour argent comptant le discours du pouvoir sur chacun de ses « progrès », et en prenant garde à ne pas prendre la partie (telle innovation) pour le tout (la domination), comme certains opposants aux manipulations génétiques du vivant ou aux nanotechnologies ont parfois été tentés de le faire, on ne peut toutefois pas s’arrêter au constat que la 5G sera le même en pire. Ni rester les bras ballants face à l’accélération du désastre ambiant, au prétexte que tout se vaut et qu’il y a déjà tant à détruire. Car au fond, c’est aussi une question de perspective. »

Saint-Julien- Molin-Molette (Loire), France : Attaque incendiaire contre la carrière

Dans la nuit de mercredi 15 au jeudi 16 mai, la carrière Delmonico située à Saint-Julien- Molin-Molette (Loire) a été visée par une attaque incendiaire. Il est prévu que cette carrière s’étende et intensifie ses activités d’extraction dans les années à venir. Ce projet est vivement contesté depuis plusieurs années…

Deux tractopelles ont été détruits par les flammes ainsi que trois bâtiments Algeco servant aux ouvriers. De plus, l’installation de distribution d’eau a été entièrement détruite [cf photo ci-contre]. Les dégâts sont estimés à plus de 500 000 euros. Les enquêteurs affirment que la piste criminelle ne fait guère de doute, puisque cinq départs de feu ont été constatés.

D’après le Progrès, « la carrière est au centre de l’attention depuis des années à Saint-Julien-Molin-Molette, notamment en raison d’un projet d’extension. La société Delmonico-Dorel avait repris l’ancienne carrière des Gottes en 1973. Alors que l’exploitation devrait prendre fin en 2020, le carrier avait demandé en 2014 une extension portant sur trente ans et une augmentation du tonnage de 500 000 tonnes par an. Dans la foulée, un collectif d’habitants et de riverains était créé pour s’opposer à l’extension. Il mène régulièrement des actions comme en juin 2018 en bloquant la route de Colombier. De leurs côtés les autorités se sont aussi prononcées. La préfecture a déclaré le projet d’intérêt général ».

sans attendre

Valence,France: le 17 mai au laboratoire à 17h Apéro- discussion autour du livre « je sais qui a tué le commissaire Calabresi »

de 17à 19h lecture, discussion..  Ce livre nouvellement arrivé au laboratoire anarchiste on tiens à  te faire partager  notre joie. on lit l’un des passages  proposés (sans obligations, évidemment) ; on se l’explique et débat dessus avant de prendre une pause pour manger, papoter, et enchaîner  il y aura à boire sans alcool et apéro et à grignoter à 19h on partira  vers l’atomik tour

À la fin des années 60, l’Italie est traversée par des fortes agitations
sociales. C’est dans ce climat de révolte que le 12 décembre 1969, un
massacre est commis Piazza Fontana à Milan, provoquant 16 morts et 88blessés. Au lendemain du massacre, le commissaire Luigi Calabresi se rend au local du groupe anarchiste et demande à Giuseppe Pinelli de
venir à la préfecture où se trouvent déjà de nombreux anarchistes
raflés. Dans la nuit du 15 au 16 décembre, Pinelli est « défenestré »
lors d’un interrogatoire par le commissaire Calabresi. Il décède
quelques heures plus tard à l’hôpital.

Le 17 mai 1972 sera un jour funeste pour le « commissaire-fenêtre ».
Tout semble devoir se passer comme d’habitude, la routine habituelle du
matin : le petit déjeuner, le bonjour à l’épouse enceinte, les deux
gamins, l’un âgé de deux ans, l’autre de onze mois, quelle scène
familiale.
En ce jour funeste, vers neuf heures du matin plus ou moins, le
commissaire Luigi Calabresi descend dans la rue. Son destin l’attend là,
à neuf heures et quinze minutes exactement, sous la forme de deux
balles, une première, puis une seconde.

faire tourner l’affiche  car on s’y prend très tard

Fribourg-en-Brisgau (Allemagne) : Pas de greenwashing avec nos luttes! Attaque du McDonald’s

Bureburebure.info / samedi 11 mai 2019

Note de Bureburebure.info : Nous publions la traduction d’un communiqué revendiquant l’attaque d’un McDonald en Allemagne. L’entreprise a lancé récemment une campagne du publicité qui surfe sur la lutte de Hambach (lutte contre une énorme exploitation minière de lignite), et la réaction ne s’est pas laissée attendre.

Dans la nuit du 6 mai 2019 le McDonald de Fribourg-en-Brisgau a été repeint d’un « Les alternatifs* ne mangent pas à McDonald. Hambach reste anticapitaliste ». Un panneau publicitaire à l’entrée du fast-food a été vandalisé. Cette action est une réponse à la tentative de récupération de la lutte de Hambach par une publicité de McDonald, qui met en scène l’expulsion de la forêt pour faire la promotion de son burger vegan.

Un spot publicitaire viral montre l’occupation d’un arbre, dont l’abattage est empêché. La personne qui tente d’abattre l’arbre au début de la pub finit assise dans l’arbre, à partager un burger vegan avec l’occupant-e – le tout sur une musique émouvante « we are the people… », et accompagné du slogan publicitaire « Il n’y a pas que les alternatifs* qui l’aiment ». Cette video est une tentative dégueulasse de salir l’occupation de la forêt de Hambach pour en faire un capital publicitaire; alors même qu’il s’agit d’un lieu de résistance anarchiste en lutte contre l’extraction de lignite, contre la destruction du climat et de l’environnement. En lutte pour une vie de liberté.
Nous considérons qu’il est important de ne pas laisser passer ça, de répondre clairement à cette attaque. Essayez de nous commercialiser et vous aurez des emmerdes!
Nous exigeons de McDonalds l’arret immédiat de cette dégoûtante campagne publicitaire, et le retrait de la vidéo.

