Publication, France : Crève la France, vive la révolution !
Gilets jaunes, refusons l’encadrement fasciste de nos manifs !
Cette brochure propose cinq entretiens avec des anarchistes de Paris-banlieue, Toulouse, Dijon et Caen à propos de leurs rapports au mouvement des Gilets jaunes. Les entretiens datent tous de février à avril 2019.
Sommaire :
– {Introduction}, par Enkapuzado & Zanzara athée, 10 avril
– T, un anarchiste de banlieue parisienne, 1-11 février
– E&L, deux anarchistes situées sur Toulouse, 19 février
– A, un anarchiste vivant en banlieue parisienne, 9 mars
– J, de Dijon, 21 mars
– R&R, deux anarchistes de Caen, 2 avril
Introduction
Cette brochure a pour origine une initiative venant d’une revue anarchiste brésilienne, Crônica Subversiva, de Porto Alegre, qui, en janvier 2019, voulait interviewer quelques anarchistes à propos du mouvement des Gilets jaunes. Des extraits de ces interviews ont d’ailleurs été publiées en portugais dans le n°3 et le seront bientôt dans le n°4.
L’idée était notamment de réfléchir à ce qui peut rapprocher ce mouvement de celui qu’a connu le Brésil en 2013-2014, pendant lequel la colère sociale s’est également exprimée par des manifestations massives sans être monopolisées ou englobées par les partis politiques ou les syndicats. C’est au sein de ces manifestations que les black blocs ont vu le jour au Brésil. Travailleur·euse·s, étudiant·e·s, jeunes des favelas et autres énervé·e·s, politisé·e·s ou non, ont pris les rues et se sont attaqué aux représentations du capital et de l’État. Ces manifestations massives ont permis la naissance de différentes initiatives auto-organisées, horizontales. À Porto Alegre, nous avons vu naître des lieux autogérés et politisés, des occupations de lieux publics comme la Chambre municipale qui ont duré des semaines, mais aussi l’entrée en lutte des plus jeunes qui ont occupé leurs écoles pendant des mois tout en participant à de nouvelles manifestations entre 2015 et 2016. Les conséquences de ces mouvements sociaux sont difficiles à mesurer aujourd’hui. Cinq ans après les « journées de juin 2013 », Jair Bolsonaro, fasciste et valet de l’impérialisme nord-américain, est élu démocratiquement par le « peuple » brésilien. Sa « conquête » du pouvoir s’est mise en place, d’une certaine manière, en s’emparant d’une partie des mouvements sociaux et en instrumentalisant une haine du Parti des Travailleurs qui avait d’ailleurs déçu un bon nombre de ses électeurs. Fin 2014, c’est un mouvement d’extrême droite (anti-amérindien, anti-noir, anti-LGBT, etc.) qui voit le jour, le MBL (Mouvement Brésil Libre), qui ramassera tout un tas de personnes paumées politiquement et qui se consolidera comme la base d’accès au pouvoir du futur président. Si le mouvement social de 2013-2014 au Brésil n’est pas responsable de l’arrivée au pouvoir de Bolsonaro, il n’a pas été suffisamment puissant pour enrayer la montée du fascisme dans le pays, notamment à partir de 2015.
L’héritage des mouvements de 2013, 2014, 2015 et 2016 vit dans le coeur de tou·te·s les émeutier·e·s, dans tous les black blocs qui se sont, à un moment donné, confronté·e·s avec ténacité aux forces de l’ordre et à ce qui les opprime quotidiennement. Il vit aussi dans les futurs possibles que l’action insurrectionnelle a permis d’entrevoir. Ces mouvements ont ouvert des portes et formé corps et âme à l’action. Le mouvement des Gilets jaunes nous laisse entrevoir lui aussi un pays et ses représentant·e·s secoué·e·s par une vague insurrectionnelle, qui nous remue nous aussi à l’autre bout du monde.
Nous pensons qu’en tant qu’anarchistes, il est important de nous poser certaines questions, notamment celle de notre rôle au sein des mouvements sociaux. Comment prendre part à un mouvement social sans lâcher nos convictions ? Sans se transformer en « avant-garde » révolutionnaire ? Comment diffuser et faire partager nos idées à des personnes qui, à première vue, ont des visions du monde complètement différentes, voire contradictoires aux nôtres ? Créer le chaos est-il notre seul objectif ?
On parle beaucoup des black blocs ces derniers temps en France, les médias, les politicien·ne·s et les citoyennistes le font pour faire une distinction factice entre Gilets jaunes obéissants et respectueux des lois et extrémistes ultra-violent·e·s et minoritaires. Ce qui nous semble désormais clair dans ce mouvement, c’est qu’il est très compliqué de distinguer les K-way noirs typiques de la tactique anarchiste du black bloc des nombreux gilets jaunes qui sont arrivé·e·s dans ce mouvement sans avoir encore éprouvé l’expérience de l’émeute. Le soulèvement des Gilets jaunes a été (et continue d’être) le fait de plein de gens différent·e·s, avec des origines sociales et des cultures politiques diverses, réunissant plein de rebelles à l’ordre établi et une colère populaire rarement exprimée aussi intensément… Le 16 mars 2019 à Paris a donné lieu, encore plus qu’en décembre 2018, à un joyeux mélange insurrectionnel des identités politiques, que résume assez bien le tag de couverture : Gilets noirs, K-way jaunes. On n’oubliera pas non plus que c’est sur une avenue des Champs-Elysées ravagée par la casse et le pillage que des milliers de personnes ont entonné un slogan simple mais prometteur : « révolution ».
