Salut,
Ci joint le texte de présentation de Casse-Murailles, l’espace de lutte
contre l’enfermement et la répression que nous lançons dans le cadre des
mutuelles. Dans une période de répression intense, notamment autour du
mouvement des Gilets jaunes, il nous semble d’autant plus important de
maintenir une solidarité face à la répression et l’enfermement sous
toutes ses formes.
Ici comme ailleurs, les peines tombent et sont lourdes. Des gens en
lutte avec ou sans gilets se retrouvent emprisonnés, parfois pour de
longs mois. Un « caennais » a pris plus de trois ans ferme. D’autres des
peines à peine moins lourdes. Notons au passage qu’à Caen comme dans
d’autres villes le mouvement dit des gilets jaunes s’est doté d’une
caisse antirép’ autonome, ce qui nous semble être une bonne chose.
Certain-e-s d’entre nous participent d’ailleurs activement à la faire
vivre. Nous ne pouvons que vous encourager à lui faire parvenir des
dons. La caisse antirép Gilets jaunes : caenantirepression@riseup.net
Par ailleurs, il existe un collectif antirépression à caen, le CROC.
Nous n’avons pas créé cet espace pour entrer en concurrence avec lui.
Nous avons même participé pour certain-e-s d’entre nous à ces activités
durant quelques mois. Mais nous souhaitons intervenir sur cette question
de l’enfermement et de la répression à notre manière. Nous espérons
d’ailleurs partager infos et solidarité avec eux et elles le plus
souvent possible. Leur adresse mail pour les contacter ou leur filer de
la maille : caenantirepression@riseup.net. Ce sont eux et elles qui
« hébergent » le collectif antirep GJ.
De notre côté, les dons éventuels peuvent être envoyés par chèques à
l’ordre de l’association Apache, gestion mutuelle entraide scolaire,
avec mention « antirépression » au dos ou dans un mot d’accompagnement à
Association Apache, 35 Boulevard Poincaré, 14000 Caen. Contact :
mac.caen@riseup.net
Enfin, nous souhaitions également vous faire état de la détérioration
des conditions de détentions des détenus suite au mouvement de
maton-ne-s qui sévit depuis l’attaque de deux matons à la prison
haute-sécurité de Condé-sur-Sarthe. Là-bas la grève de maton-ne-s
soutenus par leurs collègues de plusieurs taules mais également par les
gilets jaunes locaux, exigeait un renforcement de l’arsenal répressif,
mais également l’arrêt de nombreuses activités intra-muros, et une
surveillance électronique renforcée des unités de visite familiale.
Bref, encore une restriction de la maigre liberté que les détenu-e-s
réussissent à arracher à l’administration pénitentiaire. Durant la grève
et encore aujourd’hui, les détenus ne peuvent sortir de leurs cellules
individuelles. Plus de 20 jours sans pouvoir sortir de leur 9 m2. Les
proches n’ont pu avoir accès aux parloirs. Bref une torture à laquelle
vient s’ajouter aujourd’hui la menace d’un durcisssement des conditions
de détention dans l’ensemble des mitards de France.
Le texte de présentation de la mutuelle :
Dans les mouvements sociaux, mais également au quotidien des nombreux
compagnons et nombreuses compagnonnes de lutte et tout un tas
d’inconnu-e-s tombent entre les griffes des cognes , de la justice et de
l’institution psychiatrique. Les un-e-s pour des blocages, des
déambulations sauvages, des occupations illégales, les autres des
sabotages, des émeutes, d’autres enfin pour un vol, une rébellion ou
pour un moment d’abattement, de déprime.
Ce monde vit sur l’oppression permanente, une guerre sociale diffuse qui
s’exerce au quotidien. Il y a bien plus de violence dans la manière dont
l’Etat administre nos vies ou dans celle dont est fabriquée une
marchandise, dans celle dont le patriarcat ou la religion soumet les
corps et les désirs, que dans une vitrine brisée, une bagnole de police
cramée ou un DRH bousculé. Il s’agit surtout dans un cas d’une violence
légale qui vise à maintenir l’oppression, et dans l’autres d’une
violence légitime cherchant à s’en libérer. Actions directes,
réappropriations, sabotages justifient pleinement notre solidarité. Si
l’innocent mérite notre soutien, le coupable encore davantage.
Comme le souligne les compagnons et compagnonnes du collectif kaliméro,
« la répression n’est pas uniquement le moment où la flashball et la
matraque viennent frapper les corps des récalcitrant.e.s, c’est chaque
moment du quotidien sous la domination de l’Etat et du Capital à travers
des milliers de dispositifs psychologiques et matériels omniprésents
obligeant les pauvres à accepter une vie de merde sous la contrainte.