Bien sûr qu’il n’y a rien de nouveau à ce que des entreprises tentent de récupérer l’attention portée sur nos luttes à des fins commerciales, et c’est sûrement amené à se reproduire. Mais nous ne nous contentons pas d’être de bon-nes spectateur-ices. Car si toute tentative de nous greenwasher engendre une réponse salée et claire, alors il arrivera un moment où l’addition les dissuadera, et où ça ne vaudra plus le coup pour eux d’essayer.

Nous vous appelons à montrer par des actions ciblées contre McDonald, qu’on ne laisse pas passer ça. Il y a malheureusement un McDonald dans presque chaque ville. Autant de cibles attaquables.

Restez loin de notre résistance. De la casse et des flammes contre les tentatives d’appropriations capitalistes. Hambi reste anticapitaliste!

 

*NdT: le terme d’origine, utilisé par McDonald dans sa publiblicité est « Weltverändernde », nom commum pluriel, qu’on pourrait traduire litéralement par « celleux qui change le monde ». Sans vraiment d’équivalent en français, une liberté a été prise en le traduisant par « alternatifs ».

article original publié sur: de.indymedia.org

*****

Note d’Attaque : et combien de McDonald’s y a-t-il en France ? 1460, selon l’entreprise. Beaucoup trop, non ?

Posted on by Attaque

1er Mai à Paris : Des nouvelles de la répression sans frontières [Mis-à-Jour, 14.05.2019]

Mise à jour du 14 mai 2019 : les deux compagnons italiens Marco et Stefano qui étaient enfermés à Fleury en détention provisoire sont sortis de prison sous contrôle judiciaire avec interdiction de paraître sur Paris. Feu aux prisons ! Liberté pour tou.te.s !


Mise à jour du 10 mai 2019 : l’avocat a vu les deux compagnons anarchistes, Stefano et Marco. Ils vont bien et sont ensemble en cellule. Ils ont une audience de demande de remise en liberté lundi 13 ou mardi 14 mai [le procès est lui fixé au 23 mai, comme celui de beaucoup d’autres incarcérés en préventive suite à la manif du 1er à Paris]. Ils demandent que leur adresse circule :

Mr MARCO CAVINATO
N° d’écrou 451050 – Bâtiment D5
Maison d’Arrêt de Fleury-Mérogis
7 avenue des Peupliers
91705 FLEURY-MÉROGIS

Mr STEFANO MARRI
N° d’écrou 451049 – Bâtiment D5
Maison d’Arrêt de Fleury-Mérogis
7 avenue des Peupliers
91705 FLEURY-MÉROGIS

Contre tous les Etats, au-delà de leurs frontières, solidarité !
Aucune cage ne pourra jamais enfermer nos rêves de liberté.

[Traduit partiellement de l’italien de roundrobin.info]


Deux allemands et une espagnole en prison

Dépêche AFP du 04.05.2019 : « Deux jeunes Allemands et une Espagnole, décrits comme proche de la mouvance « écolo-anarchiste », ont été mis en examen et écroués vendredi soir, soupçonnés d’avoir préparé une action violente lors des manifestations du 1er mai à Paris. Ces deux hommes, âgés de 17 et 22 ans, et cette femme de 22 ans ont été mis en examen, notamment pour « détention et transport d’armes » et « association de malfaiteurs en vue de commettre des délits », puis placés en détention provisoire, selon des sources proches du dossier. Ils avaient été contrôlés dans la nuit du mardi 30 avril au mercredi 1er mai vers 2h20 près de la gare du Nord, dans le 10e arrondissement de la capitale, alors qu’ils manipulaient des bidons d’essence à proximité d’une Peugeot 307 immatriculée en Espagne. Un quatrième homme avait alors pris la fuite et fait l’objet de recherches. […] »

[Nous partageons ce récit à titre contre-informatif au sujet de la répression ayant frappé lors de ce 1er mai 2019 parisien. Deux compas d’origine italienne ont été foutus en taule en attente de leurs procès le 23 mai prochain, tandis que les deux autres, d’origine française, ont été placés sous contrôle judiciaire]

Pour que le ciel ne nous manque plus jamais – Défense au procès de 4 compagnons

Le 1er mai 2019 à Paris, quatre compagnons (deux de nationalité italienne et deux de nationalité française) sont arrêtés rue Bichat par des bacqueux un peu avant 12h tout comme nombre d’autres personnes ce jour-là.

Sont retrouvés en leur possession des “armes” (3 marteaux et un bâton) ainsi que du “matériel de protection”.
Leur est reprochée la participation à un groupement en vue de la préparation de violences, le refus de se soumettre aux opérations de relevés signalétiques (ADN) ainsi que pour trois d’entre eux le refus de se soumettre aux opérations de prélèvement externe (photos et empreintes).

L’avocate, qui défend les 4 compagnons d’une seule voix, plaide la nullité de l’intégralité du dossier en mettant en avant le non-respect de la procédure par les keufs en réalisant une fouille hors du périmètre de la manifestation sans la présence d’un Officier de Police Judiciaire (OPJ) et/ou sans flagrance (être en flagrant délit). Pour justifier cette dernière, le procureur, citant un PV d’interpellation (le seul sur lequel c’est indiqué), mentionne que l’une des personnes aurait accéléré le pas à la vue de la BAC. L’avocate le coupe, la cour de cassation à déjà statué sur ce point, accélérer le pas ne constitue en aucun cas une flagrance. A cela, le proc répond par un savant bégaiement.

Pour se tirer de ce mauvais pas (pas de raisons valable d’avoir fouillé les compagnons, donc fouille illégitime, donc nullités de toutes les charges) le juge, tenace, suspend l’audience, se retire en concertation une bonne heure et demi avant de revenir avec une formidable trouvaille: la mention “marteau dans la ceinture” sur le PV de fouille d’un des compagnons est maintenant devenue une “arme apparente” et donc un flagrant délit. Nullités complètes rejetées.