Pour ce qui est des interviews, l’idée est qu’elles nous donnent quelques pistes et nous montrent comment des anarchistes ont pris part au mouvement des Gilets jaunes dans différentes régions du territoire contrôlé par l’État français. Elles ont pour objectif de nous provoquer parce que les positions et analyses présentées sont plurielles et entrent parfois en contradiction les unes avec les autres. Dans tous les cas, elles nous invitent à prendre part à l’action insurrectionnelle, elles réaffirment que face à la violence quotidienne d’un État qui se croit tout puissant, la passivité et le pacifisme ne sont pas des options valides. Elles n’ont pas pour but de dresser des postures figées par rapport au mouvement en cours. Elles sont là pour alimenter les réflexions, renforcer les luttes et montrer comment des anarchistes peuvent participer/intervenir dans une dynamique insurrectionnelle, voire révolutionnaire, mais confuse dans ses perspectives politiques. Réalisées par mail entre début février et début avril 2019, elles sont aussi des instantanés d’un mouvement qui fait des vagues, gagne et perd en intensité selon les périodes, et qui semble bien plus imprévisible que les mouvements connus dans l’Hexagone ces dernières décennies. Nous avons fait le choix de les publier telles qu’elles nous sont parvenues. Elles ont toutes été réalisées à l’écrit, et on a par exemple décidé de laisser le choix à chacun·e de féminiser/neutraliser/dégenrer les mots ou non, à sa façon.
Par ailleurs, nous avons une masse assez importante de documents numérisés à propos du mouvement des Gilets jaunes (tracts, textes de fond, photos, affiches, mais aussi vidéos…). Ces archives sont en cours de constitution et sont bien entendu partageables. Si vous êtes intéressé·e·s, écrivez-nous ! Idem pour ce qui est des traductions de cette brochure. Une version en portugais est sur le feu, peut-être aussi en espagnol et en italien. Si vous avez des envies de traduire ça en d’autres langues, contactez-nous !
Paris-banlieue et Porto Alegre, 10 avril 2019
Enkapuzado & Zanzara athée
Cette brochure a été publiée sur infokiosques.net. Une version à lire sur l’écran est trouvable ici et téléchargeable en plusieurs versions PDF, avec les traductions prévues en portugais et peut-être bientôt en espagnol et en anglais.
source :indymedia Nantes
Le 16 mars dernier, lors de l’acte XVIII des gilets jaunes, à Paris, le Fouquet’s était en effet vandalisé et pillé et sa devanture partait en fumée. Le soir même, au journal télévisé de TF1, un homme apparaissait, tenant dans ses bras une table de mixage dérobée dans le restaurant huppé.
L’homme expliquait calmement : « Au moins, je serais venu à Paris et reparti avec quelque chose ». Le visage de ce gilet jaune n’était pas filmé. Mais apparaissait distinctement à l’écran sa chaude parka aux couleurs d’une équipe de rallye…
Et c’est ainsi que “Bouboule” a été interpellé mardi 16 avril, en Isère. Transféré à Paris, il a été entendu sous le régime de la garde à vue par les policiers du premier district de police judiciaire en charge de l’enquête sur les dégradations et vols commis au préjudice du Fouquet’s le 16 mars dernier. Selon nos informations, au cours d’une perquisition menée au domicile de l’Isérois, la platine dérobée dans le restaurant des Champs-Élysées aurait été découverte.
Mercredi, à l’issue de sa garde à vue, il a été déféré au parquet de Paris avant d’être présenté au tribunal correctionnel de Paris dans le cadre d’une procédure de comparution immédiate pour y répondre de “recel de vol”. [Source: Le Dauphiné, 18.04.2019]
Salut,
Ci joint le texte de présentation de Casse-Murailles, l’espace de lutte
contre l’enfermement et la répression que nous lançons dans le cadre des
mutuelles. Dans une période de répression intense, notamment autour du
mouvement des Gilets jaunes, il nous semble d’autant plus important de
maintenir une solidarité face à la répression et l’enfermement sous
toutes ses formes.
Ici comme ailleurs, les peines tombent et sont lourdes. Des gens en
lutte avec ou sans gilets se retrouvent emprisonnés, parfois pour de
longs mois. Un « caennais » a pris plus de trois ans ferme. D’autres des
peines à peine moins lourdes. Notons au passage qu’à Caen comme dans
d’autres villes le mouvement dit des gilets jaunes s’est doté d’une
caisse antirép’ autonome, ce qui nous semble être une bonne chose.