C’est aussi bien sûr la prison qui enferme toujours plus de monde et
pour des durées toujours plus longues, afin de les punir, les isoler,
les briser et les entasser loin des yeux des braves citoyens à la
conscience tranquille. Et c’est aussi la prison dehors avec des mesures
comme les bracelets électroniques, les assignations à résidence, les
interdictions de zones, les contrôles judiciaires, etc. »
Quant à l’enfermement psychiatrique et sa camisole chimique, ils
méritent tout autant qu’on les combattent. En effet, la psychiatrie
telle qu’elle se pratique aujourd’hui cherche davantage à normaliser
des comportements jugés déviants qu’à prendre soin d’individu-e-s en
souffrance. La psychiatrie exerce une violence quotidienne et
administrative dont l’enfermement n’est qu’un des symptômes les plus
manifestes. La contrainte, la chimie et la thérapeutique s’applique en
dépossédant les dits « malades » de leurs libre-arbitre et de leurs
corps. Dans l’univers carcéral prison et psychiatrie se retrouvent
d’ailleurs le plus souvent mêlés.
Tout cet arsenal qui s’étend au quotidien vise à nous faire peur, nous
écraser, nous isoler et à éteindre ou plutôt garder sous contrôle toute
velléité de révolte. Nous visons donc à opposer au rôle de victimes
isolées, impuissantes et résignées dans lequel cet arsenal cherche à
nous maintenir, notre solidarité collective.
Nous avons donc décidé de mettre en place une caisse et un espace pour
organiser une solidarité permanente pour faire face à la répression.
Cet espace s’est donné pour objectifs principaux :
1) De collecter des fonds afin de soutenir celles et ceux qui sont
touché-e-s par la répression policière et judiciaire du fait de leur
participation à des luttes sociales ou à des activités subversives que
ce soit en France ou ailleurs. D’élargir ce soutien aux compagnons et
compagnonnes confronté pour des activités plus quotidienne à la justice
ou l’institution psychiatrique.
2) D’organiser un soutien moral et logistique autour de ces mêmes
personnes et de leur entourage.
3) D’informer et d’agir contre la répression d’État, les lois
sécuritaires et liberticides, les logiques de contrôle et d’enfermement.
4) D’étendre la solidarité hors les murs du prétoire, du commissariat,
de la prison ou de l’hôpital psychiatrique.
Nous pensons que ces activités peuvent se mener à partir d’une position
et à travers des perspectives révolutionnaires et anti-autoritaires.
C’est pourquoi, contrairement à de nombreux collectifs anti-répression
nous ne pensons pas que la solidarité suspende notre manière d’investir
la lutte. Nous refusons de nous associer à des organisations ou des
individus qui soutiennent les politiques sécuritaires, condamnent
l’action directe ou organisent eux même pacification et répression à
travers des Service d’ordre ou d’autres types d’intervention.
Cette solidarité ne vise pas à s’exercer à nos seuls compagnons et
compagnonnes de lutte, aux seuls anarchistes ou aux seuls militants et
militantes, mais à se propager bien au-delà, notamment auprès des
personnes d’autant plus frappées qu’elles sont isolées, et que la
répression contribuent en retour à encore davantage isoler. Pour autant,
nous refusons d’apporter notre solidarité à ceux et celles, qui dans le
souci légitime de sauver leur peau, se dissocient des actes dont la
justice les accuse, ou plus grave encore des actes de co-prévenu—e-s.
Ce n’est pas par quelconque regard moral ou idéologique sur le façon de
se défendre face à la justice et la police, mais bel et bien parce que
cette façon de se défendre légitime l’appareil et l’idéologie
sécuritaire d’une part, et enfonce les autres inculpé-e-s d’autre part.
Bref, va à l’encontre de ce contre quoi nous nous bâtons.
Nous fonctionnons sur la base d’assemblées souveraines, autofinançons
nos activités. Nous sommes indépendant de tout
parti/organisation/syndicat. La destination des fonds collectés est
décidée de manière collective. Les assemblées ont lieu dans le cadre des
réunions d’une mutuelle d’entraide que nous avons mis en place en
parallèle, la Mutuelle autonome caennaise (MAC : mac.caen@riseup.net).
Les dons éventuels peuvent être envoyés par chèques à l’ordre de
l’association Apache, gestion mutuelle entraide scolaire, avec mention
« antirépression » au dos ou dans un mot d’accompagnement à Association
Apache, 35 Boulevard Poincaré, 14000 Caen.
Permanences Apache
1er samedi du mois,
de 16 h30 à 17h30 ;
3ème mercredi du mois,
de 17h30 à 18h30
PS : Des versions papiers de présentation de Casse-Murailles sont
disponibles au local Apache – 35, boulevard Poincaré – et à La
Pétroleuse – 163 cours Caffarelli – ainsi que das pas mal d’autres
endroits (bars, etc.)…
Salut,
Dans le mail de présentation de Casse-Murailles, il y a une erreur sur
l’adresse mail du CROC et du collectif anti-répression Gilets jaunes :
caenantirep@riseup.net
[reçu par mail]