Ce que ce passage montre, c’est que le juge a totalement la possibilité d’interpréter les pièces du dossier à sa guise afin de coincer ceux qui ne lui reviennent pas. Le tribunal ne juge pas des faits, il juge des gens, des profils, des idées, des intentions, des rôles sociaux. Et comme la fin justifie les moyens, le mensonge peut s’avérer très utile. Côté proc, ça pue le seum quand il accuse presque les inculpés d’avoir gardé le silence.

Par contre, le refus de se soumettre aux opérations de relevés signalétiques ainsi que pour l’un d’entre eux le refus de se soumettre aux opérations de prélèvement externe tombent pour les deux compagnons italiens du fait de la non remise de leur notification de garde à vue en italien dans le délai imparti par leur loi.

L’avocate fait à ce moment appel de la décision du juge de poursuivre les charges. Le procès est reporté au 23 mai 2019. Alors qu’ils ne peuvent plus statuer sur l’affaire, ces maniaques de l’ordre tirent leur dernière cartouche, par dépit, et surement aussi par amertume, et décident de statuer sur les mesures de sécurité en attendant le procès. Tout le monde comprend: comme avec d’autres ce jour là, ils ont faim de contrôle, de tôle, d’enfermement, de privations, bref d’incarcération.

Dans cette opération, et dans le cadre de la coopération des polices de l’espace Schengen, la police italienne fut très rapide à fournir toutes les informations possibles sur les “ressortissants Italiens” sous forme de notes de renseignements. Les notes, n’ayant aucun statut légal comme pourrait l’avoir un casier judiciaire, pèsent néanmoins énormément dans la décision du juge.

Après que le juge et le proc’, qui partagent la même robe, aient usé de tous leurs artifices pour empêcher leur remise en liberté, les deux compas italiens sont désormais en détention provisoire (DP) à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis en attente de procès le 23 mai, au tribunal de grande instance de Paris. Les deux autres compagnons sortent sous contrôle judiciaire (ayant pu présenter des garanties de représentation valides au yeux des magistrats).

Une demande de mise en liberté (DML) a été immédiatement déposée. En outre, ils sont également sous le coup d’une obligation de quitter le territoire pendant deux ans ce qui peut impliquer un placement en CRA après une éventuelle sortie de prison. Cette OQTF, ainsi que la décision de ne pas reconnaître la nullité de toutes les charges est contestée en appel pendant le procès par l’avocate (en déposant la demande au greffier du TGI durant la concertation des magistrats).

La demande de mise en liberté est cruciale pour toutes les personnes qui auraient voulu produire des garanties de représentation afin d’éviter la détention préventive mais qui n’ont pu le faire par manque de connaissance ou de préparation. Elle permet entre autre de présenter de nouvelles garanties de représentation. Présenter des garanties est un choix, certes criticable en tant qu’il contribue à diviser les prévenus selon des critères d’intégration à cette société qui nous crie “marche ou crève”, mais il est important d’avoir l’option de le faire. La DML acceptée permet d’arriver à son procès en tant que personne libre, ce qui a beaucoup d’influence sur la décision des juges. (Si vous connaissez des gens dans cette situation, faites leur savoir qu’ils peuvent en parler à leur avocat, même s’ils sortent de DP le jour de leur procès, c’est un avantage énorme).

Dans la salle, alors que le juge annonce la décision d’incarcérer les compagnons, une compa crache en direction du procureur, une partie du public crie sa rage et sort en solidarité.
Une procédure d’outrage à magistrat est relevée.

Si nous partageons ici certains détails précis du procès c’est parce que nous estimons qu’ils ont de l’importance pour toutes les futures procédures et pourront permettre à d’autres de se défendre (si possible collectivement), de requérir les nullités de charges ou de faire valoir des vices de procédures. Cette affaire n’est qu’une parmi tant d’autres, mais c’est en mettant en commun nos expériences et nos outils de défense que nous pourrons tenir tête à la justice et leur dire, droit dans les yeux, qu’ils ne sont que les bouffons d’un système qui maintient vivant le cadavre de cette société pourrissante.

Pour envoyer des lettres, textes ou dessins aux deux compagnons en détention, M. et S. envoyez un mail à souslescrachatsleproc[at]riseup.net.

Contre tous les Etats, par-delà leurs frontières, solidarité !

Aucune cage ne pourra jamais enfermer nos rêves de liberté.

[Repris de Sous les crachats le proc’!, 07.05.2019]

Opération Renata (Italie) : Lettre de Stecco depuis la prison de Tolmezzo

non fides.fr

lundi 13 mai 2019

Chers compagnons et compagnonnes,
Le moment est venu de dire quelque chose sur ce qui s’est passé en février.
Un peu plus de deux mois se sont écoulés depuis notre arrestation dans le cadre de l’opération Renata, et je peux dire que je suis serein et fort, sûr comme jamais que la lutte continue malgré les coups portés par l’État.

Mon arrestation à Turin, près de Corso Giulio, s’est déroulée dans le calme vers 17 heures. Alors que je quittais le compagnon avec qui je me trouvais, j’ai remarqué le typique policier en civil devant moi à l’arrêt de tram, quelques secondes plus tard je me suis retrouvé encerclé. Je peux dire que tout s’est déroulé avec beaucoup de tranquillité, et je dois dire avec une « gentillesse » ennuyeuse, par opposition à la façon dont mes compagnons et compagnonnes ont été traités dans le Trentin.