Certain-e-s d’entre nous participent d’ailleurs activement à la faire
vivre. Nous ne pouvons que vous encourager à lui faire parvenir des
dons. La caisse antirép Gilets jaunes : caenantirepression@riseup.net
Par ailleurs, il existe un collectif antirépression à caen, le CROC.
Nous n’avons pas créé cet espace pour entrer en concurrence avec lui.
Nous avons même participé pour certain-e-s d’entre nous à ces activités
durant quelques mois. Mais nous souhaitons intervenir sur cette question
de l’enfermement et de la répression à notre manière. Nous espérons
d’ailleurs partager infos et solidarité avec eux et elles le plus
souvent possible. Leur adresse mail pour les contacter ou leur filer de
la maille : caenantirepression@riseup.net. Ce sont eux et elles qui
« hébergent » le collectif antirep GJ.
De notre côté, les dons éventuels peuvent être envoyés par chèques à
l’ordre de l’association Apache, gestion mutuelle entraide scolaire,
avec mention « antirépression » au dos ou dans un mot d’accompagnement à
Association Apache, 35 Boulevard Poincaré, 14000 Caen. Contact :
mac.caen@riseup.net
Enfin, nous souhaitions également vous faire état de la détérioration
des conditions de détentions des détenus suite au mouvement de
maton-ne-s qui sévit depuis l’attaque de deux matons à la prison
haute-sécurité de Condé-sur-Sarthe. Là-bas la grève de maton-ne-s
soutenus par leurs collègues de plusieurs taules mais également par les
gilets jaunes locaux, exigeait un renforcement de l’arsenal répressif,
mais également l’arrêt de nombreuses activités intra-muros, et une
surveillance électronique renforcée des unités de visite familiale.
Bref, encore une restriction de la maigre liberté que les détenu-e-s
réussissent à arracher à l’administration pénitentiaire. Durant la grève
et encore aujourd’hui, les détenus ne peuvent sortir de leurs cellules
individuelles. Plus de 20 jours sans pouvoir sortir de leur 9 m2. Les
proches n’ont pu avoir accès aux parloirs. Bref une torture à laquelle
vient s’ajouter aujourd’hui la menace d’un durcisssement des conditions
de détention dans l’ensemble des mitards de France.
Le texte de présentation de la mutuelle :
Dans les mouvements sociaux, mais également au quotidien des nombreux
compagnons et nombreuses compagnonnes de lutte et tout un tas
d’inconnu-e-s tombent entre les griffes des cognes , de la justice et de
l’institution psychiatrique. Les un-e-s pour des blocages, des
déambulations sauvages, des occupations illégales, les autres des
sabotages, des émeutes, d’autres enfin pour un vol, une rébellion ou
pour un moment d’abattement, de déprime.
Ce monde vit sur l’oppression permanente, une guerre sociale diffuse qui
s’exerce au quotidien. Il y a bien plus de violence dans la manière dont
l’Etat administre nos vies ou dans celle dont est fabriquée une
marchandise, dans celle dont le patriarcat ou la religion soumet les
corps et les désirs, que dans une vitrine brisée, une bagnole de police
cramée ou un DRH bousculé. Il s’agit surtout dans un cas d’une violence
légale qui vise à maintenir l’oppression, et dans l’autres d’une
violence légitime cherchant à s’en libérer. Actions directes,
réappropriations, sabotages justifient pleinement notre solidarité. Si
l’innocent mérite notre soutien, le coupable encore davantage.
Comme le souligne les compagnons et compagnonnes du collectif kaliméro,
« la répression n’est pas uniquement le moment où la flashball et la
matraque viennent frapper les corps des récalcitrant.e.s, c’est chaque
moment du quotidien sous la domination de l’Etat et du Capital à travers
des milliers de dispositifs psychologiques et matériels omniprésents
obligeant les pauvres à accepter une vie de merde sous la contrainte.
C’est aussi bien sûr la prison qui enferme toujours plus de monde et
pour des durées toujours plus longues, afin de les punir, les isoler,
les briser et les entasser loin des yeux des braves citoyens à la
conscience tranquille. Et c’est aussi la prison dehors avec des mesures
comme les bracelets électroniques, les assignations à résidence, les
interdictions de zones, les contrôles judiciaires, etc. »
Quant à l’enfermement psychiatrique et sa camisole chimique, ils
méritent tout autant qu’on les combattent. En effet, la psychiatrie
telle qu’elle se pratique aujourd’hui cherche davantage à normaliser
des comportements jugés déviants qu’à prendre soin d’individu-e-s en
souffrance. La psychiatrie exerce une violence quotidienne et
administrative dont l’enfermement n’est qu’un des symptômes les plus
manifestes. La contrainte, la chimie et la thérapeutique s’applique en
dépossédant les dits « malades » de leurs libre-arbitre et de leurs
corps. Dans l’univers carcéral prison et psychiatrie se retrouvent
d’ailleurs le plus souvent mêlés.
Tout cet arsenal qui s’étend au quotidien vise à nous faire peur, nous
écraser, nous isoler et à éteindre ou plutôt garder sous contrôle toute
velléité de révolte. Nous visons donc à opposer au rôle de victimes
isolées, impuissantes et résignées dans lequel cet arsenal cherche à
nous maintenir, notre solidarité collective.
Nous avons donc décidé de mettre en place une caisse et un espace pour
organiser une solidarité permanente pour faire face à la répression.
Cet espace s’est donné pour objectifs principaux :
1) De collecter des fonds afin de soutenir celles et ceux qui sont
touché-e-s par la répression policière et judiciaire du fait de leur
participation à des luttes sociales ou à des activités subversives que
ce soit en France ou ailleurs. D’élargir ce soutien aux compagnons et
compagnonnes confronté pour des activités plus quotidienne à la justice
ou l’institution psychiatrique.
2) D’organiser un soutien moral et logistique autour de ces mêmes
personnes et de leur entourage.
3) D’informer et d’agir contre la répression d’État, les lois
sécuritaires et liberticides, les logiques de contrôle et d’enfermement.
4) D’étendre la solidarité hors les murs du prétoire, du commissariat,
de la prison ou de l’hôpital psychiatrique.
Nous pensons que ces activités peuvent se mener à partir d’une position
et à travers des perspectives révolutionnaires et anti-autoritaires.
C’est pourquoi, contrairement à de nombreux collectifs anti-répression
nous ne pensons pas que la solidarité suspende notre manière d’investir
la lutte. Nous refusons de nous associer à des organisations ou des
individus qui soutiennent les politiques sécuritaires, condamnent
l’action directe ou organisent eux même pacification et répression à
travers des Service d’ordre ou d’autres types d’intervention.
Cette solidarité ne vise pas à s’exercer à nos seuls compagnons et
compagnonnes de lutte, aux seuls anarchistes ou aux seuls militants et
militantes, mais à se propager bien au-delà, notamment auprès des
personnes d’autant plus frappées qu’elles sont isolées, et que la
répression contribuent en retour à encore davantage isoler. Pour autant,
nous refusons d’apporter notre solidarité à ceux et celles, qui dans le
souci légitime de sauver leur peau, se dissocient des actes dont la
justice les accuse, ou plus grave encore des actes de co-prévenu—e-s.
Ce n’est pas par quelconque regard moral ou idéologique sur le façon de
se défendre face à la justice et la police, mais bel et bien parce que
cette façon de se défendre légitime l’appareil et l’idéologie
sécuritaire d’une part, et enfonce les autres inculpé-e-s d’autre part.
Bref, va à l’encontre de ce contre quoi nous nous bâtons.
Nous fonctionnons sur la base d’assemblées souveraines, autofinançons
nos activités. Nous sommes indépendant de tout
parti/organisation/syndicat. La destination des fonds collectés est
décidée de manière collective. Les assemblées ont lieu dans le cadre des
réunions d’une mutuelle d’entraide que nous avons mis en place en
parallèle, la Mutuelle autonome caennaise (MAC : mac.caen@riseup.net).
Les dons éventuels peuvent être envoyés par chèques à l’ordre de
l’association Apache, gestion mutuelle entraide scolaire, avec mention
« antirépression » au dos ou dans un mot d’accompagnement à Association
Apache, 35 Boulevard Poincaré, 14000 Caen.
Permanences Apache
1er samedi du mois,
de 16 h30 à 17h30 ;
3ème mercredi du mois,
de 17h30 à 18h30
PS : Des versions papiers de présentation de Casse-Murailles sont
disponibles au local Apache – 35, boulevard Poincaré – et à La
Pétroleuse – 163 cours Caffarelli – ainsi que das pas mal d’autres
endroits (bars, etc.)…
Salut,
Dans le mail de présentation de Casse-Murailles, il y a une erreur sur
l’adresse mail du CROC et du collectif anti-répression Gilets jaunes :
caenantirep@riseup.net
[reçu par mail]
Old school class war comics
https://lignesdeforce.files.wordpress.com/2019/04/tin-tin_vive-la-revolution1.pdf
J-P
[reçu par mail]
[reçu par mail]
Pour info, le débat public sur la gestion des déchets radioactifs s’ouvre ce soir à Paris. 23 rencontres (dans toute la France) sont prévues jusqu’en septembre (retraitement, Cigéo, déchets faiblement radioactifs…)
La gestion de toutes ces matières et déchets radioactifs est mise en débat par la Commission particulière du débat public (CPDP), à partir de ce mercredi 17 avril et jusqu’au 25 septembre 2019. «Les temps forts de ce débat seront les 23 rencontres organisées pour les citoyens : sept réunions publiques généralistes à Paris et dans quatre grandes villes régionales, et des réunions thématiques dans des territoires concernés par l’activité nucléaire», explique à Reporterre Isabelle Harel-Dutirou, magistrate et présidente de la CPDP.