Avant de partir pour Trente, je pensais encore que ma détention était liée à certaines peines que j’attendais depuis longtemps. J’ai senti quelque chose d’étrange : trop de gens avec des étoiles [trop de personnes gradées, ndt] dans ces couloirs de la caserne de Turin. Ce n’est que lors de la première visite de l’avocat que j’ai découvert le jour même de mon arrestation, que m’ont été confirmées les mesures alternatives à la prison. Une coïncidence ? Toujours est-il que vers 20 heures, ils me donnent quelques papiers au sujet d’une fouille personnelle [et perquisition] de la maison où je vis. Évidemment, j’ai remarqué « nos » fatidiques 270 bis, 280 bis [1] et une série d’autres infractions. Sur le moment, les dates et les lieux indiqués n’étaient pas compréhensibles, mais ma réaction était compréhensible. Alors que je lisais, je n’ai pas été surpris de ce qui se passait ; pas d’agitation ni de battements de cœur, mais la simple certitude en mes idées et mes croyances, la certitude d’avoir toujours lutté pour les idéaux de justice, de liberté, d’égalité entre tous les hommes et les femmes.
C’est donc avec cette étrange tranquillité que j’ai affronté le voyage à 70 km/h jusqu’à Trento avec quatre Ros [2]. Quand je suis arrivé à la caserne de Trente vers 2 heures du matin, j’ai immédiatement compris l’ampleur de l’opération. La caserne était une fourmilière d’hommes et de femmes en uniforme ou non, de gros attachés-case, dossiers et paperasse.

C’est la troisième fois en 8 ans que l’Etat m’accuse de « terrorisme » avec tant d’autres de mes compagnons et compagnonnes, et je connais un peu ses filets, même si cette fois je suis moi aussi un de ceux qui finissent en prison. Quand ils nous ont fait sortir de la caserne, tout était bien préparé : sirènes et gyrophares déployés pour les photos des misérables journalistes postés le long de la route. J’ai compris que la chasse aux anarchistes avait été étudiée dans les détails les plus infâmes, de manière à servir de grosse caisse pour ceux qui sont en haut, dont les discours contre la liberté – aujourd’hui malheureusement soutenus par une grande partie des exploités – sont renforcés et propagés à la lumière des projecteurs.

Une autre conviction qui m’a gardé, et me garde calme, c’est que quel que soit ce qui m’est arrivé ou qui m’arrive, mes compagnons ne sont pas seulement là, mais ils ont la force de réagir à cette nouvelle attaque. Respirer, même un court instant, l’air de Turin m’a donné de la force. Cette force, qui, des compagnons et de la solidarité de cette ville, s’est transmise à de nombreux endroits. Sentir un climat cohérent, déterminé, ne peut que faire du bien à tous et toutes, malgré les difficultés de ces derniers temps. La quantité de télégrammes et de lettres qui sont arrivés a confirmé ce ressenti.
Depuis de nombreuses années, je pense à ce que mon compagnon Roberto a écrit : « Je l’ai toujours su, lutter pour la liberté, signifie aussi pouvoir la perdre ». Des mots simples, clairs et surtout vrais. Maintenant que je suis en prison, je vois et j’entends des choses qui parfois m’ont échappé (mes deux premières courtes expériences en prison ont été un avant-goût de ce que je vis maintenant). Maintenant, je touche du doigt bon nombre des raisonnements que j’ai fait au cours de ces années de lutte. Rester ici à Tolmezzo, veux dire percevoir comment l’État et son appareil répressif travaillent en permanence et s’informent sur les moyens d’isoler ceux qui s’obstinent à lutter contre eux. Les conditions dans lesquelles nos compagnonnes se retrouvent à L’Aquila sont encore plus difficiles, dans cet hybride entre la section AS2 [section de haute sécurité] et le 41 bis [3].
Ils veulent enlever à cette prison la réputation de lieu de tortionnaires et de bourreaux méritée à l’époque par l’ancienne directrice Silvia Dalla Barca, même si ses mains lourdes sont encore là. Mais maintenant les prisonniers sont pour la plupart en AS, et viennent du sud de l’Italie, ce ne sont pas des étrangers isolés à qui on peut faire tout ce qu’on veut sans que personne ne le sache. La tactique est maintenant différente. La prison est divisée en plusieurs catégories : mafia ici, et là, 41 bis, détenus de droit communs, musulmans, anarchistes, etc. Une tactique qui semble fonctionner, si l’on considère que parmi les quelques « droits communs » qu’il y a, ça s’est battu pour des insultes racistes et différents préjugés, à la grande faveur de la Direction. Je pense qu’il est très utile de comprendre l’évolution des prisons, leur histoire, les changements dans le code pénal, la façon dont les enquêtes sont menées, et pas seulement contre nous, anarchistes, pour comprendre ce qu’il faut dire et faire aujourd’hui, à l’intérieur et à l’extérieur.

Nous sommes aujourd’hui le 25 avril. Certains détenus m’ont demandé si je le fêtais et il était intéressant de voir comment, en quelques minutes, il a été convenu qu’il n’y avait pas de libération. L’histoire du mouvement partisan est très complexe. Je peux montrer du respect pour cette lutte, mais moi aussi je prend parti. Si je pense à cette lutte, je pense à des compagnons comme Pedrini, Tommasini, Mariga, Mariani et bien d’autres, qui ont combattu le fascisme et l’État bien avant le 8 septembre et bien après le 25 avril. Par-dessus tout, ils ne se sont pas battus pour des fins politiques et pour le pouvoir, par leurs sacrifices ils n’ont pas trahi les objectifs s’étaient fixés, en tant de jeunes hommes et jeunes femmes. C’est aussi grâce à ces compagnons, leurs expériences, leurs histoires que j’ai maintenant les connaissances pour affronter la prison avec force et dignité. Pour moi, il y a un fil conducteur qui m’unit à ces compagnons, non pas parce que j’ai le même courage – tant de choses qu’ils ont vécues que je n’ai pas vécues sur ma peau – mais parce que j’essaie humblement de poursuivre les mêmes luttes et les mêmes idées. Je trouve hypocrite que, comme chaque année, dans des journaux comme « Corriere della Sera », on se souvienne d’un grand photographe comme Robert Doisneau, qui pendant la guerre a falsifié des documents pour la Résistance française, et en même temps condamne et criminalise ceux qui fuient les lagers financées par l’Occident où ils sont enfermés parce qu’ils ne possèdent pas de papiers et seulement à travers la fuite et la falsification de papiers peuvent tenter d’échapper aux autorités et rester libres. Cette journée reflète l’hypocrisie de la société dans laquelle nous vivons, où tout peut être le contraire de tout.