Voir l’article sur Reporterre : Déchets radioactifs, les clés du grand débat
Ici : https://reporterre.net/Dechets-radioactifs-les-cles-du-grand-debat
Le monde est une église pestifère et bourbeuse où tous sont tenus d’adorer une idole à la façon d’un fétiche et où s’élève un autel sur lequel ils doivent se sacrifier. Même ceux qui allumèrent le bûcher iconoclaste destiné à incendier la croix sur laquelle pendait, cloué, l’homme-dieu, même ceux-là n’ont pas encore compris ni l’appel de la vie ni le hurlement de la liberté.
Après que le Christ, du fond de sa légende, eût craché sur la face de l’homme le plus sanglant des outrages en l’incitant à se renier pour s’approcher de Dieu – se présenta la Révolution française qui, ô féroce ironie, renouvela le même appel en proclamant les Droits de l’Homme.
Selon le Christ et la Révolution française l’homme est imparfait. La croix du Christ symbolise la possibilité de devenir homme ; les « Droits de l’Homme » symbolisent absolument la même chose. Pour atteindre la véritable perfection, il importe, selon le premier, de se diviniser, pour les seconds de s’humaniser.
Mais le Christ et la Révolution française sont d’accord pour proclamer l’imperfection de l’homme-individu, du Moi réel, en affirmant que c’est seulement à travers la réalisation de l’idéal que l’homme peut atteindre les cimes magiques de la perfection.
Le Christ te dit : « Si tu gravis patiemment le calvaire désolé et t’y fais clouer sur la croix, devenant mon image, l’image de l’homme-dieu, tu seras une créature parfaite, digne de t’asseoir à la droite de mon père qui est dans le royaume des cieux. » Et la Révolution française te dit : « J’ai proclamé les Droits de l’Homme ; si tu entres dévotement dans le cloître symbolique de l’humaine justice sociale, pour te sublimer et t’humaniser par la grâce des règles morales de la vie sociale, tu seras un citoyen et je t’octroierai tes droits et te proclamerai homme. » Mais qui oserait jeter aux flammes la croix où pend, cloué, l’homme-dieu, et ces tables où sont gauchement gravés les droits de l’homme, afin de pouvoir planter sur la masse vierge et granitique de la libre force, l’axe épicentrique de sa propre vie – cet homme-là serait un impie et un malfaiteur que menaceraient les crocs sanglants de deux sinistres fantômes : le divin et l’humain.
A droite, les flammes sulfureuses et sempiternelles de l’enfer qui punit le péché, à gauche le sourd grincement de la guillotine qui condamne le crime.
Le progrès, la civilisation, la religion, l’idéal ont enserré la vie dans un cercle mortel où les fantômes les plus répugnants ont établi leur règne fétide.
L’heure d’en finir est venue. Il faut rompre violemment le cercle et en sortir. Si les chimères des légendes divines ont terriblement influencé l’histoire humaine et si l’histoire humaine poursuit la mutilation de l’homme instinctif réel – eh bien ! nous, nous nous rebellons ! Ce n’est pas notre faute si des plaies symboliques du Christ ont giclé des gouttes purulentes sur le disque rouge de l’humanité pour y engendrer l’infecte pourriture civile qui proclama les Droits de l’Homme. Si les hommes veulent croupir dans les tanières systématiques de la putréfaction sociale (…), qu’ils s’en accommodent ! Nous ne ferons certes rien pour les libérer.
Si je regarde autour de moi, j’ai envie de vomir. D’un côté, le savant en qui je dois croire pour ne pas être ignorant. De l’autre côté, le moraliste et le philosophe dont je dois accepter les commandements pour ne pas être une brute. Ensuite vient le Génie que je dois glorifier et le Héros devant lequel je dois m’incliner tout ému.
Puis viennent le compagnon et l’ami, l’idéaliste et le matérialiste, l’athée et le croyant, et toute une autre infinité de singes définis et indéfinis qui m’accablent de leurs conseils et veulent, en fin de compte, me mettre sur la bonne voie. Parce que, bien entendu, le chemin que je suis est mauvais, comme sont mauvais ma pensée, mes idées, moi tout entier. « Je suis un homme qui s’est trompé ». Ces pauvres insensés sont tous pénétrés de l’idée que la vie les a désignés pour être des pontifes, officiant sur l’autel des plus grandes missions, car l’humanité est appelée a de grands destins.
Ces pauvres et compatissants animaux, trompés par des menteurs idéaux et transfigurés par la démence, n’ont jamais pu comprendre le miracle tragique et joyeux de la vie, pas plus qu’ils ne se sont jamais aperçus que l’humanité n’est nullement appelée à un grand destin.
S’ils avaient compris quoi que ce soit de tout ce qui précède, ils auraient au moins appris que leurs soi-disant semblables n’ont aucune envie de se briser l’épine dorsale pour franchir l’abîme qui les sépare les uns des autres.