Ces temps sont tristes. Les nouvelles des massacres aveugles se succèdent de manière angoissante. Les événements en Libye, au Sri Lanka, en Nouvelle-Zélande, au Venezuela et tous ceux qui sont cachés font partie du même côté de la médaille que les autres massacres perpétrés par diverses armées dans le monde.

Tous ces événements parlent de crimes aveugles, expéditifs et barbares, perpétrés non pas à des fins d’émancipation, mais dans le but de brutaliser la vie pour l’oppression et le pouvoir.
Dans ce contexte de guerres et de changements sociaux de toutes sortes, le mouvement anarchiste est accusé pour la énième fois de son histoire de « terrorisme ». Cette accusation est une grave offense, laquelle a pour but de dénigrer nos idées et nos méthodes. L’Etat, qui utilise les méthodes les plus sales et les plus infâmes, quand il a peur ou en a besoin, va frapper les exploités les plus conscients qui luttent. De bien des façons, les anarchistes se sont défendus contre ces attaques en réaffirmant la justesse de leurs idées et de leurs pratiques au fil du temps.
Moi aussi, j’ai envie de dire ce que j’ai à dire. L’isolement et cette cellule ne peuvent pas me faire taire. Je ne perdrai jamais le désir d’apporter la clarté là où il y a la pire confusion. Pour le faire, je vais citer les faits et les mots de quelques anarchistes.
Depuis de nombreuses années en Russie, les anarchistes et pas que, sont tués, torturés, la propagande bâillonnée, les membres de la famille arrêtés. En 2001, le jeune anarchiste et syndicaliste Nikita Kalin a été tué d’une balle dans la tête à cause de son activité dans l’usine où il travaillait. Beaucoup d’autres ont été frappés par une répression féroce de l’État et de ses serviteurs fascistes, qui n’a fait qu’augmenter ces dernières années. Le 31 octobre 2018, à 8h52, à Arkhangelsk, un jeune anarchiste, Mikhaïl Zhlobitski, meurt déchiqueté par sa bombe au sein de la Direction régionale du FSB (les services secrets russes). Trois agents sont blessés et le bâtiment est endommagé. Ce fait dramatique nous fait comprendre que, d’une part, nous avons perdu un compagnon courageux et que, d’autre part, la responsabilité de ce qui s’est passé incombe à l’État. Si on met face au mur les idées et la liberté, elles répondent avec les hommes et les femmes les plus courageux et les plus déterminés. Ce sont les conditions sociales qui font que des épisodes comme ceux-ci se produisent. Et ce fait n’est pas du « terrorisme ». Nous pouvons maintenant pleurer le compagnon disparu, mais comprendre encore mieux que la lutte doit se poursuivre jusqu’à ce que des faits comme ceux-là ne soient plus nécessaires.

Le 20 septembre 1953, un article de Mario Barbari est publié dans le journal anarchiste « Umanità nova », dans lequel ce compagnon commente ainsi le livre de Giuseppe Mariani sur les événements de Diana [4] en 1921 :
« Et le tyran n’est-il pas un lion affamé – toujours à la recherche d’aspirations conquérantes – alors que dans sa brutalité despotique il n’exclut aucun moyen, contre ceux qui tentent de se libérer de cette tyrannie, dans la crainte que les autres prennent conscience de la réalité qui les écrase ? Le tyran est donc l’expression authentique de la violence et celui qui la combat, combat la violence ».

Nous, les anarchistes, devons garder une boussole qui nous distingue toujours de ceux qui utilisent la violence pour leurs [propres] mauvaises fins. Malatesta l’appelait « gymnastique morale », grâce à laquelle le sens de la violence révolutionnaire est différent de celui de la violence utilisée par l’Etat à travers ses moyens et ses serviteurs. L’une de nos tâches est d’apporter de la clarté à cette société fondée sur la violence, de lutter pour que la brutalité soit finalement remplacée par la fraternité et la solidarité pour tout le genre humain. Peut-être qu’aujourd’hui la bataille pour rester humain est la plus difficile, échapper à la haine qui nous entoure est encore plus difficile. Si nous réussissons, nos objectifs pourront émerger avec force et lucidité.
Avec leurs accusations, ils veulent nous jeter dans un panier dont le contenu est plus que pourri ; au lieu de cela, nous, nous devons rester intègres face à la barbarie.

Barbani [5] continua :
« Il ne s’agit donc plus de violence ou de non-violence ; d’aimer ou de haïr ; de comprendre ou de compatir ; mais de lutter avec toute nos énergies d’hommes conscients pour éradiquer la tyrannie et éliminer le joug de l’esclavage matériel et spirituel ; c’est pourquoi nous encourageons chacun à se comprendre pour comprendre en même temps les autres. Si demain une nouvelle aube nous trouvait présents dans la réalité d’une révolte d’opprimées et de naufragés humains, nous ne dédaignerions pas d’être présents dans le rugissement des barricades et alors même nous serions sûrs de ne commettre aucune violence, mais de combattre la violence ! »

Le livre Mémoires d’un anarchiste de Giuseppe Mariani [6] m’a permis plus d’une fois de faire de profondes réflexions, ce qui m’a aidé à avoir une vision claire des pratiques et méthodes. Je termine ce discours avec les mots de Gigi Damiani dans l’introduction du livre de Mariani :
« Mais l’histoire nous enseigne qu’il y a des moments où la violence devient une nécessité sociale. Il faut seulement, dans la mesure du possible, qu’elle ne frappe pas aveuglément et qu’elle ne fasse pas payer aux humbles les fautes des grands ».