Mais je suis qui je suis, peu importe le reste.
Et les coassements de ces bavards multicolores ne servent qu’à égayer ma noble et personnelle sagesse.
N’entendez-vous pas – ô singes apostoliques de l’humanité et du devenir social – ce vrombissement qui bruisse au-dessus de vos fantômes ?
Écoutez, écoutez donc ! C’est mon ricanement qui s’élève et se répercute, furibond, dans les hauteurs.
[Extrait de Vertice, 1921.]
lu et reproduit à partir de cracher dans la soupe
Deux nouveaux petits livres viennent de paraître chez les éditions Tumult.
Pour commander ces livres, envoyez un mail à tumult_anarchie@riseup.net
Sur notre site, vous trouverez des points de distributions ainsi que le catalogue.
tumult.noblogs.org
JE SAIS QUI A TUÉ LE COMMISSAIRE CALABRESI
(Alfredo M. Bonanno)
À la fin des années 60, l’Italie est traversée par des fortes agitations sociales. C’est dans ce climat de révolte que le 12 décembre 1969, un massacre est commis Piazza Fontana à Milan, provoquant 16 morts et 88 blessés. Au lendemain du massacre, le commissaire Luigi Calabresi se rend au local du groupe anarchiste et demande à Giuseppe Pinelli de venir à la préfecture où se trouvent déjà de nombreux anarchistes raflés. Dans la nuit du 15 au 16 décembre, Pinelli est « défenestré » lors d’un interrogatoire par le commissaire Calabresi. Il décède quelques heures plus tard à l’hôpital.
Le 17 mai 1972 sera un jour funeste pour le « commissaire-fenêtre ».
Tout semble devoir se passer comme d’habitude, la routine habituelle du matin : le petit déjeuner, le bonjour à l’épouse enceinte, les deux gamins, l’un âgé de deux ans, l’autre de onze mois, quelle scène familiale.
En ce jour funeste, vers neuf heures du matin plus ou moins, le commissaire Luigi Calabresi descend dans la rue. Son destin l’attend là, à neuf heures et quinze minutes exactement, sous la forme de deux balles, une première, puis une seconde.
Avril 2019 // 80 pages // 12×17 cm
3 euros
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LA JOIE ARMÉE
(Alfredo M. Bonanno)
Dépêche-toi compagnon, tire tout de suite sur le policier, le juge, le patron avant qu’une nouvelle police ne t’en empêche ; dépêche-toi de dire non avant qu’une nouvelle répression te convainque du fait que de dire non est insensé et fou et qu’il est juste que tu acceptes l’hospitalité des hôpitaux psychiatriques. Dépêche-toi d’attaquer le capital avant qu’une nouvelle idéologie ne le rende à nouveau sacré.
Dépêche-toi de refuser le travail avant que quelque nouveau sophiste te dise, encore une fois, que « le travail rend libre ». Dépêche-toi de jouer. Dépêche-toi de t’armer.
Ce livre a été écrit en 1977 au moment où des luttes révolutionnaires se déroulaient en Italie, il faut avoir à l’esprit la situation de l’époque pour le lire aujourd’hui. Le mouvement révolutionnaire, y compris les anarchistes, étaient dans une phase d’extension et tout semblait possible même une généralisation de l’affrontement armé.
Ce livre est encore d’actualité mais d’une autre façon. Non pas comme la critique d’une structure monopolisante, le parti armé, qui n’existe plus, mais parce qu’il peut montrer les capacités potentielles des individus suivant leur chemin avec joie vers la destruction de tout ce qui les oppresse et les régule.
Avril 2019 // 80 pages // 12×17 cm
3 euros
PS. Pour les distros: à partir de cinq livres commandés, une réduction s’applique de 30% sur le prix affiché.
Compte-rendu de la manifestation du 13 avril 2019
13 h Place Louis-Pradel
Les syndicats signataires, partis et la LDH mobilisent 400 personnes (c’est dire le faible pouvoir de l’inter-orga ; c’est dire aussi le peu de sensibilisation à la question, comme si les gens pensaient que cette interdiction ne menaçait que les sauvageons Gilets jaunes) ce 1er jour de périmètre interdit sur Lyon avec un départ vers 14 h 15. Tout le monde derrière une banderole : Pour la liberté de manifester. Abrogation de la loi antimanifestants. Arrêt de la répression.
Passage du pont Morand, remontée du quai Général-Sarail, puis quai Augagneur pour repiquer par le pont de la Guillotière vers Antonin-Poncet.
Au milieu des slogans ou « ça va péter » les Gilets jaunes sont bien là, mais attendent la suite… Arrivée place Antonin-Poncet sans problème et sans défiance des GJ déjà présents.