Je pense qu’en ce moment, malheureusement aussi à cause des attaques de l’Etat contre notre mouvement, nous avons l’occasion de revenir avec encore plus de force pour parler de nos idées, pratiques et rêves. Des espaces , même petits, s’ouvrent et nous devons critiquer les mouvements réformistes et de mauvaise foi. Au cours des derniers mois, beaucoup de gens se posent diverses questions vis à vis de l’orientation que prend cette société, surtout avec les cortèges [manifestations] d’opinion qui ont malheureusement un caractère défensif, réformiste et non partageable. C’est à nous, avec ceux qui sont avec nous, de créer des ruptures et de stimuler la réalité de telle sorte que cette reprise de conscience ténue aille à la racine des problèmes sociaux et ne soit pas séduite par des mots tels que démocratie-droits-progrès-civilisation. La clarté et nos pratiques sont aujourd’hui fondamentales pour réussir à créer un rapport de force nécessaire pour faire reculer l’État et les maîtres dans leurs intentions. Là aussi, nous avons besoin d’une saine gymnastique.

Et si des procureurs au dessus de tout soupçon tel que Raimondi et les procureurs de Turin et de Trente s’étonnent de la solidarité exprimée à nous [autres], anarchistes, en invitant la soi-disant société civile à rester à distance, cela signifie que la route est bonne, et ne peut que me rendre heureux. Nos luttes, notre propagande, nos pratiques, même si elles sont modestes, effraient d’une certaine manière ceux à qui de droit.

Je remercie sincèrement tous les compagnons et compagnonnes qui, ces derniers mois, ont déployé tant d’efforts pour poursuivre les luttes et la solidarité envers nous tous en prison. Je remercie tous ceux qui, à travers les assemblées, les revues, approfondissements, poursuivent le débat et le développement de nos idées.
Ma sincère proximité va aux compagnons enquêtés et enfermés en prison pour les procès « Scripta Manent », « Panico », « Scintilla » et tous les compagnons détenus dans les prisons d’un peu partout.
Ma plus vive inquiétude va à la compagnonne anarchiste Anahi Salcedo, enfermée en Argentine dans des conditions physiques précaires et sans soins appropriés.
Un salut fraternel va à tous les compagnons fugitifs qui marchent dans les rues du monde.
Encore une fois :
Pour la révolution sociale, pour l’Anarchie

Prison de Tolmezzo, le 25 avril 2019
Luca Dolce dit Stecco.

Pour écrire à Stecco :

Luca Dolce
Casa Circondariale di Tolmezzo
via Paluzza 77

33028 Tolmezzo (Udine)
Italie

Note :lors de l’atelier d’écriture  aux prisonniers la question  qui est  luca Dolce? Car le blog le laboratoire n’a pas publié de texte

 

Avignon,France:La caravane « Atomik Tour » fait halte pendant 3 jours 24 au 26 mai

[reçu par mail]

Conférence de presse : vendredi 24 mai 2019 à 18h au Parc des Libertés (île de la Barthelasse)

La caravane « Atomik Tour » fait halte pendant 3 jours à Avignon

Depuis plusieurs années, une répression policière et étatique féroce
s’abat sur les opposants au projet de poubelle nucléaire (Cigéo) à Bure
en Champagne chargée d’accueillir tous les déchets radioactifs de France
dont ceux des installations nucléaires de notre région (Tricastin,
Cruas, Cadarache, Marcoule).

La violence d’Etat y est terrible et, comme nous le disions à l’époque,
allait se généraliser à l’ensemble de la société, contre ceux et celles
qui contestent l’ordre dominant : des mains et des pieds arrachés par
des tirs de grenades, des mutilé-es et des handicapé-es à vie, des
estropié-es, des interdits de résider dans sa propre ville, des peines
d’emprisonnement, des centaines de gardes à vue, des amendes-sanctions,
des procès, un espionnage policier permanent, des intrusions répétées
dans les domiciles,…

La caravane « Atomik Tour » qui à pris la route début janvier 2019 et
sillonne tout le pays pour apporter aux populations une information sur
l’horreur nucléaire et l’enfer de la répression, fera halte en Vaucluse,
à Avignon, du 24 au 26 mai prochains.

Ce sera l’occasion pour les vauclusiens et vauclusienne de s’informer,
de discuter avec les réprimé-es de Bure et de Vaucluse, de connaître ou
présenter les luttes qui se mènent ici en Provence contre le nucléaire
et les grands projets inutiles et imposés par une technostructure aux
ordres de la finance et des banques avides de toujours plus : plus de
profits, plus de croissance, plus d’accumulation de capital, plus de
sur-consommation, plus de destruction de la planète, plus de soumission
des peuples, plus de misère et d’inégalités, plus de domination et de
prédations, plus de robotisation et de déshumanisation.

Durant 3 jours, à l’initiative du CAN84 rejoint par une dizaine
d’associations vauclusiennes*, se déroulera un programme de rencontres
et d’animation, avec les réprimé-es de Bure, pour réfléchir ensemble et
converger pour agir pour un monde meilleur et libéré de la destruction
atomique.

. Vendredi 24 mai 2019 à 18h au parc des Libertés (île de la
Barthelasse)

Conférence de presse avec les témoignages de 3 réprimé-es de Bure, de
Jean Revest (militant du CAN84 poursuivit en justice par Areva et qui a
gagné le procès contre l’ogre nucléariste), Nicole Briend (militante
vauclusienne de Attac poursuivit en justice par la BNP et qui a gagné le
procès contre la banque qui finance des projets destructeurs de la
planète).

Suivit d’une « Convergence des Luttes » ouverte à tous (repas tiré du
panier)

. Samedi 25 mai 2019 : à 14h, Ciné-débat à Utopia-Manutention « Un
héritage empoisonné », des déchets de la guerre 14-18 aux déchets
radioactifs nucléaires. En présence de la réalisatrice Isabelle
Masson-Loodts et des réprimé-es de Bure et Vaucluse

. Dimanche 26 mai 2019 : de 11h à 14h sur la Place Pie puis de 15h à 18h
à « Rosemerta », Rencontre population-militants antinucléaires sur le
thème : « la France nucléaire, vous en voulez ou pas ? » Et de militants
qui présenteront les autres luttes en cours en Vaucluse.

_

* Attac, Mouvement de la Paix, Stop-Linky, CANSE, Confédération
Nationale des Travailleurs/CNT, Solidaires, Mouvement Contre le Crime
Atomique, France Insoumise, NPA, Fédération Anarchiste, Gilets jaunes

contact :  Coordination antinucléaire du sud-est – Collectif
antinucléaire de Vaucluse/CAN84 –
www.coordination-antinucleaire-sudest.org

Italie : Sur la sentence du procès Scripta Manent (et des nouvelles de Marco)

Insuscettibile di ravvedimento / mardi 14 mai 2019

Sur la sentence “Scripta Manent”

Le 24 avril, la Cour d’Assise de Turin a émis la sentence en première instance pour le procès Scripta Manent (suite à l’opération répressive lors de laquelle cinq compas avaient été arrêtés, le 6 septembre 2016, et deux autres avaient reçu la notification de détention préventive en étant déjà en prison, pour l’attaque contre Roberto Adinolfi du 7 mai 2012).

Alfredo a été condamné à 20 ans, car considéré comme coupable de possession et transport d’explosif, à cause de la bombe déposée au siège des RIS (Reparto Investigazioni Scientifiche, la « police scientifique » des Carabinieri) au Parco Ducale de Parme, le 24 octobre 2005 (il a été acquitté pour le délit d’attentat avec la motivation « délit impossible » : l’interrupteur de l’engin n’était pas déclenché), responsable du colis piégé envoyé le 24 octobre 2005 au maire de Bologna de l’époque, Sergio Cofferati (il a été condamné pour l’attentat et pour possession et transport d’explosif), des attaques avec doubles engins à l’école pour officiers des Carabinieri de Fossano, le 2 juin 2006 et dans le quartier Crocetta de Turin, le 7 mars 2007 (délit de « massacre », avec l’aggravant que la cible auraient été les forces de l’ordre, tandis que l’aggravant de la motivation politique est tombée), de l’envoi des colis piégés au maire de Turin de l’époque (Sergio Chiamparino), au directeur du journal Torino Cronaca (Giuseppe Fossati), ainsi qu’à l’entreprise de construction COEMA (qui participait à la rénovation des CRA), en juillet 2006. De plus, il est presenté comme promoteur de la FAI (Fédération Anarchiste Informelle), considérée comme « association subversive avec finalité de terrorisme ». L’aggravant de son caractère transnational est tombée.

Anna a été condamnée à 17 ans pour les bombes de Fossano et de la Crocetta (2006 et 2007) ainsi que pour les colis piégés de juillet 2006 (les trois pour lesquels Alfredo aussi a été condamné) ainsi que pour « association subversive avec finalité de terrorisme », en tant que promotrice de la FAI.

Nicola a été condamné à 9 ans pour « association subversive avec finalité de terrorisme ».

Marco et Sandro ont été condamnés à 5 ans pour participation à une « association subversive avec finalité de terrorisme ».

Tous les autres inculpés ont été acquittés (pour tous les 23 inculpés, le chef d’inculpation était « association subversive avec finalité de terrorisme et subversion de l’ordre démocratique » et, pour quelques uns, aussi « provocation aux crimes et délits » et « attentat terroriste »).
Les compas condamnés restent donc en taule, Danilo sort de prison et Valentina peut sortir des arrestations domiciliaires (où elle a été transférée en décembre 2017, après avoir été emprisonnée dans la prison romaine de Rebibbia).

La Cour a 90 jours, à compter du 24 avril, pour écrire les raisons de la sentence.

*****

Le compagnon anarchiste Marco Bisesti en isolement depuis le 6 mai

On apprend par ses lettres que Marco Bisesti est en isolement, depuis le 6 mai, pour une durée de 10 jours. Cela a cause d’une prise de bec avec un maton, à la mi-février. Ce maton avait utilisé un tuyau relié à une bouché d’incendie pour arroser un prisonnier qui se trouvait à l’isolement à l’étage juste au dessous de la cellule où Marco est enfermé.

Liberté pour tous et toutes !

depuis Attaque

Pour continuer la discussion: Gilles et John

J’ai comme l’impression, prophétie autoréalisatrice, qu’il va y avoir beaucoup d’abstentions aux prochaines élections de nos chers dirigeants incontrôlés/incontrôlables – donnez-nous des juges japonais ! –  malgré tout le battage médiatique actuel, et habituel, pour la démocratie qui ne peut-être que représentative, puisqu’on vous le dit, et que l’extrême droite va du coup augmenter encore un peu plus son quota d’élus ici comme ailleurs…

 

Ceux qui nous imposent à la cravache les régressions néolibérales tellement nécessaires à notre survie dans la « compétition internationale » (et pour leur porte-monnaie) font vraiment tout ce qu’ils peuvent, bonjour Madame gaz et matraque dans la gueule, bonjour Messieurs les éborgneurs, pour qu’il en soit ainsi, pour que l’on ressente toujours plus ces sentiments d’impuissance, de colère frustrée, de ressentiments et de désespoir qui peuvent amener à bien des dérives politiques…

 

(Sondage colgate : Les néolibéraux déchaînés, souriants et propres sur eux sont-ils préférables aux populistes d’extrême-droite à l’haleine nauséabonde et aux méchants islamistes barbus peuplant nos cités de banlieues désertées par les petits blancs ?)