14 h Place Antonin Poncet
Les organisations de la première manifestation remballent, quelque uns de ces manifestants restent (un peu toujours les mêmes déjà présent dans le mouvement) mais la plupart vont disparaître. Les forces GJ sont de 700-800 présents. En dehors d’un réflexe qui fait penser à certains que nous allons emprunter le pont de la Guillotière c’est bien dans l’autre sens qu’on part. Quai Gailleton et nous voyons, juste après la poste, les CRS se positionner devant nous comme tout au long du parcours…
On attend les motards, mais ça avance jusqu’au pont de l’Université où les rangs de la manif semblent avoir gonflé, quai Claude-Bernard avec un arrêt devant l’Hôpital Saint-Luc–Saint-Joseph pendant 15 minutes. Les motards stoppent là pour les personnels hospitaliers et en profitent pour sortir une banderole : Stop lynchages Police-Bac sur motards [comprendre : Stop au lynchage des motards par la police]. On est plus de 2000 et bien motivés. Redémarrage pour ensuite tourner sur l’Avenue Berthelot ou résonne révolution ! Passage par Jean-Macé direction Saxe-Gambetta. Avant Saxe une tentative d’attaque de banque est stoppée par une personne et à la place c’est un abribus qui s’écroule. Un peu plus loin une tentative plus fructueuse se fait sur une banque sous les applaudissements, mais ce sera les seuls vrais moments de ce type.
Passage de la Guillotière et son pont avec une escorte de policiers sur les côtés à partir de ce moment. Ils devaient craindre pour l’Hôtel-Dieu et ce dispositif va bien fonctionner. Arrivés à hauteur des Cordeliers gazage et grenade assourdissante, mais aussi utilisation du LBD après une tentative de dévier sur la zone interdite et un jet de projectile. Le piège simple de cette manifestation consiste à nous obliger à garder le parcours prévu et cela n’est pas dans les habitudes du GJ, cela commence à sérieusement échauffer du monde.
Contourner les Terreaux va donner lieu à des moments de tensions entre GJ et ce parce que le tracé va être modifié en direct par les forces de l’ordre qui imposent de passer par la place Tolozan puis la rue des Feuillants. Nouveau parcours qui donne, quand même, droit à un gazage et une coupure de la manif puisqu’une partie des manifestants restent sur place et ne veulent pas monter à la Croix-Rousse, mais plutôt retrouver le trajet initial rue Puits-Gaillot, place des Terreaux et avancée sur les quais de Saône depuis le pont de la Feuillée. Le plan improvisé ne fonctionne pas, regroupement sur cette place et on avance vers l’Hôtel de Ville ou les dépositaires de la manifestation vont “négocier” en direct. Mais l’initiative semble être du côté des GJ qui décident d’emprunter la rue Désirée.
Cela suit ensuite par la rue Sainte-Catherine direction le quai de la Pêcherie par la rue d’Algérie. La tension monte au niveau du café Ké pêcherie parce que la manif a regrossi et la moyenne d’âge a fortement baissée avec de plus en plus de jeunes. Les insultes pleuvent sur les cordons de policiers et après un face à face de quelques minutes, la manif repart et profite des travaux pour accroître le bruit et la fureur en tapant sur les tôles. La manif a semble-t-il passé le plus difficile, mais en remontant le quai, à l’approche de Bellecour, une attaque de GM au niveau du pont Bonaparte, pour faire une arrestation ciblée, nous fait penser que les forces de l’État ne vont pas nous laisser de répit. Contournement de Bellecour sous bonne garde et arrivée à 17 h 45 place Antonin-Poncet. Les GJ occupent la place et discutent tranquillement jusqu’à ce que des policiers se positionnent et arrêtent quelqu’un, là aussi de ciblé, comme il y a du monde qui suit la scène et les entourent, ils balancent du gaz en quantité, y compris sur les personnes assises sur la pelouse et ils vont aussi utiliser leur LBD40.
18 h 30 fin de la journée avec 3 interpellations.
Bonne détermination de la manifestation qui malgré le contexte ne s’est pas laissée abattre. Par contre ce fut une manifestation complètement perméable aux interventions de la police en tenue pour des arrestations ciblées en son sein quitte à attendre le moment le plus propice.
Avons-nous vécu ce vendredi 5 avril le crépuscule de la mobilisation ? Sans l’affirmer, reconnaissons que nous n’étions pas les seuls à nous interroger. Au sein de chacun des groupes réunis sur la place Dalton, on discutait, on s’observait, on se jaugeait. Avec sa centaine de participants, cette marche de nuit parviendrait-elle à s’élancer, enfin ?
En attendant que la détermination l’emporte, nous en avons profité pour discuter avec quelques personnes venues de l’extérieur. Des dunkerquois, des gens de Béthune, de Lille … Chacune évaluant l’état de la mobilisation dans sa ville et relatant les dernières expériences vécues à Paris, Bruxelles et ailleurs… C’était un concentré des épisodes précédents. Néanmoins, la joie d’avoir partagé des moments rares et collectifs était tempérée par l’évidente décrue que nous constations de visu en ce début de soirée. Les Gilets jaunes de Boulogne-sur-mer étaient pourtant présents, du moins le noyau dur.
« De l’audace, toujours de l’audace ! »
Pour l’occasion, nous avions amené avec nous quelques exemplaires du journal des camarades Gilets Jaunes de Toulouse. Ce numéro 2 de « Jaune, le journal pour gagner* » contient notamment un article qui a retenu notre attention. Il énonce « des proposition concrètes pour aller plus loin en Gilet Jaune », au nombre desquelles figurent :
– la recension des secteurs en lutte et la discussion de ce que l’on pourrait faire ensemble
– la constitution de Défenses Collectives face à la répression.
– la mise en contact et le partage de pratiques qui marchent.
A un moment où le mouvement est sans doute à la croisée des chemins, ces propositions devraient pouvoir être discutées collectivement afin, peut-être, de retrouver un nouveau souffle.
Nous fûmes agréablement surpris en constant que pour cette deuxième diffusion locale, le journal n’était plus accueilli avec étonnement ou circonspection. Plusieurs personnes le connaissaient et d’autres nous en ont réclamé. Dans tous les cas, il était le bienvenu. Preuve en est que l’information circule en dehors des prétendus « réseaux sociaux ». L’écrit et le papier doivent continuer à occuper toute leur place dans les luttes mais pour cela, il faut sans doute réfléchir à se départir de certaines pratiques trop routinières. Le journal « Jaune » est une réussite et un exemple de ce qu’il est possible et nécessaire de réaliser.
l’ordre républicain règne à Boulogne-sur-mer
La bourgeoisie qui depuis novembre en a plein la bouche de son « Etat de droit » et de sa « démocratie » nous a démontré une fois encore ce qu’on est en droit d’attendre d’elle lorsqu’on ne se résigne plus à courber l’échine sous le joug de sa violence sociale.
Une compagnie de CRS s’était postée à l’endroit même du lieu de rassemblement. Quelques-uns de ses membres toisaient les manifestants, le fusil d’assaut en main. Sur les trottoirs des alentours d’autres policiers veillaient. Aux carrefours, des motards bloquaient l’ accès aux rues environnantes. L’ordre avait été donné de ne pas autoriser la déambulation nocturne et de déjouer toute tentative de s’y soustraire.
« La rue, elle est à nous ! »
« Cette manifestation est interdite ! Montez sur le trottoir !
– Qui l’a interdite ?
– Je ne sais pas, je ne suis pas responsable, montez sur le trottoir, là vous foutez la merde ! »
Bravant l’interdiction, le cortège se mit enfin en branle et nous donna quelques occasions d’apprécier l’éloquence finement ciselée de cette police républicaine. Déjouant le dispositif, prenant les voitures de la maréchaussée à rebrousse-poil, les slogans résonnèrent dans la nuit : « Police partout, justice nulle part », « anti, anti, anti-capitaliste ! » et même un étonnant « Révolution, Révolution, Révolution… ». Il y eut aussi une Marseillaise entonnée à un moment, mais cette fois, pas de drapeau tricolore agité au vent ; le « bleu-blanc-rouge » resta l’apanage des uniformes qui bientôt réussirent à nous marquer à la culotte.
Le trop faible nombre des manifestants rendit bientôt l’occupation des boulevards impossible. La police fila de nouveau le cortège et parvint à l’immobiliser. S’ensuivit quelques échanges surréalistes. L’un des membres des forces de l’ordre prenant la posture du maître d’école irascible s’égosillait par derrière une haie en ordonnant de répondre : « Qui a parlé, là ? Hein ? Qui a dit quelque chose ? »
Et maintenant ?
Prenons un peu de recul. Une nouvelle crise mondiale couve actuellement sous les cendres de la précédente. Tôt ou tard elle plongera dans un abîme de pauvreté des millions de personnes déjà acculées à la difficulté. Les actuelles mobilisations en Algérie ne sont qu’une illustration particulière et localisée de cette récession mondiale qui frappe l’ensemble des territoires où le capitalisme a étendu son emprise. Le mouvement des Gilets Jaunes avec ses limites et ses contradictions a fait la démonstration que le pouvoir de la bourgeoisie pour inflexible qu’il apparaisse n’est pas si invulnérable qu’il le prétend. Les convulsions à venir apporteront leur lot de nouvelles luttes entre les classes. L’un des défis à relever et non des moindres pour le prolétariat, sera de parvenir à combiner ses forces par-delà les frontières. Les oripeaux tricolores, même pour la bourgeoisie, ne sont plus en vérité que l’expression d’un folklore suranné. Le Jaune a symbolisé la tentative de renouveler les modalités de la lutte face aux obstacles propres à la période, à son tour il disparaîtra le moment venu. La lutte continue, il revient aux prolétaires et à eux seuls d’en fixer les modalités à venir, d’en tracer les nouveaux chemins.
Boulogne-sur-mer, le 06/04/2019
* « Jaune-Le journal pour gagner » à retrouver sur le site : https://jaune.noblogs.org