 

A violence aveugle et complètement disproportionnée du pouvoir – ils sont parvenus à intimider ou terroriser nombre de manifestants potentiels depuis six mois, on n’ avait pas vu cela depuis longtemps… – violence symbolique, spectaculaire et bégnine (pour le moment encore ?) de jeunes dominés furax :

 

https://lesamisdebartleby.files.wordpress.com/2019/04/version-imprimable-de-la-violence-en-politique.pdf

 

https://lesamisdebartleby.files.wordpress.com/2019/04/version-imprimable-de-contre-les-violents.pdf

 

Il y a quarante/cinquante ans, tout comme les Blacks blocs aujourd’hui, on y croyait fermement, à des degrés divers, à la nécessité de la violence et de l’intimidation prolétarienne envers les dirigeants pour changer radicalement les choses (moi-même jusqu’à la quarantaine… c’est toujours agréable de faire peur, un petit peu et de temps en temps, à ces crapules sans scrupules) :

 

http://www.archivesautonomies.org/IMG/pdf/situs/assommoir/assommoir-n03.pdf

 

http://www.editionsamsterdam.fr/brigades-rouges/

 

http://editionslibertalia.com/blog/Brigate-Rosse-une-histoire

 

https://www.lemonde.fr/livres/article/2010/11/25/brigate-rosse-une-histoire-italienne-de-mario-moretti-avec-carla-mosca-et-rossana-rossanda_1444703_3260.html

 

http://www.zones-subversives.com/2017/04/greves-et-lutte-armee-en-italie.html

 

Avertissement de – tiens ? – Castoriadis à ce propos en 1978 :

 

METROPOLI (mensuel des « indiens métropolitains » italiens) : – Le terrorisme est un phénomène grave et important de ces dernières années. Beaucoup de gens le considèrent comme un reliquat du passé, pour d’autres il s’agit d’une conséquence des nouveaux mouvements. Comment le jugez-vous ?

 

CASTORIADIS : – Le terrorisme est une impasse. Il ne conduit à rien. Il utilise les moyens même que nous condamnons chez le  régime que nous combattons. Lorsqu’on examine la vue de la société avec laquelle les partisans du terrorisme veulent « justifier » et « théoriser » leurs activités, on constate qu’elle relève du marxisme le plus naïf et le plus grossier : la société serait une poudrière prête à exploser, il suffirait d’en approcher un allumette. Ou bien : cet appareil d’Etat est le seul à maintenir le régime, et il suffirait d’éliminer quelques-uns de ses agents pour qu’il s’effondre. Ces idées, explicitement formulées ou non, montrent que de ce point de vue les terroristes vivent dans un monde de rêve. Et tout ce que l’on sait de leur organisation indique que celle-ci est construite sur le modèle stalino-totalitaire.

 

(NB : on peut changer « terrorisme » par « violence systématique », ça marche aussi bien)

 

Bon, ce n’est pas la déliquescence réformiste de la CGT qui risque d’arranger les choses des dominés dans l’immédiat, nous avons, encore et toujours, énormément de difficultés à faire nombre tout en nous auto-organisant efficacement en dehors des appareils bureaucratiques gauchistes ou syndicaux, cf. la chronique de Temps Critiques sur les Gilets jaunes de Lyon et l’assemblée des assemblées de St Nazaire… :

 

https://www.monde-diplomatique.fr/2019/05/DUMAY/59838

 

Toujours à relire pour les quelques vérités si bien formulées et si justes hélas sur notre époque :

 

https://www.institutcoppet.org/wp-content/uploads/2015/01/7.-CONSTANT-Benjamin-De-la-liberte-des-Anciens-comparee-a-celle-des-Modernes.pdf

 

Cordialement.

Henri

 

https://www.youtube.com/watch?v=qRgr2gkGADE

 

https://www.youtube.com/watch?v=RS-wReyQwxY

 

TEMPS D’ENCRE – Rencontres autour de publications anarchistes

Pour que l’idée ne flétrisse pas, il faut l’action pour la revigorer. Pour que l’action ne tourne pas en rond, il faut l’idée pour l’enchanter. C’est peut-être là que se tisse le véritable fil noir de l’histoire tumultueuse de l’anarchisme, qui est en même temps sa proposition de lutte : auto-organisation, action directe, conflictualité permanente avec l’autorité sous toutes ses formes.

Ces Rencontres autour de publications anarchistes sont une occasion sous forme d’invitation pour celles et ceux qui sont à la recherche d’idées critiques, qui cherchent à agir, qui se révoltent contre ce monde mortifère d’oppression, d’exploitation et d’autorité. Une occasion, et un défi en même temps, pour mettre en relief ce foisonnement anarchiste qui se diffuse au travers de publications, d’agitation, de locaux, d’interventions, d’actions et de luttes – et qui exprime, en proposant la destruction du pouvoir plutôt que son aménagement, le bouleversement total plutôt que la réforme, la concordance entre moyens et fins plutôt que la stratégie politique, l’éthique plutôt que le calcul, une perspective révolutionnaire à approfondir et à défendre.

Du vendredi 28 au dimanche 30 juin 2019.

La Pétroleuse
163 Cours Caffarelli
Caen (Normandie)

Programme au format PDF / Affiche au format PDF

Plus d’infos ou pour ramener ta distro sur tempsdencre2019.noblogs.org et/ou en écrivant à tempsdencre2019[a]riseup.net.

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